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1
p. 1098-1109
Discours sur la Comedie, &c. [titre d'après la table]
Début :
DISCOURS SUR LA COMEDIE, ou Traité Historique et Dogmatique des Jeux de [...]
Mots clefs :
Comédie, Ecriture Sainte, Antiquité ecclésiastique, Jeux de théâtre, Préface, Théologien, Réfutation, Divertissements comiques, Scolastiques, Danse des pantomimes
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texteReconnaissance textuelle : Discours sur la Comedie, &c. [titre d'après la table]
DISCOURS SUR LA COMEDIE , ou Traité
Historique et Dogmatique des Jeux de
Théatre , et autres Divertissemens Comiques
, soufferts ou condamnez depuis le
premier siécle de l'Eglise jusqu'à présent ,
avec un Discours sur les Piéces de Théatre
tirées de l'Ecriture - Sainte . in- 12.
360. pages , sans les Préfaces et la Table
des Matieres. Seconde édition , augmentée
de plus de la moitié . Par le R. P. Le Brun ,
Prêtre de l'Oratoire . A Paris , chez la
veuve Delaune , rae S. Jacques , à l'Empereur
, 1731. in- 12 . de 360 pages , sans
P'Epitre , la Préface et les Tables.
Ĉer Ouvrage avoit déja paru anonime
en 1694. sous ce titre : Discours sur la Comédie
, où l'on voit la Réponse au Théologien
qui la défend , avec l'Histoire du Théatre
, et les sentimens des Docteurs de l'Eglise
MAY. 1731. 1099
se , depuis le premier siécle jusqu'à présent .
C'étoient deux Discours prononcez par
le P. le Brun , au Seminaire de S. Magloire
, le 26 Avril , le 3 et le 7 Mai 1694.
par ordre de M. De Harlay , Archevêque
de Paris , à l'occasion de la Lettre du
P. Caffaro , qui parût à la tête du Théatre
de M. Boursault. Mais quoique le Public
eut bien reçû l'Ouvrage du Pere le
Brun , ce sçavant homme , peu content
de cette ébauche,pensa dès -lors à le perfectionner.
A mesure qu'il étudioit l'Antiquité
Ecclesiastique , il ramassoit ce qui
avoit quelque rapport aux Jeux de Theatre.
C'est ce qui a produit le Traité qu'on
donne aujourd'hui , à l'exception du premier
Discours , où il y a peu d'additions ;
les autres peuvent passer pour entierement
nouveaux par les augmentations considérables
dont ils sont enrichis , l'Auteur
ayant recueilli avec soin ce qu'il a trouvé
depuis Auguste jusqu'à Justinien . L'Editeur
nous apprend qu'il a lui- même inseré
quelques faits que le P. le Brun avoit
oublié , et qu'il a extrait tout ce qui se
trouve contre les divertissemens Comi
dans le Recueil de Rituels et de Statuts
Synodaux , que M. De Launoy a laissé
aux P P. Minimes de la Place Royale.
Le troisiéme Discours , sur les Piéces de
ques
Théa
1100 MERCURE DE FRANCE
Théatre tirées de l'Ecriture , n'avoit point
paru dans la premiere édition , ayant été
prononcé un an après. Il ne contribuë pas
à enrichir celle ci . Donnons une idée
de chacune des parties de cet Ouvrage
en exposant le plan que l'Editeur a
peu
suivi.
>
Après une Préface où l'Editeur rend
compte de plusieurs circonstances nécessaires
à l'intelligence de cet Ouvrage , on
trouve la rétractation que le P. Caffaro
fît de sa Lettre en faveur de la Comédie .
et qu'il envoya à M. De Harlay , dattéc
du 11 Mai 1694. et imprimée à Paris
dans la même année . Comme cette Piéce
est peu connue , et que d'ailleurs l'Ouvrage
du P. Caffaro a fait beaucoup de
bruit , il paroissoit avantageux à la République
des Lettres , et à la mémoire de ce
Theologien , de faire connoître par cette
rétractation et ce désaveu , le mépris qu'il
faisoit lui-même de cet Ouvrage. Et c'est
ce que l'Editeur a fait en la donnant ici
enLatin et enFrançois . Il y a joint une Lettre
du P. le Brun du 20 Mai 1694. dans
laquelle il marque à un de ses amis le
peu d'empressement qu'il avoit à faire
imprimer ses Discours , et où il parle de
la rétractation du P. Caffaro comme d'u
ne Piéce qui le remplit de consolation .
A
M.A Y.
1731 . 1101
l'EA
la suite de cette Letrre est une seconde
Préface , où l'on examine s'il faut , ou
que l'on ferme les Théatres , ouou que
glise cesse de condamner ceux qui les fréquentent
; car tel a été le but du P. le
Brun dans ses Discours de justifier la conduite
de l'Eglise en excommuniant les
Comédiens , et en tolérant ceux qui assistent
aux Spectacles. On y représente le
Théatre comme l'Ecole de l'impureté , la
nourriture des passions , l'assemblage des
ruses du Démon pour les réveiller , où les
yeux sont environnez d'objets séducteurs , les
oreilles ouvertes à des discours souvent obscenes
et toujours prophanes , qui infectent le
coeur et l'esprit.
Cette Préface commence ainsi : Il paroît
bizarre , que dans un Etat Chrétien , on
prêche et on écrive contre la Comédie , qu'on
déclare excommuniez ceux qui font profession
de monter sur le Théatre , et qu'unefoule
de Chrétiens ne laissent pas de s'assembler
presque tous les jours pour applaudir à ces
Excommuniez , & c. Elle est suivie de deux
Discours. Dans le premier , le P. le Brun
s'attache plus particulierement à répondre
à la Lettre du Theologien , défenseur
de la Comédie. Nous souhaitterions que
les bornes d'un Extrait nous permissent
de rapporter ici quelques traits qui fassent
1102 MERCURE DE FRANCE
sent connoître la solidité de cette réfutation.
Nous renvoyons au Livre même , où
le Lecteur verra avec plaisir le Theologien
, défenseur de la Comédie , refuté
en plusieurs endroits par ses propres paroles.
Le second Discours a six parties . Les
trois premieres comprennent l'Histoire
des Jeux de Théatre et autres Divertissemens
Comiques , soufferts ou condamnez
depuis Auguste jusqu'à l'extinction de
l'idolâtrie , au commencement du sixiéme
siècle. La quatriéme comprend le jugement
que les Auteurs , tant sacrés que
profanes ont porté sur les Spectacles , depuis
Auguste jusqu'à Justinien . La cinquiéme
Partie reprend l'Histoire des Jeux
de Théatre à l'extinction de l'idolâtrie , et
la continue jusqu'à la naissance des Scolastiques
; et la derniere comprend l'Histoire
des Jeux de Théatre , depuis les Scholastiques
, c'est-à- dire , depuis le milieu
du XIII . siécle jusqu'à nous.
Le second Discours est suivi d'une Lettre
, où le P. le Brun répond à quelques
difficultez qu'on lui avoit proposées . On
trouve ensuite le troisiéme Discours que
le P. le Brun prononça à S. Magloire en
1695. à l'occasion de la Judith de M. Boyer
de l'Académie Françoise. Il y examine s'il
F
MAY, 1731
1103
y a lieu d'approuver que les Piéces de
Théatre soient tirées de l'Ecriture Sainte.
Ce Discours est divisé en deux parties.
Dans la premiere , le P. le Brun fait voir
que l'Ecriture ne peut paroître sur le
Théatre sans être défigurée et alterée considerablement.
La seconde est employée
à prouver , que quand on feroit quelque
Tragédie où l'Ecriture - Sainte seroit conservée
dans toute sa force et toute sa pureté
, le Théatre des Comédiens ne seroit
point le lieu de les représenter.
,
L'Editeur a placé après ce Discours un
Mandement de M. Fléchier , Evêque de
Nismes , contre les Spectacles , adressé
aux Fideles de son Diocèse le 8 Septembre
1758. On trouve à la fin une Table
Alphabétique des Matieres contenues dans
cer Ouvrage.
On ne peut témoigner à l'Editeur trop
de reconnoissance du soin qu'il a bien
voulu prendre de réunir et de ramasser
des morceaux si précieux. Il est certain
que nous n'avons point encote vû d'ouvrage
plus complet et plus curieux sur
cette matiere ; et on peut dire qu'il fait
honneur à son Auteur , et qu'il répond
parfaitement à la réputation qu'il s'est acquise
d'ailleurs. Nous ne pouvons nous
empêcher de dire en passant que le P. le
Brun
1104 MERCURE DE FRANCE
Brun a refuté par avance le Discours d'un
Auteur récent , défenseur de la Comédie ,
dont nous avons parlé le mois passé. Cet
Auteur qui s'étoit proposé de réfuter
M. le Prince de Conty , M. Bossuet et
M. Nicole , ne les a frappez par aucuns
endroits ; et on remarque qu'il n'a fait ,
pour ainsi dire , que réchauffer et étendre
les raisons du Théologien Apologiste du
Theatre .
L'Editeur avertit le Public dans sa
Préfice qu'il a réservé l'Eloge Historique
du P. le Brun pour un autre Ouvrage du
même Auteur , qui est actuellement sous
presse , et qui a pour titre : Traité du discernement
des effets naturels d'avec ceux qui
ne le sont pas , avec l'Histoire critique des
pratiques superstitieuses qui ont séduit les
Peuples , et qui embarrassent les Sçavans.
Il ajoute qu'outre des augmentations considerables
l'Auteur a refondu entierement
son Ouvrage , et l'a rendu plus . méthodique.
Mais nos Lecteurs ne seroient peut- être
pas contens , si après avoir piqué leur
curiosité sur ce que cet Ouvrage contient
de singulier et de recherché , nous n'entrions
dans quelque détail . Pour les satisfaire
nous allons donner un peu plus
d'étendue à cet Extrait.
›
Dans
>
MAY. 1731. 1105
Dans la premiere partie de l'Histoire
des Jeux de Théatre , l'Auteur remarque
qu'on en vît de très- superbes sous Auguste.
Ce grand Prince les aimoit avec passion
, dit-il , et surtout assûre qu'il ne
dissimuloit pas cette foiblesse. Il inventa
lui- même des Jeux. Pausanias rapporte
au Livre VIII. qu'Auguste fut l'Auteur
de la Danse des Pantomimes , et M. de
Pontac dans les Notes sur la Chronique
d'Eusebe , dit que c'étoit là les Jeux Augustaux
, Ludi Augustales. Cet Empereur
établit quelques Loix touchant les Spectacles.
Il défendit aux jeunes gens de l'un
et de l'autre sexe d'aller à ceux qui se faisoient
la nuit , à moins que de proches
parens âgez ne les y menassent , et il empêcha
que les femmes assistassent jamais
aux Jeux des Athlétes , parce qu'ils combattoient
ordinairement nuds.
A l'égard des Comédiens , il leur prescrivit
des régles , et leur laissa une liberté
dont il ne souffrit pas qu'ils abusassent.
Dès qu'il sçut qu'un Acteur , nommé Stephanion
, avoit pour serviteur une femme
déguisée en garçon , il le fit foüetter par
les trois Théatres de la Ville , et le bannit.
Il ne désaprouvoit pas qu'on siflat les
Acteurs , car il en bannit un de Rome et
de toute l'Italie , pour avoir osé montrer
au
1106 MERCURE DE FRANCE
au doigt un des Spectateurs qui le sifloit,
et on sifloit souvent pour une seule faute
contre la cadence ou contre la quantité.
Quoique Néron ne s'appliquât presque
jamais à mettre l'ordre en aucun endroit,
il se trouva pourtant obligé de chasser
d'Italie tous les Histrions,après leur avoir
donné trop de liberté; mais il voulut aller
lui-même faire le Comédien et le Chantre
dans plusieurs Villes de la Grece, pour
faire paroitre sa belle voix . Il commença
par Naples , qui étoit une Ville Grecque ;
et revenant à Rome , il voulut se montrer
au Théatre. Le Senat , pour éviter l'infamie
dont il s'alloit flétrir , s'il étoit vû sur
la Scene , lui décerna le prix de Musique,
et celui d'Eloquence avant le commencement
des Jeux ; mais Néron prétendoit
l'emporter par son merite , et non pas par
la faveur du Sénat . Il monta donc sur la
Scene , où il récita un Poëme , après quoi
il joüa de la Lyre , obéït à toutes les loix
du Theatre , comme de ne se reposer , de
ne cracher , ni se moucher durant toute
Paction , fléchit un genou et salua l'Assemblée
, en attendant la Sentence des
Juges . Le Peuple , et sur tout les Etrangers
rougirent pour lui d'une telle infamie.
Vespasien témoigna de l'horreur pour
les
MAY. 1731 . 1107
les Jeux des Gladiateurs. Il se plut à ceux
du Théatre , et de son tems les Pantomimes
étoient si fort à la mode , qu'on en
avoit aux funérailles , pour leur faire représenter
les actions de celui qu'on enterroit.
Domitien deffendit aux Danseurs et
Pantomimes de monter sur le Theatre.
Nerva les rétablit . Trajan les supprima
encore , mais on ne sçait pas s'ils furent
bannis des Théatres d'Orient ; on voit
seulement que cet Empereur fit bâtir un
Théatre à Antioche. Cette malheureuse
Ville , si passionnée pour les Spectacles ,
étoit souvent punie par les tremblemens
de terre qui la renversoient presque entierement.
Elle en souffrit un terrible sous
Trajan . En faisant rétablir la Ville , ce
Prince fit aussi rétablir les Théatres.
Adrien batit aussi un grand Théatre aurès
d'Antioche , à la Fontaine de Daphné.
Il avoit fait à cette Fontaine un grand Reservoir
d'eau, qu'on pouvoit voir du Théatre
; et il mit plusieurs Statues en l'honneur
des Naïades , c'est -à- dire des Nimphes
on Déesses de l'eau . Ce fut à ce Réservoir
que l'on s'avisa de faire nager des
femmes pour représenter les Naïades ; ce
que S. Chrysostome condamna avec tant
de zele et d'éloquence ,
HelioT108
MERCURE DE FRANCE
> Heliogabale fit lui - même le Comédien
et ne craignit pas de représenter des fables
avec des nuditez et des peintures deshonêtes
.Il honora les Comédiens, leur donna
des habits de soye , et en choisit un pour
être Prefet du Prétoire.
Alexandre Severe ôta aux Comédiens
les robes précieuses , et ne leur donna ni
or ni argent , mais tout au plus quelques
pieces de monnoye de cuivre. Ce Prince
ne souffrit jamais les divertissemens Sceniques
à sa table. Il aimoit pourtant les
Spectacles , mais sans y faire des largesses ;
il vouloit qu'on traitat toujours comme
des esclaves les Comédiens , et tous ceux
qui servoient aux plaisirs publics.
