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p. 40-46
LETTRE DE MADAME la Comtesse de Bregy, A Monsieur l'Abbé Bourdelot.
Début :
Si vous me regardez du costé de la capacité, je [...]
Mots clefs :
Vers, Colbert, Mérite, Écrire, Médecine, Redevable
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE MADAME la Comtesse de Bregy, A Monsieur l'Abbé Bourdelot.
LETTRE DE MADAME
la Comteſſe deBregy ,
Si
A Monfieur l'Abbé Bourdelot.
d'ac- I vous me regardez du coſtéde la capacité,je demcure cord que mon dro't n'est pas bien fondé à me plaindre de vous , de ne m'avoir point montré vos Ou- vrages: Mais s'il vous avoit plû,
Monsieur , de confiderer ceux qui vous aiment le mieux , par cette regle là j'aurois receu devous les Vers que vous avez faits pour MonsieurColbert , dont lefeulha- zard mefit hier prefcnt. Cela est beau que ce nefoitpas devous que jeles aye reçeus. Nesçavez-vous
GALANT. 27
E
de
en
de
pasbien que tout ce qui sert àvo- ſtregloire,fert aussiàma joye ,
que d'ailleurs bien de choses ne m'en donnent pas tant qu'il foit neceffaire de m'en retrancher ? Ce n'est pas là ce que les Amis doivent faire , au contraire il faut qu'ils fongent à procurer à ceux
qu'ils aiment tous les petits biens,
westant pas en estat deleur en faire avoir de grands ; mais vous estes dans un embarras d'amour propre,
qui vous tient de trop pres pour vous laiſſer le temps de penserà
ceux , dequi vous estes aimé, &il
vous fait fans ceffe courir apres ceux , que l'Envie empesche de
convenirdevostremerite. Necherchezplusà les enconvaincre.Eftes- vous àſçavoirque la Verité s'éta- blit par elle-mesme , & que c'est 0145 fonprivilege depercertousles nua
tte
les
A
Y
eft
que
ges pourse découvrir ? C'est une
Bij
28 LE MERCVRE
preuve du parfait merite , de vi- vrc avec nonchalancefans briguer l'approbation, il faut qu'elle vien- ne à la fin payer tribut fans que lon' en prenne foin. Regardez le Héros , aupres de qui vous eſtes attaché. Voyezcomme il semble estre de loisir , il ne fait plus rien parce qu'ila tout fait,car iln'est point d'esprit qu'il n'ait parfaite- mentafſujetty à croire qu'il est un des plus grands Hommes du monde,
& pour peu qu'il commençât à
s'ennuyer dans sa folitude , ilfe trouve un remede tout prest. Il n'a qu'à tourner les yeux du cofté defa gloire,pourvoir le plus beau pe- Etacle , que jamais Mortel ait pû donnerà l'Univers. Avec une telle Sauvegardeiln'estpointde chagrin qui le puiſſe attaquer. La mort mesme , qui ofe tout nepourra rien contre luy , car lors qu'elle croira
GALANT. 29
-
le
es
le
съ
ift
te141
de
sestre enrichie d'unefi noble proye,
elle n'aurafait que le débaraſſerde
ce qu'il avoit de commun avec le
refte des Hommes , pour le laiffer
pluspurement en estat d'aller pren- dre place entre les Demy-Dieux.
Mais s'il trouvoitſon compte à cela,nousn'y trouverions
ftre en
Le no pas be le perdant ; c'est pourquoy Monsieur l'Abbé , ne fongez pas tant àécrire *7771
en beau langage , que vous ne reſviez profondement àce
que l'Art de la Medecine peut
Se fournir de Secrets, pour prolonger fur la terreunesi belle vie ; &par là voſtre Siecle vous fera beaucoup
plus redevablé , que de toutes les
chofes que vouspourriez d'ailleurs faire pour fon ornement. En mon.
particulier je ne vous quittepoint à moins de me promettre pour ce Grand Homme encore une centaine
L'années; & pour vous en récompu
elle
yin
ort
-ien
1
Biij
30 LE MERCVRE penſer,jeſouhaiteque toutle mon- de convienne avec moy que Mon- fieur l'AbbéBourdelot est tout com- pté &rabattu , un desHommes du
monde de laplus agreable conuer- fation
la Comteſſe deBregy ,
Si
A Monfieur l'Abbé Bourdelot.
