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1
p. 86-93
VERS IRREGULIERS POUR LE ROY.
Début :
Je ne vous envoye point ce qui a esté imprimé, / Quel desir pressant m'inquiete, [...]
Mots clefs :
Nouveau, M. de Mimur, Roi, Louis, Gloire, Conquêtes
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texteReconnaissance textuelle : VERS IRREGULIERS POUR LE ROY.
Je ne vous envoye point ce qui a eſté imprimé,&qui pour- roitn'eſtrepointnouveau pour vous. Jem'arreſte ſeulement à
ce qui ne peut avoir eſte veu quede fort peu de Perſonnes,
&c'eſt par là queje vous fais partde cesVers,où vous trouverez plus de naturel , que de cette élevationpompeuſe qui a quelquefois plus de grands mots quede bons fens. Ils font
deM.deMimur, dont le Pere
eft Confeiller au Parlementde
Dijon. Ce jeune Gentilhom- me fut donné pourPage de la Chambre à Monſeigneur le Dauphin , dans le temps que Monfieur de Montaufier fut
GALANT. 65 fait Gouverneurde ce Prince.
Quoy que M.de Mimurn'eust pas encor dix ans, il paſſoitde- ja pour un prodige. Il ſçavoit parfaitement l'Hiſtoire & la
Chronologie; les Sciences les plus relevées luy estoient fa- milieres,&il en donnadeflors
d'aſſez glorieuſes marques , en confondant plufieurs Perſon- nesqui enprefenced'ungrand Prince,s'attacherentà luy faire des Queſtions. Son merite augmete tous les jours,auſſi-bien que ſa modestie , qui l'auroit -toûjours empeſche de laiſſer courir ces Vers , ſi ſes Amis
n'avoient eu aſſez de memoire
pour en tirer une Copie malgré luy
F3
66 LE MERCVRE
VERS IRREGULIERS
POUR LE ROY.
Vel defir preſſant minquiete ,
Et quel jeune transportd'une ardeur indiscrete ,
Eleve mon esprit jusqu'au plus
grand des Rois ?
Quoy!temeraire avec ce peu de
voix,
Quiferviroit àpeineàparlerde
nosBois .
८
Or du travailque fait l'Abeille
auMontHimette D
Oferois-je chanter commeenmoins -dedeux mois
Loüis afçew rangertrois Villes.
fousfesLois?
Oferois - je conter la sanglante
Défaite
GALANT. 67 Quimet le Flamand aux abois ,
Ettant deſurprenans Exploits ,
Où n'auroit pas suffy le plus fameux Poëte ,
Quedansfon heureux SiecleAu- gusteeut autrefois ?
Non , à quelque deſſein que mon
zelem'engage ,
Je connois mon génie , & ne me
flate pas.
Ien'entreprendraypointde tracer
une image
Qui le peigne außi fier qu'on le
voit aux Combats
Attacher la Victoire incertaine
&volage,
Et larendre conftante àmarcher furfespas.
C'estcependantparses derniers
progrés,
Que la Frontieredeformais
68 LE MERCVRE Verra le Laboureurdansſafertile
terre
Senrichir tous les ans des trefors
de Cerés ,
Et fans estre allarmé des malheurs de la Guerre ,
Foüir enſeuretédes douceurs de la
Paix
Venez montrer ce front où brille
La Victoire
Rameneznos beaux jours , rame- neznosplaisirs ,
Revenez, &faites-nous croire Quevous preferez nos defirs
Aux interests devostregloire.
Hé! quoy tant de travaux avant
5
qu'à nos Vergers whoar LePrintemps ait rendu leurverdure ordinaire ,
Nepeuvět donc vous fatisfaire?
Toûjours nouveaux deſſeins, toû- jours nouveaux dangers.
