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2
p. 216-217
CLAVESSIN tres-particulier & tres-beau.
Début :
A quatre Claviers sçavoir deux à chaque bout, il est [...]
Mots clefs :
Clavecin, Collège des Quatre-Nations, Concerts
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texteReconnaissance textuelle : CLAVESSIN tres-particulier & tres-beau.
CLAVESSIN
tres-particulier& tres-beau.
A quatre Clavierssçavoir
deux à chaque bout, il est
utile pour ceux qui font des
Concerrs & pour ceux qui
veulent entendre jouër des
picces de Clavessin à un bout
& -
les accompagner de
l'autre;
l'autre;le nom de l'autheur
Philippe Devis; ceux qui
souhaiteront le voir pourront s'adresser au Collége
des Quatre Nations.
tres-particulier& tres-beau.
A quatre Clavierssçavoir
deux à chaque bout, il est
utile pour ceux qui font des
Concerrs & pour ceux qui
veulent entendre jouër des
picces de Clavessin à un bout
& -
les accompagner de
l'autre;
l'autre;le nom de l'autheur
Philippe Devis; ceux qui
souhaiteront le voir pourront s'adresser au Collége
des Quatre Nations.
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3
p. 489-501
PLAN abregé d'une Méthode nouvelle d'accompagnement pour le Clavecin.
Début :
Une Méthode en musique est un morceau tout neuf. Celles qu'on a données [...]
Mots clefs :
Harmonie, Musique, Méthode, Accords, Notes, Succession des accords, Note tonique, Dissonance, Progrès, Oreille, Clavecin
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texteReconnaissance textuelle : PLAN abregé d'une Méthode nouvelle d'accompagnement pour le Clavecin.
PLAN abregé d'une Méthode nouvelle
d'accompagnement pour le Clavecin.
U
Ne Méthode en mufique eft un mor
ceau tout neuf. Celles qu'on a don
nées jufqu'à prefent n'en ont que le titres
on n'y voit qu'une pratique à demi détaillée
, des regles arbitraires , remplies
d'exceptions , & deftituées de tout fondement.
La Méthode nouvelle eft appuyée ſur
la Baffe fondamentale , feul & premier
principe , où tout fe rapporte en Muſique
, & d'où émanent des regles auffi
certaines que fimples.
C'eft par les définitions de l'Art & de
fes
490 MERCURE DE FRANCE .
fes parties qu'on commence à developer
cette Méthode.
L'accompagnement du Clavecin eſt
l'Art d'executer fucceffivement une harmonie
complete & parfaite fur un Chant
donné qu'on appelle Baffe continuë.
La connoiffance de l'harmonie eft le
premier mobile de cette execution ; l'habitude
des doigts & de l'oreille en fait la
promptitude .
Le premier objet de la Méthode eft
donc d'examiner en quoi confiftent l'harmonie
, fa plenitude , fa perfection , fa
fucceffion , & la marche de la Baffe.
Le deuxième objet eft de faciliter aux
doigts les habitudes neceffaires , & de rendre
l'oreille fenfible à l'harmonie & à fes
fucceffions les plus régulieres.
L'harmonie fe conçoit dans la pratique
fous le nom d'Accord ; elle est complete
& parfaite quand l'Accord eft tel .
Un Accord eft primitivement l'affemblage
de plufieurs fons difpofés par 3 .
Il n'y a que deux Accords ; le Conſonant
& le Diffonant.
Le Confonant eft compofé de trois Notes
, à la 3e l'une 3º de l'autre , & eft renfermé
dans l'intervale de 5º , comine par
exemple , fol , fi , re.
Le Diffonant eft de deux efpeces ; l'un
eft fondamental , l'autre eft de gout , &
par fuppofition. L'Accord
1
MARS. 1730. 491
L'Accord diffonant fondamental eſt compofé
de quatre Notes diftantes pareillement
d'une 3 , & eft renfermé dans l'intervale
de 7. Cet Accord contient le
Confonant & une Note de plus , comme
par exemple , fol , fi , re , fa ; tous deux
font compris dans l'étendue de l'8 , &
la premiere Note des 3e confecutives qui
les compofent , en est toujours la Baffe
fondamentale.
es
L'Acord diffonant par ſuppoſition eft
compofé de cinq Notes differentes , &
excede par conféquent l'étendue de l'ge ;
c'est - à- dire , qu'il contient l'Accord diffonant
fondamental , & une Note de plus ;
mais cette Note n'eft jamais que la 3 ,
ou la 5 au deffous de la premiere des
3 , qui compofent cet Accord , & c'eft
alors la Baffe qui eft par fuppofition ,
comme, par exemple , mi , fol, fi , re , fa,
& ut , fol , fi , re , fa,
с
Un Accord n'eft complet qu'autant
qu'il renferme le nombre de Notes qu'on
vient de rapporter , & il ne l'eft plus dès
qu'on en retranche quelques-unes , comme
il arrive dans l'Accord diffonant
appellé Accord de 4º ; ce qui n'empêche
pas qu'il ne demeure foûmis à toutes les
loix des autres Accords diffonans .
Un Accord eft parfait dans fa conftrution
, lorfque toutes les 3es qui le com
pofent
492 MERCURE DE FRANCE.
pofent font formées des Notes du Mode
qui exifte.
L'Accord confonant & le diffonant fondamental
peuvent recevoir autant de formes
differentes qu'ils contiennent de Notes
; & ce renverlement n'en change point
le fond.
Ainfi l'Accord confonant reçoit trois
formes differentes , & l'Accord diffonant
fondamental en reçoit quatre.
Mais fi l'on donne à ce dernier Accordune
Baffe par fuppofition , à la 3º ou à
la sau deffous , comme il a été dit ,
l'addition de cette cinquiéme Note change
la gradation refpective des quatre Notes
par 3 dont il eft compofé , & préfente
l'Accord fous deux formes de plus;
ainfi l'Accord diffonant en general reçoit
fix formes differentes.
Le renversement de l'Accord diffonant
fondamental n'eft point reciproque avec
la Note de la Baffe par fuppofition , &
n'a lieu qu'entre les quatre Notes fol , fi,
re , fa , où l'on reconnoît la jonction
de deux Notes , c'est - à - dire , un intervale
de 2 , comme entre fa & fol .
Cette jonction de deux Nores , qui feule
fait la diftinction de l'Accord confonant
d'avec le diffonant , ſemble auffi deſtinée
feule à faire reconnoître ce dernier par
deux chiffres de valeur immédiate , où
l'interMARS.
1730. 493
Pintervale de 2 fe découvre ; & l'ufage
où l'on eft de chiffrer l'Accord de 4º par
, celui de grande 6 par , & même
celui de petite 6 ° par , y eft entierement
conforme.
Mais fi l'intervale de 2 eût guidé en
cela la maniere de chiffrer , il femble
qu'on auroit dû proceder également à l'égard
des trois autres formes de l'Accord
diffonant , puifque par rapport à la Baffe
actuelle de l'Accord , on ne peut confiderer
celui de 2e que comme , celui de
9 comme , & celui de 7 comme ; il
y a donc même railon pour défigner les
uns & les autres par les chiffres où l'intervale
de 2 a lieu ; ce qui prefente toutes
les formes de l'Accord diffonant en
cette maniere fimple & uniforme 234568
& donne déja une ouverture importante
fur l'harmonie; puifque des deux chiffres
immédiats , le plus grand marque toû
jours la Baffe fondamentale , & le plus
petit la diffonance , obfervation qui fair
feule tout le principe de cette Méthode
fur la fucceffion des Accords .
2
123457
L'avantage qu'on tire de cette maniere
de concevoir toutes les formes de
l'Accord diffonant , n'eft pas moins fenfible
dans la pratique ; mais avant que de
faire agir les doigts , il faut obferver que
pour des raifons capitales que la Métho
de
494 MERCURE DE FRANCE.
de expofe , on doit fufpendre l'ufage du
pouce ; ce qui ne doit point rebuter les
petites mains , auxquelles elle fournit des
expediens.
S'il s'agit maintenant de trouver l'Accord
fur le Clavier par le moyen des
deux chiffres immédiats il fuffit de
connoître une feule des deux touches qui
répondent aux intervales défignés par ces
chiffres , pour connoître l'autre fur le
champ , puifque plaçant un doigt fur
cette touche , un des deux doigts voisins
ne peut que tomber naturellement fur
Pautre, & quant aux deux doigts reftans ,
il ne s'agit plus que de les difpofer par
3es
S'il arrive que le doigt voifin de celui
qu'on a placé d'abord ne fe trouve pas
tout portéfur la touche défignée par l'autre
chiffre , il ne faut que l'écarter par
3e , & les deux autres pareillement , on
aura toûjours le même Accord diffonant
complet ; car alors la touche occupée par
le doigt d'en haut n'eft que la réplique du
fon qui réuniroit deux doigts pour former
l'intervale de 2 , ce qui revient au
même pour l'efprit & pour les doigts ,
puifqu'il ne s'agit jamais que de les difpofer
tous par 3es , ou d'en joindre deux
feulement ; habitude qui ne les affujettit
qu'à deux fituations , & qui rend tous les
endroits
MAR S. 1730. 495
endroits du Clavier également familiers.
Chacun peut éprouver la facilité qu'il
y a de trouver ainfi tous les Accords diffonans
poffibles , & l'on verra qu'ils ne font
tous qu'un même arrangement par 3 ,
foit majeures , foit mineures , & que par
tout la Baffe fondamentale & la diffonance
font les mêmes , quoique les Accords
puiffent ne pas être complets.
Pour ce qui eft de la fucceffion des
Accords , il eft clair qu'étant tous confonans
ou diffonans , elle ne peut confifter
dans celle des confonans entre
que
eux , des diffonans entre eux , & des confonans
mêlés avec les diffonans.
Le principe de ces fucceffions réfide dans
deux cadences fondamentales , dont l'une
qui defcend de se , comme de fol à ut
s'appelle parfaite , & dont l'autre qui
monte des , comme de fa à ut , s'appelle
imparfaite ou irréguliere ; les Notes
qui forment ces cadences , portent chacune
l'Accord confonant , & la derniere
de chaque cadence eft toûjours la Tonique,
c'est- à- dire , la principale Note du ton .
Ces deux cadences ordonnent d'abord
de la fucceffion des Accords conforans
entr'eux ; mais comme le principal but
de la fucceffion des Accords eft d'entretenir
à l'oreille la modulation ou le ton qui
exifte , & que pour cet effet , l'art & l'ex-
D perience
496 MERCURE
DE FRANCE .
perience ont revêtu l'harmonie
de la diffonance
; on l'ajoûte en confequence
à la
premiere Note de chacune de ces deux cadences ; & delà naît la fucceffion
des
Accords confonans
mêlés de diffonans .
Si au lieu de terminer la cadence parfaite
par l'Accord confonant , on ajoûte
encore à celui - ci la même diffonance ;
il en refulte un progrès obligé d'Accords
diffonans , dont la conclufion ne fe peut
faire que par le feul Accord confonant ,
& ce n'eſt qu'alors que la cadence parfaite
apparoît ; car celles qui fe font d'un
Accord diffonant à un autre diffonant ,
n'en font que l'imitation.
Ainfi l'imitation de la cadence parfaite
eft l'origine de la fucceffion des Accords
diffonans entr'eux , & c'eft en ces deux
mouvemens de la même cadence que gir
tout l'artifice de la compofition & de
l'Accompagnement
; car la cadence irré
guliere eft toujours concluante , & ne
s'imite point.
Après le progrès obligé des Accords ,
ce qui refte à examiner , eft l'interruption
fréquente de ce progrès , par les differens
points de conclufion
que l'Accord confonant
y apporte ; & c'eft à quoi l'oreille
doit principalement
fe rendre fenfible ;
mais ce ne peut être qu'avec beaucoup
de tems & de peine , fans les lumieres
de
MARS 1730. 497
de l'efprit ; c'est pourquoi l'on s'attache
à faire raporter tous les Accords à la Note
tonique , & l'on fait obferver que confequemment
à la diffonance appliquée à
la premiere Note de chacune des deux
cadences , il n'y a dans un Mode que
trois Accords , celui de la tonique , celui
de fa 2º & le fenfible.
Le ton au-deffus de la tonique indique
fon Accord de 2º , & le femiton au - deffous,
indique fon Accord fenfible.
L'Accord confonant de la tonique commence
& termine toutes les fucceffions ;
& comme tout Mode ne contient que trois
Accords , il est évident que celui de la
tonique ne peut être précedé que de l'un
des deux autres , & qu'il doit en être
fuivi pareillement , fi ce n'eſt d'un autre
Accord , qu'un progrès obligé peut occafionner
après celui de la tonique.
Mais la marche de la Baffe détermine
alors l'Accord diffonant qui doit fuivre
le confonant ; & comme celui- ci ne peut
jamais être precedé que de fon Accord
de ze , & bien plus fréquemment de fon
Accord fenfible , on continue le progrès
obligé , jufqu'à ce que l'un des deux derniers
paroiffe ; & quand on eft arrivé à
celui de la 2º ,la Baffe montre clairement,
file fenfible ou le confonant doit le fuivre ;
Car fi ce n'eft le confonant, c'est le fenfible.
Dij
Si
498 MERCURE DE FRANCE .
Si le ton vient à changer après l'Accord
confonant de la tonique , ou après fon
Accord de 2 , cela eft infailliblement
marqué par la marche de la Baffe , par
un diéze , par un bémol , ou par un béquarre
; & le ton connû , tout le refte
l'eft.
Si enfin l'Accord diffonant pris aprés le
confonant , n'eſt pas le fenfible du ton où
l'on paffe , on fait fucceder pour lors les
Accords diffonans par le progrès obligé,
comme on l'a déja dit.
Ces regles établies fur toutes les marches
poffibles de la Baffe fondamentale
inftruifent parfaitement de la fucceffion
de l'harmonie ; mais tout ainfi que la
pratique la plus confommée ne fçauroit
procurer une entiere poffeffion de l'art ,
fi l'efprit n'est pourvû de ces connoiſſances
, de même auffi la pratique eft- elle
neceffaire pour les y graver mieux , &
plus promtement ; cependant on ne peut
trop obferver de fimplifier extrêmement
les objets , & de ne les lier qu'à meſure
qu'ils fe prefentent d'eux- mêmes.
C'eft dans cette vûë que la Méthode
prefcrit d'exercer d'abord les Accords fans
la Baffe ; & comme la diffonance eft le
guide le plus affuré des fucceffions , on
commence par celle des Accords diffomans
entr'eux , où il ne s'agit que de faire
defcen
MARS. 1730. 499
defcendre alternativement deux doigts
contigus fur les touches voifines de celles.
qu'ils occupent , & cela d'un Accord à
un autre ; de forte que les diffonances y
font toujours préparées & fauvées dans la
derniere rigueur . Voyez fur ce fujet l'exemple
du Traité de l'harmonie , page
396.
Le feul arrangement des doigts fait
fentir ceux qu'il faut mouvoir ; fi tous
les doigts font par 3 , le petit doigt demande
à deſcendre le premier , & de deux
doigts qui le joignent , celui d'au - deffous
peut feul partir , & ainfi du fuivant.
On apprend dans ce progrès obligé à
reconnoître l'Accord fenfible fi decifif
dans la modulation ; on y remarque que
l'Accord de la 2 tonique le précede toûjours
, ce qui facilite à l'oreille la diftinction
qu'elle en doit faire ; d'où l'on
fçait & l'on fent que l'Accord confonant
de la tonique doit le fuivre .
De cet exercice on paffe à celui des ca
dences , où l'on s'accoutume à entrelaffer
l'Accord confonant avec celui de la 2º
tonique , & le fenfible ; on fait fucceder
ces cadences d'un ton à l'autre , & lorf
qu'elles font familieres en differens tons ,
on y fait joindre une Baffe qu'on varie
autant qu'il eft neceffaire .
En exerçant ces cadences , on apprend
D iij
à
500 MERCURE DE FRANCE ;
à diftinguer les tons majeurs des mineurs,
& leurs rapports , combien chacun d'eux
contient de diézes ou de bémols , & par
quel moyen le nombre peut toûjours en
étre préfent .
Ces dernieres remarques jointes à la
marche de la Baffe font connoître le ton
qui exifte , & decident abfolument de
PAccord diffonant qui doit fucceder au
confonant ; mais la plus belle regle qu'on
y joint , & qui eft peu connue , eft celle
qui enfeigne le moment précis où chaque
ton commence & finit .
A mesure que l'efprit , les doigts &
P'oreille concourent à faifir les changemens
de ton , & que les conclufions fe
multiplient , on acquiert l'habitude de
faire fucceder les Accords confonans entr'eux
; car de cette fucceffion à celle des.
diffonans , il n'y a de difference que la
diffonance ajoûtée pour entretenir la mo- -
dulation , & pour fixer la fucceffion des
uns & des autres , puiſque s'il n'y a que
deux Accords , il n'y a pareillement que
deux fucceffions & deux marches fondamentales
de laBaffe , auxquelles les Accords
confonans ne font pas moins affujettis que
les diffonans .
On fait enfuite un corps féparé des licences
comme de la cadence rompuë , où
la Baffe fondamentale monte diatoniquement,
MARS.
1730: Sor
ment , de la cadence interrompuë , où elle
defcend de 3º , & de la fufpenfion , dont
tout l'artifice dans la pratique confifte à
faire defcendre un doigt de plus ou de
moins , après l'Accord diffonant.
Entre les fix manieres de chiffrer l'Accord
diffonant , adoptées par cette Méthode
, il y en a trois qui ne répondent pas
à l'ufage établi ; mais au prix de l'utilité
qu'en retirent les commençans , la peine
de s'accoûtumer aux autres chiffres n'eft
rien , & il leur fuffit qu'ils foient pairs ou
impairs , pour fe déterminer fur le champ;
d'ailleurs l'intelligence du principe , la
fenfibilité de l'oreille & la mécanique des
doigts les met bientôt en état de s'en
paffer.
L'Extrait qu'on donne ici ne permet pas
de prévenir les difficultés que peut faire
l'ancienne Ecole ; mais on imprime actuellement
le Plan entier chez M. Ballard ,
au Mont-Parnaffe , où l'on en trouvera
la folution , & même un parallele en forme
de toutes les Méthodes de compofition
& d'Accompagnement.
d'accompagnement pour le Clavecin.
U
Ne Méthode en mufique eft un mor
ceau tout neuf. Celles qu'on a don
nées jufqu'à prefent n'en ont que le titres
on n'y voit qu'une pratique à demi détaillée
, des regles arbitraires , remplies
d'exceptions , & deftituées de tout fondement.
La Méthode nouvelle eft appuyée ſur
la Baffe fondamentale , feul & premier
principe , où tout fe rapporte en Muſique
, & d'où émanent des regles auffi
certaines que fimples.
C'eft par les définitions de l'Art & de
fes
490 MERCURE DE FRANCE .
fes parties qu'on commence à developer
cette Méthode.
L'accompagnement du Clavecin eſt
l'Art d'executer fucceffivement une harmonie
complete & parfaite fur un Chant
donné qu'on appelle Baffe continuë.
La connoiffance de l'harmonie eft le
premier mobile de cette execution ; l'habitude
des doigts & de l'oreille en fait la
promptitude .
Le premier objet de la Méthode eft
donc d'examiner en quoi confiftent l'harmonie
, fa plenitude , fa perfection , fa
fucceffion , & la marche de la Baffe.
Le deuxième objet eft de faciliter aux
doigts les habitudes neceffaires , & de rendre
l'oreille fenfible à l'harmonie & à fes
fucceffions les plus régulieres.
L'harmonie fe conçoit dans la pratique
fous le nom d'Accord ; elle est complete
& parfaite quand l'Accord eft tel .
Un Accord eft primitivement l'affemblage
de plufieurs fons difpofés par 3 .
Il n'y a que deux Accords ; le Conſonant
& le Diffonant.
Le Confonant eft compofé de trois Notes
, à la 3e l'une 3º de l'autre , & eft renfermé
dans l'intervale de 5º , comine par
exemple , fol , fi , re.