d'ac- I vous me regardez du coſtéde la capacité,je demcure cord que mon dro't n'est pas bien fondé à me plaindre de vous , de ne m'avoir point montré vos Ou- vrages: Mais s'il vous avoit plû,
Monsieur , de confiderer ceux qui vous aiment le mieux , par cette regle là j'aurois receu devous les Vers que vous avez faits pour MonsieurColbert , dont lefeulha- zard mefit hier prefcnt. Cela est beau que ce nefoitpas devous que jeles aye reçeus. Nesçavez-vous
GALANT. 27
E
de
en
de
pasbien que tout ce qui sert àvo- ſtregloire,fert aussiàma joye ,
que d'ailleurs bien de choses ne m'en donnent pas tant qu'il foit neceffaire de m'en retrancher ? Ce n'est pas là ce que les Amis doivent faire , au contraire il faut qu'ils fongent à procurer à ceux
qu'ils aiment tous les petits biens,
westant pas en estat deleur en faire avoir de grands ; mais vous estes dans un embarras d'amour propre,
qui vous tient de trop pres pour vous laiſſer le temps de penserà
ceux , dequi vous estes aimé, &il
vous fait fans ceffe courir apres ceux , que l'Envie empesche de
convenirdevostremerite. Necherchezplusà les enconvaincre.Eftes- vous àſçavoirque la Verité s'éta- blit par elle-mesme , & que c'est 0145 fonprivilege depercertousles nua
tte
les
A
Y
eft
que
ges pourse découvrir ? C'est une
Bij
28 LE MERCVRE
preuve du parfait merite , de vi- vrc avec nonchalancefans briguer l'approbation, il faut qu'elle vien- ne à la fin payer tribut fans que lon' en prenne foin. Regardez le Héros , aupres de qui vous eſtes attaché. Voyezcomme il semble estre de loisir , il ne fait plus rien parce qu'ila tout fait,car iln'est point d'esprit qu'il n'ait parfaite- mentafſujetty à croire qu'il est un des plus grands Hommes du monde,
& pour peu qu'il commençât à
s'ennuyer dans sa folitude , ilfe trouve un remede tout prest. Il n'a qu'à tourner les yeux du cofté defa gloire,pourvoir le plus beau pe- Etacle , que jamais Mortel ait pû donnerà l'Univers. Avec une telle Sauvegardeiln'estpointde chagrin qui le puiſſe attaquer. La mort mesme , qui ofe tout nepourra rien contre luy , car lors qu'elle croira
GALANT. 29
-
le
es
le
съ
ift
te141
de
sestre enrichie d'unefi noble proye,
elle n'aurafait que le débaraſſerde
ce qu'il avoit de commun avec le
refte des Hommes , pour le laiffer
pluspurement en estat d'aller pren- dre place entre les Demy-Dieux.
Mais s'il trouvoitſon compte à cela,nousn'y trouverions
ftre en
Le no pas be le perdant ; c'est pourquoy Monsieur l'Abbé , ne fongez pas tant àécrire *7771
en beau langage , que vous ne reſviez profondement àce
que l'Art de la Medecine peut
Se fournir de Secrets, pour prolonger fur la terreunesi belle vie ; &par là voſtre Siecle vous fera beaucoup
plus redevablé , que de toutes les
chofes que vouspourriez d'ailleurs faire pour fon ornement. En mon.
particulier je ne vous quittepoint à moins de me promettre pour ce Grand Homme encore une centaine
L'années; & pour vous en récompu
elle
yin
ort
-ien
1
Biij
30 LE MERCVRE penſer,jeſouhaiteque toutle mon- de convienne avec moy que Mon- fieur l'AbbéBourdelot est tout com- pté &rabattu , un desHommes du
monde de laplus agreable conuer- fation
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Résumé : LETTRE DE MADAME la Comtesse de Bregy, A Monsieur l'Abbé Bourdelot.
