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p. 339-351
Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
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MEMOIRES pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres dans la Republique [...]
Mots clefs :
Auteurs, Roi, Mémoires, Hommes illustres, Ouvrages, Histoire, Belles-lettres, Savants, Guillaume Budé, Sciences
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texteReconnaissance textuelle : Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
Mémoires pour servira l'Histoire
des Hommes Illustres dans la République
des Lettres > avec un Catalogue raisonné
de leurs Ouvrages , tome 8 . de 40 8 . pages
fans les Tables. A Paris , chez. Bnaffon „
rué S. làcques , a la Science. 1730.
. A la tête de ce 8 e. volume est un coure
Avertissement , qui apprend au Lecteut
une chose auíïl agréable que nécessaire á
l'égard de ceux qui aiment Inexactitude Sc
la perfection dans les entreprises Litté
raires. L' Auteur de ces Mémoires se pré
pare, nous dit-on , à donner dans le di
xième vol. qui paroîtra fur la fin du mois
de Décembre 1729. les corrections fur les
neuf vol. qui le précédent ^ avec les Ad
ditions qu'on lui a déja données. Il invite
de plus ceux qui auront reconnu quelque
faute , quelque îegere qu'elle puisse être ,
ou qui sçauront <juelques faits oubliez ,
ou enfin qui auront quelques Additions, à
les lui communiquer , se chargeant d'in
struire le Public du nom de ceux dont il
auxar
34© MERCURE Í)E FRANGÉ,
aura receu des remarques utiles. On aver»
tic aussi que le dixième vol. contiendra en
core des Tables générales , Alphabéti
que, Nécrologique ì 6c selon l'ordre des
Matières de ce qui est contenu dans les
neuf premiers vol enfin qu'on pourrs
s'addrefler au Libraire qui vend ce Livre ^
pour tout ce qu'on voudra faire tenir ìt
l'Auteur.
Nous profiterons de l'invitation conte
nue dans cet Avertissement , pour conti
nuer de parler avec franchise en faveur de
la vérité, & pour fa perfection de cet~Ou->
Vrage , quand l'occaíìon s'en présentera.1
Le 7e. vol. en offroit une , mais il n'étfoit
pas encore rems de publier notre Re
niai que , qui n'auroit pu passer alors que
pour une conjecture. Nous. avons depuisdécouvert
que cette Remarque peut être
solidement appuyée. Voici de quoi il s'a
git1. Dans le Catalogue des Ouvrages
d'André Ducheshe , qui est à la fin du
Mémoire quile concerne dans le 7e. tome
pag. 32}'. on trouve art. 6. le Titre qui
fuit : Les Antiquitez. & Recherches des
Villes , Châteaux & Places remarquables
de toute la France■", suivant l'ordre des huit
Parlement. Paris i (íi&. in-%. On ajoute
que' cettepremiere Edition a été suivie de
celles dis années 16 14. 1611. 1619.
iôji. 1637. úv8. Item, rêvât s corri'
g"*
Lévrier. 1730. 3 4 r
gées & augmentées par François Ducbejhe.
Paris 1 £47. in 8.& 166%. z. vol.in-ii.'
L'Arciclc finit par ces paroles Ce Livre
est mal écrit , mais il contient des choses;
curieuses , la derniere Edition que Duchesne
le Fils a procure'e est la meilleure.*
Nous avons toujours cru que cet Ou
vrage, quoique publié sous le nom d'An
dré Duchesne , n'étoit point de ce célèbre'
Auteur. II ne faut que le lire avec une*'
médiocre attention pour s'en appercevoic
: Mauvais stile, défaut de critique ,>
excès de crédulité , tout sent une maint*
qui ne cherche qu'à accumuler des Phra
ses , pour produire enfin un Livre com
posé de choses communes , & qu'on trou
ve dans plusieurs autres Ouvrages', eo-'
qui est bien éloigné du génie & de la ca
pacité d'André Duchesne.
Mais ce qui a achevé de nous con
vaincre fur ce point , c'est le témoignage
d'un Sçavant du premier ordre & des plus
respectables. Il faut d'abord observer que
la première Edition de ce Livre n'est pas
celle de.i 6 l e. marquée ci dessus par no
tre Editeur. Il s'en trouve une autre de
1609. dont il y a un exemplaire dans la
Bibliothèque de S. Germain des Prez ,
faite à Paris, chez Jean Petit Pas. En
second lieu, on lit à la tête de cet Exem
plaire de 1609. les paroles qui suivent,
cuites -
$4* MERCURE DE FRANGÉ,
éiîrites de la main du célèbre Dom' Lire
Dachery ^ contemporain & ami d' André?
Ducheíne.
Ce présent Livre n'ejì point de M. Ditchefìte
, je Pai ffudesà propre bouche r
ifant venu voir quelque chose k notre Bibliothequei
On P a mis fous son nom pour
le mieux vendre , parce que de soi il nevaut
rien , ni pour l' Histoire ni pour le
Stile. Le 19. Avril 1640.
Après une attestation si précise , on ne
peut s'empêcher de convenir de ^impo
sture , laquelle a continué àvec plus d»
facilité après la mort de l' Auteur dans:
les Editions qui ont suivi , jusqu'à sou
tenir que les deux dernieres ont été re
vues & corrigées par F. Duchesne sort
Fils, &c. Quand même il seroit vrai que
le Fils ait eu quelque part à ces dernieres
Editions , ce qui est extrêmement dou
teux , il doit toujours passer pour certaia
que l'Ouvrage original n'est point de son
Père : Au reste l' Auteur des Mémoires
n'a erré Ià dessus qu'après le P. le Long ,
qui l'acopié fur l'article d'André Duches
ne , & après plusieurs autres.
Ce n'est pas la première fois que les1
Libraires , même quelques Auteurs en
ont imposé au Public , en mettant ut»
fiom respectable à la tête d'un Ouvrage
médiocre dans la vue de l'acrediter : C'est
ainsi
FEVRIER. 1730. î4j
•insi qu'on a vu paroître en l'année
1719. un Livre fort superficiel, sous le
nom de M. l'Abbé de Bellegarde , qui
ccrit si poliment , & qui a donné tant de
bons Ouvrages , lequei nous a assure' n'a»-
voir aucune part à celui dor.t on vient de
parler. Mais revenons à notre 8e. vol.
des Mémoires pour l'Histoire des Hom
mes Illustres , Sec. Ce vol. contient la
Vie & le Catalogue des Ouvrages de 37.
