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Détail
Liste
1
p. 76-79
A Londres ce 15. Septembre 1712.
Début :
Quatres Vaisseaux Marchands, venant des Isles de Nevis & S. Christophe, [...]
Mots clefs :
Londres, Vaisseaux marchands, Saint-Christophe-et-Nevis
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texteReconnaissance textuelle : A Londres ce 15. Septembre 1712.
Londres ce 15. Septembre
17.12.
Quatres Vaiffeaux Mars
GALANT 17
chands , venant des Iles de
Nevis & S. Chriſtophe ,
dont ils eftoient partis le 19.
Juillet dernier , V. S. avec
beaucoup de précipitation ,
n'ayant pas cu le temps
prendreleur entiere Cargaifon, fur l'avis que le fieur
Coffart avec fon Eſcadre
avoit débarqué dans l'Ile de
Monferrat environ 3500.
hommes dontils ' cftoit rendu Maiſtre, excepté du Fort
Dodan , qui eft fur une
Montagne fort eſcarpée ,
& où la plupart des habitans s'estoient retirez ; que
de
Giij
78 MERCURE
l'ennemi avoit brûlé tous
les Vaiffeaux qu'il avoit
trouvé dans la Baye de
Carrs excepté le Specdurel
dont le Capitaine ayant
coupé le cable cut le temps
de fe retirer à Nevis , c'eft
par fon canal , que les
fufdits Vaiffeaux Marchands ont eû cet avis.
Ils ajoûtent queles François
ont efté en poffeffion de
cette Iſle pendant dix jours ,
& que lors de leur départ
le fieur Coffart faifoit mine
de vouloir attaquer les
autres Illes , Antilles , Saron ,
GALANT. 79
Antegoa , Nevis & Saint
Chriſtophe, donr les habitans avoient déja mis à couvert leurs meilleurs effets ,
& fe mettoient en état de
deffenſe .
17.12.
Quatres Vaiffeaux Mars
GALANT 17
chands , venant des Iles de
Nevis & S. Chriſtophe ,
dont ils eftoient partis le 19.
Juillet dernier , V. S. avec
beaucoup de précipitation ,
n'ayant pas cu le temps
prendreleur entiere Cargaifon, fur l'avis que le fieur
Coffart avec fon Eſcadre
avoit débarqué dans l'Ile de
Monferrat environ 3500.
hommes dontils ' cftoit rendu Maiſtre, excepté du Fort
Dodan , qui eft fur une
Montagne fort eſcarpée ,
& où la plupart des habitans s'estoient retirez ; que
de
Giij
78 MERCURE
l'ennemi avoit brûlé tous
les Vaiffeaux qu'il avoit
trouvé dans la Baye de
Carrs excepté le Specdurel
dont le Capitaine ayant
coupé le cable cut le temps
de fe retirer à Nevis , c'eft
par fon canal , que les
fufdits Vaiffeaux Marchands ont eû cet avis.
Ils ajoûtent queles François
ont efté en poffeffion de
cette Iſle pendant dix jours ,
& que lors de leur départ
le fieur Coffart faifoit mine
de vouloir attaquer les
autres Illes , Antilles , Saron ,
GALANT. 79
Antegoa , Nevis & Saint
Chriſtophe, donr les habitans avoient déja mis à couvert leurs meilleurs effets ,
& fe mettoient en état de
deffenſe .
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Résumé : A Londres ce 15. Septembre 1712.
Le 15 septembre 1712, quatre vaisseaux marchands, dont le Galant, sont arrivés à Londres depuis les îles de Nevis et Saint-Christophe. Ils avaient quitté ces îles le 19 juillet précédent, en toute hâte, sans pouvoir compléter leur cargaison. Ils ont rapporté que le sieur Coffart, avec son escadre, avait débarqué environ 3 500 hommes à Monferrat, sauf au Fort Dodan, où la plupart des habitants s'étaient réfugiés. Les Français ont brûlé tous les vaisseaux trouvés dans la baie de Carrs, sauf le Speedwell, dont le capitaine a pu s'échapper vers Nevis. Les vaisseaux ont également signalé que les Français avaient occupé l'île pendant dix jours et que le sieur Coffart envisageait d'attaquer d'autres îles des Antilles, notamment Saron, Antigua, Nevis et Saint-Christophe. Les habitants de ces îles avaient déjà mis à l'abri leurs biens les plus précieux et se préparaient à se défendre.
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2
p. 273-277
PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme un Traité de Suspension d'Armes tant par Terre [...]
Mots clefs :
Prorogation, Traite, Suspension d'armes, Terre, Mer
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texteReconnaissance textuelle : PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
PROROGATION
1 Il
De la Suspension d'Armes en.
tre la France & l*Angle-*
terre. c Omme un Traité Je
Suspension d'Armes
tant par Terre que par Mer»
ou autres Eaux a
été fait
entre leurs Majestez TresChrétienne & Britannique
1
& signé à Paris le dix-neuf
d'Aoust 1712 pour leter-
me de quatre mois, à commencer le vingt- deuxiéme
dudic mois d'Aoust: Et
comme ladite Suspension
expirera le vingt-déuxiéme
jour de ce present mois de
Decembre, nouveau Rylet
leursMajestez le Roy TresChrétien, & la Reine de la
Grande Bretagne, étant du
même sentiment qu'elles
étoient alors, & ayant les
mêmes vûës pour le bonheur de la Chrétienté, ont
,jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de la
Guerre, capables de trou-
bler les mesures qui ont été
prises pour parvenir au bien
général qu'Elles se proposent: Et pour ces raisons&
autres, ontag
réerconfen- autres) ont agree &. conlcn..