Les Comédiens eurent un puissant Protecteur
vers la fin du troisiéme siecle , dans
la personne de l'Empereur Carin , etc . Son
regne se distingua par la pompe avec laquelle
il celebra les Jeux Romains . Il y
avoit cent Joueurs de Flute qui s'accordoient
, autant de Sonneurs de Cors , cent
Chantres qui dansoient en même-tems
autant de personnes qui frapoient sur des
Cymbales ,mille Pantomimes et autant de
Luteurs . Le feu ayant pris à une toile
qu'il avoit fait tendre , consuma le Théatre,
que Diocletien fit ensuite rebâtir avec
plus de magnificence. Carin avoit fait venir
MAY. 1731. 1109
nir des Comédiens de tous côtés . Ceux qui
avoient travaillé aux décorations , les Luteurs
, les Histrions , et les Musiciens eurent
en present de l'or et de l'argent , et
des habits de soye .
Ce fut sous l'Empereur Maxime que
Gelasin , Comédien , fut martyrisé à Héliopolis
dans Phénicie . Il s'étoit jetté dans
un bain d'eau tiéde , pour tourner en ridicule
le Baptême des Chrétiens ; au sortir
du bain , il parut habillé de blanc. Alors
il refusa de faire le Comédien ; et adressant
la parole à tout le peuple , il s'écria
qu'il étoit Chrétien , qu'il avoit vu dans
ce bain la redoutable Majesté de Dieu , et
qu'il mourroit Chrétien . Tous les Spectateurs
saisis de fureur , monterent sur le
Théatre , et ayant pris Gelasin , ils le lapiderent.
Nous pourrons donner un second Extrait
de cet Ouvrage, pour ce qui regarde le Theatre
François.
Historique et Dogmatique des Jeux de
Théatre , et autres Divertissemens Comiques
, soufferts ou condamnez depuis le
premier siécle de l'Eglise jusqu'à présent ,
avec un Discours sur les Piéces de Théatre
tirées de l'Ecriture - Sainte . in- 12.
360. pages , sans les Préfaces et la Table
des Matieres. Seconde édition , augmentée
de plus de la moitié . Par le R. P. Le Brun ,
Prêtre de l'Oratoire . A Paris , chez la
veuve Delaune , rae S. Jacques , à l'Empereur
, 1731. in- 12 . de 360 pages , sans
P'Epitre , la Préface et les Tables.
Ĉer Ouvrage avoit déja paru anonime
en 1694. sous ce titre : Discours sur la Comédie
, où l'on voit la Réponse au Théologien
qui la défend , avec l'Histoire du Théatre
, et les sentimens des Docteurs de l'Eglise
MAY. 1731. 1099
se , depuis le premier siécle jusqu'à présent .
C'étoient deux Discours prononcez par
le P. le Brun , au Seminaire de S. Magloire
, le 26 Avril , le 3 et le 7 Mai 1694.
par ordre de M. De Harlay , Archevêque
de Paris , à l'occasion de la Lettre du
P. Caffaro , qui parût à la tête du Théatre
de M. Boursault. Mais quoique le Public
eut bien reçû l'Ouvrage du Pere le
Brun , ce sçavant homme , peu content
de cette ébauche,pensa dès -lors à le perfectionner.
A mesure qu'il étudioit l'Antiquité
Ecclesiastique , il ramassoit ce qui
avoit quelque rapport aux Jeux de Theatre.
C'est ce qui a produit le Traité qu'on
donne aujourd'hui , à l'exception du premier
Discours , où il y a peu d'additions ;
les autres peuvent passer pour entierement
nouveaux par les augmentations considérables
dont ils sont enrichis , l'Auteur
ayant recueilli avec soin ce qu'il a trouvé
depuis Auguste jusqu'à Justinien . L'Editeur
nous apprend qu'il a lui- même inseré
quelques faits que le P. le Brun avoit
oublié , et qu'il a extrait tout ce qui se
trouve contre les divertissemens Comi
dans le Recueil de Rituels et de Statuts
Synodaux , que M. De Launoy a laissé
aux P P. Minimes de la Place Royale.
Le troisiéme Discours , sur les Piéces de
ques
Théa
1100 MERCURE DE FRANCE
Théatre tirées de l'Ecriture , n'avoit point
paru dans la premiere édition , ayant été
prononcé un an après. Il ne contribuë pas
à enrichir celle ci . Donnons une idée
de chacune des parties de cet Ouvrage
en exposant le plan que l'Editeur a
peu
suivi.
>
Après une Préface où l'Editeur rend
compte de plusieurs circonstances nécessaires
à l'intelligence de cet Ouvrage , on
trouve la rétractation que le P. Caffaro
fît de sa Lettre en faveur de la Comédie .
et qu'il envoya à M. De Harlay , dattéc
du 11 Mai 1694. et imprimée à Paris
dans la même année . Comme cette Piéce
est peu connue , et que d'ailleurs l'Ouvrage
du P. Caffaro a fait beaucoup de
bruit , il paroissoit avantageux à la République
des Lettres , et à la mémoire de ce
Theologien , de faire connoître par cette
rétractation et ce désaveu , le mépris qu'il
faisoit lui-même de cet Ouvrage. Et c'est
ce que l'Editeur a fait en la donnant ici
enLatin et enFrançois . Il y a joint une Lettre
du P. le Brun du 20 Mai 1694. dans
laquelle il marque à un de ses amis le
peu d'empressement qu'il avoit à faire
imprimer ses Discours , et où il parle de
la rétractation du P. Caffaro comme d'u
ne Piéce qui le remplit de consolation .
A
M.A Y.
1731 . 1101
l'EA
la suite de cette Letrre est une seconde
Préface , où l'on examine s'il faut , ou
que l'on ferme les Théatres , ouou que
glise cesse de condamner ceux qui les fréquentent
; car tel a été le but du P. le
Brun dans ses Discours de justifier la conduite
de l'Eglise en excommuniant les
Comédiens , et en tolérant ceux qui assistent
aux Spectacles. On y représente le
Théatre comme l'Ecole de l'impureté , la
nourriture des passions , l'assemblage des
ruses du Démon pour les réveiller , où les
yeux sont environnez d'objets séducteurs , les
oreilles ouvertes à des discours souvent obscenes
et toujours prophanes , qui infectent le
coeur et l'esprit.
Cette Préface commence ainsi : Il paroît
bizarre , que dans un Etat Chrétien , on
prêche et on écrive contre la Comédie , qu'on
déclare excommuniez ceux qui font profession
de monter sur le Théatre , et qu'unefoule
de Chrétiens ne laissent pas de s'assembler
presque tous les jours pour applaudir à ces
Excommuniez , & c. Elle est suivie de deux
Discours. Dans le premier , le P. le Brun
s'attache plus particulierement à répondre
à la Lettre du Theologien , défenseur
de la Comédie. Nous souhaitterions que
les bornes d'un Extrait nous permissent
de rapporter ici quelques traits qui fassent
1102 MERCURE DE FRANCE
sent connoître la solidité de cette réfutation.
Nous renvoyons au Livre même , où
le Lecteur verra avec plaisir le Theologien
, défenseur de la Comédie , refuté
en plusieurs endroits par ses propres paroles.
Le second Discours a six parties . Les
trois premieres comprennent l'Histoire
des Jeux de Théatre et autres Divertissemens
Comiques , soufferts ou condamnez
depuis Auguste jusqu'à l'extinction de
l'idolâtrie , au commencement du sixiéme
siècle. La quatriéme comprend le jugement
que les Auteurs , tant sacrés que
profanes ont porté sur les Spectacles , depuis
Auguste jusqu'à Justinien . La cinquiéme
Partie reprend l'Histoire des Jeux
de Théatre à l'extinction de l'idolâtrie , et
la continue jusqu'à la naissance des Scolastiques
; et la derniere comprend l'Histoire
des Jeux de Théatre , depuis les Scholastiques
, c'est-à- dire , depuis le milieu
du XIII . siécle jusqu'à nous.
Le second Discours est suivi d'une Lettre
, où le P. le Brun répond à quelques
difficultez qu'on lui avoit proposées . On
trouve ensuite le troisiéme Discours que
le P. le Brun prononça à S. Magloire en
1695. à l'occasion de la Judith de M. Boyer
de l'Académie Françoise. Il y examine s'il
F
MAY, 1731
1103
y a lieu d'approuver que les Piéces de
Théatre soient tirées de l'Ecriture Sainte.
Ce Discours est divisé en deux parties.
Dans la premiere , le P. le Brun fait voir
que l'Ecriture ne peut paroître sur le
Théatre sans être défigurée et alterée considerablement.
La seconde est employée
à prouver , que quand on feroit quelque
Tragédie où l'Ecriture - Sainte seroit conservée
dans toute sa force et toute sa pureté
, le Théatre des Comédiens ne seroit
point le lieu de les représenter.
,
L'Editeur a placé après ce Discours un
Mandement de M. Fléchier , Evêque de
Nismes , contre les Spectacles , adressé
aux Fideles de son Diocèse le 8 Septembre
1758. On trouve à la fin une Table
Alphabétique des Matieres contenues dans
cer Ouvrage.
On ne peut témoigner à l'Editeur trop
de reconnoissance du soin qu'il a bien
voulu prendre de réunir et de ramasser
des morceaux si précieux. Il est certain
que nous n'avons point encote vû d'ouvrage
plus complet et plus curieux sur
cette matiere ; et on peut dire qu'il fait
honneur à son Auteur , et qu'il répond
parfaitement à la réputation qu'il s'est acquise
d'ailleurs. Nous ne pouvons nous
empêcher de dire en passant que le P. le
Brun
1104 MERCURE DE FRANCE
Brun a refuté par avance le Discours d'un
Auteur récent , défenseur de la Comédie ,
dont nous avons parlé le mois passé. Cet
Auteur qui s'étoit proposé de réfuter
M. le Prince de Conty , M. Bossuet et
M. Nicole , ne les a frappez par aucuns
endroits ; et on remarque qu'il n'a fait ,
pour ainsi dire , que réchauffer et étendre
les raisons du Théologien Apologiste du
Theatre .
L'Editeur avertit le Public dans sa
Préfice qu'il a réservé l'Eloge Historique
du P. le Brun pour un autre Ouvrage du
même Auteur , qui est actuellement sous
presse , et qui a pour titre : Traité du discernement
des effets naturels d'avec ceux qui
ne le sont pas , avec l'Histoire critique des
pratiques superstitieuses qui ont séduit les
Peuples , et qui embarrassent les Sçavans.
Il ajoute qu'outre des augmentations considerables
l'Auteur a refondu entierement
son Ouvrage , et l'a rendu plus . méthodique.
Mais nos Lecteurs ne seroient peut- être
pas contens , si après avoir piqué leur
curiosité sur ce que cet Ouvrage contient
de singulier et de recherché , nous n'entrions
dans quelque détail . Pour les satisfaire
nous allons donner un peu plus
d'étendue à cet Extrait.
›
Dans
>
MAY. 1731. 1105
Dans la premiere partie de l'Histoire
des Jeux de Théatre , l'Auteur remarque
qu'on en vît de très- superbes sous Auguste.
Ce grand Prince les aimoit avec passion
, dit-il , et surtout assûre qu'il ne
dissimuloit pas cette foiblesse. Il inventa
lui- même des Jeux. Pausanias rapporte
au Livre VIII. qu'Auguste fut l'Auteur
de la Danse des Pantomimes , et M. de
Pontac dans les Notes sur la Chronique
d'Eusebe , dit que c'étoit là les Jeux Augustaux
, Ludi Augustales. Cet Empereur
établit quelques Loix touchant les Spectacles.
Il défendit aux jeunes gens de l'un
et de l'autre sexe d'aller à ceux qui se faisoient
la nuit , à moins que de proches
parens âgez ne les y menassent , et il empêcha
que les femmes assistassent jamais
aux Jeux des Athlétes , parce qu'ils combattoient
ordinairement nuds.
A l'égard des Comédiens , il leur prescrivit
des régles , et leur laissa une liberté
dont il ne souffrit pas qu'ils abusassent.
Dès qu'il sçut qu'un Acteur , nommé Stephanion
, avoit pour serviteur une femme
déguisée en garçon , il le fit foüetter par
les trois Théatres de la Ville , et le bannit.
Il ne désaprouvoit pas qu'on siflat les
Acteurs , car il en bannit un de Rome et
de toute l'Italie , pour avoir osé montrer
au
1106 MERCURE DE FRANCE
au doigt un des Spectateurs qui le sifloit,
et on sifloit souvent pour une seule faute
contre la cadence ou contre la quantité.
Quoique Néron ne s'appliquât presque
jamais à mettre l'ordre en aucun endroit,
il se trouva pourtant obligé de chasser
d'Italie tous les Histrions,après leur avoir
donné trop de liberté; mais il voulut aller
lui-même faire le Comédien et le Chantre
dans plusieurs Villes de la Grece, pour
faire paroitre sa belle voix . Il commença
par Naples , qui étoit une Ville Grecque ;
et revenant à Rome , il voulut se montrer
au Théatre. Le Senat , pour éviter l'infamie
dont il s'alloit flétrir , s'il étoit vû sur
la Scene , lui décerna le prix de Musique,
et celui d'Eloquence avant le commencement
des Jeux ; mais Néron prétendoit
l'emporter par son merite , et non pas par
la faveur du Sénat . Il monta donc sur la
Scene , où il récita un Poëme , après quoi
il joüa de la Lyre , obéït à toutes les loix
du Theatre , comme de ne se reposer , de
ne cracher , ni se moucher durant toute
Paction , fléchit un genou et salua l'Assemblée
, en attendant la Sentence des
Juges . Le Peuple , et sur tout les Etrangers
rougirent pour lui d'une telle infamie.
Vespasien témoigna de l'horreur pour
les
MAY. 1731 . 1107
les Jeux des Gladiateurs. Il se plut à ceux
du Théatre , et de son tems les Pantomimes
étoient si fort à la mode , qu'on en
avoit aux funérailles , pour leur faire représenter
les actions de celui qu'on enterroit.
Domitien deffendit aux Danseurs et
Pantomimes de monter sur le Theatre.
Nerva les rétablit . Trajan les supprima
encore , mais on ne sçait pas s'ils furent
bannis des Théatres d'Orient ; on voit
seulement que cet Empereur fit bâtir un
Théatre à Antioche. Cette malheureuse
Ville , si passionnée pour les Spectacles ,
étoit souvent punie par les tremblemens
de terre qui la renversoient presque entierement.
Elle en souffrit un terrible sous
Trajan . En faisant rétablir la Ville , ce
Prince fit aussi rétablir les Théatres.
Adrien batit aussi un grand Théatre aurès
d'Antioche , à la Fontaine de Daphné.
Il avoit fait à cette Fontaine un grand Reservoir
d'eau, qu'on pouvoit voir du Théatre
; et il mit plusieurs Statues en l'honneur
des Naïades , c'est -à- dire des Nimphes
on Déesses de l'eau . Ce fut à ce Réservoir
que l'on s'avisa de faire nager des
femmes pour représenter les Naïades ; ce
que S. Chrysostome condamna avec tant
de zele et d'éloquence ,
HelioT108
MERCURE DE FRANCE
> Heliogabale fit lui - même le Comédien
et ne craignit pas de représenter des fables
avec des nuditez et des peintures deshonêtes
.Il honora les Comédiens, leur donna
des habits de soye , et en choisit un pour
être Prefet du Prétoire.