Sçavans, dont voici les noms.
Léon Allatius , Emeri Bigot , Lazare
André Bocquillot , Guillaume Budé , Ni*
col. Calliachi , Charles du Cange , Jean
Cocceius , Jacques Cujas , Jean Donne ,
Caffandre Fedele , Claude Fleury , Théo*
phi le Foltngo , Jean Gallois , Th. Qatar
keryijean Gravi us , Nicol. Hartfoel(er ,
Jean Htnn Hottinger , Jacques le Paulmier
de Grantemefnil , Barth. Platine ,
Jean Jovien Pontan , Louis Pontico VirUr
nio , Guill. Poftcl > Etien. Rajficod , Abel
de sainte Marthe Père & Fils , jîbel Louis
de sainte Marthe , Charles de sainte Mar
the , Claude de sainte Marthe , Pierre Sce-r
vole de sainte Marthe , Scevole de saints
Marthe , Scevole & Louis de sainte Mar
the , Jacques Sannazar , Jean-Marie de
la Marque Tilladet , Sebafiien Vaillants
Çharles'VerarÂQ. ..f . '. . v .1
1/ Article. de Guillaume Budé nous »
fan»
tajf. MERCURE* DE PRANOS.
j>aru être l'un des plus curieux de ce vdj.
'& nous croyons que nos Lecteurs nous
^■sçauront gré de le trouver ici , tel que
l'Auteur des Mémoires Ta présenté au
public. Guillaume Budé , ( en Latin Budoeus)
naquit à Paris l'an 14.67. de Jeajn
JBudé , Seigneur d'Yerre , de Villers fur
Marne , & de Marly , Grand-Audianciex
en la Chancellerie de France , & de Ca
therine le Picart*
\ On lui donna des Maîtres dès-qu'il pa,-
lut capable d'apprendre quelque choses
mais la barbarie qui regnoit alors dans lc$
.Collèges , le dégoûta , Ôc l'empêcha de
faire de grands progr.es. C'étoit la cou
tume de pafler à l'étude da Droit , dè$
qu'on sçavoit un peu de Latin , il la sui
vit comme les autres, & alla à Orléans
pour ce sujet ; mais il . y demeura trois ans
fans y rien apprendre. Il n'entendoit pres-
,que point les Auteurs Latins , il n'çtoit
J>as par conséquent eu état de comprendre
es Ecrits & les Leçons de ses Professeurs.
Ainsi il revint à Paris a,ussi ignorant qu'il
,«n éroit parti , & plus dégoûté de l'étude
jqu'il ne l'étoit auparavant. ' . ■
Les plaisirs firent alors toute son occu
pation , ôc il s'adonna particulièrement £
îa chaffe ; mais lorsque le premier feu de
la jeunesse se fût rallenti en lui , il se sentit
coat d'un coup saisi d'une oasEon si vios
FEVRIER. 175©. ?4I
tente pour l'étude , qu'il s'y donna avec
une ardeur inexprimable. Il renonça dès*
j lors à tous les divertissemens & à toutes
j les compagnies ; & regardant comme per
du tout le tems qui n'étoit point employé
àl'étude , il regrettoitles heures qu'il étoit
obligé de donner à (es repas & à son som
meil.
Ce qu'il y a voit de fâcheux pour lui t
1 c'est qu'il n'avoit personne qui pût le dí*
íiger dans ses études, & lui montrer la
route qu'il devojt tenir pour ne poinc
perdre un tems qui lui étoit si précieux»
îl ne fçavoit quels étoient les Auteurs
qu'il de voit lire les premiers , & il se trompoit
souvent dans le choix qu'il en faisoit.
Ce ne fut que dans la fuite , qu'il
apprit par fa propre expérience , & pat
son propre gout , ceux qu'il devoit préfé
rer aux autres. Ainsi il ne dut qu'à luimême
les progtès qu'il fit , par son appli-
I cation assidue dans les Belles-Lettres.
II ne fut non plus redevable qu'à son
travail de la connoissance qu'il acquk de
ia Langue Grecque , il eût, à la vérité, un
Maître nommé George Hermonyme , qui
L se disok natif de Lacédémone , "mais qui
ne sçachant pas grand chose ., ne pouvoit
lui en apprendre beaucoup. Quelques en
tretiens qu'il eut avec Jean Lascaris lui
furent plus utiles , . & les instructions dç
* 4* MERCURE DE FRANCE,
ce grand homme lui soumirent les moy em
d'avancer avec plus de succès dans les
çonnoiffances qu'il s'étoit proposé d'ac
quérir.
Les Belles -Lettres ne l'occuperent pas
jtellement, qu'il négligeât les autres Scien
ces» U apprit les Mathématiques de Jean
Faber, dont il épuisa bientôt le sçavoir ,
par la facilité qu'il ayoit à comprendre
tout ce qu'il lui disoit.
Cependant son Père n« le vòïoit qu'ar
yec peine attaché si fort à l'ctude , appré
hendant que cer attachement ne préjudifiât
à ses affaires domestiques , & ne nui
sît à fa santé ; mais tout ce qu'il pût lui
dire fur ce sujet fut inutile , fa passion
l'emporta fur les remontrances. Au reste
íes craintes de son Pere n'eureqt lieu qu'en
partie ; car il ne négligea jamais ses affai
res , il eut foin au contraire de se parta
gé» entre-elles & ses études. Mais fa santé
en souffrit , car son assiduité au travail lui
procura une maladie , qui le tourmenta à
différentes reprises , pendant plus de vingt
»ns , &c qui le rendit mélancolique & cha
grin. Le triste état où il se trouv,oit alors,
n'étoit point capable de le dégoûter de
J'érude , il profìtojt des niomens de relâ
che qu'il avoit, pour s'y livrer de nou
veau. C'est même pendant cc tems - là
qu'il a composé la plupart de ses QuÏJWgefe
Quelque*
TEVR1ER. 1730. ?4f
Quelques Auteurs on mis en question :
S'il étoit à propos pour un Homme de
Lettres de íe marier , & se sont servi de
Pexemple de Budé pour soutenir l'affirmative.
