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1
p. 935-943
Discours du P. de le Sante. Extrait, [titre d'après la table]
Début :
Nous avions promis un Extrait du Discours Latin que le [...]
Mots clefs :
Discours latin, Orateur, Français, Histoire, Caractère des français, Rois de France
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texteReconnaissance textuelle : Discours du P. de le Sante. Extrait, [titre d'après la table]
NOUVELLES LITTERAIRES
N
DES BEAUX ARTS, &c.
Ous avions promis un Extrait du
Discours Latin que le R. P. de la
Sante , Professeur de Rhétorique au Collége de Louis le Grand, prononça au mois
de Janvier , devant une illustre et nom
breuse Assemblée , sur l'Histoire de Fran
ce: Voici cet Extrait.
Dans son Exorde , l'Orateur témoigne
sa surprise , sur ce que les François ont
un si petit nombre d'Ecrivains qui ayent réüssi nous donner une Histoire complette et achevée de la Nation , eux qui
écrivent si volontiers , et avec assez de
succès sur d'autres sujets , et même sur
PHistoire. Après quelques discussions , le
P. la Sante en rejette la cause , sur ceque
Histoite de France est par elle - même
aussi difficile à écrire , qu'elle est agréable
à lire. Et voilà les deux Propositions qui
partagent son Discours.
E iij
Dan's
936 MERCURE DE " FRANCE
Dans la premiere Partie , l'Orateur ne
voit rien de plus brillant pour un homme de Lettres que de réussir dans l'Histoi
re. Mais cela même, selon lui , en fait la
grande difficulté. L'historien soutient en
quelque sorte le Personnage de Juge et
de Maître.Son Tribunal est comme placé
entre les siécles passez et les siècles à ve÷
nir , pourjuger ceux-là , et instruire ceuxcy.
Les principales qualitez d'un homme
qui veut écrire notre Histoire , sont un
bon esprit , unjugement sain , utie profonde connoissance de cette Histoire ; un
amour impartial de la vérité, un stile décemment poli ; de sorte que pour former
un Ecrivain de ce caractere, il faut réunir
les talens naturels , l'usage de la vie ; un
travail pénible , une raison supérieure, et
toute la culture que l'art peut donner.
Lucien et Ciceron ont dequoi épouvan
ter quiconque entreprend d'écrire l'Histoire , par la singularité des talens qu'ils
exigent pour écrire ; l'un , l'Histoire Gre
que; l'autre , l'Histoire Romaine. Or ce
n'est rien , selon notre Orateur ; si l'on
compare les difficultés , dont parlent ces
grands hommes , à celles que notre Histoire oppose à ceux qui entreprennent de
la manier.
Y
MAY. 1732 937
Y a-t-il d'Histoire qui comprenne un
plus ample détail de faits et d'évenemens
obscurs dans leur origine, envelopez dans
leurs causes , reculez dans la suite des sié
cles , éloignez dans la vaste étendue du
Théatre où ils se sont passez , et tout-àfait merveilleux dans leur issue , quoique
dépouillez du faux merveilleux des faBles des Grecs et des Romains ?
et
Une des grandes difficultez de notre
Histoire vient de ce que le caractere des
François , formé dans un climat doux
temperé, demande une modération d'esprit extraordinaire , dans tout homme
qui entreprend de plaire à la Nation, par
un Ouvrage comme celui- là , qui est plus
particulierement fait qu'aucune autre espece d'Ouvrage pour la Nation.Cette raison est fort ingénieusement trouvée , et a
même un fonds de vérité. Il 'est pourtant
vrai que Paterculus, Tacite et Mainbourg
à qui l'Orateur reproche justement leurs
excès d'esprit , de politique ou de feu d'imagination , ont toujours trouvé et trouveront sans doute toujours des Lecteurs
et des admirateurs , même en grand nombre parmi nous.
Le P. de la Sante veut qu'une Histoire
de France ressemble à un grand Fleuve ,
dont les eaux claires , quoique profondes,
E iiij rou- 419.03
938 MERCURE DE FRANCE
roulent avec majesté leurs flors, et il com
pare les petites Histoires , dont notre Nation ne laisse pas de se faire un assez agréable amusement;à ces Eaux,détournées dans
des Canaux, qui s'élancent en Jets- d'eaux,
en Cascades , et prenent toutes sortes de
formes , plus propres à repaître là vaine
curiosité des Spectateurs , qu'à fertiliser
les Jardins qu'elles font semblant d'arroser.
·
L'Orateur écarte toutes ces gentillesses
de notre Histoire , et ne la consacre qu'à
nourrir solidement l'esprit. Pour cela il
exige unjugement sain et une grande sagacité de critique dans quiconque veut y
réussir. Il touche à cette occasion la diversité des opinions , sur l'origine des
François , sur les commencemens de la
Monarchie , que quelques uns fixent à
Clovis , que d'autres font remonter
Pharamond ; les differends du Roy Philippe le Bel avec le Pape Boniface VIII.
sur lesquels sans rien ôter à nos Rois, sans
trop donner aux Papes ; il faut se souvenir qu'on est François , qu'on est Catholique , qu'on est Historien ; trois qualitez.
qu'on n'allie pasfacilement sans une gran
de solidité d'esprit , sans un grand art de narration.
Pour ce qui est de l'érudition d'un His.
torien
MAY, 1732. 939
torien de France, il est visible qu'elle doit
être des plus étendues ; nulle Monarchie,
nul Empire n'ayant égalé celui- cy pour
la durée. Car les Dominations des Assyrtens a été de mille ans , celle des Medes
⚫de 300 , celle des Perses 230 , celle des
Macédoniens 640, celle des Romains 1200.
L'Empire François compte plus de 1300
ans.
L'Orateur après avoir parlé de l'amour
de la vérité qui doit animer un Historien de France , et du stile pur et noble
qu'on en exige , fait le caractere de nos
principaux Historiens. Il rend justice à
Mezerai , et ne dit rien de trop en faveur
du P. Daniel , applaudissant à ce que celui-là a de bon , et ne dissimulant pas ce
que ce dernier a de mauvais.
Dans la seconde Partie de ce Discours
il entreprend de prouver , ce qui est sans
doute plus facile, que l'histoire de France,
est des plus agréables à lire, sur tout pour
les François.
Deux sortes de gens lisent l'Histoire
les uns pour lire et s'amuser , les autres
pour s'instruire et profiter ; ceux- là ne
veulent que des fleurs , ceux-cy veulent
des fruits ; pour contenter tous les goûts,
il faut plaire et instruire ; et c'est dequoi
le P. de la Sante croit notre Histoire tout
E v à
940 MERCURE DE FRANCE
à- fait capable ; de plaire par la singularité
des évenemens , d'instruire par la gramdeur des exemples.
Cet Orateur ne laisse pas de citer des
traits merveilleux de l'Histoire de France,
qui peuvent aller de pair avec plusieurs
traits de l'Histoire Romaine.Clovis est un
vrai conquerant; la défaite du Général des
Romains, et celle d'Alaric, Roy des Visi
gots les grands exploits de Charlemagne , et bien d'autres , étonneroient bien
autant , si les esprits n'étoient déja étonnez et comme gagnez par l'Histoire Romaine , dont on se trouve tout préoccupé lorsqu'on commence, en France même,
à lire l'Histoire de France. On n'est plus
alors si jeune ni si capable d'éblouissement;ón ne trouve donc rien de nouveau,
on ne revoit que des coppies , et les Romains restent toujours en possession d'un
esprit nourri de la Langue même de Ro
me, avant que d'avoir connu celle de son
Païs ailleurs que dans des conversations
familieres et domestiques.
L'Orateur François se sert de tout, même
de nos défaites et de nos malheurs qu'il
met en parallele avec ceux des Romains.
Nos Rois pris à Pavie et à Poitiers , nos
Vêpres Siciliennes , avec les Fourches caudines , avec la Bataille de Cannes , &c.-
Tout
M.AY. 1732 942
Tout cela ya au but , et fait le merveilleux et l'amusement d'une histoire.
2
Le Pont de Naples, deffendu par Bayard,
vaut bien celui de Rome deff ndu par
Cocles;à Clelie on compare fort à propos la Pucelle d'Orleans , aux Camilles et
aux Marcels Bertrand du Guesclin ; aux
Luculles et aux Pompées , le Maréchal de
Boucicaut, aux Scipions le Comte de Dunois ; aux Vespasiens , Godefroi de Bouillon ; à Germanicus , le Comte de Montfort ; à Drusus , le Maréchal de Brisac ; à
Fabricius , Catinat ; à Emilius , Luxembourg; à Fabius , Turenne ; à César
Condé,
Après ce parallele avec les Romains
l'Orateur défie et peutbien défier toutes
les autres Nations ensemble de l'empor
ter sur les François. Il passe ensuite à l'instruction , dont il prétend que notre Histoire est plus pleine qu'aucune autre.
Et il est vrai que rien n'égale, par exemple , la constance des François à maintenir
leurs Loix, sur tout les Loix fondamenta
les du Royaume , telles que la Loy Sali
que. Il est étonnant , et peut être unique
de voir une Loy portée par les hommes ,
mais , sans doute , tout à fait inspirée de
Dieu , se maintenir, pendant un si long,
E vj tems
942 MERCURE DE FRANCE
temps sans altération ; et cela malgré
des efforts extraordinaires faits en divers
temps par l'Angleterre , par l'Espagne ,
et par la France même , qui n'a pourtant
jamais osé franchir cette Barriere , lors
qu'il a fallu en venir à une décision précise et positive.
L'amour des François pour leurs Rois légitimes , leur fidelité inviolable ont constamment maintenu une Loy si belle' , si
sage , si divine qui rend cet Empire com- me éternel ; et cet amour et cette fidelité
deviennent , par là-même , un des grands
exemples , une des plus solides instruc
tions , qu'aucune histoire puisse soutenir.
