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1
p. 130-135
Observations Anatomiques, qui regardent la santé, & qui font connoistre le mal que cause ordinairement l'excès du Vin. [titre d'après la table]
Début :
Voicy encore un Article qui regarde la santé. Il n'y [...]
Mots clefs :
Vin, Liqueur, Maladie, Opium
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texteReconnaissance textuelle : Observations Anatomiques, qui regardent la santé, & qui font connoistre le mal que cause ordinairement l'excès du Vin. [titre d'après la table]
Voicy encore un Article
qui regarde la fanté.
Il n'y a que des Beuveurs
déterminez qui puiffent lire
fans eftre effrayez les Obfervations Aftronomiques qui viennent d'eftre faites dans une des
plus grandes Villes du Royau-
GALANT 131
me, fur le corps d'un homme
mort , &qui avoit fait pendant
fa vie un ufage immoderé du
vin & des liqueurs fpiritueules.
Aprés avoir efté attaqué pendant deux années d'accés de
phrenefie tres-violens , il moufut d'un abcés au foye. On
l'ouvrit , & on trouva dans fa
tête &dans fonfoye de grands
defordres dont la caufe fut attribuée par les Medecins & les
Chirurgiens prefens à cette
operation , à l'uſage exceffifdu
vin & des liqueurs. Ceux qui
avoient eu foin de luy pendant fa maladie rapporterent
132 MERCURE
à cette occafion une circonf
tance qui ne doit pas eftre oubliée. Pendant fa maladie on
luy donnoit quelques teintures d'opium pour calmer les
infomnies fâcheufes qui accompagnoient fes accés de
phrenefic , & on obfervoit que
toutes les fois qu'on luy donnoit ces teintures avec de l'efprit de vin , loin d'eftre calmé,
il retomboit dans des accés encore plus violens , au lieu que
les teintures avec l'eau le calmoient & luy donnoient quelques heures de fommeil. Un
habile Medecin qui ſe trouva
GALANT 133
prefent à cette experience remarqua qu'on n'eſt pas affez
perfuadé du mauvais effet des
liqueurs fpiritueufes & même
de l'uſage immoderé du vin.
Prévenu en faveur de ces liqueurs qui flattent le gouft
oncroit prendre des forces &
de la vie en les prenant , & on
ne remarque pas qu'elles ne
paroiffent fortifier qu'en augmentant le reffort des fibres ,
& qu'elles l'augmentent quelquefois au point qu'elles les
rendent trop roides & même
quelquesfois offeufes ; qu'elles
épaiffiffent tous les fucs du
134 MERCURE
la
corps ; qu'elles les coagulent.
quelquefois jufqu'à les convertir en pierres , & que c'eſt par
là que ces liqueurs engendrent
goutte , la gravelle , la pierre , & qu'elles cauſent des vapeurs , des affections convulfives , des rhumatiſmes, des apoplexies & des paralyfies. Cela
fe prouve par experience. On
verfe de l'efprit de vin bien
rectifié fur la ferofité du fang ,
cette ferofité qui eft claire fe
grumelle auffi toft & fe caille
en une maſſe blanche , & elle
fe durcit peu à peu comme du
blanc d'œuf cuit , fi on la tient
GALANT 135
à une moyenne chaleur de digeftion. L'efprit de vin caille
la bile de la même maniere.
qui regarde la fanté.
Il n'y a que des Beuveurs
déterminez qui puiffent lire
fans eftre effrayez les Obfervations Aftronomiques qui viennent d'eftre faites dans une des
plus grandes Villes du Royau-
GALANT 131
me, fur le corps d'un homme
mort , &qui avoit fait pendant
fa vie un ufage immoderé du
vin & des liqueurs fpiritueules.
Aprés avoir efté attaqué pendant deux années d'accés de
phrenefie tres-violens , il moufut d'un abcés au foye. On
l'ouvrit , & on trouva dans fa
tête &dans fonfoye de grands
defordres dont la caufe fut attribuée par les Medecins & les
Chirurgiens prefens à cette
operation , à l'uſage exceffifdu
vin & des liqueurs. Ceux qui
avoient eu foin de luy pendant fa maladie rapporterent
132 MERCURE
à cette occafion une circonf
tance qui ne doit pas eftre oubliée. Pendant fa maladie on
luy donnoit quelques teintures d'opium pour calmer les
infomnies fâcheufes qui accompagnoient fes accés de
phrenefic , & on obfervoit que
toutes les fois qu'on luy donnoit ces teintures avec de l'efprit de vin , loin d'eftre calmé,
il retomboit dans des accés encore plus violens , au lieu que
les teintures avec l'eau le calmoient & luy donnoient quelques heures de fommeil. Un
habile Medecin qui ſe trouva
GALANT 133
prefent à cette experience remarqua qu'on n'eſt pas affez
perfuadé du mauvais effet des
liqueurs fpiritueufes & même
de l'uſage immoderé du vin.