Il se maria en effet , & si l'on et»
croit un de ces Auteurs > fa femme bienloin
de l'empêcher d'étudier , lui servoit
de second , en lui cherchant les passages ,
& les Livres dont il avoit «besoin, Il falloir,
^u'il l'eût connue de ce goût-là des avant
ion mariage , puisque, le jeùr même de
ses noces il se de'roba trois heures ait
moins , pour les passer avec ses Livres.
Louis le Roy , de'crit ainsi la manière,
dont il avoit coutume de passer lá jour
née : En se levant, il se mettoit au travail,
& étudioit jusqu'à l'heure de dîner j avant
que de se mettre à table , il fáisoit un peu
d'exercice pour se donner de l'appetit.
Après le repas, il passoit deux heures »
Causer avec sa famille , ou ses amis , après
quoi il recommençoit à travailler jusqu'à»
souper. Comme ce repas íe saisott ordi
nairement fort tard , i! ne faisoit jamais
rien après. Ii avoit une Maison de Cam
pagne à saint Maur , où il demeuroic assez
volontiers , parce que son e'rude n'y étoiç
point interrompue par des visites , com
me à la Ville.
t II vécut fort long-tems dans l'obscuriré
{Le son Cabinet , mais son rne'rir,e j'eq tira:
$4 S MERCURE DE FRANCE.
Qay de Rochefort , Chancelier de Fran.
çe , le fit çonnoître au Roy Charles VIII.»
qui voalut le voir , Sc le fie venir auprès
de luiî mais il ne vécut pas assez après
çela, pour lui faire du bien, .. i
Louis XIL successeur de Charles, l'en»,
voya deux fois en Italie pour quelques;
négociations , & le mit ensuite au nombre,
de íes Secrétaires. 11 youlur aussi le fairç,
Conseiller au, Parlement de Paris ; maiç.
Budé refusa cette Charge , qui lui aurpir^
çauíé trop de distractions, ÔC qui lui auroit
enlevé un tems , qu'il aimoit mieu%
donner à ses études.
II se vit cependanc dans la fuite exposd
à ces distractions qu'il craignoit. Le Roy
Fcançois I. qui aimoit les Gens de Lettres,
k fit venir auprès de lui à Ardres » où
5'e'toit rendu en 1520. pour s'aboucher,
avec le Roy d'Angleterre. L' Auteur de fa.
vie remarque , que ce fut alors pour 1%
première fois que Budé eut accès auprès
de lui : ce qui détruit cç que Yarillas aavancé
dans son Histoire da François I<
(a) que ce Prince l'envoya à Rome etj
Ambassade en iji 5. auprès du Pap©
Léon X. fait suppose par cet Auteur ,
qu'iL accompagne d'une reflexion , qui
n'est pas plus vraie. » Budé, dit-il , n'ér
«toit pas mal adroit co négociation ,
Çà) 144$ u fi i -; "---.-< -i
\i'i.< C « quoiqu'il
I 'J TE V RIE R. 17300 j4f
B'qqoiqu'il eut vécu dans Paris , fans au-
» cre conversation que celle de ses Livres, «c
| -Comment Varillas a-r-il pu parler ainsi,
puisque Budé avoit déja e'té deux fois ea
! Italie pour différentes négociations ?
I François I. ayant pris gout à la convec*
/ation de Budé , voulut ,1'avoir toujours
attprès de lui , lui confia le foin de fa Bi
bliothèque , & lui donna une Charge de
Maître des Requêtes , dont il fut pourvu
}e2 I. Août 1522. La. Ville de Paris l'é*
lût la même anne'e Prevôc des Mar»
chands. . • ,
• Il aimoit trop les Sciences , pour ne pas
faire servir à leur avantage le crédit qu'il
> atoit auprès du Roy > il fut un des prin
cipaux Promoteurs de l'érection du CoU
lege Royal , & de la Fondation des Chai-s
res , qui y fur faite fous le Règne ^ de
François I.
, Il se brouilla avec Antoine du Prat t
Chancelier de France , ce qui l'obligea
pendant quelque temsà n'aller à la Cour,
qu'autanc que le devoir de fa Charge l'y
engageoit. M? is ce tems ne dura pas ; car
Guillaume. Po;;et qui l'aimoit , ayant e'té
fait Chancelier , voulut qu'il demeurât
continuellement auprès de lui.
Un voyage qu'il fit avec lui en 15 40.
fur les côres de Normandie , à la fuite duj!
&oy , qui y alloit chercher du rafraîchisr.,
. ^ * G ij sèment
^5<> MERCURE DE FRANCBj
íement dans les chaleurs excessives da
cette année , lui fut funeste. Il y ga*
gna une fièvre , qui lui paroissant dan»
gereuse , lui fit naître l'envie de se faire
porter chez lui , pour mourir du moins
au milieu de fa Famille.
De retour à Paris , il vit bien tôt son
mal s'augmenter , & il mourut le 23,
Août de la même année 1540. âgé de 73.
ans. Plusieurs Auteurs se sont trompés fut
la datte de fa mort La Croix du Maine
en la fixant au z 5. Août. S ponde , en la
mettant au 2©. Août , & Pierre de saint
Romuald, en l'avançant au $. Août de
la même année. Le P. Garasse dans fa
Doctrine curieuse , le fait mourir en 1 5 ; 9.
L'erreurde M. de Launoy est encore plus
considérable , puisqu'il recule (a) sa mort
jusqu'au premier Septembre 1 ç 7 3.
Budé fut enterré le x6 . Août à saint Ni»
colas des Champs 3 fans aucune pompe ,
comme il l'avoit ordonné par son Testa»
ment , ou il dit : m Je veux être porté en
«•terre de nuit , & íans semonce , à une
» Torche , ou à deux seulement , & ne
» veux être proclamé à l'Eglise , ne à la
» Ville , ne alors que je ferai inhumé s ne
>le lendemain; car je n'approuverai ja-
>mais la coutume des cérémonies lugu-
» bres , & pompes funèbres*. . . Je détens
(s) Hijì. Gjmn. ì{*v»rr. f» 8.8 xì. . -
*■ # qu'or*
LEVRIER, i^rjd. jç»
»qn'on m'en fasse, tant pour ce, quepout
»autres choses , qui ne se peuvent faire
asans scandale ; & si je ne veux qu'il y aie
^cérémonie funèbre , ne autre Représerr.