ti, comme elles agréent&
confcntent par ces Presentes, de prolonger&continuer ladite surpension d'Armes pour le terme de quatre
mois, à commencer dudic
vingt- deuxieme de ce present mois de Dccembrenouveaustyle,& à durerjusqu'au
vingt-deuxième dumoisd' Avril de l'an 1713. nouveau
style
,
en forte que ledit
Traité de Suspension d'Armesconclu à Paris le jour
susdit, fera continué&prolongéen toutes manieres;
sans aucune interruption ou
obstruction pour le terme
fus mentionne, comme s'il
étoitrenouvellé & inseré ici
de mot à mot.
En foy de quoi Nous
avons figné les Presentes,
& y avons apposé les sceaux
de nos Armes. Fait à Verfailles le quatorziémeDécembre, & à Londresle2 6. -
Novembre 7 Décembre
mil sept cens douze.
(L.S.) COLBERT DE
TORCY.
(L.S.)BOLINGBROKE
1 Il
De la Suspension d'Armes en.
tre la France & l*Angle-*
terre. c Omme un Traité Je
Suspension d'Armes
tant par Terre que par Mer»
ou autres Eaux a
été fait
entre leurs Majestez TresChrétienne & Britannique
1
& signé à Paris le dix-neuf
d'Aoust 1712 pour leter-
me de quatre mois, à commencer le vingt- deuxiéme
dudic mois d'Aoust: Et
comme ladite Suspension
expirera le vingt-déuxiéme
jour de ce present mois de
Decembre, nouveau Rylet
leursMajestez le Roy TresChrétien, & la Reine de la
Grande Bretagne, étant du
même sentiment qu'elles
étoient alors, & ayant les
mêmes vûës pour le bonheur de la Chrétienté, ont
,jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de la
Guerre, capables de trou-
bler les mesures qui ont été
prises pour parvenir au bien
général qu'Elles se proposent: Et pour ces raisons&
autres, ontag
réerconfen- autres) ont agree &. conlcn..
ti, comme elles agréent&
confcntent par ces Presentes, de prolonger&continuer ladite surpension d'Armes pour le terme de quatre
mois, à commencer dudic
vingt- deuxieme de ce present mois de Dccembrenouveaustyle,& à durerjusqu'au
vingt-deuxième dumoisd' Avril de l'an 1713. nouveau
style
,
en forte que ledit
Traité de Suspension d'Armesconclu à Paris le jour
susdit, fera continué&prolongéen toutes manieres;
sans aucune interruption ou
obstruction pour le terme
fus mentionne, comme s'il
étoitrenouvellé & inseré ici
de mot à mot.
En foy de quoi Nous
avons figné les Presentes,
& y avons apposé les sceaux
de nos Armes. Fait à Verfailles le quatorziémeDécembre, & à Londresle2 6. -
Novembre 7 Décembre
mil sept cens douze.
(L.S.) COLBERT DE
TORCY.
(L.S.)BOLINGBROKE
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Résumé : PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le document annonce la prorogation d'un traité de suspension d'armes entre la France et la Grande-Bretagne. Ce traité, signé à Paris le 19 août 1712, prévoyait une suspension des hostilités par terre et par mer pour quatre mois, à partir du 22 août 1712. À l'approche de l'expiration de cette trêve le 22 décembre 1712, les monarques des deux nations ont décidé de la prolonger pour une nouvelle période de quatre mois, débutant le 22 décembre 1712 et se terminant le 22 avril 1713. Cette prolongation vise à prévenir les troubles potentiels et à favoriser les mesures prises pour le bien général de la chrétienté. Le document est signé à Versailles le 14 décembre 1712 et à Londres le 26 novembre/7 décembre 1712 par Colbert de Torcy et Bolingbroke.
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3
p. 968-969
COULEURS pour la Peinture, nouvellement inventées. Extrait d'une Lettre écrite de Londres le 15. Avril 1730.
Début :
Mr Boyle Godefroy, Chimiste de réputation dans cette Ville, a fait deux ou trois Découvertes [...]
Mots clefs :
Couleurs, Chimiste, Peinture
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COULEURS pour la Peinture, nouvellement inventées. Extrait d'une Lettre écrite de Londres le 15. Avril 1730.
COULEURS pour la Peinture , nouvellement
inventées. Extrait d'une Lettre
écrite de Londres le 15. Avril 1730 .
Mdans cette ville , a fait deux ou trois Dé-
R Boyle Godefroy, Chimifte de réputation ,
Couvertes qui feront d'un grand ufage dans la
Peinture,par la compofition nouvelle de laCouleur
verte , dont on ne peut fe paffer. La premiere regarde
le verd avec lequel on peint les Ornemens
des maifons , des Vaiſſeaux , & autres Décorations,
Les Ingrédiens qui font ce verd coutent
beaucoup , & font dangereux à la fanté de ceux
qui la préparent, ou qui s'en fervent, comme l'experience
le montre tous les jours. De plus ce Verd
n'c
MAY. 1730. 960
•
n'eft point de durée , il perd fa force & s'efface
entierement en peu de tenips. La nouvelle
Compofition donne une très-belle couleur verte
pour les ufages qu'on vient de dire , elle eft d'une
confiftance molle , n'a pas beſoin d'être pilée , &
n'eft en aucune façon mal- faiſante . Elle dure longtemps
, conferve le bois & le fer fur lequel on
l'employe , & eft enfin d'un fort bas prix.
