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1
p. 1607-1610
« HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES d'Angleterre, accompagnée de cent Planches [...] »
Début :
HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES d'Angleterre, accompagnée de cent Planches [...]
Mots clefs :
Insectes, Histoire naturelle, Planches gravées, Mouches
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texteReconnaissance textuelle : « HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES d'Angleterre, accompagnée de cent Planches [...] »
HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES
d'Angleterre , accompagnée de cent Plan
F vj chess
1608 MERCURE DE FRANCE
ches gravées d'après nature , & enluminées
exactement , pour ceux qui le fouhaitent
, par l'Auteur Eleazar Albin
Peintre. A Londres , pour l'Auteur , & fe
vend chez W. F. Innys 1720. in 4º . en
Anglois.
L'Auteur obferve que ceux qui ont
travaillé avant lui fur le même fujet ,
n'ont pas affez fouvent jetté les yeux fur
leurs modeles, ou qu'ils ont affecté de ſurpaffer
la nature. Ce font deux deffauts que
M. Albin a foigneufement évités . Dans fes
Defcriptions il s'eft contenté de rapporter
les faits avec toute l'exactitude poffible.
Lorfqu'une Mouche perce l'écorce d'une
Plante , dit notre Auteur , & y fait fes
oeufs , cela cauſe un changement dans le
tiffu des vaiffeaux de la Plante , & la feve
qui y coule forme une excrefcence , laquelle
non feulement fert de nid au ver
éclos , mais auffi lui fournit une nourriture
convenable , jufqu'à ce qu'il devienne
Mouche. Alors cette Mouche paffe au
travers de l'excrefcence , quelque épaiffe
qu'elle foit; ce qui eft tout - à - fait admirable
, fi on confidere la petiteffe de quelques-
unes de ces Mouches , & l'épaiffeur
& la folidité des excrefcences où elles font
nourries.
L'Auteur admire avec raiſon l'Etre fisprême
JUILLET. 1730. 1609
prême, qui a donné à ces petites créatures
un inftinct capable de les diriger dans
toutes les chofes neceffaires pour leur
confervation & pour la propagation de
leur efpece.
Les Infectes ne font pas leurs oeufs négligemment
& d'une telle maniere que les
vents puiffent les difperfer. Ils font leurs
ceufs fur des Plantes ou fur d'autres Infetes
, qui fervent de nourriture aux vers
éclos. Les oeufs que les Infectes placent fur
les Plantes , y font fi fortement attachez
par une cole , que les pluyes ne fçauroient
les emporter , & lorfqu'ils font contigus ,
ils fe trouvent placez avec tant d'ordre &
d'exactitude , qu'il n'y en a aucun qui
puiffe empêcher un ver de fortir de fon
oeuf.
.
M. Albin trouve admirable la varieté
infinie que l'on remarque dans les figures
& les couleurs des Infectes , & l'uniformité
exacte qui fe trouve toujours dans chaque
efpece. Il n'y a aucune tache, remarquable
qui ne paroiffe dans chaque individu.
Les couleurs des Infectes & particulierement
des Papillons , reffemblent à une
pouffiere ; mais fi on les examine avec un
Microſcope , on voit que les particules de
ces couleurs font tout autant de vrayes
plumes
1610 MERCURE DE FRANCE
plumes , placées dans l'àîle , d'une manie
re exacte & reguliere.
L'Auteur conclud que les Infectes ne
font pas l'effet du hazard , ou d'une matiere
corrompuë , mais l'ouvrage d'une
Puiffance infinie .
Toutes les Planches font gravées avec
beaucoup d'exactitude. On y voit les Infectes
fur les Plantes , & leurs diverfes
transformations.
d'Angleterre , accompagnée de cent Plan
F vj chess
1608 MERCURE DE FRANCE
ches gravées d'après nature , & enluminées
exactement , pour ceux qui le fouhaitent
, par l'Auteur Eleazar Albin
Peintre. A Londres , pour l'Auteur , & fe
vend chez W. F. Innys 1720. in 4º . en
Anglois.
L'Auteur obferve que ceux qui ont
travaillé avant lui fur le même fujet ,
n'ont pas affez fouvent jetté les yeux fur
leurs modeles, ou qu'ils ont affecté de ſurpaffer
la nature. Ce font deux deffauts que
M. Albin a foigneufement évités . Dans fes
Defcriptions il s'eft contenté de rapporter
les faits avec toute l'exactitude poffible.
Lorfqu'une Mouche perce l'écorce d'une
Plante , dit notre Auteur , & y fait fes
oeufs , cela cauſe un changement dans le
tiffu des vaiffeaux de la Plante , & la feve
qui y coule forme une excrefcence , laquelle
non feulement fert de nid au ver
éclos , mais auffi lui fournit une nourriture
convenable , jufqu'à ce qu'il devienne
Mouche. Alors cette Mouche paffe au
travers de l'excrefcence , quelque épaiffe
qu'elle foit; ce qui eft tout - à - fait admirable
, fi on confidere la petiteffe de quelques-
unes de ces Mouches , & l'épaiffeur
& la folidité des excrefcences où elles font
nourries.
L'Auteur admire avec raiſon l'Etre fisprême
JUILLET. 1730. 1609
prême, qui a donné à ces petites créatures
un inftinct capable de les diriger dans
toutes les chofes neceffaires pour leur
confervation & pour la propagation de
leur efpece.
Les Infectes ne font pas leurs oeufs négligemment
& d'une telle maniere que les
vents puiffent les difperfer. Ils font leurs
ceufs fur des Plantes ou fur d'autres Infetes
, qui fervent de nourriture aux vers
éclos. Les oeufs que les Infectes placent fur
les Plantes , y font fi fortement attachez
par une cole , que les pluyes ne fçauroient
les emporter , & lorfqu'ils font contigus ,
ils fe trouvent placez avec tant d'ordre &
d'exactitude , qu'il n'y en a aucun qui
puiffe empêcher un ver de fortir de fon
oeuf.
.
M. Albin trouve admirable la varieté
infinie que l'on remarque dans les figures
& les couleurs des Infectes , & l'uniformité
exacte qui fe trouve toujours dans chaque
efpece. Il n'y a aucune tache, remarquable
qui ne paroiffe dans chaque individu.
Les couleurs des Infectes & particulierement
des Papillons , reffemblent à une
pouffiere ; mais fi on les examine avec un
Microſcope , on voit que les particules de
ces couleurs font tout autant de vrayes
plumes
1610 MERCURE DE FRANCE
plumes , placées dans l'àîle , d'une manie
re exacte & reguliere.
L'Auteur conclud que les Infectes ne
font pas l'effet du hazard , ou d'une matiere
corrompuë , mais l'ouvrage d'une
Puiffance infinie .
Toutes les Planches font gravées avec
beaucoup d'exactitude. On y voit les Infectes
fur les Plantes , & leurs diverfes
transformations.
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Résumé : « HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES d'Angleterre, accompagnée de cent Planches [...] »
L'œuvre 'Histoire Naturelle des Insectes' d'Eleazar Albin, publiée en 1720 à Londres, critique les travaux antérieurs sur les insectes pour leur manque d'observation directe et leur tendance à surpasser la nature. Albin se distingue par l'exactitude de ses descriptions. Il observe que les mouches pondent leurs œufs dans l'écorce des plantes, provoquant une excroissance qui sert de nid et de nourriture au ver éclos. Albin admire la capacité des insectes à percer ces excroissances malgré leur petite taille. Les insectes pondent leurs œufs de manière stratégique, soit sur des plantes, soit sur d'autres insectes, pour assurer la survie des vers éclos. Les œufs sont solidement attachés et disposés avec ordre et exactitude. Albin note la variété infinie des formes et des couleurs des insectes, ainsi que l'uniformité au sein de chaque espèce. Les couleurs des insectes, particulièrement des papillons, apparaissent comme des poudres observées au microscope. Albin conclut que les insectes sont le résultat d'une puissance infinie et non du hasard. Les planches illustrant l'ouvrage montrent les insectes sur les plantes et leurs diverses transformations.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 1960-1966
Journal Litteraire de Venise &c. Histoire naturelle du Mont Vesuve, &c. [titre d'après la table]
Début :
GIORNALE de Letterati d'Italia Tomo V. Anno M.DCC. XI. &c. in Venetia, 1, [...]
Mots clefs :
Histoire naturelle, Mont Vésuve, Tremblements de terre, Embrasements
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texteReconnaissance textuelle : Journal Litteraire de Venise &c. Histoire naturelle du Mont Vesuve, &c. [titre d'après la table]
GIORNALE de Letterati d'Italia Tomo V.
Anno M.DCC . XI. &c. in Venetia, 1 ,
vol . in 8 ° . pp . 418 .
ISTORIA NATURALE del Monte Vesuvio
, divisata in due Libri DI GASPARE
PARAGLIO , Auvocato Napolitano. In Napoli
Nella stamperia di Giacomo Raillard ,
1705. in 40. pagg . 429. c'est - à- dire His
toir naturelle du Mont Vesuve, & c.
Cet Ouvrage a été entrepris dès l'année
1694. à l'occasion des flammes extraordinaires
que vomit le Mont Vesuve
cette même année , et qui furent accompagnées
de plusieurs tremblemens de Terre;
mais l'Auteur distrait par les fonctions
A O UST. 1731. 1981
tions de divers emplois publics , ne pûť
le retoucher , et le mettre enfin en état
de voir le jour qu'en l'année 1705. Il est
divisé en deux Parties , dont la premiere
est proprement l'Histoire naturelle de
cette fameuse Montagne , dans laquelle
on rapporte tout ce qui en a été écrit en
divers temps de vrai , et de fabuleux :
la seconde Partie en expose l'Histoire
Philosophique , soit pour ce qui regarde
les Embrasemens et leurs causes , soit
pour ce qui concerne leurs effets. Cet
Ouvrage, ainsi que le Traité du même
Auteur , sur les Tremblements de Terre
est écrit d'un stile châtié et naturel , à
quelques expressions près qui sont peu
usitées , et qui viennent moins de l'Auteur
que du fond de son sujet.
On croit communement que les Embrasements
du Mont Vesuve dont on ne
peut guere que conjecturer les causes
Phisiques, sont aussi anciens que le Mont
même. Les Payens étonnés de cette espece
de prodige y reconnurent quelque chose
de divin , comme on le voit par cette
Inscription qui se lit sur un Marbre ,
trouvé dans la Ville de Capoue.
IO VI
VESVVIO
SAC.
