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1
p. 193-201
ALLEMAGNE.
Début :
Le Maréchal Daun, après avoir occupé quelque temps le camp de Stolpen, [...]
Mots clefs :
Bataille, Maréchal Daun, Victoire, Prusse, Camps militaires, Armée impériale, Mouvements des troupes, Général, Montagne, Ennemis, Colonnes milliaires, Attaques, Maréchal Keith, Comte, Duc, Canons, Officiers, Perte, Blessés et morts, États d'Autriche
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE. ·
RELATION de la Bataille donnée le 14 Octoi
bre 1758 à Hoch- Kirchen en Luface , par l'armée
Impériale Royale , fous les ordres du Fold-
Maréchal Comte de Daun , de la victoire
complette qu'elle a remportée fur celle du Roi de
Pruffe , commandée par ce Prince en personne.
Cette Relation a été rédigée par le Comte de
Marainville , témoin oculaire de tout ce qui s'eft
paffé dans cette importante affaire , & qui a été
dépêché à l'Impératrice Reine de Hongrie par le
Maréchal Daun , & par Sa Majesté Impériale ,
au Roi.
Le Maréchal Daun , après avoir occupé quelque
temps le camp de Stolpen , voyant que les forces
réunies du Roi de Pruffe & du Prince Henri , fon
frere , lui ôtoient l'efpérance de prendre Drefde
avant la fin de la campagne , réfo ut de quitter
ce camp. La Cour de Vienne avoit formé le projet
d'affiéger Neiff Le Maréchal Daun voulut
affurer le fuccès de cette entrepriſe , en prenant
une pofition qui empêchât le Roi de Puffe de ſe
porter en Siléfie , ou d'envoyer au Général Fouquet
un renfort qui le mît en état de s'opposer à
cette opération . En conféquence , il fe mit
marche les , & arriva le 7 au camp de Kitl
près de Loëbau en Haute Luface.
Ι
194 MERCURE DE FRANCE.
Le même jour 7 , on eut avis que le Roi de
Pruffe avoit auffi marché pour Le porter à Bautzen.
Son armée campa le 8 en avant de cette Ville ; &
elle y féjourna le 9. Le Maréchal Daun avoit
formé le projet d'attaquer le 1o un corps Pruffien
qui occupoit Weiflemberg ; mais ayant appris
que l'armée du Roi de Pruffe étoit en mouvement
pour s'approcher de lui , il changea fes difpofi-
⚫tions.
L'armée Pruffienne étant arrivée à la vue des
Impériaux , les poftes avancés de ceux- ci aban
donnerent la hauteur de Hoch- Kirchen dont elle
s'empara ; elle y appuya fa droite , & fa gauche.
fut portée vers Radewitz . Elle avoit devant fon
front un petit ruiffeau qui coule dans un vallon
fort ferré. Dans cette pofition , les deux armées
ennemies fe trouverent à une portée & demie de
canon l'une de l'autre , ce qui obligea le Maréchal
Daun à faire quelques changemens dans la
fienne . Ce Général avança fa droite , pour l'appuyer
à la montagne de Stromberg qui commande
toute cette partie. Il y plaça des batteries
de gros canon , avec quatre bataillons de Grenadiers
, qui étoient foutenus par douze bataillons
d'Infanterie de la réferve & par la Cavalerie de
cette aîle. Il porta en avant quelques bataillons
de la deuxieme ligne de fon aîle gauche , pour
foutenir des batteries placées fur le flanc d'une
des montagnes où étoit appuyée cette gauche , &
dont la chaîne s'étend jufqu'à Bautzen . Ces batteries
étoient deftinées à foudroyer la plaine , &
à prendre en flanc les troupes qui feroient venues
pour attaquer fon aile gauche. Il fit faire des abbatis
dans les bois qui couvrent ces montagnes
& les garnit de Croates pour affurer fa communication
avec le Général Laudon , qui étoit à
DECEMBRE . 1758. 195
Mefchwitz fur les derrieres de Hoch-Kirchen
du côté de Bautzen. Il eut foin auffi de faire bien
fortifier le village de Gloffen , pofte important
qui affuroit encore plus fa droite , & qui lui formoit
une tête au delà du ruiffeau nommé Lobauwaffer
, en cas que le Roi de Prufle , à la faveur
du corps qu'il avoit à Weiffemberg , eût tenté de
lui dérober une marche , pour tomber fur celui
que commandoit le Prince de Dourlach à Reichenbach
, & de s'emparer par ce moyen de Gorlitz.
Le Roi de Pruffe avoit fait placer plufieurs batteries
avec des redoutes fur le flanc de la montagne
d'Hoch- Kirchen , & il y avoit mis huit bataillons
pour les foutenir. Il avoit avancé un
corps de l'autre côté du ruiffeau qui couvroit fon
front vers Lauffig , où il avoit fait des retranchemens
garnis de quantité de groffe artillerie .