L'autre Découverte regarde les Peintres en
Miniature , en Payfages & en Fleurs , qui ne fe
font jamais fervis d'autre verd, que d'une compofition
de jaune & de bleu . M. Boyle en a inventé
une autre qui a toutes les qualitez qu'on peut defirer.
Elle donne trois ou quatre differentes Teintes
, & eft encore d'un prix fort raiſonnable : fan's
parler d'un autre Verd de fon invention , qui
fervira pour les Peintres en Eventails & autres
femblables Ouvrages . Le tout a été examiné &
approuvé par des Juges competans ; enforte que
dans peu de jours ces nouvelles Couleurs fe vendront
publiquement , en vertu d'une Patente du
Roi d'Angleterre , chez M. Reads , près le Can
baret , dans la Place dite le Convent Jardin.
inventées. Extrait d'une Lettre
écrite de Londres le 15. Avril 1730 .
Mdans cette ville , a fait deux ou trois Dé-
R Boyle Godefroy, Chimifte de réputation ,
Couvertes qui feront d'un grand ufage dans la
Peinture,par la compofition nouvelle de laCouleur
verte , dont on ne peut fe paffer. La premiere regarde
le verd avec lequel on peint les Ornemens
des maifons , des Vaiſſeaux , & autres Décorations,
Les Ingrédiens qui font ce verd coutent
beaucoup , & font dangereux à la fanté de ceux
qui la préparent, ou qui s'en fervent, comme l'experience
le montre tous les jours. De plus ce Verd
n'c
MAY. 1730. 960
•
n'eft point de durée , il perd fa force & s'efface
entierement en peu de tenips. La nouvelle
Compofition donne une très-belle couleur verte
pour les ufages qu'on vient de dire , elle eft d'une
confiftance molle , n'a pas beſoin d'être pilée , &
n'eft en aucune façon mal- faiſante . Elle dure longtemps
, conferve le bois & le fer fur lequel on
l'employe , & eft enfin d'un fort bas prix.
L'autre Découverte regarde les Peintres en
Miniature , en Payfages & en Fleurs , qui ne fe
font jamais fervis d'autre verd, que d'une compofition
de jaune & de bleu . M. Boyle en a inventé
une autre qui a toutes les qualitez qu'on peut defirer.
Elle donne trois ou quatre differentes Teintes
, & eft encore d'un prix fort raiſonnable : fan's
parler d'un autre Verd de fon invention , qui
fervira pour les Peintres en Eventails & autres
femblables Ouvrages . Le tout a été examiné &
approuvé par des Juges competans ; enforte que
dans peu de jours ces nouvelles Couleurs fe vendront
publiquement , en vertu d'une Patente du
Roi d'Angleterre , chez M. Reads , près le Can
baret , dans la Place dite le Convent Jardin.
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Résumé : COULEURS pour la Peinture, nouvellement inventées. Extrait d'une Lettre écrite de Londres le 15. Avril 1730.
En avril 1730, à Londres, Robert Boyle et Godefroy ont inventé de nouvelles couleurs pour la peinture. La première découverte est une nouvelle composition de couleur verte, destinée à peindre les ornements des maisons, des vaisseaux et autres décorations. Les ingrédients traditionnels de cette couleur verte sont coûteux et dangereux pour la santé. La nouvelle composition offre une couleur verte de haute qualité, non toxique, durable et économique. Elle protège également le bois et le fer. La seconde découverte concerne les peintres en miniature, en paysages et en fleurs, qui utilisaient jusqu'alors une composition de jaune et de bleu. Boyle a inventé une nouvelle composition verte offrant plusieurs teintes différentes, tout en restant abordable. Il a également développé un autre vert destiné aux peintres d'éventails et autres ouvrages similaires. Ces nouvelles couleurs ont été examinées et approuvées par des juges compétents. Elles seront bientôt disponibles à la vente chez M. Reads, près du Canberet, dans la Place du Convent Jardin, en vertu d'une patente royale.
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4
p. 1416-1417
EXTRAIT d'une Lettre écrite [de] Londres, le premier Juin, concern[ant] M. de Voltaire.
Début :
On a joüé depuis peu à Westminster et quelques autres lieux, les Tragédies [...]
Mots clefs :
Voltaire, Thieriot, Anglais, Brutus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite [de] Londres, le premier Juin, concern[ant] M. de Voltaire.
EXTRAIT d'une Lettre écrit
Londres , le premier Juin , concern
M. de Voltaire.
O
S
N a joué depuis peu à Westminste
et quelques autres lieux , les Trag
dis de Brutus et de Zaïre , en Françe
et en Anglois , devant leurs Majest
Britanniques et toute la Famille Royale
il y a eu toujours un grand concours, m
Brutus a eu beaucoup plus de succès , a
qui n'est pas étonnant , si l'on consider
que le sujet convient mieux au génie de
la Nation Angloise.