Prévenu en faveur de ces liqueurs qui flattent le gouft
oncroit prendre des forces &
de la vie en les prenant , & on
ne remarque pas qu'elles ne
paroiffent fortifier qu'en augmentant le reffort des fibres ,
& qu'elles l'augmentent quelquefois au point qu'elles les
rendent trop roides & même
quelquesfois offeufes ; qu'elles
épaiffiffent tous les fucs du
134 MERCURE
la
corps ; qu'elles les coagulent.
quelquefois jufqu'à les convertir en pierres , & que c'eſt par
là que ces liqueurs engendrent
goutte , la gravelle , la pierre , & qu'elles cauſent des vapeurs , des affections convulfives , des rhumatiſmes, des apoplexies & des paralyfies. Cela
fe prouve par experience. On
verfe de l'efprit de vin bien
rectifié fur la ferofité du fang ,
cette ferofité qui eft claire fe
grumelle auffi toft & fe caille
en une maſſe blanche , & elle
fe durcit peu à peu comme du
blanc d'œuf cuit , fi on la tient
GALANT 135
à une moyenne chaleur de digeftion. L'efprit de vin caille
la bile de la même maniere.
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Résumé : Observations Anatomiques, qui regardent la santé, & qui font connoistre le mal que cause ordinairement l'excès du Vin. [titre d'après la table]
L'article examine les conséquences de l'abus d'alcool à travers le cas d'un homme décédé après des années de consommation excessive de vin et de liqueurs spiritueuses. Cet homme avait souffert de phrénésie violente et était mort d'un abcès au foie. Les médecins ont attribué ses troubles à l'alcoolisme et à une opération chirurgicale. Pendant sa maladie, l'administration d'opium avec de l'esprit de vin aggravait ses accès, tandis que l'opium dilué dans l'eau le calmait. Un médecin présent a souligné les dangers des liqueurs spiritueuses, souvent perçues à tort comme fortifiantes. Ces substances augmentent la rigidité des fibres corporelles, épaississent et coagulent les sucs, causant diverses maladies comme la goutte, la gravelle, les apoplexies et les paralysies. Une expérience a montré que l'esprit de vin rectifié solidifie le sang et la bile, confirmant ses effets délétères.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 192-212
Discours sur l'Academie Royale des Sciences. [titre d'après la table]
Début :
L'Academie Royale des Sciences tint séance publique, le Mercredy 6. Avril [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Discours, Mercure, Opium, Vitriol, Vapeurs, Sel, Chaux, Tartre, Chimiste
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texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'Academie Royale des Sciences. [titre d'après la table]
Ne croyant pas pou voir donner ce mois-ci
le memoire suivant, on
avoir déja imprimé un
morceau de Monsieur
Parent. Quoique cette
Piece foitégalement belle &solide, on en trouvera peut-être trop de
ce même genre pour
un seul mois: mais à
coup sûr ce ne fera pas lessçavans quis'en plaindront.
L'Academie Royale des
Sciences tint séance publique, le Mercredy 6. Avril
Mr l'Abbé Bignon qui prefidoit felicita la Compagnie
sur ce que cette Assemblée
ne commençoit point
à@.
l'ordinaire par l'Eloge funebre de quelque Académicien
,
n'en étant mort aucun
dans le dernier Semestre.
Mr Lemery le fils, sçavant
Medecin & Chimistehabile, lut un memoire sur les
differentes couleurs des Précipitez du Mercure;il raporta plusieurs experiences des
changementsdecouleurs
qui arrivent à
ces précipitez,
le Mercure dissous dans
l'esprit de nitre est sans
couleurs, c'est-à-dire que
la dissolution est claire &
transparente, si on verse
dessus du sel Marin, la liqueur blanchit & il se précipire peu à peu une poudre
blanche qui cft le Mercure
dans sa couleur naturelle, le
sel Ammoniac la précipite
en un blanc sale, l'eau de
chaux en jaune, & le sel de
tartre en jaune orangé, &c.
Il dit que la couleur na-
•>
turelle du Mercure étoit le
blanc, que la couleur jaune
Du rouge luy étoit étrangère, & il l'anribua aux
parties dé ftü qui portées
avec la chaux où lé sel de
Tartre penetroient le Mercure, & se méslant avec luy
prenoient la couleur rougé
& naturelle à
ces mesmes
parties de feu.
Il prouva que la couleur
haturelle des parties de feu
étoit le rouge, par la couleur
mesme dufeuordinaire, par lacouleurque prend le Mercure seul calciné de long-
temps qui le convertit de
lui-mesme en une poudre
rouge, & par la couleur des
vapeurs du Salpêtre quand
on le convertit en cfprit de
nitre, car les vapeurs qui
emplissent le bâlon dans
cette operation font rouges
comme du sang; ce qui ne
peur provenir que des partics de feu. Il dit aussi que le
sel de tartre& la chaux ne
teignoient en jaune ou en
orange que parce que con'
tenant des parties de feu,
ces parties dans le melange
des matieres abandonnoient
la chaux ou le sel de tartre
pour fc joindre au Mercure.