Le Diffonant eft de deux efpeces ; l'un
eft fondamental , l'autre eft de gout , &
par fuppofition. L'Accord
1
MARS. 1730. 491
L'Accord diffonant fondamental eſt compofé
de quatre Notes diftantes pareillement
d'une 3 , & eft renfermé dans l'intervale
de 7. Cet Accord contient le
Confonant & une Note de plus , comme
par exemple , fol , fi , re , fa ; tous deux
font compris dans l'étendue de l'8 , &
la premiere Note des 3e confecutives qui
les compofent , en est toujours la Baffe
fondamentale.
es
L'Acord diffonant par ſuppoſition eft
compofé de cinq Notes differentes , &
excede par conféquent l'étendue de l'ge ;
c'est - à- dire , qu'il contient l'Accord diffonant
fondamental , & une Note de plus ;
mais cette Note n'eft jamais que la 3 ,
ou la 5 au deffous de la premiere des
3 , qui compofent cet Accord , & c'eft
alors la Baffe qui eft par fuppofition ,
comme, par exemple , mi , fol, fi , re , fa,
& ut , fol , fi , re , fa,
с
Un Accord n'eft complet qu'autant
qu'il renferme le nombre de Notes qu'on
vient de rapporter , & il ne l'eft plus dès
qu'on en retranche quelques-unes , comme
il arrive dans l'Accord diffonant
appellé Accord de 4º ; ce qui n'empêche
pas qu'il ne demeure foûmis à toutes les
loix des autres Accords diffonans .
Un Accord eft parfait dans fa conftrution
, lorfque toutes les 3es qui le com
pofent
492 MERCURE DE FRANCE.
pofent font formées des Notes du Mode
qui exifte.
L'Accord confonant & le diffonant fondamental
peuvent recevoir autant de formes
differentes qu'ils contiennent de Notes
; & ce renverlement n'en change point
le fond.
Ainfi l'Accord confonant reçoit trois
formes differentes , & l'Accord diffonant
fondamental en reçoit quatre.
Mais fi l'on donne à ce dernier Accordune
Baffe par fuppofition , à la 3º ou à
la sau deffous , comme il a été dit ,
l'addition de cette cinquiéme Note change
la gradation refpective des quatre Notes
par 3 dont il eft compofé , & préfente
l'Accord fous deux formes de plus;
ainfi l'Accord diffonant en general reçoit
fix formes differentes.
Le renversement de l'Accord diffonant
fondamental n'eft point reciproque avec
la Note de la Baffe par fuppofition , &
n'a lieu qu'entre les quatre Notes fol , fi,
re , fa , où l'on reconnoît la jonction
de deux Notes , c'est - à - dire , un intervale
de 2 , comme entre fa & fol .
Cette jonction de deux Nores , qui feule
fait la diftinction de l'Accord confonant
d'avec le diffonant , ſemble auffi deſtinée
feule à faire reconnoître ce dernier par
deux chiffres de valeur immédiate , où
l'interMARS.
1730. 493
Pintervale de 2 fe découvre ; & l'ufage
où l'on eft de chiffrer l'Accord de 4º par
, celui de grande 6 par , & même
celui de petite 6 ° par , y eft entierement
conforme.
Mais fi l'intervale de 2 eût guidé en
cela la maniere de chiffrer , il femble
qu'on auroit dû proceder également à l'égard
des trois autres formes de l'Accord
diffonant , puifque par rapport à la Baffe
actuelle de l'Accord , on ne peut confiderer
celui de 2e que comme , celui de
9 comme , & celui de 7 comme ; il
y a donc même railon pour défigner les
uns & les autres par les chiffres où l'intervale
de 2 a lieu ; ce qui prefente toutes
les formes de l'Accord diffonant en
cette maniere fimple & uniforme 234568
& donne déja une ouverture importante
fur l'harmonie; puifque des deux chiffres
immédiats , le plus grand marque toû
jours la Baffe fondamentale , & le plus
petit la diffonance , obfervation qui fair
feule tout le principe de cette Méthode
fur la fucceffion des Accords .
2
123457
L'avantage qu'on tire de cette maniere
de concevoir toutes les formes de
l'Accord diffonant , n'eft pas moins fenfible
dans la pratique ; mais avant que de
faire agir les doigts , il faut obferver que
pour des raifons capitales que la Métho
de
494 MERCURE DE FRANCE.
de expofe , on doit fufpendre l'ufage du
pouce ; ce qui ne doit point rebuter les
petites mains , auxquelles elle fournit des
expediens.
S'il s'agit maintenant de trouver l'Accord
fur le Clavier par le moyen des
deux chiffres immédiats il fuffit de
connoître une feule des deux touches qui
répondent aux intervales défignés par ces
chiffres , pour connoître l'autre fur le
champ , puifque plaçant un doigt fur
cette touche , un des deux doigts voisins
ne peut que tomber naturellement fur
Pautre, & quant aux deux doigts reftans ,
il ne s'agit plus que de les difpofer par
3es
S'il arrive que le doigt voifin de celui
qu'on a placé d'abord ne fe trouve pas
tout portéfur la touche défignée par l'autre
chiffre , il ne faut que l'écarter par
3e , & les deux autres pareillement , on
aura toûjours le même Accord diffonant
complet ; car alors la touche occupée par
le doigt d'en haut n'eft que la réplique du
fon qui réuniroit deux doigts pour former
l'intervale de 2 , ce qui revient au
même pour l'efprit & pour les doigts ,
puifqu'il ne s'agit jamais que de les difpofer
tous par 3es , ou d'en joindre deux
feulement ; habitude qui ne les affujettit
qu'à deux fituations , & qui rend tous les
endroits
MAR S. 1730. 495
endroits du Clavier également familiers.
Chacun peut éprouver la facilité qu'il
y a de trouver ainfi tous les Accords diffonans
poffibles , & l'on verra qu'ils ne font
tous qu'un même arrangement par 3 ,
foit majeures , foit mineures , & que par
tout la Baffe fondamentale & la diffonance
font les mêmes , quoique les Accords
puiffent ne pas être complets.
Pour ce qui eft de la fucceffion des
Accords , il eft clair qu'étant tous confonans
ou diffonans , elle ne peut confifter
dans celle des confonans entre
que
eux , des diffonans entre eux , & des confonans
mêlés avec les diffonans.
Le principe de ces fucceffions réfide dans
deux cadences fondamentales , dont l'une
qui defcend de se , comme de fol à ut
s'appelle parfaite , & dont l'autre qui
monte des , comme de fa à ut , s'appelle
imparfaite ou irréguliere ; les Notes
qui forment ces cadences , portent chacune
l'Accord confonant , & la derniere
de chaque cadence eft toûjours la Tonique,
c'est- à- dire , la principale Note du ton .
Ces deux cadences ordonnent d'abord
de la fucceffion des Accords conforans
entr'eux ; mais comme le principal but
de la fucceffion des Accords eft d'entretenir
à l'oreille la modulation ou le ton qui
exifte , & que pour cet effet , l'art & l'ex-
D perience
496 MERCURE
DE FRANCE .
perience ont revêtu l'harmonie
de la diffonance
; on l'ajoûte en confequence
à la
premiere Note de chacune de ces deux cadences ; & delà naît la fucceffion
des
Accords confonans
mêlés de diffonans .
Si au lieu de terminer la cadence parfaite
par l'Accord confonant , on ajoûte
encore à celui - ci la même diffonance ;
il en refulte un progrès obligé d'Accords
diffonans , dont la conclufion ne fe peut
faire que par le feul Accord confonant ,
& ce n'eſt qu'alors que la cadence parfaite
apparoît ; car celles qui fe font d'un
Accord diffonant à un autre diffonant ,
n'en font que l'imitation.
Ainfi l'imitation de la cadence parfaite
eft l'origine de la fucceffion des Accords
diffonans entr'eux , & c'eft en ces deux
mouvemens de la même cadence que gir
tout l'artifice de la compofition & de
l'Accompagnement
; car la cadence irré
guliere eft toujours concluante , & ne
s'imite point.
Après le progrès obligé des Accords ,
ce qui refte à examiner , eft l'interruption
fréquente de ce progrès , par les differens
points de conclufion
que l'Accord confonant
y apporte ; & c'eft à quoi l'oreille
doit principalement
fe rendre fenfible ;
mais ce ne peut être qu'avec beaucoup
de tems & de peine , fans les lumieres
de
MARS 1730. 497
de l'efprit ; c'est pourquoi l'on s'attache
à faire raporter tous les Accords à la Note
tonique , & l'on fait obferver que confequemment
à la diffonance appliquée à
la premiere Note de chacune des deux
cadences , il n'y a dans un Mode que
trois Accords , celui de la tonique , celui
de fa 2º & le fenfible.
Le ton au-deffus de la tonique indique
fon Accord de 2º , & le femiton au - deffous,
indique fon Accord fenfible.
L'Accord confonant de la tonique commence
& termine toutes les fucceffions ;
& comme tout Mode ne contient que trois
Accords , il est évident que celui de la
tonique ne peut être précedé que de l'un
des deux autres , & qu'il doit en être
fuivi pareillement , fi ce n'eſt d'un autre
Accord , qu'un progrès obligé peut occafionner
après celui de la tonique.
Mais la marche de la Baffe détermine
alors l'Accord diffonant qui doit fuivre
le confonant ; & comme celui- ci ne peut
jamais être precedé que de fon Accord
de ze , & bien plus fréquemment de fon
Accord fenfible , on continue le progrès
obligé , jufqu'à ce que l'un des deux derniers
paroiffe ; & quand on eft arrivé à
celui de la 2º ,la Baffe montre clairement,
file fenfible ou le confonant doit le fuivre ;
Car fi ce n'eft le confonant, c'est le fenfible.
Dij
Si
498 MERCURE DE FRANCE .
Si le ton vient à changer après l'Accord
confonant de la tonique , ou après fon
Accord de 2 , cela eft infailliblement
marqué par la marche de la Baffe , par
un diéze , par un bémol , ou par un béquarre
; & le ton connû , tout le refte
l'eft.
Si enfin l'Accord diffonant pris aprés le
confonant , n'eſt pas le fenfible du ton où
l'on paffe , on fait fucceder pour lors les
Accords diffonans par le progrès obligé,
comme on l'a déja dit.
Ces regles établies fur toutes les marches
poffibles de la Baffe fondamentale
inftruifent parfaitement de la fucceffion
de l'harmonie ; mais tout ainfi que la
pratique la plus confommée ne fçauroit
procurer une entiere poffeffion de l'art ,
fi l'efprit n'est pourvû de ces connoiſſances
, de même auffi la pratique eft- elle
neceffaire pour les y graver mieux , &
plus promtement ; cependant on ne peut
trop obferver de fimplifier extrêmement
les objets , & de ne les lier qu'à meſure
qu'ils fe prefentent d'eux- mêmes.
C'eft dans cette vûë que la Méthode
prefcrit d'exercer d'abord les Accords fans
la Baffe ; & comme la diffonance eft le
guide le plus affuré des fucceffions , on
commence par celle des Accords diffomans
entr'eux , où il ne s'agit que de faire
defcen
MARS. 1730. 499
defcendre alternativement deux doigts
contigus fur les touches voifines de celles.
qu'ils occupent , & cela d'un Accord à
un autre ; de forte que les diffonances y
font toujours préparées & fauvées dans la
derniere rigueur . Voyez fur ce fujet l'exemple
du Traité de l'harmonie , page
396.
Le feul arrangement des doigts fait
fentir ceux qu'il faut mouvoir ; fi tous
les doigts font par 3 , le petit doigt demande
à deſcendre le premier , & de deux
doigts qui le joignent , celui d'au - deffous
peut feul partir , & ainfi du fuivant.
On apprend dans ce progrès obligé à
reconnoître l'Accord fenfible fi decifif
dans la modulation ; on y remarque que
l'Accord de la 2 tonique le précede toûjours
, ce qui facilite à l'oreille la diftinction
qu'elle en doit faire ; d'où l'on
fçait & l'on fent que l'Accord confonant
de la tonique doit le fuivre .
De cet exercice on paffe à celui des ca
dences , où l'on s'accoutume à entrelaffer
l'Accord confonant avec celui de la 2º
tonique , & le fenfible ; on fait fucceder
ces cadences d'un ton à l'autre , & lorf
qu'elles font familieres en differens tons ,
on y fait joindre une Baffe qu'on varie
autant qu'il eft neceffaire .
En exerçant ces cadences , on apprend
D iij
à
500 MERCURE DE FRANCE ;
à diftinguer les tons majeurs des mineurs,
& leurs rapports , combien chacun d'eux
contient de diézes ou de bémols , & par
quel moyen le nombre peut toûjours en
étre préfent .
Ces dernieres remarques jointes à la
marche de la Baffe font connoître le ton
qui exifte , & decident abfolument de
PAccord diffonant qui doit fucceder au
confonant ; mais la plus belle regle qu'on
y joint , & qui eft peu connue , eft celle
qui enfeigne le moment précis où chaque
ton commence & finit .
A mesure que l'efprit , les doigts &
P'oreille concourent à faifir les changemens
de ton , & que les conclufions fe
multiplient , on acquiert l'habitude de
faire fucceder les Accords confonans entr'eux
; car de cette fucceffion à celle des.
diffonans , il n'y a de difference que la
diffonance ajoûtée pour entretenir la mo- -
dulation , & pour fixer la fucceffion des
uns & des autres , puiſque s'il n'y a que
deux Accords , il n'y a pareillement que
deux fucceffions & deux marches fondamentales
de laBaffe , auxquelles les Accords
confonans ne font pas moins affujettis que
les diffonans .
On fait enfuite un corps féparé des licences
comme de la cadence rompuë , où
la Baffe fondamentale monte diatoniquement,
MARS.
1730: Sor
ment , de la cadence interrompuë , où elle
defcend de 3º , & de la fufpenfion , dont
tout l'artifice dans la pratique confifte à
faire defcendre un doigt de plus ou de
moins , après l'Accord diffonant.
Entre les fix manieres de chiffrer l'Accord
diffonant , adoptées par cette Méthode
, il y en a trois qui ne répondent pas
à l'ufage établi ; mais au prix de l'utilité
qu'en retirent les commençans , la peine
de s'accoûtumer aux autres chiffres n'eft
rien , & il leur fuffit qu'ils foient pairs ou
impairs , pour fe déterminer fur le champ;
d'ailleurs l'intelligence du principe , la
fenfibilité de l'oreille & la mécanique des
doigts les met bientôt en état de s'en
paffer.
L'Extrait qu'on donne ici ne permet pas
de prévenir les difficultés que peut faire
l'ancienne Ecole ; mais on imprime actuellement
le Plan entier chez M. Ballard ,
au Mont-Parnaffe , où l'on en trouvera
la folution , & même un parallele en forme
de toutes les Méthodes de compofition
& d'Accompagnement.
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Résumé : PLAN abregé d'une Méthode nouvelle d'accompagnement pour le Clavecin.
Le texte présente une 'Méthode nouvelle' pour l'accompagnement au clavecin, critiquant les méthodes existantes comme incomplètes et arbitraires. Cette nouvelle méthode repose sur la 'Basse fondamentale', principe essentiel de la musique. Elle commence par définir l'art et ses parties, et explique que l'accompagnement au clavecin consiste à exécuter une harmonie complète et parfaite sur une mélodie donnée, appelée 'Basse continue'. La connaissance de l'harmonie et l'habitude des doigts et de l'oreille sont cruciales pour cette exécution. La méthode distingue deux types d'accords : le 'Consonant' et le 'Dissonant'. L'accord consonant est composé de trois notes à la tierce, tandis que l'accord dissonant peut être fondamental ou par supposition, contenant respectivement quatre ou cinq notes. Un accord est complet s'il contient le nombre de notes requis et parfait s'il est formé des notes du mode existant. La méthode explore les différentes formes des accords et leur succession, basée sur deux cadences fondamentales : parfaite (descendante) et imparfaite (ascendante). Ces cadences déterminent la succession des accords et l'entretien de la modulation. La pratique des accords sans la Basse est recommandée pour simplifier l'apprentissage, en commençant par les accords dissonants et en progressant vers les cadences. Cet exercice permet de reconnaître les accords sensibles et de distinguer les tons majeurs des mineurs. Le texte traite également des principes de la musique, en particulier des accords et des changements de ton. Il souligne que la marche de la basse (ou basse continue) et les accords dissonants déterminent le ton existant et l'accord suivant. Une règle importante, peu connue, enseigne le moment précis où chaque ton commence et finit. À mesure que l'esprit, les doigts et l'oreille collaborent pour effectuer les changements de ton, on acquiert l'habitude de faire succéder les accords consonants. La différence entre les accords consonants et dissonants réside dans la dissonance ajoutée pour moduler et fixer la succession des accords. Le texte mentionne différentes manières de chiffrer l'accord dissonant, dont trois ne correspondent pas à l'usage établi. Cependant, l'utilité pour les débutants justifie l'effort d'apprentissage. L'intelligence du principe, la sensibilité de l'oreille et la mécanique des doigts permettent rapidement de maîtriser ces chiffres. Enfin, le texte indique que l'extrait ne permet pas de prévenir les difficultés posées par l'ancienne école, mais que le plan entier est disponible chez M. Ballard au Mont-Parnasse, où l'on peut trouver la solution et un parallèle des méthodes de composition et d'accompagnement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 2901-2903
Nouvelles Poësies spirituelles & morales, sur les plus beaux Airs, &c. [titre d'après la table]
Début :
NOUVELLES POESIES SPIRITUELLES ET MORALES sur les plus [...]
Mots clefs :
Musique, Chanter, Airs, Clavecin
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Poësies spirituelles & morales, sur les plus beaux Airs, &c. [titre d'après la table]
NOUVELLES POESIES SPIRI
TUELLES ET MORALES fur les plus
beaux Airs de la Mufique Françoiſe &
Italienne , avec une Baffe continuë. Deuxiéme
Recueil . A Paris , chez Guillaume
Defprez , rue S. Jacques &c. 1731. in 4-
prix 6. livres broché.
On a fait dans ce Recueil comme dans
l'autre un choix des Airs les plus parfaits
& les plus eftimés de M M. Lully , Lambert
, Campra , Defmarets , Deftouches
Clerambaut , Debouffet &c . On y trou
vera tous les fujets de pieté & de morale
que l'on peut défirer ; on l'a orné d'une
Cantate Françoife & d'une Cantate Italienne.
*
Ces deux Recueils enfemble contiennent
près de deux cens Airs fur tous les
differens caracteres de la Mufique Françoiſe
& Italienne , tant vocale qu'inftru
* Sunt breves mundi rofa.
II.Vol. mentalej
2902 MERCURE DE FRANCE
mentale , Airs de Violon , Piéces de Clavecin
& de Viole, Mufettes , Doubles dans
le gout de M. Lambert , & un grand
nombre d'Airs de Baffe , aufquels on a
ajouté une Clef pour en faciliter le chant
à un Deffus ; & afin qu'une même perfonne
puiffe chanter tout l'Ouvrage , on
a mis à la portée de la voix toutes les
Piéces qui le compofent ; on les a diftribuées
de maniere qu'on n'eft prefque
jamais obligé de tourner la feuille , ce
qui n'eft pas une petite commodité pour
ceux qui chantent & qui jouënt en même
tems de quelque Inftrument. Les
Baffes ont été chiffrées avec grand foin ,
& l'on a marqué à chaque Air fon mouvement
& les agrémens qui lui conviennent.
La plus grande partie de ces Airs
peuvent fervir de Piéces pour le Clavecin,
la Baffe de Viole , le Violon & la Flute.Allemande.
On trouvera dans les deux Recueils
environ cinquante Chanfons Morales
qui peuvent plaire indifferemment à tout
le monde , & fervir même aux perfonnes
de pieté , que la complaifance oblige
quelquefois de chanter en compagnie.
On y trouvera de plus cinquante Fables
choifies dans le gout de M. De la
Fontaine , fur des Vaudevilles & petits'
Airs aifés à chanter , avec leur Baffe &
II.. Vol.
une
DECEMBRE . 1730. 2903
une Baffe en Mufette , en faveur des enfans
qui pourront facilement les accompagner
fur le Clavecin ou fur tout autre
inftrument. Ces Fables peuvent fervir aut
même ufage que les Chanfons Morales .
pour-
On a ajouté à la fin de l'Ouvrage un
Supplément de petits Airs , avec leur
Baffe & une Baffe en. Mufette , fur lefquels
ceux qui aiment la diverfité
ront encore chanter la plupart des Fables,
comme celle du Renard & du Bouc , fur
l'Air Attendez - moi fous l'Orme , ou Or
nous dites, Marie.