GALANT. 69 GRAND ROY , ménagez mieux
une teſteſi chere ,
LeBelgen'a que tropſentyvoſtre colere:
Prenezà l'avenirunpeuplus de
repos,
Et laiffez deformais les Conquêtes àfaire,
A l'ardeur que je vois dans un
jeune Héros Qui cherche àse montrerdigne
Fils d'un tel Pere
ce qui ne peut avoir eſte veu quede fort peu de Perſonnes,
&c'eſt par là queje vous fais partde cesVers,où vous trouverez plus de naturel , que de cette élevationpompeuſe qui a quelquefois plus de grands mots quede bons fens. Ils font
deM.deMimur, dont le Pere
eft Confeiller au Parlementde
Dijon. Ce jeune Gentilhom- me fut donné pourPage de la Chambre à Monſeigneur le Dauphin , dans le temps que Monfieur de Montaufier fut
GALANT. 65 fait Gouverneurde ce Prince.
Quoy que M.de Mimurn'eust pas encor dix ans, il paſſoitde- ja pour un prodige. Il ſçavoit parfaitement l'Hiſtoire & la
Chronologie; les Sciences les plus relevées luy estoient fa- milieres,&il en donnadeflors
d'aſſez glorieuſes marques , en confondant plufieurs Perſon- nesqui enprefenced'ungrand Prince,s'attacherentà luy faire des Queſtions. Son merite augmete tous les jours,auſſi-bien que ſa modestie , qui l'auroit -toûjours empeſche de laiſſer courir ces Vers , ſi ſes Amis
n'avoient eu aſſez de memoire
pour en tirer une Copie malgré luy
F3
66 LE MERCVRE
VERS IRREGULIERS
POUR LE ROY.
Vel defir preſſant minquiete ,
Et quel jeune transportd'une ardeur indiscrete ,
Eleve mon esprit jusqu'au plus
grand des Rois ?
Quoy!temeraire avec ce peu de
voix,
Quiferviroit àpeineàparlerde
nosBois .
८
Or du travailque fait l'Abeille
auMontHimette D
Oferois-je chanter commeenmoins -dedeux mois
Loüis afçew rangertrois Villes.
fousfesLois?
Oferois - je conter la sanglante
Défaite
GALANT. 67 Quimet le Flamand aux abois ,
Ettant deſurprenans Exploits ,
Où n'auroit pas suffy le plus fameux Poëte ,
Quedansfon heureux SiecleAu- gusteeut autrefois ?
Non , à quelque deſſein que mon
zelem'engage ,
Je connois mon génie , & ne me
flate pas.
Ien'entreprendraypointde tracer
une image
Qui le peigne außi fier qu'on le
voit aux Combats
Attacher la Victoire incertaine
&volage,
Et larendre conftante àmarcher furfespas.
C'estcependantparses derniers
progrés,
Que la Frontieredeformais
68 LE MERCVRE Verra le Laboureurdansſafertile
terre
Senrichir tous les ans des trefors
de Cerés ,
Et fans estre allarmé des malheurs de la Guerre ,
Foüir enſeuretédes douceurs de la
Paix
Venez montrer ce front où brille
La Victoire
Rameneznos beaux jours , rame- neznosplaisirs ,
Revenez, &faites-nous croire Quevous preferez nos defirs
Aux interests devostregloire.
Hé! quoy tant de travaux avant
5
qu'à nos Vergers whoar LePrintemps ait rendu leurverdure ordinaire ,
Nepeuvět donc vous fatisfaire?
Toûjours nouveaux deſſeins, toû- jours nouveaux dangers.
GALANT. 69 GRAND ROY , ménagez mieux
une teſteſi chere ,
LeBelgen'a que tropſentyvoſtre colere:
Prenezà l'avenirunpeuplus de
repos,
Et laiffez deformais les Conquêtes àfaire,
A l'ardeur que je vois dans un
jeune Héros Qui cherche àse montrerdigne
Fils d'un tel Pere
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Résumé : VERS IRREGULIERS POUR LE ROY.