Dans sa lettre à l'Abbé Bourdelot, la Comtesse de Bregy exprime son admiration pour ses œuvres et son désir de recevoir les vers qu'il a écrits pour Monsieur Colbert. Elle souligne que la gloire de l'Abbé lui procure de la joie et critique son habitude de ne pas partager ses œuvres avec ses proches, préférant chercher l'approbation de ceux qui sont jaloux de son mérite. La Comtesse compare l'Abbé à un héros indifférent aux approbations extérieures et l'encourage à se concentrer sur la médecine pour prolonger sa vie. Elle souhaite qu'il vive encore longtemps et continue à contribuer à la médecine, estimant que cela serait plus bénéfique pour son siècle que ses écrits.
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1
s. p.
A MADAME LA COMTESSE DE BREGY
Début :
MADAME, Je prens la liberté de vous ofrir un Livre [...]
Mots clefs :
Livre, Lecture, Plaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADAME LA COMTESSE DE BREGY
LA COMTESSE
ï
• >
E P I S T R E.
W°p de préfbmption, puis quelle vous renouvellera, ce que
'vous entende^ publierpartout
Itvec plaifir a la, gloire de Son
Altesse Royale. Ainfi,
MADAME, ce que j aurais defefieré d'obtenir du peu
d'ornemens que fay eflé capable de préfler aux Nouvelles
dontfay à vous entretenir, je
l attens de la dignité de la matière, (ÿ je ne puis m'empefcher
de vous les ofrir avec confiance, quandje voy qu'une des plus
importantesregarde ce qui vous
interefie leplus, fe ne confédéré
en cela ny mafoibleffepour une
figrande entreprife, ny ces lu-
>
J
>
I
E P I S T R E..
mieres merveilleufaes qui vous
font dppercevoir des defauts
dans ce qu'on donne au Public
de plus achevé. Ily d des chofaes
qui ne facauroient jamais efire
mal dites s il ne faut que les
bienfaçavoiry pour en faire un
récit qui produife l admiration
qui leur efl deuë ; & les termes
les moins relevczyie lespeuvent
affaiblir, pourveu qu
’
on faut
fidelle dans le dénombrement de
leurs circonftances. Tellesfant
les grandes Actions de MONSIEUR; êlles n'ont befaoin
ny diune éloquence étudiée qui
contribue d les faire paroiftrè
dansleurjour, nyd une exâge-
, E P I S T R E.
ration artificieufi quileurprête i
ce qu'elles n auraientpas déliés- j
mejmes. Ilfafile de dire Simplement de quelle maniéré elles
fifontpafiecs,pour efire afin .
de ne rien dire que de furprenants &fila hante réputation
que cegrandPrince s eftacquife
parfincourage &parfia valeur,
rend toutle mondefinfibleàfis
avantages, que ne dois-jepoint
attendre de Vous qui luy asvez^
confieré une tendrefie qui ne
s efi jamais démentie, & qui
a^ve^ touioursregardéJagloire ■
comme la chofie du monde la
plus capable de vous toucher? '
<fi!fi> CMADAME, fi. cette
<
1
EPISTRE.
mon Livre trouverait un accès
’j favorable auprès de ce Prince,
’t fi vous daigniez Iny ™ f^e
e
Z
P
5
»
^tendre(fie ne pouvait avoir un
flus'noble objet, elle efi glo-
^rieufement récompenfée par les
^témoignages deftime & de conhfiderationparticulière que vous
^receve^tous les jours de Son
'«Altesse Royale. Ceft par
li là que jepourrais niajfurer que
I
j favorable auprès de ce Prince,
r
paroiflre quelque fatisficîion.
Il efi fiperfuadéde vojlrejufie
difcernement pour toutes chofes, que ce qui a eu vofire approbation luy femble toujours
digne de lafienne. C efi unejustice qu il aime àvous rendre, &
epistre.
j.KC toute la France vous rend
avecluy ■ mais, MADAME,
je ne veux
fentimens, & U ne feroit pas
jufte queje chercha(D l'A^hur
pourroit commettre la vofire.
Quel que puijje eflre le fuccés'
de cet Ouvrage} ilfera toujours
avantageuxpour moy3 fivous
ave^ U bonté de le recevoir
comme unç marque de l'ardente
faffion aveclaquellejefuis,
madame, Vostre tres-humble & tres-obeissant Serviteur, D
ï
• >
E P I S T R E.