F iij Unc
1
962 MERCURE DE FRANCE
3
Une chose a de quoy surprendre dans
cette Histoire , c'est la fecondité de tout
temps reconnue du Mont Vesuve ; fameux
surtout pour l'excellence de ses
vins , dont le plus celebre est celui de
Falerne que Petronne n'a pas oublié
Falernum opimianum centum annorum . &c,
Virgile et après lui Columella , et d'autres
Ecrivains en ont vanté les Huiles ,
les Bleds , les Patûrages , les Fruits , les
Plantes , et plusieurs autres productions ,
qui ne sont pas moins necessaires à la
vie , qu'agreables à la vûë : mais quelle
est la cause de cette fertilité ? C'est ce
qui n'est pas aisé à découvrir Strabon ,
Suivi par Cassiodore , l'attribuë aux Cendres
mêmes de cette Montagne , ce que
notre Auteur examine en Physicien , et
explique d'une maniere qui a dequoy
satisfaire des Lecteurs intelligens..
11 parle dans un Chapitre particulier
des Villes anciennes et modernes , et des
autres lieux situez aux environs du Vesuve
, en commençant par l'ancienne Villede
Veseri , autrefois située sur la pente de
cette Montagne du côté qui regarde Capoue
, selon Cluvier. C'est du nom de роле
cette Ville què Pellegrin croit que la
*
* C'est apparamment quelque Historien om
Genealogiste Italien
Famille
A O UST. 1731.
1963
, et que
Famille Vesaria a tiré son nom
c'est de cette famille qu'il est fait mention
dans l'inscription suivante , gravés
sur un marbre Antique.
D. M. S.
M. VESERIO
M. FIL. PA L.
JUCUNDIANO
PRAEF. FABRUM
ADCENSO . VELATO
PROC. ALIM. VIA E. FLAM
IT VIR DESIG.
SACRIA. JUCUNDA.
>
MATER.
Fon-
Aprés Veseri suivoit Heraclée qui reconnoissoit
Hercule pour son
dateur , située sur un Promontoire avec
un Port considerable , sans parler de
Pompei sur la Riviere de Sarne , de Tora
dont il est parlé dans Florus , et de plusieurs
autres Villes moins considerables ,
l'Auteur de cette Histoire en recherche
l'origine , et fait voir autant d'erudition
que d'exactitude. Il n'oublie pas les Rivieres
qui sortent du Mont Vesuve , dont
la principale est la Sarne que les Grecs
ont nommé spárov Dragon , peut être ,
dit-il , à cause de la mauvaise qualité et
Fiiij
dcs
1964 MERCURE DE FRANCE
des exhalaisons dangereuses de ses eaux.
C'est ainsi qu'elle est appellée par Siconius
, en parlant de la fameuse Bataille
donnée sur ses bords entre l'Armée de
Narxés et celle des Goths.
Notre Historien parle ensuite des plus
fameux Embrasemens du Vesuve , à commencer
par celui qui arriva sous l'Empereur
Tite décrit par Aurelius Victor
en suivant exactement l'ordre Chronolique
, ce qui l'engage souvent dans des
Discussions critiques pour concilier ses
Auteurs avec les Fastes Consulaires & c.
Le dernier de ces mémorables Embrasemens
arriva le 6. Avril de Pannée 1594.
et ce fût ce qui donna lieu à M. Paragli
d'écrire son Histoire. Comme l'effet le
plus étrange de cet Incendie fût un
grand Torrent de pierres fondues et liquefiées
, l'Auteur employe un Chapitre
entier à examiner le mouvement , la
qualité , la grosseur , et la figure de cette
matiere fluide , laquelle ayant un principe
de feu et une maniere d'ebullition ;
s'élevoit qquueellqquueeffooiiss en en s'évaporant , et
reprenoit ensuite sa premiere consistance
, ou la dureté d'une veritable pierre
teinte d'une couleur noirâtre. La grosseur
de ces nouvelles pierres étoit depuis
un jusqu'à quatre pieds.
Un
A O UST. 17317
1965
7
Un autre Chapitre est destiné à examiner
la profondeur de laConcavité du Mont:
Vesuve , et ce n'est pas le moins curieux.
Notre Auteur n'est pas du sentiment de
ceux qui croyent que cette profondeur s'étend
jusqu'au dessous de la Mer , appuyé
sur des raisons Phisiques , et fondé sur l'experience
faite en l'année 1682.qu'on s'avisa'
de jetter par la principale embouchûre une
pierre , laquelle rendit un son tout- àfait
semblable à celui des pierres jettées
dans un Puits , signe évident , selon cet:
Auteur , d'une mediocre profondeur. Il
combat ensuite , en finissant la premiere
Partie de son Histoire , l'opinion de
plusieurs Sçavants qui ont cru que dans
l'embrasement de 1631. le Vesuve avoit
fair parses souterrains une attraction sensible
de l'eau de la Mer , opinion qu'il
refute, estimant la chose absolument impossible
, quand même la concavité de
ee Mont auroit toute la profondeur qu'on
lui donne communement .
Nous nous dispensons d'entrer avec:
nos Journalistes dans le détail de la secon
de pârtie de cet Ouvrage , nous contentant
d'observer que l'Auteur y parla
moins en Historien , qu'en Physicien ,
il combat fortement les opinions vulgai
sur la cause et les effets des embra
E v.
res
sements
1666 MERCURE DE FRANCE
sements du Vesuve &c. et il appuye sessentimens
sur des raisons qui paroissent
plausibles. Des deux derniers Chapitres.
de cette seconde Partie , l'un est employé
à examiner les signes pronostiques
des Incendies prochains , que M. Paragli
tient tous faux et de même nature que
les Augures des Anciens sur le même sujet
des Montagnes embrasées , et l'autre
traite de la Peste , que le vulgaire croit
être l'effet de ces embrasemens , et des
remedes que l'on peut apporter contre un
mal si dangereux sur quoyl'Auteur exhorte
les fideles d'avoir principalement recours
à Dieu et à la protection des Saints
Tutelaires des lieux qui sont menacés de
ce fleau.
Anno M.DCC . XI. &c. in Venetia, 1 ,
vol . in 8 ° . pp . 418 .
ISTORIA NATURALE del Monte Vesuvio
, divisata in due Libri DI GASPARE
PARAGLIO , Auvocato Napolitano. In Napoli
Nella stamperia di Giacomo Raillard ,
1705. in 40. pagg . 429. c'est - à- dire His
toir naturelle du Mont Vesuve, & c.
Cet Ouvrage a été entrepris dès l'année
1694. à l'occasion des flammes extraordinaires
que vomit le Mont Vesuve
cette même année , et qui furent accompagnées
de plusieurs tremblemens de Terre;
mais l'Auteur distrait par les fonctions
A O UST. 1731. 1981
tions de divers emplois publics , ne pûť
le retoucher , et le mettre enfin en état
de voir le jour qu'en l'année 1705. Il est
divisé en deux Parties , dont la premiere
est proprement l'Histoire naturelle de
cette fameuse Montagne , dans laquelle
on rapporte tout ce qui en a été écrit en
divers temps de vrai , et de fabuleux :
la seconde Partie en expose l'Histoire
Philosophique , soit pour ce qui regarde
les Embrasemens et leurs causes , soit
pour ce qui concerne leurs effets. Cet
Ouvrage, ainsi que le Traité du même
Auteur , sur les Tremblements de Terre
est écrit d'un stile châtié et naturel , à
quelques expressions près qui sont peu
usitées , et qui viennent moins de l'Auteur
que du fond de son sujet.
On croit communement que les Embrasements
du Mont Vesuve dont on ne
peut guere que conjecturer les causes
Phisiques, sont aussi anciens que le Mont
même. Les Payens étonnés de cette espece
de prodige y reconnurent quelque chose
de divin , comme on le voit par cette
Inscription qui se lit sur un Marbre ,
trouvé dans la Ville de Capoue.
IO VI
VESVVIO
SAC.
F iij Unc
1
962 MERCURE DE FRANCE
3
Une chose a de quoy surprendre dans
cette Histoire , c'est la fecondité de tout
temps reconnue du Mont Vesuve ; fameux
surtout pour l'excellence de ses
vins , dont le plus celebre est celui de
Falerne que Petronne n'a pas oublié
Falernum opimianum centum annorum . &c,
Virgile et après lui Columella , et d'autres
Ecrivains en ont vanté les Huiles ,
les Bleds , les Patûrages , les Fruits , les
Plantes , et plusieurs autres productions ,
qui ne sont pas moins necessaires à la
vie , qu'agreables à la vûë : mais quelle
est la cause de cette fertilité ? C'est ce
qui n'est pas aisé à découvrir Strabon ,
Suivi par Cassiodore , l'attribuë aux Cendres
mêmes de cette Montagne , ce que
notre Auteur examine en Physicien , et
explique d'une maniere qui a dequoy
satisfaire des Lecteurs intelligens..
11 parle dans un Chapitre particulier
des Villes anciennes et modernes , et des
autres lieux situez aux environs du Vesuve
, en commençant par l'ancienne Villede
Veseri , autrefois située sur la pente de
cette Montagne du côté qui regarde Capoue
, selon Cluvier. C'est du nom de роле
cette Ville què Pellegrin croit que la
*
* C'est apparamment quelque Historien om
Genealogiste Italien
Famille
A O UST. 1731.
1963
, et que
Famille Vesaria a tiré son nom
c'est de cette famille qu'il est fait mention
dans l'inscription suivante , gravés
sur un marbre Antique.
D. M. S.
M. VESERIO
M. FIL. PA L.
JUCUNDIANO
PRAEF. FABRUM
ADCENSO . VELATO
PROC. ALIM. VIA E. FLAM
IT VIR DESIG.
SACRIA. JUCUNDA.
>
MATER.
Fon-
Aprés Veseri suivoit Heraclée qui reconnoissoit
Hercule pour son
dateur , située sur un Promontoire avec
un Port considerable , sans parler de
Pompei sur la Riviere de Sarne , de Tora
dont il est parlé dans Florus , et de plusieurs
autres Villes moins considerables ,
l'Auteur de cette Histoire en recherche
l'origine , et fait voir autant d'erudition
que d'exactitude. Il n'oublie pas les Rivieres
qui sortent du Mont Vesuve , dont
la principale est la Sarne que les Grecs
ont nommé spárov Dragon , peut être ,
dit-il , à cause de la mauvaise qualité et
Fiiij
dcs
1964 MERCURE DE FRANCE
des exhalaisons dangereuses de ses eaux.
C'est ainsi qu'elle est appellée par Siconius
, en parlant de la fameuse Bataille
donnée sur ses bords entre l'Armée de
Narxés et celle des Goths.
Notre Historien parle ensuite des plus
fameux Embrasemens du Vesuve , à commencer
par celui qui arriva sous l'Empereur
Tite décrit par Aurelius Victor
en suivant exactement l'ordre Chronolique
, ce qui l'engage souvent dans des
Discussions critiques pour concilier ses
Auteurs avec les Fastes Consulaires & c.