On travaille à un troisième Recueil dans
le même gout.
TUELLES ET MORALES fur les plus
beaux Airs de la Mufique Françoiſe &
Italienne , avec une Baffe continuë. Deuxiéme
Recueil . A Paris , chez Guillaume
Defprez , rue S. Jacques &c. 1731. in 4-
prix 6. livres broché.
On a fait dans ce Recueil comme dans
l'autre un choix des Airs les plus parfaits
& les plus eftimés de M M. Lully , Lambert
, Campra , Defmarets , Deftouches
Clerambaut , Debouffet &c . On y trou
vera tous les fujets de pieté & de morale
que l'on peut défirer ; on l'a orné d'une
Cantate Françoife & d'une Cantate Italienne.
*
Ces deux Recueils enfemble contiennent
près de deux cens Airs fur tous les
differens caracteres de la Mufique Françoiſe
& Italienne , tant vocale qu'inftru
* Sunt breves mundi rofa.
II.Vol. mentalej
2902 MERCURE DE FRANCE
mentale , Airs de Violon , Piéces de Clavecin
& de Viole, Mufettes , Doubles dans
le gout de M. Lambert , & un grand
nombre d'Airs de Baffe , aufquels on a
ajouté une Clef pour en faciliter le chant
à un Deffus ; & afin qu'une même perfonne
puiffe chanter tout l'Ouvrage , on
a mis à la portée de la voix toutes les
Piéces qui le compofent ; on les a diftribuées
de maniere qu'on n'eft prefque
jamais obligé de tourner la feuille , ce
qui n'eft pas une petite commodité pour
ceux qui chantent & qui jouënt en même
tems de quelque Inftrument. Les
Baffes ont été chiffrées avec grand foin ,
& l'on a marqué à chaque Air fon mouvement
& les agrémens qui lui conviennent.
La plus grande partie de ces Airs
peuvent fervir de Piéces pour le Clavecin,
la Baffe de Viole , le Violon & la Flute.Allemande.
On trouvera dans les deux Recueils
environ cinquante Chanfons Morales
qui peuvent plaire indifferemment à tout
le monde , & fervir même aux perfonnes
de pieté , que la complaifance oblige
quelquefois de chanter en compagnie.
On y trouvera de plus cinquante Fables
choifies dans le gout de M. De la
Fontaine , fur des Vaudevilles & petits'
Airs aifés à chanter , avec leur Baffe &
II.. Vol.
une
DECEMBRE . 1730. 2903
une Baffe en Mufette , en faveur des enfans
qui pourront facilement les accompagner
fur le Clavecin ou fur tout autre
inftrument. Ces Fables peuvent fervir aut
même ufage que les Chanfons Morales .
pour-
On a ajouté à la fin de l'Ouvrage un
Supplément de petits Airs , avec leur
Baffe & une Baffe en. Mufette , fur lefquels
ceux qui aiment la diverfité
ront encore chanter la plupart des Fables,
comme celle du Renard & du Bouc , fur
l'Air Attendez - moi fous l'Orme , ou Or
nous dites, Marie.
On travaille à un troisième Recueil dans
le même gout.
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Résumé : Nouvelles Poësies spirituelles & morales, sur les plus beaux Airs, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente 'Nouvelles Poésies Spirituelles et Morales', un recueil de poésies publié en 1731 à Paris par Guillaume Defprez. Ce deuxième recueil, comme le précédent, sélectionne des airs de compositeurs renommés tels que Lully, Lambert, Campra, Desmarets, Destouches, Clerambaut et Debouffet. Il inclut des sujets de piété et de morale, ainsi qu'une cantate française et une cantate italienne. Les deux recueils contiennent près de deux cents airs couvrant divers caractères de la musique française et italienne, vocale et instrumentale. Ils incluent des airs de violon, des pièces de clavecin et de viole, des musettes, des doubles dans le style de Lambert, et de nombreux airs de basse, accompagnés d'une clé pour faciliter le chant à une seule voix. Les pièces sont distribuées de manière à éviter de tourner les pages, offrant ainsi une commodité pour ceux qui chantent et jouent simultanément. Les airs peuvent servir de pièces pour le clavecin, la basse de viole, le violon et la flûte allemande. Les recueils contiennent environ cinquante chants moraux et cinquante fables inspirées de La Fontaine, adaptées en vaudevilles et petits airs à chanter, avec leur basse et une basse en musette pour les enfants. Un supplément de petits airs est ajouté à la fin de l'ouvrage. Un troisième recueil est en préparation.
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5
p. 154-156
MUSIQUE.
Début :
Nouvelles pieces de clavecin, avec un accompagnement de violon & de [...]
Mots clefs :
Accompagnement, Clavecin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
Nouvelles pieces de clavecin , avec un accompagnement de violon & de
baffe , fait en concert & gravé féparément.
Ces piéces font de la compofition du fieur
Clément , connu par plufieurs autres ouvrages
pour le clavecin , que le public a vûs
avec plaifir. On peut jouer les pieces de
clavecin feules , fans accompagnement
, &
fans que cela nuife à leur harmonie. Elles
fe vendent chez l'auteur , rue & cloître
S. Thomas du Louvre , & aux adreffes ordinaires
de Mufique. Le prix en blanc
avec les parties féparées , douze liv.
METHODE
plus courte & plus facile
que l'ancienne , pour l'accompagnement
du
clavecin ; dédiée aux Dames , par M.
Dubugrarre , Organiste de S. Sauveur
Maître de clavecin.
CE
Ette Méthode , qui fuppofe la connoiffance
de l'accord parfait fur tous
les tons , tant majeurs que mineurs , fuffic
MARS.
1755. 735
pour l'accompagnement du clavecin , comme
l'experience qu'en font journellement
les Ecoliers de l'auteur , en eſt une preuve
incontestable. En faveur des perfonnes qui
defirent joindre à la facilité de l'exécution
une connoiffance étendue & diftincte de
tous les principes qui forment la théorie parfaite
de l'accompagnement , l'auteur , dans
un fupplément ou addition par demandes &
par réponſes , a détaillé ces mêmes principes
de la maniere la plus exacte & la plus
précife. Les peres & meres procureront à
leurs enfans le moyen de faire des progrès
rapides dans l'étude du clavecin , en leur
faifant apprendre par coeur ces principes.
L'Ecolier qui par la méthode & le fupplé
ment, eft fuppofé connoître de quoi fe préparent
& fe fauvent les accords , & fur
quels dégrés fixes ils fe forment , verra auffi
les régles invariables de la baffe fondamentale
; ce qui lui donnera des lumieres
pour la compofition . A la fin du fupplé
ment il trouvera une méthode de chiffrer
les accords , plus abrégée & plus facile
que celle dont on fe fert aujourd'hui ; cependant
on n'a pas négligé de donner dans
la méthode toutes les variations dans la
maniere de chiffrer les accords , afin que
P'Ecolier puiffe exécuter les pieces des différens
auteurs , quelle que foit leur coutume
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
de chiffrer ces mêmes accords.
L'auteur diftribuera gratis le fupplément,
chez lui & non ailleurs , aux perfonnes qui
auront déja acheté fa méthode . Celles qui
feront l'acquifition de fa méthode & de
fon fupplément , payeront le tout 6 livres.
La vente s'en fait aux adreffes ordinaires ,
& chez l'auteur , fauxbourg S. Denis.
On y trouve de plus , Borée & Orithie ,
Cantatille nouvelle , à voix feule , avec
accompagnement de flûte & de violon.
Nouvelles pieces de clavecin , avec un accompagnement de violon & de
baffe , fait en concert & gravé féparément.
Ces piéces font de la compofition du fieur
Clément , connu par plufieurs autres ouvrages
pour le clavecin , que le public a vûs
avec plaifir. On peut jouer les pieces de
clavecin feules , fans accompagnement
, &
fans que cela nuife à leur harmonie. Elles
fe vendent chez l'auteur , rue & cloître
S. Thomas du Louvre , & aux adreffes ordinaires
de Mufique. Le prix en blanc
avec les parties féparées , douze liv.
METHODE
plus courte & plus facile
que l'ancienne , pour l'accompagnement
du
clavecin ; dédiée aux Dames , par M.
Dubugrarre , Organiste de S. Sauveur
Maître de clavecin.
CE
Ette Méthode , qui fuppofe la connoiffance
de l'accord parfait fur tous
les tons , tant majeurs que mineurs , fuffic
MARS.
1755. 735
pour l'accompagnement du clavecin , comme
l'experience qu'en font journellement
les Ecoliers de l'auteur , en eſt une preuve
incontestable. En faveur des perfonnes qui
defirent joindre à la facilité de l'exécution
une connoiffance étendue & diftincte de
tous les principes qui forment la théorie parfaite
de l'accompagnement , l'auteur , dans
un fupplément ou addition par demandes &
par réponſes , a détaillé ces mêmes principes
de la maniere la plus exacte & la plus
précife. Les peres & meres procureront à
leurs enfans le moyen de faire des progrès
rapides dans l'étude du clavecin , en leur
faifant apprendre par coeur ces principes.
L'Ecolier qui par la méthode & le fupplé
ment, eft fuppofé connoître de quoi fe préparent
& fe fauvent les accords , & fur
quels dégrés fixes ils fe forment , verra auffi
les régles invariables de la baffe fondamentale
; ce qui lui donnera des lumieres
pour la compofition . A la fin du fupplé
ment il trouvera une méthode de chiffrer
les accords , plus abrégée & plus facile
que celle dont on fe fert aujourd'hui ; cependant
on n'a pas négligé de donner dans
la méthode toutes les variations dans la
maniere de chiffrer les accords , afin que
P'Ecolier puiffe exécuter les pieces des différens
auteurs , quelle que foit leur coutume
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
de chiffrer ces mêmes accords.
L'auteur diftribuera gratis le fupplément,
chez lui & non ailleurs , aux perfonnes qui
auront déja acheté fa méthode . Celles qui
feront l'acquifition de fa méthode & de
fon fupplément , payeront le tout 6 livres.
La vente s'en fait aux adreffes ordinaires ,
& chez l'auteur , fauxbourg S. Denis.
On y trouve de plus , Borée & Orithie ,
Cantatille nouvelle , à voix feule , avec
accompagnement de flûte & de violon.
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Résumé : MUSIQUE.
Le texte présente deux ouvrages musicaux. Le premier est une collection de nouvelles pièces pour clavecin, avec un accompagnement optionnel de violon et de basse, composée par le sieur Clément. Ces pièces peuvent être jouées seules sans nuire à leur harmonie et sont disponibles à la vente chez l'auteur, rue et cloître Saint Thomas du Louvre, ainsi que dans les adresses ordinaires de musique, au prix de douze livres. Le second ouvrage est une méthode pour l'accompagnement du clavecin, dédiée aux dames, écrite par M. Dubugrarre, organiste de Saint Sauveur et maître de clavecin. Cette méthode, supposant la connaissance de l'accord parfait sur tous les tons, est jugée efficace par les élèves de l'auteur. Elle inclut un supplément détaillant les principes théoriques de l'accompagnement, facilitant ainsi les progrès rapides des étudiants. Le supplément propose également une méthode de chiffrage des accords plus abrégée et facile. L'auteur distribue gratuitement le supplément aux acheteurs de la méthode et vend l'ensemble pour six livres. De plus, le texte mentionne la disponibilité d'une cantatille nouvelle, 'Borée & Orithie', pour voix seule avec accompagnement de flûte et de violon.
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6
p. 160-163
CLAVECIN OCULAIRE. LETTRE de M. Rondet, Maître de Mathématiques, sur un article de la réponse du R. P. Laugier, dans le Mercure d'Octobre dernier, aux remarques de M. Frezier, dans celui de Juillet 1754.
Début :
M. R. P. Il y a dix à douze ans que regardant le [...]
Mots clefs :
Clavecin, Couleurs, Mathématiques
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texteReconnaissance textuelle : CLAVECIN OCULAIRE. LETTRE de M. Rondet, Maître de Mathématiques, sur un article de la réponse du R. P. Laugier, dans le Mercure d'Octobre dernier, aux remarques de M. Frezier, dans celui de Juillet 1754.
CLAVECINOCULAIRE.
LETTRE de M. Rondet , Maître de Mathématiques
, fur un article de la réponse
du R. P. Laugier , dans le Mercure
d'Octobre dernier , aux remarques de M..
Frezier , dans celui de Juillet 1754.
Ik
M. R. P.
Ly a dix à douze ans que regardant le
R. P. Caftel comme un des plus grands
Phyficiens & des plus profonds Géometres
de l'Europe , vous voulûtes avoir un
maître de fa main pour une perfonne à laquelle
vous vous intéreffiez . Le choix tombafur
moi , & vous fûtes étonné des progrès
que je lui fis faire en quatre mois .
Cela me donna lieu d'avoir avec vous
quelques conférences , où vous ne cefliez
d'admirer la méthode de la Mathématique
univerfelle.
Vous me parliez même avec extafe de
l'invention du clavecin oculaire , & de la
maniere frappante dont l'auteur en avoit
AVRIL 1755. 161
démontré la théorie , fans doute après les
lettres que ce R. P. avoit écrites à l'illuftre
Préſident de Montefquieu , dans les Mercures
de 1735. Il avoit gagné le public
& les plus opiniâtres étoient convaincus.
Jugez quelle a été ma furpriſe , lorf
qu'en lifant votre réponſe aux remarques
de M. Frezier , j'ai trouvé ces mots : l'idée
d'un clavecin oculaire ne peut trouver place
que dans une imagination féconde en fingularité
, mais peu amie du vrai & du folide.
1
Sans doute , que le P, Caftel a une imagination
féconde en fingularité , c'eft un
don du Ciel affez rare pour être refpecté ;
mais il n'eft pas ami du vrai & du folide ,
& la preuve s'en tire de l'invention de fon
clavecin cependant cette imagination l'a
fait admettre dans la Société de Londres
quoiqu'adverfaire décidé du grand Newton.
Elle lui a attiré des éloges d'une
Académie plus reculée encore , & par là
mêmeplus impartiale , celle de Peterſbourg.
Elle a produit un cours de Phyfique qui
fe dicte publiquement à Paris & ailleurs ;
elle a réuni les fuffrages de plufieurs illuftres
de toutes les nations ; de M. de
Voltaire entr'autres , lui qui loue fi peu.
En quoi donc le clavecin oculaire décele-
t-il une imagination peu amie du vrai
& du folide ? N'eft- il pas vrai que les
162 MERCURE DE FRANCE:
couleurs ont entr'elles des rapports appré
ciables , auffi précisément que ceux des
fons ? C'eſt une fingularité démontrée :
n'eft- il pas vrai les couleurs vont enque
tr'elles par teintes , demi- teintes , & quarts
de teintes ; comme les fons par tons demi-
tons , & quarts de tons ? c'eſt encore
une fingularité demontrée : & ce qui eft
encore plus fingulier , même unique , quoiqu'également
démontré , qu'il y a juftement,
& ni plus ni moins de couleurs fenfibles
à la vûe que de fons fenfibles à
l'oreille . De plus n'eft- il pas vrai que la
variété des couleurs plaît comme la variété
des fons que ces fons ayant entr'eux des
rapports fixes , on y peut mettre de l'harmonie
? que ce n'eft donc plus qu'une affaire
de goût , de pratique , de méchanique
, de faire jouer les couleurs comme
les fons qu'un clavier peut produire cet
effet , tant pour le choix & le brillant des
couleurs , que pour la régularité & l'efpéce
des mouvemens ? & que ce jeu peut
être pouffé par les lumieres & les ténébres ,
artiftement ménagées, à une perfection furprenante
?
Il y aura donc très-réellement & à la
lettre une mufique vifible , comme il y en
a une acoustique. Quant au folide , il eft
le même que celui de la mufique ordiAVRI
L. 1755 163
naire , & c'eft un plaifir de plus dont l'inventeur
fait préfent aux hommes ; mais
il y a plus , c'eft aux Peintres , & fur-tout
aux Teinturiers que j'en appelle ; ceux qui
font plus intelligens peuvent dire de quel
avantage eft pour leur art la nouvelle
théorie des couleurs .
Je vous eftime trop . fincerement
pour
croire que ma franchiſe vous offenfe , & ce
n'eft que par la force de cette eftime que
j'ai cru devoir prévenir un certain public
contre le jugement d'un homme d'efprit
qui s'eſt fait un nom.
J'ai l'honneur d'être , & c.
RONDET.
LETTRE de M. Rondet , Maître de Mathématiques
, fur un article de la réponse
du R. P. Laugier , dans le Mercure
d'Octobre dernier , aux remarques de M..
Frezier , dans celui de Juillet 1754.
Ik
M. R. P.
Ly a dix à douze ans que regardant le
R. P. Caftel comme un des plus grands
Phyficiens & des plus profonds Géometres
de l'Europe , vous voulûtes avoir un
maître de fa main pour une perfonne à laquelle
vous vous intéreffiez . Le choix tombafur
moi , & vous fûtes étonné des progrès
que je lui fis faire en quatre mois .
Cela me donna lieu d'avoir avec vous
quelques conférences , où vous ne cefliez
d'admirer la méthode de la Mathématique
univerfelle.
Vous me parliez même avec extafe de
l'invention du clavecin oculaire , & de la
maniere frappante dont l'auteur en avoit
AVRIL 1755. 161
démontré la théorie , fans doute après les
lettres que ce R. P. avoit écrites à l'illuftre
Préſident de Montefquieu , dans les Mercures
de 1735. Il avoit gagné le public
& les plus opiniâtres étoient convaincus.
Jugez quelle a été ma furpriſe , lorf
qu'en lifant votre réponſe aux remarques
de M. Frezier , j'ai trouvé ces mots : l'idée
d'un clavecin oculaire ne peut trouver place
que dans une imagination féconde en fingularité
, mais peu amie du vrai & du folide.
1
Sans doute , que le P, Caftel a une imagination
féconde en fingularité , c'eft un
don du Ciel affez rare pour être refpecté ;
mais il n'eft pas ami du vrai & du folide ,
& la preuve s'en tire de l'invention de fon
clavecin cependant cette imagination l'a
fait admettre dans la Société de Londres
quoiqu'adverfaire décidé du grand Newton.
Elle lui a attiré des éloges d'une
Académie plus reculée encore , & par là
mêmeplus impartiale , celle de Peterſbourg.
Elle a produit un cours de Phyfique qui
fe dicte publiquement à Paris & ailleurs ;
elle a réuni les fuffrages de plufieurs illuftres
de toutes les nations ; de M. de
Voltaire entr'autres , lui qui loue fi peu.
En quoi donc le clavecin oculaire décele-
t-il une imagination peu amie du vrai
& du folide ? N'eft- il pas vrai que les
162 MERCURE DE FRANCE:
couleurs ont entr'elles des rapports appré
ciables , auffi précisément que ceux des
fons ? C'eſt une fingularité démontrée :
n'eft- il pas vrai les couleurs vont enque
tr'elles par teintes , demi- teintes , & quarts
de teintes ; comme les fons par tons demi-
tons , & quarts de tons ? c'eſt encore
une fingularité demontrée : & ce qui eft
encore plus fingulier , même unique , quoiqu'également
démontré , qu'il y a juftement,
& ni plus ni moins de couleurs fenfibles
à la vûe que de fons fenfibles à
l'oreille . De plus n'eft- il pas vrai que la
variété des couleurs plaît comme la variété
des fons que ces fons ayant entr'eux des
rapports fixes , on y peut mettre de l'harmonie
? que ce n'eft donc plus qu'une affaire
de goût , de pratique , de méchanique
, de faire jouer les couleurs comme
les fons qu'un clavier peut produire cet
effet , tant pour le choix & le brillant des
couleurs , que pour la régularité & l'efpéce
des mouvemens ? & que ce jeu peut
être pouffé par les lumieres & les ténébres ,
artiftement ménagées, à une perfection furprenante
?