Le Maréchal Daun étoit tous les jours à cheval
dès la pointe du jour , foit pour reconnoître la
pofition des ennemis , foit pour examiner foigneufement
la fienne. Il remarqua que la droite
du Roi de Pruffe donnoit quelque prife fur elle ,
& réfolut de l'attaquer. Pour donner le change à
l'ennemi , & l'accoutumer à des mouvemens dont
il pût prendre ombrage , tous les jours il faifoit
changer de pofition à quelques corps ; il ordonna
plufieurs jours de fuite que tous les équipages
le tinffent prêts à marcher au premier ordre
, il feignit de vouloir attaquer le corps qui
étoit à Weiflemberg ; il fit pour cela des difpofitions
, & diftribua pendant deux jours des ordres
qu'il révoquoit dans la nuit. Enfin la veille de la
véritable attaque , il fit tracer des redoutes au
devant du front de fon armée , à la vue des ennemis
, & fi près de leur camp , qu'ils tirerent du
canon fur les travailleurs.
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
>
Le 13 , dans l'après -dînée , le Maréchal Daun
fit marcher la plus grande partie de la feconde
ligne & de fa réſerve , tant Infanterie que Cavalerie.
Elle fe porta en deux colonnes par la vallée
de Cunewalda , fur le fommet des montagnes qui
font du côté de Bautzen . Ces montagnes , beaucoup
plus hautes que celles de Hoch- Kirchen , &
couvertes de bois de fapin , étoient fort propres à
cacher toutes les manoeuvres qu'on devoit faire ,
& l'on y avoit préparé des paffages pour l'artillerie.
Le Général Laudon , qui étoit encore plus
loin avec un corps de cinq à fix mille hommes ,
fut renforcé de trois à quatre mille pour attaquer
par les derrieres la droite des Pruffiens. Les troupes
de la premiere ligne qui devoient attaquer le
village de Hoch Kirchen , étoient reftées dans le
camp ; elles prirent les armes pendant la nuit , &
fe porterent vers le village de Plotzen , où elles
fe formerent en colonne pour attaquer de concert
avec les autres. Le Duc d'Aremberg étoit chargé
de tomber fur la gauche des ennemis , & de l'attaquer
par deux colonnes , & il étoit foutenu par
le Prince de Dourlach. Ce Prince avoit pour cet
effet marché toute la nuit avec une partie du
corps qu'il avoit fous fes ordres à Reichenbach ,
& il avoit détaché le Prince de Lowenftein avec
cinq ou fix mille hommes , pour aller attaquer le
corps ennemi qui occupoit Weiffemberg. On
avoit diftribué de petites troupes d'Infanterie &
de Cavalerie fur tout le front de l'armée Pruffienne
, pour lui donner de l'inquiétude partout.
?
Toutes ces difpofitions faites , le Maréchal
Daun fe porta le foir à la gauche de fon armée ,
& paffa la nuit dans une maifon du village de
Favernick , pour être plus à portée de fe rendre à
La tête des colonnes qui devoient attaquer le flanc
DECEMBRE . 1758. 197
de la montagne de Hoch - Kirchen . Il y arriva deux
heures avant qu'elles s'ébranlaffent. Tout ce qui
l'accompagnoit , ainfi les que troupes , obfervoit
le plus grand filence , à caufe de la proximité des
ennemis qu'on pouvoit entendre parler. A cinq
heures du matin , il envoya ordre aux trois colonnes
qui étoient à portée de lui , de marcher.
Après un quart-d'heure de marche , on entendit.
un coup de fufil qui fut bientôt fuivi de deux autres
, & de tout le feu d'un petit pofte , qui , ayant
apperçu diftinctement la tête des colonnes , donna
l'alarme par des cris qu'on entendit fe répéter
fur tout le front de l'armée Pruffienne .
Les Grenadiers Impériaux , qui étoient à la tête
des colonnes , gagnerent précipitamment le flanc
de la montagne de Hoch-Kirchen , pour en forcer
les retranchemens ; mais ils y trouverent toute
P'Infanterie Pruffienne en bataille , & ils effuyerent
un feu de moufqueterie très - vif. Celui de l'artillerie
qui ne l'étoit pas moins , avoit commencé
peu de minutes après la premiere alerte ; de forte
que , par l'activité des Pruffiens , tout l'avantage
qu'on pût tirer de cette furpriſe fut de le trouver
en force fur le flanc d'une armée diftribuée , dans
une grande étendue de terrein.
