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1
p. 686-689
LE TRIOMPHE DE LA RAISON, Par M. Claville, à Mlle de Bailleul, pour le jour de sa Naissance. EPITRE
Début :
Trop severe Bailleul, l'Hymenée et l'Amour [...]
Mots clefs :
Amour, Raison, Mlle de Bailleul, Dieu
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texteReconnaissance textuelle : LE TRIOMPHE DE LA RAISON, Par M. Claville, à Mlle de Bailleul, pour le jour de sa Naissance. EPITRE
LE TRIOMPHE DE LA RAISON,
Par M. Claville , à Mlle de Bailleul
pour le jour de sa Naissance.
EPITRE
TRop severe Bailleul , l'Hymenée et l'Amour
Soupant ensemble un certain jour ,
Concerterent votre naissance.
Chacun des trois fit de son mieux ;
Et chacun réussit. Jamais entre ces Dieux ,
On ne vit tant d'intelligence.
La vertu , les dons , les talens ,
Tandis que lesAmours crayonnoient votre image,
Charmez des dehors de l'ouvrage ,
Jurerent à l'envi d'enrichir les dedans.
Ce projet flatte la Nature ,
Au succès le Destin souscrit.
La
AVRIL: 787
1734
La raison prend soin de l'esprit ,
Et les graces de la figure.
Enfin , Dieu merci vous voilà ;
L'attente generale est dignement remplie.
On voit qu'à tous égards vous êtes accomplie ;.
Mais croyez-vous qu'Amour veuille en demenrer
là g
Ce petit usurier fait bien payer ses graces ;
A chaque instant le séducteur ,
Se loge dans vos yeux, par tout il suit vos traces,
Je crois que le fripon en veut à votre coeur.
Helas ! j'en puis parler en Maître ,
Il est bien séduisant , mais il est un peu traître.
Heureux qui peut s'en garantir !
Ne craignez pas de le connoître ,
Ne craignez que de le sentir .
Je sçais tout ce qui vous rassure ;
Vous aimez vos devoirs , le travail , la lecture ,
Vous ne lisez que du meilleur ,
Et le nom de Roman vous fit toujours horreur
Le Latin , la Musique et la Géographie
Font vos plus doux plaisirs , prennent tous vos
momens ,
Ce sont vos seuls amusemens .
Tant de préservatifs et de Philosophie
Ne conviennent pas trop aux tendres sentimens.
Mais
788 MERCURE DE FRANCE
Mais que l'Amour a de finesse !
Lui qui connoît à fond toute votre sagesse ,
Ne viendra pas grossierement
Vous faire un mauvais compliment ;
Vous n'entendrez qu'esprit , respect et politesse,
Il vous prendra par la raison ,
-
Et par ce nouveau tour d'adresse ,
Subtilisera son poison."
Il choisira pour Interprete ,
Quelque Cavalier bien bâti ,
Riche autant que Crésus , et d'un nom assorti ,
Qui sans vouloir foüiller au fond de la cassette j
Se croira trop heureux d'avoir
Le seul le digne objet qui flate son espoir ;
Enfin il contera son amoureux martyre ,
Et Dieu sçait ce qu'Amour inspire ;
Mais votre coeur , Iris , ne sent- il encor rien
Non. Il faut donc tenter un plus puissant moyen;
Hé bien ! on prend la main , on la baise , on la
serre ;
à terre Larmes aux yeux , genoux
On fait les sermens les plus doux
De n'adorer jamais que vous ;
On hazardera quelque Lettre ;
Mais quoi vous ne voulez permettre
Regards , soupirs , discours , billets , ni tendres
soins
Bien
A VRIL. 1734. 689
Bien d'autres se rendroient à moins ;
Mais avant le Contrat rien ne peut vous soumettre.
• L'Amour va donc secher d'ennui ,
De trouver la raison plus puissante que lui.
L'exemple est rare , il en soupire ;
Et Fille qui ne veut voir , entendre , ni lire ,
Est un vrai Phénix aujourd'hui.
l'ai bien deviné , j'entends quelqu'un qui crie.
Tout doux , beau petit Dieu , calmez- vous , je
vous prie ;
Bien- tôt vous aurez du bọn bon.
Voyez cette sotte raison
Qui met notre Enfant en furie.