On vient de donner aussi la sixiém:
Edition Angloise de l'Histoire de Char
les XII. mais on s'est trop précipité,
car on sçait que la Compagnie des L
braires d'Amsterdam , imprime une nou
velle Edition Françoise de cet Ouvrage
corrigée par l'Auteur , avec beaucoup
d'Additions , et, sur tout avec les Ré
ponses de M. de Voltaire et d'un Officier
des Troupes Suedoises , aux Remarques
M. de la Montraye.
Des Libraires Anglois commenceront
dans deux ou trois jours à débiter en
François et en Anglois , les Lettres de
M. de Voltaire , écrites en 1727. elles
sont au nombre de 24. ellès contiennent :
II. Vol. l'Histoire
JUIN. 1733. 1417
L'Histoire de la Secte des Quaquers.
Des particularitez touchant plusieurs
Religions professées en Angleterre.
Des choses assez curieuses sur le Gouvernement
et sur le Commerce.
L'Histoire de l'Inoculation de la petite
verole.
Une Dissertation sur le Livre de l'Entendement
humain de Loke.
Quelques Dissertations sur la Philosophie
de Neuton .
Plusieurs Traductions en Vers François
des meilleurs endroits des Poëtes les plus
estimez d'Angleterre .
Une idée de leur Théatre Tragique
et Comique et de l'état où sont les Beaux
Arts et les Belles- Lettres , en ce Pays , par
comparaison à la France.
Il y a long- temps que ces Lettres
sont connuës en manuscrit ; c'est M. Tiriot
, ami de M. de Voltaire , qui est
l'Editeur de cet Ouvrage , attendu avec
impatience , et qui peut faire connoître
le génie Anglois , assez peu connu en
France jusqu'aujourd'hui .
Londres , le premier Juin , concern
M. de Voltaire.
O
S
N a joué depuis peu à Westminste
et quelques autres lieux , les Trag
dis de Brutus et de Zaïre , en Françe
et en Anglois , devant leurs Majest
Britanniques et toute la Famille Royale
il y a eu toujours un grand concours, m
Brutus a eu beaucoup plus de succès , a
qui n'est pas étonnant , si l'on consider
que le sujet convient mieux au génie de
la Nation Angloise.
On vient de donner aussi la sixiém:
Edition Angloise de l'Histoire de Char
les XII. mais on s'est trop précipité,
car on sçait que la Compagnie des L
braires d'Amsterdam , imprime une nou
velle Edition Françoise de cet Ouvrage
corrigée par l'Auteur , avec beaucoup
d'Additions , et, sur tout avec les Ré
ponses de M. de Voltaire et d'un Officier
des Troupes Suedoises , aux Remarques
M. de la Montraye.
Des Libraires Anglois commenceront
dans deux ou trois jours à débiter en
François et en Anglois , les Lettres de
M. de Voltaire , écrites en 1727. elles
sont au nombre de 24. ellès contiennent :
II. Vol. l'Histoire
JUIN. 1733. 1417
L'Histoire de la Secte des Quaquers.
Des particularitez touchant plusieurs
Religions professées en Angleterre.
Des choses assez curieuses sur le Gouvernement
et sur le Commerce.
L'Histoire de l'Inoculation de la petite
verole.
Une Dissertation sur le Livre de l'Entendement
humain de Loke.
Quelques Dissertations sur la Philosophie
de Neuton .
Plusieurs Traductions en Vers François
des meilleurs endroits des Poëtes les plus
estimez d'Angleterre .
Une idée de leur Théatre Tragique
et Comique et de l'état où sont les Beaux
Arts et les Belles- Lettres , en ce Pays , par
comparaison à la France.
Il y a long- temps que ces Lettres
sont connuës en manuscrit ; c'est M. Tiriot
, ami de M. de Voltaire , qui est
l'Editeur de cet Ouvrage , attendu avec
impatience , et qui peut faire connoître
le génie Anglois , assez peu connu en
France jusqu'aujourd'hui .
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite [de] Londres, le premier Juin, concern[ant] M. de Voltaire.
Une lettre datée du 1er juin, adressée à Voltaire, relate des événements récents à Londres. Les tragédies 'Brutus' et 'Zaïre' ont été jouées à Westminster et autres lieux, en français et en anglais, devant la famille royale britannique. 'Brutus' a connu un plus grand succès, jugé approprié au goût national anglais. La sixième édition anglaise de l''Histoire de Charles XII' a été publiée, tandis qu'une nouvelle édition française, corrigée et augmentée par Voltaire, est en cours d'impression à Amsterdam. Cette édition inclut les réponses de Voltaire et d'un officier suédois aux remarques de M. de la Montraye. De plus, les libraires anglais prévoient de publier les lettres de Voltaire écrites en 1727, au nombre de 24. Ces lettres abordent divers sujets tels que l'histoire des Quakers, les religions en Angleterre, le gouvernement et le commerce, l'inoculation de la variole, des dissertations sur Locke et Newton, des traductions de poètes anglais, et une comparaison entre les arts et les lettres en Angleterre et en France. Ces lettres, connues en manuscrit, sont éditées par M. Tiriot, ami de Voltaire, et sont attendues avec impatience pour mieux connaître le génie anglais en France.
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5
p. 770-772
LETTRE à M. ***
Début :
Mlle Sallé, sans trop considerer l'embarras où elle m'expose, me charge, Monsieur, de [...]
Mots clefs :
Pygmalion, Marie Sallé, Danse, Bacchus et Ariane, Statue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à M. ***
LETTRE à M. ***
Mlle Sallé , sans trop considerer l'embarras
où elle m'expose , me charge , Monsieur , de
vous rendre compte de ses succès. Il s'agit de
vous dire de quelle maniere elle a rendu la Fable
de Pigmalion et celle de Bacchus et d'Ariane,
et les applaudissemens que ces deux Ballets de
son invention, ont excités à la Cour d'Angleterre .