Alexandre Severe ôta aux Comédiens
les robes précieuses , et ne leur donna ni
or ni argent , mais tout au plus quelques
pieces de monnoye de cuivre. Ce Prince
ne souffrit jamais les divertissemens Sceniques
à sa table. Il aimoit pourtant les
Spectacles , mais sans y faire des largesses ;
il vouloit qu'on traitat toujours comme
des esclaves les Comédiens , et tous ceux
qui servoient aux plaisirs publics.
Les Comédiens eurent un puissant Protecteur
vers la fin du troisiéme siecle , dans
la personne de l'Empereur Carin , etc . Son
regne se distingua par la pompe avec laquelle
il celebra les Jeux Romains . Il y
avoit cent Joueurs de Flute qui s'accordoient
, autant de Sonneurs de Cors , cent
Chantres qui dansoient en même-tems
autant de personnes qui frapoient sur des
Cymbales ,mille Pantomimes et autant de
Luteurs . Le feu ayant pris à une toile
qu'il avoit fait tendre , consuma le Théatre,
que Diocletien fit ensuite rebâtir avec
plus de magnificence. Carin avoit fait venir
MAY. 1731. 1109
nir des Comédiens de tous côtés . Ceux qui
avoient travaillé aux décorations , les Luteurs
, les Histrions , et les Musiciens eurent
en present de l'or et de l'argent , et
des habits de soye .
Ce fut sous l'Empereur Maxime que
Gelasin , Comédien , fut martyrisé à Héliopolis
dans Phénicie . Il s'étoit jetté dans
un bain d'eau tiéde , pour tourner en ridicule
le Baptême des Chrétiens ; au sortir
du bain , il parut habillé de blanc. Alors
il refusa de faire le Comédien ; et adressant
la parole à tout le peuple , il s'écria
qu'il étoit Chrétien , qu'il avoit vu dans
ce bain la redoutable Majesté de Dieu , et
qu'il mourroit Chrétien . Tous les Spectateurs
saisis de fureur , monterent sur le
Théatre , et ayant pris Gelasin , ils le lapiderent.
Nous pourrons donner un second Extrait
de cet Ouvrage, pour ce qui regarde le Theatre
François.
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Résumé : Discours sur la Comedie, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente une œuvre intitulée 'Discours sur la Comédie, ou Traité Historique et Dogmatique des Jeux de Théâtre, et autres Divertissements Comiques', écrite par le Père Le Brun, prêtre de l'Oratoire. Publiée en 1731, cette seconde édition augmentée d'un ouvrage initialement paru anonymement en 1694, explore l'histoire et les jugements des jeux de théâtre depuis le premier siècle de l'Église jusqu'au XVIIIe siècle. Le livre, composé de 360 pages, est structuré en plusieurs parties : une préface, la rétractation du Père Caffaro, une lettre de Le Brun, et deux discours. En 1694, à la demande de l'archevêque de Paris, M. De Harlay, Le Brun a prononcé deux discours au Séminaire de Saint-Magloire en réponse à une lettre du Père Caffaro défendant la comédie. Insatisfait de cette première version, Le Brun a perfectionné son ouvrage en étudiant l'antiquité ecclésiastique et en recueillant des informations sur les jeux de théâtre depuis Auguste jusqu'à Justinien. L'éditeur a ajouté des faits oubliés par Le Brun et des extraits de recueils de rituels et de statuts synodaux. Le premier discours répond à la lettre d'un théologien défenseur de la comédie. Le second discours, en six parties, couvre l'histoire des jeux de théâtre depuis Auguste jusqu'au XVIIIe siècle, ainsi que les jugements des auteurs sacrés et profanes sur les spectacles. Un troisième discours, prononcé en 1695, examine l'opportunité de représenter des pièces de théâtre tirées de l'Écriture Sainte. Le texte mentionne également plusieurs empereurs romains et leurs relations avec les spectacles théâtraux, tels qu'Auguste, Néron, Vespasien, Domitien, Trajan, Adrien, Héliogabale, Alexandre Sévère, et Carin. Chaque empereur est décrit en fonction de son attitude envers les jeux de théâtre, allant de l'approbation à la répression. Par exemple, Carin avait fait venir des comédiens de divers endroits et leur avait offert des présents d'or, d'argent et des habits de soie. Sous l'empereur Maxime, le comédien Gelasin fut martyrisé à Héliopolis en Phénicie pour avoir affirmé sa foi chrétienne après une mise en scène moqueuse du baptême. Le texte se conclut par un mandement de l'évêque de Nîmes contre les spectacles et une table alphabétique des matières.
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2
p. 1132-1135
Enfant illustre par son sçavoir, [titre d'après la table]
Début :
On apprend d'Allemagne, que M. Martini, donne dans une Brochure qu'il a publiée, quelques [...]
Mots clefs :
Brochure, Raisons naturelles, Illustre enfant, Syllabes, Maisons de l'Europe, Ecriture Sainte, Infirme, Lait, Précepteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Enfant illustre par son sçavoir, [titre d'après la table]
On apprend d'Allemagne , que M. Martini ,
donne dans une Brochure qu'il a publiée , quelques
raisons naturelles de l'extraordinaire сара-
Cité de l'illustre enfant, Chrétien- Henry Heinecken
, né à Lubeck en 1721. et mort en 1725.
Il parloit à dix mois ; et ayant observé les
mouvemens de ceux qui lui expliquoient diverses
figures , suivant le désir qu'il en avoit marqué , il
prononçoit d'après eux les sillabes ; à un an , il
sçavoit les principaux évenemens du Pentateuque
; à treize mois , l'histoire de l'ancien Testament
; à quatorze , celle du Nouveau ; à deux
ans et demi il répondoit pertinemment aux
questions de la Géographie et de l'Histoire ancienne
et moderne ; il parla bien - tôt Latin avec
facilité, puis le François passablement , et à la fin
de sa troisième année , il connoissoit les Généa–
logies des principales Maisons de l'Europe ; il expliquoit
avec esprit et avec jugement les Passages
et les Sentences de l'Ecriture Sainte. Il voyagea en
Dannemack pendant une bonne partie de sa quatriéme
année , et il y harangua de fort bonne
grace le Roy et les Princes du Sang. Au retour
il apprit à écrire , pouvant à peine tenir la Plume.
Il étoit délicat , infirme , souvent malade , et
même dangereusement , il haïssoit tout autre aliment
que le lait , et que celui de sa nourrice ; il ne
fut sevré que peu de mois avant sa mort , qui arriva
MAY. 1731 .
1133
riva le 27 Juin 1725.et qu'il envisagea d'une ma
niere si chrétienne , qu'il étonna encore plus par
cette fermeté, que par l'immensité de ses progrès
pendant une si courte vie. M. Chrétien jde Schoneich
, son Précepteur , a écrit sa vie. M.Behm
aussi publié une Brochure sur son sujet. M. Seclen
a parlé de lui dans un article de ses Selecte
Litteraria.
a
D'Upsal. Que le Docteur Wallin , expose dans
une Dissertation , l'Art d'écrire avec du feu : De
Arte trithemiana scribendi per ignem.
De Dresde. Que M. Faesch , Major des Ingénieurs
, au service du Roy de Pologne , compose
en Allemand , une Bibliotheque Militaire , où il
traitera de tous les Livres qui parlent de ce qui
appartient à cet Art , avec ses observations sur
ceux qu'il a vûs.
De Nuremberg. Que l'on publie la Traduction
en Allemand des Ouvrages du fameux Gerard de
Lairesse , sur le Dessein et la Peinture , écrits en
Hollandois.
Que M. Jean-Jacques Schubler a fait imprimer
depuis peu, quelques Traitez Allemands, sur
la construction des Colomnes , des Fourneaux à
échaufer les Poëles ; et sur une nouvelle maniere
de placer avantageusement de grandes Lucarnes
dans les Gréniers , &c.
De Rostock. Que M. Schultz a publié une longue
Dissertation sur l'usage de la Musique , dans
'Eglise Chrétienne.
L'Académie Royale des Belles-Lettres , établie
1134 MERCURE DE FRANCE
à Marseille , a donné dans le mois d'Avril dernier,
les deux Prix d'Eloquence et de Poësie qu'elle
avoit a distribuer . M. d'Ardene , Associé
étranger, de la même Académie , a remporté l'un
et l'autre .
Cette Académie nous prie d'avertir , que le
Prix d'Eloquence qu'elle distribuera le premier
Mercredy après le Dimanche de Quasimodo , de
l'année prochaine , 1732. a pour sujet ce passage
de Séneque : Que l'adversité n'abat que ceux que
la prosperité avoit aveuglez. Neminem adversa
fortuna comminuit , nisi quem secunda decepit.
Lib. de Const. ad Helv . cap 1. On sçait
que ce Prix consiste en une Médaille d'or , de la
valeur de trois cent livres .
Le Mercredi , onze Avril , Mess. Maraldi et
Grand-Jean ont été élus à l'Académie Royale
des Sciences , pour remplir la place d'Ajoint Astronome
, vacante par M. Gaudin , devenu Associé
depuis quelque temps. Ces deux sujets ont
été choisis par le Roy , l'un pour remplir la place
vácante , et l'autre pour tenir lieu de M. Delisle
de la Croyere , absent depuis plusieurs années ,
par congé de la Cour , sans néanmoins que ce
dernier cesse d'être de l'Académie , mais la premiere
place d'Ajoint Astronome qui viendra à
vaquer , ne sera point remplie.
Le Mercredi 18. Mess. Borave et Morgagni ,
ont été élus , pour remplir la place d'Associé
étranger , vacante par la mort du Comte de
Marsigli. Le choix du Roy est tombé sur Monsieur
Borave .
Le Samedy 28. M. Bourdelin , Ajoint Chimiste
, et M. Grost , externe , ont été élus pour
remplir la place d'Associé Chimiste , vacante
" par
MAY.
1731. ་ ་ ༣ ་
par M. Dufay , devenu Pensionaire depuis quel
que temps. Le choix du Roy est tombé sur Monsieur
Bourdelin.
On écrit de Londres que le 9. de ce mois , le
sieur Wood fit ses expériences pour tirer du Fer de
la Mine de Charbon de terre , en présence du
Comte d'Islay , du Chevalier Charles Wager , du
Chevalier Jean Eyles , et d'autres personnes que
le Conseil Privé du Roy avoit nommées . Il employa
172 livres de cette Mine , et il en retira une
Barre de 35 liy. qui parut être de tres - bon fer .
Ces Lettres ajoutent que le 13 de ce mois , le
Marquis de Braekly , fils aîné du Duc de Brigewater
, âgé d'environ 7 ans , mourut de la petite
Verole , dont on lui avoit fait l'insertion quel
ques jours auparavant, comme à son frere le Lord
Jean , qui est à present hors de danger.
donne dans une Brochure qu'il a publiée , quelques
raisons naturelles de l'extraordinaire сара-
Cité de l'illustre enfant, Chrétien- Henry Heinecken
, né à Lubeck en 1721. et mort en 1725.
Il parloit à dix mois ; et ayant observé les
mouvemens de ceux qui lui expliquoient diverses
figures , suivant le désir qu'il en avoit marqué , il
prononçoit d'après eux les sillabes ; à un an , il
sçavoit les principaux évenemens du Pentateuque
; à treize mois , l'histoire de l'ancien Testament
; à quatorze , celle du Nouveau ; à deux
ans et demi il répondoit pertinemment aux
questions de la Géographie et de l'Histoire ancienne
et moderne ; il parla bien - tôt Latin avec
facilité, puis le François passablement , et à la fin
de sa troisième année , il connoissoit les Généa–
logies des principales Maisons de l'Europe ; il expliquoit
avec esprit et avec jugement les Passages
et les Sentences de l'Ecriture Sainte. Il voyagea en
Dannemack pendant une bonne partie de sa quatriéme
année , et il y harangua de fort bonne
grace le Roy et les Princes du Sang. Au retour
il apprit à écrire , pouvant à peine tenir la Plume.
Il étoit délicat , infirme , souvent malade , et
même dangereusement , il haïssoit tout autre aliment
que le lait , et que celui de sa nourrice ; il ne
fut sevré que peu de mois avant sa mort , qui arriva
MAY. 1731 .
1133
riva le 27 Juin 1725.et qu'il envisagea d'une ma
niere si chrétienne , qu'il étonna encore plus par
cette fermeté, que par l'immensité de ses progrès
pendant une si courte vie. M. Chrétien jde Schoneich
, son Précepteur , a écrit sa vie. M.Behm
aussi publié une Brochure sur son sujet. M. Seclen
a parlé de lui dans un article de ses Selecte
Litteraria.
a
D'Upsal. Que le Docteur Wallin , expose dans
une Dissertation , l'Art d'écrire avec du feu : De
Arte trithemiana scribendi per ignem.
De Dresde. Que M. Faesch , Major des Ingénieurs
, au service du Roy de Pologne , compose
en Allemand , une Bibliotheque Militaire , où il
traitera de tous les Livres qui parlent de ce qui
appartient à cet Art , avec ses observations sur
ceux qu'il a vûs.
De Nuremberg. Que l'on publie la Traduction
en Allemand des Ouvrages du fameux Gerard de
Lairesse , sur le Dessein et la Peinture , écrits en
Hollandois.
Que M. Jean-Jacques Schubler a fait imprimer
depuis peu, quelques Traitez Allemands, sur
la construction des Colomnes , des Fourneaux à
échaufer les Poëles ; et sur une nouvelle maniere
de placer avantageusement de grandes Lucarnes
dans les Gréniers , &c.
De Rostock. Que M. Schultz a publié une longue
Dissertation sur l'usage de la Musique , dans
'Eglise Chrétienne.
L'Académie Royale des Belles-Lettres , établie
1134 MERCURE DE FRANCE
à Marseille , a donné dans le mois d'Avril dernier,
les deux Prix d'Eloquence et de Poësie qu'elle
avoit a distribuer . M. d'Ardene , Associé
étranger, de la même Académie , a remporté l'un
et l'autre .
Cette Académie nous prie d'avertir , que le
Prix d'Eloquence qu'elle distribuera le premier
Mercredy après le Dimanche de Quasimodo , de
l'année prochaine , 1732. a pour sujet ce passage
de Séneque : Que l'adversité n'abat que ceux que
la prosperité avoit aveuglez. Neminem adversa
fortuna comminuit , nisi quem secunda decepit.
Lib. de Const. ad Helv . cap 1. On sçait
que ce Prix consiste en une Médaille d'or , de la
valeur de trois cent livres .