Il y aura donc très-réellement & à la
lettre une mufique vifible , comme il y en
a une acoustique. Quant au folide , il eft
le même que celui de la mufique ordiAVRI
L. 1755 163
naire , & c'eft un plaifir de plus dont l'inventeur
fait préfent aux hommes ; mais
il y a plus , c'eft aux Peintres , & fur-tout
aux Teinturiers que j'en appelle ; ceux qui
font plus intelligens peuvent dire de quel
avantage eft pour leur art la nouvelle
théorie des couleurs .
Je vous eftime trop . fincerement
pour
croire que ma franchiſe vous offenfe , & ce
n'eft que par la force de cette eftime que
j'ai cru devoir prévenir un certain public
contre le jugement d'un homme d'efprit
qui s'eſt fait un nom.
J'ai l'honneur d'être , & c.
RONDET.
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Résumé : CLAVECIN OCULAIRE. LETTRE de M. Rondet, Maître de Mathématiques, sur un article de la réponse du R. P. Laugier, dans le Mercure d'Octobre dernier, aux remarques de M. Frezier, dans celui de Juillet 1754.
La lettre de M. Rondet, Maître de Mathématiques, répond à un article du R. P. Laugier publié dans le Mercure d'octobre 1754, qui critiquait les remarques de M. Frezier de juillet 1754. Rondet rappelle que le R. P. Laugier l'avait autrefois admiré pour ses compétences en mathématiques et son travail avec une personne recommandée par lui. Ils avaient discuté de la méthode de la mathématique universelle et de l'invention du clavecin oculaire, dont la théorie avait été démontrée par le R. P. Castel. Rondet exprime sa surprise face à la critique du R. P. Laugier, qui décrivait l'idée du clavecin oculaire comme une singularité peu amie du vrai et du solide. Rondet défend l'invention en soulignant les reconnaissances obtenues par le R. P. Castel, notamment son admission à la Société de Londres et les éloges de l'Académie de Petersbourg. Il mentionne également les cours de physique dictés par Castel et les suffrages de plusieurs illustres personnes, y compris Voltaire. Rondet argue que les couleurs ont des rapports appréciables entre elles, tout comme les sons, et que cette singularité a été démontrée. Il explique que les couleurs et les sons suivent des rapports fixes permettant l'harmonie et que le clavecin oculaire peut produire un effet similaire à celui d'un clavier musical. Il conclut en affirmant que cette invention offre un plaisir supplémentaire et un avantage pour les peintres et les teinturiers, tout en appelant à un jugement plus éclairé sur la nouvelle théorie des couleurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 144-158
LETTRE DU PERE CASTEL, A M. Rondet, Mathématicien, sur sa Réponse au P. L. J. au sujet du Clavecin des couleurs.
Début :
Vous vous honorez, Monsieur, en m'honorant. J'aime sur-tout la décence [...]
Mots clefs :
Clavecin, Clavecin des couleurs, Harmonie, Public, Plaisirs, Arts, Couleurs, Jeu, Esprit
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DU PERE CASTEL, A M. Rondet, Mathématicien, sur sa Réponse au P. L. J. au sujet du Clavecin des couleurs.
LETTRE
DU PERE CASTEL ,
A M. Rondet , Mathématicien , furfa Réponſe
au P. L. J. au fujet du Clavecin
des couleurs.
pour
Ous vous honorez , Monfieur , en
m'honorant. J'aime fur -tout la décence
: je vous fçais gré d'avoir preffenti l'embarras
où j'allois être d'entrer en lice avec un
adverfaire dans lequel je devois beaucoup
me refpecter moi- même. Je ne vous con-
Hoiffois pas malin. Vous aimez à prolonger
votte triomphe , & vous gardez le plus beau
le dernier. Pour toute apologie vous
pouviez dire comme Scipion accufe devant
le peuple : Meffieurs , allons au Capitole
remercier les Dieux de ce qu'à pareil jour
Numance ou Carthage ont été foudroyées.
Car duofulmina Belli , Scipiadas , dit Virgile
) . Meffieurs , pouviez - vous dire , remercions
Dieu de ce que le clavecin a joué
avec l'applaudiffement de 200 perfonnes
le premier de l'an 1755 , pour les étrennes
du public . Il avoit bien joué devant cinquante
perfonnes , qui battirent des mains
àquatre reprifes , le 21 de Décembre 1754,
le
JUILLET . 1755. 145
le jour de faint Thomas , Apôtre , qui en
eft le Patron. Chaque art , chaque métier
a le fien.
J'aime les arts , vous le fçavez mon
cher Monfieur , je les aime dans le vrai ,
en géometre , en homme même , & avec
une forte de paffion ; je les chéris en citoyen
, ne connoiffant d'autre reffource
momentanée aux befoins renaiffans de
l'humanité . Par le ſentiment , j'ofe dire ,
plus que par la fenfation : Humani à me
nil alienum puto. Je fuis vivement affecté
des befoins de mon prochain , & je ne
m'en connois d'autre bien preffant que
celui d'y pourvoir en commun , felon la
mefure de mes petits talens , dont toute la
fingularité , ce me femble , n'eft que d'être.
en commun & fort gratuitement au fervice
du public , felon le devoir de mon état &
l'efprit de ma vocation.
Plein de cet amour affez pur pour les
arts , je gémis donc de les voir tomber par
une ambition de ſtyle & de bel-efprit qui
ne remplace point la noble émulation ni
le vrai goût du travail , caractériſé par ce
beau vers de Virgile que j'inculque à tous
venans :
Difce puer virtutem ex me , verumque laborem ;
C'eſt ce verus labor qui n'eft point affez
G
146 MERCURE DE FRANCE .
connu. J'en gémirois bien davantage fi je
pouvois me croire auteur de cette décadence
des arts. Peut- être les montai -je trop
haut , les mets-je à trop haut prix ? En
doublant la mufique , je n'ôte rien à la
mufique vulgaire , que j'ai même un peu
perfectionnée , peut- être il y a 30 ans ,
avant & depuis mon clavecin .
·
Point d'éloge en effet auquel j'aie été
plus fenfible , qu'à celui du brillant M. de
Voltaire , qui dit que j'aggrandis la carriere
des arts , de la nature des plaifirs,
Plaiſirs honnêtes , plaifirs même d'efprit ,
tels que la mufique , la peinture , les couleurs
, les belles nuances de toutes choſes.
En faveur de cet éloge , je lui en paffai un
autre moins brillant , où il dit du clavecin
il y a travaillé de fes mains. Il le dit en
grand poete ( vates ) par une forte d'infpiration
qui a droit d'infpirer ce travail .
Entre têtes , je ne dis rien des coeurs ,
l'enthoufiafme eft contagieux , fur- tour
lorfqu'il eft à l'uniffon de deux autres têtes,
telles qu'un Montefquieu & un Fontenelfe
, dont le premier en réponſe à bien des
chofes , m'écrivoit , il y a un an , faites le
clavecin , & tout ira ; & le dernier m'envoya
dire , il y a neuf mois , qu'il ne vouloit
pas mourir fans voir le clavecin : ce
qui auroit dû peut- être m'empêcher de le
JUILLET. 1755. 147
faire fi vîte , fi j'étois fuperftitieux avec
gens peu fufpects fur l'article , mais dont la
miféricorde divine peut couronner la vie
de bel-efprit d'une fin folidement religieufe
& chrétienne , comme on vient de
le voir dans un événement qui m'affligeroit
trop , fans la bonne part que Dieu a
bien voulu me donner dans cette vraie
confolation .
Bien des découvertes fe perdent avec
leurs auteurs , immortels en paroles &
mortels en réalité . Voici de quoi le public
doit remercier Dieu avec moi , c'est qu'il
m'ait laiffé furvivre 30 ans à la premiere
idée de mon clavecin. De fçavant fpéculatif
, il m'a régulierement fallu devenir
artifte de goût , & enfin artiſan de fait , &
comme de métier . Sutor erit fapiens ; c'eft
de moi qu'Horace l'a dit .
Quand j'annonçai cette bagatelle , point
fi bagatelle , dit- on , en 1725 ; ce n'étoit
en effet qu'une idée , & je n'avois nulle
intention de l'exécuter. J'en pris acte dans
le même Journal ( le Mercure ) au fujet
d'un foi-difant Philofophe Gafcon , anonyme
à cela près , qui me fommoit familierement
d'y mettre la main. A quoi je repli.
quai trop fierement peut- être : Monfieur ,
Monfieur , je fuis Geometre , je fuis Philofophe
, & ne fuis luthier , facteur , ou faiseur
G ij
148 MERCURE DE FRANCE:
d'orgues ni de clavecin. Dieu m'en a puni ,
j'ai fait un orgue en quatre jeux de rofeau
de mes mains depuis ce tems- là . Mais en
ce tems-là , je n'étois pas même artifte , &
l'anonyme , que j'ai bien reconnu depuis ,
n'étoit ni un Voltaire , ni un Fontenelle ,
ni un Montefquieu pour m'infpirer.
Je devins artiſte en 1735 , dans mes fix
grandes lettres à l'illuftre Préfident que je
n'ofe fi fouvent nommer ; & tout le monde
convint que l'art du clavecin étoit démontré
en douze dégrés bien tranchés de coloris
, & en douze octaves préciſes de clairebfcur
, faifant en tout 144 nuances ou
demi-teintes , depuis le grand noir jufqu'au
blanc extrême, en parallele exact aux douze
demi- tons chromatiques , & aux douze
octaves de grave aigu , faifant 144 demitons
de fon depuis le plus bas tuyau poffible
de 64 pieds qui râle , jufqu'à celui
de deux ou trois lignes qui glapit.
L'art eft chofe encore trop fine pour
ceux qui n'ont que des yeux pour en juger :
j'eus beau montrer & démontrer tout cela
en nature , fur des papiers colorés , dans
des rubans même & des étoffes faites exprès
, & que tout le monde a vûes avec
empreffement , je puis même dire admirées.
C'étoient bien là les propres cordes , les
propres touches du clavecin , aufquelles il
JUILLET. 1755 : 149
ne manquoit plus que la groffe facture des
ouvriers en titre pour le monter. Point du
tout , il s'éleva une voix qui dit que le
clavecin étoit démontré vrai en théorie , mais
qu'il étoit faux & infaifable en pratique . Et
de ce feul coup de langue le clavecin non
monté fut démonté , tout mon art réduit
à rien , & mes étoffes , rubans & couleurs
au pillage , comme s'il s'agiffoit de
l'élection d'un Roi de Pologne , où le fuffrage
d'un feul eft l'oracle de la multitude.
J'ai toujours dit , toujours éprouvé du
moins que les paroles de l'envie étoient de
foi efficaces : elles intimident , elles décou
ragent , elles tiennent en arrêt un inventeur.
Cela feul d'avoir déclaré le clavecin
infaifable , l'a rendu tel pendant 20 ans ;
car s'il ne m'a fallu que 10 ans pour devenir
artifte , il m'en a fallu deux fois 10 enfuite
pour devenir artifan , en me dégradant toujoursde
l'efprit au goût & du goût au travail
des mains , qui eft pourtant le vrai goût
de néceffité , de bon fens même , au lieu
de tout ce babil de bel - efprit , non faifeur
, mais fimplement difcoureur , qui
dégrade les arts & l'humanité , la raifon
même. Car homo natus ad laborem.
Je reconnois cependant avec plaifir , en
honnête-homme , que fi j'ai perdu à cela
Giij
150 MERCURE DE FRANCE.
du repos & une honnête fatisfaction d'efprit
, le public y a gagné. Par ces prétendues
dégradations , comme de moi - même
je me fuis toujours rapproché du public ,
de fes befoins , de fes plaifirs. C'est bien
lui qui me difoit toujours faites le claveein,
& foyez plutôt maçon ſi c'est votre talent.
Le public entend fur-tout fes intérêts . Le
clavecin lui auroit trop coûté dans fa primeur.
Je n'ai fait que le mûrir", le rendre
pratiquable. En 1725 , on ne l'auroit pas
fait pour 100 , 000 écus par les mains des
ouvriers & artiſtes qui s'offroient aſſez à
moi , mais avec des bouches plus qu'avec
des mains , & avec plus d'appétit que de
fçavoir faire. En 1735 , je n'eftimois plus
la facture du clavecin que 20 , coc écus :
en 45 , 10 , 000 écus ou même 1000 guinées
, difois -je aux Anglois. Il y a 3 ans,
que je le voyois faifable pour 100 louis ,
quelqu'un le mettoit à 2000 écus ; & voilà
qu'aujourd'hui je viens de le faire fans
ouvriers pour 50 écus.
On m'a prié de dire tout cela naïvement
, & je fuis bien aiſe de compter tout
au public pour n'avoir jamais à compter
avec lui. Qu'on s'en prenne à la langue fi
je fais des jeux de mots . Encore eft- il bon
de jouer, à propos de clavecin ; & deformais
on ne me défieroit pas impunément
JUILLET.
1755. ISL
de faire jouer tout ce que les hommes traitent
de plus férieux dans leurs prétendues
affaires qui ne font que jeu , difent les
plus experts même.
En tout cas , je ne furfais point mon
ouvrage , & j'aggrandis la carriere des arts
en écartant les artiftes , les ouvriers , les
mains , & tout ce qui n'eft que bouche &
appétit au fervice du public : car les bouches
mangent les arts , on ne fçauroit trop
le répéter. Plus on m'a difputé la poffibi
lité du clavecin , plus j'ai pris à tâche d'en
conftater la facilité & d'en fimplifier la
pratique. Et puifque toutes mes démonftrations
ne m'ont fervi de rien , me voilà
de démonftrateur devenu monftrateur , ou
montreur de curiofité , de rareté , de fingularité
, puifque ce mot plaît tant à la
pluralité de deux ou trois beaux efprits.
Je veux bien en convenir ; la chofe eft
finguliere , rare & curieufe , de colorer le
fon , de faire fonner la couleur , de rendre
l'aveugle juge des couleurs par l'oreille , &
le fourd juge du fon par l'oeil . Autrefois je
m'en défendois comme d'un beau meutre :
aujourd'hui je me livre à tout le paradoxe
de mon entrepriſe depuis que j'en ai fait
un jeu . Or je n'avois promis qu'un jeu .
Et en bonne- foi , mon cher ami , vous le
fçavez , vous le voyez , vous en avez vû
G iiij
152 MERCURE DE FRANCE.
isz
tous les progrès nuancés ; n'eft - ce pas un
jeu de trouver même fi difficile , fi impoffible
, en tirant un cordon , une targette ;
en baiffant une touche d'ouvrir une foupape
de lumiere , lorfqu'on ouvre une foupape
de fon , & de faire voir bleu , lorfqu'on
entend ut , rouge en entendant ſol ;
de faire voir du clair , lorfqu'on entend
de l'aigu , du fombre , en entendant du
grave ?
Du refte , il n'y a que du bien dans mon
projet , & quand je ne réuffirois pas à aggrandir
la carriere des arts , je n'ôte rien à
fa grandeur , & perfonne n'a droit de la
refferrer , de la borner plus qu'elle n'eft
jufqu'ici bornée & refferrée. Ce n'eft pas
moi qui ai le premier affirmé l'harmonie
des couleurs , de la peinture , de l'architecture
. Je n'ai fait que les démontrer &
les montrer. Avant moi Pline , les Grecs
Felibien même , en avoient beaucoup difcouru
par instinct , par fentiment , en gens
d'efprit , en experts . Mais voilà peut - être
comme on aime les chofes dans le nuage ,
dans le myftere , dans ce fameux je ne fçais
quoi dont les littérateurs font tant d'éloges.
›
On a voulu voir & revoir mes couleurs ,
& je crois que je ne les ai que trop montrées
, & que je n'y ai été que trop d'abord
JUILLET. 17550 153
·
en mal habile artifte , en mauffade ouvrier.
Elles ont ébloui , fatigué , offufqué la vûe ,
les yeux. M. de Voltaire le difoit , le prédifoit
, le préfentoit ainfi il y a 20 ans. Ne
montrons donc point tant , difcourons en
fimples littérateurs , en poëtes même . Horace
, le poëte du goût , définit l'harmonie
une unité , une fimplicité : Denique fit
quod vis fimplex dum taxat & unum. Ailleurs
il la définit l'ordre , la régularité : Ordinis
hac virtus erit & verus. Les peintres la
font confifter dans l'entente des couleurs
dans l'unité du deffein , dans le beau toutenfemble.
Tout cela ne vient il pas au fimple accord
des parties confonantes des muficiens,
vrais juges en cette matiere ? Et puis la
vraie étymologie du mot harmonie décide
de tout. Apta commiſſura , junctura , difent
les Grecs , que je traduirois même plus littéralement
, ce me femble , par apta unitas ,
comme Horace , fimplex unitas ; car il y a
du monas dans harmonie. En un mot , variété
& unité , variété de parties , unité de
tout , font l'harmonie en tout genre felon
tout le monde . Eft - ce que les couleurs
manquent de variété en elles- mêmes ? Il y
en a autant que de fons . Eft- ce que la nature
, eft-ce que l'art n'en font pas tous
les jours des grouppes , des contraftes ,
Gv
154 MERCURE DE FRANCE.
des affortimens , des accords charmans ?
Mais c'eft l'architecture , calomniée à
mon occafion , que je me reprocherois de
laiffer retomber dans une barbarie pis qué
gothique , en l'abandonnant à l'enharmonie
où on l'a réduit. Quoi ! un grand
fuperbe & majestueux édifice , une bafili
que telle que S. Pierre de Rome , Notre
Dame de Paris , & mille autres magnifiques
temples du Seigneur. Un palais de
Roi , le Louvre , le Luxembourg , le Vatitan
même , & des millions de palais &
d'hôtels n'ont donc point d'harmonie
d'union de parties , de régularité , d'ordre
d'accord , de beau tout- enfemble , capable
d'impofer à l'oeil , de charmer l'efprit ?
›
Je vois , j'entends , je fens dequoi il s'a
git. Nos adverfaires fe trompent en habiles
gens. Ils me battent de mes armes : ils me
prennent en géometre, lorfque je leur écha
pe en artiſte , & me dérobe à leurs yeux fçavans
en artifan. Odi profanum vulgus , me
difent- ils noblement. Il y a long-tems que
j'ai obfervé que la géométrie eft une fcience
fublime , mais fiere , guindée & abftraite
, qui n'éclaire que la plus haute
région de l'efprit , dédaignant de rayoner
fur des mains. Auffi m'en fuis-je toujours
préparé l'échapatoire , fi ce terme eft permis
à un artifan , & vous ai répété vingt fois
JUILLET. 1755 155
mon cher Monfieur , que l'efprit géométrique
valoit mieux dans les arts que la géométrie
même & en perfonne.
La géométrie , qu'il me foit permis de
le redire , eft le corps fec , le fquelete décharné
de tous les objets fenfibles , réduits
non à leurs linéamens propres , comme le
deffein , mais à leurs dimenfions vagues ,
longueur , largeur , profondeur , lignes
furfaces & points extrêmes , figures marginales
, coupes & profils. Les arts net
manient point toutes ces impalpabilités là ,
vrais fpectres , vains fantômes dans l'uſage
ordinaire de la vie.
Nommément l'harmonie , les anciens
l'ont tout-à- fait alembiquée & rendue immaniable
, en la remontant aux proportions
géométriques , compliquées avec les
proportions arithmétiques , complication
qui acheve d'en débouter les arts . Or on la
voit dans ces différences de nombres combinées
avec leurs rapports : car qui dit
différence , dit de l'arithmétique ; & qui
dit rapport , dit du géométrique. Et tout
` eft dit.
Parce qu'on n'a pû ou fçû retrouver
l'harmonie des muficiens même , & à plus
forte raifon des peintres & des architectes ,
dans cette proportion foi-difant harmonique
, on a conclu néant d'harmonie pour
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
ces derniers arts , comme fi les mefures ;
par exemple , d'une colonne , de fon renflement
, de fa bafe , de fon piédeftal , focle
, couronnement , corniche , volute , architrave
, & d'un fimple fefton même ,
n'étoient pas chofes déterminées par des
nombres précis dans les fimples devis d'un
architecte comme fi la détermination du
module ne fondoit pas tous les rapports
des parties d'un ornement , d'un bâtiment
même tout entier. Or qui dit nombre ,
rapports quelconques , modules & détermination
, dit évidemment harmonie ; harmonie
même ici pour les yeux , n'y manquant
que le jeu pour en faire un clavecin .