Un homme quisetrouvoit
auprès de moy cm qui me crut
grând Chimiste
,
me demanda pourquoy ces mêmes partics de feu qui rougissoient
le Mercure, ne rougissoient
pas neantmoins la chaux &
le sel de tartre que l'on
joignoit au Mercure dans
ces expériences? je tiray m es Tablettes & ayant mis sa
demande par écrit je lui dis
que je pourrois lui rendre
réponse dans un mois, li
parut un peu surpris du long
terme, mais cependant cela
l'encourageaà me faire une
secondedemande, pourquoy les parties de feu qui
rougissent les vapeurs de
l'esprit de pitre ne rou- girent de elles^p^ lçs vapeurs
l'huille de Vitriol; je
voulus faire le sçavant pour
cette fois, & lui répondis
que si les vapeurs de l'huile
de Vitriol n'étoient pas
rouges, sans doute qu'iln'y.
avoirpointde partiesde feu;
mais il me soutint qu'il y
avoit des parties de feu I°.
parce qu'il faut un feu
bien plus violent pour tirer
l'huile de Vitriol que pour
£jre& l'esprit de n~rc~2.~
par l'action violente de
l'huile de Vitriol qui corrode & brule trèsfortement; enfin par ce que si
ron jette l'huile glaciale de
Vitriol dans de l'eau froide,
elle y
excite un gresillement
p^çil celuy que fait un
charbonrouge que l'onjette
dans l'eau froide. Comme
cela passoit ma portée j'écrivis&luy promisréponse
dans un mois, je prie ou
Mr Lémeri ou quelque
Chimiste de vouloir bien me dégager de ma parole en
m'envoyant réponseà ces deux demandes.
Mr Cassin le fils, digne
héritier du nom qu'il
porte, lut ensuite un mémoire sur le flux & le reflux
de la Mer, il y
donna des
moyens de trouver juste
l'heure des hautes,& basses
Marées dans les Ports de
France, il fit voir que les
Equinoxes ne sont pas les
temps des plus hautes Marées comme on se l'étoit
persuadé jufqucs icy, & il
démontra que ces mouvements reglez de la Mer dépendoient presque entièrement de la pression de la
Lune sur les eaux.
Mr Boulduc le pere, trèshabile Chimiste donna la
découverte d'un nouvel
Opium, après avoir tenté
plusieurs moyens de corri.
ger l'Opium ordinaire que
l'on ne sçauroit donner que
dans une dose très petite, &
qui souvent toute petite
qu'elle est ne laisse pas de
produire encore de fâcheux
effets,&voyant que toutes
ses corrections ne changeoient point l'Opium, il
essayade différentes si narco- çliçrch4 dans l'extrait des fleurs de Coquelicot
la qualité anodine, qu'il n'y
trQuya point, lprfqueJ'e^
trait n'étoitfait qu'avec lq,
seules feuilles de la fleur;
mais il observa que lesirop
de Coquelicot & l'extrait
croient un peu somnifères
lorsqu'on laissoit la reste des
Coquelicots avec les Feuilles
des fleurs,cela l'engagea de
fairel'extrait des testes
seules, & il trouva qyic
c'étaitfun somnifere des
plus doux qu'il y eut, qui a
la dose de quatre grains faisoit dormir sanslaisser aucun
trouble dans la teste: remede
d'autant plus utile qu'il ne
faut point l'aller chercher en
Turquieétant trèscommun
en France.
:
Deux de mes woifms
chausserentbeaucoup à l'occasion
de cette dissertation poursçavoir
si l'on déçoit mettre l'Opium
au rang des remedes ou des
poisonsfroids ou chauds. Je ne
rapporteray point leurs raisons
qui me parurentfort peu deci-
fivesi mais leurs disputefinit
par une demande que je rapporte icicommem'ayantparuplusimportante;sçavoir,s'ily aquelques marques pour connoistre
si
un hommeseroitmort d'avoir
pris une trop grande doss d'Opium? l'un deux dit qu'il n'y
avoit aucune marque. L'autre
dit que tous ceux qui mouroient
ayant pris beaucoup d'Opium
avoient le sang tellement
dissous qu'ilnesefigeoitjamais.
Unepetitedissertation de quelque
habile Medecinsur cette
matiere, aideroit àremplirmon
Mercure & pourroit estre
agreable &utile au public. Mr Vinflou habile &
sçavant Anatomiste, donna
un mémoire touchant les
glandes qui se rencontrent
dans les corps des animaux, illesdiftnbuaft fous ses différentesclasses qu'ilfubdivisa aussi en plusieurs especes.
Il range dansla première
Classe les glandes conglobéesj ce sont les glandesqui
font en quelquemanière
arrondies un peu fermes
d'une grandeur confiderablc,& d'une surface lisle
&unie comme les reins,&c.
Dans la sceonde Claffclefc
glandes conglomcrécs,qui
font des amas de plusieurs
pelotons étroitement collez ensemble & renfermez
fous une menbrane commune, comme le Pancreas,
les Parotides,&c.
Dans latroisiéme Classe,
les glandes en grain, il
nommaainfide petits corps
glanduleux tantost solitaires, tantost parfemez sur ua",
mesme plan de différentes
figures,telles font une
grande parties des glandes
intestinales, les çutan*écs.,&c.,
Dans la quatrième Classe
les glandes à poil ce font
celles qui forment
ce que l'on nomme le velouté de
l'estomach & des intestins,
composé d'une infinité de
petits tuyaux glanduleux en forme de panne ou de
velours.
Dans la cinquiémc Classe
les glandes irregulieres,qui
font celles qui par leur
forme extérieure ne se rapportent à
pas une des
precedentes, par exemple lefoye,&c.
;
:', Dans la sixiémeClasse les
glandes inperceptibles, qui
son celles qui sont sipetites
qu'onne les peut pas diflip*,
guersans microscope,ouque
l'onne découvre pas même
àl'aide du Microscope; mais
dontonne supposoit que
par leurs effets, ou à l'occasion de certaines maladies,
quiles rendent sensibles
celles sont les glandes du
Pericarde & du Pericorne
Il subdivisaensuitecessix
Classes générales en differentesespeccs, en les con.
siderant fous differens égards ,1 ; ou par raport
à leur uÍfu) ou par
raport aux sucs qu'elles
filtrent, ou par raport à
leursemploys, ou par raport
à leur durée.