Le Mercredi , onze Avril , Mess. Maraldi et
Grand-Jean ont été élus à l'Académie Royale
des Sciences , pour remplir la place d'Ajoint Astronome
, vacante par M. Gaudin , devenu Associé
depuis quelque temps. Ces deux sujets ont
été choisis par le Roy , l'un pour remplir la place
vácante , et l'autre pour tenir lieu de M. Delisle
de la Croyere , absent depuis plusieurs années ,
par congé de la Cour , sans néanmoins que ce
dernier cesse d'être de l'Académie , mais la premiere
place d'Ajoint Astronome qui viendra à
vaquer , ne sera point remplie.
Le Mercredi 18. Mess. Borave et Morgagni ,
ont été élus , pour remplir la place d'Associé
étranger , vacante par la mort du Comte de
Marsigli. Le choix du Roy est tombé sur Monsieur
Borave .
Le Samedy 28. M. Bourdelin , Ajoint Chimiste
, et M. Grost , externe , ont été élus pour
remplir la place d'Associé Chimiste , vacante
" par
MAY.
1731. ་ ་ ༣ ་
par M. Dufay , devenu Pensionaire depuis quel
que temps. Le choix du Roy est tombé sur Monsieur
Bourdelin.
On écrit de Londres que le 9. de ce mois , le
sieur Wood fit ses expériences pour tirer du Fer de
la Mine de Charbon de terre , en présence du
Comte d'Islay , du Chevalier Charles Wager , du
Chevalier Jean Eyles , et d'autres personnes que
le Conseil Privé du Roy avoit nommées . Il employa
172 livres de cette Mine , et il en retira une
Barre de 35 liy. qui parut être de tres - bon fer .
Ces Lettres ajoutent que le 13 de ce mois , le
Marquis de Braekly , fils aîné du Duc de Brigewater
, âgé d'environ 7 ans , mourut de la petite
Verole , dont on lui avoit fait l'insertion quel
ques jours auparavant, comme à son frere le Lord
Jean , qui est à present hors de danger.
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Résumé : Enfant illustre par son sçavoir, [titre d'après la table]
Le texte relate les exploits exceptionnels de Chrétien-Henry Heinecken, né à Lübeck en 1721 et décédé en 1725. Dès l'âge de dix mois, il parlait et prononçait des syllabes en observant des figures. À un an, il connaissait les principaux événements du Pentateuque. À deux ans et demi, il répondait à des questions de géographie et d'histoire. Il maîtrisait plusieurs langues, y compris le latin et le français, et connaissait les généalogies des principales maisons d'Europe. Il voyagea et harangua le roi et les princes du sang à Dannemack. Malade et délicat, il ne se sevrait que peu avant sa mort en mai 1731. M. Chrétien de Schoneich, son précepteur, et M. Behm ont écrit sur sa vie. Le texte mentionne également diverses publications et activités académiques. À Dresde, M. Faesch compose une Bibliothèque Militaire. À Nuremberg, des traductions des œuvres de Gerard de Lairesse sont publiées. À Rostock, M. Schultz publie une dissertation sur l'usage de la musique dans l'Église chrétienne. L'Académie Royale des Belles-Lettres de Marseille a décerné des prix d'éloquence et de poésie, avec un sujet pour l'année suivante sur un passage de Sénèque. L'Académie Royale des Sciences a élu de nouveaux membres pour des postes vacants. À Londres, le sieur Wood a réalisé des expériences pour extraire du fer de la mine de charbon en présence de dignitaires. Le marquis de Braekly, fils du duc de Brigewater, est mort de la petite vérole à l'âge de sept ans.
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3
p. 330-332
« BIBLIOTHEQUE raisonnée des Ouvrages des Sçavans de l'Europe, 1 [...] »
Début :
BIBLIOTHEQUE raisonnée des Ouvrages des Sçavans de l'Europe, 1 [...]
Mots clefs :
Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savants, Théocrite, L'État et les Délices de la Suisse, Ecriture Sainte, Dissertation sur le mensonge, Sels et cristaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « BIBLIOTHEQUE raisonnée des Ouvrages des Sçavans de l'Europe, 1 [...] »
BIBLIOTHEQUE raisonnée des Ouvrages
des Sçavans de l'Europe, 1er et 2 parties.
contenant les 6 premiers mois de l'année
1730. vol. in 12. de 480 pag. A Amsterd.
chez les Wetsteins et Smith. 1730.
THEOCRITE traduit en Vers Italiens ,
par M. Dom Regolotti , Romain et Professeur en Poétique et en Langue Grecque
dans l'Université Royale de Turin. ATurin , chez J. B. Chais , Imprimeur et Libraire de S. M. 1729. in 8. pag. 295. Y
comprise l'Epître dédicatoire à S. A. R. Charles
FEVRIER. 1732. 33
Charles Emanuel , Prince de Piémont
&c. Tout l'Ouvrage est en Italien.
تو
L'ETAT ET LES DELICES DE LA SUISSE.
en forme de Relation Critique , par plusieurs Auteurs celebres , enrichi de Figutes en taille douce , dessinées sur les lieux,
et de Cartes Géographiques tres- exactes
en 4 vol. in 12. A Amsterdam , chez les
Wetsteins et Smith. 1730.
TRAITEZ GEOGRAPHIQUES ET HISTORI
QUES , pour faciliter l'intelligence de l'Ecriture Sainte , par divers Auteurs celebres. A la Haye , chez Gerard Vander
Poel. 1730. 2. vol. in 12. 1.tom, pag.314
et 325 , pour le 2d.
DISSERTATION SUR LE MENSONGE , par
M. Saurin , Ministre de l'Eglise Françoise
de la Haye. 2de édition. A la Haye , chez
Pierre de Hondt. 1730. in 8. pag. 56.
2de Partic. LETTRES PHILOSOPHIQUES Sur
la formation des Sels et des Cristaux , et
sur la Generation et le Mecanisme organi
que des Plantes et, des Animaux; à l'occasion de la Pierre Belemnite et de la
Pierre Lenticulaire ; avec un Mémoiresur
la Théorie de la Terre. Par M. Bourguet.
A
332 MERCURE DE FRANCE
A Amsterdam, chez François Lhonoré.
1729. in 12. de 220 pag. pour l'Ouvrage ,
et de 44 pour l'Epître dédicatoire et la
Préface.
des Sçavans de l'Europe, 1er et 2 parties.
contenant les 6 premiers mois de l'année
1730. vol. in 12. de 480 pag. A Amsterd.
chez les Wetsteins et Smith. 1730.
THEOCRITE traduit en Vers Italiens ,
par M. Dom Regolotti , Romain et Professeur en Poétique et en Langue Grecque
dans l'Université Royale de Turin. ATurin , chez J. B. Chais , Imprimeur et Libraire de S. M. 1729. in 8. pag. 295. Y
comprise l'Epître dédicatoire à S. A. R. Charles
FEVRIER. 1732. 33
Charles Emanuel , Prince de Piémont
&c. Tout l'Ouvrage est en Italien.
تو
L'ETAT ET LES DELICES DE LA SUISSE.
en forme de Relation Critique , par plusieurs Auteurs celebres , enrichi de Figutes en taille douce , dessinées sur les lieux,
et de Cartes Géographiques tres- exactes
en 4 vol. in 12. A Amsterdam , chez les
Wetsteins et Smith. 1730.
TRAITEZ GEOGRAPHIQUES ET HISTORI
QUES , pour faciliter l'intelligence de l'Ecriture Sainte , par divers Auteurs celebres. A la Haye , chez Gerard Vander
Poel. 1730. 2. vol. in 12. 1.tom, pag.314
et 325 , pour le 2d.
DISSERTATION SUR LE MENSONGE , par
M. Saurin , Ministre de l'Eglise Françoise
de la Haye. 2de édition. A la Haye , chez
Pierre de Hondt. 1730. in 8. pag. 56.
2de Partic. LETTRES PHILOSOPHIQUES Sur
la formation des Sels et des Cristaux , et
sur la Generation et le Mecanisme organi
que des Plantes et, des Animaux; à l'occasion de la Pierre Belemnite et de la
Pierre Lenticulaire ; avec un Mémoiresur
la Théorie de la Terre. Par M. Bourguet.
A
332 MERCURE DE FRANCE
A Amsterdam, chez François Lhonoré.
1729. in 12. de 220 pag. pour l'Ouvrage ,
et de 44 pour l'Epître dédicatoire et la
Préface.
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Résumé : « BIBLIOTHEQUE raisonnée des Ouvrages des Sçavans de l'Europe, 1 [...] »
Le document liste des ouvrages publiés entre 1729 et 1730. La 'Bibliothèque raisonnée des Ouvrages des Sçavans de l'Europe' couvre les six premiers mois de 1730 et est publiée en deux parties totalisant 480 pages à Amsterdam chez les Wetsteins et Smith. Parmi les ouvrages mentionnés, 'Théocrite traduit en Vers Italiens' par M. Dom Regolotti, professeur à l'Université Royale de Turin, est publié en 1729 et dédié au Prince Charles Emmanuel de Piémont. 'L'État et les Délices de la Suisse' est une relation critique enrichie de figures et de cartes géographiques, publiée en quatre volumes à Amsterdam chez les Wetsteins et Smith en 1730. Les 'Traitez Géographiques et Historiques' visent à faciliter la compréhension de l'Écriture Sainte et sont publiés en deux volumes à La Haye chez Gerard Vander Poel en 1730. La 'Dissertation sur le Mensonge' par M. Saurin, ministre de l'Église Française de La Haye, est publiée en deuxième édition en 1730. Les 'Lettres Philosophiques' de M. Bourguet traitent de la formation des sels et des cristaux, ainsi que de la génération et du mécanisme organique des plantes et des animaux, et incluent un mémoire sur la théorie de la Terre, publié en 1729 à Amsterdam chez François Lhonoré.
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4
p. 63-77
« LETTRES DE M. L'ABBÉ DE *** A SES ELEVES. A Paris, chez Claude Hérissant, [...] »
Début :
LETTRES DE M. L'ABBÉ DE *** A SES ELEVES. A Paris, chez Claude Hérissant, [...]
Mots clefs :
Lettre, Lettres, Abbé, Prophétie, Israël, Ecriture Sainte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « LETTRES DE M. L'ABBÉ DE *** A SES ELEVES. A Paris, chez Claude Hérissant, [...] »
LETTRES DE M. L'ABBÉ DE *** A SES
ÊLEVES . A Paris , chez Claude Hériſſant ,
rue neuve Notre-Dante , à la Croix d'or &
aux trois Vertus , fecond volume. in- 1 z.
•
On a rendu compte dans le Mercure
de .... 1752 , du premier volume de ces
lettres imprimées à Paris en 1751 ; chez
la veuve Colombat.
L'auteur avoit promis feize lettres . Le
premier volume en contient dix , & le fe
cond préfente les fix dernieres , dont l'ob
jet eft de prouver l'existence des termes
énigmatiques & généraux dans les ouvra
ges prophétiques , & de faire fentir qué
leur intelligence eft néceffaire pour entendre
parfaitement le fens littéral hiſtorique
des Prophetes , des Pfeaumes , de Job , des
Cantiques , & de quelques autres prophé
ties répandues dans l'Ecriture Sainte .
Ainfi la premiere lettre de ce fecond
volume , qui eft la X I dans l'ordre des
feize , eft employée à parler du ftyle prophétique
& des raifons de fon obfcurité ;
& depuis la page so jufqu'à la page 70 ,
où finit la lettre XI , l'auteur commence
à faire un effai fur une partie des termes
énigmatiques qu'il doit traiter dans la lettre
fuivante.
La XII lettre entre tout-à -fait en
matiere ; on y voit quantité de paffages
64 MERCURE DE FRANCE.
с
des livres prophétiques , développés relativement
au fens littéral exigé par l'hiſtoire ;
mais l'auteur ne fe contente pas de morceaux
détachés , qui pourroient ne pas
fatisfaire , faute de liaifon avec ce qui précede
& ce qui fuit. Il prend donc une
prophétie entiere , l'une des plus difficiles
qu'il ait pu choifir. C'eft le chapitre 14
d'Ifaïe , depuis le premier jufqu'au 22
verfet inclufivement. Cette lettre étoit
trop longue pour ne la pas divifer en deux
parties. La premiere contient deux avertif
femens ; l'un traite des quatre termes énigmatiques
, dont l'intelligence eft abfolument
effentielle à la lettre hiftorique de
cette prophétie d'lfaïe. Le fecond avertif
fement contient fept remarques grammaticales
, fuivies d'une obfervation fur l'u
fage de la profopopée dans les faints Livres.
Après les deux avertiffemens on trouve le
précis de la prophétie : elle regarde , dans
le premier fens littéral , la chute de l'empire
de Babylone ; on paffe enfuite à une
double verfion latine , dont la premiere
conferve fes termes énigmatiques , & la
feconde les développe : une verfion françoiſe
dans le même goût fuccede à la latine.
L'Auteur termine cette premiere parrie
par quelques remarques fur le peu d'ordre
avec lequel on a traité jufqu'ici ces
MAR S. 1755. 65
vingt-deux premiers verfets du chap. XIV
d'Ifaïe.
La feconde partie de la XII lettre comprend
les notes indifpenfables à l'intelligence
d'une pièce auffi difficile , quant au
fens littéral de l'ancien Ifraël ; mais afin
qu'on ne croye pas que cette explication
puiffe nuire au fens de l'Eglife chrétienne
attaché néceffairement à ce texte d'Ifaïe ,
l'auteur préfente d'autres notes relatives
au nouvel Ifraël ; elles font fuivies d'une
double verſion françoiſe , mife au - deſſous
de la verfion littérale relative à l'ancien
Ifraël. Cette lettre finit par une courte
réflexion fur la ſurpriſe que pourra cauſer
à quelques perfonnes l'établiffement d'un
double fens littéral , dont cependant les
preuves font dans les Peres , les Théologiens
, & les plus habiles commentateurs.
La XIII lettre roule fur les termes gé
néraux ou indéterminés , qu'il faut reftreindre
aux fignifications particulieres
exigées par les vues du Prophéte . On donne
en preuve les deux petits Cantiques
contenus dans le XII chapitre d'Ifaïe . Deux
fimples notes de l'auteur développent en
très- peu de mots le double fens de cette
prophétie , quant à l'ancien & quant au
nouvel Ifraël . On trouve enfuite l'examen
de plufieurs termes généraux du Pleaume
66 MERCURE DE FRANCE.
XXXVI . Heb. XXXVII , Noli amulari , &
d'un affez grand nombre d'autres , & furtout
des mots mifericorde & vérité qui ,
reftreints à leur vraie & exacte fignifica
tion , jettent un grand jour fur les paſſages
où ils fe rencontrent.
La lettre XIV eft une fuite du traité des
termes généraux .L'auteur apporte en preuve
le Pf. 1. Beatus vir , &c. qu'il regarde comme
un tiffu de termes indéterminés qui
reftreints au fens exigé par le Prophéte
s'entendent d'abord des Apoftats du tems
de la captivité de Babylone , & enfuite
de ceux de l'Eglife chrétienne ; des notes
étendues fuivent le texte , & nous paroiffent
comme démonftratives.