Le feul plaifir de l'oeil ou de tout autre
de nos fens , ne peut- être qu'un plaifir
d'harmonie : car tel qui m'avoue que le
jeu de mon clavecin fait ou fera plaifir à
voir , fe croit un habile homme à me difputer
que ce plaifir foit un plaifir d'harmonie
, comme s'il pouvoit y en avoir
d'autre. On ne chicane pas les plaifirs , &
l'on feroit mieux de fe rendre acceffible à
celui- ci , que de me forcer à le tout analyfer
. La plupart de nos plaifirs analyſés
ne font plus des plaifirs : ils font faits pour
être fentis & non pour être connus . Con◄
noître eft un plaifir d'efprit , la plûpart ne
s'en foucient gueres. Dès que nos plaifirs
JUILLET. 1755. 157
font le réfultat de plufieurs fentimens caufés
par une fucceffion , ou une diverfité
d'objets , de mouvemens & d'opérations ;
il eft hors de doute que ce réſultat doit
être un & fimple , naiffant du concert &
de l'accord de toutes les parties , objets ,
mouvemens & fentimens qui le compofent.
Pour moi , je ne conçois que l'enfer ubi
nullus ordo , fed fempiternus horror inhabitat ,
& j'aime à penfer que le paradis eſt tout
harmonie .
C'eft tout franc la bonne & belle littérature
, & le bon goût même de toutes
chofes qui me paroiffent de tous les arts
les plus tombés , par un bel efprit foidifant
de philofophie bien plus que de
géométrie. Sans géométrie même ni arithmétique
, il ne m'a fallu qu'un peu de
goût de la belle nature , pour trouver que
le bleu mene au verd par le celadon , le
verd au jaune par l'olive , le jaune au
rouge par l'aurore & l'orangé , le rouge
aux violets par les cramoifis ; les violets.
nous ramenant au bleu pour recommencer
une nouuelle octave nuancée de coloris , à
l'aide du clair- obſcur , dont voici les dégrés.
Le noir ténébreux mene à l'obfcur , l'obfcur
au fombre , le fombre au brun , le
brun au foncé , le foncé au férieux , le
158 MERCURE DE FRANCE.
férieux au majeftuenx , le majestueux au
noble , le noble au beau , le beau au gracieux
, le gracieux au joli , au gai , le gai
au clair , le clair au blanc , le blanc au
lumineux éblouiffant qui ne fe laiffe point
voir , mais par qui tout eft vû . Sont-ce là
des termes mais on en a vû les échantillons
, il y a zo ans , & tous les jours ces
termes nous fervent à caractérifer les couleurs.
Eft-ce ma faute s'il y a des efprits ,
des yeux même pour qui les termes ne
font que des termes , des mots , verba &
voces.
J'aurois pû me fervir des mots un peu
plus techniques de gris noir , gris brun ,
gris d'ardoife , gris de fouris , &c . J'ai
mieux aimé me fervir des termes qui réveillent
des fentimens . Les anciens difoient
lés couleurs , c'eft le clair-obfcur qui eft unt
mêlange d'ombre & de lumiere. Je fuis
avec beaucoup de confidération , mon cher
Monfieur , & c.
L. CASTEL.
DU PERE CASTEL ,
A M. Rondet , Mathématicien , furfa Réponſe
au P. L. J. au fujet du Clavecin
des couleurs.
pour
Ous vous honorez , Monfieur , en
m'honorant. J'aime fur -tout la décence
: je vous fçais gré d'avoir preffenti l'embarras
où j'allois être d'entrer en lice avec un
adverfaire dans lequel je devois beaucoup
me refpecter moi- même. Je ne vous con-
Hoiffois pas malin. Vous aimez à prolonger
votte triomphe , & vous gardez le plus beau
le dernier. Pour toute apologie vous
pouviez dire comme Scipion accufe devant
le peuple : Meffieurs , allons au Capitole
remercier les Dieux de ce qu'à pareil jour
Numance ou Carthage ont été foudroyées.
Car duofulmina Belli , Scipiadas , dit Virgile
) . Meffieurs , pouviez - vous dire , remercions
Dieu de ce que le clavecin a joué
avec l'applaudiffement de 200 perfonnes
le premier de l'an 1755 , pour les étrennes
du public . Il avoit bien joué devant cinquante
perfonnes , qui battirent des mains
àquatre reprifes , le 21 de Décembre 1754,
le
JUILLET . 1755. 145
le jour de faint Thomas , Apôtre , qui en
eft le Patron. Chaque art , chaque métier
a le fien.
J'aime les arts , vous le fçavez mon
cher Monfieur , je les aime dans le vrai ,
en géometre , en homme même , & avec
une forte de paffion ; je les chéris en citoyen
, ne connoiffant d'autre reffource
momentanée aux befoins renaiffans de
l'humanité . Par le ſentiment , j'ofe dire ,
plus que par la fenfation : Humani à me
nil alienum puto. Je fuis vivement affecté
des befoins de mon prochain , & je ne
m'en connois d'autre bien preffant que
celui d'y pourvoir en commun , felon la
mefure de mes petits talens , dont toute la
fingularité , ce me femble , n'eft que d'être.
en commun & fort gratuitement au fervice
du public , felon le devoir de mon état &
l'efprit de ma vocation.
Plein de cet amour affez pur pour les
arts , je gémis donc de les voir tomber par
une ambition de ſtyle & de bel-efprit qui
ne remplace point la noble émulation ni
le vrai goût du travail , caractériſé par ce
beau vers de Virgile que j'inculque à tous
venans :
Difce puer virtutem ex me , verumque laborem ;
C'eſt ce verus labor qui n'eft point affez
G
146 MERCURE DE FRANCE .
connu. J'en gémirois bien davantage fi je
pouvois me croire auteur de cette décadence
des arts. Peut- être les montai -je trop
haut , les mets-je à trop haut prix ? En
doublant la mufique , je n'ôte rien à la
mufique vulgaire , que j'ai même un peu
perfectionnée , peut- être il y a 30 ans ,
avant & depuis mon clavecin .
·
Point d'éloge en effet auquel j'aie été
plus fenfible , qu'à celui du brillant M. de
Voltaire , qui dit que j'aggrandis la carriere
des arts , de la nature des plaifirs,
Plaiſirs honnêtes , plaifirs même d'efprit ,
tels que la mufique , la peinture , les couleurs
, les belles nuances de toutes choſes.
En faveur de cet éloge , je lui en paffai un
autre moins brillant , où il dit du clavecin
il y a travaillé de fes mains. Il le dit en
grand poete ( vates ) par une forte d'infpiration
qui a droit d'infpirer ce travail .
Entre têtes , je ne dis rien des coeurs ,
l'enthoufiafme eft contagieux , fur- tour
lorfqu'il eft à l'uniffon de deux autres têtes,
telles qu'un Montefquieu & un Fontenelfe
, dont le premier en réponſe à bien des
chofes , m'écrivoit , il y a un an , faites le
clavecin , & tout ira ; & le dernier m'envoya
dire , il y a neuf mois , qu'il ne vouloit
pas mourir fans voir le clavecin : ce
qui auroit dû peut- être m'empêcher de le
JUILLET. 1755. 147
faire fi vîte , fi j'étois fuperftitieux avec
gens peu fufpects fur l'article , mais dont la
miféricorde divine peut couronner la vie
de bel-efprit d'une fin folidement religieufe
& chrétienne , comme on vient de
le voir dans un événement qui m'affligeroit
trop , fans la bonne part que Dieu a
bien voulu me donner dans cette vraie
confolation .
Bien des découvertes fe perdent avec
leurs auteurs , immortels en paroles &
mortels en réalité . Voici de quoi le public
doit remercier Dieu avec moi , c'est qu'il
m'ait laiffé furvivre 30 ans à la premiere
idée de mon clavecin. De fçavant fpéculatif
, il m'a régulierement fallu devenir
artifte de goût , & enfin artiſan de fait , &
comme de métier . Sutor erit fapiens ; c'eft
de moi qu'Horace l'a dit .
Quand j'annonçai cette bagatelle , point
fi bagatelle , dit- on , en 1725 ; ce n'étoit
en effet qu'une idée , & je n'avois nulle
intention de l'exécuter. J'en pris acte dans
le même Journal ( le Mercure ) au fujet
d'un foi-difant Philofophe Gafcon , anonyme
à cela près , qui me fommoit familierement
d'y mettre la main. A quoi je repli.
quai trop fierement peut- être : Monfieur ,
Monfieur , je fuis Geometre , je fuis Philofophe
, & ne fuis luthier , facteur , ou faiseur
G ij
148 MERCURE DE FRANCE:
d'orgues ni de clavecin. Dieu m'en a puni ,
j'ai fait un orgue en quatre jeux de rofeau
de mes mains depuis ce tems- là . Mais en
ce tems-là , je n'étois pas même artifte , &
l'anonyme , que j'ai bien reconnu depuis ,
n'étoit ni un Voltaire , ni un Fontenelle ,
ni un Montefquieu pour m'infpirer.
Je devins artiſte en 1735 , dans mes fix
grandes lettres à l'illuftre Préfident que je
n'ofe fi fouvent nommer ; & tout le monde
convint que l'art du clavecin étoit démontré
en douze dégrés bien tranchés de coloris
, & en douze octaves préciſes de clairebfcur
, faifant en tout 144 nuances ou
demi-teintes , depuis le grand noir jufqu'au
blanc extrême, en parallele exact aux douze
demi- tons chromatiques , & aux douze
octaves de grave aigu , faifant 144 demitons
de fon depuis le plus bas tuyau poffible
de 64 pieds qui râle , jufqu'à celui
de deux ou trois lignes qui glapit.
L'art eft chofe encore trop fine pour
ceux qui n'ont que des yeux pour en juger :
j'eus beau montrer & démontrer tout cela
en nature , fur des papiers colorés , dans
des rubans même & des étoffes faites exprès
, & que tout le monde a vûes avec
empreffement , je puis même dire admirées.
C'étoient bien là les propres cordes , les
propres touches du clavecin , aufquelles il
JUILLET. 1755 : 149
ne manquoit plus que la groffe facture des
ouvriers en titre pour le monter. Point du
tout , il s'éleva une voix qui dit que le
clavecin étoit démontré vrai en théorie , mais
qu'il étoit faux & infaifable en pratique . Et
de ce feul coup de langue le clavecin non
monté fut démonté , tout mon art réduit
à rien , & mes étoffes , rubans & couleurs
au pillage , comme s'il s'agiffoit de
l'élection d'un Roi de Pologne , où le fuffrage
d'un feul eft l'oracle de la multitude.
J'ai toujours dit , toujours éprouvé du
moins que les paroles de l'envie étoient de
foi efficaces : elles intimident , elles décou
ragent , elles tiennent en arrêt un inventeur.
Cela feul d'avoir déclaré le clavecin
infaifable , l'a rendu tel pendant 20 ans ;
car s'il ne m'a fallu que 10 ans pour devenir
artifte , il m'en a fallu deux fois 10 enfuite
pour devenir artifan , en me dégradant toujoursde
l'efprit au goût & du goût au travail
des mains , qui eft pourtant le vrai goût
de néceffité , de bon fens même , au lieu
de tout ce babil de bel - efprit , non faifeur
, mais fimplement difcoureur , qui
dégrade les arts & l'humanité , la raifon
même. Car homo natus ad laborem.
Je reconnois cependant avec plaifir , en
honnête-homme , que fi j'ai perdu à cela
Giij
150 MERCURE DE FRANCE.
du repos & une honnête fatisfaction d'efprit
, le public y a gagné. Par ces prétendues
dégradations , comme de moi - même
je me fuis toujours rapproché du public ,
de fes befoins , de fes plaifirs. C'est bien
lui qui me difoit toujours faites le claveein,
& foyez plutôt maçon ſi c'est votre talent.
Le public entend fur-tout fes intérêts . Le
clavecin lui auroit trop coûté dans fa primeur.
Je n'ai fait que le mûrir", le rendre
pratiquable. En 1725 , on ne l'auroit pas
fait pour 100 , 000 écus par les mains des
ouvriers & artiſtes qui s'offroient aſſez à
moi , mais avec des bouches plus qu'avec
des mains , & avec plus d'appétit que de
fçavoir faire. En 1735 , je n'eftimois plus
la facture du clavecin que 20 , coc écus :
en 45 , 10 , 000 écus ou même 1000 guinées
, difois -je aux Anglois. Il y a 3 ans,
que je le voyois faifable pour 100 louis ,
quelqu'un le mettoit à 2000 écus ; & voilà
qu'aujourd'hui je viens de le faire fans
ouvriers pour 50 écus.
On m'a prié de dire tout cela naïvement
, & je fuis bien aiſe de compter tout
au public pour n'avoir jamais à compter
avec lui. Qu'on s'en prenne à la langue fi
je fais des jeux de mots . Encore eft- il bon
de jouer, à propos de clavecin ; & deformais
on ne me défieroit pas impunément
JUILLET.
1755. ISL
de faire jouer tout ce que les hommes traitent
de plus férieux dans leurs prétendues
affaires qui ne font que jeu , difent les
plus experts même.
En tout cas , je ne furfais point mon
ouvrage , & j'aggrandis la carriere des arts
en écartant les artiftes , les ouvriers , les
mains , & tout ce qui n'eft que bouche &
appétit au fervice du public : car les bouches
mangent les arts , on ne fçauroit trop
le répéter. Plus on m'a difputé la poffibi
lité du clavecin , plus j'ai pris à tâche d'en
conftater la facilité & d'en fimplifier la
pratique. Et puifque toutes mes démonftrations
ne m'ont fervi de rien , me voilà
de démonftrateur devenu monftrateur , ou
montreur de curiofité , de rareté , de fingularité
, puifque ce mot plaît tant à la
pluralité de deux ou trois beaux efprits.
Je veux bien en convenir ; la chofe eft
finguliere , rare & curieufe , de colorer le
fon , de faire fonner la couleur , de rendre
l'aveugle juge des couleurs par l'oreille , &
le fourd juge du fon par l'oeil . Autrefois je
m'en défendois comme d'un beau meutre :
aujourd'hui je me livre à tout le paradoxe
de mon entrepriſe depuis que j'en ai fait
un jeu . Or je n'avois promis qu'un jeu .
Et en bonne- foi , mon cher ami , vous le
fçavez , vous le voyez , vous en avez vû
G iiij
152 MERCURE DE FRANCE.
isz
tous les progrès nuancés ; n'eft - ce pas un
jeu de trouver même fi difficile , fi impoffible
, en tirant un cordon , une targette ;
en baiffant une touche d'ouvrir une foupape
de lumiere , lorfqu'on ouvre une foupape
de fon , & de faire voir bleu , lorfqu'on
entend ut , rouge en entendant ſol ;
de faire voir du clair , lorfqu'on entend
de l'aigu , du fombre , en entendant du
grave ?
Du refte , il n'y a que du bien dans mon
projet , & quand je ne réuffirois pas à aggrandir
la carriere des arts , je n'ôte rien à
fa grandeur , & perfonne n'a droit de la
refferrer , de la borner plus qu'elle n'eft
jufqu'ici bornée & refferrée. Ce n'eft pas
moi qui ai le premier affirmé l'harmonie
des couleurs , de la peinture , de l'architecture
. Je n'ai fait que les démontrer &
les montrer. Avant moi Pline , les Grecs
Felibien même , en avoient beaucoup difcouru
par instinct , par fentiment , en gens
d'efprit , en experts . Mais voilà peut - être
comme on aime les chofes dans le nuage ,
dans le myftere , dans ce fameux je ne fçais
quoi dont les littérateurs font tant d'éloges.
›
On a voulu voir & revoir mes couleurs ,
& je crois que je ne les ai que trop montrées
, & que je n'y ai été que trop d'abord
JUILLET. 17550 153
·
en mal habile artifte , en mauffade ouvrier.
Elles ont ébloui , fatigué , offufqué la vûe ,
les yeux. M. de Voltaire le difoit , le prédifoit
, le préfentoit ainfi il y a 20 ans. Ne
montrons donc point tant , difcourons en
fimples littérateurs , en poëtes même . Horace
, le poëte du goût , définit l'harmonie
une unité , une fimplicité : Denique fit
quod vis fimplex dum taxat & unum. Ailleurs
il la définit l'ordre , la régularité : Ordinis
hac virtus erit & verus. Les peintres la
font confifter dans l'entente des couleurs
dans l'unité du deffein , dans le beau toutenfemble.
Tout cela ne vient il pas au fimple accord
des parties confonantes des muficiens,
vrais juges en cette matiere ? Et puis la
vraie étymologie du mot harmonie décide
de tout. Apta commiſſura , junctura , difent
les Grecs , que je traduirois même plus littéralement
, ce me femble , par apta unitas ,
comme Horace , fimplex unitas ; car il y a
du monas dans harmonie. En un mot , variété
& unité , variété de parties , unité de
tout , font l'harmonie en tout genre felon
tout le monde . Eft - ce que les couleurs
manquent de variété en elles- mêmes ? Il y
en a autant que de fons . Eft- ce que la nature
, eft-ce que l'art n'en font pas tous
les jours des grouppes , des contraftes ,
Gv
154 MERCURE DE FRANCE.
des affortimens , des accords charmans ?
Mais c'eft l'architecture , calomniée à
mon occafion , que je me reprocherois de
laiffer retomber dans une barbarie pis qué
gothique , en l'abandonnant à l'enharmonie
où on l'a réduit. Quoi ! un grand
fuperbe & majestueux édifice , une bafili
que telle que S. Pierre de Rome , Notre
Dame de Paris , & mille autres magnifiques
temples du Seigneur. Un palais de
Roi , le Louvre , le Luxembourg , le Vatitan
même , & des millions de palais &
d'hôtels n'ont donc point d'harmonie
d'union de parties , de régularité , d'ordre
d'accord , de beau tout- enfemble , capable
d'impofer à l'oeil , de charmer l'efprit ?
›
Je vois , j'entends , je fens dequoi il s'a
git. Nos adverfaires fe trompent en habiles
gens. Ils me battent de mes armes : ils me
prennent en géometre, lorfque je leur écha
pe en artiſte , & me dérobe à leurs yeux fçavans
en artifan. Odi profanum vulgus , me
difent- ils noblement. Il y a long-tems que
j'ai obfervé que la géométrie eft une fcience
fublime , mais fiere , guindée & abftraite
, qui n'éclaire que la plus haute
région de l'efprit , dédaignant de rayoner
fur des mains. Auffi m'en fuis-je toujours
préparé l'échapatoire , fi ce terme eft permis
à un artifan , & vous ai répété vingt fois
JUILLET. 1755 155
mon cher Monfieur , que l'efprit géométrique
valoit mieux dans les arts que la géométrie
même & en perfonne.
La géométrie , qu'il me foit permis de
le redire , eft le corps fec , le fquelete décharné
de tous les objets fenfibles , réduits
non à leurs linéamens propres , comme le
deffein , mais à leurs dimenfions vagues ,
longueur , largeur , profondeur , lignes
furfaces & points extrêmes , figures marginales
, coupes & profils. Les arts net
manient point toutes ces impalpabilités là ,
vrais fpectres , vains fantômes dans l'uſage
ordinaire de la vie.
Nommément l'harmonie , les anciens
l'ont tout-à- fait alembiquée & rendue immaniable
, en la remontant aux proportions
géométriques , compliquées avec les
proportions arithmétiques , complication
qui acheve d'en débouter les arts . Or on la
voit dans ces différences de nombres combinées
avec leurs rapports : car qui dit
différence , dit de l'arithmétique ; & qui
dit rapport , dit du géométrique. Et tout
` eft dit.