Les redoutes & les batteries de Hoch - Kirchen
furent difputées avec beaucoup de valeur , mais
enlevées en fort peu de temps par l'intrépidité des
Impériaux. Ils trouverent plus de réſiſtance au
village de Hoch- Kirchen , où le combat dura
plus de deux heures & demie , parce que l'Infanterie
de la premiere ligne des Pruffiens qui étoit
appuyée à ce village s'y étoit portée fur le champ,
& s'opiniâtroit à défendre ce point important ,
pour donner le temps au refte de l'armée de rétablir
l'affaire , au de faire des difpofitions pour en
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
rendre les fuites moins fâcheufes. On affure que Te
Maréchal Keith avoit ordre du Roi de Pruffe de
foutenir ce village jufqu'à l'extrêmité ; aufli a - t'il
payé de fa vie la belle défenfe qu'il y a faite. Ce
pofte étoit couvert d'ouvrages & garni de nombreufes
batteries ; un cimetiere fermé de murs ,
l'Eglife qui eft grande , & jufqu'au clocher, étoient
remplis d'Infanterie ; il fortoit ainfi de toutes parts
un feu de moufqueterie prodigieux , & il y avoit
fur toutes les avenues , du canon qui tiroit à cartouche.
Pendant l'attaque de ce village , le Maréchal
Daun fe repofant du fuccès fur l'intelligence &
fur la bravoure du Baron de Sincere , Général
d'Infanterie , qui commandoit cette attaque , faifoit
toujours avancer la gauche de fes troupes
pour pouffer de fon côté l'ennemi . Les Pruffiens
qui fe rallioient à mefure & qui fe renforçoient
dans cette partie , vinrent en force à trois repriſes
pour tenter de reprendre le terrein qu'ils avoient
furent perdu fucceffivement. Ces trois attaques
très-vives , mais elles furent reçues avec la plus
grande fermeté par les troupes Impériales , & les
Pruffiens refouffés perdirent encore chaque fois
du terrein.
D'un autre côté , le Comte Odonel , Général de
Cavalerie , qui commandoit celle de la gauche ,
manoeuvroit avec beaucoup de bravoure , foit en
chargeant avec la plus grande vigueur tout ce qui
fe préfentoit de Cavalerie Pruffienne , foit en refferrant
de plus en plus l'ennemi.
Quand le village de Hoch- Kirchen eut été forcé
, on emporta le cimetiere l'épée à la main , &
tout ce qui s'y trouva fut fait prifonnier. L'Infanterie
qui foutenoit ce village s'étant jointe aux
débris de celle que le Maréchal Daun avoit touDECEMBRE.
1758. 199
jours combattue en perfonne , vint faire avec elle
la troifieme attaque , où les Pruffiens firent les
plus grands efforts . La victoire fut décidée en faveur
des Autrichiens par une vigoureuſe charge
que le Comte de Lafcy fit fur le flanc de l'Infan
terie Pruffienne , avec quelques troupes de Cara
biniers & de Grenadiers à cheval qui étoient en
réferve , & qu'il alla prendre par ordre du Maréchal
Daun . Il étoit alors environ dix heures &
demie ; enforte que l'affaire à duré plus de cinq
heures , fans que le feu de l'artillerie & celui de
la moufqueterie ayent difcontinué un inftant . On
laiffe imaginer quelle a été la chaleur d'une bataille
, oùil y avoit , tant de part que d'autre , au
moins cinq cens pieces de canon .
Le Duc d'Aremberg avant que de commencer
fon attaque , devoit attendre que celle de Hoch-
Kirchen fût bien engagée , parce que le Maréchal
Daun avoit deffein de couper le corps de huit
mille hommes qui étoit à Weiffemberg ; mais
l'attaque de Hoch-Kirchen ayant donné l'alarme
à ce corps , il avoit forgé de bonne heure à fa
retraite , & il avoit joint le gros de l'armée Pruffienne.
Ainfi le Duc d'Aremberg chargé d'atta
quer la gauche , la trouva très - bien garnie ; elle
étoit de plus fortifiée par des retranchemens &
par des batteries de gros canon qu'il emporta
l'épée à la main fans tirer . Cependant toute l'Infanterie
Pruffienne de cette partie s'étant raffemblée
, le combat y fut très- vif. Le Baron de Buccow
, Général de Cavalerie , qui commandoit celle
de la droite , avoit formé avec ce corps , ainfi que
le Comte Odonel avoit fait de fon côté , une efpece
de croiffant pour envelopper l'ennemi , &
rendre fa retraite difficile. Mais les Pruffiens ayant
yu dès le commencement de cette journée qu'elle
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
à
ne pouvoit être heureufe pour eux , avoient fûres
ment pourvu de bonne heure à leur retraite , &
elle fe fit à propos par l'efpace libre qui leur reftoit.
L'attaque du Maréchal Daun s'étant réunie à
celle du Duc d'Aremberg , toute l'armée campa
une lieue & demie environ plus loin que le champ
de bataille de Hoch- Kirchen , & le Général Laudon
fut chargé de fuivre l'ennemi dans fa retraite,
qu'il dirigeoit vers Klein- Bautzen.