Voulez-vous , chez Iris, trouver le même accès ,
Consultez , tendre Amour , l'aimable simpathie ,
Qu'elle plaide votre procès ;
Mettez l'Hymen de la partie ,
Et je vous réponds du succès.
Par M. Claville , à Mlle de Bailleul
pour le jour de sa Naissance.
EPITRE
TRop severe Bailleul , l'Hymenée et l'Amour
Soupant ensemble un certain jour ,
Concerterent votre naissance.
Chacun des trois fit de son mieux ;
Et chacun réussit. Jamais entre ces Dieux ,
On ne vit tant d'intelligence.
La vertu , les dons , les talens ,
Tandis que lesAmours crayonnoient votre image,
Charmez des dehors de l'ouvrage ,
Jurerent à l'envi d'enrichir les dedans.
Ce projet flatte la Nature ,
Au succès le Destin souscrit.
La
AVRIL: 787
1734
La raison prend soin de l'esprit ,
Et les graces de la figure.
Enfin , Dieu merci vous voilà ;
L'attente generale est dignement remplie.
On voit qu'à tous égards vous êtes accomplie ;.
Mais croyez-vous qu'Amour veuille en demenrer
là g
Ce petit usurier fait bien payer ses graces ;
A chaque instant le séducteur ,
Se loge dans vos yeux, par tout il suit vos traces,
Je crois que le fripon en veut à votre coeur.
Helas ! j'en puis parler en Maître ,
Il est bien séduisant , mais il est un peu traître.
Heureux qui peut s'en garantir !
Ne craignez pas de le connoître ,
Ne craignez que de le sentir .
Je sçais tout ce qui vous rassure ;
Vous aimez vos devoirs , le travail , la lecture ,
Vous ne lisez que du meilleur ,
Et le nom de Roman vous fit toujours horreur
Le Latin , la Musique et la Géographie
Font vos plus doux plaisirs , prennent tous vos
momens ,
Ce sont vos seuls amusemens .
Tant de préservatifs et de Philosophie
Ne conviennent pas trop aux tendres sentimens.
Mais
788 MERCURE DE FRANCE
Mais que l'Amour a de finesse !
Lui qui connoît à fond toute votre sagesse ,
Ne viendra pas grossierement
Vous faire un mauvais compliment ;
Vous n'entendrez qu'esprit , respect et politesse,
Il vous prendra par la raison ,
-
Et par ce nouveau tour d'adresse ,
Subtilisera son poison."
Il choisira pour Interprete ,
Quelque Cavalier bien bâti ,
Riche autant que Crésus , et d'un nom assorti ,
Qui sans vouloir foüiller au fond de la cassette j
Se croira trop heureux d'avoir
Le seul le digne objet qui flate son espoir ;
Enfin il contera son amoureux martyre ,
Et Dieu sçait ce qu'Amour inspire ;
Mais votre coeur , Iris , ne sent- il encor rien
Non. Il faut donc tenter un plus puissant moyen;
Hé bien ! on prend la main , on la baise , on la
serre ;
à terre Larmes aux yeux , genoux
On fait les sermens les plus doux
De n'adorer jamais que vous ;
On hazardera quelque Lettre ;
Mais quoi vous ne voulez permettre
Regards , soupirs , discours , billets , ni tendres
soins
Bien
A VRIL. 1734. 689
Bien d'autres se rendroient à moins ;
Mais avant le Contrat rien ne peut vous soumettre.
• L'Amour va donc secher d'ennui ,
De trouver la raison plus puissante que lui.
L'exemple est rare , il en soupire ;
Et Fille qui ne veut voir , entendre , ni lire ,
Est un vrai Phénix aujourd'hui.
l'ai bien deviné , j'entends quelqu'un qui crie.
Tout doux , beau petit Dieu , calmez- vous , je
vous prie ;
Bien- tôt vous aurez du bọn bon.
Voyez cette sotte raison
Qui met notre Enfant en furie.
Voulez-vous , chez Iris, trouver le même accès ,
Consultez , tendre Amour , l'aimable simpathie ,
Qu'elle plaide votre procès ;
Mettez l'Hymen de la partie ,
Et je vous réponds du succès.