Parce qu'on n'a pû ou fçû retrouver
l'harmonie des muficiens même , & à plus
forte raifon des peintres & des architectes ,
dans cette proportion foi-difant harmonique
, on a conclu néant d'harmonie pour
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
ces derniers arts , comme fi les mefures ;
par exemple , d'une colonne , de fon renflement
, de fa bafe , de fon piédeftal , focle
, couronnement , corniche , volute , architrave
, & d'un fimple fefton même ,
n'étoient pas chofes déterminées par des
nombres précis dans les fimples devis d'un
architecte comme fi la détermination du
module ne fondoit pas tous les rapports
des parties d'un ornement , d'un bâtiment
même tout entier. Or qui dit nombre ,
rapports quelconques , modules & détermination
, dit évidemment harmonie ; harmonie
même ici pour les yeux , n'y manquant
que le jeu pour en faire un clavecin .
Le feul plaifir de l'oeil ou de tout autre
de nos fens , ne peut- être qu'un plaifir
d'harmonie : car tel qui m'avoue que le
jeu de mon clavecin fait ou fera plaifir à
voir , fe croit un habile homme à me difputer
que ce plaifir foit un plaifir d'harmonie
, comme s'il pouvoit y en avoir
d'autre. On ne chicane pas les plaifirs , &
l'on feroit mieux de fe rendre acceffible à
celui- ci , que de me forcer à le tout analyfer
. La plupart de nos plaifirs analyſés
ne font plus des plaifirs : ils font faits pour
être fentis & non pour être connus . Con◄
noître eft un plaifir d'efprit , la plûpart ne
s'en foucient gueres. Dès que nos plaifirs
JUILLET. 1755. 157
font le réfultat de plufieurs fentimens caufés
par une fucceffion , ou une diverfité
d'objets , de mouvemens & d'opérations ;
il eft hors de doute que ce réſultat doit
être un & fimple , naiffant du concert &
de l'accord de toutes les parties , objets ,
mouvemens & fentimens qui le compofent.
Pour moi , je ne conçois que l'enfer ubi
nullus ordo , fed fempiternus horror inhabitat ,
& j'aime à penfer que le paradis eſt tout
harmonie .
C'eft tout franc la bonne & belle littérature
, & le bon goût même de toutes
chofes qui me paroiffent de tous les arts
les plus tombés , par un bel efprit foidifant
de philofophie bien plus que de
géométrie. Sans géométrie même ni arithmétique
, il ne m'a fallu qu'un peu de
goût de la belle nature , pour trouver que
le bleu mene au verd par le celadon , le
verd au jaune par l'olive , le jaune au
rouge par l'aurore & l'orangé , le rouge
aux violets par les cramoifis ; les violets.
nous ramenant au bleu pour recommencer
une nouuelle octave nuancée de coloris , à
l'aide du clair- obſcur , dont voici les dégrés.
Le noir ténébreux mene à l'obfcur , l'obfcur
au fombre , le fombre au brun , le
brun au foncé , le foncé au férieux , le
158 MERCURE DE FRANCE.
férieux au majeftuenx , le majestueux au
noble , le noble au beau , le beau au gracieux
, le gracieux au joli , au gai , le gai
au clair , le clair au blanc , le blanc au
lumineux éblouiffant qui ne fe laiffe point
voir , mais par qui tout eft vû . Sont-ce là
des termes mais on en a vû les échantillons
, il y a zo ans , & tous les jours ces
termes nous fervent à caractérifer les couleurs.
Eft-ce ma faute s'il y a des efprits ,
des yeux même pour qui les termes ne
font que des termes , des mots , verba &
voces.
J'aurois pû me fervir des mots un peu
plus techniques de gris noir , gris brun ,
gris d'ardoife , gris de fouris , &c . J'ai
mieux aimé me fervir des termes qui réveillent
des fentimens . Les anciens difoient
lés couleurs , c'eft le clair-obfcur qui eft unt
mêlange d'ombre & de lumiere. Je fuis
avec beaucoup de confidération , mon cher
Monfieur , & c.
L. CASTEL.
Fermer
Résumé : LETTRE DU PERE CASTEL, A M. Rondet, Mathématicien, sur sa Réponse au P. L. J. au sujet du Clavecin des couleurs.
Le Père Castel répond à M. Rondet concernant une critique de son clavecin des couleurs. Il exprime sa gratitude pour l'éviterment d'un débat direct et se réjouit du succès public de son invention, acclamée par 200 personnes le 1er janvier 1755 et par 50 personnes le 21 décembre 1754. Castel souligne son amour pour les arts et son désir de les servir gratuitement pour le bien public. Il déplore la décadence des arts due à une ambition de style et de bel-esprit, préférant la véritable émulation et le travail honnête. Il mentionne les éloges de Voltaire et d'autres personnalités comme Montesquieu et Fontenelle, qui ont soutenu son projet. Castel raconte l'histoire de son clavecin, annoncé en 1725 mais réalisé seulement en 1755 après des années de développement et de critiques. Il insiste sur la simplicité et la praticabilité de son invention, qui a été rendue accessible au public malgré les obstacles. Il conclut en affirmant que son projet apporte du bien et ne nuit en rien à la grandeur des arts. Le texte discute également de la relation entre la géométrie et les arts, soulignant que la géométrie est une science sublime mais abstraite, dédaignant les aspects pratiques. L'auteur préfère l'esprit géométrique dans les arts plutôt que la géométrie elle-même. Il critique l'approche des anciens qui ont compliqué l'harmonie en la liant aux proportions géométriques et arithmétiques, rendant ainsi les arts inaccessibles. L'auteur affirme que l'harmonie est essentielle à tous les plaisirs sensoriels, y compris la vision. Il explique que les plaisirs résultent de la combinaison de divers sentiments et objets, créant une expérience harmonieuse. Il compare l'enfer à l'absence d'ordre et le paradis à l'harmonie. Le texte se termine par une réflexion sur les couleurs et leur transition, illustrant comment les nuances peuvent être décrites et perçues. L'auteur utilise des termes évocateurs pour décrire les dégradés de couleurs, préférant des mots qui éveillent des sentiments plutôt que des termes techniques. Il conclut en exprimant son admiration pour la beauté naturelle et l'harmonie dans les arts.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 87
LOGOGRYPHE.
Début :
Quoique d'un naturel assez dur & stupide, [...]
Mots clefs :
Clavecin
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texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGO GRYPHE.
Quoique d'un naturel affez dur & ſtupide ,
Plus d'une jeune Iris fçait me toucher ſouvent.
Sans raifon je réfonne , & mon premier talent
Eft de donner le ton & de fervir de guide
Aux fujets d'une des neufs foeurs.
Que l'on m'analyſe d'ailleurs ,
J'offre l'heure la plus hardie :
Je renferme en mon ſein un utile animal ;
Ce que par fois à ſon rival
Ote un Amant par jalousie :
Une Ville de Normandie ;
Une autre de Piedmont; un endroit fombre & bas,
'Avec ce qu'on y fert , dont fouvent les appas
Balancent ceux d'Iſmene : un fameux hérétique ;
Une liqueur très - peu bachique :
Ce que fouvent la beauté rend ;
Ce qu'au mouton chaque an l'on prend :
Enfin , Lecteur , ce que Fillette
Veut être à ce qu'elle aime bien :
Ce que n'eft guere une coquette ,
Quoique ce foit pour plaire un affez für moyen
Quoique d'un naturel affez dur & ſtupide ,
Plus d'une jeune Iris fçait me toucher ſouvent.
Sans raifon je réfonne , & mon premier talent
Eft de donner le ton & de fervir de guide
Aux fujets d'une des neufs foeurs.
Que l'on m'analyſe d'ailleurs ,
J'offre l'heure la plus hardie :
Je renferme en mon ſein un utile animal ;
Ce que par fois à ſon rival
Ote un Amant par jalousie :
Une Ville de Normandie ;
Une autre de Piedmont; un endroit fombre & bas,
'Avec ce qu'on y fert , dont fouvent les appas
Balancent ceux d'Iſmene : un fameux hérétique ;
Une liqueur très - peu bachique :
Ce que fouvent la beauté rend ;
Ce qu'au mouton chaque an l'on prend :
Enfin , Lecteur , ce que Fillette
Veut être à ce qu'elle aime bien :
Ce que n'eft guere une coquette ,
Quoique ce foit pour plaire un affez für moyen
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9
p. 217-229
CATALOGUE D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre. Corelli.
Début :
Livre premier, Sonates à premier & second dessus, flûtes & basses, [...]
Mots clefs :
Sonates, Flûte, Basse, Clavecin, Violon, Concert, Haute-contre, Ballet, Hautbois, Trompette, Opéra, Symphonie, Flûte traversière, Menuet, Motet, Cantates, Livres de musique, Cabinet, Vente
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre. Corelli.
CATALOGUE
D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre,
Corelli.
LIVRE premier , Sonates à premier & fecond
deffus , flûtes & baffes ,
3 cahiers in-fol.
Livre 2 , Sonates à deux flûtes & baffes , 3 in-fol
Livre 3 , Sonates à deux flûtes & baffes , 3 in-fol
Livre 6 , de même ,
Livre premier, fuite à un claveffin , un violon &
baffe
4 in-fol
3 in-fol
K
218 MERCURE DE FRANCE:
Livre 2 , de même`, 3 cahiers in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Opera 3 , de même ,
Opera 4 , de même ,
Operas , id. à un violon & baffe , avec les agrémens
,
Le même à parties féparées ,
4 in-fol.
4 in-fol.
4 in-fol.
in-fol.
3 in-fol.
7 in-fol.
Opera 6 , Concerts à quatre violons , une hautecontre
& deux baffes ,
Ouvrages pofthumes à deux violons & baffe , 3
in-fol.
Et autres Auteurs , Sonates à un violon & baffe
in-fol.
Et autres Auteurs , fix Sonates à 4,
7 in-4°.
Rogs paisible . Corelli,
Huit Sonates à deux flûtes ,
Albinoni.
& 6 parties ,
2 in-4°.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Concert à deux violons h, c. taille &
baffe , 7 in -fol.
Opera 3 , Ballets à deux violons & baffe , 4 in-fol,
Sonates à un violon & baffe , grand
Opera 4 ,
in-4°.
Opera 5 , Concert à deux violons , h. c. taille &
baffe ,
7'in-fol.
h . c. & baffe ,
Sonates à un violon & baffe
Opera 6 , Sonates à un violon & baffe ,
Opera 7 , Concert à deux violons , haut- bois ,
Albinoni Tibaldi.
in-fol.
7 in-fol.
in-fel.
1
MARS. 1757. 219
Vivaldi.
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſes ,
4 cahiers in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Concerts à quatre violons , haute-contre
Opera 3
& baffe
Opera 4,
bale ,
8 in-fol.
id. à trois violons , haute- contre &
6 in-fol.
Opera 5 , Sonates à un & deux violons & baffe
Opera 6 , Concerts à trois violons , haute- contre
2 in-fol,
& baffe ,
Opera 7 , de même ,
Bitti , Vivaldi & Torelli.
6 in-fol.
6 in-fol.
Concerts à cinq , fix , fept inftrumens , dont un
pour la trompette ou le haut-bois.
Veracini , Vivaldi , Alberti , Salvini , Torelli:
Concerts à trois violons , haute-contre & baffe ,
6 in-fol.
Moffi.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe
grand ,
in-4®.
Opera 2 , Concerts à trois & cinq Inftrumens ,
6 in-fol.
Opera 3 , id. à quatre violons , haute- contre &
baffe ,
Moffi, Valentini & Vivaldi.
Concerts à cinq , à fix Inftrumens ,
Valentine.
7 in-fol.
7 in fot.
Opera prima , Symphonies à deux violons & baffe,
4 in-fol.
Opera 2 , Bifarreries , id .
Opera 3 , Fantaisies ; id.
4 in-fol.
4 in-fol.
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
Opera 4 , Idées à un violon & baffe , cab. in-fol.
Opera 5 , Sonates à deux violons , ou quatre hautescontre
& deux baſſes , ¨
4 in-fol.
Opera 7 , Concerts à deux & quatre violons , h. c.
& deux baffes , 8 in-fol.
Opera 8 , Sonates à deux violons & baffe , in-fol.
Albicafiro.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe ,
Opera 3 Sonates , id. >
Opera 4 , id. à deux violons & baffe
Operas , de même
Opera 6, Concerts à deux violons ,
& baffe
>
2 in-fol.
3 in-fol.
4 in-fol.
grand in-4°.
haute-contre
grand in-4°.
Opera 7 , Concerts à deux violons , haute- contrè
& baffe , sin-fol.
Opera 8 , Sonates à deux violons & baffe
4 in-fol.
>
Opera 9 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Paifible Pez.
Sonates à un violon ou hautbois & baffe , 4 in-fol.
Varacini.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in -fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , 2 in-fol.
Operas , Sonates à deux violons & baffe , 3 in -fol.
Valentini , Vivaldi , Abinoni-Veracini, S. Martin-
Marcello , Rampin , Predifi.
Concerts à trois violons , haute- contre & baffe ,
6 in-fol.
Taglietty.
Opera 2 , Concerts à deux violons & baſſe ,
Opera 3 , Airs à un violon & baſſe
2
MARS. 1757. 221
haute- contre
S cahiers in-fol.
Opera 4 , Concerts à deux violons ,
& baffe ,
Opera 5 , Sonates à deux violons & baſſe , 4 in -fol.
Opera 6 , Concerts à deux & trois violons , haute-
Opera 8 , Concerts à quatre violons , haute- contre
contre & deux baſſes ,
& baffe ,
Opera 11 , de même ,
Balbi.
s in-fol.
7 in-fol.
7 in-fol.
Opera prima, Sonates à un violon & baffe, 3 in fol.
Opera 2 , de même grand in-4°.
Opera 3 , Sonates à deux violons & baffe , 4 in-fol.
Schickardt.
Opera prima , Sonates à une flûte & baſſe , grand
in-40.
Opera 2 , Sonates à un hautbois , ou violon &
baffe ,
grand in-4 °.
Opera 3 , Sonates à une flûte & baffe , 2 in-fol.
Opera 4 , Sonates à deux flûtes & baffe , 3 in-fol.
Opera , Sonates à une flûte , deux hautbois &
deux baffes ,
5 in-fol.
Opera 6 , Sonates à deux flûtes & baffe , 3 in-fol.
Sonates à deux hautbois , ou violon & Opera 7 >
baffe ,
Opera
8 , Sonates
à un hautbois
, ou violon
&
baffe ,
baffe ,
4 in-fol.
in -fol.
3 in -fol.
3 in-fol.
Opera 9 , Sonates à deux flûtes & baffe , ou fans
Opera 10 , Sonates à deux violons ou hautbois , &
´Alûte & baffe , ou fans baffe ,
Opera 11 , quatre Recueils de Menuets , deffus &
'baffe ,
Opera 12 , Principes de la flûte avec quarante- deux
Airs à deux flûtes ,
2 in-4°.
2 in-4° .
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
›
Opera 13 , Concerts à deux violons , deux hautbois
, ou violons & deux baffes , 6 cahiers in-fol .
Opera 14 , Sonates à une flûte , hautbois , ou violon
& deux baffes .
4in-fol.
Opera 15 , Principes de hautbois avec cinquantetrois
Airs de hautbois , 2 in-4°.
Opera 16 , Sonates à deux flûtes & baffe , 4 in-fol .
Opera 17 , Sonates à une flûte & baffe , grand
in-4°.
Opera 18 , Recueil d'Airs de mouvemens pour la
Aûte ,
in-4°.
Opera 19 , Concerts à quatre Aûtes & baffe , 6
in-fol.
Opera 20 , Sonates à une flûte , hautbois , ou
violon & baffe ,
Opera 21 , Airs à flûte & baffe ,
Opera 22 , Sonates à deux flûtes , un
Gafpardini & Schickardt.
baffe,
Airs à deux flûtes ,
Torelli.
grand in-4° .
3 in-fol:
haut-bois &
4 in-fol.
z in-fol.
Opera 2 , Concerts à deux violons & baffe , 4
in-fol.
Opera 4 , Sonates à un violon & baffe , 2 in-fol.
Operas , Concerts à deux violons , s in-fol.
Opera 6 , Concerts , id.
s in-fol.
Opera 7, Caprices à un violon & baffe , 2 in -fol.
Torelli & autres Auteurs.
Sonates à un violon & baffe ,
Bernardi Torelli .
2 in-4°.
Livre premier , Concert à quatre , cinq & fix parties
,
Albaco.
7 in-fol.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°
MARS. 1757. 223
Opera 2 Concerts à deux violons , કે
haute- contre
& baffe , 5 cahiers in -fol
Opera 3 , Sonates à deux violons & baffle , 4 in-fol.
Opera 4 , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Operas , Concerts à quatre violons, haute - contre
& baffe , 8 in-fol.
Marini.
Opera 3 , Sonates à deux & trois violons , hautecontre
& baffe
6 in-fol.
Operas , Sonates à deux violons & baffe , 3 in-4°.
Opera 6 , Sonates à deux violons , haute - contre
´& baſſe ,
s in -fok.
Opera 7 , Sonates à deux violons & baffe , 4 in-fol.
Opera 8 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-40.
Caldera.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Sonates à trois violons & baffe , 4 in-fol.
Buonporti.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Ópera 2 , de même ,
Opera 4 ,
de même ,
Opera 6 de même ,
4 in-4°.
4 in-4°
4 in-4°.
Opera 7 , Sonates à un violon & baſſe , grand
in-4°.
C
Opera 8 , Cent Menucts à un violon & baffe ,
2 in-4°.
Opera 9 , Ballets à un violon & baffe , 2 in-4° .
Opera 10 , Sonates à un violon & baſſe , in-fol.
Pour la flûte , fix Sonates à deux flûtes & baffes ,
4 in-fol.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE:
L'Oueillet.
Opera prima , Sonates à une flûte & baffe , grand
cahiers in-4°.
Opera 2 , de même ,
Opera 3 , de même ,
Opera 4 ,
de même ,
grand in-4°.
grand in-4°.
grand in-4°.
•
Operas , livre premier , Sonates à une flûte- traverfiere
, hautbois ou violon , premier cahier
in-fol. Livre 2 , Sonates à deux Aûtes-traverfieres
, hautbois ou violon ,
Pepufch.
2 in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Opera 5 ,
de même ,
Opera 6 , de même
grand in-fol.
grand in-4°.
Opera 7 , Concerts à deux flûtes à bec , deux flûtes-
traverfieres , hautbois , ou violon & baffe ,
6 in-fol.
Pez.
Opera prima , Concerts à deux violons & baffe ;
4 in -fol.
Operas , Sonates à deux violons & baſſe , 3 in-fol.
Opera 3 , Sonates , id.
Fings.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux & trois violons &
baffe ,
4 in-fol.
Opera , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 4 & 6 , Sonates à deux flûtes & baffe ,
3 in-fol.
1
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Corbett.
Sonates à une trompette ou hautbois , deux vioMAR
S. 1757 . 225
lons & baffe , avec une ouverture & fuite à
deux trompettes , ou hautbois , deux violons ,
haute-contre & baffe .
Corbettes Fings.
Sonates à deux Aûtes & baffe ,
De Fefch.
3 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons , 2 in-fol.
Opera 2 , Concerts à quatre violons, haute- contre
& baffe .
Opera 3 , de même ,
Tibaldi.
7 in -fol.
7 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe'
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Baldaffini.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4in-fol.
Opera 2 , de même
Bianchi.
12 :44 in-fol
Opera prima, Sonates à deux violons & baffe ,
4 in- fol.
Opera 2 , Concerts à deux violons , haute- contre
& baffe ,
Ravencroft.
7 in -fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſe ;
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Scherard.
4 in-fol
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ;
4 in -fol.
Opera 2 , de même >
Haim.
"
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe
4in-4°.
Kv
226 MERCURE DE FRANCE.
3 cahiers in-4 :
Opera 2 , de même ,
Matteis.
Trois Livres de Sonates à deux violons & baffe ;
10 infol.
Palbertir
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſe ;
4 in-fol.
G. Malberti.
Opera prima , Sonates à trois violons , hautecontre
& baffe ,
Cavellio.
6 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Dallabella.
Opera prima , de même ,
Facer.
4 in-fol
Opera prima , Concerts à trois violons , hautecontre
& baffe ,
Garpardini.
4 in-fol.