La X Ve lettre eft uniquement occupée
à prouver que les termes énigmatiques &
généraux qui font en ufage dans les li
vres prophétiques , entrent auffi dans la
compofition des Cantiques du N. T. On
en donne pour exemple le cantique Bene
dictus Dominus , Deus Ifraël.
La XVI ne contient point le Pf. LXVII .
Heb. LXVIII . Exurgat , Deus , promis dans
le volume I. Ce chef-d'oeuvre de la poëfie
des Hébreux , accompagné de notes , eût
donné trop d'étendue à ce fecond volume.
L'auteur à donc prié quelques - uns des
éleves qu'il a formés , de fe charger de
MARS. 1755. 67
"
l'édition de ce Pfeaame . Mais pour mieux
entendre tout ce que ceci veut dire , il eſt
néceffaire de fçavoir que depuis plus de
dix ans , il fe forme parmi les RR. PP.
Capucins de la rue faint Honoré , un petit
nombre de gens de lettres qui fe font
confacrés à l'étude du double fens litteral
de l'Ecriture Sainte . L'auteur de ces lettres
a tellement goûté leur maniere de travailler
, qu'il leur confie non-feulement fon
Exurgat , mais auffi Pexécution entiere de
fon plan , dont on lit l'efquiffe aux pages
454 & 455 de ce volume. On voit dans
cette X V I lettre , les avis qu'un pere ,
non-feulement tendre , mais éclairé , donne
à des enfans pleins d'un amour inaltérable
pour l'Ecriture Sainte , d'un courage à
toute épreuve & d'un travail infatigable.
Ils vont feconder dans peu les vûes de
leur maître , puifqu'ils donnent inceffamment
quatre volumes in- 12. pour commencer
l'exécution du travail qu'il leur
remet entre les mains .
Tel eft l'extrait du fecond volume des
lettres de M. l'Abbé de *** à fes éleves.
Quoique le mérite de cet ouvrage ne puiffe
être apprécié dans toute fa valeur que par
ceux qui ont fuivi & qui fuivent encore
fes leçons publiques ou particulieres , toujours
gratuites , il eft cependant aifé de
68 MERCURE DE FRANCE .
fentir que fon plan eft établi fur les folides
principes qu'il a puifés dans les premieres
fources pendant près de cinquante
ans d'étude.
ODES D'HORACE traduites par feu M.
l'Abbé Desfontaines , in - 12 . petit format ,
1754. A Paris , chez Chaubert , quai des
Auguftins ; avec approbation & privilege
du Roi. Nous avons vû des exemplaires de
cet ouvrage , qui au lieu de Paris portent
le nom de Berlin ; mais ils font f
femblables la forme & les caracteres ,
pour
que nous ne doutons point qu'ils ne fortent
de la même preffe ; la feule différence
que nous y avons remarquée eft que
dans les exemplaires de Paris on a retranché
les odes qui ne fe lifent point dans les
Colléges , & qu'elles fe trouvent dans ceux
de Berlin , au frontifpice defquels on lit
une épigraphe qui fait honneur aux fentimens
du Libraire qui diftribue les uns &
les autres , & à laquelle nous foufcrivons
volontiers.
Quis defideriofit pudor aut modus ,
Tam cari capitis. Hor. Od. XXIV. 1. I.
BIBLIOTHEQUE HISTORIQUE ET CRITI
QUE DU POITOU , contenant les vies des
MARS.
1755. 69
fçavans de cette province depuis le troifiéme
fiécle jufqu'à prefent ; une notice
de leurs ouvrages , avec des obfervations
pour en juger , &c . A Paris , chez Ganneau
, Libraire , rue Saint Severin , à S.
Louis & aux armes de Dombes. 1754 .
Cinq gros vol. in- 12 .
:
Il y a déja du tems que cet ouvrage a
paru cependant comme les Mercures précédens
n'en ont point parlé , nous nous
faifons un devoir de l'annoncer aujour
d'hui. Il feroit inutile d'entrer dans aucun
détail fur la forme que l'auteur a jugé
à propos de lui donner , ni fur la façon
dont il s'y eft pris pour le traiter. Le
compte exact qu'on en a rendu dans la
plupart des Journaux doit fuppléer fuffifamment
à notre filence. Nous obferverons
feulement que fi dans le nombre des
fçavans qui trouvent leur place dans cette
bibliotheque , il y en a qui fe font fait un
nom fameux dans la république des lettres ,
il s'en rencontre beaucoup auffi dont la
réputation ne paffe point les limites du
Poitou .
LA VIE DES PEINTRES FLAMANDS , ALLEMANDS
ET HOLLANDOIS , avec des portraits
gravés en taille-douce , une indication
de leurs ouvrages , & des réflexions
70 MERCURE DE FRANCE.
fur leurs différentes manieres. Par M. J. B.
Defcamps , Peintre , membre de l'Académie
royale des Sciences , Belles- Lettres &
Arts de Rouen , & Profeffeur de l'Ecole
du deffein de la même ville . A Paris ,
chez Defaint & Saillant , rue Saint Jean de
Beauvais ; Piffot , quai de Conti ; Durand
, rue du Foin , en entrant par la rue
Saint Jacques , la premiere porte cochere.
1754. Tome fecond , gros in-8 ° . Il y a
lieu d'efpérer que le public ne fera pas
un accueil moins favorable à ce volume
qu'à celui qui l'a précédé.
LE CALENDRIER DES LABOUREURS ET
DES FERMIERS , contenant les inftructions
néceffaires la conduite & pour le
pour
maniement d'une ferme dans tous les mois
de l'année ouvrage néceffaire aux per
fonnes qui vivent à la campagne , & à celles
qui font valoir leur bien. Traduit de
l'Anglois , fur la fixième édition de M.
R. Bradeley de la Société royale de
Londres , & Profeffeur de Botanique dans
l'Univerfité de Cambridge . A Paris , chez
Briaffon , Libraire , rue Saint Jacques , à
la Science. 1755 , vol. in- 12.-
ANALYSE DES DISSERTATIONS SUR PLUSIEURS
MATIÈRES MEDICO - PHYSIQUES . Par
MARS. 1755. 71
M. Olivier de Villeneuve , Docteur de la
Faculté de Médecine de Montpellier ,
Doyen des Médecins de la ville de Boulogne-
fur-mer. A Utrecht , 1754 , petit in-
12. 100 pages.
. DEMONSTRATION DE LA QUADRATURE
DU CERCLE ; par M. le Chevalier de Caufans
, ci - devant Colonel du Régiment
d'Infanterie de Conti . A Paris , chez Delaguette
, rue Saint Jacques , à l'Olivier ;
·in-4°. 22. pages.
On a toujours été jufqu'ici perfuadé
& non fans raifon , de l'inutilité des efforts
que l'on voudroit employer pour parvenir
à la découverte de la Quadrature du
cercle . On s'eft réuni à en regarder la démonftration
, non feulement comme impoffible
, mais comme impliquant les contradictions
les plus évidentes en géométrie .
Il n'eft donc pas aifé de détruire un préjugé
qui paroît fi bien fondé. Cependant
M. le Chevalier de Caufans, fans s'effrayér
des difficultés qu'on peut lui oppofer , n'a
pas laiffé de tenter la chofe en queftion .
Un grand nombre de perfonnes qui ont de
la peine à s'imaginer qu'elle foit traitée
férieufement, n'auroient pas manqué d'imputer
les tentatives de M. le Chevalier à
un pur jeu d'efprit.; il a pris la fage pré72
MERCURE DE FRANCE.
caution de leur ôter cette penfée , en propofant
la foufcription de la fomme de dix
mille livres à quiconque prouvera géométriquement
un paralogifme dans fa prétendue
quadrature du cercle qu'il s'efforce
de démontrer dans le petit ouvrage que
nous annonçons. Le prix confidérable attaché
à fa réfutation devoit néceffairement
attirer fur les bras de M. de Caufans
de puiffans adverfaires , qui fe difputaffent
à l'envi le mérite ( fi toutefois c'en eſt un )
de ruiner les conféquences fur lefquelles
il l'a bâtie ; mais il ne s'étoit peut- être pas
attendu à voir dans la foule des concur
rens entrer en lice une perfonne d'un ſexe ,
qui femble moins faite pour fe livrer à des
études épineufes & abftraites que pour
s'occuper des matieres d'agrément. Mlle
Le Mire , choquée de l'injufte prévention
où l'on eft contre les femmes , a été ja
loufe de l'honneur de les juftifier , en montrant
que leur efprit eft capable d'atteindre
aux vérités géométriques , fur lefquelles
il leur arrive de raifonner plus conféquemment
que bien des hommes. Elle a
donc jugé à propos de fe mettre fur les
rangs ; & pour cet effet elle a cru devoir
rendre public le fruit de fon travail , qui
paroît fous ce titre Le Quadricide , ou Paralogismes
prouvés géométriquement dans la
Quadrature
MARS. 1755 .
73
Quadrature de M. de Caufans. Par Mile
L.A. Le Mire , veuve J ... in- 4° . 28 pag.
chez Delaguette , & c.
Le long féjour que M. Galland a fait
dans les Etats du Grand Seigneur en qualité
d'Interpréte du Roi pour les Langues
orientales , l'a mis à portée de travailler
pour l'inftruction du public , en lui apprenant
ce qu'il a eu occafion d'y voir de plus
curieux. Comme il s'en eft rendu les langues
familieres , il n'a pas cru inutile de
commencer par la traduction de trois petites
pieces écrites par divers auteurs Mu
fulmans , dont les deux premieres tendent
à donner une idée des rits & c'es cérémonies
qui fe pratiquent au pélerinage de la
Mecque , des points fondamentaux de la
religion mahométane , & des obfervances
qu'elle impofe. On fe propofe dans la troifieme
de faire connoître la maniere dont
les Turcs cultivent les fciences. Cet ou
vrage de M. Galland eft compofé de cinq
morceaux différens , qui forment un recueil
qu'il difpofe en cet ordre. 1 ° . Rits & cérémonies
du pélerinage de la Mecque , fuivant
lafelle de l'Imam on Docteur Chafei ;
traduit de l'Arabe du Cheitch el Imam el
Aalim , & c . 2° . Catéchisme Muſulman , traduit
de l'Arabe du Cheitch on Docteur Aly
D
74 MERCURE DE FRANCE.
fils d'Iaakoub. 3. Traduction d'une differtation
de Zebny Effendi fur les fciences des
Turcs , & fur l'ordre qu'ils gardent dans le
cours de leurs études . 4° . Relation de l'ifle
de Chio , faite fur le lieu par l'auteur. 5º.
Autre relation de la Marche de la Sultane
Efma , fille de Sultan Ahmed , lorfqu'on la
conduifit à fon époux Iaakoub Pacha , grand
Maréchal de la Cour de Sultan Mahmoud ,
le 27 Février 1743. Cette relation termine
ce livre , qui fe vend à Paris , chez
Defaint & Saillant. 1754 , in- 12 . 214
pages.
COLLECTION DE DÉCISIONS NOUVELLES
& de notions relatives à la Jurifprudence
préfente ; par M. Denifart , Procureur
au Châtelet de Paris . A Paris , chez Savoye
, rue S. Jacques , à l'Eſpérance , audeffus
de la Fontaine de S. Severin ; & Le
Clerc , grande Salle du Palais , au fecond
pilier , 1754.
L'Auteur nous apprend dans la préface ,
que cet ouvrage fera compofé de cinq ou fix
volumes , dont il vient de mettre les deux
premiers au jour. Nous lui fouhaitons tout
le fuccès que l'importance de fon travail
paroît mériter. Nous ne pouvons même
nous empêcher de dire que M. Denifart
eft digne d'éloge , en ce qu'il a pris foin
MARS. 1755. 75
de développer aux yeux du public cette ingénuité
de caractere qui fied aux auteurs
libres de préjugés. On doit lui fçavoir
quelque gré de ne pas témoigner les effets
de la prévention outrée qu'on a d'ordinaire
en faveur de l'état qu'on exerce.
Il avoue que les maximes renfermées dans
le recueil qu'il publie , n'étant annoncées
que par un fimple Procureur du Châtelet
perdent beaucoup par là de la confiance qu'el
les méritent. Ce font les propres paroles de
M. Denifart , aufquelles il ne nous appartient
pas de répliquer , puifque c'eft une
perfonne de la profeffion qui fait cet aveu .
Nous ajoûterons feulement que fon exemple
eft une preuve qu'il fe trouve des Procureurs
qui ont fincerement en vûe le bien
-public.
ORAISONS CHOISIES DE CICERON ,
traduction nouvelle , avec le latin à côté ,
fur l'édition latine de Grævius , & des notes.
A Paris , chez Jofeph Barbou , rue S.
Jacques , près la fontaine S. Benoît , aux
Cigognes. 1754 , avec privilege du Roi.
2 vol . in- 12.
A juger en général de cette nouvelle
traduction , elle paroît avoir le mérite de
la fidélité. C'eft le côté par où il faut apprécier
le travail de l'auteur , puifque c'eſt
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
particulierement le but qu'il a cru devoir
fe propofer dans l'exécution ; il a pris la
précaution de nous avertir qu'il n'a eu
d'autre deffein que de travailler pour de
jeunes écoliers de troifieme , d'humanité ,
ou tout au plus de rhétorique.
C'eft pourquoi il s'eft attaché à rendre
mot pour mot le fens de l'Orateur latin.
On peut dire que le traducteur qui avoue
s'être borné à cet unique foin , a rempli
fon objet . Il a joint à fa verfion françoile
quelques notes dans les endroits où elles
lui ont paru néceffaires.
TRAITÉ DE LA POESIE FRANÇOISE ,
par le Pere Mourgues , Jéfuite. Nouvelle
édition , revûe , corrigée & augmentée ,
avec plufieurs obfervations fur chaque efpece
de poëfie. A Paris , chez Jofeph Barbou
, rue S. Jacques , près la fontaine faint
Benoît , aux Cigognes . 1755 , avec approbation
& privilege du Roi . in- 12 .
Livres que le fieur Barbon , Libraire &
Imprimeur , rue S. Jacques , aux Cigognes,
vient de recevoir de Hollande.
Aufonius , cum notis interpretatione
J. B. Souchay , ad ufum Delphini , in- 4°.
Homeri Ilias & Odiffea Grac . 18. 2 vol.
Recentiores Poëta Latini & Graci feletti
MARS 1785. 77
quinque , curis Jofephi Oliveti collecti ac
editi ; editio auctior & emendatior , in- 8 ° .
Pervigilium Veneris , cum notis Jufti Lipfii
, & Aufonii cupido cruci adfixus . in- 8 ° .
Théologie des Infectes , traduit de l'Al-
· lemand de M. Leffer , avec des remarques
de M. P. Lyonnet , 2 vol. in- 8 °.
Les Euvres de Machiavel , nouvelle
édition , augmentée de l'Anti- Machiavel ,
in- 12 . 6 vol.