Il y a près de deux mois qu'on voit représenter
Pigmalion sans s'en lasser. Voici de quelle maniere
se développe le Sujet . Pigmalion entre
dans
AVRIL. 1734. 771
dans son Attelier avec ses Sculpteurs qui forment
une Danse caracterisée, le Maillet et le Ciseau à
la main. Pigmalion leur ordoune d'ouvrir le fond
de l'Attelier , qui est orné de Statuës aussi bien
que le devant ; il en paroît au milieu une qui
attire pardessus toutes les autres l'admiration de
tout le monde . Il la regarde , il la considere et
soupire ; il porte ses mains sur ses pieds , sur sa
taille , il en examine et en observe tous les contours
, aussi bien- que des bras qu'il pare de
bracelets précieux , il orne son col d'un riche
collier , il baise les mains de sa chere Statuë ,
en devient enfin passionné ; il exprime ses inquiétudes
, d'où il tombe dans la réverie ; après
quoi il se jette aux pieds de Venus qu'il conjure
d'animer ce marbre .
Venus répond à sa priere ; trois traits de lu
miere paroissent et sur une simphonie convenable
, la Statue commence à sortir par degré de
son insensibilité , à la surprise de Pigmalion et
de ses suivans elle témoigne son étonnement
de sa nouvelle existence et de tous les objets
dont elle est entourée .
Pigmalion plein d'étonnement et de transport
lui tend la main pour sortir de sa position ; elle
tâte , pour ainsi dire, la terre , et forme quelque
pas par degrés dans les plus elegantes attitudes .
que la Sculpture puisse desirer . Pigmalion danse
devant elle comme pour lui montrer ; elle repetè
depuis les choses les plus simples jusqu'aux composées
et aux plus difficiles ; il tâche d'inspirer
la tendresse dont il se sent penetré et il en vient
à bout.
Vous concevez , Monsieur , ce que peuvent
devenir tous les passages de cette action exécutée
et mise en danse avec les graces fines et délicates
G.iiij : de
772 MERCURE DE FRANCE
de Mlle Sallé. Elle a osé paroître dans cette
Entrée sans panier , sans jupe , sans corps et
échevelée , et sans aucun ornement sur sa tête ;
elle n'estoit vêtue avec son corset et un jupon ,
que d'une fimple robbe de mousseline tournée en
draperie , et ajustée sur le modele d'une Statue
Grecque.
• Vous ne devez pas douter Monsieur , du
prodigieux succès de cet ingenieux Balet, si heureusement
exécuté. Le Roy, la Reine, toute la Famille
Royale et toute la Cour, ont encore deman
dé cette danse pour le jour du Benefit " pour lequel
toutes les Loges et les Places du Theatre es
de l'Amphitheatre sont retenuës il y a un mois.
Ce sera le premier jour d'Avril.
N'artendez pas que je vous décrive Ariane
comme Pigmalion : ce sont des beautez plus
nobles et plus difficiles à rapporter , ce sont les
expressions et les sentimens de la douleur la plus
profonde , du désespoir , de la fureur et de
l'abbattement, en un mot, tous les grands mouvements
et la déclamation la plus parfaite , par
le moyen des pas ,. des attitudes et des
gestes
pour représenter une femme abandonnée par ce
qu'elle aime ; vous pouvez avancer , Monsieur ,
que Mlle Sallé devient ici la Rivale des Journets,
des Duclos et des le Couvreur. Les Anglois qui
conservent un tendre souvenir de la fameuse
Oldfields , jusqu'au point de l'avoir mise parmi
les grands hommes de l'Etat dans Westminster,
la regardent comme ressuscitée dans Mlle Sallé
lorsqu'elle représente Ariane. Je suis &c.
Londres 15. Mars.
Mlle Sallé , sans trop considerer l'embarras
où elle m'expose , me charge , Monsieur , de
vous rendre compte de ses succès. Il s'agit de
vous dire de quelle maniere elle a rendu la Fable
de Pigmalion et celle de Bacchus et d'Ariane,
et les applaudissemens que ces deux Ballets de
son invention, ont excités à la Cour d'Angleterre .
Il y a près de deux mois qu'on voit représenter
Pigmalion sans s'en lasser. Voici de quelle maniere
se développe le Sujet . Pigmalion entre
dans
AVRIL. 1734. 771
dans son Attelier avec ses Sculpteurs qui forment
une Danse caracterisée, le Maillet et le Ciseau à
la main. Pigmalion leur ordoune d'ouvrir le fond
de l'Attelier , qui est orné de Statuës aussi bien
que le devant ; il en paroît au milieu une qui
attire pardessus toutes les autres l'admiration de
tout le monde . Il la regarde , il la considere et
soupire ; il porte ses mains sur ses pieds , sur sa
taille , il en examine et en observe tous les contours
, aussi bien- que des bras qu'il pare de
bracelets précieux , il orne son col d'un riche
collier , il baise les mains de sa chere Statuë ,
en devient enfin passionné ; il exprime ses inquiétudes
, d'où il tombe dans la réverie ; après
quoi il se jette aux pieds de Venus qu'il conjure
d'animer ce marbre .