Mtarion à l'entour du lieu où je serai en*
«terré , le long de l'anne'e de mon trépas ,
«parce qu'il me semble imitation des Ce-
Dnotaphes , donc les Gentils ancienne-*
»xment ont asé#
C'étoit ici le lieu de placer rEpigram»
me , que fit Melain de saint Gelais , à
l'oecasion de la mort de Budé, & de la
disposition Testamentaire qu'on vient de
lire. 11 est à croire que l'Editeur des Mé
moires ne l'a pas connue > on ne fera pas
fâché de la trouver ici.
Qui est celui que tout le monde fuit >
tas ! c'est Budé au Cercueil étendu.
Pourquoi n'ont fait les Cloches plus grand]
bruk?
Son nom fans Cloche est aflez épanda;
Que n'a-t on plus en Torches dépendu í
Suivant la mode accoutumée & sainte »
Afin qu'il sut par l'obscur entendu
Que des François la lumière est éteinte*
Nous donnerons dans le prochain Mer*
Cure la fuite de ce Mémoire*
des Hommes Illustres dans la République
des Lettres > avec un Catalogue raisonné
de leurs Ouvrages , tome 8 . de 40 8 . pages
fans les Tables. A Paris , chez. Bnaffon „
rué S. làcques , a la Science. 1730.
. A la tête de ce 8 e. volume est un coure
Avertissement , qui apprend au Lecteut
une chose auíïl agréable que nécessaire á
l'égard de ceux qui aiment Inexactitude Sc
la perfection dans les entreprises Litté
raires. L' Auteur de ces Mémoires se pré
pare, nous dit-on , à donner dans le di
xième vol. qui paroîtra fur la fin du mois
de Décembre 1729. les corrections fur les
neuf vol. qui le précédent ^ avec les Ad
ditions qu'on lui a déja données. Il invite
de plus ceux qui auront reconnu quelque
faute , quelque îegere qu'elle puisse être ,
ou qui sçauront <juelques faits oubliez ,
ou enfin qui auront quelques Additions, à
les lui communiquer , se chargeant d'in
struire le Public du nom de ceux dont il
auxar
34© MERCURE Í)E FRANGÉ,
aura receu des remarques utiles. On aver»
tic aussi que le dixième vol. contiendra en
core des Tables générales , Alphabéti
que, Nécrologique ì 6c selon l'ordre des
Matières de ce qui est contenu dans les
neuf premiers vol enfin qu'on pourrs
s'addrefler au Libraire qui vend ce Livre ^
pour tout ce qu'on voudra faire tenir ìt
l'Auteur.
Nous profiterons de l'invitation conte
nue dans cet Avertissement , pour conti
nuer de parler avec franchise en faveur de
la vérité, & pour fa perfection de cet~Ou->
Vrage , quand l'occaíìon s'en présentera.1
Le 7e. vol. en offroit une , mais il n'étfoit
pas encore rems de publier notre Re
niai que , qui n'auroit pu passer alors que
pour une conjecture. Nous. avons depuisdécouvert
que cette Remarque peut être
solidement appuyée. Voici de quoi il s'a
git1. Dans le Catalogue des Ouvrages
d'André Ducheshe , qui est à la fin du
Mémoire quile concerne dans le 7e. tome
pag. 32}'. on trouve art. 6. le Titre qui
fuit : Les Antiquitez. & Recherches des
Villes , Châteaux & Places remarquables
de toute la France■", suivant l'ordre des huit
Parlement. Paris i (íi&. in-%. On ajoute
que' cettepremiere Edition a été suivie de
celles dis années 16 14. 1611. 1619.
iôji. 1637. úv8. Item, rêvât s corri'
g"*
Lévrier. 1730. 3 4 r
gées & augmentées par François Ducbejhe.
Paris 1 £47. in 8.& 166%. z. vol.in-ii.'
L'Arciclc finit par ces paroles Ce Livre
est mal écrit , mais il contient des choses;
curieuses , la derniere Edition que Duchesne
le Fils a procure'e est la meilleure.*
Nous avons toujours cru que cet Ou
vrage, quoique publié sous le nom d'An
dré Duchesne , n'étoit point de ce célèbre'
Auteur. II ne faut que le lire avec une*'
médiocre attention pour s'en appercevoic
: Mauvais stile, défaut de critique ,>
excès de crédulité , tout sent une maint*
qui ne cherche qu'à accumuler des Phra
ses , pour produire enfin un Livre com
posé de choses communes , & qu'on trou
ve dans plusieurs autres Ouvrages', eo-'
qui est bien éloigné du génie & de la ca
pacité d'André Duchesne.
Mais ce qui a achevé de nous con
vaincre fur ce point , c'est le témoignage
d'un Sçavant du premier ordre & des plus
respectables. Il faut d'abord observer que
la première Edition de ce Livre n'est pas
celle de.i 6 l e. marquée ci dessus par no
tre Editeur. Il s'en trouve une autre de
1609. dont il y a un exemplaire dans la
Bibliothèque de S. Germain des Prez ,
faite à Paris, chez Jean Petit Pas. En
second lieu, on lit à la tête de cet Exem
plaire de 1609. les paroles qui suivent,
cuites -
$4* MERCURE DE FRANGÉ,
éiîrites de la main du célèbre Dom' Lire
Dachery ^ contemporain & ami d' André?
Ducheíne.
Ce présent Livre n'ejì point de M. Ditchefìte
, je Pai ffudesà propre bouche r
ifant venu voir quelque chose k notre Bibliothequei
On P a mis fous son nom pour
le mieux vendre , parce que de soi il nevaut
rien , ni pour l' Histoire ni pour le
Stile. Le 19. Avril 1640.
Après une attestation si précise , on ne
peut s'empêcher de convenir de ^impo
sture , laquelle a continué àvec plus d»
facilité après la mort de l' Auteur dans:
les Editions qui ont suivi , jusqu'à sou
tenir que les deux dernieres ont été re
vues & corrigées par F. Duchesne sort
Fils, &c. Quand même il seroit vrai que
le Fils ait eu quelque part à ces dernieres
Editions , ce qui est extrêmement dou
teux , il doit toujours passer pour certaia
que l'Ouvrage original n'est point de son
Père : Au reste l' Auteur des Mémoires
n'a erré Ià dessus qu'après le P. le Long ,
qui l'acopié fur l'article d'André Duches
ne , & après plusieurs autres.