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Résumé : LE TRIOMPHE DE LA RAISON, Par M. Claville, à Mlle de Bailleul, pour le jour de sa Naissance. EPITRE
M. Claville adresse une épître à Mlle de Bailleul pour son anniversaire, célébrant la conjonction de l'Hyménée, de l'Amour et de la vertu lors de sa naissance. Il loue les qualités intérieures et extérieures de la jeune fille, protégée par la raison et les grâces. L'auteur met en garde contre les séductions de l'Amour, tout en reconnaissant les passions de Mlle de Bailleul pour le travail, la lecture et les arts. Il prédit que l'Amour tentera de la séduire par la raison et la politesse, utilisant des intermédiaires respectables. Cependant, Mlle de Bailleul reste insensible à ces avances, préférant la raison à l'amour. L'Amour, frustré, reconnaît la puissance de la raison chez elle, un cas rare selon lui. L'auteur conseille à l'Amour de recourir à la sympathie et à l'Hyménée pour espérer réussir.
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2
p. 888-890
RÉPONSE de M. de Claville, à l'ingenieux Poëme intitulé : Le Manteau Bleu du sieur Ferré, Brigadier des Fermes au Croisic. Par Mlle de Malcrais, et inseré dans le Mercure de Janvier dernier.
Début :
A Minerve Malcrais vient de donner le reste, [...]
Mots clefs :
Manteau bleu, M. Ferré, Malcrais, Loire
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE de M. de Claville, à l'ingenieux Poëme intitulé : Le Manteau Bleu du sieur Ferré, Brigadier des Fermes au Croisic. Par Mlle de Malcrais, et inseré dans le Mercure de Janvier dernier.
REPONSE de M. de Claville
Pingenieux Poëme intitulé : Le Manteau
Bleu du sienr Ferré , Brigadier des Fermes
au Croisic. Par Mlle de Malcrais ,
et inseré dans le Mercure de Janvier
dernier.
A Minerve Malcrais vient de donner le reste,
En comptant tous les fils du plus vieux des Manteaux
,
Blen
MAY. 889 1734.
Bleu pâle , bleu turquin , bleu changeant , blen
celeste >
Tout autre que Ferré moins sage , moins mos
deste ,
Pourroit bien faire le gros dos.
Une loüange délicate ,
Honore plus que l'écarlate ,
Et n'est jamais mise à l'Index.
Les couleurs sont pour ceux que la fortune berne,
Et de notre Sapho moderne ,
L'Encre teint mieux que le murex.
Rengorge-toi , Ferré, plus pimpant qu'un Chanoine
,
Ton Manteau te couvre d'honneur ,
Et jusqu'au moindre fil , tout prouve en ta faveur
Que l'habit ne fait pas le Moine .
Un fripon seroit mieux vétu ;
Le drap d'or est souvent l'enveloppe du vice ;
Et ta miserable Pélisse ,
Fait l'éloge de ta Vertu.
Sois content du peu qu'on t'accorde ;
Près d'un Fleuve qui se déborde , *
Pense aux dangers de ceux qui regorgent de bien
*Le Croisic est auprès de l'embouchure de la Loire.
C v Que
890 MERCURE DE FRANCE
Que ton Manteau ne vaille rien ,
Mais que ta probité ne montre pas la corde.
Nous faisons tous des voeux pour ton avance
ment ; .9
Réjouis toi du moins de cet amusement.
Je voudrois pouvoir davantage ;
N'est- ce rien après tout de gagner le suffrage
De la Bretonne et du Normand ?
De la Sirenne de la Loire
Un Triton de la Seine admire tous les Chants
Qu'ils sont harmonieux , naturels et touchants
Sa Lire est d'or , et la mienne est d'yvoire.-
Enfin de ce Manteau bel et bien baloté ,
Qui pique des Sçavans la curiosité ,
Voici d'après Malcrais ce que dira l'Histoire !
Si des Vers ont flétri sa gloire ,
S'ils l'ont haché menu comme chair à pâté ,
D'autres Vers l'ont ressuscité,
Et vont l'éterniser au Temple de Memoire.
Pingenieux Poëme intitulé : Le Manteau
Bleu du sienr Ferré , Brigadier des Fermes
au Croisic. Par Mlle de Malcrais ,
et inseré dans le Mercure de Janvier
dernier.
A Minerve Malcrais vient de donner le reste,
En comptant tous les fils du plus vieux des Manteaux
,
Blen
MAY. 889 1734.
Bleu pâle , bleu turquin , bleu changeant , blen
celeste >
Tout autre que Ferré moins sage , moins mos
deste ,
Pourroit bien faire le gros dos.