Il donna ensuite la description & la figure de la
plus simple de ces glandes
pour la structure qui est la
glande à poil, dont l'assemblage forme le velouté de
l'estomach
,
ensuite celle du
rein, qui est un peu plus
composée
,
celle du
foye
qu'il dit estre une glandeconglobée cellulaire, dont chacune des cellules estgarnie
intérieurementd'un velouté
fort fin, dont chaque poil
estune glande comme auvelouté des intestins, & en
fin celle de la Ratte qui cft
U glande la plus composée;
puisque c'est selon luy unr.
glande conglobée, celluleuse, reticulaire & vasculeuse.
Il fcroit difficile de bien
faire comprendre la ftruc-4
ture de ces parties qu'en raportant sa propre description jointe aux figures, ce
quele peu de pratiqueque
ayAnqçpmicne m'apas
permis de faire.
Il raporta dans ces discours une chose fort singuliere, c'est que l'on pouvoit
avoir des preuves visiblesde
la transpiration des corps
vivants, en se presentant la
teste nuë, ou le corps de
quelque animal que ce soit
au grand soleil contre une
muraille blanche on aperçoir, dit il,une ombre legere
& voltigeante au dessus de
la teste ou du corps de l'animal, qui est l'ombre de la
waticre de l'insensible transpiration. Mes voisins se de*
manderent s'il étoit possible
qu'un corps invisible produisit une ombre visible,
chacun se promit de vérifier
l'expérience avant que d'en
chercher l'explication.
Mt l'Abbé Bignon reprit
à la fin de chaque mémoire
précis de ce qui avoitétédit,
& fit sentir au public l'utilité qu'il devoir attendre de
chacune deces observations
ou de ces découvertes, ce
qu'il fit avec cette facilité,
cette netteté
,
& cette
Eloquence qui luy font si natur
le memoire suivant, on
avoir déja imprimé un
morceau de Monsieur
Parent. Quoique cette
Piece foitégalement belle &solide, on en trouvera peut-être trop de
ce même genre pour
un seul mois: mais à
coup sûr ce ne fera pas lessçavans quis'en plaindront.
L'Academie Royale des
Sciences tint séance publique, le Mercredy 6. Avril
Mr l'Abbé Bignon qui prefidoit felicita la Compagnie
sur ce que cette Assemblée
ne commençoit point
à@.
l'ordinaire par l'Eloge funebre de quelque Académicien
,
n'en étant mort aucun
dans le dernier Semestre.
Mr Lemery le fils, sçavant
Medecin & Chimistehabile, lut un memoire sur les
differentes couleurs des Précipitez du Mercure;il raporta plusieurs experiences des
changementsdecouleurs
qui arrivent à
ces précipitez,
le Mercure dissous dans
l'esprit de nitre est sans
couleurs, c'est-à-dire que
la dissolution est claire &
transparente, si on verse
dessus du sel Marin, la liqueur blanchit & il se précipire peu à peu une poudre
blanche qui cft le Mercure
dans sa couleur naturelle, le
sel Ammoniac la précipite
en un blanc sale, l'eau de
chaux en jaune, & le sel de
tartre en jaune orangé, &c.
Il dit que la couleur na-
•>
turelle du Mercure étoit le
blanc, que la couleur jaune
Du rouge luy étoit étrangère, & il l'anribua aux
parties dé ftü qui portées
avec la chaux où lé sel de
Tartre penetroient le Mercure, & se méslant avec luy
prenoient la couleur rougé
& naturelle à
ces mesmes
parties de feu.
Il prouva que la couleur
haturelle des parties de feu
étoit le rouge, par la couleur
mesme dufeuordinaire, par lacouleurque prend le Mercure seul calciné de long-
temps qui le convertit de
lui-mesme en une poudre
rouge, & par la couleur des
vapeurs du Salpêtre quand
on le convertit en cfprit de
nitre, car les vapeurs qui
emplissent le bâlon dans
cette operation font rouges
comme du sang; ce qui ne
peur provenir que des partics de feu. Il dit aussi que le
sel de tartre& la chaux ne
teignoient en jaune ou en
orange que parce que con'
tenant des parties de feu,
ces parties dans le melange
des matieres abandonnoient
la chaux ou le sel de tartre
pour fc joindre au Mercure.
Un homme quisetrouvoit
auprès de moy cm qui me crut
grând Chimiste
,
me demanda pourquoy ces mêmes partics de feu qui rougissoient
le Mercure, ne rougissoient
pas neantmoins la chaux &
le sel de tartre que l'on
joignoit au Mercure dans
ces expériences? je tiray m es Tablettes & ayant mis sa
demande par écrit je lui dis
que je pourrois lui rendre
réponse dans un mois, li
parut un peu surpris du long
terme, mais cependant cela
l'encourageaà me faire une
secondedemande, pourquoy les parties de feu qui
rougissent les vapeurs de
l'esprit de pitre ne rou- girent de elles^p^ lçs vapeurs
l'huille de Vitriol; je
voulus faire le sçavant pour
cette fois, & lui répondis
que si les vapeurs de l'huile
de Vitriol n'étoient pas
rouges, sans doute qu'iln'y.
avoirpointde partiesde feu;
mais il me soutint qu'il y
avoit des parties de feu I°.
parce qu'il faut un feu
bien plus violent pour tirer
l'huile de Vitriol que pour
£jre& l'esprit de n~rc~2.~
par l'action violente de
l'huile de Vitriol qui corrode & brule trèsfortement; enfin par ce que si
ron jette l'huile glaciale de
Vitriol dans de l'eau froide,
elle y
excite un gresillement
p^çil celuy que fait un
charbonrouge que l'onjette
dans l'eau froide. Comme
cela passoit ma portée j'écrivis&luy promisréponse
dans un mois, je prie ou
Mr Lémeri ou quelque
Chimiste de vouloir bien me dégager de ma parole en
m'envoyant réponseà ces deux demandes.