Ce n'est pas la première fois que les1
Libraires , même quelques Auteurs en
ont imposé au Public , en mettant ut»
fiom respectable à la tête d'un Ouvrage
médiocre dans la vue de l'acrediter : C'est
ainsi
FEVRIER. 1730. î4j
•insi qu'on a vu paroître en l'année
1719. un Livre fort superficiel, sous le
nom de M. l'Abbé de Bellegarde , qui
ccrit si poliment , & qui a donné tant de
bons Ouvrages , lequei nous a assure' n'a»-
voir aucune part à celui dor.t on vient de
parler. Mais revenons à notre 8e. vol.
des Mémoires pour l'Histoire des Hom
mes Illustres , Sec. Ce vol. contient la
Vie & le Catalogue des Ouvrages de 37.
Sçavans, dont voici les noms.
Léon Allatius , Emeri Bigot , Lazare
André Bocquillot , Guillaume Budé , Ni*
col. Calliachi , Charles du Cange , Jean
Cocceius , Jacques Cujas , Jean Donne ,
Caffandre Fedele , Claude Fleury , Théo*
phi le Foltngo , Jean Gallois , Th. Qatar
keryijean Gravi us , Nicol. Hartfoel(er ,
Jean Htnn Hottinger , Jacques le Paulmier
de Grantemefnil , Barth. Platine ,
Jean Jovien Pontan , Louis Pontico VirUr
nio , Guill. Poftcl > Etien. Rajficod , Abel
de sainte Marthe Père & Fils , jîbel Louis
de sainte Marthe , Charles de sainte Mar
the , Claude de sainte Marthe , Pierre Sce-r
vole de sainte Marthe , Scevole de saints
Marthe , Scevole & Louis de sainte Mar
the , Jacques Sannazar , Jean-Marie de
la Marque Tilladet , Sebafiien Vaillants
Çharles'VerarÂQ. ..f . '. . v .1
1/ Article. de Guillaume Budé nous »
fan»
tajf. MERCURE* DE PRANOS.
j>aru être l'un des plus curieux de ce vdj.
'& nous croyons que nos Lecteurs nous
^■sçauront gré de le trouver ici , tel que
l'Auteur des Mémoires Ta présenté au
public. Guillaume Budé , ( en Latin Budoeus)
naquit à Paris l'an 14.67. de Jeajn
JBudé , Seigneur d'Yerre , de Villers fur
Marne , & de Marly , Grand-Audianciex
en la Chancellerie de France , & de Ca
therine le Picart*
\ On lui donna des Maîtres dès-qu'il pa,-
lut capable d'apprendre quelque choses
mais la barbarie qui regnoit alors dans lc$
.Collèges , le dégoûta , Ôc l'empêcha de
faire de grands progr.es. C'étoit la cou
tume de pafler à l'étude da Droit , dè$
qu'on sçavoit un peu de Latin , il la sui
vit comme les autres, & alla à Orléans
pour ce sujet ; mais il . y demeura trois ans
fans y rien apprendre. Il n'entendoit pres-
,que point les Auteurs Latins , il n'çtoit
J>as par conséquent eu état de comprendre
es Ecrits & les Leçons de ses Professeurs.
Ainsi il revint à Paris a,ussi ignorant qu'il
,«n éroit parti , & plus dégoûté de l'étude
jqu'il ne l'étoit auparavant. ' . ■
Les plaisirs firent alors toute son occu
pation , ôc il s'adonna particulièrement £
îa chaffe ; mais lorsque le premier feu de
la jeunesse se fût rallenti en lui , il se sentit
coat d'un coup saisi d'une oasEon si vios
FEVRIER. 175©. ?4I
tente pour l'étude , qu'il s'y donna avec
une ardeur inexprimable. Il renonça dès*
j lors à tous les divertissemens & à toutes
j les compagnies ; & regardant comme per
du tout le tems qui n'étoit point employé
àl'étude , il regrettoitles heures qu'il étoit
obligé de donner à (es repas & à son som
meil.
Ce qu'il y a voit de fâcheux pour lui t
1 c'est qu'il n'avoit personne qui pût le dí*
íiger dans ses études, & lui montrer la
route qu'il devojt tenir pour ne poinc
perdre un tems qui lui étoit si précieux»
îl ne fçavoit quels étoient les Auteurs
qu'il de voit lire les premiers , & il se trompoit
souvent dans le choix qu'il en faisoit.
Ce ne fut que dans la fuite , qu'il
apprit par fa propre expérience , & pat
son propre gout , ceux qu'il devoit préfé
rer aux autres. Ainsi il ne dut qu'à luimême
les progtès qu'il fit , par son appli-
I cation assidue dans les Belles-Lettres.
II ne fut non plus redevable qu'à son
travail de la connoissance qu'il acquk de
ia Langue Grecque , il eût, à la vérité, un
Maître nommé George Hermonyme , qui
L se disok natif de Lacédémone , "mais qui
ne sçachant pas grand chose ., ne pouvoit
lui en apprendre beaucoup. Quelques en
tretiens qu'il eut avec Jean Lascaris lui
furent plus utiles , . & les instructions dç
* 4* MERCURE DE FRANCE,
ce grand homme lui soumirent les moy em
d'avancer avec plus de succès dans les
çonnoiffances qu'il s'étoit proposé d'ac
quérir.
Les Belles -Lettres ne l'occuperent pas
jtellement, qu'il négligeât les autres Scien
ces» U apprit les Mathématiques de Jean
Faber, dont il épuisa bientôt le sçavoir ,
par la facilité qu'il ayoit à comprendre
tout ce qu'il lui disoit.
Cependant son Père n« le vòïoit qu'ar
yec peine attaché si fort à l'ctude , appré
hendant que cer attachement ne préjudifiât
à ses affaires domestiques , & ne nui
sît à fa santé ; mais tout ce qu'il pût lui
dire fur ce sujet fut inutile , fa passion
l'emporta fur les remontrances. Au reste
íes craintes de son Pere n'eureqt lieu qu'en
partie ; car il ne négligea jamais ses affai
res , il eut foin au contraire de se parta
gé» entre-elles & ses études. Mais fa santé
en souffrit , car son assiduité au travail lui
procura une maladie , qui le tourmenta à
différentes reprises , pendant plus de vingt
»ns , &c qui le rendit mélancolique & cha
grin. Le triste état où il se trouv,oit alors,
n'étoit point capable de le dégoûter de
J'érude , il profìtojt des niomens de relâ
che qu'il avoit, pour s'y livrer de nou
veau. C'est même pendant cc tems - là
qu'il a composé la plupart de ses QuÏJWgefe
Quelque*
TEVR1ER. 1730. ?4f
Quelques Auteurs on mis en question :
S'il étoit à propos pour un Homme de
Lettres de íe marier , & se sont servi de
Pexemple de Budé pour soutenir l'affirmative.