Le dernier de ces mémorables Embrasemens
arriva le 6. Avril de Pannée 1594.
et ce fût ce qui donna lieu à M. Paragli
d'écrire son Histoire. Comme l'effet le
plus étrange de cet Incendie fût un
grand Torrent de pierres fondues et liquefiées
, l'Auteur employe un Chapitre
entier à examiner le mouvement , la
qualité , la grosseur , et la figure de cette
matiere fluide , laquelle ayant un principe
de feu et une maniere d'ebullition ;
s'élevoit qquueellqquueeffooiiss en en s'évaporant , et
reprenoit ensuite sa premiere consistance
, ou la dureté d'une veritable pierre
teinte d'une couleur noirâtre. La grosseur
de ces nouvelles pierres étoit depuis
un jusqu'à quatre pieds.
Un
A O UST. 17317
1965
7
Un autre Chapitre est destiné à examiner
la profondeur de laConcavité du Mont:
Vesuve , et ce n'est pas le moins curieux.
Notre Auteur n'est pas du sentiment de
ceux qui croyent que cette profondeur s'étend
jusqu'au dessous de la Mer , appuyé
sur des raisons Phisiques , et fondé sur l'experience
faite en l'année 1682.qu'on s'avisa'
de jetter par la principale embouchûre une
pierre , laquelle rendit un son tout- àfait
semblable à celui des pierres jettées
dans un Puits , signe évident , selon cet:
Auteur , d'une mediocre profondeur. Il
combat ensuite , en finissant la premiere
Partie de son Histoire , l'opinion de
plusieurs Sçavants qui ont cru que dans
l'embrasement de 1631. le Vesuve avoit
fair parses souterrains une attraction sensible
de l'eau de la Mer , opinion qu'il
refute, estimant la chose absolument impossible
, quand même la concavité de
ee Mont auroit toute la profondeur qu'on
lui donne communement .
Nous nous dispensons d'entrer avec:
nos Journalistes dans le détail de la secon
de pârtie de cet Ouvrage , nous contentant
d'observer que l'Auteur y parla
moins en Historien , qu'en Physicien ,
il combat fortement les opinions vulgai
sur la cause et les effets des embra
E v.
res
sements
1666 MERCURE DE FRANCE
sements du Vesuve &c. et il appuye sessentimens
sur des raisons qui paroissent
plausibles. Des deux derniers Chapitres.
de cette seconde Partie , l'un est employé
à examiner les signes pronostiques
des Incendies prochains , que M. Paragli
tient tous faux et de même nature que
les Augures des Anciens sur le même sujet
des Montagnes embrasées , et l'autre
traite de la Peste , que le vulgaire croit
être l'effet de ces embrasemens , et des
remedes que l'on peut apporter contre un
mal si dangereux sur quoyl'Auteur exhorte
les fideles d'avoir principalement recours
à Dieu et à la protection des Saints
Tutelaires des lieux qui sont menacés de
ce fleau.
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Résumé : Journal Litteraire de Venise &c. Histoire naturelle du Mont Vesuve, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente l'ouvrage 'Istoria Naturale del Monte Vesuvio' de Gaspare Paraglio, publié en 1705 à Naples. L'auteur a commencé à écrire cet ouvrage en 1694, après les flammes extraordinaires et les tremblements de terre émis par le Mont Vesuve cette année-là. L'ouvrage est divisé en deux parties. La première partie relate l'histoire naturelle du Mont Vesuve, compilant des récits vrais et fabuleux. La seconde partie expose l'histoire philosophique des embrasements et leurs causes et effets. L'ouvrage est écrit dans un style châtié et naturel, bien que certaines expressions soient peu usitées. Le texte mentionne également la fertilité du Mont Vesuve, célèbre pour ses vins, notamment le Falernum, et d'autres productions agricoles. Les causes de cette fertilité sont examinées par l'auteur. L'ouvrage traite aussi des villes anciennes et modernes autour du Vesuve, comme Veseri et Herculée, et des rivières, notamment la Sarne. Paraglio décrit les embrasements célèbres du Vesuve, à commencer par celui sous l'empereur Titus, et examine les matériaux émis lors de ces événements. Il discute également de la profondeur de la concavité du Mont Vesuve et réfute certaines opinions scientifiques de son époque. La seconde partie de l'ouvrage est plus axée sur la physique, combattant les opinions vulgaires sur les causes et les effets des embrasements. Les derniers chapitres traitent des signes pronostiques des incendies prochains et de la peste, que le vulgaire attribue aux embrasements du Vesuve. L'auteur exhorte les fidèles à recourir à Dieu et aux saints tutélaires pour se protéger contre ce fléau.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 2610-2611
LETTRE écrite par M. de Milhau, Creole de Cayenne, au sujet de l'Histoire Naturelle de cette Isle.
Début :
Si un Auteur est obligé de rendre compte au Public de ses ouvrages, à [...]
Mots clefs :
Cayenne, Histoire naturelle, Colonie, Commerce
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite par M. de Milhau, Creole de Cayenne, au sujet de l'Histoire Naturelle de cette Isle.
LETTRE écrite par M. de Milhau¸
Creole de Cayenne , au sujet de l'His
toire Naturelle de cette Isle.
MONSIEUR
Si un Auteur est obligé de rendre
compte au Public de ses ouvrages , à
plus forte raison celui qui fournit les
Memoires d'une Histoire ainsi , pour
répondre à votre Lertre , et pour n'être
point obsedé par des reproches continuels
, je me vois obligé de déclarer que
je n'ai jamais eu aucune connoissance de
tout ce que le R. P. Labat nous dit , touchant
l'Histoire Naturelle de Cayenne
dans son troisiéme Volume de la Guinée
qui est pourtant écrit sur la foy de mes
Memoires , à ce qu'il prétend. Je n'ay
garde , Monsieur , d'avouer comme mon
propre bien , une chose dont je pourrois
être démenti à chaque moment par
mes Compatriotes et je vous pro ·
teste que je n'ay fourni sur ce qui regarde
cette Colonie , que ce qui est rapporté
depuis son premier établissement ,
jusqu'à present. Pour ce qui est de son
Gouvernement Ecclesiastique et Miire
,
de l'Administration de la Justice
NOVEMBR E. 1731. 2611
tice , de son Commerce du Domaine
du Roy , et des moeurs des Sauvages
, quelqu'un trouve que sur ces
Chefs j'aye alteré la verité , et n'aye pas
écrit avec toute l'éxactitude possible
je suis en état de me défendre ; aussi
n'ay-je garde de soûtenir rien contre mon
propre sentiment , et je ne suis point
sensible au titre honorable de Botaniste .
que me donne le R. P. Labat . Je diray
comme vous , Monsieur , que je n'ay
jamais eû aucune connoissance de tout
ce qui est dit de l'Histoire Naturelle
dont il fait pourtant une exacte Descrip
tion sur la foy de mes Memoires. Je suis
surpris que ,
les ayant eûs dans vos mains
avant que ce Livre parût , vous n'ayez
pas été plus porté à me rendre Justice ;
personne ne pouvoit mieux me la rendre.
J'ay l'honneur d'être très - parfaitement
& c.
Creole de Cayenne , au sujet de l'His
toire Naturelle de cette Isle.
MONSIEUR
Si un Auteur est obligé de rendre
compte au Public de ses ouvrages , à
plus forte raison celui qui fournit les
Memoires d'une Histoire ainsi , pour
répondre à votre Lertre , et pour n'être
point obsedé par des reproches continuels
, je me vois obligé de déclarer que
je n'ai jamais eu aucune connoissance de
tout ce que le R. P. Labat nous dit , touchant
l'Histoire Naturelle de Cayenne
dans son troisiéme Volume de la Guinée
qui est pourtant écrit sur la foy de mes
Memoires , à ce qu'il prétend. Je n'ay
garde , Monsieur , d'avouer comme mon
propre bien , une chose dont je pourrois
être démenti à chaque moment par
mes Compatriotes et je vous pro ·
teste que je n'ay fourni sur ce qui regarde
cette Colonie , que ce qui est rapporté
depuis son premier établissement ,
jusqu'à present. Pour ce qui est de son
Gouvernement Ecclesiastique et Miire
,
de l'Administration de la Justice
NOVEMBR E. 1731. 2611
tice , de son Commerce du Domaine
du Roy , et des moeurs des Sauvages
, quelqu'un trouve que sur ces
Chefs j'aye alteré la verité , et n'aye pas
écrit avec toute l'éxactitude possible
je suis en état de me défendre ; aussi
n'ay-je garde de soûtenir rien contre mon
propre sentiment , et je ne suis point
sensible au titre honorable de Botaniste .
que me donne le R. P. Labat . Je diray
comme vous , Monsieur , que je n'ay
jamais eû aucune connoissance de tout
ce qui est dit de l'Histoire Naturelle
dont il fait pourtant une exacte Descrip
tion sur la foy de mes Memoires. Je suis
surpris que ,
les ayant eûs dans vos mains
avant que ce Livre parût , vous n'ayez
pas été plus porté à me rendre Justice ;
personne ne pouvoit mieux me la rendre.
J'ay l'honneur d'être très - parfaitement
& c.
Fermer
Résumé : LETTRE écrite par M. de Milhau, Creole de Cayenne, au sujet de l'Histoire Naturelle de cette Isle.
M. de Milhau, un Créole de Cayenne, répond à une lettre concernant l'Histoire Naturelle de Cayenne. Il nie avoir fourni des informations sur ce sujet au Père Labat, contrairement à ce que ce dernier affirme dans son troisième volume sur la Guinée. Milhau précise qu'il n'a rapporté que des faits relatifs à la colonie depuis son établissement jusqu'à présent. Il reconnaît avoir reçu des critiques sur divers aspects, tels que le gouvernement ecclésiastique et militaire, l'administration de la justice, le commerce, le domaine royal et les mœurs des sauvages. Cependant, il se défend en affirmant qu'il n'a rien écrit contre ses propres convictions. Milhau exprime également sa surprise que la personne à qui il a fourni ses mémoires n'ait pas pris sa défense avant la publication du livre du Père Labat.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 2719-2725
EXTRAIT d'une Lettre écrite à M. le. B... Chanoine d'Auxerre, par M. A... Medecin de Paris, au mois de Juin 1731. au sujet des Cristallizations qu'on trouve en Bourgogne.
Début :
Je vous suis tres-obligé, Monsieur, de l'inclination que vous continuez d'avoir [...]
Mots clefs :
Cristallisations, Bourgogne, Diamants, Histoire naturelle, Mines de fer
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite à M. le. B... Chanoine d'Auxerre, par M. A... Medecin de Paris, au mois de Juin 1731. au sujet des Cristallizations qu'on trouve en Bourgogne.
EXTRAIT d'une Lettre écrite à M. le.
B... Chanoine d'Auxerre, par M. A...
Medecin de Paris, au mois de Juin 1731 .
au sujet des Cristallizations qu'on trouve
en Bourgogne.