Une loüange délicate ,
Honore plus que l'écarlate ,
Et n'est jamais mise à l'Index.
Les couleurs sont pour ceux que la fortune berne,
Et de notre Sapho moderne ,
L'Encre teint mieux que le murex.
Rengorge-toi , Ferré, plus pimpant qu'un Chanoine
,
Ton Manteau te couvre d'honneur ,
Et jusqu'au moindre fil , tout prouve en ta faveur
Que l'habit ne fait pas le Moine .
Un fripon seroit mieux vétu ;
Le drap d'or est souvent l'enveloppe du vice ;
Et ta miserable Pélisse ,
Fait l'éloge de ta Vertu.
Sois content du peu qu'on t'accorde ;
Près d'un Fleuve qui se déborde , *
Pense aux dangers de ceux qui regorgent de bien
*Le Croisic est auprès de l'embouchure de la Loire.
C v Que
890 MERCURE DE FRANCE
Que ton Manteau ne vaille rien ,
Mais que ta probité ne montre pas la corde.
Nous faisons tous des voeux pour ton avance
ment ; .9
Réjouis toi du moins de cet amusement.
Je voudrois pouvoir davantage ;
N'est- ce rien après tout de gagner le suffrage
De la Bretonne et du Normand ?
De la Sirenne de la Loire
Un Triton de la Seine admire tous les Chants
Qu'ils sont harmonieux , naturels et touchants
Sa Lire est d'or , et la mienne est d'yvoire.-
Enfin de ce Manteau bel et bien baloté ,
Qui pique des Sçavans la curiosité ,
Voici d'après Malcrais ce que dira l'Histoire !
Si des Vers ont flétri sa gloire ,
S'ils l'ont haché menu comme chair à pâté ,
D'autres Vers l'ont ressuscité,
Et vont l'éterniser au Temple de Memoire.
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Résumé : RÉPONSE de M. de Claville, à l'ingenieux Poëme intitulé : Le Manteau Bleu du sieur Ferré, Brigadier des Fermes au Croisic. Par Mlle de Malcrais, et inseré dans le Mercure de Janvier dernier.
M. de Claville répond au poème 'Le Manteau' de Mlle de Malcrais, publié dans le Mercure de janvier 1734 et dédié à M. Ferré, brigadier des Fermes au Croisic. Claville apprécie la délicatesse de la louange, soulignant que les couleurs modestes du manteau de Ferré l'honorent davantage que des teintes plus prestigieuses. Il compare ce manteau à une preuve de vertu, contrastant avec les habits somptueux qui peuvent dissimuler le vice. Claville encourage Ferré à se contenter de ses possessions et à éviter les dangers de l'excès. Il admire les qualités littéraires du poème, notant que les chants de Mlle de Malcrais sont harmonieux et touchants. Claville conclut en affirmant que, malgré les critiques, le poème contribuera à immortaliser la mémoire de Ferré.
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3
p. 932
REMERCIEMENT de M. de Caville à M. de Boissié
Début :
Quoi ! dans vos amusemens, [...]
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texteReconnaissance textuelle : REMERCIEMENT de M. de Caville à M. de Boissié
REMERCIEMENT de M. de Caville
à M. de Boissé
Q
Uoi ! dans vos amusemens ,
Vous prêtez des agrémens
A mon traité du merite ?
J'aime fort votre eau benite ,
Plus encor vos sentimens.
Mais Boissé
votre suffrage
En honorant mon Ouvrage
Lui fait perdre son crédit .
Quand j'écrirois mieux qu'un autre
Peut- on goûter mon esprit
Dès qu'on a connu le vôtre ?
à M. de Boissé
Q
Uoi ! dans vos amusemens ,
Vous prêtez des agrémens
A mon traité du merite ?
J'aime fort votre eau benite ,
Plus encor vos sentimens.
Mais Boissé
votre suffrage
En honorant mon Ouvrage
Lui fait perdre son crédit .
Quand j'écrirois mieux qu'un autre
Peut- on goûter mon esprit
Dès qu'on a connu le vôtre ?
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4
p. 1089-1090
A Madlle de Malcrais de la Vigne, par M. de Claville, Trésorier de France à Rouen ; en lui envoyant son Traité du vrai Merite, qu'il vient de donner au Public, qui s'imprime chez Saugrin, à Paris.