Il se maria en effet , & si l'on et»
croit un de ces Auteurs > fa femme bienloin
de l'empêcher d'étudier , lui servoit
de second , en lui cherchant les passages ,
& les Livres dont il avoit «besoin, Il falloir,
^u'il l'eût connue de ce goût-là des avant
ion mariage , puisque, le jeùr même de
ses noces il se de'roba trois heures ait
moins , pour les passer avec ses Livres.
Louis le Roy , de'crit ainsi la manière,
dont il avoit coutume de passer lá jour
née : En se levant, il se mettoit au travail,
& étudioit jusqu'à l'heure de dîner j avant
que de se mettre à table , il fáisoit un peu
d'exercice pour se donner de l'appetit.
Après le repas, il passoit deux heures »
Causer avec sa famille , ou ses amis , après
quoi il recommençoit à travailler jusqu'à»
souper. Comme ce repas íe saisott ordi
nairement fort tard , i! ne faisoit jamais
rien après. Ii avoit une Maison de Cam
pagne à saint Maur , où il demeuroic assez
volontiers , parce que son e'rude n'y étoiç
point interrompue par des visites , com
me à la Ville.
t II vécut fort long-tems dans l'obscuriré
{Le son Cabinet , mais son rne'rir,e j'eq tira:
$4 S MERCURE DE FRANCE.
Qay de Rochefort , Chancelier de Fran.
çe , le fit çonnoître au Roy Charles VIII.»
qui voalut le voir , Sc le fie venir auprès
de luiî mais il ne vécut pas assez après
çela, pour lui faire du bien, .. i
Louis XIL successeur de Charles, l'en»,
voya deux fois en Italie pour quelques;
négociations , & le mit ensuite au nombre,
de íes Secrétaires. 11 youlur aussi le fairç,
Conseiller au, Parlement de Paris ; maiç.
Budé refusa cette Charge , qui lui aurpir^
çauíé trop de distractions, ÔC qui lui auroit
enlevé un tems , qu'il aimoit mieu%
donner à ses études.
II se vit cependanc dans la fuite exposd
à ces distractions qu'il craignoit. Le Roy
Fcançois I. qui aimoit les Gens de Lettres,
k fit venir auprès de lui à Ardres » où
5'e'toit rendu en 1520. pour s'aboucher,
avec le Roy d'Angleterre. L' Auteur de fa.
vie remarque , que ce fut alors pour 1%
première fois que Budé eut accès auprès
de lui : ce qui détruit cç que Yarillas aavancé
dans son Histoire da François I<
(a) que ce Prince l'envoya à Rome etj
Ambassade en iji 5. auprès du Pap©
Léon X. fait suppose par cet Auteur ,
qu'iL accompagne d'une reflexion , qui
n'est pas plus vraie. » Budé, dit-il , n'ér
«toit pas mal adroit co négociation ,
Çà) 144$ u fi i -; "---.-< -i
\i'i.< C « quoiqu'il
I 'J TE V RIE R. 17300 j4f
B'qqoiqu'il eut vécu dans Paris , fans au-
» cre conversation que celle de ses Livres, «c
| -Comment Varillas a-r-il pu parler ainsi,
puisque Budé avoit déja e'té deux fois ea
! Italie pour différentes négociations ?
I François I. ayant pris gout à la convec*
/ation de Budé , voulut ,1'avoir toujours
attprès de lui , lui confia le foin de fa Bi
bliothèque , & lui donna une Charge de
Maître des Requêtes , dont il fut pourvu
}e2 I. Août 1522. La. Ville de Paris l'é*
lût la même anne'e Prevôc des Mar»
chands. . • ,
• Il aimoit trop les Sciences , pour ne pas
faire servir à leur avantage le crédit qu'il
> atoit auprès du Roy > il fut un des prin
cipaux Promoteurs de l'érection du CoU
lege Royal , & de la Fondation des Chai-s
res , qui y fur faite fous le Règne ^ de
François I.
, Il se brouilla avec Antoine du Prat t
Chancelier de France , ce qui l'obligea
pendant quelque temsà n'aller à la Cour,
qu'autanc que le devoir de fa Charge l'y
engageoit. M? is ce tems ne dura pas ; car
Guillaume. Po;;et qui l'aimoit , ayant e'té
fait Chancelier , voulut qu'il demeurât
continuellement auprès de lui.
Un voyage qu'il fit avec lui en 15 40.
fur les côres de Normandie , à la fuite duj!
&oy , qui y alloit chercher du rafraîchisr.,
. ^ * G ij sèment
^5<> MERCURE DE FRANCBj
íement dans les chaleurs excessives da
cette année , lui fut funeste. Il y ga*
gna une fièvre , qui lui paroissant dan»
gereuse , lui fit naître l'envie de se faire
porter chez lui , pour mourir du moins
au milieu de fa Famille.
De retour à Paris , il vit bien tôt son
mal s'augmenter , & il mourut le 23,
Août de la même année 1540. âgé de 73.
ans. Plusieurs Auteurs se sont trompés fut
la datte de fa mort La Croix du Maine
en la fixant au z 5. Août. S ponde , en la
mettant au 2©. Août , & Pierre de saint
Romuald, en l'avançant au $. Août de
la même année. Le P. Garasse dans fa
Doctrine curieuse , le fait mourir en 1 5 ; 9.
L'erreurde M. de Launoy est encore plus
considérable , puisqu'il recule (a) sa mort
jusqu'au premier Septembre 1 ç 7 3.