W°p de préfbmption, puis quelle vous renouvellera, ce que
'vous entende^ publierpartout
Itvec plaifir a la, gloire de Son
Altesse Royale. Ainfi,
MADAME, ce que j aurais defefieré d'obtenir du peu
d'ornemens que fay eflé capable de préfler aux Nouvelles
dontfay à vous entretenir, je
l attens de la dignité de la matière, (ÿ je ne puis m'empefcher
de vous les ofrir avec confiance, quandje voy qu'une des plus
importantesregarde ce qui vous
interefie leplus, fe ne confédéré
en cela ny mafoibleffepour une
figrande entreprife, ny ces lu-
>
J
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I
E P I S T R E..
mieres merveilleufaes qui vous
font dppercevoir des defauts
dans ce qu'on donne au Public
de plus achevé. Ily d des chofaes
qui ne facauroient jamais efire
mal dites s il ne faut que les
bienfaçavoiry pour en faire un
récit qui produife l admiration
qui leur efl deuë ; & les termes
les moins relevczyie lespeuvent
affaiblir, pourveu qu
’
on faut
fidelle dans le dénombrement de
leurs circonftances. Tellesfant
les grandes Actions de MONSIEUR; êlles n'ont befaoin
ny diune éloquence étudiée qui
contribue d les faire paroiftrè
dansleurjour, nyd une exâge-
, E P I S T R E.
ration artificieufi quileurprête i
ce qu'elles n auraientpas déliés- j
mejmes. Ilfafile de dire Simplement de quelle maniéré elles
fifontpafiecs,pour efire afin .
de ne rien dire que de furprenants &fila hante réputation
que cegrandPrince s eftacquife
parfincourage &parfia valeur,
rend toutle mondefinfibleàfis
avantages, que ne dois-jepoint
attendre de Vous qui luy asvez^
confieré une tendrefie qui ne
s efi jamais démentie, & qui
a^ve^ touioursregardéJagloire ■
comme la chofie du monde la
plus capable de vous toucher? '
<fi!fi> CMADAME, fi. cette
<
1
EPISTRE.
mon Livre trouverait un accès
’j favorable auprès de ce Prince,
’t fi vous daigniez Iny ™ f^e
e
Z
P
5
»
^tendre(fie ne pouvait avoir un
flus'noble objet, elle efi glo-
^rieufement récompenfée par les
^témoignages deftime & de conhfiderationparticulière que vous
^receve^tous les jours de Son
'«Altesse Royale. Ceft par
li là que jepourrais niajfurer que
I
j favorable auprès de ce Prince,
r
paroiflre quelque fatisficîion.
Il efi fiperfuadéde vojlrejufie
difcernement pour toutes chofes, que ce qui a eu vofire approbation luy femble toujours
digne de lafienne. C efi unejustice qu il aime àvous rendre, &
epistre.
j.KC toute la France vous rend
avecluy ■ mais, MADAME,
je ne veux
fentimens, & U ne feroit pas
jufte queje chercha(D l'A^hur
pourroit commettre la vofire.
Quel que puijje eflre le fuccés'
de cet Ouvrage} ilfera toujours
avantageuxpour moy3 fivous
ave^ U bonté de le recevoir
comme unç marque de l'ardente
faffion aveclaquellejefuis,
madame, Vostre tres-humble & tres-obeissant Serviteur, D
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Résumé : A MADAME LA COMTESSE DE BREGY
L'auteur adresse une épître à une comtesse, exprimant son souhait de publier des nouvelles sur les actions remarquables d'un grand prince. Il souligne que les exploits de ce prince sont suffisamment impressionnants pour être admirés sans besoin d'éloquence. L'auteur espère que son livre sera bien accueilli par le prince et par la comtesse, connue pour son soutien constant. Il mentionne que le prince reconnaît la sagesse et le discernement de la comtesse, sentiments partagés par toute la France. L'auteur conclut en affirmant sa dévotion et son humilité, espérant que la comtesse verra son ouvrage comme une marque de son ardente affection.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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