Au départ du Comte de Marainville , la perte
des Pruffiens en morts & bleſſés étoit évaluée à
fept ou huit mille hommes , & on leur avoit fait
deux mille prifonniers , parmi lefquels on comptoit
foixante fix Officiers de tout grade. On leur a
pris cent quatorze pieces de canon , vingt-neuf
drapeaux & feulement trois étendards , parce que
le terrein où l'on a combattu , fort inégal & plein
de broffailles , étoit peu propre pour faire maneuvrer
la Cavalerie .
Les Officiers de marque tués du côté des Pruffiens
, font le Maréchal Keith , tué d'un coup de
feu au travers de la poitrine , le Prince Frederic
de Brunswick , dont la mort d'abord incertaine ,
s'eft confirmée depuis la bataille , & le Général de
Kleift. Le Prince Maurice d'Anhalt-Deffau a été
bleffé dangereufement , fait prifonnier fur fa pa
role , & conduit pendant la bataille à Bautzen.
La perte des Impériaux eft de trois à quatre
mille hommes. Les Officiers de marque qu'ils
ont parmi leurs bleffés font , le Marquis d'Einfe
Lieutenant- Feld -Maréchal qui a reçu un coup de
feu dans le côté , mais non dangereux ; le fieur de
Siskowitz , Major Général , auffi bleffé d'un coup
de feu ; le Comte de Brown , Major Général , &
le Comte de Brown , fon frere , Colonel du Régiment
de fon nom , tous deux fils du feu Maréchal
DECEMBRE . 17 ; S.
201
de Brown , le premier bleffé d'un coup de feu
derriere la tête ; l'autre ayant la jambe caffée
d'un coup de feu , près de la cheville du pied . Les
principaux Officiers tués font , un Major Général ,
qu'on croit être le fieur Hardeneck , le Baron de
Buttler , Colonel attaché aux Grenadiers , & le
Comte d'Eftienne , Colonel du Régiment de Dragons
de Lowenftein . Le Comte de Montazet
Maréchal de Camp au fervice de France , employé
à l'armée Impériale , a reçu plufieurs coups de
fabre fur la tête dans une mêlée de Cavalerie , où
il s'eft extrêmement diftingué .
Le Maréchal Daun qui veut tout voir par luimême
, s'eft expofé comme il a coutume de faire
dans toutes les occafions , & il a eu un cheval
bleffé fous lui d'un coup de feu . Cette mémorable
journée à la fin d'une fi belle campagne , couvre
de gloire ce Maréchal , & le met au rang des plus
grands Capitaines.
"
Les Etats d'Autriche pour reconnoître les
grands fervices rendus à la patrie par le Feld-
Maréchal Comte de Daun , ont arrêté de lui faire
préfent de trois cens mille florins d'Allemagne
pour racheter la Seigneurie de Ladendorff , que le
pere de ce grand Capitaine avoit vendue au Comte
de Kevenhuller. Le 18 Octobre au foir , toute la
mufique de la Cour donna une belle fymphonie
devant l'hôtel de la Comteffe de Daun , en témoi
gnage de la fatisfaction que Leurs Majeftés Impériales
reffentent des exploits fignalés du Comte,
fon époux.
Le 19 , Hatfchi-Demetrius- Macarchi , Envoyé
d'Alger , eut fa premiere audience du Comte de
Colloredo , Vice - Chancelier de l'Empire. Le len
demain , il fut admis à celle du Comte de Kaunitz
Chancelier Intime de l'Etat.
RELATION de la Bataille donnée le 14 Octoi
bre 1758 à Hoch- Kirchen en Luface , par l'armée
Impériale Royale , fous les ordres du Fold-
Maréchal Comte de Daun , de la victoire
complette qu'elle a remportée fur celle du Roi de
Pruffe , commandée par ce Prince en personne.
Cette Relation a été rédigée par le Comte de
Marainville , témoin oculaire de tout ce qui s'eft
paffé dans cette importante affaire , & qui a été
dépêché à l'Impératrice Reine de Hongrie par le
Maréchal Daun , & par Sa Majesté Impériale ,
au Roi.
Le Maréchal Daun , après avoir occupé quelque
temps le camp de Stolpen , voyant que les forces
réunies du Roi de Pruffe & du Prince Henri , fon
frere , lui ôtoient l'efpérance de prendre Drefde
avant la fin de la campagne , réfo ut de quitter
ce camp. La Cour de Vienne avoit formé le projet
d'affiéger Neiff Le Maréchal Daun voulut
affurer le fuccès de cette entrepriſe , en prenant
une pofition qui empêchât le Roi de Puffe de ſe
porter en Siléfie , ou d'envoyer au Général Fouquet
un renfort qui le mît en état de s'opposer à
cette opération . En conféquence , il fe mit
marche les , & arriva le 7 au camp de Kitl
près de Loëbau en Haute Luface.