Budé fut enterré le x6 . Août à saint Ni»
colas des Champs 3 fans aucune pompe ,
comme il l'avoit ordonné par son Testa»
ment , ou il dit : m Je veux être porté en
«•terre de nuit , & íans semonce , à une
» Torche , ou à deux seulement , & ne
» veux être proclamé à l'Eglise , ne à la
» Ville , ne alors que je ferai inhumé s ne
>le lendemain; car je n'approuverai ja-
>mais la coutume des cérémonies lugu-
» bres , & pompes funèbres*. . . Je détens
(s) Hijì. Gjmn. ì{*v»rr. f» 8.8 xì. . -
*■ # qu'or*
LEVRIER, i^rjd. jç»
»qn'on m'en fasse, tant pour ce, quepout
»autres choses , qui ne se peuvent faire
asans scandale ; & si je ne veux qu'il y aie
^cérémonie funèbre , ne autre Représerr.
Mtarion à l'entour du lieu où je serai en*
«terré , le long de l'anne'e de mon trépas ,
«parce qu'il me semble imitation des Ce-
Dnotaphes , donc les Gentils ancienne-*
»xment ont asé#
C'étoit ici le lieu de placer rEpigram»
me , que fit Melain de saint Gelais , à
l'oecasion de la mort de Budé, & de la
disposition Testamentaire qu'on vient de
lire. 11 est à croire que l'Editeur des Mé
moires ne l'a pas connue > on ne fera pas
fâché de la trouver ici.
Qui est celui que tout le monde fuit >
tas ! c'est Budé au Cercueil étendu.
Pourquoi n'ont fait les Cloches plus grand]
bruk?
Son nom fans Cloche est aflez épanda;
Que n'a-t on plus en Torches dépendu í
Suivant la mode accoutumée & sainte »
Afin qu'il sut par l'obscur entendu
Que des François la lumière est éteinte*
Nous donnerons dans le prochain Mer*
Cure la fuite de ce Mémoire*
Fermer
Résumé : Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
Le texte est un extrait des 'Mémoires pour servira l'Histoire des Hommes Illustres dans la République des Lettres', tome 8, publié à Paris en 1730. L'auteur annonce des corrections et des additions pour les neuf volumes précédents dans le dixième volume, prévu pour décembre 1729, et invite les lecteurs à signaler toute erreur ou information erronée. Le septième volume contenait une remarque confirmée depuis, concernant une erreur sur un ouvrage attribué à André Duchesne. Le catalogue des œuvres de Duchesne mentionne 'Les Antiquitez & Recherches des Villes, Châteaux & Places remarquables de toute la France', avec plusieurs éditions. Cependant, l'auteur des Mémoires affirme que cet ouvrage n'est pas de Duchesne, en se basant sur le témoignage de Dom Louis D'Achery, qui a déclaré que le livre n'était pas de Duchesne et avait été publié sous son nom pour mieux se vendre. Le texte mentionne également d'autres cas où des libraires ou des auteurs ont attribué des œuvres médiocres à des noms respectables pour les accréditer. Le huitième volume des Mémoires contient les vies et les catalogues des œuvres de 37 savants, dont Guillaume Budé. La vie de Budé est détaillée, soulignant son parcours académique, son assiduité dans les études, et son rôle dans la promotion des sciences sous le règne de François I. Budé a refusé des charges qui auraient pu le distraire de ses études, mais a finalement été nommé maître des requêtes et prévôt des marchands de Paris. Il a également joué un rôle clé dans la création du Collège Royal et la fondation des chaires sous François I. Le texte relate la mort de Budé, survenue en 1540. Budé, âgé de 73 ans, contracta une fièvre lors d'un séjour en Normandie et décida de retourner à Paris pour mourir entouré de sa famille. Il décéda le 23 août 1540. Plusieurs auteurs ont commis des erreurs sur la date de sa mort, la situant entre le 25 et le 31 août, ou même en 1573. Budé fut enterré le 26 août à Saint-Nicolas-des-Champs sans cérémonie, conformément à ses volontés exprimées dans son testament. Il souhaitait une inhumation discrète, sans pompe funèbre, et sans proclamation à l'église ou à la ville. Il comparait les cérémonies funèbres à des pratiques païennes. Le texte mentionne également une épigramme de Melchior de Saint-Gelais sur la mort de Budé et ses dispositions testamentaires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 734-742
CONTINUATION de l'Article de Guillaume Budé.
Début :
L'Auteur des Memoires ajoûte ce qui suit : Ces paroles (c'est-à-dire, ce [...]
Mots clefs :
Guillaume Budé, Ouvrages de Guillaume Budé, Auteur, Recueil, Ouvrages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONTINUATION de l'Article de Guillaume Budé.
CONTINUATION de l'Article
de Guillaume Budé.
'Auteur des Memoires ajoûte ce qui
Lfuit : Ces paroles ( c'eft- à-dire , ce
que Budé avoit ordonné fur fon Enterrement
, ) ont fait naître dans l'efprit de
quelques-uns des foupçons contre la créan-
* ce , qui ont été fort augmentés par la Profeffion
ouverte que fa veuve alla faire du
Proteftantifme à Genève , avec une partie
de fes enfans. Mais d'autres , comme le
Pere Garaffe , ont pris fa défenſe fur cet
article ,
AVRIL. 1730. 735
rticle , outre qu'il paroît par fes Ecrits
qu'il étoit fort oppofé aux prétendus Ré-,
formateurs.
Son mariage ne fut pas fterile , puifqu'il
laiffa en mourant onze enfans , fept gar-
Cons & quatre filles . Sa veuve fe retira à
Genéve , comme je viens de le dire , avec
fes filles , & y embraffa la Religion Proteftante.
Un de fes fils ( Louis Budé ) s'y
retira auffi , & y fut Profeffeur en Langue
Hébraïque. Il publia une Traduction
Latine des Pleaumes avec des Notes , & il
auroit encore publié d'autres Ouvrages ,
s'il n'étoit mort fort jeune vers l'an 1550 .
( a )
Mathieu Budé , autre fils de Guillaume
,eft loué par Henri Etienne comme
un homme qui entendoit à fond la Langue
Hebraique.
Jean Budé , fon frere , fut un des trois
Députés que les Calviniftes envoyerent
en 1558. en Allemagne pour les affaires
de leur Eglife.
On dit deux chofes particulieres de
Guillaume Budé ; la premiere eft qu'il ne
voulut jamais fe laiffer peindre ce qui
a donné fujet à ces Vers d'Etienne Pafquier.
( a ) Colomies Gallia Orient, p. 15% -
E iiij Nec
1
736 MERCURE DE FRANCE
Nec voluit vivus fingi , pingive Budæus ,
Nec vatum moriens quæfiit elogia ;
Hunc qui tanta fuæ mentis monumenta reliquit
Externa puduit vivere velle manu .