Le texte relate une correspondance où l'auteur partage des vers inédits de M. de Mimur, un jeune gentilhomme de Dijon. Mimur, fils d'un conseiller au Parlement de Dijon, a servi comme page de la Chambre du Dauphin sous Monsieur de Montaufier. À dix ans, il était déjà connu pour ses connaissances en histoire et chronologie, impressionnant des proches d'un grand prince. Les vers, intitulés 'Vers irréguliers pour le Roy', expriment l'admiration de Mimur pour le roi Louis XIV. Il y célèbre les exploits militaires du roi, tels que la prise de villes et la défaite des Flamands. Mimur reconnaît ses propres limites et espère que les frontières seront sécurisées, permettant aux laboureurs de travailler en paix. Le poème se conclut par une supplique au roi pour qu'il ménage ses forces et laisse les conquêtes à un jeune héros, le Dauphin. Malgré sa modestie, les amis de Mimur ont copié et diffusé ces vers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 138-148
POUR LE ROY. VERS IRREGULIERS. A L'Académie Françoise.
Début :
Quel éclat s'offre encore à mes yeux ébloüis ? [...]
Mots clefs :
Ennemis, Orgueil, Roi, Grandeur, Troupes, Armée, Victoire
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texteReconnaissance textuelle : POUR LE ROY. VERS IRREGULIERS. A L'Académie Françoise.
POVR LE ROY.
VERS IRREGVLIERS.
Q
A l'Académie Françoiſe.
1
Vel éclat s'offre encore à
ébloüis ?
mesyeux
Quel bruit ſe répandſur la terre ,
Et fait tant d'honneur à Loüis ?
Toujours vainqueur , toûjours plus craint que te Tonnerre ,
Ses Ennemis par tout battus ou mépriſez,
Toute la Flandre désolée ,
Toute la Sicile ébranlés fol
GALANT. 87
Ruyter mort des Vaiſſfeaux abiſmez, em brafez,
Quellerichemoiffon de gloire.
Pouren celebrer la memoire ,
Qu'onnem'imposepoint de Loix Dont la contrainte eft incomode ;
Lenepuis ajuster ma voix.
Surletonmeſuré du Sonnet &de l'Ode:
Neſuivons plusnyregle,ny methode Pour chanter defi grands Exploits.
Quen'ay-je dans l'ardeurdont j'ay l'ame enftamée Ces transports éloquens , ces fçavantes fureurs Dont les Chantres fameux enfloient la
Renommée
Etdespremiers Héros , &des premiers Vainqueurs !
Quen'ay-je tout l'encens, avectoutes les fleurs,
Dontonvitautrefais couverte &parfu
mée
LaRoutedes Triomphateurs !
Muses,je neveuxpointvosfaveurs or
dinaires,
Ou plûtost je renance àvosvaines chi
meres.. ટુ-* -*
88 LE MERCVRE
Vostre fauxApollon , fon fabuleux pou voir ,
Vosfontaines, tous vosmiſteres Abuſent trop long-temps noſtre credule espoir,
C'eſt icy quesans vous ilm'eſt permis de
voir
Lesfidelles Dépositaires * De l'Eloquence &du Sçavoir.
Vous donc,mes chers Rivaux ,dontl'éclat m'environe و
Fourniffez-moy cet amasde Lauriers Dont je veux aujourd'buy former une Couronne
Pourleplus granddes Rois &des Guer riers.
Ecoutezaujourd'huy vostre illustre Mecene ,
Obeiffez à cette voix.
Quiparmy nous doit estre fouveraine,
Etquidans les Conſeils duplus ſagedes Rois
Netrouverienque parfon poids -Elle nefurmonte n'entraine ;
Luy- meſme pourvous aniner Interrompt ſes travaux , vous exhorte,
vouspreffe
GALANT. 89 Se mefle auxbeaux Concertsque vousde- vezformer.
Ace zele infiny qui te brûlefans ceſſe,
Poëtes , Orateurs , laiſſez-vous enflamer..
Pour vous à qui Loüis a confié l'Hi- stoire
D'une vie abondante en Exploits fi gnalez.
Pourentransmettre la memoire AuxSiecles les plus reculez ,
Faites-c. in recit &fidelle &fincere.
Point de vains
emprunté...
ornemens , point d'éclat
C'est le plus grandeffort que vostre Art
puiſſefaire ,
Que d'en mettre en plein jour laſimple verité.
Laiffez aux Ennemis , quand tout lear eft contraire.
L'artifice honteux d'un Triomphe in venté ;
Laissez leur ,pour pouvoir conſoler leur mifere ,
La ridicule vanité
D'une Victoire imaginaire.