L'ardeur des François pour les Croisades , n'est pas sans instruction non plus,
et on y trouve pour le moins autant de
bien à imiter dans l'ente rise , que de
mauvais à éviter dans l'execution . Mais
leur constance à proscrire toute Hérésie ,
tout Fanatisme , toute Religion nouvelle
est aus i d'un grand exemple. L'Arianisme
et les autres erreurs des Grecs ne purent
jamais s'y glisser , les Albigeois ne firent pas de grands progrès. Le Calvinisme
se glissa pas tout, s'empara de tout et à la
fin ne tint rien. Il est surprenant qu'on
ite par tout le François comme un molele de légereté et d'inconstance. On en
juge
MAY. 1732. 943
juge par de petits airs , de petites manieres qui épuisent la vivacité de la Nation , et par là -même , lui laissent toute
sa solidité , toute sa maturité pour les
choses essentielles qui en valent la peine,
C'est par le fond même et par de grands
résultats qu'on doit juger en general d'une Nation comme la nôtre.
N
DES BEAUX ARTS, &c.
Ous avions promis un Extrait du
Discours Latin que le R. P. de la
Sante , Professeur de Rhétorique au Collége de Louis le Grand, prononça au mois
de Janvier , devant une illustre et nom
breuse Assemblée , sur l'Histoire de Fran
ce: Voici cet Extrait.
Dans son Exorde , l'Orateur témoigne
sa surprise , sur ce que les François ont
un si petit nombre d'Ecrivains qui ayent réüssi nous donner une Histoire complette et achevée de la Nation , eux qui
écrivent si volontiers , et avec assez de
succès sur d'autres sujets , et même sur
PHistoire. Après quelques discussions , le
P. la Sante en rejette la cause , sur ceque
Histoite de France est par elle - même
aussi difficile à écrire , qu'elle est agréable
à lire. Et voilà les deux Propositions qui
partagent son Discours.
E iij
Dan's
936 MERCURE DE " FRANCE
Dans la premiere Partie , l'Orateur ne
voit rien de plus brillant pour un homme de Lettres que de réussir dans l'Histoi
re. Mais cela même, selon lui , en fait la
grande difficulté. L'historien soutient en
quelque sorte le Personnage de Juge et
de Maître.Son Tribunal est comme placé
entre les siécles passez et les siècles à ve÷
nir , pourjuger ceux-là , et instruire ceuxcy.
Les principales qualitez d'un homme
qui veut écrire notre Histoire , sont un
bon esprit , unjugement sain , utie profonde connoissance de cette Histoire ; un
amour impartial de la vérité, un stile décemment poli ; de sorte que pour former
un Ecrivain de ce caractere, il faut réunir
les talens naturels , l'usage de la vie ; un
travail pénible , une raison supérieure, et
toute la culture que l'art peut donner.
Lucien et Ciceron ont dequoi épouvan
ter quiconque entreprend d'écrire l'Histoire , par la singularité des talens qu'ils
exigent pour écrire ; l'un , l'Histoire Gre
que; l'autre , l'Histoire Romaine. Or ce
n'est rien , selon notre Orateur ; si l'on
compare les difficultés , dont parlent ces
grands hommes , à celles que notre Histoire oppose à ceux qui entreprennent de
la manier.
Y
MAY. 1732 937
Y a-t-il d'Histoire qui comprenne un
plus ample détail de faits et d'évenemens
obscurs dans leur origine, envelopez dans
leurs causes , reculez dans la suite des sié
cles , éloignez dans la vaste étendue du
Théatre où ils se sont passez , et tout-àfait merveilleux dans leur issue , quoique
dépouillez du faux merveilleux des faBles des Grecs et des Romains ?
et
Une des grandes difficultez de notre
Histoire vient de ce que le caractere des
François , formé dans un climat doux
temperé, demande une modération d'esprit extraordinaire , dans tout homme
qui entreprend de plaire à la Nation, par
un Ouvrage comme celui- là , qui est plus
particulierement fait qu'aucune autre espece d'Ouvrage pour la Nation.Cette raison est fort ingénieusement trouvée , et a
même un fonds de vérité. Il 'est pourtant
vrai que Paterculus, Tacite et Mainbourg
à qui l'Orateur reproche justement leurs
excès d'esprit , de politique ou de feu d'imagination , ont toujours trouvé et trouveront sans doute toujours des Lecteurs
et des admirateurs , même en grand nombre parmi nous.
Le P. de la Sante veut qu'une Histoire
de France ressemble à un grand Fleuve ,
dont les eaux claires , quoique profondes,
E iiij rou- 419.03
938 MERCURE DE FRANCE
roulent avec majesté leurs flors, et il com
pare les petites Histoires , dont notre Nation ne laisse pas de se faire un assez agréable amusement;à ces Eaux,détournées dans
des Canaux, qui s'élancent en Jets- d'eaux,
en Cascades , et prenent toutes sortes de
formes , plus propres à repaître là vaine
curiosité des Spectateurs , qu'à fertiliser
les Jardins qu'elles font semblant d'arroser.
·
L'Orateur écarte toutes ces gentillesses
de notre Histoire , et ne la consacre qu'à
nourrir solidement l'esprit. Pour cela il
exige unjugement sain et une grande sagacité de critique dans quiconque veut y
réussir. Il touche à cette occasion la diversité des opinions , sur l'origine des
François , sur les commencemens de la
Monarchie , que quelques uns fixent à
Clovis , que d'autres font remonter
Pharamond ; les differends du Roy Philippe le Bel avec le Pape Boniface VIII.
sur lesquels sans rien ôter à nos Rois, sans
trop donner aux Papes ; il faut se souvenir qu'on est François , qu'on est Catholique , qu'on est Historien ; trois qualitez.
qu'on n'allie pasfacilement sans une gran
de solidité d'esprit , sans un grand art de narration.
Pour ce qui est de l'érudition d'un His.
torien
MAY, 1732. 939
torien de France, il est visible qu'elle doit
être des plus étendues ; nulle Monarchie,
nul Empire n'ayant égalé celui- cy pour
la durée. Car les Dominations des Assyrtens a été de mille ans , celle des Medes
⚫de 300 , celle des Perses 230 , celle des
Macédoniens 640, celle des Romains 1200.
L'Empire François compte plus de 1300
ans.
L'Orateur après avoir parlé de l'amour
de la vérité qui doit animer un Historien de France , et du stile pur et noble
qu'on en exige , fait le caractere de nos
principaux Historiens. Il rend justice à
Mezerai , et ne dit rien de trop en faveur
du P. Daniel , applaudissant à ce que celui-là a de bon , et ne dissimulant pas ce
que ce dernier a de mauvais.
Dans la seconde Partie de ce Discours
il entreprend de prouver , ce qui est sans
doute plus facile, que l'histoire de France,
est des plus agréables à lire, sur tout pour
les François.
Deux sortes de gens lisent l'Histoire
les uns pour lire et s'amuser , les autres
pour s'instruire et profiter ; ceux- là ne
veulent que des fleurs , ceux-cy veulent
des fruits ; pour contenter tous les goûts,
il faut plaire et instruire ; et c'est dequoi
le P. de la Sante croit notre Histoire tout
E v à
940 MERCURE DE FRANCE
à- fait capable ; de plaire par la singularité
des évenemens , d'instruire par la gramdeur des exemples.
Cet Orateur ne laisse pas de citer des
traits merveilleux de l'Histoire de France,
qui peuvent aller de pair avec plusieurs
traits de l'Histoire Romaine.Clovis est un
vrai conquerant; la défaite du Général des
Romains, et celle d'Alaric, Roy des Visi
gots les grands exploits de Charlemagne , et bien d'autres , étonneroient bien
autant , si les esprits n'étoient déja étonnez et comme gagnez par l'Histoire Romaine , dont on se trouve tout préoccupé lorsqu'on commence, en France même,
à lire l'Histoire de France. On n'est plus
alors si jeune ni si capable d'éblouissement;ón ne trouve donc rien de nouveau,
on ne revoit que des coppies , et les Romains restent toujours en possession d'un
esprit nourri de la Langue même de Ro
me, avant que d'avoir connu celle de son
Païs ailleurs que dans des conversations
familieres et domestiques.
L'Orateur François se sert de tout, même
de nos défaites et de nos malheurs qu'il
met en parallele avec ceux des Romains.
Nos Rois pris à Pavie et à Poitiers , nos
Vêpres Siciliennes , avec les Fourches caudines , avec la Bataille de Cannes , &c.-
Tout
M.AY. 1732 942
Tout cela ya au but , et fait le merveilleux et l'amusement d'une histoire.
2
Le Pont de Naples, deffendu par Bayard,
vaut bien celui de Rome deff ndu par
Cocles;à Clelie on compare fort à propos la Pucelle d'Orleans , aux Camilles et
aux Marcels Bertrand du Guesclin ; aux
Luculles et aux Pompées , le Maréchal de
Boucicaut, aux Scipions le Comte de Dunois ; aux Vespasiens , Godefroi de Bouillon ; à Germanicus , le Comte de Montfort ; à Drusus , le Maréchal de Brisac ; à
Fabricius , Catinat ; à Emilius , Luxembourg; à Fabius , Turenne ; à César
Condé,
Après ce parallele avec les Romains
l'Orateur défie et peutbien défier toutes
les autres Nations ensemble de l'empor
ter sur les François. Il passe ensuite à l'instruction , dont il prétend que notre Histoire est plus pleine qu'aucune autre.
Et il est vrai que rien n'égale, par exemple , la constance des François à maintenir
leurs Loix, sur tout les Loix fondamenta
les du Royaume , telles que la Loy Sali
que. Il est étonnant , et peut être unique
de voir une Loy portée par les hommes ,
mais , sans doute , tout à fait inspirée de
Dieu , se maintenir, pendant un si long,
E vj tems
942 MERCURE DE FRANCE
temps sans altération ; et cela malgré
des efforts extraordinaires faits en divers
temps par l'Angleterre , par l'Espagne ,
et par la France même , qui n'a pourtant
jamais osé franchir cette Barriere , lors
qu'il a fallu en venir à une décision précise et positive.