Ι
194 MERCURE DE FRANCE.
Le même jour 7 , on eut avis que le Roi de
Pruffe avoit auffi marché pour Le porter à Bautzen.
Son armée campa le 8 en avant de cette Ville ; &
elle y féjourna le 9. Le Maréchal Daun avoit
formé le projet d'attaquer le 1o un corps Pruffien
qui occupoit Weiflemberg ; mais ayant appris
que l'armée du Roi de Pruffe étoit en mouvement
pour s'approcher de lui , il changea fes difpofi-
⚫tions.
L'armée Pruffienne étant arrivée à la vue des
Impériaux , les poftes avancés de ceux- ci aban
donnerent la hauteur de Hoch- Kirchen dont elle
s'empara ; elle y appuya fa droite , & fa gauche.
fut portée vers Radewitz . Elle avoit devant fon
front un petit ruiffeau qui coule dans un vallon
fort ferré. Dans cette pofition , les deux armées
ennemies fe trouverent à une portée & demie de
canon l'une de l'autre , ce qui obligea le Maréchal
Daun à faire quelques changemens dans la
fienne . Ce Général avança fa droite , pour l'appuyer
à la montagne de Stromberg qui commande
toute cette partie. Il y plaça des batteries
de gros canon , avec quatre bataillons de Grenadiers
, qui étoient foutenus par douze bataillons
d'Infanterie de la réferve & par la Cavalerie de
cette aîle. Il porta en avant quelques bataillons
de la deuxieme ligne de fon aîle gauche , pour
foutenir des batteries placées fur le flanc d'une
des montagnes où étoit appuyée cette gauche , &
dont la chaîne s'étend jufqu'à Bautzen . Ces batteries
étoient deftinées à foudroyer la plaine , &
à prendre en flanc les troupes qui feroient venues
pour attaquer fon aile gauche. Il fit faire des abbatis
dans les bois qui couvrent ces montagnes
& les garnit de Croates pour affurer fa communication
avec le Général Laudon , qui étoit à
DECEMBRE . 1758. 195
Mefchwitz fur les derrieres de Hoch-Kirchen
du côté de Bautzen. Il eut foin auffi de faire bien
fortifier le village de Gloffen , pofte important
qui affuroit encore plus fa droite , & qui lui formoit
une tête au delà du ruiffeau nommé Lobauwaffer
, en cas que le Roi de Prufle , à la faveur
du corps qu'il avoit à Weiffemberg , eût tenté de
lui dérober une marche , pour tomber fur celui
que commandoit le Prince de Dourlach à Reichenbach
, & de s'emparer par ce moyen de Gorlitz.
Le Roi de Pruffe avoit fait placer plufieurs batteries
avec des redoutes fur le flanc de la montagne
d'Hoch- Kirchen , & il y avoit mis huit bataillons
pour les foutenir. Il avoit avancé un
corps de l'autre côté du ruiffeau qui couvroit fon
front vers Lauffig , où il avoit fait des retranchemens
garnis de quantité de groffe artillerie .
Le Maréchal Daun étoit tous les jours à cheval
dès la pointe du jour , foit pour reconnoître la
pofition des ennemis , foit pour examiner foigneufement
la fienne. Il remarqua que la droite
du Roi de Pruffe donnoit quelque prife fur elle ,
& réfolut de l'attaquer. Pour donner le change à
l'ennemi , & l'accoutumer à des mouvemens dont
il pût prendre ombrage , tous les jours il faifoit
changer de pofition à quelques corps ; il ordonna
plufieurs jours de fuite que tous les équipages
le tinffent prêts à marcher au premier ordre
, il feignit de vouloir attaquer le corps qui
étoit à Weiflemberg ; il fit pour cela des difpofitions
, & diftribua pendant deux jours des ordres
qu'il révoquoit dans la nuit. Enfin la veille de la
véritable attaque , il fit tracer des redoutes au
devant du front de fon armée , à la vue des ennemis
, & fi près de leur camp , qu'ils tirerent du
canon fur les travailleurs.
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
>
Le 13 , dans l'après -dînée , le Maréchal Daun
fit marcher la plus grande partie de la feconde
ligne & de fa réſerve , tant Infanterie que Cavalerie.
Elle fe porta en deux colonnes par la vallée
de Cunewalda , fur le fommet des montagnes qui
font du côté de Bautzen . Ces montagnes , beaucoup
plus hautes que celles de Hoch- Kirchen , &
couvertes de bois de fapin , étoient fort propres à
cacher toutes les manoeuvres qu'on devoit faire ,
& l'on y avoit préparé des paffages pour l'artillerie.