)
90 LE MERCVRE
Dans un Récit naif, montrez parquels efforts Par quels afſauts , par quelles fune- railles,
Quand l'épée àla main nousforcions des muraillestol L'Escautaven rougirfes bords:
Dequels mursfaudroyez il vitfumer fes rives;
Quel nombre il entraîna de morts &de
mourans ,
Etde quelsang qui couloit en torrens,
Il vit haſterſes ondesfugitives.
Dites-nousquel prodige ouquel enchantement ,
Rend l'Armée ennemie étonnée&confuse ,
Etquelle nouvelleMeduse Ofteàcent mille bras l'aime &le mouve
ment ?
Faites nous voir l'Ibere &le Batave
Toustremblans àl'aspect d'un Roy victo- rieux,
Comme on voit à l'aspect d'un Maistre impérieux Vnfoible &malheureuxEsclave.
GALANT. 91
は
fas
60%
10
k
Racontez- nous avec quelle chaleur Onvit fondrefurnous desTroupesafſem blées ,
Puissefauverconfuses &troublées,
Etrepaffer le Rhin avec tant de frayeur.
Ne fardezpoint pardes Contesfrivoles
DesFaitsfi beaux ,fi glorieux :
Quele Vaincumenace &triomphe enpa- roles ,
EtpardefauxExploitss'élevejusqu'ause
Cieux,
Nosfimples veritez paffent leurs hyper- boles..
Commeplangezdans un profondfom- meil ,
Les Ennemis se paiſſent de beauх Songes,
:
Maisenfinvaicy le réveil Qui vadiffiper ces mensonges.
Quen'attendoient-ilspas de cet immense
Corps Defieres Nations contre nousramassées!
Ilsseflatoient devoirpar leurs communs
efforts Toutesnosforcesrenversées.
Cependant unRoy ſeul ſans en estre al- Larmé,
91 LE MERCVRE Faitteste àl'Univers armé.
Ilfaitplus,d'une main ce Prince redou table
Combat les effortdangereux D'une Lignesiformidable ,
Etde l'autre en Roy genereux ,
Parunevaleurfecourable - Il fauve un Peuple malheureux.
Etbriſe le joug qui l'accable.
Quel espoir,quel orgueil vous eft encor permis
- Dans une Guerre fi funeste ?
Tremblezſuperbes Ennemis ,
Ruyterest tout ce qui vous reste.
Faut- il que ce Ruyter,l'ame deſes Soldats
Faut-ilque cette illustre teſte ,
Ce Secours mandié plus craint que tous
vosbras,
Plus redouté que la tempeste ,
Vous fasse pour jamais rougir de fon trépas Etqu'enfin ce grand coup nous rende une Conqueste Quenousne vousdemandions pas ?
Mais ce n'est pas aſſez , voſtre audace obſtinée ,
GALANT. 93 Parnosfréquensfuccés honteuse &con- damnée,
Démentſes propresyeuxpour tromperfa fierté :
Il faut des veritez encorplus convainquantes د
DesVictoires plus éclatantes Pourfurmonter enfin voſtre incredulité.
Pour vous perfuaderàforce de Miracles,
Etpourconfondre vos Oracles ,
Il faut vous enlever tout l'Empire des
Eaux:
Ilfaut pour vous ofter toute vostre espe
rance, LYON
Avecune intrépide &noble confiance,
Aller jusqu'en vos Ports, attaquer vos93 Vaisseaux.
Il faut que pour jamais deux Flotes de- folées ,
Des Vaiſſeaux abymez , des Galeres brûlées,
De vostre orgueil puny foient l'affreux
monument ,
Quede l'Onde &duFen lemélangeterrible ,
Quele bruyant éclat d'un longembrafe.
ment
94 LEMERCVRE
Rende à tout l'Univers vostre perte vi- fible.
Ouvrez enfin les yeux , Ennemis du
repos ;
Voyez quel est le Fruit de vostre injuste
Guerre:
Loüis triomphoitſur laTerre,
Louis vapourjamais triompher ſur les Flots.