Mr Cassin le fils, digne
héritier du nom qu'il
porte, lut ensuite un mémoire sur le flux & le reflux
de la Mer, il y
donna des
moyens de trouver juste
l'heure des hautes,& basses
Marées dans les Ports de
France, il fit voir que les
Equinoxes ne sont pas les
temps des plus hautes Marées comme on se l'étoit
persuadé jufqucs icy, & il
démontra que ces mouvements reglez de la Mer dépendoient presque entièrement de la pression de la
Lune sur les eaux.
Mr Boulduc le pere, trèshabile Chimiste donna la
découverte d'un nouvel
Opium, après avoir tenté
plusieurs moyens de corri.
ger l'Opium ordinaire que
l'on ne sçauroit donner que
dans une dose très petite, &
qui souvent toute petite
qu'elle est ne laisse pas de
produire encore de fâcheux
effets,&voyant que toutes
ses corrections ne changeoient point l'Opium, il
essayade différentes si narco- çliçrch4 dans l'extrait des fleurs de Coquelicot
la qualité anodine, qu'il n'y
trQuya point, lprfqueJ'e^
trait n'étoitfait qu'avec lq,
seules feuilles de la fleur;
mais il observa que lesirop
de Coquelicot & l'extrait
croient un peu somnifères
lorsqu'on laissoit la reste des
Coquelicots avec les Feuilles
des fleurs,cela l'engagea de
fairel'extrait des testes
seules, & il trouva qyic
c'étaitfun somnifere des
plus doux qu'il y eut, qui a
la dose de quatre grains faisoit dormir sanslaisser aucun
trouble dans la teste: remede
d'autant plus utile qu'il ne
faut point l'aller chercher en
Turquieétant trèscommun
en France.
:
Deux de mes woifms
chausserentbeaucoup à l'occasion
de cette dissertation poursçavoir
si l'on déçoit mettre l'Opium
au rang des remedes ou des
poisonsfroids ou chauds. Je ne
rapporteray point leurs raisons
qui me parurentfort peu deci-
fivesi mais leurs disputefinit
par une demande que je rapporte icicommem'ayantparuplusimportante;sçavoir,s'ily aquelques marques pour connoistre
si
un hommeseroitmort d'avoir
pris une trop grande doss d'Opium? l'un deux dit qu'il n'y
avoit aucune marque. L'autre
dit que tous ceux qui mouroient
ayant pris beaucoup d'Opium
avoient le sang tellement
dissous qu'ilnesefigeoitjamais.
Unepetitedissertation de quelque
habile Medecinsur cette
matiere, aideroit àremplirmon
Mercure & pourroit estre
agreable &utile au public. Mr Vinflou habile &
sçavant Anatomiste, donna
un mémoire touchant les
glandes qui se rencontrent
dans les corps des animaux, illesdiftnbuaft fous ses différentesclasses qu'ilfubdivisa aussi en plusieurs especes.
Il range dansla première
Classe les glandes conglobéesj ce sont les glandesqui
font en quelquemanière
arrondies un peu fermes
d'une grandeur confiderablc,& d'une surface lisle
&unie comme les reins,&c.
Dans la sceonde Claffclefc
glandes conglomcrécs,qui
font des amas de plusieurs
pelotons étroitement collez ensemble & renfermez
fous une menbrane commune, comme le Pancreas,
les Parotides,&c.
Dans latroisiéme Classe,
les glandes en grain, il
nommaainfide petits corps
glanduleux tantost solitaires, tantost parfemez sur ua",
mesme plan de différentes
figures,telles font une
grande parties des glandes
intestinales, les çutan*écs.,&c.,
Dans la quatrième Classe
les glandes à poil ce font
celles qui forment
ce que l'on nomme le velouté de
l'estomach & des intestins,
composé d'une infinité de
petits tuyaux glanduleux en forme de panne ou de
velours.
Dans la cinquiémc Classe
les glandes irregulieres,qui
font celles qui par leur
forme extérieure ne se rapportent à
pas une des
precedentes, par exemple lefoye,&c.
;
:', Dans la sixiémeClasse les
glandes inperceptibles, qui
son celles qui sont sipetites
qu'onne les peut pas diflip*,
guersans microscope,ouque
l'onne découvre pas même
àl'aide du Microscope; mais
dontonne supposoit que
par leurs effets, ou à l'occasion de certaines maladies,
quiles rendent sensibles
celles sont les glandes du
Pericarde & du Pericorne
Il subdivisaensuitecessix
Classes générales en differentesespeccs, en les con.
siderant fous differens égards ,1 ; ou par raport
à leur uÍfu) ou par
raport aux sucs qu'elles
filtrent, ou par raport à
leursemploys, ou par raport
à leur durée.