J
E vous suis tres-obligé , Monsieur , de
l'inclination que vous continuez d'avoir
à me faire plaisir , et sur tout de l'attention
que vous avez euë en dernier
lieu , de m'envoier des curiositez que la
nature a produites dans votre païs . Je les
ai reçues en bon état : Ce sont des Cristallizations
curieuses ; et quoique j'en aye
déja de semblables , je ne laisserai pas de
garder celles que vous m'avez envoyées ,
par la raison qu'elles sont Regnigenites : les
miennes m'ayant été données à Genéve
par l'illustre M. le Clerc.
2
Il n'est pas besoin , je croi , de vous
marquer que ces Cristallizations sont de
l'espece des Diamans , qui ont l'éclat du
Fer poli , et qu'on appelle Siderites. Pline
en fait mention dans son 37 liv. chap . 4.
où après avoir parlé de plusieurs sortes
de Pierres ou Cristallizations , il me paroît
faire la description de celles que vous
B ij avez I. Vol.
1720 MERCURE DE FRANCE
avez bien voulu partager avec moi . Voici
ses termes : Voyez , je vous prie , si vous
y reconnoîtrez nos Siderites. Post hunc
dit ce Pere de l'Histoire naturelle, est Siderites
ferrei splendoris pondere ante cetexos
, sed naturâ dissimilis : Nam et ictibus
frangitur et alio adamante perforari potest.
Je croi trouver dans les Siderites d'Auxerre
, ce que Pline trouvoit dans les Siderites
de Macedoine, les uns et les autres
sont d'une eau terne et approchante de la
couleur du Fer poli. Les nôtres , comme
ceux de Pline , sont des plus pesans , eu
égard à leur grosseur , je m'en suis convaincu
par l'experience ; car ayant mis
dans un Trébuchet un Diamant et un Siderite
d'un égal volume : ce dernier s'est
trouvé exceder le poids du Diamant de
trois Karats et demi . Enfin les nôtres sont
si tendres , que non seulement je n'ai pas
de peine à en réduire plusieurs en miet
tes , mais même en moins de trois heures,
j'en ai presque consommé un à le tenir
dans ma bouche. J'en ai encore fait plusieurs
essais par le feu et par d'autres
agents : mais je crois qu'il est inutile de
vous les rapporter ici . Ces Cristallizations
, selon Marbodeus , se trouvent ordinairement
dans les Mines de fer. Quarturn
producit ferraria vena Philippis , ce qui
eu
I. Vol.
-
leur
DECEMBRE . 1731. 1721
leur a fait donner le nom de Siderites ,
du mot grec d'apòv fer. Ainsi sans vouloir
faire icy le Prophete , je ne doute
nullement qu'on ne découvre quelque
jour une Mine de Fer aux environs de
l'endroit d'où vous les avez tirez . Une
chose que j'ai à vous faire remarquer ,
c'est que dans les cinq ou six matrices de
Siderites que vous m'avez envoyées , il
s'en trouve une, si vous vous en souvenez,
grosse comme le poingt , et à demi Sphérique.
De sorte que je puis m'adapter à
present ce que l'infatigable Saumaise rapporte
de lui-même dans ses Notes sur
Solin. Je puis dire , comme ce Sçavant
critique : Habeo inter med nunzia lapidem
ferrei coloris ac ponderis pugni , magnitudine
rotundum , undique secus formis
quadrangulis in mucronem turbinatis asperum
, diceres manu politas et in levorem quadrangulum
attritas quâ facie hodie tenentur
ignobiles adamantes , quos à solo natali
•Alenconios appellamus. Sidentem nuncupari
posse illum lapidem nullus dubitat, ita planè
splendorem ferri exhibet ac pondus habet ,
mirumprorsus natura φιλοτέχνημα . Saumaise
ajoute que son Siderite avoit été apporté
des Indes , et qu'on le faisoit passer pour
un Diamant ; ou , si vous voulez que je
rende ses termes à la lettre , il dit qu'on
I.Vol.
Biij le
2712 MERCURE DE FRANCE
le lui vendit pour une Pierre de Diamant.
Lapidem adamantis vocabat qui mihi
vendidit. Sans doute que Saumaise , dans
le temps qu'il acheta son prétendu Diaman
des Indes , ignoroit qu'il y en cûr
de semblables en France , et même si proche
du lieu de sa naissance : Car , s'il en
eut eu connoissance , je doute qu'un
Bourguignon tel que lui , s'y fut laissé
tromper. L'Acarnart de la Société de Londres
, c'est - à - dire , M. Scheutzer , Medecin
, nous apprend qu'on trouve beaucoup
de Siderites en Suisse. Il ajoute qu'il
en trouva un dans le premier voyage qu'il
Y fit , semblable , à peu de chose près , à
celui de Saumaise . Monsieur le Chevalier
Aston en a fait graver la figure , qui est
semblable au Sidérite que je tiens de vous;
ce qui ne sert pas peu à m'affermir dans
mes conjectures. Ainsi , Monsieur , comme
je prépare des Mémoires sur l'histoire
naturelle de France , dont j'ai déja une
bonne collection ; je vous prie de me faire
connoître exactement les lieux où vos Sidérites
ont pris naissance .
Vous marquez que dans quelques uns
de vos voyages vous avez ramassé dans
les Sentiers de quelques terres fraîchement
labourées , des Pétrifications de
couleur brune , qui sont faites comme
I. Vol. des
DECEMBRE 1732. 2713
des fragmens de pointes de Fuzeaux ou
de Chandelier à mettre des Cierges d'Eglise
, et vous me demandez si ce ne seroit
point de la bouë qui auroit rempli
la corne de quelque Poisson Marin , laquelle
se seroit ainsi pétrifiée . Sans avoir
vû la chose , je pourrois m'imaginer que
ce sont des fragmens d'une plante de corail
bâtard , dont Aldrovandus nous décrit
la pareille dans son Cabinet des Métaux.
Il nous apprend qu'elle est assez
commune en Allemagne; mais on en trouve
aussi en France , et j'en ai vû depuis
peu dans plusieurs endroits de la Normandie
, &c... Je suis .
terre ,
Nous ajouterons icy en faveur des personnes
qui sont curieuses de ces sortes de
cristallizations , ce que M. le Chanoine
d'Auxerre nous a dit de vive voix au mois
de Juillet dernier ; sçavoir , que les Sidérites
dont il est parlé dans cette lettre , ne
sont point cachez dans les entrailles de la
de maniere qu'il faille creuser pour
les avoir ; mais qu'ils sont simplement
dans les fentes des Rochers qui se voyent
à l'entrée de quelques Perrieres . C'est - là
qu'on les trouve collez et appliquez
sur ces Rochers , comme une espece de
croute , qu'on détache aisément avec le
doigt ou avec le couteau . Cette croute est
I.Vol.
B iiij
sim2724
MERCURE DE FRANCE
simple et d'une couleur plus sombre lorsque
la surface de la Pierre est à l'air , et
elle est double , lorsqu'elle se rencontre
entre deux Pierres , qui ne laissent entre
elles que l'espace d'une legere fente , parce
qu'en ce cas la croute de chacune des
deux superficies se trouve liée et conglutinée
l'une à l'autre à peu près
comme les parois des rayons de miel .
Quelques personnes qui ont voulu passer
sur leurs lévres des fragmens de ces
sortes de cristallizations et les y moüillet
un temps considérable , ont ressenti
une sécheresse de lévres pendant plus de
huit jours. Quant à la situation des Perrieres
dont ces cristallizations ornent
l'entrée , il nous a fait observer que l'entrée
de toutes regarde le Soleil couchant ,
que la Riviere d'Yonne coule immédiatement
au dessous à 12 ou 15 toises plus
bas ; que ces Perrieres supportent des Vignes
d'un produit excellent , et que le
tout n'est situé qu'à deux lieuës et demie
ou trois lieuës au dessus d'Auxerre.
A l'égard des pétrifications qui finissent
en pointe de Fuseau , il croît que ce
sont des Pierres belemnites vulgaire.
ment appellées Pierres de tonnerre. Leur
figure cylindrique favorise assez la pensée
de ceux qui croyent que ce peuvent
I. Vol. avoir
DECEMBRE. 1731. 2725
avoir été des dents d'une espece de Crocodile
; cependant il est plus porté à penser
que ces Pierres ont été formées dans
le moule d'une substance cartilagineuse ,
qui auroit appartenu à quelque poisson ,
ensorte que ce ne seroit qu'une espece
de bourbe , plus claire et plus fine qui
auroit été pétrifiée à la longueur du tems,
en effet le couronnement qui paroît figuré
à la pointe de cette Pierre aiguë , a
tout l'air d'avoir été formé dans quelque
moule de Corne ou de Cartilage.Il a trouvé
de ces pétrifications dans des chemins
qui traversent des terres labourées , au
dessous de Salmaise en Bourgogne , et
dans le Nivernois , proche Mez - le-Comte.
B... Chanoine d'Auxerre, par M. A...
Medecin de Paris, au mois de Juin 1731 .
au sujet des Cristallizations qu'on trouve
en Bourgogne.
J
E vous suis tres-obligé , Monsieur , de
l'inclination que vous continuez d'avoir
à me faire plaisir , et sur tout de l'attention
que vous avez euë en dernier
lieu , de m'envoier des curiositez que la
nature a produites dans votre païs . Je les
ai reçues en bon état : Ce sont des Cristallizations
curieuses ; et quoique j'en aye
déja de semblables , je ne laisserai pas de
garder celles que vous m'avez envoyées ,
par la raison qu'elles sont Regnigenites : les
miennes m'ayant été données à Genéve
par l'illustre M. le Clerc.
2
Il n'est pas besoin , je croi , de vous
marquer que ces Cristallizations sont de
l'espece des Diamans , qui ont l'éclat du
Fer poli , et qu'on appelle Siderites. Pline
en fait mention dans son 37 liv. chap . 4.
où après avoir parlé de plusieurs sortes
de Pierres ou Cristallizations , il me paroît
faire la description de celles que vous
B ij avez I. Vol.
1720 MERCURE DE FRANCE
avez bien voulu partager avec moi . Voici
ses termes : Voyez , je vous prie , si vous
y reconnoîtrez nos Siderites. Post hunc
dit ce Pere de l'Histoire naturelle, est Siderites
ferrei splendoris pondere ante cetexos
, sed naturâ dissimilis : Nam et ictibus
frangitur et alio adamante perforari potest.