L'amour des François pour leurs Rois légitimes , leur fidelité inviolable ont constamment maintenu une Loy si belle' , si
sage , si divine qui rend cet Empire com- me éternel ; et cet amour et cette fidelité
deviennent , par là-même , un des grands
exemples , une des plus solides instruc
tions , qu'aucune histoire puisse soutenir.
L'ardeur des François pour les Croisades , n'est pas sans instruction non plus,
et on y trouve pour le moins autant de
bien à imiter dans l'ente rise , que de
mauvais à éviter dans l'execution . Mais
leur constance à proscrire toute Hérésie ,
tout Fanatisme , toute Religion nouvelle
est aus i d'un grand exemple. L'Arianisme
et les autres erreurs des Grecs ne purent
jamais s'y glisser , les Albigeois ne firent pas de grands progrès. Le Calvinisme
se glissa pas tout, s'empara de tout et à la
fin ne tint rien. Il est surprenant qu'on
ite par tout le François comme un molele de légereté et d'inconstance. On en
juge
MAY. 1732. 943
juge par de petits airs , de petites manieres qui épuisent la vivacité de la Nation , et par là -même , lui laissent toute
sa solidité , toute sa maturité pour les
choses essentielles qui en valent la peine,
C'est par le fond même et par de grands
résultats qu'on doit juger en general d'une Nation comme la nôtre.
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Résumé : Discours du P. de le Sante. Extrait, [titre d'après la table]
Le Père de la Sante, professeur de rhétorique au Collège de Louis le Grand, a prononcé un discours en janvier devant une assemblée nombreuse et illustre. Il exprime sa surprise que les Français, malgré leur talent pour l'écriture, aient peu d'historiens ayant réussi à produire une histoire complète et achevée de la France. Il attribue cette difficulté à la complexité de l'histoire française, qui est à la fois difficile à écrire et agréable à lire. Dans la première partie de son discours, l'orateur souligne que l'histoire est un domaine où les écrivains peuvent briller, mais où les défis sont nombreux. L'historien doit être un juge impartial, placé entre les siècles passés et futurs, avec des qualités telles qu'un bon esprit, un jugement sain, une connaissance profonde de l'histoire, un amour impartial de la vérité et un style décemment poli. Les difficultés de l'histoire française sont comparées à celles des histoires grecque et romaine, décrites par Lucien et Cicéron. L'orateur mentionne également les particularités du caractère français, formé dans un climat tempéré, qui nécessite une modération d'esprit extraordinaire. Il compare l'histoire de France à un grand fleuve aux eaux claires et profondes, contrastant avec les petites histoires qui amusent mais ne nourrissent pas solidement l'esprit. La seconde partie du discours met en avant l'agrément de l'histoire de France, riche en événements singuliers et en exemples grandioses. L'orateur cite des traits merveilleux de l'histoire française, comparables à ceux de l'histoire romaine, et souligne la constance des Français à maintenir leurs lois fondamentales, comme la loi salique. Il mentionne également l'amour des Français pour leurs rois légitimes et leur fidélité inviolable, ainsi que leur ardeur pour les croisades et leur constance à proscrire les hérésies. Malgré les jugements extérieurs sur la légèreté et l'inconstance des Français, l'orateur affirme que la nation montre une grande solidité et maturité dans les choses essentielles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 156-171
ABRÉGÉ CHRONOLOGIQUE De l'histoire de la ville de Paris, contenant ce qui s'est passé de plus remarquable dans son enceinte, ou aux environs, par M. Poncet de la Grave, Avocat au Parlement.
Début :
SOUVERAINS. Jules-César. L'Ancienneté de la ville de Paris ne sçauroit [...]
Mots clefs :
Histoire de la ville de Paris, Jules César, Parisiens, Romains, Rois de France, Évêque, Église, Jovien, Julien, Valentinien, Gratien, Théodose, Childebert Ier, Clotaire Ier, Roi, Royaume, Chapelle, Abbaye, Reine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ABRÉGÉ CHRONOLOGIQUE De l'histoire de la ville de Paris, contenant ce qui s'est passé de plus remarquable dans son enceinte, ou aux environs, par M. Poncet de la Grave, Avocat au Parlement.
ABRÉGÉ CHRONOLOGIQUE
De l'hiftoire de la ville de Paris , contenant ce
qui s'eft paffe de plus remarquable dans fon
enceinte, ou aux environs ; par M. Poncet
de la Grave , Avocat au Parlement .
SOUVERAINS .
Jules- Céfar.
'Ancienneté de la ville de Paris ne fçauroit
être mieux prouvée que par l'obfcurité
répandue fur fon origine.
Jules Céfar , (a) qui le premier en a fait
mention , l'appelle Lutetia , plufieurs Auteurs
, après lui , l'ont nommée différemment.
Elle fut affujettie aux Romains vers l'an
704 de la fondation de Rome , environ
cinquante ans avant la naiffance de Jeſus-
Chriſt. Jules - Céfar après en avoir fait la
conquête , y forma l'affemblée générale de
fes troupes , & partit enfuite pour l'Italie.
Les Parifiens profitent de fon abfence pour
fecouer le joug des Romains (b) .
(a) Comment. L. 6. (b ) Céfar , L. 7.
SEPTEMBRE. 1755. 157
Célar apprend leur révolte , rentre dans
les Gaules , fait le fiége de Gergovie , &
dépêche Labienus un de fes Lieutenans ,
contre les Parifiens . Ces derniers , inftruits
de fon retour , & de l'approche de Labićnus
, mettent le feu à leur ville , & vont
au-devant de lui fous le commandement
de Camulogene , vieillard d'une expérienconfommée
; leur armée eft défaite , &
Paris rentre pour la feconde fois fous la
domination des Romains.
Vers l'an 250 , faint Denis qui avoit été
fait prêtre à Rome , arrive à Paris , en eft
le premier Evêque , & après y avoir prêché
la Religion Chrétienne avec le prêtre
Ruftique & le Diacre Eleuthere . Il y reçoit
la couronne du martyre avec fes compagnons
fur le mont Martre , où ils eurent
tous les trois la tête tranchée. Leurs corps
furent enlevés par des perfonnes pieufes qui
les enterrerent dans un champ écarté de la
ville , fur lequel a depuis été bâtie l'égliſe
de l'Abbaye de faint Denis , actuellement
exiftante .
360-1-2 .
Julien proconful des Gaules , fait affembler
un concile à Paris ( c ) , auquel Victorin
Evêque & fucceffeur de faint Denis
(c) Premier concile de Paris,
158 MERCURE DE FRANCE.
préfida. Il y arrive lui-même , y féjourne
deux ans , & manque d'y périr par la vapeur
da charbon qu'on avoit allumé dans
fa chambre dans une urne de terre , fuivant
la coutume de ce tems - là .
Julien.
Julien eft proclamé Empereur à Paris
par les capitaines & foldats de fon armée ,
campée aux environs.
On fixe au regne de Julien la conftruction
du palais des Thermes , ou bains ,
dont on voit encore quelque refte dans
une maifon de la rue de la Harpe.
Jovien.
363 - 4 - 5 •
Jovien ayant fuccédé à Julien qui avoit
renoncé à la Religion chrétienne , caffe
toutes les loix que fon prédéceffeur avoit
faites contre les Chrétiens , & ne regne
que huit mois.
Valentinien I.
Valentinien I. arrive à Paris à la fin du
mois d'Octobre 365 , & y paffe l'hyver. ,
Nous avons de lui trois loix (d) dattées de
cette ville ; la premiere , pour la diftribution
des vivres ; la deuxieme pour l'or , l'ar-
(d) Cod. Theod. Tom. 2. chro. p, 76.
SEPTEMBRE. 1755 .
159
gent , & les autres métaux ; la troifiéme ,
pour les Officiers des monnoies.
Valens affocié à l'Empire.
366 , & c.
Valens défait en Age Procope qui s'étoit
fait proclamer Empereur ( e ) , & envoie fa
tête à Paris , à Valentinien fon frere.
Gratien.
Gratien , fils de Valentinien , fait quelque
féjour à Paris , y livre aux environs
une bataille à Maxime , qui avoit ufurpé
le titre d'Empereur ; il l'a perd , & eft
maffacré par fes ennemis.
Théodofe.
Saint Marcel , natif de Paris , occupe
le Siége Pontifical ; il meurt & fon corps
eft inhumé hors la ville dans une petite
chapelle dédiée à faint Clément .
ROIS DE FRANCE .
Pharamond. Clodion . Mérovée.
45.1--2--3 .
Les conquêtes d'Attila roi des Huns ,
& les ravages que fon armée faifoit aux
environs de Paris , allarment les Parifiens .
Sainte Genevieve effaye de calmer les ef-
( e ) Amm. Marcell . L. 27.
160 MERCURE DE FRANCE.
prits , les exhorte à mettre leur confiance
en Dieu , & leur prédit que ce Prince qui
fe faifoit appeller le fléau de Dieu , ne
paffera pas par Paris ; la chofe arriva comme
elle l'avoit dit , mais plufieurs en profirerent
pour l'accufer de fortilege. On alla
même jufqu'à délibérer de quel genre de
mort on la feroit mourir. Sur ces entrefaites
, l'Archidiacre d'Auxerre arriva à
Paris , & diffipa le complot.
454 , & c.
Les Francs fous la conduite de Mérovée ,
s'avancent vers la Seine ; traverfent la
Seine fous Childéric fon fucceffeur , &
ravagent les environs de Paris.
Childeric 1.
476 , &c.
Les François affiégent Paris , la ville
manque de vivres , & les affiégés font réduits
à la derniere extrêmité. Génevieve
(f) s'expofe feule pour le falut de la patrie ,
elle va elle -même à Arci fur Aube & à
Troyes , d'où elle revient avec plufieurs
batteaux chargés de bled . Childéric , malgré
ce fecours , fe rend maître de Paris ,
& en chaffe les Romains.