Il donna ensuite la description & la figure de la
plus simple de ces glandes
pour la structure qui est la
glande à poil, dont l'assemblage forme le velouté de
l'estomach
,
ensuite celle du
rein, qui est un peu plus
composée
,
celle du
foye
qu'il dit estre une glandeconglobée cellulaire, dont chacune des cellules estgarnie
intérieurementd'un velouté
fort fin, dont chaque poil
estune glande comme auvelouté des intestins, & en
fin celle de la Ratte qui cft
U glande la plus composée;
puisque c'est selon luy unr.
glande conglobée, celluleuse, reticulaire & vasculeuse.
Il fcroit difficile de bien
faire comprendre la ftruc-4
ture de ces parties qu'en raportant sa propre description jointe aux figures, ce
quele peu de pratiqueque
ayAnqçpmicne m'apas
permis de faire.
Il raporta dans ces discours une chose fort singuliere, c'est que l'on pouvoit
avoir des preuves visiblesde
la transpiration des corps
vivants, en se presentant la
teste nuë, ou le corps de
quelque animal que ce soit
au grand soleil contre une
muraille blanche on aperçoir, dit il,une ombre legere
& voltigeante au dessus de
la teste ou du corps de l'animal, qui est l'ombre de la
waticre de l'insensible transpiration. Mes voisins se de*
manderent s'il étoit possible
qu'un corps invisible produisit une ombre visible,
chacun se promit de vérifier
l'expérience avant que d'en
chercher l'explication.
Mt l'Abbé Bignon reprit
à la fin de chaque mémoire
précis de ce qui avoitétédit,
& fit sentir au public l'utilité qu'il devoir attendre de
chacune deces observations
ou de ces découvertes, ce
qu'il fit avec cette facilité,
cette netteté
,
& cette
Eloquence qui luy font si natur
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Résumé : Discours sur l'Academie Royale des Sciences. [titre d'après la table]
Lors d'une séance publique de l'Académie Royale des Sciences le 6 avril, l'Abbé Bignon félicita la compagnie pour l'absence de décès d'académiciens au dernier semestre. Plusieurs mémoires furent présentés. Mr Lemery, fils, lut un mémoire sur les différentes couleurs des précipités du mercure, expliquant que le mercure dissous dans l'esprit de nitre change de couleur selon les substances ajoutées. Il attribua la couleur jaune ou rouge du mercure à la présence de 'parties de feu' dans les substances mélangées. Mr Cassini, fils, présenta un mémoire sur le flux et le reflux de la mer, fournissant des moyens de déterminer l'heure des marées en France et démontrant que les mouvements réguliers de la mer dépendent principalement de la pression lunaire. Mr Boulduc, père, découvrit un nouvel opium à partir des fleurs de coquelicot, somnifère doux et utile, contrairement à l'opium ordinaire qui peut avoir des effets néfastes. Mr Vinflou, anatomiste, discuta des glandes animales, les classant en six catégories : glandes conglobées, conglomérées, en grain, à poil, irrégulières et imperceptibles. Il décrivit la structure de plusieurs glandes, comme celles de l'estomac, du rein, du foie et de la rate. L'Abbé Bignon conclut chaque présentation en soulignant l'utilité des observations et découvertes présentées.
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3
p. 738-740
Assemblée publique de la Societé Royale de Montpelier, [titre d'après la table]
Début :
On a imprimé à Montpellier un Extrait de ce qui [...]
Mots clefs :
Société royale des sciences, Assemblée publique, Montpellier, Hydrophobie, Ville romaine, Mémoire historique, Académiciens, Opium
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texteReconnaissance textuelle : Assemblée publique de la Societé Royale de Montpelier, [titre d'après la table]
On a imprimé à Montpellier un Extrait
de ce qui s'est passé à l'Assemblée
publique de la Societé Royale des Sciences
, tenuë le 7. Décembre 1730. dans lá
grande Salle de l'Hôtel de Ville , MM . les
Consuls y assistant en Chaperon. Nous
allons donner un précis de ce qui s'y
passa.
La Seance fut ouverte par M. l'Evêque
AVRIL. 1731. 739
que qui y presidoit. M. Riviere parla le
premier , et fit part à la Compagnie des
Observations qu'il a faite sur l'Opium , et
donna une idée de celles qu'il doit faire
dans la suite sur le même suc , sur la Plante
qui le produit , et sur celles qu'on peur
appeller Analogues , comme le Papaver
Rheas , le Papaver Corniculatum , et les
differentes especes de Jusquiame. Il finit
en avertissant qu'il se propose de donner
une nouvelle préparation du Laudanum,
encore plus effective que celles dont on
s'est servi jusqu'ici .
M. Haguenot lut ensuite un Memoire
sur l'Hydrophobie , ou l'horreur des Liquides
, qui arrive ordinairement après la
morsure d'un animal enragé , à l'occasion
d'un Malade attaqué de ce mal , vvûũ pat
M. Haguenot.
*
M. de Plantade lut après lui un Memoire
détaché du grand Ouvrage Historique
, auquel il travaille , dans lequel
Memoire il établit la veritable position
d'une Ville Romaine dont on ne connoissoit
que le nom. Cette Ville est le Forum
Domitii , marquée dans l'Itineraire d'Antonin
, sur laquelle plusieurs Sçavans ont
fait jusqu'ici des recherches inutiles. M.de
Plantade place cette Ville à un quart de
lieuë à l'Orient de Fabregues , où il a dé-
Couvert en effet les ruines d'une ancienng
740 MERCURE DE FRANCE
ne Ville dans un lieu inculte et sauvage ;
c'est ce que l'habile Académicien prouve
fort au long d'une maniere qui fera plaisir
à tous les amateurs de l'Antiquité.