Venus répond à sa priere ; trois traits de lu
miere paroissent et sur une simphonie convenable
, la Statue commence à sortir par degré de
son insensibilité , à la surprise de Pigmalion et
de ses suivans elle témoigne son étonnement
de sa nouvelle existence et de tous les objets
dont elle est entourée .
Pigmalion plein d'étonnement et de transport
lui tend la main pour sortir de sa position ; elle
tâte , pour ainsi dire, la terre , et forme quelque
pas par degrés dans les plus elegantes attitudes .
que la Sculpture puisse desirer . Pigmalion danse
devant elle comme pour lui montrer ; elle repetè
depuis les choses les plus simples jusqu'aux composées
et aux plus difficiles ; il tâche d'inspirer
la tendresse dont il se sent penetré et il en vient
à bout.
Vous concevez , Monsieur , ce que peuvent
devenir tous les passages de cette action exécutée
et mise en danse avec les graces fines et délicates
G.iiij : de
772 MERCURE DE FRANCE
de Mlle Sallé. Elle a osé paroître dans cette
Entrée sans panier , sans jupe , sans corps et
échevelée , et sans aucun ornement sur sa tête ;
elle n'estoit vêtue avec son corset et un jupon ,
que d'une fimple robbe de mousseline tournée en
draperie , et ajustée sur le modele d'une Statue
Grecque.
• Vous ne devez pas douter Monsieur , du
prodigieux succès de cet ingenieux Balet, si heureusement
exécuté. Le Roy, la Reine, toute la Famille
Royale et toute la Cour, ont encore deman
dé cette danse pour le jour du Benefit " pour lequel
toutes les Loges et les Places du Theatre es
de l'Amphitheatre sont retenuës il y a un mois.
Ce sera le premier jour d'Avril.
N'artendez pas que je vous décrive Ariane
comme Pigmalion : ce sont des beautez plus
nobles et plus difficiles à rapporter , ce sont les
expressions et les sentimens de la douleur la plus
profonde , du désespoir , de la fureur et de
l'abbattement, en un mot, tous les grands mouvements
et la déclamation la plus parfaite , par
le moyen des pas ,. des attitudes et des
gestes
pour représenter une femme abandonnée par ce
qu'elle aime ; vous pouvez avancer , Monsieur ,
que Mlle Sallé devient ici la Rivale des Journets,
des Duclos et des le Couvreur. Les Anglois qui
conservent un tendre souvenir de la fameuse
Oldfields , jusqu'au point de l'avoir mise parmi
les grands hommes de l'Etat dans Westminster,
la regardent comme ressuscitée dans Mlle Sallé
lorsqu'elle représente Ariane. Je suis &c.
Londres 15. Mars.
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Résumé : LETTRE à M. ***
La lettre relate les succès de Mlle Sallé à la cour d'Angleterre, notamment à travers deux ballets de sa création : 'Pigmalion' et 'Bacchus et Ariane'. Le ballet 'Pigmalion' raconte l'histoire de Pigmalion, sculpteur qui tombe amoureux d'une statue qu'il a créée. Vénus anime la statue, permettant à Pigmalion de lui apprendre à danser. Mlle Sallé incarne le rôle principal avec grâce et délicatesse, vêtue d'une simple robe de mousseline. Ce ballet est acclamé depuis deux mois et a été demandé par le roi, la reine et toute la cour pour le jour du bénéfice. Dans 'Bacchus et Ariane', Mlle Sallé exprime des émotions intenses, rivalisant avec des acteurs renommés comme Journets, Duclos et Le Couvreur. Sa performance est comparée à celle de la célèbre Oldfields.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 178-182
Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
Début :
Enfin j'ai reçu, Monsieur, la réponse du docteur Hadow à quelques-unes de vos [...]
Mots clefs :
Inoculation, Jacques Hadow, Sang, Incision, Docteur, Docteur Pringle
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texteReconnaissance textuelle : Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
Lettre à M. Hofty . Londres , ce 5 Juin 175.5.
Enfin j'ai reçu , Monfieur , la réponſe
du docteur Hadow à quelques- unes de vos
queſtions , elle me paroît judicieufe & fatisfaifante
par rapport aux trois premieres ;
lorfqu'il aura fini , je ne manquerai pas de
vous en faire part . Je vous renouvelle les
fouhaits finceres que je fais pour tous vos
fuccès , & pour celui de l'inoculation en
général.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jean Pringle.
Lettre au docteur Pringle . Warwick ,
ce 2 Juin 1755.
Je ſuis honteux , Monfieur , de répondre
fi tard à votre lettre ; je n'étois point
chez moi , lorfque je l'ai reçue , & j'ai été
tellement occupé depuis à achever les inoculations
de cette faifon , & à quelques
A OUST. 1755. 179
autres affaires , que je n'ai pas eu le tems
de faire une réponſe convenable aux queftions
du docteur Hofty . Je ferai toujours
prêt à lui communiquer ou à tout autre de
vos amis , tout ce que je fçai , & tout ce
que j'ai obfervé dans la pratique de l'inoculation
.
M. Hofty fouhaite d'abord fçavoir ce
que j'obferve dans le choix d'un fujer pour
Finoculation par rapport au tempéramment
, à l'âge , au fexe ; il eft certain que
les jeunes gens qui fe portent bien font les
fujets les plus propres pour être inoculés.