Clovis I.
Le Clergé & le Corps de Ville , à la fol-
(f) Vitafanita Genovefa. p. 146.
SEPTEMBRE. 1755. 161
licitation de fainte Génevieve , font batir
une Chapelle fur le tombeau de S. Denis.
507-8.
Clovis , premier Roi Chrétien , vient à
Paris après la fameufe bataille de Vouille
en Poitou , il y fixe le Siége principal de
fon Empire ; habite le Palais des Thermes ,
& fait bâtir l'Eglife de Saint Pierre & Saint
Paul , aujourd'hui Sainte Génevieve .
509-19.
Sainte Génevieve , déja très - avancée en
âge , meurt à Paris le trois Janvier 509. &
eft enterrée hors la ville du côté du Midi.
Les Parifiens remplis de vénération pour
cette Sainte , élevent une petite chapelle
fur fon tombeau .
511 , & c.
Rédaction de la Loi par Clovis ; ce prince
fonde l'abbaye Sainte Génevieve , meurt
& eft enterré dans l'églife qui étoit alors
fous l'invocation de S. Pierre & S. Paul.
Childebert.
Les quatre fils de Clovis , partagent le
royaume entr'eux . Thieri regne en Auftrafie
, Clodomir à Orléans , Childebert à
Paris , & Clotaire à Soiffons . Clodomir eft
tué dans une bataille contre les Bourguignons
& laiffe trois fils.
162 MERCURE DE FRANCE.
533, &c.
Clotaire inftruit de cet évenement ,
vient à Paris & délibere avec Childebert
fon frere , de priver leurs neveux du royaume
de leur pere , la réfolution prife , ils
font venir les trois princes , & Clotaire en
malfacre deux de fa propre main , le troifieme
, nommé Clodoalde fe fauve , & eft
rafé . On l'invoque fous le nom de faint
Cloud.
Childebert , Thieri & Clotaire partagent
entr'eux le royaume d'Orléans .
Clotilde fait inhumer les jeunes princes
Theobalde & Gonthier dans l'Eglife de
S. Pierre & S. Paul , & quitte enfuite
Paris pour revenir à Tours,
$43 , & c.
Mort de Clotilde , veuve de Clovis , à
Tours ; fon corps eft apporté à Paris , où
par les foins de Childebert & de Clotaire ,
elle eft enterrée à Sainte Génevieve auprès
de Clovis , & à côté de Clotilde fa fille
femme d'Amalaric , roi des Vifigoths .
Elle a été mife au nombre des Saints.
551-2-3-4 .
;
Childebert affemble un concile à Paris
(g ) les Evêques au nombre de vingt-fept , y
( g ) Deuxieme Concile de Paris.
SEPTEMBRE. 1755. 163
épofent Safaraque Evêque de cette capiale
, & le releguent dans un Monaftere.
Le feu prend à quelques maifons de
bois , & les flammes pouffées avec violence
font craindre un incendie général . Saint
Lubin Evêque de Chartres alors à Paris ,
fe met en prieres & l'embrafement ceffe .
555-6-7.
Childebert ( b ) par les confeils de
Saint Germain Evêque de Paris , fait rebâtir
la cathédrale , & lui donne de grands
biens.
Célebre ordonnance de Childebert ( i ) ,
qui ordonne le renversement de toutes les
idoles , & punition de cent coups de fouet
contre les efclaves qui profaneront le Dimanche
, & contre les perfonnes libres ,
d'une amande pécuniaire.
Troifieme concile de Paris ( k ) fous le
pontificat de Saint Germain. Ce concile
(1) auquel Probien Archevêque de Bourges
préfida , fit dix canons tendant à la
confervation des biens eccléfiaftiques & à
la liberté des élections des Evêques.
Childebert fonde l'abbaye S. Vincent ,
connue aujourd'huy fous le nom de Saint
(h) Apud Duch. tom. I. p . 464. ( i) Balut. capit.
Reg. Fr. L. I. p. 6. ( k ) Troiſieme concile de Paris.
( 1 ) Concile , tom. 5. p. 814.
164 MERCURE DE FRANCE.
Germain des Prés , & y dépofe outre l'étole
de ce premier titulaire , quantité de vafes
précieux qu'il avoit apportés de Tolede,
la dotte d'amples revenus , & lui accorde
de grands privileges. L'églife finie le 23
Décembre eft dédiée , & la regle de Saint
Benoît eft introduite dans cette Abbaye
peu de tems après.
S. Germain l'Auxerrois fondé par Childebert
, dont on voit la figure avec celle
de la reine Ultrogothe fa femme , au grand
portail de cette églife.
558.
Mort de Childebert enterré à Paris dans
l'égliſe de S. Germain des Prés , on voit
encore fon tombeau au milieu de cette
églife.
Premier exemple de la Loi fondamentale
qui n'admet que les mâles à la couronne.
Clotaire fuccede à fon frere à l'exclufion
de fes deux nieces .
Clotaire I.
559-60-61
.
Clotaire arrive à Paris , enleve tous les
tréfors de fon prédécefleur , y fait trèspeu
de féjour , retourne à Soiffons , & y
meurt laiffant quatre fils.
562-3-4-5 .
Chilpéric quoique le plus jeune , veut
<
SEPTEMBRE. 1755. 165
avoir Paris pour fon partage , fes trois
freres s'y oppofent , on tire au fort les
quatre royaumes , & il eft roi de Soiffons ,
Caribert.
Caribert a Paris en partage , & fait
gouter à fes fujets la douceur de la paix.
Interregne.
566.
Caribert meurt & eft enterré à S. Germain
des Prés , fes freres partagent fa fucceffion
, mais comme chacun vouloit avoir
la ville de Paris (m) , ils conviennent de la
pofféder tous trois par indivis fous la condition
qu'aucun des trois n'y entreroit fant
le confentement des deux autres , & que
celui qui violeroit le ferment perdroit dès
ce moment la part qu'il y auroit.
567 , &c.
Quatrième Concile de Paris ( n ) , convoqué
par Gontran , Roi d'Orléans & de
Bourgogne , dans l'églife S. Pierre & S.
Paul. Les Evêques du Royaume affemblés ,
au nombre de trente ( ) deux , propoſent
plufieurs voyes d'accommodement pour
(m ) Préfident Henault , Abrégé de l'Hiftoire de
France , page 12. (n ) Quatrieme concile de Paris.
(9) Concile , tom . V. p . 918 .
166 MERCURE DE FRANCE.
terminer les différends des deux Rois , Sigebert
& Chilperic , ce qui ne réuffic
574.
pas.
Sigebert paffe la Seine , à la tête d'une
puiffante armée, force Chilperic à demander
la paix, ravage les environs de Paris, &
fes foldats portent leursmains facriléges fur
le tombeau de S. Denis, qu'ils dépouillent
de fes ornemens.
575.
La paix eft conclue entre les deux Rois ;
mais à peine Sigebert s'eft- il retiré , que
Chilperic la viole. Sigebert indigné , s'avance
vers Paris , en ravage tous les environs
, fe rend maître de Rouen & de toute
la Neuftrie , & vient à Paris avec la Reine
Brunehaut & fes enfans.
Chilperic épouvanté de ce malheur &
de la mort de fon fils Théodebert , fe fauve
dans Tournai ; Sigebert l'y pourfuit ,
& met le fiége devant la ville . Il eſt aſſaſfiné
dans fon camp , & Chilperic revient
à Paris , où ayant trouvé la femme de fon
frere , il pille tous fes tréfors , & l'exile
à Rouen.
576.
Mort de S. Germain , Evêque de Paris ,
âgé d'environ quatre-vingt ans . Il eſt enterré
dans la chapelle de S. Symphorien ,
SEPTEMBRE . 1755. 167
au bas de l'églife S. Vincent , à préfent S.
Germain des Prés , au côté droit du veftibule.
577
Cinquiéme Concile de Paris ( p ) , tenu
dans l'églife S. Pierre & S. Paul , compofé
de quarante- cinq Evêques ( q ) affemblés
par ordre du Roi Chilperic pour juger la
caufe de Prétextat , Evêque de Rouen ,
accufé de trahifon . Ce Prélat , quoiqu'innocent
, s'avoua coupable , pour appaiſer
le Roi , qui lui avoit fait infinuer ce moyen
de le fléchir ; il fut néanmoins dépofé &
exilé dans l'ifle de Jerfai , où il demeura
jufqu'à la mort de Chilperic.
579,80 , 81 .
( r ) Le crime d'adultere alors puni de
mort à Paris. Etabliſſement de l'égliſe Saint
Julien le Pauvre , place Maubert.
582.
Il tombe à Paris une pluie de fang (S)
qui infecte tout ce qu'elle touche .
Chilperic laffé de l'infolence des Juifs
qui habitoient la rue de la Juiverie , entre
le pont Notre- Dame & le petit Pont ,
veut les forcer d'embraffer la Religion(t )
(p ) Cinquiéme Concile de Paris. ( 9 ) Greg.
Tur. liv. s . chap. 19. ( r ) Idem , liv. 5. chap. 35 .
(S ) Idem , liv. 16. c. § . ( t ) Idem , c . 17.
163 MERCURE DE FRANCE.
Chrétienne , quelques uns fe foumettent ,
les autres quittent le Royaume.
583.
La Seine & la Marne débordent confidérablement
. Plufieurs perfonnes font
noyées entre la cité & S. Laurent.
La veille de Pâques , Chilperic fort
brufquement de Paris , & y rentre à la fuite
d'une proceffion de reliques . Fait baptifer
fon fils par Ragncmode , Evêque de
Paris , qui fut fon parrein , & le nomma
Thiery. Chilperic (u) fait à cette occafion
des aumônes confidérables , & rend la
liberté aux prifonniers.