Le Général Laudon , qui étoit encore plus
loin avec un corps de cinq à fix mille hommes ,
fut renforcé de trois à quatre mille pour attaquer
par les derrieres la droite des Pruffiens. Les troupes
de la premiere ligne qui devoient attaquer le
village de Hoch Kirchen , étoient reftées dans le
camp ; elles prirent les armes pendant la nuit , &
fe porterent vers le village de Plotzen , où elles
fe formerent en colonne pour attaquer de concert
avec les autres. Le Duc d'Aremberg étoit chargé
de tomber fur la gauche des ennemis , & de l'attaquer
par deux colonnes , & il étoit foutenu par
le Prince de Dourlach. Ce Prince avoit pour cet
effet marché toute la nuit avec une partie du
corps qu'il avoit fous fes ordres à Reichenbach ,
& il avoit détaché le Prince de Lowenftein avec
cinq ou fix mille hommes , pour aller attaquer le
corps ennemi qui occupoit Weiffemberg. On
avoit diftribué de petites troupes d'Infanterie &
de Cavalerie fur tout le front de l'armée Pruffienne
, pour lui donner de l'inquiétude partout.
?
Toutes ces difpofitions faites , le Maréchal
Daun fe porta le foir à la gauche de fon armée ,
& paffa la nuit dans une maifon du village de
Favernick , pour être plus à portée de fe rendre à
La tête des colonnes qui devoient attaquer le flanc
DECEMBRE . 1758. 197
de la montagne de Hoch - Kirchen . Il y arriva deux
heures avant qu'elles s'ébranlaffent. Tout ce qui
l'accompagnoit , ainfi les que troupes , obfervoit
le plus grand filence , à caufe de la proximité des
ennemis qu'on pouvoit entendre parler. A cinq
heures du matin , il envoya ordre aux trois colonnes
qui étoient à portée de lui , de marcher.
Après un quart-d'heure de marche , on entendit.
un coup de fufil qui fut bientôt fuivi de deux autres
, & de tout le feu d'un petit pofte , qui , ayant
apperçu diftinctement la tête des colonnes , donna
l'alarme par des cris qu'on entendit fe répéter
fur tout le front de l'armée Pruffienne .
Les Grenadiers Impériaux , qui étoient à la tête
des colonnes , gagnerent précipitamment le flanc
de la montagne de Hoch-Kirchen , pour en forcer
les retranchemens ; mais ils y trouverent toute
P'Infanterie Pruffienne en bataille , & ils effuyerent
un feu de moufqueterie très - vif. Celui de l'artillerie
qui ne l'étoit pas moins , avoit commencé
peu de minutes après la premiere alerte ; de forte
que , par l'activité des Pruffiens , tout l'avantage
qu'on pût tirer de cette furpriſe fut de le trouver
en force fur le flanc d'une armée diftribuée , dans
une grande étendue de terrein.
Les redoutes & les batteries de Hoch - Kirchen
furent difputées avec beaucoup de valeur , mais
enlevées en fort peu de temps par l'intrépidité des
Impériaux. Ils trouverent plus de réſiſtance au
village de Hoch- Kirchen , où le combat dura
plus de deux heures & demie , parce que l'Infanterie
de la premiere ligne des Pruffiens qui étoit
appuyée à ce village s'y étoit portée fur le champ,
& s'opiniâtroit à défendre ce point important ,
pour donner le temps au refte de l'armée de rétablir
l'affaire , au de faire des difpofitions pour en
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
rendre les fuites moins fâcheufes. On affure que Te
Maréchal Keith avoit ordre du Roi de Pruffe de
foutenir ce village jufqu'à l'extrêmité ; aufli a - t'il
payé de fa vie la belle défenfe qu'il y a faite. Ce
pofte étoit couvert d'ouvrages & garni de nombreufes
batteries ; un cimetiere fermé de murs ,
l'Eglife qui eft grande , & jufqu'au clocher, étoient
remplis d'Infanterie ; il fortoit ainfi de toutes parts
un feu de moufqueterie prodigieux , & il y avoit
fur toutes les avenues , du canon qui tiroit à cartouche.
Pendant l'attaque de ce village , le Maréchal
Daun fe repofant du fuccès fur l'intelligence &
fur la bravoure du Baron de Sincere , Général
d'Infanterie , qui commandoit cette attaque , faifoit
toujours avancer la gauche de fes troupes
pour pouffer de fon côté l'ennemi . Les Pruffiens
qui fe rallioient à mefure & qui fe renforçoient
dans cette partie , vinrent en force à trois repriſes
pour tenter de reprendre le terrein qu'ils avoient
furent perdu fucceffivement. Ces trois attaques
très-vives , mais elles furent reçues avec la plus
grande fermeté par les troupes Impériales , & les
Pruffiens refouffés perdirent encore chaque fois
du terrein.
D'un autre côté , le Comte Odonel , Général de
Cavalerie , qui commandoit celle de la gauche ,
manoeuvroit avec beaucoup de bravoure , foit en
chargeant avec la plus grande vigueur tout ce qui
fe préfentoit de Cavalerie Pruffienne , foit en refferrant
de plus en plus l'ennemi.
