Reconnaissance textuelle : EPITRE A M. LE CHEVALIER D'ALIEZ, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse, sur ce qu'il m'en a envoyé un recueil, & sur ce qu'il y a inseré une piece de ma façon, &c.
EPITRE
A M. LE CHEVALIER D'ALIEZ ,
Secrétaire perpétuel de l'Académie des Jeux
Floraux de Fouloufe , fur ce qu'il m'en a
envoyé un recueil , & fur ce qu'il y a inferé
unepiece de ma façon , &c.
Pour ce commerce épiftolaire ,
Dont vous flatez l'ambition
De ma Mufe trop téméraire ,
Que l'amour propre doit vous faire
De remercimens en mon nom !
Vous , dont, l'empire littéraire
Vante l'efprit & le renom ;
Vous qui , fans nulle voix contraire ,
Sur le Pinde au facré vallon ,
Fûtes nommés dépofitaires
Des faftes d'Apollon,
Combien ce que vous m'écrivites ;
Sur mon goût naiſſant , eft flateur !
Cependant l'aimable candeur
Paroît dire ce que vous dites .
La politeffe , la douceur ,
Les graces , la naïve humeur ,
Seules qualités favorites
D'un bon naturel , d'un grand coeur ,
FEVRIER. 1755. 35
Semblent chez vous vertus preſcrites
Par goût & par
honneur.
Vous , que le nom diftingue encore ;
Vous , que j'eftime & que j'honore ,
Sçavant , gracieux Chevalier ,
Qui par vos leçons , le premier
Sçutes fi près de mon aurore ,
Développer & faire éclore
Ce précoce & brillant laurier
Dont mon front fe décore.
Dans ce livre enfin fi vanté ,
Qui des Muſes fait les délices ,
Et qui par vous m'eft préfenté
Pour prix de mes heureux caprices ;
Je vois donc mes foibles prémices ,
( Non fans un peu de vanité ) .
Voler , fous vos doctes aufpices ,
A l'immortalité ?
Mais , hélas ! de votre beau zéle ,
De vos rares bontés
pour
elle ,
Si ma Mufe reçut d'abord ,
Avec orgueil , avec tranſport ,
Une marque
fi belle ;
Bientôt elle eut l'humble dépit
B vj
36 MERCURE DE FRANCE.
De voir par fon infuffifance ,
A faire ce que lui preſcrit
La plus vive reconnoiffance ,
Combien fa verve & fon efprit
Auroient peu de force & d'aifance
Pour dire ce qu'elle en ſentit ,
Avec cette même éloquence
Dont mon coeur vous le dit ?
A Arc en Barrois.
Par Mlle Thomaffin.
Résumé : EPITRE A M. LE CHEVALIER D'ALIEZ, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse, sur ce qu'il m'en a envoyé un recueil, & sur ce qu'il y a inseré une piece de ma façon, &c.
L'épître est adressée à M. le Chevalier d'Aliez, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Jeux Floraux de Fouloufe. L'auteur, Mlle Thomassin à Arc en Barrois, exprime sa gratitude pour l'envoi d'un recueil contenant une de ses œuvres. Elle loue le Chevalier pour son esprit et son renom littéraire, reconnaissant la sincérité de ses compliments sur son goût naissant. L'auteur apprécie les qualités de politesse, douceur, grâce et humeur naïve du Chevalier, qu'elle estime et honore. Elle mentionne que le Chevalier a été le premier à encourager et développer son talent littéraire. L'auteur exprime son humilité face à l'immortalité que pourrait lui conférer la publication de ses œuvres sous la protection du Chevalier. Elle conclut en avouant que sa muse manque d'éloquence pour exprimer pleinement sa reconnaissance.
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Reconnaissance textuelle : LA NAISSANCE de Monseigneur le Comte de Provence. MUSETTE. Par M. Thomassin de Juilly, Garde du Corps du Roi ; mise en chant par M. de Buri, Surintendant de la Musique de Sa Majesté.
LA NAISSANCE
de Monfeigneur
le Comte de Provence.
MU. SET TE .
Par M. Thomafin de Juilly , Garde du
Corps du Roi, & mife en chant par M. de..
Buri , Surintendant de la Musique de San
Majefté.
BRuyans tambours , fieres trompettes ,
Faites éclater nos tranfports ;
Au fon de nos tendres mufettes ,
Mêlez pour toujours vos accords ..
Des Dieux vous ferviez la vengeance ,
Maintenant ils font fatisfaits :
N'annoncez plus que leur clémence.
Ne chantez plus que leurs bienfaits.`.
Que tout cede à la douce ivreffe
Que nous inſpire un fi beau jour !
Nous le devons à la tendrefle ,
Puifqu'il eft produit par l'amour.
Libres de foucis & de craintes ,
Livrons-nous aux plus doux loiſirs :
Cv
JS MERCURE DE FRANCE.
Baniffons le trouble & les plaintes ;
Voici le regne des plaifirs.
串
O vous , Race illuftre & féconde ,
Qui rendez l'efpoir à nos voeux !
De Héros rempliffez le Monde :
C'eſt à vous à le rendre heureux.
L'Amour pour embellir nos fêtes ,
Fait régner les Graces , les Ris ;
Mais ce Dieu ne fait des conquêtes
Que pour vous en offrir le prix.
串
Que Lucine à nos voeux propice ,
Préfide à nos jeux , à nos airs !
Que le boccage retentiffe
Du bruit de nos tendres concerts !
Confacrons , Bergers , à la gloire
Et nos chalumeaux & nos voix :
Qu'à jamais fes dons , fa mémoire ,
Soient les délices de nos bois !
A Arc en Barois , le 22 Nouembre 175.5-
Résumé : LA NAISSANCE de Monseigneur le Comte de Provence. MUSETTE. Par M. Thomassin de Juilly, Garde du Corps du Roi ; mise en chant par M. de Buri, Surintendant de la Musique de Sa Majesté.
Le poème célèbre la naissance du Comte de Provence, futur Louis XVIII, le 22 novembre 1755 à Arc-en-Barrois. Il commence par une invocation aux tambours et trompettes pour annoncer la joie et la clémence divine. Le texte exprime la gratitude pour ce jour heureux, attribué à l'amour et à la tendresse. Il appelle à bannir les soucis et les plaintes pour entrer dans un règne de plaisirs. Le poème s'adresse à une race illustre et féconde, espérant qu'elle remplisse le monde de héros pour le rendre heureux. L'amour est présenté comme le moteur des fêtes, embellissant les célébrations par les grâces et les rires. Le texte souhaite que Lucine, déesse des accouchements, préside aux jeux et aux airs musicaux. Enfin, il invite les bergers à consacrer leurs chalumeaux et leurs voix à la gloire, afin que les dons et la mémoire de cet événement soient à jamais les délices des bois.
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