Mais lorfque la petite vérole paroît en
quelque endroit , la terreur qu'elle occafionne
eft fi grande , & il fe trouve tant de
perfonnes qui demandent à être inoculées
que nous ne pouvons les renvoyer , d'autant
plus que ceux qui ont été refufés par
un inoculateur , ont recours à un autre. Je
n'ai jamais refufé qu'une feule perfonne ,
& depuis dix-huit ans que je me mêle de
cette opération , j'en ai inoculé depuis l'âge
de trois mois jufqu'à foixante - deux ans.
Je pense que le tems le plus für pour l'inoculation
eft depuis trois ans , ou lorsque les
premieres dents ont toutes perçées , jufqu'à
l'âge de dix ou douze ans. A cet age
on n'a aucune frayeur de cette maladie..
Les enfans dont les dents percent , ont des
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
accès convulfifs , quelquefois la premiere
nuit de la fievre , & aucuns enfuite , mais
plus fréquemment la nuit de l'éruption .
Je n'ai pas remarqué que ce fymptome fut
fatal , la faignée ou l'application des fangfues
le fait communément ceffer. A force
de voir des malades inoculés fans diftinction
, je fuis devenu beaucoup plus hardi
que je ne l'aurois jamais cru . Les ſcorbutiques
, les afthmatiques , ceux qui font
attaqués de rhumatifmes , les filles qui ont
les pâles couleurs , ne fe trouvent pas plus
mal de cette méthode que les autres . Un
fang épais & coëneux ne produit pas autant
de petite vérole qu'un fang bien vermeil
& qui a peu de férofité. Les perfonnes
blondes dont la peau eft fine & mince ,
l'ont communément moins que les noires
dont la peau eft épaiffe & dure . J'ai cependant
traité quelques- unes de ces derhieres
qui ont eu des ſymptomes très-favorables.
Les perfonnes maigres ne réuffiffent
pas mieux que celles qui font un peu graffes
& dans un embonpoint. J'ai inoculé
quelques hommes qui pefoient deux cens
cinquante- deux livres , dont l'éruption fe
fit d'une maniere très aifée . Les femmes
en général fouffrent davantage .
Å l'égard des préparations générales qui
forment la feconde queftion de M. Hofty ,
A O UST. 1755. 181
elles font les mêmes que celles de Londres.
Au commencement je faifois faigner mes
malades le jour qui précédoit l'inoculation
pour voir en quel' état étoit leur fang.
Si je n'en étois pas content , je leur faifois
continuer les remedes préparatoires
un peu plus long- tems , mais maintenant
je ne fuis pas fi fcrupuleux , je ne
faigne ni les enfans , ni les jeunes filles
pâles , ni les femmes hiftériques & foibles.
J'avois autrefois coutume de donner un
vomitifun foir ou deux avant que la fievre
parut , afin de nettoyer l'eftomac & les inteftins
. Mais j'ai plufieurs fois éprouvé que
la violence du vomitif occafionnoit la
fievre , qui ne difparoiffoit que dans le
tems de l'éruption ; à préfent lorfque je
juge qu'un vomitif eft néceffaire , je le
donne le foir qui fuit l'inoculation .
Pour fatisfaire à la troifiéme queftion
fur l'incifion , j'en fais maintenant une
ou deux , & auffi légere qu'il eft poffible.
Dans les commencemens , je faifois une incifion
à un bras & à la jambe opposée
Mais j'ai trouvé cette méthode fujette à
quelques inconvéniens parmi le beau fexe,
des inflammations , des clous , des tumeurs
paroiffent quelquefois auffitôt après l'exficcation
de l'incifion de la jambe.
J'ai vu quelquefois des fymptômes très182
MERCURE DE FRANCE.
violens , occafionnés par une incifion trop
profonde fur le milieu du mufcle biceps.
J'efpere la femaine prochaine répondre
à quelques autres queftions de M. Hofty s
que je voudrois obliger fur ce que vous.
m'en dites.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jacques Hadow , M. D.
Enfin j'ai reçu , Monfieur , la réponſe
du docteur Hadow à quelques- unes de vos
queſtions , elle me paroît judicieufe & fatisfaifante
par rapport aux trois premieres ;
lorfqu'il aura fini , je ne manquerai pas de
vous en faire part . Je vous renouvelle les
fouhaits finceres que je fais pour tous vos
fuccès , & pour celui de l'inoculation en
général.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jean Pringle.
Lettre au docteur Pringle . Warwick ,
ce 2 Juin 1755.
Je ſuis honteux , Monfieur , de répondre
fi tard à votre lettre ; je n'étois point
chez moi , lorfque je l'ai reçue , & j'ai été
tellement occupé depuis à achever les inoculations
de cette faifon , & à quelques
A OUST. 1755. 179
autres affaires , que je n'ai pas eu le tems
de faire une réponſe convenable aux queftions
du docteur Hofty . Je ferai toujours
prêt à lui communiquer ou à tout autre de
vos amis , tout ce que je fçai , & tout ce
que j'ai obfervé dans la pratique de l'inoculation
.
M. Hofty fouhaite d'abord fçavoir ce
que j'obferve dans le choix d'un fujer pour
Finoculation par rapport au tempéramment
, à l'âge , au fexe ; il eft certain que
les jeunes gens qui fe portent bien font les
fujets les plus propres pour être inoculés.
Mais lorfque la petite vérole paroît en
quelque endroit , la terreur qu'elle occafionne
eft fi grande , & il fe trouve tant de
perfonnes qui demandent à être inoculées
que nous ne pouvons les renvoyer , d'autant
plus que ceux qui ont été refufés par
un inoculateur , ont recours à un autre. Je
n'ai jamais refufé qu'une feule perfonne ,
& depuis dix-huit ans que je me mêle de
cette opération , j'en ai inoculé depuis l'âge
de trois mois jufqu'à foixante - deux ans.