Quand le village de Hoch- Kirchen eut été forcé
, on emporta le cimetiere l'épée à la main , &
tout ce qui s'y trouva fut fait prifonnier. L'Infanterie
qui foutenoit ce village s'étant jointe aux
débris de celle que le Maréchal Daun avoit touDECEMBRE.
1758. 199
jours combattue en perfonne , vint faire avec elle
la troifieme attaque , où les Pruffiens firent les
plus grands efforts . La victoire fut décidée en faveur
des Autrichiens par une vigoureuſe charge
que le Comte de Lafcy fit fur le flanc de l'Infan
terie Pruffienne , avec quelques troupes de Cara
biniers & de Grenadiers à cheval qui étoient en
réferve , & qu'il alla prendre par ordre du Maréchal
Daun . Il étoit alors environ dix heures &
demie ; enforte que l'affaire à duré plus de cinq
heures , fans que le feu de l'artillerie & celui de
la moufqueterie ayent difcontinué un inftant . On
laiffe imaginer quelle a été la chaleur d'une bataille
, oùil y avoit , tant de part que d'autre , au
moins cinq cens pieces de canon .
Le Duc d'Aremberg avant que de commencer
fon attaque , devoit attendre que celle de Hoch-
Kirchen fût bien engagée , parce que le Maréchal
Daun avoit deffein de couper le corps de huit
mille hommes qui étoit à Weiffemberg ; mais
l'attaque de Hoch-Kirchen ayant donné l'alarme
à ce corps , il avoit forgé de bonne heure à fa
retraite , & il avoit joint le gros de l'armée Pruffienne.
Ainfi le Duc d'Aremberg chargé d'atta
quer la gauche , la trouva très - bien garnie ; elle
étoit de plus fortifiée par des retranchemens &
par des batteries de gros canon qu'il emporta
l'épée à la main fans tirer . Cependant toute l'Infanterie
Pruffienne de cette partie s'étant raffemblée
, le combat y fut très- vif. Le Baron de Buccow
, Général de Cavalerie , qui commandoit celle
de la droite , avoit formé avec ce corps , ainfi que
le Comte Odonel avoit fait de fon côté , une efpece
de croiffant pour envelopper l'ennemi , &
rendre fa retraite difficile. Mais les Pruffiens ayant
yu dès le commencement de cette journée qu'elle
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
à
ne pouvoit être heureufe pour eux , avoient fûres
ment pourvu de bonne heure à leur retraite , &
elle fe fit à propos par l'efpace libre qui leur reftoit.
L'attaque du Maréchal Daun s'étant réunie à
celle du Duc d'Aremberg , toute l'armée campa
une lieue & demie environ plus loin que le champ
de bataille de Hoch- Kirchen , & le Général Laudon
fut chargé de fuivre l'ennemi dans fa retraite,
qu'il dirigeoit vers Klein- Bautzen.
Au départ du Comte de Marainville , la perte
des Pruffiens en morts & bleſſés étoit évaluée à
fept ou huit mille hommes , & on leur avoit fait
deux mille prifonniers , parmi lefquels on comptoit
foixante fix Officiers de tout grade. On leur a
pris cent quatorze pieces de canon , vingt-neuf
drapeaux & feulement trois étendards , parce que
le terrein où l'on a combattu , fort inégal & plein
de broffailles , étoit peu propre pour faire maneuvrer
la Cavalerie .
Les Officiers de marque tués du côté des Pruffiens
, font le Maréchal Keith , tué d'un coup de
feu au travers de la poitrine , le Prince Frederic
de Brunswick , dont la mort d'abord incertaine ,
s'eft confirmée depuis la bataille , & le Général de
Kleift. Le Prince Maurice d'Anhalt-Deffau a été
bleffé dangereufement , fait prifonnier fur fa pa
role , & conduit pendant la bataille à Bautzen.
La perte des Impériaux eft de trois à quatre
mille hommes. Les Officiers de marque qu'ils
ont parmi leurs bleffés font , le Marquis d'Einfe
Lieutenant- Feld -Maréchal qui a reçu un coup de
feu dans le côté , mais non dangereux ; le fieur de
Siskowitz , Major Général , auffi bleffé d'un coup
de feu ; le Comte de Brown , Major Général , &
le Comte de Brown , fon frere , Colonel du Régiment
de fon nom , tous deux fils du feu Maréchal
DECEMBRE . 17 ; S.