A la fin de l'Extrait imprimé à Montpellier
, on lit que ces Memoires , fort
interessans chacun dans leur espece , furent
très- goutez par l'Assemblée . M. le
Président , en les récapitulant , en fit
l'éloge , il fit aussi celui des Académiciens
qui les avoient lûs.
de ce qui s'est passé à l'Assemblée
publique de la Societé Royale des Sciences
, tenuë le 7. Décembre 1730. dans lá
grande Salle de l'Hôtel de Ville , MM . les
Consuls y assistant en Chaperon. Nous
allons donner un précis de ce qui s'y
passa.
La Seance fut ouverte par M. l'Evêque
AVRIL. 1731. 739
que qui y presidoit. M. Riviere parla le
premier , et fit part à la Compagnie des
Observations qu'il a faite sur l'Opium , et
donna une idée de celles qu'il doit faire
dans la suite sur le même suc , sur la Plante
qui le produit , et sur celles qu'on peur
appeller Analogues , comme le Papaver
Rheas , le Papaver Corniculatum , et les
differentes especes de Jusquiame. Il finit
en avertissant qu'il se propose de donner
une nouvelle préparation du Laudanum,
encore plus effective que celles dont on
s'est servi jusqu'ici .
M. Haguenot lut ensuite un Memoire
sur l'Hydrophobie , ou l'horreur des Liquides
, qui arrive ordinairement après la
morsure d'un animal enragé , à l'occasion
d'un Malade attaqué de ce mal , vvûũ pat
M. Haguenot.
*
M. de Plantade lut après lui un Memoire
détaché du grand Ouvrage Historique
, auquel il travaille , dans lequel
Memoire il établit la veritable position
d'une Ville Romaine dont on ne connoissoit
que le nom. Cette Ville est le Forum
Domitii , marquée dans l'Itineraire d'Antonin
, sur laquelle plusieurs Sçavans ont
fait jusqu'ici des recherches inutiles. M.de
Plantade place cette Ville à un quart de
lieuë à l'Orient de Fabregues , où il a dé-
Couvert en effet les ruines d'une ancienng
740 MERCURE DE FRANCE
ne Ville dans un lieu inculte et sauvage ;
c'est ce que l'habile Académicien prouve
fort au long d'une maniere qui fera plaisir
à tous les amateurs de l'Antiquité.
A la fin de l'Extrait imprimé à Montpellier
, on lit que ces Memoires , fort
interessans chacun dans leur espece , furent
très- goutez par l'Assemblée . M. le
Président , en les récapitulant , en fit
l'éloge , il fit aussi celui des Académiciens
qui les avoient lûs.
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Résumé : Assemblée publique de la Societé Royale de Montpelier, [titre d'après la table]
Le 7 décembre 1730, la Société Royale des Sciences de Montpellier a organisé une assemblée publique à l'Hôtel de Ville, en présence des consuls. La séance, dirigée par M. l'Évêque Avril, a débuté par une intervention de M. Rivière. Il a présenté ses observations sur l'opium et annoncé des recherches futures sur cette substance, la plante qui la produit, ainsi que sur des plantes analogues comme le Papaver Rheas, le Papaver Corniculatum et diverses espèces de jusquiame. Il a également mentionné une nouvelle préparation du laudanum plus efficace que celles existantes. M. Haguenot a ensuite lu un mémoire sur l'hydrophobie, illustré par un cas clinique. M. de Plantade a présenté un mémoire extrait de son ouvrage historique, identifiant la position du Forum Domitii, une ville romaine mentionnée dans l'Itinéraire d'Antonin. Il a situé cette ville à un quart de lieue à l'est de Fabregues, où il a découvert des ruines d'une ancienne ville dans un lieu sauvage. Les mémoires présentés ont été très appréciés par l'assemblée, et M. le Président les a récapitulés en les louant ainsi que les académiciens qui les avaient lus.
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4
p. 197-198
ITALIE.
Début :
Plusieurs habitants de cette Capitale prétendent que la nuit du 13 au 14 [...]
Mots clefs :
Naples, Palerme, Chevalier Gray, Audience du roi, Galères de Malte, Opium, Complot des Chiourmes, Empoisonnement, Mesures punitives
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
འ
DE NAPLES , le 26 Février.
Plufieurs habitans de cette Capitale prétendent
que la nuit du 13 au 14 la terre a tremblé ici
pendant quelques fecondes . Ces jours derniers le
Chevalier Gray , Envoyé Extraordinaire de Sa
Majefté Britannique , eut une audience du Roi . Il
a paffé ici un Vaiffeau Anglois , à bord duquel
étoit un Officier , qui eft defcendu à terre . Cet
Officier , après avoir conféré avec le Chevalier
Gray, & avec le fieur Jamiñeau , Conful de la
1
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
Nation Angloife , s'eft rembarqué , & fon Batiment
a remis fur le champ à la voile. 1
DE PALERME , les Mars.
un
Deux Galeres de Malte ayant relâché ici ,
Forçat qui avoit eu la liberté de deſcendre à terre
demanda chez un Droguifte une certaine quantité
d'opium , & d'autres drogues fufpectes . Le Marchand
fous quelque prétexte , s'excufa de le fatisfaire
fur le champ , lui dit de repaffer dans une
heure , & pendant cet intervalle avertit les Commandans
des Galeres . L'Efclave fut arrêté ; il
avoua qu'une partie des Chiourmes avoit formé
le complot d'empoifonner tous les Chevaliers qui
étoient à bord des deux Bâtimens. On a pendu
ce miférable , & fes complices ont été jettés à la
mer.