Il vivoit glorieux dansune Paix pro- fonde ,
Contentdefa grandeur &du noble afcen- dant 2
Qui le rendoient l'amour , les delices du monde;
Etvostre ambition , voſtre orgueil impru dent ,
Remettantdansses mains la Foudre&le
Trident,
Le rendent la terreur de la Terre&de
l'Onde.
VERS IRREGVLIERS.
Q
A l'Académie Françoiſe.
1
Vel éclat s'offre encore à
ébloüis ?
mesyeux
Quel bruit ſe répandſur la terre ,
Et fait tant d'honneur à Loüis ?
Toujours vainqueur , toûjours plus craint que te Tonnerre ,
Ses Ennemis par tout battus ou mépriſez,
Toute la Flandre désolée ,
Toute la Sicile ébranlés fol
GALANT. 87
Ruyter mort des Vaiſſfeaux abiſmez, em brafez,
Quellerichemoiffon de gloire.
Pouren celebrer la memoire ,
Qu'onnem'imposepoint de Loix Dont la contrainte eft incomode ;
Lenepuis ajuster ma voix.
Surletonmeſuré du Sonnet &de l'Ode:
Neſuivons plusnyregle,ny methode Pour chanter defi grands Exploits.
Quen'ay-je dans l'ardeurdont j'ay l'ame enftamée Ces transports éloquens , ces fçavantes fureurs Dont les Chantres fameux enfloient la
Renommée
Etdespremiers Héros , &des premiers Vainqueurs !
Quen'ay-je tout l'encens, avectoutes les fleurs,
Dontonvitautrefais couverte &parfu
mée
LaRoutedes Triomphateurs !
Muses,je neveuxpointvosfaveurs or
dinaires,
Ou plûtost je renance àvosvaines chi
meres.. ટુ-* -*
88 LE MERCVRE
Vostre fauxApollon , fon fabuleux pou voir ,
Vosfontaines, tous vosmiſteres Abuſent trop long-temps noſtre credule espoir,
C'eſt icy quesans vous ilm'eſt permis de
voir
Lesfidelles Dépositaires * De l'Eloquence &du Sçavoir.
Vous donc,mes chers Rivaux ,dontl'éclat m'environe و
Fourniffez-moy cet amasde Lauriers Dont je veux aujourd'buy former une Couronne
Pourleplus granddes Rois &des Guer riers.
Ecoutezaujourd'huy vostre illustre Mecene ,
Obeiffez à cette voix.
Quiparmy nous doit estre fouveraine,
Etquidans les Conſeils duplus ſagedes Rois
Netrouverienque parfon poids -Elle nefurmonte n'entraine ;
Luy- meſme pourvous aniner Interrompt ſes travaux , vous exhorte,
vouspreffe
GALANT. 89 Se mefle auxbeaux Concertsque vousde- vezformer.
Ace zele infiny qui te brûlefans ceſſe,
Poëtes , Orateurs , laiſſez-vous enflamer..
Pour vous à qui Loüis a confié l'Hi- stoire
D'une vie abondante en Exploits fi gnalez.
Pourentransmettre la memoire AuxSiecles les plus reculez ,
Faites-c. in recit &fidelle &fincere.
Point de vains
emprunté...
ornemens , point d'éclat
C'est le plus grandeffort que vostre Art
puiſſefaire ,
Que d'en mettre en plein jour laſimple verité.
Laiffez aux Ennemis , quand tout lear eft contraire.
L'artifice honteux d'un Triomphe in venté ;
Laissez leur ,pour pouvoir conſoler leur mifere ,
La ridicule vanité
D'une Victoire imaginaire.
)
90 LE MERCVRE
Dans un Récit naif, montrez parquels efforts Par quels afſauts , par quelles fune- railles,
Quand l'épée àla main nousforcions des muraillestol L'Escautaven rougirfes bords:
Dequels mursfaudroyez il vitfumer fes rives;
Quel nombre il entraîna de morts &de
mourans ,
Etde quelsang qui couloit en torrens,
Il vit haſterſes ondesfugitives.
Dites-nousquel prodige ouquel enchantement ,
Rend l'Armée ennemie étonnée&confuse ,
Etquelle nouvelleMeduse Ofteàcent mille bras l'aime &le mouve
ment ?