Opera 2 Sonates à deux violons & baffe ;
>
4 in-fol.
Reali.
Opera prima , de même , To stol
Novelli.
4 in-fola
Opera prima , de même , 4 in-fol.
Motta.
Opera prima , Concerts à deux violons , hautecontre-
taille & baſſe ,
Fiore.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à un violon & bafle
ain-fol.
MAR S. 1757 227
Opera 2 •
& baffe ,
Manfredini.
haute-contre
Ss cahiers in-fol.
Sonates à deux violons ,
Vanturini.
Opera prima , Concerts à quatre , cinq , fix ,
fept , huit , neuf inftrumens , 10 in-fol.
Franco.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffes ,
4 in-fol.
Franchi.
Opera prima , de même ,
Rells.
4in-fola
A cinq inftrumens , fix Sonates , dont trois à
trompettes ou hautbois , deux violons , une
haute- contre & baffe , & à trois flûtes , deux
hautbois ou violon & baffes , 6 in-fol.
Romano.
Livre premier , & deuxieme Sonate à deux flûtes
& baffe ,
Caftraci.
4 in-fol
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Germiniani.
Opera prima , de même ,.
Macharani
Marcello.
Opera prima , de même
Opera 2 Sonates à une flûte & baſſe ;
1
Coffini.
in-fol .
in-fol.
in-4°.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Visconti,
Opera prima , de même , grand in-4°.
K vj
228 MERCURE DE FRANCE.
D.
Opera prima , de même , grand cahiers in-4° ¿
Somis.
Opera prima , de même , in-4".
Vitali.
Opera 9, Sonates à deux violons & baſſes , grand
in-4°.
Gaillard & S.
3 in-4°.
Sonates à une flûte & baffe ,
Bononcini.
'Airs à deux flûtes , ou deux violons & baffes , 3
i
in-4°.
Mule.
Opera prima, Sonates à un hautbois , deux violons,
ou hautbois , haute-contre & baffes , 6 in-fol.
MUSIQUE.
Baflani.
;
Motets à voix feule, deux violons & baffe, 4 in -fol.
Opera 11 , id. à une , deux trois & quatre voix ,
deux violons & baffe , 8 in-fol.
Opera 12 , id. à voix feute , deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 13 ,
de même
4 in-fot.
Opera 20 , Menuets à plufieurs parties , 14 in -fol.
Opera 24 , Motets à deux & trois voix , deux vio-
Opera 26 , Motets à un , deux , trois voix , & à
lons & baffes ,
7 in-fot.
trois & cinq inftrumens , 7 in-fol
sin-fol.
Opera 27 , Motets à voix feule , deux violons &
baffe >
Scarlati.
Opera 2 , Moters à une, deux , trois & quatre voix
& Symphonie, 8. in-fol
MAR S. 1757. 229
Batiftini.
Opera 2 , Motets àune , deux & trois voix & Sym-
8 cahiers in-fol. phonie ,
D'Ave.
Opera prima , Motets à deux , trois , quatre & cinq
voix, & Symphonie ,
Fioco.
11 in-fol.
Opera prima , Motets à quatre voix & quatre inftrumens
,
Allegri.
8 in-fol.
Opera prima , Motets à voix feule , deux violons
• & baffe ,
Aldovrandini.
s in-fol.
Opera prima , Moters à deux & trois voix & Symphonies
,
Cantates de Pifiochi ,
7 in-fol.
in-fol.
Cantates & Ariettes de Pallakoli , à voix ſeule &
deux violons ,
3 in-4°.
Cantates & Ariettes de le Grand , à voix feule , &
avec Symphonie & fans Symphonie , in-4°.
Cantates de Scarlati , à une & deux voix , in-4°.
Cantates de Caldara & autresAuteurs, à une & deux
voix, avec Symphonie & fans Symphonie, in-4°.
Dix Airs Italiens ,
in-12.
Ces Livres de Mufique font très-bien conditionnés
chaque Oeuvre eft renfermé dans un carton
de relieure en veau , avec des attaches de ru
bans , & les titres fur les redos.
On s'adreffera , pour voir cette Collection , chez
M. de la Garde , rue du Chantre Saint Honoré ,
à Paris.
On ne vendra ce Cabinet qu'en entier.
D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre,
Corelli.
LIVRE premier , Sonates à premier & fecond
deffus , flûtes & baffes ,
3 cahiers in-fol.
Livre 2 , Sonates à deux flûtes & baffes , 3 in-fol
Livre 3 , Sonates à deux flûtes & baffes , 3 in-fol
Livre 6 , de même ,
Livre premier, fuite à un claveffin , un violon &
baffe
4 in-fol
3 in-fol
K
218 MERCURE DE FRANCE:
Livre 2 , de même`, 3 cahiers in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Opera 3 , de même ,
Opera 4 , de même ,
Operas , id. à un violon & baffe , avec les agrémens
,
Le même à parties féparées ,
4 in-fol.
4 in-fol.
4 in-fol.
in-fol.
3 in-fol.
7 in-fol.
Opera 6 , Concerts à quatre violons , une hautecontre
& deux baffes ,
Ouvrages pofthumes à deux violons & baffe , 3
in-fol.
Et autres Auteurs , Sonates à un violon & baffe
in-fol.
Et autres Auteurs , fix Sonates à 4,
7 in-4°.
Rogs paisible . Corelli,
Huit Sonates à deux flûtes ,
Albinoni.
& 6 parties ,
2 in-4°.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Concert à deux violons h, c. taille &
baffe , 7 in -fol.
Opera 3 , Ballets à deux violons & baffe , 4 in-fol,
Sonates à un violon & baffe , grand
Opera 4 ,
in-4°.
Opera 5 , Concert à deux violons , h. c. taille &
baffe ,
7'in-fol.
h . c. & baffe ,
Sonates à un violon & baffe
Opera 6 , Sonates à un violon & baffe ,
Opera 7 , Concert à deux violons , haut- bois ,
Albinoni Tibaldi.
in-fol.
7 in-fol.
in-fel.
1
MARS. 1757. 219
Vivaldi.
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſes ,
4 cahiers in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Concerts à quatre violons , haute-contre
Opera 3
& baffe
Opera 4,
bale ,
8 in-fol.
id. à trois violons , haute- contre &
6 in-fol.
Opera 5 , Sonates à un & deux violons & baffe
Opera 6 , Concerts à trois violons , haute- contre
2 in-fol,
& baffe ,
Opera 7 , de même ,
Bitti , Vivaldi & Torelli.
6 in-fol.
6 in-fol.
Concerts à cinq , fix , fept inftrumens , dont un
pour la trompette ou le haut-bois.
Veracini , Vivaldi , Alberti , Salvini , Torelli:
Concerts à trois violons , haute-contre & baffe ,
6 in-fol.
Moffi.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe
grand ,
in-4®.
Opera 2 , Concerts à trois & cinq Inftrumens ,
6 in-fol.
Opera 3 , id. à quatre violons , haute- contre &
baffe ,
Moffi, Valentini & Vivaldi.
Concerts à cinq , à fix Inftrumens ,
Valentine.
7 in-fol.
7 in fot.
Opera prima , Symphonies à deux violons & baffe,
4 in-fol.
Opera 2 , Bifarreries , id .
Opera 3 , Fantaisies ; id.
4 in-fol.
4 in-fol.
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
Opera 4 , Idées à un violon & baffe , cab. in-fol.
Opera 5 , Sonates à deux violons , ou quatre hautescontre
& deux baſſes , ¨
4 in-fol.
Opera 7 , Concerts à deux & quatre violons , h. c.
& deux baffes , 8 in-fol.
Opera 8 , Sonates à deux violons & baffe , in-fol.
Albicafiro.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe ,
Opera 3 Sonates , id. >
Opera 4 , id. à deux violons & baffe
Operas , de même
Opera 6, Concerts à deux violons ,
& baffe
>
2 in-fol.
3 in-fol.
4 in-fol.
grand in-4°.
haute-contre
grand in-4°.
Opera 7 , Concerts à deux violons , haute- contrè
& baffe , sin-fol.
Opera 8 , Sonates à deux violons & baffe
4 in-fol.
>
Opera 9 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Paifible Pez.
Sonates à un violon ou hautbois & baffe , 4 in-fol.
Varacini.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in -fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , 2 in-fol.
Operas , Sonates à deux violons & baffe , 3 in -fol.
Valentini , Vivaldi , Abinoni-Veracini, S. Martin-
Marcello , Rampin , Predifi.
Concerts à trois violons , haute- contre & baffe ,
6 in-fol.
Taglietty.
Opera 2 , Concerts à deux violons & baſſe ,
Opera 3 , Airs à un violon & baſſe
2
MARS. 1757. 221
haute- contre
S cahiers in-fol.
Opera 4 , Concerts à deux violons ,
& baffe ,
Opera 5 , Sonates à deux violons & baſſe , 4 in -fol.
Opera 6 , Concerts à deux & trois violons , haute-
Opera 8 , Concerts à quatre violons , haute- contre
contre & deux baſſes ,
& baffe ,
Opera 11 , de même ,
Balbi.
s in-fol.
7 in-fol.
7 in-fol.
Opera prima, Sonates à un violon & baffe, 3 in fol.
Opera 2 , de même grand in-4°.
Opera 3 , Sonates à deux violons & baffe , 4 in-fol.
Schickardt.
Opera prima , Sonates à une flûte & baſſe , grand
in-40.
Opera 2 , Sonates à un hautbois , ou violon &
baffe ,
grand in-4 °.
Opera 3 , Sonates à une flûte & baffe , 2 in-fol.
Opera 4 , Sonates à deux flûtes & baffe , 3 in-fol.
Opera , Sonates à une flûte , deux hautbois &
deux baffes ,
5 in-fol.
Opera 6 , Sonates à deux flûtes & baffe , 3 in-fol.
Sonates à deux hautbois , ou violon & Opera 7 >
baffe ,
Opera
8 , Sonates
à un hautbois
, ou violon
&
baffe ,
baffe ,
4 in-fol.
in -fol.
3 in -fol.
3 in-fol.
Opera 9 , Sonates à deux flûtes & baffe , ou fans
Opera 10 , Sonates à deux violons ou hautbois , &
´Alûte & baffe , ou fans baffe ,
Opera 11 , quatre Recueils de Menuets , deffus &
'baffe ,
Opera 12 , Principes de la flûte avec quarante- deux
Airs à deux flûtes ,
2 in-4°.
2 in-4° .
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
›
Opera 13 , Concerts à deux violons , deux hautbois
, ou violons & deux baffes , 6 cahiers in-fol .
Opera 14 , Sonates à une flûte , hautbois , ou violon
& deux baffes .
4in-fol.
Opera 15 , Principes de hautbois avec cinquantetrois
Airs de hautbois , 2 in-4°.
Opera 16 , Sonates à deux flûtes & baffe , 4 in-fol .
Opera 17 , Sonates à une flûte & baffe , grand
in-4°.
Opera 18 , Recueil d'Airs de mouvemens pour la
Aûte ,
in-4°.
Opera 19 , Concerts à quatre Aûtes & baffe , 6
in-fol.
Opera 20 , Sonates à une flûte , hautbois , ou
violon & baffe ,
Opera 21 , Airs à flûte & baffe ,
Opera 22 , Sonates à deux flûtes , un
Gafpardini & Schickardt.
baffe,
Airs à deux flûtes ,
Torelli.
grand in-4° .
3 in-fol:
haut-bois &
4 in-fol.
z in-fol.
Opera 2 , Concerts à deux violons & baffe , 4
in-fol.
Opera 4 , Sonates à un violon & baffe , 2 in-fol.
Operas , Concerts à deux violons , s in-fol.
Opera 6 , Concerts , id.
s in-fol.
Opera 7, Caprices à un violon & baffe , 2 in -fol.
Torelli & autres Auteurs.
Sonates à un violon & baffe ,
Bernardi Torelli .
2 in-4°.
Livre premier , Concert à quatre , cinq & fix parties
,
Albaco.
7 in-fol.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°
MARS. 1757. 223
Opera 2 Concerts à deux violons , કે
haute- contre
& baffe , 5 cahiers in -fol
Opera 3 , Sonates à deux violons & baffle , 4 in-fol.
Opera 4 , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Operas , Concerts à quatre violons, haute - contre
& baffe , 8 in-fol.
Marini.
Opera 3 , Sonates à deux & trois violons , hautecontre
& baffe
6 in-fol.
Operas , Sonates à deux violons & baffe , 3 in-4°.
Opera 6 , Sonates à deux violons , haute - contre
´& baſſe ,
s in -fok.
Opera 7 , Sonates à deux violons & baffe , 4 in-fol.
Opera 8 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-40.
Caldera.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 2 , Sonates à trois violons & baffe , 4 in-fol.
Buonporti.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Ópera 2 , de même ,
Opera 4 ,
de même ,
Opera 6 de même ,
4 in-4°.
4 in-4°
4 in-4°.
Opera 7 , Sonates à un violon & baſſe , grand
in-4°.
C
Opera 8 , Cent Menucts à un violon & baffe ,
2 in-4°.
Opera 9 , Ballets à un violon & baffe , 2 in-4° .
Opera 10 , Sonates à un violon & baſſe , in-fol.
Pour la flûte , fix Sonates à deux flûtes & baffes ,
4 in-fol.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE:
L'Oueillet.
Opera prima , Sonates à une flûte & baffe , grand
cahiers in-4°.
Opera 2 , de même ,
Opera 3 , de même ,
Opera 4 ,
de même ,
grand in-4°.
grand in-4°.
grand in-4°.
•
Operas , livre premier , Sonates à une flûte- traverfiere
, hautbois ou violon , premier cahier
in-fol. Livre 2 , Sonates à deux Aûtes-traverfieres
, hautbois ou violon ,
Pepufch.
2 in-fol.
Opera 2 , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Opera 5 ,
de même ,
Opera 6 , de même
grand in-fol.
grand in-4°.
Opera 7 , Concerts à deux flûtes à bec , deux flûtes-
traverfieres , hautbois , ou violon & baffe ,
6 in-fol.
Pez.
Opera prima , Concerts à deux violons & baffe ;
4 in -fol.
Operas , Sonates à deux violons & baſſe , 3 in-fol.
Opera 3 , Sonates , id.
Fings.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux & trois violons &
baffe ,
4 in-fol.
Opera , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 4 & 6 , Sonates à deux flûtes & baffe ,
3 in-fol.
1
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Corbett.
Sonates à une trompette ou hautbois , deux vioMAR
S. 1757 . 225
lons & baffe , avec une ouverture & fuite à
deux trompettes , ou hautbois , deux violons ,
haute-contre & baffe .
Corbettes Fings.
Sonates à deux Aûtes & baffe ,
De Fefch.
3 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons , 2 in-fol.
Opera 2 , Concerts à quatre violons, haute- contre
& baffe .
Opera 3 , de même ,
Tibaldi.
7 in -fol.
7 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe'
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Baldaffini.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4in-fol.
Opera 2 , de même
Bianchi.
12 :44 in-fol
Opera prima, Sonates à deux violons & baffe ,
4 in- fol.
Opera 2 , Concerts à deux violons , haute- contre
& baffe ,
Ravencroft.
7 in -fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſe ;
4 in-fol.
Opera 2 , de même ,
Scherard.
4 in-fol
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ;
4 in -fol.
Opera 2 , de même >
Haim.
"
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe
4in-4°.
Kv
226 MERCURE DE FRANCE.
3 cahiers in-4 :
Opera 2 , de même ,
Matteis.
Trois Livres de Sonates à deux violons & baffe ;
10 infol.
Palbertir
Opera prima , Sonates à deux violons & baſſe ;
4 in-fol.
G. Malberti.
Opera prima , Sonates à trois violons , hautecontre
& baffe ,
Cavellio.
6 in-fol.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Dallabella.
Opera prima , de même ,
Facer.
4 in-fol
Opera prima , Concerts à trois violons , hautecontre
& baffe ,
Garpardini.
4 in-fol.
Opera 2 Sonates à deux violons & baffe ;
>
4 in-fol.
Reali.
Opera prima , de même , To stol
Novelli.
4 in-fola
Opera prima , de même , 4 in-fol.
Motta.
Opera prima , Concerts à deux violons , hautecontre-
taille & baſſe ,
Fiore.
4 in-fol.
Opera prima , Sonates à un violon & bafle
ain-fol.
MAR S. 1757 227
Opera 2 •
& baffe ,
Manfredini.
haute-contre
Ss cahiers in-fol.
Sonates à deux violons ,
Vanturini.
Opera prima , Concerts à quatre , cinq , fix ,
fept , huit , neuf inftrumens , 10 in-fol.
Franco.
Opera prima , Sonates à deux violons & baffes ,
4 in-fol.
Franchi.
Opera prima , de même ,
Rells.
4in-fola
A cinq inftrumens , fix Sonates , dont trois à
trompettes ou hautbois , deux violons , une
haute- contre & baffe , & à trois flûtes , deux
hautbois ou violon & baffes , 6 in-fol.
Romano.
Livre premier , & deuxieme Sonate à deux flûtes
& baffe ,
Caftraci.
4 in-fol
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , in-fol.
Germiniani.
Opera prima , de même ,.
Macharani
Marcello.
Opera prima , de même
Opera 2 Sonates à une flûte & baſſe ;
1
Coffini.
in-fol .
in-fol.
in-4°.
Opera prima , Sonates à un violon & baffe , grand
in-4°.
Visconti,
Opera prima , de même , grand in-4°.
K vj
228 MERCURE DE FRANCE.
D.
Opera prima , de même , grand cahiers in-4° ¿
Somis.
Opera prima , de même , in-4".
Vitali.
Opera 9, Sonates à deux violons & baſſes , grand
in-4°.
Gaillard & S.
3 in-4°.
Sonates à une flûte & baffe ,
Bononcini.
'Airs à deux flûtes , ou deux violons & baffes , 3
i
in-4°.
Mule.
Opera prima, Sonates à un hautbois , deux violons,
ou hautbois , haute-contre & baffes , 6 in-fol.
MUSIQUE.
Baflani.
;
Motets à voix feule, deux violons & baffe, 4 in -fol.
Opera 11 , id. à une , deux trois & quatre voix ,
deux violons & baffe , 8 in-fol.
Opera 12 , id. à voix feute , deux violons & baffe ,
4 in-fol.
Opera 13 ,
de même
4 in-fot.
Opera 20 , Menuets à plufieurs parties , 14 in -fol.
Opera 24 , Motets à deux & trois voix , deux vio-
Opera 26 , Motets à un , deux , trois voix , & à
lons & baffes ,
7 in-fot.
trois & cinq inftrumens , 7 in-fol
sin-fol.
Opera 27 , Motets à voix feule , deux violons &
baffe >
Scarlati.
Opera 2 , Moters à une, deux , trois & quatre voix
& Symphonie, 8. in-fol
MAR S. 1757. 229
Batiftini.
Opera 2 , Motets àune , deux & trois voix & Sym-
8 cahiers in-fol. phonie ,
D'Ave.
Opera prima , Motets à deux , trois , quatre & cinq
voix, & Symphonie ,
Fioco.
11 in-fol.
Opera prima , Motets à quatre voix & quatre inftrumens
,
Allegri.
8 in-fol.
Opera prima , Motets à voix feule , deux violons
• & baffe ,
Aldovrandini.
s in-fol.
Opera prima , Moters à deux & trois voix & Symphonies
,
Cantates de Pifiochi ,
7 in-fol.
in-fol.
Cantates & Ariettes de Pallakoli , à voix ſeule &
deux violons ,
3 in-4°.
Cantates & Ariettes de le Grand , à voix feule , &
avec Symphonie & fans Symphonie , in-4°.
Cantates de Scarlati , à une & deux voix , in-4°.
Cantates de Caldara & autresAuteurs, à une & deux
voix, avec Symphonie & fans Symphonie, in-4°.
Dix Airs Italiens ,
in-12.
Ces Livres de Mufique font très-bien conditionnés
chaque Oeuvre eft renfermé dans un carton
de relieure en veau , avec des attaches de ru
bans , & les titres fur les redos.
On s'adreffera , pour voir cette Collection , chez
M. de la Garde , rue du Chantre Saint Honoré ,
à Paris.