L'Efpion Turc dans les Cours des Princes
chrétiens , in- 12 . 7 vol.
Les OEuvres de Rabelais , in - 12 . 6 Volumes.
Sermons de Caillart , in- 1 2. 2 vol .
Rob. Stephani Thefaurus lingua latine ;
in-fol. 4 vol.
Nouvelles difficultés propofées par un
Péripateticien à l'auteur du Voyage du
monde de Descartes , in- 12
ÊLEVES . A Paris , chez Claude Hériſſant ,
rue neuve Notre-Dante , à la Croix d'or &
aux trois Vertus , fecond volume. in- 1 z.
•
On a rendu compte dans le Mercure
de .... 1752 , du premier volume de ces
lettres imprimées à Paris en 1751 ; chez
la veuve Colombat.
L'auteur avoit promis feize lettres . Le
premier volume en contient dix , & le fe
cond préfente les fix dernieres , dont l'ob
jet eft de prouver l'existence des termes
énigmatiques & généraux dans les ouvra
ges prophétiques , & de faire fentir qué
leur intelligence eft néceffaire pour entendre
parfaitement le fens littéral hiſtorique
des Prophetes , des Pfeaumes , de Job , des
Cantiques , & de quelques autres prophé
ties répandues dans l'Ecriture Sainte .
Ainfi la premiere lettre de ce fecond
volume , qui eft la X I dans l'ordre des
feize , eft employée à parler du ftyle prophétique
& des raifons de fon obfcurité ;
& depuis la page so jufqu'à la page 70 ,
où finit la lettre XI , l'auteur commence
à faire un effai fur une partie des termes
énigmatiques qu'il doit traiter dans la lettre
fuivante.
La XII lettre entre tout-à -fait en
matiere ; on y voit quantité de paffages
64 MERCURE DE FRANCE.
с
des livres prophétiques , développés relativement
au fens littéral exigé par l'hiſtoire ;
mais l'auteur ne fe contente pas de morceaux
détachés , qui pourroient ne pas
fatisfaire , faute de liaifon avec ce qui précede
& ce qui fuit. Il prend donc une
prophétie entiere , l'une des plus difficiles
qu'il ait pu choifir. C'eft le chapitre 14
d'Ifaïe , depuis le premier jufqu'au 22
verfet inclufivement. Cette lettre étoit
trop longue pour ne la pas divifer en deux
parties. La premiere contient deux avertif
femens ; l'un traite des quatre termes énigmatiques
, dont l'intelligence eft abfolument
effentielle à la lettre hiftorique de
cette prophétie d'lfaïe. Le fecond avertif
fement contient fept remarques grammaticales
, fuivies d'une obfervation fur l'u
fage de la profopopée dans les faints Livres.
Après les deux avertiffemens on trouve le
précis de la prophétie : elle regarde , dans
le premier fens littéral , la chute de l'empire
de Babylone ; on paffe enfuite à une
double verfion latine , dont la premiere
conferve fes termes énigmatiques , & la
feconde les développe : une verfion françoiſe
dans le même goût fuccede à la latine.
L'Auteur termine cette premiere parrie
par quelques remarques fur le peu d'ordre
avec lequel on a traité jufqu'ici ces
MAR S. 1755. 65
vingt-deux premiers verfets du chap. XIV
d'Ifaïe.
La feconde partie de la XII lettre comprend
les notes indifpenfables à l'intelligence
d'une pièce auffi difficile , quant au
fens littéral de l'ancien Ifraël ; mais afin
qu'on ne croye pas que cette explication
puiffe nuire au fens de l'Eglife chrétienne
attaché néceffairement à ce texte d'Ifaïe ,
l'auteur préfente d'autres notes relatives
au nouvel Ifraël ; elles font fuivies d'une
double verſion françoiſe , mife au - deſſous
de la verfion littérale relative à l'ancien
Ifraël. Cette lettre finit par une courte
réflexion fur la ſurpriſe que pourra cauſer
à quelques perfonnes l'établiffement d'un
double fens littéral , dont cependant les
preuves font dans les Peres , les Théologiens
, & les plus habiles commentateurs.
La XIII lettre roule fur les termes gé
néraux ou indéterminés , qu'il faut reftreindre
aux fignifications particulieres
exigées par les vues du Prophéte . On donne
en preuve les deux petits Cantiques
contenus dans le XII chapitre d'Ifaïe . Deux
fimples notes de l'auteur développent en
très- peu de mots le double fens de cette
prophétie , quant à l'ancien & quant au
nouvel Ifraël . On trouve enfuite l'examen
de plufieurs termes généraux du Pleaume
66 MERCURE DE FRANCE.
XXXVI . Heb. XXXVII , Noli amulari , &
d'un affez grand nombre d'autres , & furtout
des mots mifericorde & vérité qui ,
reftreints à leur vraie & exacte fignifica
tion , jettent un grand jour fur les paſſages
où ils fe rencontrent.
La lettre XIV eft une fuite du traité des
termes généraux .L'auteur apporte en preuve
le Pf. 1. Beatus vir , &c. qu'il regarde comme
un tiffu de termes indéterminés qui
reftreints au fens exigé par le Prophéte
s'entendent d'abord des Apoftats du tems
de la captivité de Babylone , & enfuite
de ceux de l'Eglife chrétienne ; des notes
étendues fuivent le texte , & nous paroiffent
comme démonftratives.
La X Ve lettre eft uniquement occupée
à prouver que les termes énigmatiques &
généraux qui font en ufage dans les li
vres prophétiques , entrent auffi dans la
compofition des Cantiques du N. T. On
en donne pour exemple le cantique Bene
dictus Dominus , Deus Ifraël.
La XVI ne contient point le Pf. LXVII .
Heb. LXVIII . Exurgat , Deus , promis dans
le volume I. Ce chef-d'oeuvre de la poëfie
des Hébreux , accompagné de notes , eût
donné trop d'étendue à ce fecond volume.
L'auteur à donc prié quelques - uns des
éleves qu'il a formés , de fe charger de
MARS. 1755. 67
"
l'édition de ce Pfeaame . Mais pour mieux
entendre tout ce que ceci veut dire , il eſt
néceffaire de fçavoir que depuis plus de
dix ans , il fe forme parmi les RR. PP.
Capucins de la rue faint Honoré , un petit
nombre de gens de lettres qui fe font
confacrés à l'étude du double fens litteral
de l'Ecriture Sainte . L'auteur de ces lettres
a tellement goûté leur maniere de travailler
, qu'il leur confie non-feulement fon
Exurgat , mais auffi Pexécution entiere de
fon plan , dont on lit l'efquiffe aux pages
454 & 455 de ce volume. On voit dans
cette X V I lettre , les avis qu'un pere ,
non-feulement tendre , mais éclairé , donne
à des enfans pleins d'un amour inaltérable
pour l'Ecriture Sainte , d'un courage à
toute épreuve & d'un travail infatigable.
Ils vont feconder dans peu les vûes de
leur maître , puifqu'ils donnent inceffamment
quatre volumes in- 12. pour commencer
l'exécution du travail qu'il leur
remet entre les mains .
Tel eft l'extrait du fecond volume des
lettres de M. l'Abbé de *** à fes éleves.
Quoique le mérite de cet ouvrage ne puiffe
être apprécié dans toute fa valeur que par
ceux qui ont fuivi & qui fuivent encore
fes leçons publiques ou particulieres , toujours
gratuites , il eft cependant aifé de
68 MERCURE DE FRANCE .
fentir que fon plan eft établi fur les folides
principes qu'il a puifés dans les premieres
fources pendant près de cinquante
ans d'étude.
ODES D'HORACE traduites par feu M.
l'Abbé Desfontaines , in - 12 . petit format ,
1754. A Paris , chez Chaubert , quai des
Auguftins ; avec approbation & privilege
du Roi. Nous avons vû des exemplaires de
cet ouvrage , qui au lieu de Paris portent
le nom de Berlin ; mais ils font f
femblables la forme & les caracteres ,
pour
que nous ne doutons point qu'ils ne fortent
de la même preffe ; la feule différence
que nous y avons remarquée eft que
dans les exemplaires de Paris on a retranché
les odes qui ne fe lifent point dans les
Colléges , & qu'elles fe trouvent dans ceux
de Berlin , au frontifpice defquels on lit
une épigraphe qui fait honneur aux fentimens
du Libraire qui diftribue les uns &
les autres , & à laquelle nous foufcrivons
volontiers.
Quis defideriofit pudor aut modus ,
Tam cari capitis. Hor. Od. XXIV. 1. I.
BIBLIOTHEQUE HISTORIQUE ET CRITI
QUE DU POITOU , contenant les vies des
MARS.
1755. 69
fçavans de cette province depuis le troifiéme
fiécle jufqu'à prefent ; une notice
de leurs ouvrages , avec des obfervations
pour en juger , &c . A Paris , chez Ganneau
, Libraire , rue Saint Severin , à S.
Louis & aux armes de Dombes. 1754 .
Cinq gros vol. in- 12 .
:
Il y a déja du tems que cet ouvrage a
paru cependant comme les Mercures précédens
n'en ont point parlé , nous nous
faifons un devoir de l'annoncer aujour
d'hui. Il feroit inutile d'entrer dans aucun
détail fur la forme que l'auteur a jugé
à propos de lui donner , ni fur la façon
dont il s'y eft pris pour le traiter. Le
compte exact qu'on en a rendu dans la
plupart des Journaux doit fuppléer fuffifamment
à notre filence. Nous obferverons
feulement que fi dans le nombre des
fçavans qui trouvent leur place dans cette
bibliotheque , il y en a qui fe font fait un
nom fameux dans la république des lettres ,
il s'en rencontre beaucoup auffi dont la
réputation ne paffe point les limites du
Poitou .
LA VIE DES PEINTRES FLAMANDS , ALLEMANDS
ET HOLLANDOIS , avec des portraits
gravés en taille-douce , une indication
de leurs ouvrages , & des réflexions
70 MERCURE DE FRANCE.
fur leurs différentes manieres. Par M. J. B.
Defcamps , Peintre , membre de l'Académie
royale des Sciences , Belles- Lettres &
Arts de Rouen , & Profeffeur de l'Ecole
du deffein de la même ville . A Paris ,
chez Defaint & Saillant , rue Saint Jean de
Beauvais ; Piffot , quai de Conti ; Durand
, rue du Foin , en entrant par la rue
Saint Jacques , la premiere porte cochere.
1754. Tome fecond , gros in-8 ° . Il y a
lieu d'efpérer que le public ne fera pas
un accueil moins favorable à ce volume
qu'à celui qui l'a précédé.
LE CALENDRIER DES LABOUREURS ET
DES FERMIERS , contenant les inftructions
néceffaires la conduite & pour le
pour
maniement d'une ferme dans tous les mois
de l'année ouvrage néceffaire aux per
fonnes qui vivent à la campagne , & à celles
qui font valoir leur bien. Traduit de
l'Anglois , fur la fixième édition de M.
R. Bradeley de la Société royale de
Londres , & Profeffeur de Botanique dans
l'Univerfité de Cambridge . A Paris , chez
Briaffon , Libraire , rue Saint Jacques , à
la Science. 1755 , vol. in- 12.-
ANALYSE DES DISSERTATIONS SUR PLUSIEURS
MATIÈRES MEDICO - PHYSIQUES . Par
MARS. 1755. 71
M. Olivier de Villeneuve , Docteur de la
Faculté de Médecine de Montpellier ,
Doyen des Médecins de la ville de Boulogne-
fur-mer. A Utrecht , 1754 , petit in-
12. 100 pages.
. DEMONSTRATION DE LA QUADRATURE
DU CERCLE ; par M. le Chevalier de Caufans
, ci - devant Colonel du Régiment
d'Infanterie de Conti . A Paris , chez Delaguette
, rue Saint Jacques , à l'Olivier ;
·in-4°. 22. pages.
On a toujours été jufqu'ici perfuadé
& non fans raifon , de l'inutilité des efforts
que l'on voudroit employer pour parvenir
à la découverte de la Quadrature du
cercle . On s'eft réuni à en regarder la démonftration
, non feulement comme impoffible
, mais comme impliquant les contradictions
les plus évidentes en géométrie .
Il n'eft donc pas aifé de détruire un préjugé
qui paroît fi bien fondé. Cependant
M. le Chevalier de Caufans, fans s'effrayér
des difficultés qu'on peut lui oppofer , n'a
pas laiffé de tenter la chofe en queftion .
Un grand nombre de perfonnes qui ont de
la peine à s'imaginer qu'elle foit traitée
férieufement, n'auroient pas manqué d'imputer
les tentatives de M. le Chevalier à
un pur jeu d'efprit.; il a pris la fage pré72
MERCURE DE FRANCE.
caution de leur ôter cette penfée , en propofant
la foufcription de la fomme de dix
mille livres à quiconque prouvera géométriquement
un paralogifme dans fa prétendue
quadrature du cercle qu'il s'efforce
de démontrer dans le petit ouvrage que
nous annonçons. Le prix confidérable attaché
à fa réfutation devoit néceffairement
attirer fur les bras de M. de Caufans
de puiffans adverfaires , qui fe difputaffent
à l'envi le mérite ( fi toutefois c'en eſt un )
de ruiner les conféquences fur lefquelles
il l'a bâtie ; mais il ne s'étoit peut- être pas
attendu à voir dans la foule des concur
rens entrer en lice une perfonne d'un ſexe ,
qui femble moins faite pour fe livrer à des
études épineufes & abftraites que pour
s'occuper des matieres d'agrément. Mlle
Le Mire , choquée de l'injufte prévention
où l'on eft contre les femmes , a été ja
loufe de l'honneur de les juftifier , en montrant
que leur efprit eft capable d'atteindre
aux vérités géométriques , fur lefquelles
il leur arrive de raifonner plus conféquemment
que bien des hommes. Elle a
donc jugé à propos de fe mettre fur les
rangs ; & pour cet effet elle a cru devoir
rendre public le fruit de fon travail , qui
paroît fous ce titre Le Quadricide , ou Paralogismes
prouvés géométriquement dans la
Quadrature
MARS. 1755 .
73
Quadrature de M. de Caufans. Par Mile
L.A. Le Mire , veuve J ... in- 4° . 28 pag.
chez Delaguette , & c.