Ce Prince fort une feconde fois de Paris
, fait un traité avec les Ambaffadeurs
du Roi Childebert , contre Gontran , Roi
d'Orléans ; rentre enfuite dans la ville , en
fort de nouveau pour affembler fon armée
près de Melun , brûle & pille tout ce qui
fe trouve fur fon paffage , livre la bataille
à Gontran , la perd , demande la
paix , l'obtient , & rentre dans Paris.
$ 84.
Chilperic part pour Soiffons , d'où la
mort de fon fils Thieri le rappelle bientôt
à Paris. A peine y eft il arrivé , que la
Reine lui apprend qu'un bruit populaire
(1 ) Greg. Tur. ch. 25.
-
fait
SEPTEMBRE . 1755 169
fait foupçonner des femmes d'avoir fait
mourir le jeune Prince par des fortileges.
Le Roi les fait arrêter ; elles avouent leur
crime à la queſtion , & font punies de mort.
Monmole , Préfêt de Paris , compris
dans leur dépofition , avoue avoir reçu un
breuvage de leurs mains ; il eft chargé de
chaînes , & conduit en prifon , on lui fait
fon procès ; & lorfqu'il alloit être condamné
à perdre la tête , la Reine le fauve ,
& le fait conduire à Bordeaux , lieu de fa
naiffance , où il mourut de douleur en
arrivant .
Chilperic reçoit à Paris les Ambaſſadeurs
de l'Euvigilde , Roi des Vifigoths ,
qui lui demandent Rigonte fa fille en mariage
, pour Ricarede , fecond fils de leur
Roi.
Chilperic agrée cette alliance , fait préparer
un train magnifique pour conduire
Rigonte en Espagne. Il prend par force
des efclaves ou ferfs dans les villages voifins
pour groffir la fuite de la Princeffe.
Childebert II dépêche des An.baffadeurs
à Chilperic pour s'en plaindre.
Rigonte part , & le chariot caffe aux
portes de Paris. On prend cet accident à
mauvais augure. Effectivement la Princeffe
ne va que jufqu'à Toulouſe , parce
que Ricarede inftruit de la mort de Chil-
H
170 MERCURE DE FRANCE.
peric affaffiné à Chelles en revenant de la
chaffe , fait une autre alliance.
Prétextat , Evêque de Rouen, qui avoit
été déposé au cinquième Concile de Paris ,
& exilé dans l'ifle de Jerfai , eft rappellé
& rétabli fur fon fiége , la Reine Frédegonde
, devenue veuve , fe retire auprès
de l'Evêque de Paris , & fe foumet avec
Clotaire fon fils à Gontran , frere de Chilperic
arrivé à Paris , avec une armée formidable.
Childebert arrive quelque tems après ,
& les Parifiens lui refufent l'entrée de leur
ville .
585.
Gontran eft feul maître de Paris. Il
compoſe un Confeil pour le jeune Clotaire
, & oblige Frédegonde à quitter Paris
: elle fe retire au Vaudrueil , où elle
fouffre impatiemment de fe voir fans autorité.
Gontran tient une affemblée à Paris.
Les Amballadeurs du Roi Childebert s'y
rendent , & y font maltraités ; ils n'obtiennent
ni portion du Royaume de Paris ,
qu'ils demandent , ni la liberté de Frédegonde
, veuve du feu Roi Chilperic.
Le même Prince craignant d'être affaffiné
, fe retire à Châlons- fur-Saone , & reSEPTEMBRE.
1755. 171
vient l'année d'après à Paris , pour tenir
fur les fonts de baptême Clotaire fon
neveu. Il envoie à cet effet les Evêques
de Lyon , d'Autun & de Châlons , avec
plufieurs Officiers de fa maifon pour conduire
fon Neveu à Ruel , où il étoit alors.
Delà il part pour Nanterre , où la cérémonie
fut faite .
Childebert envoie des Ambaffadeurs
pour fe plaindre de l'infraction au dernier
traité. Gontran leur promet de nouveau
de l'exécuter.
Les corps de Clovis & de Mérouée font
trouvés & tranfportés dans l'églife de S.
Vincent , par ordre du Roi.
Un incendie confume prefque toute la
ville à l'exception des églifes.
Childebert & Gontran fe promettent
une fincere amitié dans l'affemblée d'Andelot
fur les confins du Royaume de Bourgogne
, près de Langres . Par ce traité , la
troifiéme partie de Paris & du territoire
qui avoit appartenu au Roi Sigebert
refta à Gontran , avec Châteaudun , Vendôme
, le pays d'Eftampes , & celui de
Chartres.
Gontran meurt.
On donnera la fuite le mois prochain.
* Greg. liv. 8 , chap. 33 .
De l'hiftoire de la ville de Paris , contenant ce
qui s'eft paffe de plus remarquable dans fon
enceinte, ou aux environs ; par M. Poncet
de la Grave , Avocat au Parlement .
SOUVERAINS .
Jules- Céfar.
'Ancienneté de la ville de Paris ne fçauroit
être mieux prouvée que par l'obfcurité
répandue fur fon origine.
Jules Céfar , (a) qui le premier en a fait
mention , l'appelle Lutetia , plufieurs Auteurs
, après lui , l'ont nommée différemment.
Elle fut affujettie aux Romains vers l'an
704 de la fondation de Rome , environ
cinquante ans avant la naiffance de Jeſus-
Chriſt. Jules - Céfar après en avoir fait la
conquête , y forma l'affemblée générale de
fes troupes , & partit enfuite pour l'Italie.
Les Parifiens profitent de fon abfence pour
fecouer le joug des Romains (b) .
(a) Comment. L. 6. (b ) Céfar , L. 7.
SEPTEMBRE. 1755. 157
Célar apprend leur révolte , rentre dans
les Gaules , fait le fiége de Gergovie , &
dépêche Labienus un de fes Lieutenans ,
contre les Parifiens . Ces derniers , inftruits
de fon retour , & de l'approche de Labićnus
, mettent le feu à leur ville , & vont
au-devant de lui fous le commandement
de Camulogene , vieillard d'une expérienconfommée
; leur armée eft défaite , &
Paris rentre pour la feconde fois fous la
domination des Romains.
Vers l'an 250 , faint Denis qui avoit été
fait prêtre à Rome , arrive à Paris , en eft
le premier Evêque , & après y avoir prêché
la Religion Chrétienne avec le prêtre
Ruftique & le Diacre Eleuthere . Il y reçoit
la couronne du martyre avec fes compagnons
fur le mont Martre , où ils eurent
tous les trois la tête tranchée. Leurs corps
furent enlevés par des perfonnes pieufes qui
les enterrerent dans un champ écarté de la
ville , fur lequel a depuis été bâtie l'égliſe
de l'Abbaye de faint Denis , actuellement
exiftante .
360-1-2 .
Julien proconful des Gaules , fait affembler
un concile à Paris ( c ) , auquel Victorin
Evêque & fucceffeur de faint Denis
(c) Premier concile de Paris,
158 MERCURE DE FRANCE.
préfida. Il y arrive lui-même , y féjourne
deux ans , & manque d'y périr par la vapeur
da charbon qu'on avoit allumé dans
fa chambre dans une urne de terre , fuivant
la coutume de ce tems - là .
Julien.
Julien eft proclamé Empereur à Paris
par les capitaines & foldats de fon armée ,
campée aux environs.
On fixe au regne de Julien la conftruction
du palais des Thermes , ou bains ,
dont on voit encore quelque refte dans
une maifon de la rue de la Harpe.
Jovien.
363 - 4 - 5 •
Jovien ayant fuccédé à Julien qui avoit
renoncé à la Religion chrétienne , caffe
toutes les loix que fon prédéceffeur avoit
faites contre les Chrétiens , & ne regne
que huit mois.
Valentinien I.
Valentinien I. arrive à Paris à la fin du
mois d'Octobre 365 , & y paffe l'hyver. ,
Nous avons de lui trois loix (d) dattées de
cette ville ; la premiere , pour la diftribution
des vivres ; la deuxieme pour l'or , l'ar-
(d) Cod. Theod. Tom. 2. chro. p, 76.
SEPTEMBRE. 1755 .
159
gent , & les autres métaux ; la troifiéme ,
pour les Officiers des monnoies.
Valens affocié à l'Empire.
366 , & c.
Valens défait en Age Procope qui s'étoit
fait proclamer Empereur ( e ) , & envoie fa
tête à Paris , à Valentinien fon frere.
Gratien.
Gratien , fils de Valentinien , fait quelque
féjour à Paris , y livre aux environs
une bataille à Maxime , qui avoit ufurpé
le titre d'Empereur ; il l'a perd , & eft
maffacré par fes ennemis.
Théodofe.
Saint Marcel , natif de Paris , occupe
le Siége Pontifical ; il meurt & fon corps
eft inhumé hors la ville dans une petite
chapelle dédiée à faint Clément .
ROIS DE FRANCE .
Pharamond. Clodion . Mérovée.
45.1--2--3 .
Les conquêtes d'Attila roi des Huns ,
& les ravages que fon armée faifoit aux
environs de Paris , allarment les Parifiens .
Sainte Genevieve effaye de calmer les ef-
( e ) Amm. Marcell . L. 27.
160 MERCURE DE FRANCE.
prits , les exhorte à mettre leur confiance
en Dieu , & leur prédit que ce Prince qui
fe faifoit appeller le fléau de Dieu , ne
paffera pas par Paris ; la chofe arriva comme
elle l'avoit dit , mais plufieurs en profirerent
pour l'accufer de fortilege. On alla
même jufqu'à délibérer de quel genre de
mort on la feroit mourir. Sur ces entrefaites
, l'Archidiacre d'Auxerre arriva à
Paris , & diffipa le complot.
454 , & c.
Les Francs fous la conduite de Mérovée ,
s'avancent vers la Seine ; traverfent la
Seine fous Childéric fon fucceffeur , &
ravagent les environs de Paris.
Childeric 1.
476 , &c.