On ne vendra ce Cabinet qu'en entier.
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Résumé : CATALOGUE D'un Cabinet de Musique Italienne, à vendre. Corelli.
Le document est un catalogue de musique italienne à vendre, publié en mars 1757. Il présente une variété d'œuvres de différents compositeurs, principalement sous forme de sonates, concertos et autres compositions instrumentales. Les œuvres sont classées par compositeurs et par opus ou livres. Parmi les compositeurs mentionnés figurent Corelli, Albinoni, Vivaldi, Moffi, Valentini, Veracini, Schickardt, Torelli, Marini, Buonporti, et plusieurs autres. Les formats des œuvres varient, incluant des in-folio, in-4°, et des cahiers. Les instruments mentionnés incluent les violons, flûtes, hautbois, basses, et autres. Le catalogue détaille également des recueils de menuets, airs, et motets. Chaque œuvre est soigneusement conditionnée dans des cartons de reliure en veau avec des attaches de ruban. Le texte annonce également la vente d'une collection de bans et de titres relatifs aux redos. Pour consulter cette collection, il est nécessaire de se rendre chez M. de la Garde, situé rue du Chantre Saint Honoré à Paris. Il est précisé que cette collection ne sera vendue qu'en totalité, et non par lots séparés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 211
« Le Sieur Vater facteur de Clavecins, donne avis, que sur le point de se retirer [...] »
Début :
Le Sieur Vater facteur de Clavecins, donne avis, que sur le point de se retirer [...]
Mots clefs :
Clavecin, Commerce, Vente
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Sieur Vater facteur de Clavecins, donne avis, que sur le point de se retirer [...] »
Le Sieur Vater Facteur de Clavecins , donne
avis , que fur le point de fe retirer du Commerce
, il lui refte nombre de bons Clavecins à vendre
tant de Buckers que de fa façon : ce que l'on
pourra voir chez lui à toute heure , rue Phelipeaux
prés le Temple , dans la maison du feur
Nicole.
avis , que fur le point de fe retirer du Commerce
, il lui refte nombre de bons Clavecins à vendre
tant de Buckers que de fa façon : ce que l'on
pourra voir chez lui à toute heure , rue Phelipeaux
prés le Temple , dans la maison du feur
Nicole.
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11
p. 163-167
MUSIQUE.
Début :
MÉTHODE ou Principes pour enseigner & apprendre facilement l'accompagnement du Clavecin [...]
Mots clefs :
Flûte, Auteur, Méthode, Adresse, Ouvrage, Clavecin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE...
METHODE THODE ou Principes pour enfeigner
& apprendre facilement l'accompagnement
du Clavecin ou l'harmonie
, le raifonnement , ou la théorie
de baffe fondamentale avec les
paffages de baffe- continue quelcon--
ques , & la façon de les accompagner
à coup-für , même fans chiffres & une.
Planche gravée à la fin du Livre pour
les exemples ; par M. Bertheau , Organifte
de la Métropole de Tours. Cette
méthode coûte 12 fols , & fe trouve à
Paris aux adreffes ordinaires de Mufique
; à Orléans , chez Chevillon , Li-.
braire , rue Royale ; à Angers chez
Boutemy ; à Tours , chez Lambert.
•
L'ART de la Flute Traverfière , par
M. de Luffe. Prix , 7 liv . 4 f. Se vend
aux adreffes ordinaires de Mufique , &
chez l'Auteur , rue S. Jacques , près S..
164 MERCURE DE FRANCE.
Yves , maifon de l'Univerfité à Paris.
L'Auteur a eu pour but dans cet ouvrage
de tirer des ténébres le principe
théorique & pratique de la flute , & de
l'expofer au grand jour avec toute la
précifion & la clarté dont il étoit fufceptible.
Par là ce principe devient à la
portée même de ceux qui n'ont aucune
connoiffance de la Mufique.
M. D. L, dans fon Difcours préliminaire
enfeigne à bien placer les mains
fur la flute donne la vraie façon de
l'emboucher , & démontre enfuite les
divers tacs ou coups de langue , leurs
différentes propriétés , la manière de les
articuler , les pofitions des doigts pour
former tous les tons des gammes naturelle,
diézée & bémolifée , & leurs tremblemens
appellés cadences.
Nous pouvons affurer que ces démonftrations
font faites plus nettement
qu'elles ne l'ont encore été.
L'Auteur entre fçavamment dans le
détail inftructif des agrémens , dans celui
de leur genre & du caractère d'expreffion
auquel ils font propres . Il parle
très-bien de la fixation des phraſes muficales
, du lieu & des momens confacrés
à la refpiration . Cet Article nous
paroît important pour la confervation
AVRIL 1763. 165
•
des poulmons. Si on eût pris ces mefures-
là plutôt , les Médecins n'auroient
pas affuré que la flute eft contraire aux
petites fantés ; la méthode victorieuſe
de M. D. L. doit faire évanouir ce préjugé.
Qu'on fçache ménager fa refpiration
, alors l'un des plus agréable inftrumens
de la Mufique reprendra vigueur
parmi nous. Un foufle doux & léger ne
ruinera jamais la poitrine. Nous confeillons
aux Amateurs de la flute de fe procurer
le Livre eſtimable de M. D. L. il
leur développera ce que nous ne faifons
qu'indiquer ici.
Après une tablature des fons harmoniques
, fuivent plufieurs leçons en forme
de petites Sonates avec la baffe , mais
proportionnées aux forces des Commencans.
L'ouvrage fe termine par douze
Caprices ou cadences finales remplis de
traits & de difficultés propres à faciliter
l'exercice de l'embouchure & des
doigts . On peut les inférer dans les Concertos
pour la flute .
Nous ne pouvons qu'applaudir à cette
nouvelle méthode ; elle jette de la
lumiére fur un art agréable , & foulage
les Maîtres en les difpenfant de la rebu-
´tante occupation d'écrire eux-mêmes des
principes ; mais fon plus grand mérite
166 MERCURE DE FRANCE .
eft de conduire leurs éléves à des fuc
cès auffi certains que rapides.
SEI SINFONIE , con violini , alto
viola , baffo , & corni da caccia a
piacimento , da Gio Battifta Cirri da
Forlir Opera feconda. Prix 9 liv . Chez
PAuteur , rue Croix des Petits - Champs ,
chez le fieur Mique , Perruquier , &
aux Adreffes ordinaires. Ces Symphonies
font d'un nouveau genre & fort
goûtées .
SONATES DE CLAVECIN , Premier
Livre. Par J. P. le Grand , Maître
de Clavecin & Organifte de l'Abbaye
S. Germain des Près. Chez l'Auteur
, rue S. Honoré , vis-à -vis la rue
neuve du Luxembourg ; & chez le fieur
le Menu , Marchand de Mufique , rue
du Roule , à la Clef d'Or, Prix 19 liv.
Cet Ouvrage fait honneur à fon
Auteur.
RÉFLEXIONS fur la Mufique ,
& la vraie manière de l'exécuter fur
le violon ; Par M. Brijon. Prix en blanc ,
avec les exemples & les airs gravés ,
3 liv . 12 f. à Paris chez l'Auteur , logé
chez M. Prudent , Profeffeur de Mu
fique & d'Inftrumens , rue du Petit
AVRIL. 1763 . 167
Pont , au bas de la rue S. Jacques , la
porte cochere à côté d'un Marchand
Papetier. On en trouve auffi des Exemplaires
chez M. Vaudemont , rue Beaurepaire
, près la rue Montorgueil , &
aux Adreffes ordinaires de Mufique.
Cet Ouvrage renferme des idées neuves
, auffi heureufement que clairement
exprimées. Nous en donnerons
ipceffamment l'Extrait.
METHODE THODE ou Principes pour enfeigner
& apprendre facilement l'accompagnement
du Clavecin ou l'harmonie
, le raifonnement , ou la théorie
de baffe fondamentale avec les
paffages de baffe- continue quelcon--
ques , & la façon de les accompagner
à coup-für , même fans chiffres & une.
Planche gravée à la fin du Livre pour
les exemples ; par M. Bertheau , Organifte
de la Métropole de Tours. Cette
méthode coûte 12 fols , & fe trouve à
Paris aux adreffes ordinaires de Mufique
; à Orléans , chez Chevillon , Li-.
braire , rue Royale ; à Angers chez
Boutemy ; à Tours , chez Lambert.
•
L'ART de la Flute Traverfière , par
M. de Luffe. Prix , 7 liv . 4 f. Se vend
aux adreffes ordinaires de Mufique , &
chez l'Auteur , rue S. Jacques , près S..
164 MERCURE DE FRANCE.
Yves , maifon de l'Univerfité à Paris.
L'Auteur a eu pour but dans cet ouvrage
de tirer des ténébres le principe
théorique & pratique de la flute , & de
l'expofer au grand jour avec toute la
précifion & la clarté dont il étoit fufceptible.
Par là ce principe devient à la
portée même de ceux qui n'ont aucune
connoiffance de la Mufique.
M. D. L, dans fon Difcours préliminaire
enfeigne à bien placer les mains
fur la flute donne la vraie façon de
l'emboucher , & démontre enfuite les
divers tacs ou coups de langue , leurs
différentes propriétés , la manière de les
articuler , les pofitions des doigts pour
former tous les tons des gammes naturelle,
diézée & bémolifée , & leurs tremblemens
appellés cadences.
Nous pouvons affurer que ces démonftrations
font faites plus nettement
qu'elles ne l'ont encore été.
L'Auteur entre fçavamment dans le
détail inftructif des agrémens , dans celui
de leur genre & du caractère d'expreffion
auquel ils font propres . Il parle
très-bien de la fixation des phraſes muficales
, du lieu & des momens confacrés
à la refpiration . Cet Article nous
paroît important pour la confervation
AVRIL 1763. 165
•
des poulmons. Si on eût pris ces mefures-
là plutôt , les Médecins n'auroient
pas affuré que la flute eft contraire aux
petites fantés ; la méthode victorieuſe
de M. D. L. doit faire évanouir ce préjugé.
Qu'on fçache ménager fa refpiration
, alors l'un des plus agréable inftrumens
de la Mufique reprendra vigueur
parmi nous. Un foufle doux & léger ne
ruinera jamais la poitrine. Nous confeillons
aux Amateurs de la flute de fe procurer
le Livre eſtimable de M. D. L. il
leur développera ce que nous ne faifons
qu'indiquer ici.
Après une tablature des fons harmoniques
, fuivent plufieurs leçons en forme
de petites Sonates avec la baffe , mais
proportionnées aux forces des Commencans.
L'ouvrage fe termine par douze
Caprices ou cadences finales remplis de
traits & de difficultés propres à faciliter
l'exercice de l'embouchure & des
doigts . On peut les inférer dans les Concertos
pour la flute .
Nous ne pouvons qu'applaudir à cette
nouvelle méthode ; elle jette de la
lumiére fur un art agréable , & foulage
les Maîtres en les difpenfant de la rebu-
´tante occupation d'écrire eux-mêmes des
principes ; mais fon plus grand mérite
166 MERCURE DE FRANCE .
eft de conduire leurs éléves à des fuc
cès auffi certains que rapides.
SEI SINFONIE , con violini , alto
viola , baffo , & corni da caccia a
piacimento , da Gio Battifta Cirri da
Forlir Opera feconda. Prix 9 liv . Chez
PAuteur , rue Croix des Petits - Champs ,
chez le fieur Mique , Perruquier , &
aux Adreffes ordinaires. Ces Symphonies
font d'un nouveau genre & fort
goûtées .
SONATES DE CLAVECIN , Premier
Livre. Par J. P. le Grand , Maître
de Clavecin & Organifte de l'Abbaye
S. Germain des Près. Chez l'Auteur
, rue S. Honoré , vis-à -vis la rue
neuve du Luxembourg ; & chez le fieur
le Menu , Marchand de Mufique , rue
du Roule , à la Clef d'Or, Prix 19 liv.
Cet Ouvrage fait honneur à fon
Auteur.
RÉFLEXIONS fur la Mufique ,
& la vraie manière de l'exécuter fur
le violon ; Par M. Brijon. Prix en blanc ,
avec les exemples & les airs gravés ,
3 liv . 12 f. à Paris chez l'Auteur , logé
chez M. Prudent , Profeffeur de Mu
fique & d'Inftrumens , rue du Petit
AVRIL. 1763 . 167
Pont , au bas de la rue S. Jacques , la
porte cochere à côté d'un Marchand
Papetier. On en trouve auffi des Exemplaires
chez M. Vaudemont , rue Beaurepaire
, près la rue Montorgueil , &
aux Adreffes ordinaires de Mufique.
Cet Ouvrage renferme des idées neuves
, auffi heureufement que clairement
exprimées. Nous en donnerons
ipceffamment l'Extrait.
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Résumé : MUSIQUE.
Le texte présente divers ouvrages et méthodes liés à la musique. La 'Méthode Thode' de M. Bertheau, organiste de Tours, se concentre sur l'accompagnement au clavecin et l'harmonie, avec des exemples illustrés. Ce livre est disponible à Paris, Orléans, Angers et Tours pour un coût de 12 francs. L'ouvrage 'L'Art de la Flûte Traversière' de M. de Luffe, vendu 7 livres 4 francs, expose les principes théoriques et pratiques de la flûte. Il couvre la position des mains, l'embouchure, les coups de langue, et les positions des doigts. Il aborde également les agréments, la respiration, et les soins des poumons, contredisant l'idée que la flûte est nuisible aux enfants. Le livre inclut des sonates et des caprices pour exercer l'embouchure et les doigts. Les 'Sei Sinfonie' de Gio Battista Cirri sont des symphonies d'un nouveau genre, vendues 9 livres. Les 'Sonates de Clavecin' de J. P. le Grand, maître de clavecin, sont également mentionnées. Enfin, les 'Réflexions sur la Musique' de M. Brijon, à 3 livres 12 francs, proposent des idées nouvelles sur l'exécution musicale au violon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 210-211
« Le Sieur Nicolas Guibaut, Organiste & Claveciniste à Bunéville en Lorraine, [...] »
Début :
Le Sieur Nicolas Guibaut, Organiste & Claveciniste à Bunéville en Lorraine, [...]
Mots clefs :
Organiste, Clavecin, Invention , Machine, Mécanique, Orgue, Mouvement, Utilité, Satisfaction
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Sieur Nicolas Guibaut, Organiste & Claveciniste à Bunéville en Lorraine, [...] »
EE Sieur NIcoLAs GUIBAUT, Organiſte & Cla
veciniſte à Eunéville en Lorraine, a inventé une
Machine compoſée d'une Méchanique qui fait
mouvoir les Souffléts d'un Orgue, autant de temps
qne la ſituation, plus ou moins grande, de la
place qui ſe trouve à portée de l'Orgue peut per
mettre d'étendre ladite Machine.
Il peut en faire conſtruire une dont le mouve
ment donnera la liberté de toucher ſur un grand
Orgue pendant huit jours, pourvu qu'il ſe trouve
à portée dudit Orgue, une place aſſez étendue
pour le contenir. Fendant cet eſpace de temps,
on ne ſera pas obligé de remonter la Machine ;
l'Organiſte, avant de toucher, aura ſeulement
ſoin de tirer des Regiſtres, qui ſeront mis à l'Or
gue par augmentation, pour ne ſervir qu'à donner
le mouvement à ladite Machine, & de repouſſer
leſdits Regiſtres, quand il finira. Ce qu'il obſer--
vera chaque fois qu'il commencera & finira de
toucher. -
Cette Invention a ſon utilité, en ce que les
Soufflets ſe conſerveront plus long-temps, tant'par
le mouvement de cette Méchanique toujours égal,
que par celui d'un Souffleur qui les agite ordinai
rement avec plus ou moins de vîteſle : inégalité
qui préjudicie auxdits Soufflets , & fait tort à l'har
IIlOnie.
L'Auteur de cette Machine, encouragé par l'émulation
que donne STANISLAs LE BIENFAIsANr,
l
J U I N. 1764. - 2r 1
Roi de Pologne, Duc de Lorraine & de Bar, Pro
teéteur des Arts & des Sciences, voulant mériter
quelques regards favorables de cet auguſte Prince,-
a cherché différens effets du Mouvement. Enfin un
petit Orgue de † pieds , qu'il a fait faire
& poſer chez lui il y a quelques années, lui a fait
naître l'idée de l'Hnvention dont il s'agir. Et par le
moyen de cette Méchanique, il peut toucher une
heure & démie, durée qui eſt proportionnée à la
petiteſſe de l'Orgue & de la place qui eſt à portée
pour contenir la Machine.
-
Il en a démontré l'effet, à la ſatisfaction de tous
les Connoiſſeurs.
Cette Invention eſt également utile pour mou
voir les Soufflets des Forges qui manquent d'eau.
veciniſte à Eunéville en Lorraine, a inventé une
Machine compoſée d'une Méchanique qui fait
mouvoir les Souffléts d'un Orgue, autant de temps
qne la ſituation, plus ou moins grande, de la
place qui ſe trouve à portée de l'Orgue peut per
mettre d'étendre ladite Machine.
Il peut en faire conſtruire une dont le mouve
ment donnera la liberté de toucher ſur un grand
Orgue pendant huit jours, pourvu qu'il ſe trouve
à portée dudit Orgue, une place aſſez étendue
pour le contenir. Fendant cet eſpace de temps,
on ne ſera pas obligé de remonter la Machine ;
l'Organiſte, avant de toucher, aura ſeulement
ſoin de tirer des Regiſtres, qui ſeront mis à l'Or
gue par augmentation, pour ne ſervir qu'à donner
le mouvement à ladite Machine, & de repouſſer
leſdits Regiſtres, quand il finira. Ce qu'il obſer--
vera chaque fois qu'il commencera & finira de
toucher. -
Cette Invention a ſon utilité, en ce que les
Soufflets ſe conſerveront plus long-temps, tant'par
le mouvement de cette Méchanique toujours égal,
que par celui d'un Souffleur qui les agite ordinai
rement avec plus ou moins de vîteſle : inégalité
qui préjudicie auxdits Soufflets , & fait tort à l'har
IIlOnie.
L'Auteur de cette Machine, encouragé par l'émulation
que donne STANISLAs LE BIENFAIsANr,
l
J U I N. 1764. - 2r 1
Roi de Pologne, Duc de Lorraine & de Bar, Pro
teéteur des Arts & des Sciences, voulant mériter
quelques regards favorables de cet auguſte Prince,-
a cherché différens effets du Mouvement. Enfin un
petit Orgue de † pieds , qu'il a fait faire
& poſer chez lui il y a quelques années, lui a fait
naître l'idée de l'Hnvention dont il s'agir. Et par le
moyen de cette Méchanique, il peut toucher une
heure & démie, durée qui eſt proportionnée à la
petiteſſe de l'Orgue & de la place qui eſt à portée
pour contenir la Machine.
-
Il en a démontré l'effet, à la ſatisfaction de tous
les Connoiſſeurs.
Cette Invention eſt également utile pour mou
voir les Soufflets des Forges qui manquent d'eau.
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Résumé : « Le Sieur Nicolas Guibaut, Organiste & Claveciniste à Bunéville en Lorraine, [...] »
Nicolas Guibaut, organiste et claveciniste à Eunéville en Lorraine, a inventé une machine mécanique permettant de faire fonctionner les soufflets d'un orgue de manière continue. Cette machine est adaptable en fonction de l'espace disponible autour de l'orgue. Guibaut affirme pouvoir construire une version capable de fonctionner pendant huit jours sans intervention, à condition que l'espace soit suffisant. Pendant cette période, l'organiste doit simplement tirer et repousser des registres spécifiques pour activer et désactiver la machine. Cette invention prolonge la durée de vie des soufflets grâce à un mouvement mécanique constant, améliorant ainsi la qualité du son produit par l'orgue. Encouragé par Stanislas Leszczyński, Roi de Pologne et Duc de Lorraine et de Bar, protecteur des arts et des sciences, Guibaut a développé cette idée après avoir installé un petit orgue chez lui. Il a démontré l'efficacité de sa machine à la satisfaction des experts. Cette invention est également applicable pour actionner les soufflets des forges manquant d'eau.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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