Le long féjour que M. Galland a fait
dans les Etats du Grand Seigneur en qualité
d'Interpréte du Roi pour les Langues
orientales , l'a mis à portée de travailler
pour l'inftruction du public , en lui apprenant
ce qu'il a eu occafion d'y voir de plus
curieux. Comme il s'en eft rendu les langues
familieres , il n'a pas cru inutile de
commencer par la traduction de trois petites
pieces écrites par divers auteurs Mu
fulmans , dont les deux premieres tendent
à donner une idée des rits & c'es cérémonies
qui fe pratiquent au pélerinage de la
Mecque , des points fondamentaux de la
religion mahométane , & des obfervances
qu'elle impofe. On fe propofe dans la troifieme
de faire connoître la maniere dont
les Turcs cultivent les fciences. Cet ou
vrage de M. Galland eft compofé de cinq
morceaux différens , qui forment un recueil
qu'il difpofe en cet ordre. 1 ° . Rits & cérémonies
du pélerinage de la Mecque , fuivant
lafelle de l'Imam on Docteur Chafei ;
traduit de l'Arabe du Cheitch el Imam el
Aalim , & c . 2° . Catéchisme Muſulman , traduit
de l'Arabe du Cheitch on Docteur Aly
D
74 MERCURE DE FRANCE.
fils d'Iaakoub. 3. Traduction d'une differtation
de Zebny Effendi fur les fciences des
Turcs , & fur l'ordre qu'ils gardent dans le
cours de leurs études . 4° . Relation de l'ifle
de Chio , faite fur le lieu par l'auteur. 5º.
Autre relation de la Marche de la Sultane
Efma , fille de Sultan Ahmed , lorfqu'on la
conduifit à fon époux Iaakoub Pacha , grand
Maréchal de la Cour de Sultan Mahmoud ,
le 27 Février 1743. Cette relation termine
ce livre , qui fe vend à Paris , chez
Defaint & Saillant. 1754 , in- 12 . 214
pages.
COLLECTION DE DÉCISIONS NOUVELLES
& de notions relatives à la Jurifprudence
préfente ; par M. Denifart , Procureur
au Châtelet de Paris . A Paris , chez Savoye
, rue S. Jacques , à l'Eſpérance , audeffus
de la Fontaine de S. Severin ; & Le
Clerc , grande Salle du Palais , au fecond
pilier , 1754.
L'Auteur nous apprend dans la préface ,
que cet ouvrage fera compofé de cinq ou fix
volumes , dont il vient de mettre les deux
premiers au jour. Nous lui fouhaitons tout
le fuccès que l'importance de fon travail
paroît mériter. Nous ne pouvons même
nous empêcher de dire que M. Denifart
eft digne d'éloge , en ce qu'il a pris foin
MARS. 1755. 75
de développer aux yeux du public cette ingénuité
de caractere qui fied aux auteurs
libres de préjugés. On doit lui fçavoir
quelque gré de ne pas témoigner les effets
de la prévention outrée qu'on a d'ordinaire
en faveur de l'état qu'on exerce.
Il avoue que les maximes renfermées dans
le recueil qu'il publie , n'étant annoncées
que par un fimple Procureur du Châtelet
perdent beaucoup par là de la confiance qu'el
les méritent. Ce font les propres paroles de
M. Denifart , aufquelles il ne nous appartient
pas de répliquer , puifque c'eft une
perfonne de la profeffion qui fait cet aveu .
Nous ajoûterons feulement que fon exemple
eft une preuve qu'il fe trouve des Procureurs
qui ont fincerement en vûe le bien
-public.
ORAISONS CHOISIES DE CICERON ,
traduction nouvelle , avec le latin à côté ,
fur l'édition latine de Grævius , & des notes.
A Paris , chez Jofeph Barbou , rue S.
Jacques , près la fontaine S. Benoît , aux
Cigognes. 1754 , avec privilege du Roi.
2 vol . in- 12.
A juger en général de cette nouvelle
traduction , elle paroît avoir le mérite de
la fidélité. C'eft le côté par où il faut apprécier
le travail de l'auteur , puifque c'eſt
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
particulierement le but qu'il a cru devoir
fe propofer dans l'exécution ; il a pris la
précaution de nous avertir qu'il n'a eu
d'autre deffein que de travailler pour de
jeunes écoliers de troifieme , d'humanité ,
ou tout au plus de rhétorique.
C'eft pourquoi il s'eft attaché à rendre
mot pour mot le fens de l'Orateur latin.
On peut dire que le traducteur qui avoue
s'être borné à cet unique foin , a rempli
fon objet . Il a joint à fa verfion françoile
quelques notes dans les endroits où elles
lui ont paru néceffaires.
TRAITÉ DE LA POESIE FRANÇOISE ,
par le Pere Mourgues , Jéfuite. Nouvelle
édition , revûe , corrigée & augmentée ,
avec plufieurs obfervations fur chaque efpece
de poëfie. A Paris , chez Jofeph Barbou
, rue S. Jacques , près la fontaine faint
Benoît , aux Cigognes . 1755 , avec approbation
& privilege du Roi . in- 12 .
Livres que le fieur Barbon , Libraire &
Imprimeur , rue S. Jacques , aux Cigognes,
vient de recevoir de Hollande.
Aufonius , cum notis interpretatione
J. B. Souchay , ad ufum Delphini , in- 4°.
Homeri Ilias & Odiffea Grac . 18. 2 vol.
Recentiores Poëta Latini & Graci feletti
MARS 1785. 77
quinque , curis Jofephi Oliveti collecti ac
editi ; editio auctior & emendatior , in- 8 ° .
Pervigilium Veneris , cum notis Jufti Lipfii
, & Aufonii cupido cruci adfixus . in- 8 ° .
Théologie des Infectes , traduit de l'Al-
· lemand de M. Leffer , avec des remarques
de M. P. Lyonnet , 2 vol. in- 8 °.
Les Euvres de Machiavel , nouvelle
édition , augmentée de l'Anti- Machiavel ,
in- 12 . 6 vol.
L'Efpion Turc dans les Cours des Princes
chrétiens , in- 12 . 7 vol.
Les OEuvres de Rabelais , in - 12 . 6 Volumes.
Sermons de Caillart , in- 1 2. 2 vol .
Rob. Stephani Thefaurus lingua latine ;
in-fol. 4 vol.
Nouvelles difficultés propofées par un
Péripateticien à l'auteur du Voyage du
monde de Descartes , in- 12
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Résumé : « LETTRES DE M. L'ABBÉ DE *** A SES ELEVES. A Paris, chez Claude Hérissant, [...] »
Le texte présente un compte rendu du second volume des 'Lettres de M. l'Abbé de *** à ses élèves', publié à Paris en 1755. Ce volume comprend six lettres supplémentaires, portant le total à douze, et se concentre sur l'interprétation des termes énigmatiques et généraux dans les œuvres prophétiques. L'objectif est de démontrer la nécessité de comprendre ces termes pour interpréter correctement le sens littéral historique des Prophètes, des Psaumes, de Job, des Cantiques et d'autres prophéties bibliques. La onzième lettre traite du style prophétique et de son obscurité. La douzième lettre analyse en détail le chapitre 14 d'Isaïe, expliquant les termes énigmatiques et fournissant des versions latines et françaises. La treizième lettre aborde les termes généraux ou indéterminés en utilisant les Cantiques du chapitre 12 d'Isaïe comme exemple. La quatorzième lettre continue l'étude des termes généraux en se basant sur le Psaume 1. La quinzième lettre prouve que ces termes sont également présents dans les Cantiques du Nouveau Testament. La seizième lettre, initialement prévue pour inclure le Psaume 67, a été modifiée pour laisser cette tâche à des élèves de l'abbé, qui travaillent sur le double sens littéral de l'Écriture Sainte. Le texte mentionne également plusieurs autres publications, telles que les 'Odes d'Horace' traduites par l'abbé Desfontaines, la 'Bibliothèque historique et critique du Poitou', la 'Vie des peintres flamands, allemands et hollandais' par M. J. B. Descamps, le 'Calendrier des laboureurs et des fermiers', l''Analyse des dissertations sur plusieurs matières médico-physiques' par M. Olivier de Villeneuve, et la 'Démonstration de la quadrature du cercle' par le chevalier de Caufans, ainsi qu'une réfutation par Mlle Le Mire. M. Galland a traduit des textes musulmans pour instruire le public sur les rites et cérémonies de la religion mahométane. Parmi les autres ouvrages et traductions publiés en 1754 et 1755, on trouve des traductions de textes musulmans, notamment le 'Pélerinage de la Mecque' selon la loi de l'Imam Chafei, traduit par Cheitch el Imam el Aalim, et un 'Catéchisme Musulman' traduit par Aly D. Le texte mentionne également une 'Traduction d'une dissertation de Zebny Effendi' sur les sciences des Turcs et une 'Relation de l'île de Chio'. Une autre relation décrit la marche de la Sultane Esma, fille de Sultan Ahmed, lors de son déplacement vers son époux, Iaakoub Pacha, en février 1743. Le texte évoque également une 'Collection de Décisions Nouvelles' par M. Denifart, Procureur au Châtelet de Paris, qui vise à développer des notions relatives à la jurisprudence. Denifart exprime son désir de présenter des maximes sans préjugés et reconnaît que son statut de Procureur peut limiter la confiance accordée à son ouvrage. Une nouvelle traduction des 'Oraisons Choisies de Cicéron' est publiée, destinée aux jeunes écoliers, avec le texte latin à côté et des notes explicatives. Le 'Traité de la Poésie Française' du Père Mourgues, Jésuite, est également mentionné, avec une nouvelle édition revue et augmentée. Enfin, le texte liste plusieurs ouvrages reçus par le sieur Barbon, libraire et imprimeur, incluant des œuvres d'Ausonius, Homère, des poètes latins et grecs, des textes théologiques, les œuvres de Machiavel, Rabelais, et des sermons de Caillart.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 113-119
« RÉFLÉXIONS CRITIQUES sur la méthode publiée par M. l'Abbé de Villefroy [...] »
Début :
RÉFLÉXIONS CRITIQUES sur la méthode publiée par M. l'Abbé de Villefroy [...]
Mots clefs :
Ecriture Sainte, Livres prophétiques, Abbé Villefroy
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texteReconnaissance textuelle : « RÉFLÉXIONS CRITIQUES sur la méthode publiée par M. l'Abbé de Villefroy [...] »
REFLEXIONS CRITIQUES fur la
méthode publiée par M. l'Abbé de Villefroy
pour l'explication de l'Ecriture fainte,
adreffées aux auteurs des principes difcutés
, pour faciliter l'intelligence des livres
prophétiques : Ouvrage utile pour l'étude
des livres facrés. A Cologne , & fe trouve
à Paris , chez Guillyn , Libraire , quai des
Auguftins , du côté du pont S. Michel . In-
12 , de 172 pag.
Les principes que M. l'Abbé Villefroy
a prétendu établir pour l'explication des
livres prophétiques , étoient par leur fingularité
de nature à lui fufciter des adverfaires
qui ne fe borneroient point à en
contefter la folidité , mais iroient jufqu'à
les taxer de témérité dans l'application
qu'il en a faite : C'eft ce qui n'a pas manqué
d'arriver . M. Dupuy , auteur de ces
Réflexions critiques , à été un de ceux qui
fe font mis fur les rangs , pour combattre
la nouvelle méthode expofée par M. de
Villefroy dans des Lettres à fes Eleves qu'il
publia en 1751. Notre auteur fit imprimer
à ce fujet une lettre qui parut dans
le Journal de Verdun , Août & Septembre.
Après y avoir examiné attentivement le
fyfteme , que cette méthode avoit enfanté
, il penfa être en droit de qualifier
d'arbitraires , d'inutiles , & même de dan
14 MERCURE DE FRANCE.
gereux les moyens dont on s'étoit fervi
pour l'appuyer. Il difcuta les raiſons fur
lefquelles il fondoit fa critique , cependant
il eut foin de diftinguer les conféquences
fâcheufes que ce fyftême entraînoit néceffairement
après lui des motifs qui l'avoient
fait naître. Il rendit toute la juftice dûe à
la piété & à la droiture des intentions de
M. de Villefroy , qui n'avoient fans doute
point de part aux écarts de fon imagination
: néanmoins cette critique touchoit
trop au fond de fa méthode favorite pour
ne pas mériter une réponſe de lui- même ,
ou de quelques - uns de fes éleves. C'eſt
ce que les PP . Capucins qui fe font honneur
de porter ce nom , ont exécuté dans
un ouvrage que nous avons annoncé au
mois de Janvier , où ils foutiennent avec
chaleur les principes de leur Maître , &
emploient toutes les forces de leur érudi
tion à les préfenter fous l'afpect le plus
favorable . Il feroit feulement à defirer
qu'ils fe fuffent appliqués à réfuter la lettre
de M. Dupuy , fans fortir des bornes
de la modération , à laquelle l'équité naturelle
nous engage . Notre auteur a cru
en conféquence qu'il ne pouvoit fe difpenfer
de repliquer , de peur que
fon filence
ne leur fournit le fujet d'un triom
phe imaginaire . C'eft pour le tirer de cette
A O UST. 1755. TIS
penfée qu'il leur adreffe à eux- mêmes ces
Réflexions critiques , écrites en forme de
lettres qui font au nombre de huit. Il agit
avec d'autant plus de confiance dans la
caufe qu'il défend , que c'est moins la
fienne propre qu'il plaide que la caufe de
tous les interprêtes de l'Ecriture fainte généralement
eftimés , qui ont tenu une
route totalement oppofée à celle que M.
de Villefroy & fes éleves fuivent dans
l'objet de leur travail . Comme on l'avoit
recufé de n'être pas exempt des fautes qu'il
réprochoit aux autres , il commence par fe
juftifier de cette accufation , & ruine tout
ce qui peut avoir donné lieu à de fauffes
imputations. Après s'être tenu fur la défenfive
, il attaque à fon tour , & pourfuit
les auteurs de la Nouvelle Harmonie
prophétique à travers l'obfcurité des Termes
énigmatiques dans lefquels ils ont jugé à
propos de fe retrancher. Il faut convenir
qu'ils ont en tête un rude adverfaire qui
les pouffe vigoureufement , & les redrelle
dans prefque tous les pas où ils peuvent
avoir bronché. Les détours qu'ils ont pris
pour éluder la force de fes objections
n'échappent point à fa pénétration : Tout
ce qu'ils ont pu dire de plus fpécieux pour
la juftification de leur méthode n'a point
été capable de lui faire changer de fenti116
MERCURE DE FRANCE.
ment à fon égard . Il ne fe contente pas en
s'expliquant fur fon compte de réitérer les
mêmes qualifications , il en ajoute encore
de nouvelles , & n'avance rien qu'il ne tache
de prouver. Il entre dans l'analy fe du
plan fur lequel ils l'ont exécutée , & faifit
avec habileté les contradictions qui en réfultent
; il fait de plus remarquer qu'elle
introduit des interprétations bizarres &
abfurdes, qui rendent à bouleverfer l'Ecriture
, & a ouvrir la porte aux fectes les
plus folles , & qui peuvent devenir par- là
nuifibles à la religion . Il prend auffi à tache
de montrer combien elle choque la
raifon qu'elle fait dépendre des caprices
de l'imagination , outre qu'elle eft directement
contraire aux régles conftamment
reconnues dans la maniere d'interprêter
avec fuccès le fens des prophéties . Il étend
fes vues à mesure qu'il développe la fauffeté
des principes fur lefquels elle poſe :
Enfin pour ôter le moindre prétexte à la
récrimination , il laiffe à part les queftions
incidentes , & s'attache au corps du fyftême
dont il ne fe propofe rien moins que
de faper les fondemens. Si l'on veut une
pleine conviction des chofes que nous indiquons
, il n'y a qu'à la chercher dans
l'ouvrage dont nous confeillons la lecture
à tous ceux qui font une étude de l'EcriA
O UST. 1755 117
ture fainte ; ils ne pourront refufer à l'auteur
l'éloge de bien pofféder le fujet qu'il
traite. Ses raifonnemens frappent pour
ordinaire au but , & ont outre cela le
mérite de la clarté & de la préciſion . Si
pourtant il nous eft permis de dire ce que
nous penfons du travail de l'auteur , nous
avouons qu'il étoit fufceptible d'une plus
grande perfection . Il y a certains détails
que M. Dupuy n'a pas approfondis autant
qu'il auroit pu le faire. Nous trouvons
encore qu'il a trop négligé la voie de fait ,
abfolument effentielle à l'état de cette controverfe.