Je croi trouver dans les Siderites d'Auxerre
, ce que Pline trouvoit dans les Siderites
de Macedoine, les uns et les autres
sont d'une eau terne et approchante de la
couleur du Fer poli. Les nôtres , comme
ceux de Pline , sont des plus pesans , eu
égard à leur grosseur , je m'en suis convaincu
par l'experience ; car ayant mis
dans un Trébuchet un Diamant et un Siderite
d'un égal volume : ce dernier s'est
trouvé exceder le poids du Diamant de
trois Karats et demi . Enfin les nôtres sont
si tendres , que non seulement je n'ai pas
de peine à en réduire plusieurs en miet
tes , mais même en moins de trois heures,
j'en ai presque consommé un à le tenir
dans ma bouche. J'en ai encore fait plusieurs
essais par le feu et par d'autres
agents : mais je crois qu'il est inutile de
vous les rapporter ici . Ces Cristallizations
, selon Marbodeus , se trouvent ordinairement
dans les Mines de fer. Quarturn
producit ferraria vena Philippis , ce qui
eu
I. Vol.
-
leur
DECEMBRE . 1731. 1721
leur a fait donner le nom de Siderites ,
du mot grec d'apòv fer. Ainsi sans vouloir
faire icy le Prophete , je ne doute
nullement qu'on ne découvre quelque
jour une Mine de Fer aux environs de
l'endroit d'où vous les avez tirez . Une
chose que j'ai à vous faire remarquer ,
c'est que dans les cinq ou six matrices de
Siderites que vous m'avez envoyées , il
s'en trouve une, si vous vous en souvenez,
grosse comme le poingt , et à demi Sphérique.
De sorte que je puis m'adapter à
present ce que l'infatigable Saumaise rapporte
de lui-même dans ses Notes sur
Solin. Je puis dire , comme ce Sçavant
critique : Habeo inter med nunzia lapidem
ferrei coloris ac ponderis pugni , magnitudine
rotundum , undique secus formis
quadrangulis in mucronem turbinatis asperum
, diceres manu politas et in levorem quadrangulum
attritas quâ facie hodie tenentur
ignobiles adamantes , quos à solo natali
•Alenconios appellamus. Sidentem nuncupari
posse illum lapidem nullus dubitat, ita planè
splendorem ferri exhibet ac pondus habet ,
mirumprorsus natura φιλοτέχνημα . Saumaise
ajoute que son Siderite avoit été apporté
des Indes , et qu'on le faisoit passer pour
un Diamant ; ou , si vous voulez que je
rende ses termes à la lettre , il dit qu'on
I.Vol.
Biij le
2712 MERCURE DE FRANCE
le lui vendit pour une Pierre de Diamant.
Lapidem adamantis vocabat qui mihi
vendidit. Sans doute que Saumaise , dans
le temps qu'il acheta son prétendu Diaman
des Indes , ignoroit qu'il y en cûr
de semblables en France , et même si proche
du lieu de sa naissance : Car , s'il en
eut eu connoissance , je doute qu'un
Bourguignon tel que lui , s'y fut laissé
tromper. L'Acarnart de la Société de Londres
, c'est - à - dire , M. Scheutzer , Medecin
, nous apprend qu'on trouve beaucoup
de Siderites en Suisse. Il ajoute qu'il
en trouva un dans le premier voyage qu'il
Y fit , semblable , à peu de chose près , à
celui de Saumaise . Monsieur le Chevalier
Aston en a fait graver la figure , qui est
semblable au Sidérite que je tiens de vous;
ce qui ne sert pas peu à m'affermir dans
mes conjectures. Ainsi , Monsieur , comme
je prépare des Mémoires sur l'histoire
naturelle de France , dont j'ai déja une
bonne collection ; je vous prie de me faire
connoître exactement les lieux où vos Sidérites
ont pris naissance .
Vous marquez que dans quelques uns
de vos voyages vous avez ramassé dans
les Sentiers de quelques terres fraîchement
labourées , des Pétrifications de
couleur brune , qui sont faites comme
I. Vol. des
DECEMBRE 1732. 2713
des fragmens de pointes de Fuzeaux ou
de Chandelier à mettre des Cierges d'Eglise
, et vous me demandez si ce ne seroit
point de la bouë qui auroit rempli
la corne de quelque Poisson Marin , laquelle
se seroit ainsi pétrifiée . Sans avoir
vû la chose , je pourrois m'imaginer que
ce sont des fragmens d'une plante de corail
bâtard , dont Aldrovandus nous décrit
la pareille dans son Cabinet des Métaux.
Il nous apprend qu'elle est assez
commune en Allemagne; mais on en trouve
aussi en France , et j'en ai vû depuis
peu dans plusieurs endroits de la Normandie
, &c... Je suis .
terre ,
Nous ajouterons icy en faveur des personnes
qui sont curieuses de ces sortes de
cristallizations , ce que M. le Chanoine
d'Auxerre nous a dit de vive voix au mois
de Juillet dernier ; sçavoir , que les Sidérites
dont il est parlé dans cette lettre , ne
sont point cachez dans les entrailles de la
de maniere qu'il faille creuser pour
les avoir ; mais qu'ils sont simplement
dans les fentes des Rochers qui se voyent
à l'entrée de quelques Perrieres . C'est - là
qu'on les trouve collez et appliquez
sur ces Rochers , comme une espece de
croute , qu'on détache aisément avec le
doigt ou avec le couteau . Cette croute est
I.Vol.
B iiij
sim2724
MERCURE DE FRANCE
simple et d'une couleur plus sombre lorsque
la surface de la Pierre est à l'air , et
elle est double , lorsqu'elle se rencontre
entre deux Pierres , qui ne laissent entre
elles que l'espace d'une legere fente , parce
qu'en ce cas la croute de chacune des
deux superficies se trouve liée et conglutinée
l'une à l'autre à peu près
comme les parois des rayons de miel .
Quelques personnes qui ont voulu passer
sur leurs lévres des fragmens de ces
sortes de cristallizations et les y moüillet
un temps considérable , ont ressenti
une sécheresse de lévres pendant plus de
huit jours. Quant à la situation des Perrieres
dont ces cristallizations ornent
l'entrée , il nous a fait observer que l'entrée
de toutes regarde le Soleil couchant ,
que la Riviere d'Yonne coule immédiatement
au dessous à 12 ou 15 toises plus
bas ; que ces Perrieres supportent des Vignes
d'un produit excellent , et que le
tout n'est situé qu'à deux lieuës et demie
ou trois lieuës au dessus d'Auxerre.
A l'égard des pétrifications qui finissent
en pointe de Fuseau , il croît que ce
sont des Pierres belemnites vulgaire.
ment appellées Pierres de tonnerre. Leur
figure cylindrique favorise assez la pensée
de ceux qui croyent que ce peuvent
I. Vol. avoir
DECEMBRE. 1731. 2725
avoir été des dents d'une espece de Crocodile
; cependant il est plus porté à penser
que ces Pierres ont été formées dans
le moule d'une substance cartilagineuse ,
qui auroit appartenu à quelque poisson ,
ensorte que ce ne seroit qu'une espece
de bourbe , plus claire et plus fine qui
auroit été pétrifiée à la longueur du tems,
en effet le couronnement qui paroît figuré
à la pointe de cette Pierre aiguë , a
tout l'air d'avoir été formé dans quelque
moule de Corne ou de Cartilage.Il a trouvé
de ces pétrifications dans des chemins
qui traversent des terres labourées , au
dessous de Salmaise en Bourgogne , et
dans le Nivernois , proche Mez - le-Comte.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite à M. le. B... Chanoine d'Auxerre, par M. A... Medecin de Paris, au mois de Juin 1731. au sujet des Cristallizations qu'on trouve en Bourgogne.
En juin 1731, M. A..., un médecin parisien, exprime sa gratitude à M. le Chanoine d'Auxerre pour l'envoi de cristallisations découvertes en Bourgogne. Ces cristallisations, nommées Siderites, appartiennent à l'espèce des diamants et présentent un éclat similaire à celui du fer poli. Pline, dans son ouvrage, mentionne des pierres similaires en Macédoine. Les Siderites d'Auxerre partagent des caractéristiques avec celles décrites par Pline, notamment leur poids et leur fragilité. Elles sont souvent trouvées dans les mines de fer et ont une couleur terne, proche de celle du fer poli. M. A... observe également une matrice de Siderite de forme sphérique et demi-sphérique, comparable à celle décrite par Saumaise. Les Siderites peuvent être facilement détachées des rochers à l'entrée de certaines perrières situées à deux ou trois lieues au-dessus d'Auxerre, en direction du soleil couchant et près de la rivière d'Yonne. Le chanoine d'Auxerre mentionne aussi des pétrifications en forme de pointe de fuseau, qu'il identifie comme des pierres belemnites, souvent appelées pierres de tonnerre. Ces pierres sont découvertes dans des chemins traversant des terres labourées en Bourgogne et dans le Nivernois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 1983-1986
Le Spectacle de la Nature, Histoire naturelle, [titre d'après la table]
Début :
On commence à vendre, avec grand succès, chez la veuve Etienne, ruë S. Jacques, [...]
Mots clefs :
Spectacle de la nature, Histoire naturelle, Entretien, Esprit
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Spectacle de la Nature, Histoire naturelle, [titre d'après la table]
On commence à vendre , avec grand
succès , chez la veuve Etienne, ruë S. Jacques , et chez Jean Desaint , vis- à- vis le
College de Beauvais , un nouvel Ouvrage qui peut être fort utile.Il est intitulé:
LE SPECTACLE de la Nature , ou Entretien
sur les particularitez de l'Histoire naturelle,
qui ont paru les plus propres à rendre les
jeunesgens curieux , et à leurformer l'esprit,
vol. in 12. de 520 pages.
L'Auteur fait voir dans une courte Pré-
-face que de tous les moyens qu'on peut
employer pour former l'esprit , il n'y en
a point de plus sûr ni de plus efficace que
la curiosité. Pour la faire naître ou pour
l'augmenter , il employe en divers Entretiens ce que le Spectacle de la nature lui
offre de plus interessant. Il commence
par les plus petits objets, et parcourt successivement la plupart des choses qui
Eij nous
1984 MERCURE DE FRANCE
nous environnent , sans fatiguer l'esprit
de ses Lecteurs , par des recherches pénibles , sur les Principes et sur la Structure
intérieure de chaque objet ; il découvre
par tout dans les seuls dehors , de quoi
fatter les yeux , de quoi éclairer et nourrir l'esprit,de quoi remplir le cœur de reconnoissance et de religion,
Le premier Entretien roule sur les Insectes ; et pour amorcer le Lecteur à l'étude de choses , en apparence si méprisables , on lui fait entrevoir leurs parures ,
leurs armes offensives et deffensives, et les
divers Instrumens dont la nature les a
pourvûs pour les faire subsister. On examine ensuite leur origine , qui ne peut
être que la génération. Le 2 Entretien
roule sur les Chenilles , sur les Singes et
sur les Papillons. Le 3 , sur les Vers à
Soye. Le 4 , sur les Araignées. Le se, sur
les Guêpes. Le 6 et le 7 , sur les Abeil,
les.