Début :
La fine fleur des beaux esprits, [...]
Mots clefs :
Paris, Traité du vrai mérite
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texteReconnaissance textuelle : A Madlle de Malcrais de la Vigne, par M. de Claville, Trésorier de France à Rouen ; en lui envoyant son Traité du vrai Merite, qu'il vient de donner au Public, qui s'imprime chez Saugrin, à Paris.
A Madlle de Malerais de la Vigne , par
M. de Claville , Trésorier de France à
Rouen ; en lui envoyant son Traité du
vrai Merite , qu'il vient de donner an
Public , qui s'imprime chez Sangrin , à
Paris.
LA fine fleur des beaux esprits ;
Dont les talens divins font honneur au Parnasse,
De qui les sublimes Ecrits ,
Vol. Plei
roso MERCURE DE FRANCE
Pleins de force , de feu , de justesse et de grace ,
Ont enlevé la Cour , la Province et Paris ;
Enfin cette Sapho qui fait revivre Horace ,
Trouvera t'elle un jour , c'est trop dire , un mo
ment ,
A vouloir s'amuser de mon amusement ?
Je lui dois , et je m'acquitte ;
Non un respect hypocrite
Pour m'en faire préconiser ;
Prétens-je m'immortaliser
Le sot orgueil n'est pas ma vertu favorite ;
Et sur ce qui me manque on doit bien m'excu
ser .
Loin du Croisic peut- on puiser
A la source du vrai merite
Vîte donc , parlez mon Traité .
Sans espoir, sans timidité ,
Montrez-vous à Malcrais d'un air modeste er
sage ;
Vous recevrez pour prix d'un tendre hommage
Du moins des marques de bonté ;
Mais ne volez pas son suffrage ,
On me soupçouneroit de trop de vanité.
M. de Claville , Trésorier de France à
Rouen ; en lui envoyant son Traité du
vrai Merite , qu'il vient de donner an
Public , qui s'imprime chez Sangrin , à
Paris.
LA fine fleur des beaux esprits ;
Dont les talens divins font honneur au Parnasse,
De qui les sublimes Ecrits ,
Vol. Plei
roso MERCURE DE FRANCE
Pleins de force , de feu , de justesse et de grace ,
Ont enlevé la Cour , la Province et Paris ;
Enfin cette Sapho qui fait revivre Horace ,
Trouvera t'elle un jour , c'est trop dire , un mo
ment ,
A vouloir s'amuser de mon amusement ?
Je lui dois , et je m'acquitte ;
Non un respect hypocrite
Pour m'en faire préconiser ;
Prétens-je m'immortaliser
Le sot orgueil n'est pas ma vertu favorite ;
Et sur ce qui me manque on doit bien m'excu
ser .
Loin du Croisic peut- on puiser
A la source du vrai merite
Vîte donc , parlez mon Traité .
Sans espoir, sans timidité ,
Montrez-vous à Malcrais d'un air modeste er
sage ;
Vous recevrez pour prix d'un tendre hommage
Du moins des marques de bonté ;
Mais ne volez pas son suffrage ,
On me soupçouneroit de trop de vanité.
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Résumé : A Madlle de Malcrais de la Vigne, par M. de Claville, Trésorier de France à Rouen ; en lui envoyant son Traité du vrai Merite, qu'il vient de donner au Public, qui s'imprime chez Saugrin, à Paris.
M. de Claville, Trésorier de France à Rouen, adresse une lettre à Mademoiselle de Malerais de la Vigne pour lui envoyer son ouvrage 'Traité du vrai Mérite', publié chez Sangrin à Paris. Il admire les écrivains talentueux dont les œuvres ont conquis la Cour, la Province et Paris, comparant l'un d'eux à Sapho et Horace. Claville reconnaît humblement ses propres limites et espère que son traité sera bien accueilli. Il demande à Mademoiselle de Malerais de le présenter avec modestie et sagesse, sans chercher à obtenir son approbation pour éviter toute accusation de vanité.
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5
p. 1306
REMERCIMENT de M. de Claville à M. de Boissé, MADRIGAL.
Début :
Quand dans vos amusements, [...]
Mots clefs :
Remerciement, M. de Boissé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REMERCIMENT de M. de Claville à M. de Boissé, MADRIGAL.
REMERCIMENT de M. de
Claville à M. de Boissé
Q
MADRIGAL.