Je pense que le tems le plus für pour l'inoculation
eft depuis trois ans , ou lorsque les
premieres dents ont toutes perçées , jufqu'à
l'âge de dix ou douze ans. A cet age
on n'a aucune frayeur de cette maladie..
Les enfans dont les dents percent , ont des
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
accès convulfifs , quelquefois la premiere
nuit de la fievre , & aucuns enfuite , mais
plus fréquemment la nuit de l'éruption .
Je n'ai pas remarqué que ce fymptome fut
fatal , la faignée ou l'application des fangfues
le fait communément ceffer. A force
de voir des malades inoculés fans diftinction
, je fuis devenu beaucoup plus hardi
que je ne l'aurois jamais cru . Les ſcorbutiques
, les afthmatiques , ceux qui font
attaqués de rhumatifmes , les filles qui ont
les pâles couleurs , ne fe trouvent pas plus
mal de cette méthode que les autres . Un
fang épais & coëneux ne produit pas autant
de petite vérole qu'un fang bien vermeil
& qui a peu de férofité. Les perfonnes
blondes dont la peau eft fine & mince ,
l'ont communément moins que les noires
dont la peau eft épaiffe & dure . J'ai cependant
traité quelques- unes de ces derhieres
qui ont eu des ſymptomes très-favorables.
Les perfonnes maigres ne réuffiffent
pas mieux que celles qui font un peu graffes
& dans un embonpoint. J'ai inoculé
quelques hommes qui pefoient deux cens
cinquante- deux livres , dont l'éruption fe
fit d'une maniere très aifée . Les femmes
en général fouffrent davantage .
Å l'égard des préparations générales qui
forment la feconde queftion de M. Hofty ,
A O UST. 1755. 181
elles font les mêmes que celles de Londres.
Au commencement je faifois faigner mes
malades le jour qui précédoit l'inoculation
pour voir en quel' état étoit leur fang.
Si je n'en étois pas content , je leur faifois
continuer les remedes préparatoires
un peu plus long- tems , mais maintenant
je ne fuis pas fi fcrupuleux , je ne
faigne ni les enfans , ni les jeunes filles
pâles , ni les femmes hiftériques & foibles.
J'avois autrefois coutume de donner un
vomitifun foir ou deux avant que la fievre
parut , afin de nettoyer l'eftomac & les inteftins
. Mais j'ai plufieurs fois éprouvé que
la violence du vomitif occafionnoit la
fievre , qui ne difparoiffoit que dans le
tems de l'éruption ; à préfent lorfque je
juge qu'un vomitif eft néceffaire , je le
donne le foir qui fuit l'inoculation .
Pour fatisfaire à la troifiéme queftion
fur l'incifion , j'en fais maintenant une
ou deux , & auffi légere qu'il eft poffible.
Dans les commencemens , je faifois une incifion
à un bras & à la jambe opposée
Mais j'ai trouvé cette méthode fujette à
quelques inconvéniens parmi le beau fexe,
des inflammations , des clous , des tumeurs
paroiffent quelquefois auffitôt après l'exficcation
de l'incifion de la jambe.
J'ai vu quelquefois des fymptômes très182
MERCURE DE FRANCE.
violens , occafionnés par une incifion trop
profonde fur le milieu du mufcle biceps.
J'efpere la femaine prochaine répondre
à quelques autres queftions de M. Hofty s
que je voudrois obliger fur ce que vous.
m'en dites.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jacques Hadow , M. D.
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Résumé : Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
La correspondance entre Jean Pringle et Jacques Hadow, datée de juin 1755, aborde le sujet de l'inoculation contre la variole. Pringle informe Hadow qu'il a reçu une réponse satisfaisante du docteur Hadow concernant des questions posées par M. Hofty. Pringle exprime ses vœux de succès pour Hofty et pour l'inoculation en général. Dans sa lettre, Hadow s'excuse pour son retard de réponse, expliquant qu'il était occupé par les inoculations et d'autres affaires. Il se déclare prêt à partager ses observations sur la pratique de l'inoculation. Hadow répond aux questions de Hofty concernant le choix des sujets pour l'inoculation. Il note que les jeunes gens en bonne santé sont les meilleurs candidats, mais qu'il inocule des personnes de tous âges, y compris les nourrissons et les personnes âgées. Il recommande l'inoculation entre trois et douze ans, car les enfants de cet âge n'ont pas peur de la maladie. Hadow décrit également les symptômes observés chez les enfants inoculés, comme les convulsions et la fièvre. Il mentionne que les personnes de constitution différente (scorbutiques, asthmatiques, rhumatismales) ne souffrent pas plus que les autres. Il observe que les personnes à la peau fine et claire ont généralement moins de symptômes que celles à la peau épaisse et foncée. Les femmes souffrent généralement plus que les hommes. Concernant les préparations générales, Hadow indique qu'elles sont similaires à celles utilisées à Londres. Il a cessé de faire jeûner les patients avant l'inoculation et utilise des vomitifs avec prudence pour éviter de provoquer la fièvre. Pour l'incision, il préfère maintenant faire une ou deux incisions légères, évitant ainsi les inflammations et les tumeurs observées avec des incisions plus profondes.
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