Les François affiégent Paris , la ville
manque de vivres , & les affiégés font réduits
à la derniere extrêmité. Génevieve
(f) s'expofe feule pour le falut de la patrie ,
elle va elle -même à Arci fur Aube & à
Troyes , d'où elle revient avec plufieurs
batteaux chargés de bled . Childéric , malgré
ce fecours , fe rend maître de Paris ,
& en chaffe les Romains.
Clovis I.
Le Clergé & le Corps de Ville , à la fol-
(f) Vitafanita Genovefa. p. 146.
SEPTEMBRE. 1755. 161
licitation de fainte Génevieve , font batir
une Chapelle fur le tombeau de S. Denis.
507-8.
Clovis , premier Roi Chrétien , vient à
Paris après la fameufe bataille de Vouille
en Poitou , il y fixe le Siége principal de
fon Empire ; habite le Palais des Thermes ,
& fait bâtir l'Eglife de Saint Pierre & Saint
Paul , aujourd'hui Sainte Génevieve .
509-19.
Sainte Génevieve , déja très - avancée en
âge , meurt à Paris le trois Janvier 509. &
eft enterrée hors la ville du côté du Midi.
Les Parifiens remplis de vénération pour
cette Sainte , élevent une petite chapelle
fur fon tombeau .
511 , & c.
Rédaction de la Loi par Clovis ; ce prince
fonde l'abbaye Sainte Génevieve , meurt
& eft enterré dans l'églife qui étoit alors
fous l'invocation de S. Pierre & S. Paul.
Childebert.
Les quatre fils de Clovis , partagent le
royaume entr'eux . Thieri regne en Auftrafie
, Clodomir à Orléans , Childebert à
Paris , & Clotaire à Soiffons . Clodomir eft
tué dans une bataille contre les Bourguignons
& laiffe trois fils.
162 MERCURE DE FRANCE.
533, &c.
Clotaire inftruit de cet évenement ,
vient à Paris & délibere avec Childebert
fon frere , de priver leurs neveux du royaume
de leur pere , la réfolution prife , ils
font venir les trois princes , & Clotaire en
malfacre deux de fa propre main , le troifieme
, nommé Clodoalde fe fauve , & eft
rafé . On l'invoque fous le nom de faint
Cloud.
Childebert , Thieri & Clotaire partagent
entr'eux le royaume d'Orléans .
Clotilde fait inhumer les jeunes princes
Theobalde & Gonthier dans l'Eglife de
S. Pierre & S. Paul , & quitte enfuite
Paris pour revenir à Tours,
$43 , & c.
Mort de Clotilde , veuve de Clovis , à
Tours ; fon corps eft apporté à Paris , où
par les foins de Childebert & de Clotaire ,
elle eft enterrée à Sainte Génevieve auprès
de Clovis , & à côté de Clotilde fa fille
femme d'Amalaric , roi des Vifigoths .
Elle a été mife au nombre des Saints.
551-2-3-4 .
;
Childebert affemble un concile à Paris
(g ) les Evêques au nombre de vingt-fept , y
( g ) Deuxieme Concile de Paris.
SEPTEMBRE. 1755. 163
épofent Safaraque Evêque de cette capiale
, & le releguent dans un Monaftere.
Le feu prend à quelques maifons de
bois , & les flammes pouffées avec violence
font craindre un incendie général . Saint
Lubin Evêque de Chartres alors à Paris ,
fe met en prieres & l'embrafement ceffe .
555-6-7.
Childebert ( b ) par les confeils de
Saint Germain Evêque de Paris , fait rebâtir
la cathédrale , & lui donne de grands
biens.
Célebre ordonnance de Childebert ( i ) ,
qui ordonne le renversement de toutes les
idoles , & punition de cent coups de fouet
contre les efclaves qui profaneront le Dimanche
, & contre les perfonnes libres ,
d'une amande pécuniaire.
Troifieme concile de Paris ( k ) fous le
pontificat de Saint Germain. Ce concile
(1) auquel Probien Archevêque de Bourges
préfida , fit dix canons tendant à la
confervation des biens eccléfiaftiques & à
la liberté des élections des Evêques.
Childebert fonde l'abbaye S. Vincent ,
connue aujourd'huy fous le nom de Saint
(h) Apud Duch. tom. I. p . 464. ( i) Balut. capit.
Reg. Fr. L. I. p. 6. ( k ) Troiſieme concile de Paris.
( 1 ) Concile , tom. 5. p. 814.
164 MERCURE DE FRANCE.
Germain des Prés , & y dépofe outre l'étole
de ce premier titulaire , quantité de vafes
précieux qu'il avoit apportés de Tolede,
la dotte d'amples revenus , & lui accorde
de grands privileges. L'églife finie le 23
Décembre eft dédiée , & la regle de Saint
Benoît eft introduite dans cette Abbaye
peu de tems après.
S. Germain l'Auxerrois fondé par Childebert
, dont on voit la figure avec celle
de la reine Ultrogothe fa femme , au grand
portail de cette églife.
558.
Mort de Childebert enterré à Paris dans
l'égliſe de S. Germain des Prés , on voit
encore fon tombeau au milieu de cette
églife.
Premier exemple de la Loi fondamentale
qui n'admet que les mâles à la couronne.
Clotaire fuccede à fon frere à l'exclufion
de fes deux nieces .
Clotaire I.
559-60-61
.
Clotaire arrive à Paris , enleve tous les
tréfors de fon prédécefleur , y fait trèspeu
de féjour , retourne à Soiffons , & y
meurt laiffant quatre fils.
562-3-4-5 .
Chilpéric quoique le plus jeune , veut
<
SEPTEMBRE. 1755. 165
avoir Paris pour fon partage , fes trois
freres s'y oppofent , on tire au fort les
quatre royaumes , & il eft roi de Soiffons ,
Caribert.
Caribert a Paris en partage , & fait
gouter à fes fujets la douceur de la paix.
Interregne.
566.
Caribert meurt & eft enterré à S. Germain
des Prés , fes freres partagent fa fucceffion
, mais comme chacun vouloit avoir
la ville de Paris (m) , ils conviennent de la
pofféder tous trois par indivis fous la condition
qu'aucun des trois n'y entreroit fant
le confentement des deux autres , & que
celui qui violeroit le ferment perdroit dès
ce moment la part qu'il y auroit.
567 , &c.
Quatrième Concile de Paris ( n ) , convoqué
par Gontran , Roi d'Orléans & de
Bourgogne , dans l'églife S. Pierre & S.
Paul. Les Evêques du Royaume affemblés ,
au nombre de trente ( ) deux , propoſent
plufieurs voyes d'accommodement pour
(m ) Préfident Henault , Abrégé de l'Hiftoire de
France , page 12. (n ) Quatrieme concile de Paris.
(9) Concile , tom . V. p . 918 .
166 MERCURE DE FRANCE.
terminer les différends des deux Rois , Sigebert
& Chilperic , ce qui ne réuffic
574.
pas.
Sigebert paffe la Seine , à la tête d'une
puiffante armée, force Chilperic à demander
la paix, ravage les environs de Paris, &
fes foldats portent leursmains facriléges fur
le tombeau de S. Denis, qu'ils dépouillent
de fes ornemens.
575.
La paix eft conclue entre les deux Rois ;
mais à peine Sigebert s'eft- il retiré , que
Chilperic la viole. Sigebert indigné , s'avance
vers Paris , en ravage tous les environs
, fe rend maître de Rouen & de toute
la Neuftrie , & vient à Paris avec la Reine
Brunehaut & fes enfans.
Chilperic épouvanté de ce malheur &
de la mort de fon fils Théodebert , fe fauve
dans Tournai ; Sigebert l'y pourfuit ,
& met le fiége devant la ville . Il eſt aſſaſfiné
dans fon camp , & Chilperic revient
à Paris , où ayant trouvé la femme de fon
frere , il pille tous fes tréfors , & l'exile
à Rouen.
576.
Mort de S. Germain , Evêque de Paris ,
âgé d'environ quatre-vingt ans . Il eſt enterré
dans la chapelle de S. Symphorien ,
SEPTEMBRE . 1755. 167
au bas de l'églife S. Vincent , à préfent S.
Germain des Prés , au côté droit du veftibule.
577
Cinquiéme Concile de Paris ( p ) , tenu
dans l'églife S. Pierre & S. Paul , compofé
de quarante- cinq Evêques ( q ) affemblés
par ordre du Roi Chilperic pour juger la
caufe de Prétextat , Evêque de Rouen ,
accufé de trahifon . Ce Prélat , quoiqu'innocent
, s'avoua coupable , pour appaiſer
le Roi , qui lui avoit fait infinuer ce moyen
de le fléchir ; il fut néanmoins dépofé &
exilé dans l'ifle de Jerfai , où il demeura
jufqu'à la mort de Chilperic.
579,80 , 81 .
( r ) Le crime d'adultere alors puni de
mort à Paris. Etabliſſement de l'égliſe Saint
Julien le Pauvre , place Maubert.
582.
Il tombe à Paris une pluie de fang (S)
qui infecte tout ce qu'elle touche .
Chilperic laffé de l'infolence des Juifs
qui habitoient la rue de la Juiverie , entre
le pont Notre- Dame & le petit Pont ,
veut les forcer d'embraffer la Religion(t )
(p ) Cinquiéme Concile de Paris. ( 9 ) Greg.
Tur. liv. s . chap. 19. ( r ) Idem , liv. 5. chap. 35 .
(S ) Idem , liv. 16. c. § . ( t ) Idem , c . 17.
163 MERCURE DE FRANCE.
Chrétienne , quelques uns fe foumettent ,
les autres quittent le Royaume.
583.
La Seine & la Marne débordent confidérablement
. Plufieurs perfonnes font
noyées entre la cité & S. Laurent.
La veille de Pâques , Chilperic fort
brufquement de Paris , & y rentre à la fuite
d'une proceffion de reliques . Fait baptifer
fon fils par Ragncmode , Evêque de
Paris , qui fut fon parrein , & le nomma
Thiery. Chilperic (u) fait à cette occafion
des aumônes confidérables , & rend la
liberté aux prifonniers.