འ
DE NAPLES , le 26 Février.
Plufieurs habitans de cette Capitale prétendent
que la nuit du 13 au 14 la terre a tremblé ici
pendant quelques fecondes . Ces jours derniers le
Chevalier Gray , Envoyé Extraordinaire de Sa
Majefté Britannique , eut une audience du Roi . Il
a paffé ici un Vaiffeau Anglois , à bord duquel
étoit un Officier , qui eft defcendu à terre . Cet
Officier , après avoir conféré avec le Chevalier
Gray, & avec le fieur Jamiñeau , Conful de la
1
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
Nation Angloife , s'eft rembarqué , & fon Batiment
a remis fur le champ à la voile. 1
DE PALERME , les Mars.
un
Deux Galeres de Malte ayant relâché ici ,
Forçat qui avoit eu la liberté de deſcendre à terre
demanda chez un Droguifte une certaine quantité
d'opium , & d'autres drogues fufpectes . Le Marchand
fous quelque prétexte , s'excufa de le fatisfaire
fur le champ , lui dit de repaffer dans une
heure , & pendant cet intervalle avertit les Commandans
des Galeres . L'Efclave fut arrêté ; il
avoua qu'une partie des Chiourmes avoit formé
le complot d'empoifonner tous les Chevaliers qui
étoient à bord des deux Bâtimens. On a pendu
ce miférable , & fes complices ont été jettés à la
mer.
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Résumé : ITALIE.
Le 26 février à Naples, des habitants signalent un tremblement de terre nocturne. Le Chevalier Gray, représentant britannique, a récemment rencontré le Roi. Un vaisseau anglais a accosté, transportant un officier qui a rencontré Gray et Jamiñeau, consul anglais, avant de repartir. À Palerme, le 1er mars, deux galères de Malte ont fait escale. Un forçat a acheté des drogues suspectes, alertant les commandants. Il a avoué un complot pour empoisonner les Chevaliers à bord. Le forçat a été pendu, et ses complices jetés à la mer.
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5
p. 179
DU LEVANT.
Début :
Sultan Mehemet, héritier présomptif du trône Ottoman, est mort ces [...]
Mots clefs :
Sultan Mehemet, Mort, Opium, Succession
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texteReconnaissance textuelle : DU LEVANT.
DU LEVANT.
DE CONSTANTINOPLE , le 12 Janvier.
SULTAN Mehemet , héritier préſomptif du trône
Ottoman , eft mort ces jours - ci dans la quarantetroifieme
année de fon âge. On prétend que l'ufage
immoderé de l'opium a contribué beaucoup
à abréger les jours de ce Prince. Quoique la retraite
à laquelle les loix du Sérail le condamnoient
, ne permît qu'à peu de perfonnes de l'approcher
, on fçavoit qu'il poffédoit plufieurs qualités
recommandables , & il eft fort regretté . Il ne
refte plus pour fuccéder au Grand Seigneur que
trois Princes , qui font Sultan . Orchan , âgé de
quarante-un ans ; Sultan Abdallah , âgé de trentefix
, & Sultan Bajazet , âgé de trente-trois . Le
Grand Vifir Muftapha Pacha vient d'être déposé
& relégué dans l'Ile de Rhodes . Rabib Pacha
Gouverneur d'Alep , eft mandé pour le remplacer.
DE CONSTANTINOPLE , le 12 Janvier.
SULTAN Mehemet , héritier préſomptif du trône
Ottoman , eft mort ces jours - ci dans la quarantetroifieme
année de fon âge. On prétend que l'ufage
immoderé de l'opium a contribué beaucoup
à abréger les jours de ce Prince. Quoique la retraite
à laquelle les loix du Sérail le condamnoient
, ne permît qu'à peu de perfonnes de l'approcher
, on fçavoit qu'il poffédoit plufieurs qualités
recommandables , & il eft fort regretté . Il ne
refte plus pour fuccéder au Grand Seigneur que
trois Princes , qui font Sultan . Orchan , âgé de
quarante-un ans ; Sultan Abdallah , âgé de trentefix
, & Sultan Bajazet , âgé de trente-trois . Le
Grand Vifir Muftapha Pacha vient d'être déposé
& relégué dans l'Ile de Rhodes . Rabib Pacha
Gouverneur d'Alep , eft mandé pour le remplacer.
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Résumé : DU LEVANT.
Le sultan Mehmet, héritier ottoman, est décédé à 43 ans. L'abus d'opium est suspecté. Trois princes se disputent la succession : Orchan (41 ans), Abdallah (39 ans) et Bajazet (33 ans). Muftapha Pacha, Grand Vizir, a été démis et exilé. Rabib Pacha, gouverneur d'Alep, est convoqué pour le remplacer.
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