Faites nous voir l'Ibere &le Batave
Toustremblans àl'aspect d'un Roy victo- rieux,
Comme on voit à l'aspect d'un Maistre impérieux Vnfoible &malheureuxEsclave.
GALANT. 91
は
fas
60%
10
k
Racontez- nous avec quelle chaleur Onvit fondrefurnous desTroupesafſem blées ,
Puissefauverconfuses &troublées,
Etrepaffer le Rhin avec tant de frayeur.
Ne fardezpoint pardes Contesfrivoles
DesFaitsfi beaux ,fi glorieux :
Quele Vaincumenace &triomphe enpa- roles ,
EtpardefauxExploitss'élevejusqu'ause
Cieux,
Nosfimples veritez paffent leurs hyper- boles..
Commeplangezdans un profondfom- meil ,
Les Ennemis se paiſſent de beauх Songes,
:
Maisenfinvaicy le réveil Qui vadiffiper ces mensonges.
Quen'attendoient-ilspas de cet immense
Corps Defieres Nations contre nousramassées!
Ilsseflatoient devoirpar leurs communs
efforts Toutesnosforcesrenversées.
Cependant unRoy ſeul ſans en estre al- Larmé,
91 LE MERCVRE Faitteste àl'Univers armé.
Ilfaitplus,d'une main ce Prince redou table
Combat les effortdangereux D'une Lignesiformidable ,
Etde l'autre en Roy genereux ,
Parunevaleurfecourable - Il fauve un Peuple malheureux.
Etbriſe le joug qui l'accable.
Quel espoir,quel orgueil vous eft encor permis
- Dans une Guerre fi funeste ?
Tremblezſuperbes Ennemis ,
Ruyterest tout ce qui vous reste.
Faut- il que ce Ruyter,l'ame deſes Soldats
Faut-ilque cette illustre teſte ,
Ce Secours mandié plus craint que tous
vosbras,
Plus redouté que la tempeste ,
Vous fasse pour jamais rougir de fon trépas Etqu'enfin ce grand coup nous rende une Conqueste Quenousne vousdemandions pas ?
Mais ce n'est pas aſſez , voſtre audace obſtinée ,
GALANT. 93 Parnosfréquensfuccés honteuse &con- damnée,
Démentſes propresyeuxpour tromperfa fierté :
Il faut des veritez encorplus convainquantes د
DesVictoires plus éclatantes Pourfurmonter enfin voſtre incredulité.
Pour vous perfuaderàforce de Miracles,
Etpourconfondre vos Oracles ,
Il faut vous enlever tout l'Empire des
Eaux:
Ilfaut pour vous ofter toute vostre espe
rance, LYON
Avecune intrépide &noble confiance,
Aller jusqu'en vos Ports, attaquer vos93 Vaisseaux.
Il faut que pour jamais deux Flotes de- folées ,
Des Vaiſſeaux abymez , des Galeres brûlées,
De vostre orgueil puny foient l'affreux
monument ,
Quede l'Onde &duFen lemélangeterrible ,
Quele bruyant éclat d'un longembrafe.
ment
94 LEMERCVRE
Rende à tout l'Univers vostre perte vi- fible.
Ouvrez enfin les yeux , Ennemis du
repos ;
Voyez quel est le Fruit de vostre injuste
Guerre:
Loüis triomphoitſur laTerre,
Louis vapourjamais triompher ſur les Flots.
Il vivoit glorieux dansune Paix pro- fonde ,
Contentdefa grandeur &du noble afcen- dant 2
Qui le rendoient l'amour , les delices du monde;
Etvostre ambition , voſtre orgueil impru dent ,
Remettantdansses mains la Foudre&le
Trident,
Le rendent la terreur de la Terre&de
l'Onde.
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Résumé : POUR LE ROY. VERS IRREGULIERS. A L'Académie Françoise.