Uand dans vos amusements ,
Vous prétez des agreinents
A mon Traité du mérite ?
J'aime fort votre cau benite ,
Plus encor vos sentiments.
Mais , Boissé , votre suffrage ;
En honorant mon ouvrage ,
Lui fait perdre son crédit ;
Quand j'écrirois mieux qu'un autre,
Peut on gouter mon esprit ,
Dès qu'on a connu le votre.
Claville à M. de Boissé
Q
MADRIGAL.
Uand dans vos amusements ,
Vous prétez des agreinents
A mon Traité du mérite ?
J'aime fort votre cau benite ,
Plus encor vos sentiments.
Mais , Boissé , votre suffrage ;
En honorant mon ouvrage ,
Lui fait perdre son crédit ;
Quand j'écrirois mieux qu'un autre,
Peut on gouter mon esprit ,
Dès qu'on a connu le votre.
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6
p. 1307-1308
SECOND Remerciment de M. de Claville à M. de Boissé.
Début :
C'est trop revenir à la charge ; [...]
Mots clefs :
Remerciement, Charge, Coeur, Esprit, Louer, M. de Boissé
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texteReconnaissance textuelle : SECOND Remerciment de M. de Claville à M. de Boissé.
SECOND Remerciment de M. de
Claville à M. de Boissé.
C'Est 'Est trop revenir à la charge ,
Vous me louez en long, vous me loüez en large ;
Votre Monsieur Purgon sera donc bien content,
Si je prends vos douceurs pour de l'argent
comptant. "
Mais il faut avec vous que mon coeur se dé
charge ,
Je les avale en tremblotant ;
Je crains trop l'orgueil ; et partant
Je mettrai, s'il vous plaît, mes deffauts à la marge.
Ah ! je n'ai que trop combatu ;
Tant de parfum de fraîche date ,
Rappelle à mon esprit ce Vers de Tiridate ;
Il est comme à la vie un terme à la vertu ,
tendresse
Vous m'encensez par politesse ;
J'aimerois bien autant que ce fut par
En ce cas nous verrions beau jeu .
Aujourd'hui tout n'est que grimace ;
Quand l'esprit paroît tout de feu ,
Souvent le coeur est tout de glace.
Boissé , je vous crois franc , incapable de fard
J'ai donc à votre estime une petite part ;
Il faut que je vous dédommage ,
Mais vous ferai je un étalage
D'inutiles désirs et de voeux impuissants ?
II Vol C ij HA
1308 MERCURE DE FRANCE
Hé ! vous avez tout en partage,
Un autre point me décourage ;
Quand vous me chatouillez par de si doux accent
Je ne puis démêler dans tout ce que je sens ,
Ce qui me flate davantage ,
De l'Encensoir ou de l'encens.
Claville à M. de Boissé.
C'Est 'Est trop revenir à la charge ,
Vous me louez en long, vous me loüez en large ;
Votre Monsieur Purgon sera donc bien content,
Si je prends vos douceurs pour de l'argent
comptant. "
Mais il faut avec vous que mon coeur se dé
charge ,
Je les avale en tremblotant ;
Je crains trop l'orgueil ; et partant
Je mettrai, s'il vous plaît, mes deffauts à la marge.
Ah ! je n'ai que trop combatu ;
Tant de parfum de fraîche date ,
Rappelle à mon esprit ce Vers de Tiridate ;
Il est comme à la vie un terme à la vertu ,
tendresse
Vous m'encensez par politesse ;
J'aimerois bien autant que ce fut par
En ce cas nous verrions beau jeu .
Aujourd'hui tout n'est que grimace ;
Quand l'esprit paroît tout de feu ,
Souvent le coeur est tout de glace.
Boissé , je vous crois franc , incapable de fard
J'ai donc à votre estime une petite part ;
Il faut que je vous dédommage ,
Mais vous ferai je un étalage
D'inutiles désirs et de voeux impuissants ?
II Vol C ij HA
1308 MERCURE DE FRANCE
Hé ! vous avez tout en partage,
Un autre point me décourage ;
Quand vous me chatouillez par de si doux accent
Je ne puis démêler dans tout ce que je sens ,
Ce qui me flate davantage ,
De l'Encensoir ou de l'encens.
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Résumé : SECOND Remerciment de M. de Claville à M. de Boissé.