Nous entendons par- là le témoignage
des Peres de l'Eglife qui ont travaillé
fur l'Ecriture fainte , les éleves de
M. de Villefroy ont trop bien fenti l'importance
dont il étoit pour n'en pas faire
ufage dans leur méthode, à laquelle il peut
fervir d'appui .... On fçait que c'eſt le
moyen le plus propre à en impofer aux
lecteurs qui n'y regardent pas de fi près ,
& qui fe payent plus volontiers d'autorités
que de raifons. Comme les PP. Capucins
ont employé tous leurs efforts à mettre
dans leur parti un grand nombre des
Peres qu'on a cités , il auroit fallu s'affurer
de l'exactitude de leurs citations dans
les paffages qu'ils ont produits , en les
comparant avec le texte d'où ils les ont
118 MERCURE DE FRANCE
tirés. Un examen réfléchi auroit conduit à
fçavoir s'ils ne leur ont pas fait dire plus
que ceux- ci ne difent en effet. On a fi peu
de fcrupule fur cet article , qu'il arrive
affez fouvent de furprendre en défaut
ceux qui affectent d'accumuler autorités
fur autorités pour accréditer de nouvelles
opinions . Nous n'ignorons pas que cette
voie eft longue & pénible par les recherches
qu'elle demande ; mais nous n'avons
pas moins lieu d'être étonnés que l'Auteur
n'ait point rempli ce qu'on étoit en droit
d'attendre de lui fur ce fujet. Nous fouhaiterion's
auffi qu'il eût été plus réservé
dans le choix de fes preuves , qui ne font
pas toutes concluantes. L'emploi trop fréquent
qu'il fait des paroles empruntées des
Poëtes François , fatigue d'autant plus
qu'il eft abfolument déplacé dans un ouvrage
qui roule fur une matiere auffi grave
que l'eft celle dont il s'agit . Il eft à
craindre qu'il ne juftifie par là le reproche
qu'il s'eft attiré de la part des éleves de
M. de Villefroy , qui l'ont accufé de s'être
livré à un badinage indécent. Nous ajouterons
que fon ftyle vife quelquefois à la
déclamation , & qu'il faut le dépouiller de
ce qu'il a de trop vif contre les auteurs ,
de qui il combat les principes , pour lire
avec fruit fes réflexions . Il eſt fâcheux que
A O UST. 1755. 119
dans les écrits polémiques , on ne foit pas
toujours affez maître de fes expreffions
pour les ménager autant qu'on le devroit.
M. Dupuy ufe à la vérité du droit de repré
failles ; puifqu'il fe plaint qu'on a manqué
pour lui des égards réciproques que les
gens de lettres fe doivent en écrivant les
uns contre les autres . Nous finirons par
avertir qu'il a eu la précaution de rendre
fes objections fenfibles pour tout le monde,
en les dégageant des difcuffions relatives à
la langue Hébraïque ; quoiqu'elles foient
effentiellement du reffort de cette matiere .
Comme il peut y avoir des perfonnes qu'el
le intéreffe , & qui cependant n'ont aucu→
ne teinture des langues fçavantes , l'auteur
les a pour cet effet écarté de cette controverfe
, afin de mettre tous fes lecteurs à
portée de juger avec connoiffance de caufe ,
& d'apprécier le nouveau fyftême.
méthode publiée par M. l'Abbé de Villefroy
pour l'explication de l'Ecriture fainte,
adreffées aux auteurs des principes difcutés
, pour faciliter l'intelligence des livres
prophétiques : Ouvrage utile pour l'étude
des livres facrés. A Cologne , & fe trouve
à Paris , chez Guillyn , Libraire , quai des
Auguftins , du côté du pont S. Michel . In-
12 , de 172 pag.
Les principes que M. l'Abbé Villefroy
a prétendu établir pour l'explication des
livres prophétiques , étoient par leur fingularité
de nature à lui fufciter des adverfaires
qui ne fe borneroient point à en
contefter la folidité , mais iroient jufqu'à
les taxer de témérité dans l'application
qu'il en a faite : C'eft ce qui n'a pas manqué
d'arriver . M. Dupuy , auteur de ces
Réflexions critiques , à été un de ceux qui
fe font mis fur les rangs , pour combattre
la nouvelle méthode expofée par M. de
Villefroy dans des Lettres à fes Eleves qu'il
publia en 1751. Notre auteur fit imprimer
à ce fujet une lettre qui parut dans
le Journal de Verdun , Août & Septembre.
Après y avoir examiné attentivement le
fyfteme , que cette méthode avoit enfanté
, il penfa être en droit de qualifier
d'arbitraires , d'inutiles , & même de dan
14 MERCURE DE FRANCE.
gereux les moyens dont on s'étoit fervi
pour l'appuyer. Il difcuta les raiſons fur
lefquelles il fondoit fa critique , cependant
il eut foin de diftinguer les conféquences
fâcheufes que ce fyftême entraînoit néceffairement
après lui des motifs qui l'avoient
fait naître. Il rendit toute la juftice dûe à
la piété & à la droiture des intentions de
M. de Villefroy , qui n'avoient fans doute
point de part aux écarts de fon imagination
: néanmoins cette critique touchoit
trop au fond de fa méthode favorite pour
ne pas mériter une réponſe de lui- même ,
ou de quelques - uns de fes éleves. C'eſt
ce que les PP . Capucins qui fe font honneur
de porter ce nom , ont exécuté dans
un ouvrage que nous avons annoncé au
mois de Janvier , où ils foutiennent avec
chaleur les principes de leur Maître , &
emploient toutes les forces de leur érudi
tion à les préfenter fous l'afpect le plus
favorable . Il feroit feulement à defirer
qu'ils fe fuffent appliqués à réfuter la lettre
de M. Dupuy , fans fortir des bornes
de la modération , à laquelle l'équité naturelle
nous engage . Notre auteur a cru
en conféquence qu'il ne pouvoit fe difpenfer
de repliquer , de peur que
fon filence
ne leur fournit le fujet d'un triom
phe imaginaire . C'eft pour le tirer de cette
A O UST. 1755. TIS
penfée qu'il leur adreffe à eux- mêmes ces
Réflexions critiques , écrites en forme de
lettres qui font au nombre de huit. Il agit
avec d'autant plus de confiance dans la
caufe qu'il défend , que c'est moins la
fienne propre qu'il plaide que la caufe de
tous les interprêtes de l'Ecriture fainte généralement
eftimés , qui ont tenu une
route totalement oppofée à celle que M.
de Villefroy & fes éleves fuivent dans
l'objet de leur travail . Comme on l'avoit
recufé de n'être pas exempt des fautes qu'il
réprochoit aux autres , il commence par fe
juftifier de cette accufation , & ruine tout
ce qui peut avoir donné lieu à de fauffes
imputations. Après s'être tenu fur la défenfive
, il attaque à fon tour , & pourfuit
les auteurs de la Nouvelle Harmonie
prophétique à travers l'obfcurité des Termes
énigmatiques dans lefquels ils ont jugé à
propos de fe retrancher. Il faut convenir
qu'ils ont en tête un rude adverfaire qui
les pouffe vigoureufement , & les redrelle
dans prefque tous les pas où ils peuvent
avoir bronché. Les détours qu'ils ont pris
pour éluder la force de fes objections
n'échappent point à fa pénétration : Tout
ce qu'ils ont pu dire de plus fpécieux pour
la juftification de leur méthode n'a point
été capable de lui faire changer de fenti116
MERCURE DE FRANCE.
ment à fon égard . Il ne fe contente pas en
s'expliquant fur fon compte de réitérer les
mêmes qualifications , il en ajoute encore
de nouvelles , & n'avance rien qu'il ne tache
de prouver. Il entre dans l'analy fe du
plan fur lequel ils l'ont exécutée , & faifit
avec habileté les contradictions qui en réfultent
; il fait de plus remarquer qu'elle
introduit des interprétations bizarres &
abfurdes, qui rendent à bouleverfer l'Ecriture
, & a ouvrir la porte aux fectes les
plus folles , & qui peuvent devenir par- là
nuifibles à la religion . Il prend auffi à tache
de montrer combien elle choque la
raifon qu'elle fait dépendre des caprices
de l'imagination , outre qu'elle eft directement
contraire aux régles conftamment
reconnues dans la maniere d'interprêter
avec fuccès le fens des prophéties . Il étend
fes vues à mesure qu'il développe la fauffeté
des principes fur lefquels elle poſe :
Enfin pour ôter le moindre prétexte à la
récrimination , il laiffe à part les queftions
incidentes , & s'attache au corps du fyftême
dont il ne fe propofe rien moins que
de faper les fondemens. Si l'on veut une
pleine conviction des chofes que nous indiquons
, il n'y a qu'à la chercher dans
l'ouvrage dont nous confeillons la lecture
à tous ceux qui font une étude de l'EcriA
O UST. 1755 117
ture fainte ; ils ne pourront refufer à l'auteur
l'éloge de bien pofféder le fujet qu'il
traite. Ses raifonnemens frappent pour
ordinaire au but , & ont outre cela le
mérite de la clarté & de la préciſion . Si
pourtant il nous eft permis de dire ce que
nous penfons du travail de l'auteur , nous
avouons qu'il étoit fufceptible d'une plus
grande perfection . Il y a certains détails
que M. Dupuy n'a pas approfondis autant
qu'il auroit pu le faire. Nous trouvons
encore qu'il a trop négligé la voie de fait ,
abfolument effentielle à l'état de cette controverfe.
Nous entendons par- là le témoignage
des Peres de l'Eglife qui ont travaillé
fur l'Ecriture fainte , les éleves de
M. de Villefroy ont trop bien fenti l'importance
dont il étoit pour n'en pas faire
ufage dans leur méthode, à laquelle il peut
fervir d'appui .... On fçait que c'eſt le
moyen le plus propre à en impofer aux
lecteurs qui n'y regardent pas de fi près ,
& qui fe payent plus volontiers d'autorités
que de raifons. Comme les PP. Capucins
ont employé tous leurs efforts à mettre
dans leur parti un grand nombre des
Peres qu'on a cités , il auroit fallu s'affurer
de l'exactitude de leurs citations dans
les paffages qu'ils ont produits , en les
comparant avec le texte d'où ils les ont
118 MERCURE DE FRANCE
tirés. Un examen réfléchi auroit conduit à
fçavoir s'ils ne leur ont pas fait dire plus
que ceux- ci ne difent en effet. On a fi peu
de fcrupule fur cet article , qu'il arrive
affez fouvent de furprendre en défaut
ceux qui affectent d'accumuler autorités
fur autorités pour accréditer de nouvelles
opinions . Nous n'ignorons pas que cette
voie eft longue & pénible par les recherches
qu'elle demande ; mais nous n'avons
pas moins lieu d'être étonnés que l'Auteur
n'ait point rempli ce qu'on étoit en droit
d'attendre de lui fur ce fujet. Nous fouhaiterion's
auffi qu'il eût été plus réservé
dans le choix de fes preuves , qui ne font
pas toutes concluantes. L'emploi trop fréquent
qu'il fait des paroles empruntées des
Poëtes François , fatigue d'autant plus
qu'il eft abfolument déplacé dans un ouvrage
qui roule fur une matiere auffi grave
que l'eft celle dont il s'agit . Il eft à
craindre qu'il ne juftifie par là le reproche
qu'il s'eft attiré de la part des éleves de
M. de Villefroy , qui l'ont accufé de s'être
livré à un badinage indécent. Nous ajouterons
que fon ftyle vife quelquefois à la
déclamation , & qu'il faut le dépouiller de
ce qu'il a de trop vif contre les auteurs ,
de qui il combat les principes , pour lire
avec fruit fes réflexions . Il eſt fâcheux que
A O UST. 1755. 119
dans les écrits polémiques , on ne foit pas
toujours affez maître de fes expreffions
pour les ménager autant qu'on le devroit.
M. Dupuy ufe à la vérité du droit de repré
failles ; puifqu'il fe plaint qu'on a manqué
pour lui des égards réciproques que les
gens de lettres fe doivent en écrivant les
uns contre les autres . Nous finirons par
avertir qu'il a eu la précaution de rendre
fes objections fenfibles pour tout le monde,
en les dégageant des difcuffions relatives à
la langue Hébraïque ; quoiqu'elles foient
effentiellement du reffort de cette matiere .
Comme il peut y avoir des perfonnes qu'el
le intéreffe , & qui cependant n'ont aucu→
ne teinture des langues fçavantes , l'auteur
les a pour cet effet écarté de cette controverfe
, afin de mettre tous fes lecteurs à
portée de juger avec connoiffance de caufe ,
& d'apprécier le nouveau fyftême.
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Résumé : « RÉFLÉXIONS CRITIQUES sur la méthode publiée par M. l'Abbé de Villefroy [...] »
Le texte présente une critique des principes établis par l'Abbé de Villefroy pour l'interprétation des livres prophétiques, publiée dans 'Réflexions critiques' par M. Dupuy. Dupuy conteste la méthode de Villefroy, la jugeant arbitraire, inutile et dangereuse, tout en reconnaissant sa piété et sa droiture. Les Capucins, partisans de Villefroy, ont répondu à Dupuy en défendant les principes de leur maître. Dupuy a ensuite écrit huit lettres pour répliquer aux Capucins, défendant les interprètes traditionnels de l'Écriture sainte. Il critique la méthode de Villefroy, la qualifiant d'obscure et introduisant des interprétations bizarres et absurdes, nuisibles à la religion. Dupuy analyse le plan de la méthode de Villefroy, soulignant ses contradictions et son manque de respect pour les règles d'interprétation des prophéties. Bien que les arguments de Dupuy soient clairs et précis, son ouvrage est critiqué pour ne pas avoir suffisamment approfondi certains détails et pour avoir négligé l'usage des témoignages des Pères de l'Église, essentiels dans cette controverse. De plus, Dupuy est reproché pour l'emploi excessif de citations poétiques et pour un style parfois trop vif et déclamatoire. Malgré ces défauts, Dupuy a pris soin de rendre ses objections accessibles à un large public, en évitant les discussions techniques sur la langue hébraïque.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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