Le poème célèbre les victoires militaires du roi Louis, mettant en lumière ses exploits en Flandre et en Sicile, ainsi que la mort de l'amiral néerlandais Ruyter. Le poète exprime son désir de célébrer ces événements sans se conformer aux contraintes poétiques traditionnelles, cherchant une expression plus authentique et directe. Il appelle les muses et les poètes à se libérer des conventions littéraires pour se concentrer sur la vérité des faits. Le texte invite à décrire les batailles avec réalisme, en montrant les efforts et les sacrifices des soldats, et en contrastant avec les illusions des ennemis. Il met en avant la bravoure et la générosité du roi, qui combat les ennemis tout en sauvant les peuples opprimés. Le poème souligne la nécessité de victoires éclatantes pour convaincre les ennemis de la supériorité du roi. Il décrit des batailles navales victorieuses, où les flottes ennemies sont détruites, et appelle les ennemis à reconnaître la domination de Louis sur terre et sur mer. Le poème se termine en soulignant comment l'ambition et l'orgueil des ennemis ont transformé Louis en une figure redoutable, tant sur terre que sur les flots.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 118-123
VERS IRREGULIERS sur les mesmes Rimes de l'Idylle des Moutons.
Début :
Vous avez veu des Bouts-rimez. On les borne ordinairement / Helas, petits Moutons, que vous seriez heureux, [...]
Mots clefs :
Bouts-rimés, Madame Deshoulières, Moutons, Idylle, Animaux
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texteReconnaissance textuelle : VERS IRREGULIERS sur les mesmes Rimes de l'Idylle des Moutons.
Vous avez veu desBouts-rimez. On les borne ordinaire..
ment aux quatorze Vers d'un Sonnet. En voicy de plus éten- dus , ils ſont ſur tous ceux du charmant Idylle que Madame Deshoulieres nousa donné contre la Raiſon. Vous les trouverez dans un ſens tout oppoſé.
Je n'en connois point l'Autheur. Onm'a feulement aſſuré qu'ils avoient eſté faits parun Hom- me de qualité de Lyon , & vous ſerez aiſément perſuadée en les liſant , qu'il n'a pas moins d'ef- prit que de naiſſance.
VERS IRREGULIERS
fur les meſmes Rimes de l'Idylle des Moutons.
H
Elas,petits Moutons
Seriezheureux,
que vous
Dij
76 LE MERCVRE
Si paiſſant dans nos Champs ,Sanssou- cis, fans alarmes ,
Aufſi-toft aimezqu'amoureux,
Sansqu'il vous en coufta des larmes,
Vôtre cœur reffentoit lapointe des de- firs,
Etfides mouvemens que donne la Na
ture
Aſſaiſonnant les maux avecque les plaisirs ,
Vous pouviez pénetrer cette heureuse imposture Quifait de ce mélange un grandbien
parmy nous ,
Et nese trouvepoint chez vous !
Il vousfaudroit un peude raiſon pour
partage,
Vous enferiezSans doute un tres-utile usage.
Innocens Animaux, vous en estes ja
loux ,
Etvous nous
tage;
enviez cetheureux avanMaissi vous m'en croyez , n'en faites point de bruit ,
Cemalpourvous eſt ſans remede ,
Toutvous trompe &tont vousséduit
GALANT. 77 Onant vous appellez à vôtre aide
L'aveugle instinct qui vous conduit.
La Nature pour vous fevere
Nevous comptantpresque pour rien,
Vous abandonne à voſtre Chien ,
Pourvousgarderde la colere
Des Loups cruels &raviſſans ,
Etpour touteraiſon vous donne une chimere
Qui fuit l'appétit de vosſens.
Si vous sçaviez ceque vousfaites Danscette indigne oiſiveté ,
Si voussçaviez ce que vous estes Dans cette triste obfcurité ,
Vous maudiriez cent fois cette tranquillité ,
Et les defauts dela naiſſance
Qui vous a refusé l'esprit & la beauté ,
Etneferiezpas vanité Devôtrefuneste indolence.
Si par elle affranchis des foucis criminels ,
Vous n'avez point de remords quivous
ronge ,
Vous perdez les biens éternels ,
Etpaffez icy comme un Songe.. Düj
78 LE MERCVRE
Tout est danscevaste Unviers
Dela fainte Sagesse un ouvrage fo lide.
Defon deftin elle décide Selonfelonſes jugemensdivers.