Ce Prince fort une feconde fois de Paris
, fait un traité avec les Ambaffadeurs
du Roi Childebert , contre Gontran , Roi
d'Orléans ; rentre enfuite dans la ville , en
fort de nouveau pour affembler fon armée
près de Melun , brûle & pille tout ce qui
fe trouve fur fon paffage , livre la bataille
à Gontran , la perd , demande la
paix , l'obtient , & rentre dans Paris.
$ 84.
Chilperic part pour Soiffons , d'où la
mort de fon fils Thieri le rappelle bientôt
à Paris. A peine y eft il arrivé , que la
Reine lui apprend qu'un bruit populaire
(1 ) Greg. Tur. ch. 25.
-
fait
SEPTEMBRE . 1755 169
fait foupçonner des femmes d'avoir fait
mourir le jeune Prince par des fortileges.
Le Roi les fait arrêter ; elles avouent leur
crime à la queſtion , & font punies de mort.
Monmole , Préfêt de Paris , compris
dans leur dépofition , avoue avoir reçu un
breuvage de leurs mains ; il eft chargé de
chaînes , & conduit en prifon , on lui fait
fon procès ; & lorfqu'il alloit être condamné
à perdre la tête , la Reine le fauve ,
& le fait conduire à Bordeaux , lieu de fa
naiffance , où il mourut de douleur en
arrivant .
Chilperic reçoit à Paris les Ambaſſadeurs
de l'Euvigilde , Roi des Vifigoths ,
qui lui demandent Rigonte fa fille en mariage
, pour Ricarede , fecond fils de leur
Roi.
Chilperic agrée cette alliance , fait préparer
un train magnifique pour conduire
Rigonte en Espagne. Il prend par force
des efclaves ou ferfs dans les villages voifins
pour groffir la fuite de la Princeffe.
Childebert II dépêche des An.baffadeurs
à Chilperic pour s'en plaindre.
Rigonte part , & le chariot caffe aux
portes de Paris. On prend cet accident à
mauvais augure. Effectivement la Princeffe
ne va que jufqu'à Toulouſe , parce
que Ricarede inftruit de la mort de Chil-
H
170 MERCURE DE FRANCE.
peric affaffiné à Chelles en revenant de la
chaffe , fait une autre alliance.
Prétextat , Evêque de Rouen, qui avoit
été déposé au cinquième Concile de Paris ,
& exilé dans l'ifle de Jerfai , eft rappellé
& rétabli fur fon fiége , la Reine Frédegonde
, devenue veuve , fe retire auprès
de l'Evêque de Paris , & fe foumet avec
Clotaire fon fils à Gontran , frere de Chilperic
arrivé à Paris , avec une armée formidable.
Childebert arrive quelque tems après ,
& les Parifiens lui refufent l'entrée de leur
ville .
585.
Gontran eft feul maître de Paris. Il
compoſe un Confeil pour le jeune Clotaire
, & oblige Frédegonde à quitter Paris
: elle fe retire au Vaudrueil , où elle
fouffre impatiemment de fe voir fans autorité.
Gontran tient une affemblée à Paris.
Les Amballadeurs du Roi Childebert s'y
rendent , & y font maltraités ; ils n'obtiennent
ni portion du Royaume de Paris ,
qu'ils demandent , ni la liberté de Frédegonde
, veuve du feu Roi Chilperic.
Le même Prince craignant d'être affaffiné
, fe retire à Châlons- fur-Saone , & reSEPTEMBRE.
1755. 171
vient l'année d'après à Paris , pour tenir
fur les fonts de baptême Clotaire fon
neveu. Il envoie à cet effet les Evêques
de Lyon , d'Autun & de Châlons , avec
plufieurs Officiers de fa maifon pour conduire
fon Neveu à Ruel , où il étoit alors.
Delà il part pour Nanterre , où la cérémonie
fut faite .
Childebert envoie des Ambaffadeurs
pour fe plaindre de l'infraction au dernier
traité. Gontran leur promet de nouveau
de l'exécuter.
Les corps de Clovis & de Mérouée font
trouvés & tranfportés dans l'églife de S.
Vincent , par ordre du Roi.
Un incendie confume prefque toute la
ville à l'exception des églifes.
Childebert & Gontran fe promettent
une fincere amitié dans l'affemblée d'Andelot
fur les confins du Royaume de Bourgogne
, près de Langres . Par ce traité , la
troifiéme partie de Paris & du territoire
qui avoit appartenu au Roi Sigebert
refta à Gontran , avec Châteaudun , Vendôme
, le pays d'Eftampes , & celui de
Chartres.
Gontran meurt.
On donnera la fuite le mois prochain.
* Greg. liv. 8 , chap. 33 .
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Résumé : ABRÉGÉ CHRONOLOGIQUE De l'histoire de la ville de Paris, contenant ce qui s'est passé de plus remarquable dans son enceinte, ou aux environs, par M. Poncet de la Grave, Avocat au Parlement.
L'ouvrage 'Abrégé chronologique de l'histoire de la ville de Paris' de M. Poncet de la Grave retrace les événements marquants de l'histoire de Paris. Jules César mentionne Paris sous le nom de Lutetia et la conquiert vers 704 avant J.-C. Après son départ, les Parisiens se révoltent mais sont vaincus et la ville est détruite. Saint Denis, premier évêque de Paris, prêche la religion chrétienne et est martyrisé vers 250. Julien, proclamé empereur à Paris, y construit le palais des Thermes. Valentinien I y séjourne en 365 et promulgue des lois. Gratien, fils de Valentinien, livre une bataille près de Paris. Sainte Geneviève calme les Parisiens lors des invasions d'Attila en 451. Clovis, après la bataille de Vouillé en 507, fixe sa capitale à Paris et y construit des églises. Childebert, fils de Clovis, règne à Paris et y organise plusieurs conciles. Clotaire I succède à Childebert et meurt en 561. Chilpéric, son frère, obtient Paris après un partage des royaumes. Le texte mentionne également des événements impliquant les rois francs Chilperic, Gontran, et Childebert II. Près de Melun, un personnage non nommé brûle et pille tout sur son passage, livre bataille à Gontran, la perd, demande la paix, l'obtient, et retourne à Paris. Chilperic part pour Soissons, mais la mort de son fils Thieri le rappelle à Paris. La reine informe Chilperic que des femmes sont soupçonnées d'avoir tué le jeune prince par sorcellerie. Ces femmes avouent leur crime sous la torture et sont exécutées. Monmole, préfet de Paris, est impliqué et exilé à Bordeaux, où il meurt. Chilperic reçoit des ambassadeurs du roi des Wisigoths, Euvigilde, qui demandent la main de Rigonte, fille de Chilperic, pour Ricarede. Chilperic accepte et prépare un cortège somptueux, mais Rigonte meurt en chemin. Prétextat, évêque de Rouen, est rappelé et rétabli. La reine Frédegonde, veuve de Chilperic, se retire auprès de l'évêque de Paris et se soumet à Gontran avec son fils Clotaire. Gontran devient maître de Paris et compose un conseil pour Clotaire, obligeant Frédegonde à quitter la ville. Childebert arrive plus tard et les Parisiens lui refusent l'entrée. Gontran tient une assemblée à Paris où les ambassadeurs de Childebert sont maltraités. Gontran se retire à Châlons-sur-Saône par crainte d'un assassinat. Il revient l'année suivante pour le baptême de Clotaire. Un incendie détruit presque toute la ville, sauf les églises. Childebert et Gontran se promettent amitié lors de l'assemblée d'Andelot, partageant une partie du territoire parisien. Gontran meurt ensuite.
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3
p. 209-212
CATALOGUE des Cartes héraldiques du sieur DUBUISSON, Généalogiste & Doreur du Roi, avec Privilege du Roi, 1760.
Début :
Le Tableau de l'honneur, ou abrégé méthodique de la Science du Blason. [...]
Mots clefs :
Héraldique, Tableau, Chronologie des papes, Noms de famille, Blasons, Empereurs, Rois de France, Rois d'Angleterre, Reines, Rois d'Espagne, Régentes, Colonels, Aumôniers, Chevaliers, Nobles, Maisons, Familles
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texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE des Cartes héraldiques du sieur DUBUISSON, Généalogiste & Doreur du Roi, avec Privilege du Roi, 1760.
CATALOGUE des Cartes héraldiques du fieur Du-
BUISSON , Généalogifte & Doteur du Roi , avec
Privilege du Roi , 1760 .
Le Tab eau de l'honneur , ou abrégé méthodique
de la Science du Blafon . 2 feuilles.
Chronologie des Papes & anti- Papes , depuis la
maillance de l'Egliſe juſqu'en 1758 , contenant
110 MERCURE DE FRANCE. -
leurs noms de Papes , leurs noms de famille ,
leurs pays ; la date de leur élévation , le temps
de leur Pontificat , leur mort & les armes de ceux
qui en ont portées , jufqu'à préfent , 3 F.
Noms , qualité , Armes & Blafon de tous les
Papes & Cardinaux François de naillance , de ceux
qui ont été nommés par nos Rois , & de ceux qui
ont poffédé des Archevêchés & Evêchés en France
jufqu'à préfent , 3 F.
Grands - Maîtres de Saint Jean de Jérufalem ,
dit de Malte , depuis leur création juſqu'à préfent
, 1 F.
Chronologie des Empereurs & Impératrices
d'Occident , depuis Charlemagne jufqu'à préfent
, 2 F.
Généalogie des Rois de France , depuis le commencement
de cette Monarchie jufqu'à préſent
9 F.
Chronologie des Rois & des Reines de France ,
depuis Pharamond jufqu'à préfent , 2 F.
Chronologie des Rois d'Angleterre , depuis Egbert
, premier Roi des Saxons Occidentaux ; jufqu'à
préfent , 2 F.
Chronologie des Rois & Reines de Portugal , &
des Algarbes , depuis Hugues Caper jufqu'à préfent
, I F.