Dans une lettre de remerciement, M. de Claville exprime sa gratitude à M. de Boissé pour les louanges reçues, tout en manifestant une certaine gêne face à leur ampleur. Il craint que ces compliments ne nourrissent son orgueil et préfère mettre en avant ses défauts. Il compare les louanges à un parfum récent, rappelant un vers de Tiridate sur la brièveté de la vertu. M. de Claville suggère que les éloges de M. de Boissé pourraient être motivés par la politesse plutôt que par une sincère admiration. Il reconnaît la franchise de M. de Boissé et apprécie son estime, mais se sent incapable de répondre adéquatement à tant de générosité. Il exprime son incertitude quant à la sincérité des louanges, se demandant si elles viennent d'un encensoir ou de l'encens lui-même.
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1
p. 932
Sur le Traité du vrai merite.
Début :
Voici de ce traité le fidele tableau, [...]
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texteReconnaissance textuelle : Sur le Traité du vrai merite.
Sur le Traité du vrai merite.
Voici de ce traité le fidele tableau ,
L'esprit brille à chaque page ,
La raison conduit l'Ouvrage
La Renommée y met le sceau.
Par. M. de B ***
Voici de ce traité le fidele tableau ,
L'esprit brille à chaque page ,
La raison conduit l'Ouvrage
La Renommée y met le sceau.
Par. M. de B ***
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2
p. 1090-1091
RÉPONSE de Mlle de Malcrais de la Vigne.
Début :
Dans l'utile Traité dont tu m'as fait un don, [...]
Mots clefs :
Ouvrage, Mérite
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE de Mlle de Malcrais de la Vigne.
REPONSE de Mlle de Malcrais
de la Vigne.
DAns l'utile Traité dont tu m'as fait un don
Claville j'ai trouvé des leçons bien sensées.
Un sel paisé dans Ciceron
I.Vol.
Ex
JUIN 1734.
1091
niveau de l'exacte raison ,
En assaisonne les pensées.
Par elles au
Je vois finement redressées
Les moeurs du genre humain, diversement tortų
So crate n'eût pas mieux instruit à la vertu
Le jeune , le brillant , l'aimable Alcibiade ,
Que tu fais ton cher nourrisson.
Ta puissante doctrine éclaire et persuade ,
Si son coeur fut docile à prendre ta façon ,
Il a du vrai merite atteint le plus haut grade.
Pour moi je n'ai point merité
Les éloges flatteurs dont m'honore ta muses
Ton Ouvrage me desabuse ,
Et m'ôte toute vanité.
Comme on sort d'un sermon dont la morale est
pzze ,
Pathétique , éloquent , entraînant sous sa loi
La revolte des sens trompés par la nature ,
Ainsi de ton Ouvrage en quittant la lecture
Je suis très- contente de toi ,
Mais très-mécontente de moi,
de la Vigne.
DAns l'utile Traité dont tu m'as fait un don
Claville j'ai trouvé des leçons bien sensées.
Un sel paisé dans Ciceron
I.Vol.
Ex
JUIN 1734.
1091
niveau de l'exacte raison ,
En assaisonne les pensées.
Par elles au
Je vois finement redressées
Les moeurs du genre humain, diversement tortų
So crate n'eût pas mieux instruit à la vertu
Le jeune , le brillant , l'aimable Alcibiade ,
Que tu fais ton cher nourrisson.
Ta puissante doctrine éclaire et persuade ,
Si son coeur fut docile à prendre ta façon ,
Il a du vrai merite atteint le plus haut grade.
Pour moi je n'ai point merité
Les éloges flatteurs dont m'honore ta muses
Ton Ouvrage me desabuse ,
Et m'ôte toute vanité.
Comme on sort d'un sermon dont la morale est
pzze ,
Pathétique , éloquent , entraînant sous sa loi
La revolte des sens trompés par la nature ,
Ainsi de ton Ouvrage en quittant la lecture
Je suis très- contente de toi ,
Mais très-mécontente de moi,
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Résumé : RÉPONSE de Mlle de Malcrais de la Vigne.
En juin 1734, Mlle de Malcrais de la Vigne remercie pour le traité de Claville, qu'elle juge instructif et clair. Elle compare ses leçons à celles de Cicéron et note leur pouvoir moralisateur. L'ouvrage la désabuse et la prive de toute vanité. Elle se déclare contente de l'auteur mais mécontente d'elle-même après lecture.
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