Al'Homme elle adonné l'esprit & la prudence,
Pour éviter du Sort le capicre &les
coups;
Et vous,petits Moutons , qui vivez Sansfcience,
D'une informe raiſon , vous avez l'apParence,
Maisvous estesſoûmis ànoftre dépen- -dance,
Etvous nevivez quepour nous.
ment aux quatorze Vers d'un Sonnet. En voicy de plus éten- dus , ils ſont ſur tous ceux du charmant Idylle que Madame Deshoulieres nousa donné contre la Raiſon. Vous les trouverez dans un ſens tout oppoſé.
Je n'en connois point l'Autheur. Onm'a feulement aſſuré qu'ils avoient eſté faits parun Hom- me de qualité de Lyon , & vous ſerez aiſément perſuadée en les liſant , qu'il n'a pas moins d'ef- prit que de naiſſance.
VERS IRREGULIERS
fur les meſmes Rimes de l'Idylle des Moutons.
H
Elas,petits Moutons
Seriezheureux,
que vous
Dij
76 LE MERCVRE
Si paiſſant dans nos Champs ,Sanssou- cis, fans alarmes ,
Aufſi-toft aimezqu'amoureux,
Sansqu'il vous en coufta des larmes,
Vôtre cœur reffentoit lapointe des de- firs,
Etfides mouvemens que donne la Na
ture
Aſſaiſonnant les maux avecque les plaisirs ,
Vous pouviez pénetrer cette heureuse imposture Quifait de ce mélange un grandbien
parmy nous ,
Et nese trouvepoint chez vous !
Il vousfaudroit un peude raiſon pour
partage,
Vous enferiezSans doute un tres-utile usage.
Innocens Animaux, vous en estes ja
loux ,
Etvous nous
tage;
enviez cetheureux avanMaissi vous m'en croyez , n'en faites point de bruit ,
Cemalpourvous eſt ſans remede ,
Toutvous trompe &tont vousséduit
GALANT. 77 Onant vous appellez à vôtre aide
L'aveugle instinct qui vous conduit.
La Nature pour vous fevere
Nevous comptantpresque pour rien,
Vous abandonne à voſtre Chien ,
Pourvousgarderde la colere
Des Loups cruels &raviſſans ,
Etpour touteraiſon vous donne une chimere
Qui fuit l'appétit de vosſens.
Si vous sçaviez ceque vousfaites Danscette indigne oiſiveté ,
Si voussçaviez ce que vous estes Dans cette triste obfcurité ,
Vous maudiriez cent fois cette tranquillité ,
Et les defauts dela naiſſance
Qui vous a refusé l'esprit & la beauté ,
Etneferiezpas vanité Devôtrefuneste indolence.
Si par elle affranchis des foucis criminels ,
Vous n'avez point de remords quivous
ronge ,
Vous perdez les biens éternels ,
Etpaffez icy comme un Songe.. Düj
78 LE MERCVRE
Tout est danscevaste Unviers
Dela fainte Sagesse un ouvrage fo lide.
Defon deftin elle décide Selonfelonſes jugemensdivers.
Al'Homme elle adonné l'esprit & la prudence,
Pour éviter du Sort le capicre &les
coups;
Et vous,petits Moutons , qui vivez Sansfcience,
D'une informe raiſon , vous avez l'apParence,
Maisvous estesſoûmis ànoftre dépen- -dance,
Etvous nevivez quepour nous.
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Résumé : VERS IRREGULIERS sur les mesmes Rimes de l'Idylle des Moutons.
Le texte décrit des 'Bouts-rimez' inspirés par une idylle de Madame Deshoulières, attribués à un homme de qualité de Lyon. Ces vers, plus longs que les sonnets traditionnels, critiquent la condition des moutons, qui, malgré leur bonheur apparent, manquent de raison et sont soumis à la nature et aux humains. Les moutons, guidés par l'instinct, sont comparés aux humains, dotés d'esprit et de prudence, mais également capables de tromperie. Le texte souligne que les moutons, bien qu'ils vivent sans science, sont soumis à la dépendance humaine et existent pour servir les hommes. Il met en lumière la sagesse divine qui régit l'univers et les destinées variées des êtres vivants.
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