Le 8 , contient ce qui regarde les Mou-
´ches communes et les Mouches luisantes ;
l'histoire des Moucherons, celles du Taupe grillon , de la Fourmi, du Fourmillon
et des Demoiselles. Le 9 Entretien contient l'histoire des Moules , des Pinnes
Marines , des Limaçons et des Coquillages. Le 10 passe à l'histoire generale des
Oyseaux
SEPTEMBRE. 1732. 1985
Oyseaux. Le 11 ° , descend dans l'histoire particuliere des Oyseaux les plus remarquables. Le 12° , traite des Animaux,
tant Domestiques que Sauvages. Le 13 ,
traite des Poissons. Le 14° et le 15 roulent
sur les Plantes. Ce premier Volume. qui
paroît devoir être suivi de quelques tres , finit par une Lettre , où l'on examine jusqu'à quel point il est permis d'être curieux dans la recherche de la vérité.
L'Auteur s'attache à faire voir quels sont
les justes droits et les bornes necessaires
de la raison, par où il regle aussi les droits et les bornes de la curiosité. .
Cet Ouvrage interessant par sa matiere est encore estimable par la propreté
des Gravures , et par la beauté de l'Impression.
n
Un tres habile homme a déja jugé du
sort de ce Livre, et nous ne risquons rien
de souscrire à son jugement. » Il va pa-
>> roître, dit- il , un Livre, qui a pour titre :
Spectacle de la Nature , &c. On y dévelope d'une maniere agréable et spiri
tuelle,ce qu'il y a de plus curieux dans
» la Nature , pour ce qui regarde les Ani-
»maux terrestres , les Oyseaux , les In-
»sectes , les Poissons. S'il m'étoit permis
» de juger du succès de ce Livre , par le
plaisir que la lecture m'en a fait ; je
"
E iij pour
1986 MERCURE DE FRANCE
pourrois assurer, par avance , qu'il sera
» grand. C'est à ma priere et sur mes vi-
>> ves sollicitations que l'Auteur a entre-
» pris cet Ouvrage , et qui peut être beau-
»coup augmenté , s'il se trouve au gout
» du Public. M. Rollin , dans l'Avertissement du Ive Tom. de l'Histoire ancienne.
succès , chez la veuve Etienne, ruë S. Jacques , et chez Jean Desaint , vis- à- vis le
College de Beauvais , un nouvel Ouvrage qui peut être fort utile.Il est intitulé:
LE SPECTACLE de la Nature , ou Entretien
sur les particularitez de l'Histoire naturelle,
qui ont paru les plus propres à rendre les
jeunesgens curieux , et à leurformer l'esprit,
vol. in 12. de 520 pages.
L'Auteur fait voir dans une courte Pré-
-face que de tous les moyens qu'on peut
employer pour former l'esprit , il n'y en
a point de plus sûr ni de plus efficace que
la curiosité. Pour la faire naître ou pour
l'augmenter , il employe en divers Entretiens ce que le Spectacle de la nature lui
offre de plus interessant. Il commence
par les plus petits objets, et parcourt successivement la plupart des choses qui
Eij nous
1984 MERCURE DE FRANCE
nous environnent , sans fatiguer l'esprit
de ses Lecteurs , par des recherches pénibles , sur les Principes et sur la Structure
intérieure de chaque objet ; il découvre
par tout dans les seuls dehors , de quoi
fatter les yeux , de quoi éclairer et nourrir l'esprit,de quoi remplir le cœur de reconnoissance et de religion,
Le premier Entretien roule sur les Insectes ; et pour amorcer le Lecteur à l'étude de choses , en apparence si méprisables , on lui fait entrevoir leurs parures ,
leurs armes offensives et deffensives, et les
divers Instrumens dont la nature les a
pourvûs pour les faire subsister. On examine ensuite leur origine , qui ne peut
être que la génération. Le 2 Entretien
roule sur les Chenilles , sur les Singes et
sur les Papillons. Le 3 , sur les Vers à
Soye. Le 4 , sur les Araignées. Le se, sur
les Guêpes. Le 6 et le 7 , sur les Abeil,
les.
Le 8 , contient ce qui regarde les Mou-
´ches communes et les Mouches luisantes ;
l'histoire des Moucherons, celles du Taupe grillon , de la Fourmi, du Fourmillon
et des Demoiselles. Le 9 Entretien contient l'histoire des Moules , des Pinnes
Marines , des Limaçons et des Coquillages. Le 10 passe à l'histoire generale des
Oyseaux
SEPTEMBRE. 1732. 1985
Oyseaux. Le 11 ° , descend dans l'histoire particuliere des Oyseaux les plus remarquables. Le 12° , traite des Animaux,
tant Domestiques que Sauvages. Le 13 ,
traite des Poissons. Le 14° et le 15 roulent
sur les Plantes. Ce premier Volume. qui
paroît devoir être suivi de quelques tres , finit par une Lettre , où l'on examine jusqu'à quel point il est permis d'être curieux dans la recherche de la vérité.
L'Auteur s'attache à faire voir quels sont
les justes droits et les bornes necessaires
de la raison, par où il regle aussi les droits et les bornes de la curiosité. .
Cet Ouvrage interessant par sa matiere est encore estimable par la propreté
des Gravures , et par la beauté de l'Impression.
n
Un tres habile homme a déja jugé du
sort de ce Livre, et nous ne risquons rien
de souscrire à son jugement. » Il va pa-
>> roître, dit- il , un Livre, qui a pour titre :
Spectacle de la Nature , &c. On y dévelope d'une maniere agréable et spiri
tuelle,ce qu'il y a de plus curieux dans
» la Nature , pour ce qui regarde les Ani-
»maux terrestres , les Oyseaux , les In-
»sectes , les Poissons. S'il m'étoit permis
» de juger du succès de ce Livre , par le
plaisir que la lecture m'en a fait ; je
"
E iij pour
1986 MERCURE DE FRANCE
pourrois assurer, par avance , qu'il sera
» grand. C'est à ma priere et sur mes vi-
>> ves sollicitations que l'Auteur a entre-
» pris cet Ouvrage , et qui peut être beau-
»coup augmenté , s'il se trouve au gout
» du Public. M. Rollin , dans l'Avertissement du Ive Tom. de l'Histoire ancienne.
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Résumé : Le Spectacle de la Nature, Histoire naturelle, [titre d'après la table]
Le texte présente un nouvel ouvrage intitulé 'Le Spectacle de la Nature, ou Entretien sur les particularités de l'Histoire naturelle', disponible chez la veuve Etienne et Jean Desaint. Cet ouvrage, en un volume in-12 de 520 pages, vise à stimuler la curiosité des jeunes lecteurs et à former leur esprit à travers des entretiens sur divers sujets de l'histoire naturelle. L'auteur commence par des objets simples et progresse vers des sujets plus complexes, sans entrer dans des détails techniques. Il explore les insectes, les chenilles, les singes, les papillons, les vers à soie, les araignées, les guêpes, les abeilles, les mouches, les moules, les oiseaux, les animaux domestiques et sauvages, les poissons, et les plantes. Le premier volume se conclut par une lettre discutant des limites de la curiosité dans la recherche de la vérité. L'ouvrage est également apprécié pour la qualité de ses gravures et de son impression. Un critique loue le livre pour son développement agréable et spirituel des sujets naturels, prédisant son succès. L'auteur pourrait augmenter l'ouvrage en fonction de l'accueil du public, à la demande de M. Rollin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 146
« TRAITÉ DE L'ART DU CHANT, par M. Berard, premier ouvrage qu'on ait fait [...] »
Début :
TRAITÉ DE L'ART DU CHANT, par M. Berard, premier ouvrage qu'on ait fait [...]
Mots clefs :
Histoire naturelle, Chant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « TRAITÉ DE L'ART DU CHANT, par M. Berard, premier ouvrage qu'on ait fait [...] »
TRAITÉ DE L'ART DU CHANT , par M.
Berard , premier ouvrage qu'on ait fait
dans ce genre , & que l'auteur promet de
donner dans le courant de ce mois.
OBSERVATIONS SUR L'HISTOIRE NATURELLE
, fur la Phyfique , & fur la Peinture,
avec des planches imprimées en couleur,
Cet ouvrage renferme les fecrets des Arts,
les nouvelles découvertes & les difputes
des Philofophes & des Artiftes modernes.
A Paris , chez De Laguette , rue S. Jaques,
à l'Olivier , par M. Gautier , Penfionnaire
du Roi. Les planches colorées dont il eft
orné fe diftribuent féparément chez l'Au
teur , rue de la Harpe, Il propofe une foufcription
pour la feconde édition des quarante-
fix planches anatomiques, & de leurs
tables explicatives.
Berard , premier ouvrage qu'on ait fait
dans ce genre , & que l'auteur promet de
donner dans le courant de ce mois.
OBSERVATIONS SUR L'HISTOIRE NATURELLE
, fur la Phyfique , & fur la Peinture,
avec des planches imprimées en couleur,
Cet ouvrage renferme les fecrets des Arts,
les nouvelles découvertes & les difputes
des Philofophes & des Artiftes modernes.
A Paris , chez De Laguette , rue S. Jaques,
à l'Olivier , par M. Gautier , Penfionnaire
du Roi. Les planches colorées dont il eft
orné fe diftribuent féparément chez l'Au
teur , rue de la Harpe, Il propofe une foufcription
pour la feconde édition des quarante-
fix planches anatomiques, & de leurs
tables explicatives.
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Résumé : « TRAITÉ DE L'ART DU CHANT, par M. Berard, premier ouvrage qu'on ait fait [...] »
Le texte mentionne deux ouvrages. Le premier, 'Traité de l'art du chant' de M. Berard, sera publié prochainement. Le second, 'Observations sur l'histoire naturelle, sur la physique, & sur la peinture', inclut des planches colorées et est disponible à Paris chez De Laguette. L'auteur propose également une souscription pour des planches anatomiques.
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7
p. 113-115
Lettre à l'Auteur du Mercure.
Début :
MONSIEUR, il est indifférent de quelle façon l'on enrichit la République [...]
Mots clefs :
Puit, Eau, Histoire naturelle, Pétrifications
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre à l'Auteur du Mercure.
Lettre à l'Auteur du Mercure.
M
quelle
ONSIEUR , il eft indifférent de
quelle façon l'on enrichit la Répu
blique des Lettres , foir par des ouvrages
fuivis , foit par des morceaux détachés
foit même par des Almanachs , nous avons
toujours obligation à ceux qui cherchent
à nous inftruire ; mais dans quelqu'ouvrage
que ce foit , il faut être vrai : c'eft ce qui
manque dans la lettre de M. l'Abbé Jacquîn
fur les pétrifications d'Albert . *
L'eau du puits du fieur de Calogne eft
effectivement à trente- cinq pieds jufques
à fon niveau , mais la carriere n'en a pas
tant ; elle n'a , comme on l'a dit dans l'almanach
d'Amiens , que vingt à vingt- deux
pieds de profondeur. Il y a de la contradiction
dans ce que dit M. l'Abbé Jacquin.