201
de Brown , le premier bleffé d'un coup de feu
derriere la tête ; l'autre ayant la jambe caffée
d'un coup de feu , près de la cheville du pied . Les
principaux Officiers tués font , un Major Général ,
qu'on croit être le fieur Hardeneck , le Baron de
Buttler , Colonel attaché aux Grenadiers , & le
Comte d'Eftienne , Colonel du Régiment de Dragons
de Lowenftein . Le Comte de Montazet
Maréchal de Camp au fervice de France , employé
à l'armée Impériale , a reçu plufieurs coups de
fabre fur la tête dans une mêlée de Cavalerie , où
il s'eft extrêmement diftingué .
Le Maréchal Daun qui veut tout voir par luimême
, s'eft expofé comme il a coutume de faire
dans toutes les occafions , & il a eu un cheval
bleffé fous lui d'un coup de feu . Cette mémorable
journée à la fin d'une fi belle campagne , couvre
de gloire ce Maréchal , & le met au rang des plus
grands Capitaines.
"
Les Etats d'Autriche pour reconnoître les
grands fervices rendus à la patrie par le Feld-
Maréchal Comte de Daun , ont arrêté de lui faire
préfent de trois cens mille florins d'Allemagne
pour racheter la Seigneurie de Ladendorff , que le
pere de ce grand Capitaine avoit vendue au Comte
de Kevenhuller. Le 18 Octobre au foir , toute la
mufique de la Cour donna une belle fymphonie
devant l'hôtel de la Comteffe de Daun , en témoi
gnage de la fatisfaction que Leurs Majeftés Impériales
reffentent des exploits fignalés du Comte,
fon époux.
Le 19 , Hatfchi-Demetrius- Macarchi , Envoyé
d'Alger , eut fa premiere audience du Comte de
Colloredo , Vice - Chancelier de l'Empire. Le len
demain , il fut admis à celle du Comte de Kaunitz
Chancelier Intime de l'Etat.
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Résumé : ALLEMAGNE.
La bataille de Hoch-Kirchen, qui eut lieu le 14 octobre 1758, opposa l'armée impériale royale, dirigée par le maréchal Comte de Daun, aux forces prussiennes commandées par le roi de Prusse. Le comte de Marainville, témoin oculaire, rédigea un rapport détaillé de cette victoire impériale. Avant la bataille, le maréchal Daun se déplaça de Stolpen vers Kitl près de Loëbau en Haute Lusace pour empêcher le roi de Prusse de se porter en Silésie ou d'envoyer des renforts au général Fouquet. Les deux armées se trouvèrent à portée de canon, obligeant Daun à ajuster ses dispositions. Il renforça sa droite sur la montagne de Stromberg avec des batteries de gros canon et soutint sa gauche avec des batteries sur les flancs des montagnes. Le roi de Prusse, de son côté, avait placé des batteries et des redoutes sur le flanc de la montagne d'Hoch-Kirchen. Le 13 octobre, Daun déplaça une grande partie de sa seconde ligne et de sa réserve vers les montagnes de Bautzen. Le général Laudon attaqua la droite des Prussiens, tandis que les troupes de la première ligne se préparèrent à attaquer le village de Hoch-Kirchen. Le duc d'Aremberg et le prince de Dourlach furent chargés d'attaquer la gauche ennemie. Le 14 octobre, à l'aube, les colonnes impériales avancèrent. Les Grenadiers impériaux forcèrent les retranchemens sur le flanc de la montagne d'Hoch-Kirchen malgré une résistance acharnée. Le village de Hoch-Kirchen fut pris après un combat intense, et la victoire fut consolidée par une charge du comte de Lacy. Les Prussiens subirent de lourdes pertes, évaluées à sept ou huit mille hommes tués ou blessés, et deux mille prisonniers, dont soixante-six officiers. Cent quatorze pièces de canon et vingt-neuf drapeaux furent capturés. Parmi les officiers prussiens tués figuraient le maréchal Keith et le prince Frédéric de Brunswick. Le prince Maurice d'Anhalt-Dessau fut blessé et fait prisonnier. Les Impériaux subirent également des pertes, estimées entre trois et quatre mille hommes. Parmi les officiers blessés, on compte le Marquis d'Einfe, Lieutenant-Feld-Maréchal, le sieur de Siskowitz, Major Général, et les frères Comte de Brown, l'un Major Général blessé à la tête, l'autre Colonel avec une jambe cassée. Les officiers tués incluent un Major Général, probablement le sieur Hardeneck, le Baron de Buttler, et le Comte d'Etienne. Le Comte de Montazet, Maréchal de Camp au service de France, fut blessé à la tête mais se distingua dans une mêlée de cavalerie. Le Maréchal Daun eut son cheval blessé. Cette journée marque la fin d'une belle campagne et renforce la réputation du Maréchal Daun, le plaçant parmi les plus grands capitaines. En reconnaissance de ses services, les Etats d'Autriche offrirent au Comte de Daun trois cent mille florins pour racheter la Seigneurie de Ladendorff. Le 18 octobre, une symphonie fut jouée en hommage à ses exploits.
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