Généalogie des Rois & Reines d'Espagne , depuis
le commencement de cette Monarchie jufqu'à
préfent , 9 F.
Chronologie des Rois & Reines d'Espagne , depuis
l'Erection du Comté de Caftille en Royaume ,
par Sanche IV. dit le Grand , Roi de Navarre
jufqu'à préfent , 1 F.
t Les Rois & Reines des deux Siciles , depuis leur
origne jufqu'à préſent , 2 F.
Les Dauphins de France , depuis la ceffion du
Dauphiné faite par Humbert , dernier Dauphin
Viennois , jufqu'à préſent , 1 F.
NOVEMBRE. 1760. 21F
Les 32 quartiers paternels & maternels de
Monfeigneur Louis Dauphin de France , 1 F.
Les Ducs & Pairs de France , depuis 1701 juf
qu'à préfent , 1 F.
Les Régents & Régentes du Royaume de France,
depuis leur origine jufqu'à préfent , 1 F.
Les Grands Sénéchaux & Connétables de France
, depuis le Regne du Roi Hugues- Capet jul
qu'à préfent , Ě.
Chanceliers & Gardes des Sceaux de France ,
depuis le Regne de S. Louis jufqu'à préſent , 2 F.
Maréchaux de France , depuis le Regne du Roi
Philippe-Augufte jufqu'à préfent , 3 F.
Les Grands Amiraux & Généraux des Galéres ,
depuis le Regne du Roi S. Louis juſqu'à préſent
2 F.
>
Grands Maitres des Arbalêtriers , & Grands-
Maîtres de l'Artillerie de France , depuis leur origine
jufqu'à préfent , 2 F.
Portes- Oriflâmes & Colonels Généraux de l'Infanterie
Françoife , depuis leur Création jufqu'à
préfent , F.
Grands Aumôniers de France , depuis leur ori→
gine jufqu'à préfent , i F.
Grands Maîtres de France , depuis leur origine
jufqu'à préfent , 1 F.
+
Grands Ecuyers de France , depuis leur Création
jufqu'à préfent , 1 F.
Grands Chambriers & Grands Chambellans de
France , depuis leur origine jufqu'à préfent , 2 F.
Grands Bouteillers ou Grands Echanfons
Grands Panetiers , & Grands Queux de France
depuis leur Création jufqu'à préfent , 2 F.
Grands Veneurs , Grands Louvetiers & Grands
Fauconniers de France , depuis leur origine jufqu'à
préfent , 2 F.
Tous les Chevaliers Commandeurs de l'Ordre
212 MERCURE DE FRANCE.
du Saint Elprit , créés par Louis XV. du nom ร
Ve Chef de l'Ordre , jufqu'à préfent , 4 F.
Généalogie & Defcendance de l'illufire Maiſon
de Croy , F.
La Cour des Monnoyes telle qu'elle eft en là
préſente année , 1 F.
Confeillers du Roi & Quartiniers de la Ville
de Paris , depuis l'année 15oo jufqu'à préfent , F.
Carte générale des Rois & Princes de l'Europe
, 2 E.
Nobiliaire de Normandie , 2.7 F.
Nobiliaire de Bretagne , 10 F.
Nobiliaire de Picardie , 2 F.
Nobiliaire de Champagne , 4 F.
Le Grand-Confeil tel qu'il eft à préſent , 2 F.
Armorial des principales Maifons & Familles
du Royaume , enrichi de 4000 Ecuflons
leurs explications , noms de Famille & Seignen
rie , deux volumes in- 12.
BUISSON , Généalogifte & Doteur du Roi , avec
Privilege du Roi , 1760 .
Le Tab eau de l'honneur , ou abrégé méthodique
de la Science du Blafon . 2 feuilles.
Chronologie des Papes & anti- Papes , depuis la
maillance de l'Egliſe juſqu'en 1758 , contenant
110 MERCURE DE FRANCE. -
leurs noms de Papes , leurs noms de famille ,
leurs pays ; la date de leur élévation , le temps
de leur Pontificat , leur mort & les armes de ceux
qui en ont portées , jufqu'à préfent , 3 F.
Noms , qualité , Armes & Blafon de tous les
Papes & Cardinaux François de naillance , de ceux
qui ont été nommés par nos Rois , & de ceux qui
ont poffédé des Archevêchés & Evêchés en France
jufqu'à préfent , 3 F.
Grands - Maîtres de Saint Jean de Jérufalem ,
dit de Malte , depuis leur création juſqu'à préfent
, 1 F.
Chronologie des Empereurs & Impératrices
d'Occident , depuis Charlemagne jufqu'à préfent
, 2 F.
Généalogie des Rois de France , depuis le commencement
de cette Monarchie jufqu'à préſent
9 F.
Chronologie des Rois & des Reines de France ,
depuis Pharamond jufqu'à préfent , 2 F.
Chronologie des Rois d'Angleterre , depuis Egbert
, premier Roi des Saxons Occidentaux ; jufqu'à
préfent , 2 F.
Chronologie des Rois & Reines de Portugal , &
des Algarbes , depuis Hugues Caper jufqu'à préfent
, I F.
Généalogie des Rois & Reines d'Espagne , depuis
le commencement de cette Monarchie jufqu'à
préfent , 9 F.
Chronologie des Rois & Reines d'Espagne , depuis
l'Erection du Comté de Caftille en Royaume ,
par Sanche IV. dit le Grand , Roi de Navarre
jufqu'à préfent , 1 F.
t Les Rois & Reines des deux Siciles , depuis leur
origne jufqu'à préſent , 2 F.
Les Dauphins de France , depuis la ceffion du
Dauphiné faite par Humbert , dernier Dauphin
Viennois , jufqu'à préſent , 1 F.
NOVEMBRE. 1760. 21F
Les 32 quartiers paternels & maternels de
Monfeigneur Louis Dauphin de France , 1 F.
Les Ducs & Pairs de France , depuis 1701 juf
qu'à préfent , 1 F.
Les Régents & Régentes du Royaume de France,
depuis leur origine jufqu'à préfent , 1 F.
Les Grands Sénéchaux & Connétables de France
, depuis le Regne du Roi Hugues- Capet jul
qu'à préfent , Ě.
Chanceliers & Gardes des Sceaux de France ,
depuis le Regne de S. Louis jufqu'à préſent , 2 F.
Maréchaux de France , depuis le Regne du Roi
Philippe-Augufte jufqu'à préfent , 3 F.
Les Grands Amiraux & Généraux des Galéres ,
depuis le Regne du Roi S. Louis juſqu'à préſent
2 F.
>
Grands Maitres des Arbalêtriers , & Grands-
Maîtres de l'Artillerie de France , depuis leur origine
jufqu'à préfent , 2 F.
Portes- Oriflâmes & Colonels Généraux de l'Infanterie
Françoife , depuis leur Création jufqu'à
préfent , F.
Grands Aumôniers de France , depuis leur ori→
gine jufqu'à préfent , i F.
Grands Maîtres de France , depuis leur origine
jufqu'à préfent , 1 F.
+
Grands Ecuyers de France , depuis leur Création
jufqu'à préfent , 1 F.
Grands Chambriers & Grands Chambellans de
France , depuis leur origine jufqu'à préfent , 2 F.
Grands Bouteillers ou Grands Echanfons
Grands Panetiers , & Grands Queux de France
depuis leur Création jufqu'à préfent , 2 F.
Grands Veneurs , Grands Louvetiers & Grands
Fauconniers de France , depuis leur origine jufqu'à
préfent , 2 F.
Tous les Chevaliers Commandeurs de l'Ordre
212 MERCURE DE FRANCE.
du Saint Elprit , créés par Louis XV. du nom ร
Ve Chef de l'Ordre , jufqu'à préfent , 4 F.
Généalogie & Defcendance de l'illufire Maiſon
de Croy , F.
La Cour des Monnoyes telle qu'elle eft en là
préſente année , 1 F.
Confeillers du Roi & Quartiniers de la Ville
de Paris , depuis l'année 15oo jufqu'à préfent , F.
Carte générale des Rois & Princes de l'Europe
, 2 E.
Nobiliaire de Normandie , 2.7 F.
Nobiliaire de Bretagne , 10 F.
Nobiliaire de Picardie , 2 F.
Nobiliaire de Champagne , 4 F.
Le Grand-Confeil tel qu'il eft à préſent , 2 F.
Armorial des principales Maifons & Familles
du Royaume , enrichi de 4000 Ecuflons
leurs explications , noms de Famille & Seignen
rie , deux volumes in- 12.
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Résumé : CATALOGUE des Cartes héraldiques du sieur DUBUISSON, Généalogiste & Doreur du Roi, avec Privilege du Roi, 1760.
Le document est un catalogue de cartes héraldiques du généalogiste et doreur du Roi, Du Buisson, daté de 1760. Il présente diverses chronologies et généalogies historiques. Parmi les œuvres listées, figure 'Le Tableau de l'honneur, ou abrégé méthodique de la Science du Blason' en deux feuilles. Le catalogue inclut des chronologies des Papes et anti-Papes depuis la fondation de l'Église jusqu'en 1758, des Papes et cardinaux français, des Grands Maîtres de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, des Empereurs et Impératrices d'Occident depuis Charlemagne, ainsi que des Rois de France, d'Angleterre, de Portugal, d'Espagne, des Deux-Siciles, et des Dauphins de France. Il couvre également les Ducs et Pairs de France, les Régents, les Grands Sénéchaux, les Chanceliers, les Maréchaux, les Grands Amiraux, les Grands Aumôniers, les Grands Écuyers, et divers autres hauts dignitaires français. Le catalogue mentionne des généalogies spécifiques comme celle de la Maison de Croy, et des nobiliaires de régions françaises telles que la Normandie, la Bretagne, la Picardie, et la Champagne. Enfin, il inclut un armorial des principales maisons et familles du royaume, enrichi de 4000 écussons.
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