L'eau du puits eft à trente - cinq pieds , & il
donne quarante- huit à cinquante pieds de
profondeur à la carriere ; or comment auroit-
on pû creufer quinze pieds au - deffous
de l'eau fans en être inondé ? cepen-
* Premier Mercure de Juin 1755 , pag. 19
114 MERCURE DE FRANCE.
dant toute la carriere eft totalement féche ,
& ce puits la traverſe dans le milieu ; c'eft
par lui que le fieur de Calogne a monté
les pierres qu'il a tirées.
Il eft à remarquer que les ponts qui ſe
fe
trouvent fur la riviere d'Albert , n'ont pas
à vûe d'oeil plus de dix pieds fous voûte ,
& que cette riviere eft pleine de fources.
Les terres font de différentes nuances→
brunes dans la carriere , ainfi que les pétrifications
, mais il eft vrai qu'elles blanchiffent
à l'air.
Il fembleroit , fuivant M. Jacquin , que
les coquillages qui fe trouvent dans cette
carriere font pétrifiés ; ils ne le font nullement
, ils font au naturel.
M. Jacquin n'a pas bien vifité les marais
; s'il l'avoit fait avec atention , il y
auroit trouvé des fougeres , fur- tout lorfqu'il
y a des arbres , & que le fol eft ſablonneux
.
Il faut fçavoir exagérer pour donner
foixante pieds à la cafcade ; quand M.
Jacquin reviendra dans fa patrie qu'il
prenne la peine de retourner fur les lieux
la toife à la main , qu'il prenne fes mefures
perpendiculaires , alors il pourra
donner des dimenſions juftes .
Comme je crois que ces réflexions peuvent
être de quelque utilité pour les cuJUILLET
. 1755. 115
rieux , je crois auffi devoir vous les envoyer
, Monfieur , pour être inférées dans
votre Mercure du mois prochain.
Je n'ai ici que l'intérêt du vrai , c'eft
pourquoi il eft inntile de me nommer.
J'ai l'honneur d'être , & c.
A Peronne , ce 15 Juin 1753.
M
quelle
ONSIEUR , il eft indifférent de
quelle façon l'on enrichit la Répu
blique des Lettres , foir par des ouvrages
fuivis , foit par des morceaux détachés
foit même par des Almanachs , nous avons
toujours obligation à ceux qui cherchent
à nous inftruire ; mais dans quelqu'ouvrage
que ce foit , il faut être vrai : c'eft ce qui
manque dans la lettre de M. l'Abbé Jacquîn
fur les pétrifications d'Albert . *
L'eau du puits du fieur de Calogne eft
effectivement à trente- cinq pieds jufques
à fon niveau , mais la carriere n'en a pas
tant ; elle n'a , comme on l'a dit dans l'almanach
d'Amiens , que vingt à vingt- deux
pieds de profondeur. Il y a de la contradiction
dans ce que dit M. l'Abbé Jacquin.
L'eau du puits eft à trente - cinq pieds , & il
donne quarante- huit à cinquante pieds de
profondeur à la carriere ; or comment auroit-
on pû creufer quinze pieds au - deffous
de l'eau fans en être inondé ? cepen-
* Premier Mercure de Juin 1755 , pag. 19
114 MERCURE DE FRANCE.
dant toute la carriere eft totalement féche ,
& ce puits la traverſe dans le milieu ; c'eft
par lui que le fieur de Calogne a monté
les pierres qu'il a tirées.
Il eft à remarquer que les ponts qui ſe
fe
trouvent fur la riviere d'Albert , n'ont pas
à vûe d'oeil plus de dix pieds fous voûte ,
& que cette riviere eft pleine de fources.
Les terres font de différentes nuances→
brunes dans la carriere , ainfi que les pétrifications
, mais il eft vrai qu'elles blanchiffent
à l'air.
Il fembleroit , fuivant M. Jacquin , que
les coquillages qui fe trouvent dans cette
carriere font pétrifiés ; ils ne le font nullement
, ils font au naturel.
M. Jacquin n'a pas bien vifité les marais
; s'il l'avoit fait avec atention , il y
auroit trouvé des fougeres , fur- tout lorfqu'il
y a des arbres , & que le fol eft ſablonneux
.
Il faut fçavoir exagérer pour donner
foixante pieds à la cafcade ; quand M.
Jacquin reviendra dans fa patrie qu'il
prenne la peine de retourner fur les lieux
la toife à la main , qu'il prenne fes mefures
perpendiculaires , alors il pourra
donner des dimenſions juftes .
Comme je crois que ces réflexions peuvent
être de quelque utilité pour les cuJUILLET
. 1755. 115
rieux , je crois auffi devoir vous les envoyer
, Monfieur , pour être inférées dans
votre Mercure du mois prochain.
Je n'ai ici que l'intérêt du vrai , c'eft
pourquoi il eft inntile de me nommer.
J'ai l'honneur d'être , & c.
A Peronne , ce 15 Juin 1753.
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Résumé : Lettre à l'Auteur du Mercure.
La lettre critique une publication de l'Abbé Jacquîn sur les pétrifications d'Albert. L'auteur insiste sur l'importance de la vérité dans les ouvrages, qu'ils soient suivis, détachés ou des almanachs. Il conteste plusieurs affirmations de l'Abbé Jacquîn, notamment la profondeur de la carrière et du puits, signalant des contradictions. L'auteur précise que la carrière est sèche et traverse le puits, facilitant ainsi l'extraction des pierres. Il décrit également les caractéristiques des ponts sur la rivière d'Albert et les nuances des terres et des pétrifications. Il affirme que les coquillages trouvés dans la carrière ne sont pas pétrifiés mais naturels. L'auteur critique l'exagération des dimensions de la cascade par l'Abbé Jacquîn et recommande des mesures précises. Il souhaite que ces réflexions soient utiles aux curieux et les envoie pour publication dans le Mercure du mois prochain, sans désirer être nommé.
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8
p. 119-121
« M. GAUTIER, de l'Académie des sciences & belles-lettres de Dijon, & pensionnaire [...] »
Début :
M. GAUTIER, de l'Académie des sciences & belles-lettres de Dijon, & pensionnaire [...]
Mots clefs :
Histoire naturelle, Planches en couleur, Souscripteurs, Académie des sciences et belles-lettres de Dijon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « M. GAUTIER, de l'Académie des sciences & belles-lettres de Dijon, & pensionnaire [...] »
M. GAUTIER , de l'Académie des fciences
& belles- lettres de Dijon , & penfionnaire
de fa Majefté , de qui nous avons annoncé,
dans le fecond volume de Juin , le , quatrieme
tome de fes Obfervations fur l'histoire
naturelle avec des planches en couleurs , a
publié depuis le commencement de cette
année une feconde édition de fes planches
anatomiques en couleur naturelle. Comme
20 MERCURE DE FRANCE.
ce projet intéreffe les amateurs de cette
fcience ; il eft bon de mettre le public au
fait de cette nouvelle édition , qui fera une
fuite de quarante- fix grandes planches avec
l'explication des figures.
La premiere édition étoit auffi compofée
de quarante-fix planches avec leurs tables
explicatives.
L'auteur a tant d'obligations aux foufcripteurs
de cette premiere édition , que
par reconnoiffance pour eux , il a rangé
fon nouveau plan de façon que leurs planches
quadreront avec les augmentations de
la nouvelle édition , qui feront féparées.
Les nouveaux foufcripteurs également fatisfaits
, auront l'oeuvre complette où rien ne
manquera du détail de toutes les parties
que l'on a déja données .
莹
Plan de la feconde édition.
On donnera les quarante- fix planches
en deux diftributions . La premiere diftribution
qui fe fera inceffamment , contiendra
le fupplément de la premiere édition
, & l'augmentation faite fur tout l'ouvrage.
Elle fera de vingt grandes planches
qui repréſenteront dix figures entieres en
couleur naturelle fur pied , avec des pieces
détachées pour démontrer entierement les
coupes & la fituation de tous les vifceres ,
l'angéologie
AOUST. 1755. 121
l'angéologie & la névrologie du corps humain.
On fouferit féparément pour cette
premiere diftribution , à caufe des foufcripteurs
de la premiere édition . Ils donnent
actuellement quatre-vingt- quatre liv.
pour lesquelles ils auront les vingt planches
du fupplément , qui compofent cette
premiere partie ; & après la diftribution ,
ces vingt planches , qui feront beaucoup
chargées d'ouvrage , fe vendront à part
cent vingt- fix livres.
La feconde & derniere diftribution fera
de vingt- fix grandes planches , où feront
repréfentées , à demi-nature & en couleur
naturelle , toutes les figures qui ont été
données dans la premiere édition.
Les nouveaux fonfcripteurs font en deux
claffes ; ceux de la premiere claffe foufcrivent
actuellement , & donnent cent foixante-
huit livres pour le prix de tout l'ouvrage
avant la premiere diftribution ; &
ceux de la feconde claffe payeront deux
cens deux livres , en recevant la premiere
diftribution. Toutes les planches fe vendront
après la derniere diſtribution deux
cens cinquante-deux livres. On fouſcrit
chez l'auteur , rue de la Harpe , proche la
rue Poupée.
& belles- lettres de Dijon , & penfionnaire
de fa Majefté , de qui nous avons annoncé,
dans le fecond volume de Juin , le , quatrieme
tome de fes Obfervations fur l'histoire
naturelle avec des planches en couleurs , a
publié depuis le commencement de cette
année une feconde édition de fes planches
anatomiques en couleur naturelle. Comme
20 MERCURE DE FRANCE.
ce projet intéreffe les amateurs de cette
fcience ; il eft bon de mettre le public au
fait de cette nouvelle édition , qui fera une
fuite de quarante- fix grandes planches avec
l'explication des figures.
La premiere édition étoit auffi compofée
de quarante-fix planches avec leurs tables
explicatives.
L'auteur a tant d'obligations aux foufcripteurs
de cette premiere édition , que
par reconnoiffance pour eux , il a rangé
fon nouveau plan de façon que leurs planches
quadreront avec les augmentations de
la nouvelle édition , qui feront féparées.
Les nouveaux foufcripteurs également fatisfaits
, auront l'oeuvre complette où rien ne
manquera du détail de toutes les parties
que l'on a déja données .
莹
Plan de la feconde édition.
On donnera les quarante- fix planches
en deux diftributions . La premiere diftribution
qui fe fera inceffamment , contiendra
le fupplément de la premiere édition
, & l'augmentation faite fur tout l'ouvrage.
Elle fera de vingt grandes planches
qui repréſenteront dix figures entieres en
couleur naturelle fur pied , avec des pieces
détachées pour démontrer entierement les
coupes & la fituation de tous les vifceres ,
l'angéologie
AOUST. 1755. 121
l'angéologie & la névrologie du corps humain.
On fouferit féparément pour cette
premiere diftribution , à caufe des foufcripteurs
de la premiere édition . Ils donnent
actuellement quatre-vingt- quatre liv.
pour lesquelles ils auront les vingt planches
du fupplément , qui compofent cette
premiere partie ; & après la diftribution ,
ces vingt planches , qui feront beaucoup
chargées d'ouvrage , fe vendront à part
cent vingt- fix livres.
La feconde & derniere diftribution fera
de vingt- fix grandes planches , où feront
repréfentées , à demi-nature & en couleur
naturelle , toutes les figures qui ont été
données dans la premiere édition.
Les nouveaux fonfcripteurs font en deux
claffes ; ceux de la premiere claffe foufcrivent
actuellement , & donnent cent foixante-
huit livres pour le prix de tout l'ouvrage
avant la premiere diftribution ; &
ceux de la feconde claffe payeront deux
cens deux livres , en recevant la premiere
diftribution. Toutes les planches fe vendront
après la derniere diſtribution deux
cens cinquante-deux livres. On fouſcrit
chez l'auteur , rue de la Harpe , proche la
rue Poupée.
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Résumé : « M. GAUTIER, de l'Académie des sciences & belles-lettres de Dijon, & pensionnaire [...] »
M. Gautier, membre de l'Académie des sciences et belles-lettres de Dijon et pensionnaire du roi, a publié une seconde édition de ses planches anatomiques en couleur naturelle au début de l'année. Cette édition comprend quarante-six grandes planches avec des explications des figures. La première édition, également composée de quarante-six planches avec des tables explicatives, avait été soutenue par des souscripteurs. En reconnaissance, l'auteur a organisé le nouveau plan pour intégrer les planches des souscripteurs de la première édition aux augmentations de la nouvelle édition, vendues séparément. La seconde édition est structurée en deux distributions. La première, imminente, contient un supplément de la première édition et des augmentations sur l'ensemble de l'ouvrage. Elle comprend vingt grandes planches représentant dix figures entières en couleur naturelle, avec des pièces détachées pour démontrer les coupes et la situation des viscères, l'angéologie et la névrologie du corps humain. Les souscripteurs de la première édition paient actuellement quatre-vingt-quatre livres pour recevoir ces vingt planches, ensuite vendues cent vingt-six livres chacune. La seconde et dernière distribution comprendra vingt-six grandes planches représentant les figures de la première édition, à demi-nature et en couleur naturelle. Les nouveaux souscripteurs sont divisés en deux classes : ceux de la première classe paient actuellement cent soixante-huit livres pour l'ensemble de l'ouvrage avant la première distribution, tandis que ceux de la seconde classe paieront deux cents deux livres en recevant la première distribution. Après la dernière distribution, toutes les planches seront vendues deux cents cinquante-deux livres. Les souscriptions sont ouvertes chez l'auteur, rue de la Harpe, proche la rue Poupée.
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9
p. 184-186
Lettre à l'Auteur du Mercure.
Début :
MONSIEUR, les deux articles que vous avez insérés sous mon nom [...]
Mots clefs :
Public, Histoire naturelle, Artois
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre à l'Auteur du Mercure.
Leure à l'Auteur du Mercure.
ONSIEUR , les deux articles que
M inférés fous mon nom Vous avez
dans le Mercure du mois de Mai dernier ,
ont furpris certaines perfonnes réellement
fçavantes , ou fimplement curieufes , &
les ont engagées à me demander fi les faits
dont je parle , font auffi réels qu'ils font
intéreffans , & pour quelles raifons j'en
cachois au public les preuves & les détails.
Un particulier de Paris ne s'eft pas contentéde
faire ces demandes générales , il en
a fait de particulieres , & paroît exiger que
je lui communique à lui-même les détails
de mes découvertes dans l'Artois. Je crois
SEPTEMBRE. 1755. 185
devoir répondre en deux mots à ces interrogations.
Je ferois difpenfé de le faire ,
fi on n'avoit pas fouftrait , * fans mon aven ,
dans un de mes deux derniers extraits
quelques termes qui annonçoient mes travaux
& mes projets , & qui auroient prévenu
les demandes qu'on me fait aujourd'hui.
Je travaille depuis plufieurs années
à de mémoires fur l'Hiftoire naturelle &
ancienne de la province d'Artois , que j'ef
pere donner au public , quand j'aurai un
peu plus de tems. Les preuves de détail
qu'on me demande , font des richeffes que
j'ai acquifes , & dont je n'ai point envie
de me dépouiller fi -tôt en faveur de qui
que ce foit , parce qu'elles doivent faire
une partie de mon ouvrage ; je me fuis
contenté d'en indiquer en général quelques-
unes dans un difcours fur l'Hiftoire
naturelle , lû à l'Affemblée publique de la
Société Littéraire d'Arras en 1754 ; mais
je réſerve les détails circonftanciés pour
l'ouvrage que je deftine au public. Il n'eft
pas naturel que je les communique à un
particulier avant le tems. Les faits que j'ai
annoncés ' , font réels. La chauffée romaine
a été découverte. Il en exifte encore une
partie : on ne peut fe tromper aux marques
caracteristiques qu'elle a offertes aux
* C'eſt la Société d'Arras qui a fait cette fuppreffon.
186 MERCURE DE FRANCE .
travailleurs. Les monnoies celtiques , ou
du moins que je crois telles , trouvées dans
l'Artois , ne préfentent pas toutes des caracteres
celtiques; vous fçavez , Monſieur,
qu'il y en a de différentes efpeces ; celle
qui en a de deux côtés , n'en eft pas pour
cela plus lifible. Quand je les aurai fait
graver exactement , je fupplierai Meffieurs
de l'Académie royale des Infcriptions &
Belles - Lettres , de les examiner , & de
m'aider à en donner l'explication . Je me
ferai toujours gloire de foumettre à leurs
lumieres toutes mes découvertes & mes
obfervations.
Les tombeaux trouvés à Dinville ne
peuvent autorifer que des conjectures fur
leur antiquité ; c'eft pourquoi j'ai ajouté ,
quand j'en ai parlé , que peut - être ils
avoient plus de deux mille ans. Leur matiere
& leur forme femblent confirmer ce
que j'ai avancé : au refte ils feront gravés ,
& j'expoferai dans le tems les raifons qui
me paroiffent indiquer la plus haute antiquité.
Si les vafes trouvés dans la fabliere de
Baralle ne font pas Romains , leur forme
paroît l'être , & une gravûre exacte affurera
peut- être qu'ils le font en effet.
J'ai l'honneur d'être , &c.
J.M. Lucas , de la Compagnie de Jefus.
A Arras , ce 22 Juillet 1755.
ONSIEUR , les deux articles que
M inférés fous mon nom Vous avez
dans le Mercure du mois de Mai dernier ,
ont furpris certaines perfonnes réellement
fçavantes , ou fimplement curieufes , &
les ont engagées à me demander fi les faits
dont je parle , font auffi réels qu'ils font
intéreffans , & pour quelles raifons j'en
cachois au public les preuves & les détails.
Un particulier de Paris ne s'eft pas contentéde
faire ces demandes générales , il en
a fait de particulieres , & paroît exiger que
je lui communique à lui-même les détails
de mes découvertes dans l'Artois. Je crois
SEPTEMBRE. 1755. 185
devoir répondre en deux mots à ces interrogations.
Je ferois difpenfé de le faire ,
fi on n'avoit pas fouftrait , * fans mon aven ,
dans un de mes deux derniers extraits
quelques termes qui annonçoient mes travaux
& mes projets , & qui auroient prévenu
les demandes qu'on me fait aujourd'hui.
Je travaille depuis plufieurs années
à de mémoires fur l'Hiftoire naturelle &
ancienne de la province d'Artois , que j'ef
pere donner au public , quand j'aurai un
peu plus de tems. Les preuves de détail
qu'on me demande , font des richeffes que
j'ai acquifes , & dont je n'ai point envie
de me dépouiller fi -tôt en faveur de qui
que ce foit , parce qu'elles doivent faire
une partie de mon ouvrage ; je me fuis
contenté d'en indiquer en général quelques-
unes dans un difcours fur l'Hiftoire
naturelle , lû à l'Affemblée publique de la
Société Littéraire d'Arras en 1754 ; mais
je réſerve les détails circonftanciés pour
l'ouvrage que je deftine au public. Il n'eft
pas naturel que je les communique à un
particulier avant le tems. Les faits que j'ai
annoncés ' , font réels. La chauffée romaine
a été découverte. Il en exifte encore une
partie : on ne peut fe tromper aux marques
caracteristiques qu'elle a offertes aux
* C'eſt la Société d'Arras qui a fait cette fuppreffon.
186 MERCURE DE FRANCE .
travailleurs. Les monnoies celtiques , ou
du moins que je crois telles , trouvées dans
l'Artois , ne préfentent pas toutes des caracteres
celtiques; vous fçavez , Monſieur,
qu'il y en a de différentes efpeces ; celle
qui en a de deux côtés , n'en eft pas pour
cela plus lifible. Quand je les aurai fait
graver exactement , je fupplierai Meffieurs
de l'Académie royale des Infcriptions &
Belles - Lettres , de les examiner , & de
m'aider à en donner l'explication . Je me
ferai toujours gloire de foumettre à leurs
lumieres toutes mes découvertes & mes
obfervations.
Les tombeaux trouvés à Dinville ne
peuvent autorifer que des conjectures fur
leur antiquité ; c'eft pourquoi j'ai ajouté ,
quand j'en ai parlé , que peut - être ils
avoient plus de deux mille ans. Leur matiere
& leur forme femblent confirmer ce
que j'ai avancé : au refte ils feront gravés ,
& j'expoferai dans le tems les raifons qui
me paroiffent indiquer la plus haute antiquité.
Si les vafes trouvés dans la fabliere de
Baralle ne font pas Romains , leur forme
paroît l'être , & une gravûre exacte affurera
peut- être qu'ils le font en effet.
J'ai l'honneur d'être , &c.
J.M. Lucas , de la Compagnie de Jefus.
A Arras , ce 22 Juillet 1755.
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Résumé : Lettre à l'Auteur du Mercure.
J.M. Lucas, membre de la Compagnie de Jésus, répond à des interrogations soulevées par la publication de deux articles dans le Mercure de mai 1755. Il travaille depuis plusieurs années sur des mémoires concernant l'histoire naturelle et ancienne de l'Artois, qu'il prévoit de publier. Lucas ne souhaite pas divulguer les preuves détaillées de ses découvertes avant la publication de son ouvrage, mais il a déjà présenté certaines preuves lors d'un discours à la Société Littéraire d'Arras en 1754. Il confirme la réalité des faits annoncés, notamment la découverte d'une chaussée romaine et de monnaies celtiques. Il prévoit de faire graver ces monnaies pour les soumettre à l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres. Concernant les tombeaux trouvés à Dinville, Lucas estime leur antiquité à plus de deux mille ans. Les vases trouvés dans la fablière de Baralle pourraient être d'origine romaine. Lucas exprime son honneur de soumettre ses découvertes à l'examen des experts.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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