La feconde eft qu'ayant voulu haranguer
Charles-Quint à ſon entrée à Paris ,
au mois de Janvier 1540. il demeura court ,
& ne pût achever fon difcours. L'Auteur
de fa vie ne dit rien de femblable.
Catalogue des Ouvrages de Guillaume Budé.
1. De ftudio bonarum Litterarum rectè &
commodè inftituendo Liber ad Franciſcum I.
Regem Galliarum.
نم
2. De Philologia libri duo ad Henricum
Aurelianenfem & Carolum Angolifmenfem ,
Francifci Regis filios. Ces deux Ouvrages
imprimés à Bâle en 1533. fe trouvent dans
le fecond Volume du Recueil de Crenius,
intitulé : Variorum Autorum Concilia ,
Studiorum Methodi . Rotterodami 1694. in-
4. Ils font peu lus ,
dit Louis
parceque ,
le Roi , peu de gens font capables de goûter
l'érudition de Budé , & que tout le
monde n'étant pas accoûtumé à fes manieres
de parler , on a de la peine à entrer
dans fa penfée , à moins que d'être
déja fçavant quand on fe met à cette lecture
, c'est- à-dire , pour parler en ftile
moins panégyrifte , parce qu'il y eft trop
obfcur.
3.
AVRIL. 1730. 737
3. De contemptu rerum fortuitarum Libri
tres ad Draconem Budaum fratrem. Parif.
1520. & 1526.in- 4. Item Argentorati 15-29.
Item Lugd. Bat. 1624. in- 16.
4. De Tranfitu Hellenifmi ad Chriftianifmum
Libri tres ad Francifcum Regem.
Parif. 1535. & 1556. in-fol.
Budé apprend dans cet Ouvrage à
paffer des Sciences profanes à la véritable
Philofophie , qui ne fe trouve que
dans la Doctrine celefte de Jeſus- Chriſt.
L
5. Epiftolarum Latinarum Libri V.
& Grecarum Liber unus. Parif. 1520. infol
. Item Bafilee 1521. in-4 . Les Lettres
Greques ont été imprimées féparément
à Paris 1550. in- 4. Item traduites en Latin
par Antoine Pichon . Paris 1574. in - 4 .
6. Ariftotelis & Philonis Judai Liber de
Mundo. Bafilea 1533 .
7. Plutarchi Liber de tranquillitate animi,
ad Fulium II. Pontificem Maximum.
8. Ejufdem de Fortuna Romanorum Liber
unus , & de Fortuna & Virtute Alexandri
Magni Libri duo.
9. Ejufdem de Placitis Decretifque Phi
lofophorum naturalibus Libri V.
10. Bafilii Magni Epiftola ad Gregorium
Nazianzenum de Vita in folitudine agenda.
Ces Traductions furent le premier
coup d'effai & le commencement des travaux
Litteraires de Budé ; elles furent fi
E v efti738
MERCURE DE FRANCE
eftimées , dit l'Auteur de fa vie , qu'on
auroit eu peine à l'en croire Auteur , s'il
p'eut donné dans la fuite d'autres preuves
plus confiderables de fon génie & de
fa capacité. Mais Nannius & Borremans
prétendent qu'il ne s'y eft appliqué qu'à
exprimer le fens de fon Auteur fans fe
mettre fort en peine de le fuivre mot pour
mot ; & M. Huet dit que pour avoir af
fecté le grand ſtile, & y avoir voulu faire
paroître une partie de fon érudition , il a
paffé pour un Paraphrafte , plutôt que
pour un veritable Traducteur ..
Tous les Ouvrages dont je viens de :
parler font contenus dans le premier Vo--
lume du Recueil des Oeuvres de Budé
publié à Bâle l'an 1557. en 4. volumes in--
fol. avec une ample Préface de Coelius .
fecundus Curion .
11. De Affe & partibus ejus Libri V..
Parif. 1516. 1524 , 1541. 1542. 1544.
in-fol. Item ab Autore noviffimè recogniti
& locupletati. Parifiis 1548. in- fol . Item
Venetiis 1522. in 4. Item Colonia 1528.-
in 8. avec l'Abregé de cet Ouvrage . Item
Lugduni 1542. & 1550. in 8. Budé prit
lui- même le foin de faire un Abregé de
fon Livre en François , & cet Abregé a
été imprimé plufieurs fois ; il eft cepen--
dant rare. Une Edition porte ce titre ::
Sommaire ou Epitome du Livre de . Affe
Par
AVRIL.: 1730. 739 .
も
perpar
Guillaume Budé, Paris 1522. in 8. Une
autre eft intitulée : Extrait on Abregé du
Livre de Affe , de feu M. Budé , auquel
les Monnoyes , Poids & Mefures anciennes
font réduites à celles de maintenant. Revû de
nouveau , corrigé & additionné. Paris 1550 .
in 12. Le Livre de Affe que l'Auteur de
fa Vie appelle Divinum Opus , fit beaucoup
d'honneur à Budé ; mais il fe trouva
un Italien qui lui contefta la gloire
d'avoir défriché le premier les matieres
épineufes des Monnoyes & des Mefures
des Anciens. Ce fut Leonard Portius qui
prétendit avoir cette gloire . Budé l'ayant
appris , en fut extrêmement irrité , & .
déclara hautement qu'il ne tenoit de
fonne ce qu'il avoit publié fur cette matiere
, & que Portius l'avoit pillé . Jean-
Lafcaris , qui étoit leur ami commun
empêcha que cette querelle n'allat plusloin
, & obtint de Budé , à force de prieres
, qu'il n'inferât point dans la feconde.
Edition de fon Livre le Difcours piquant
qu'il avoit compofé contre Portius . Budé
reconnut lui -même , quand fa premiere
colere fut paffée , qu'il avoit eu trop
d'emportement , c'est ce qui fit qu'il ne
voulut plus prendre d'interêt aux attaques
qui lui furent faites dans la fuite , &
qu'il fouffrit tranquillement que George.
Agricola s'attribuât telle part qu'il vou-
E vj droit
740 MERCURE DE FRANCE
droit de la gloire de fes découvertes .
Le Livre de Affe fait le fecond Volume
du Recueil des Oeuvres de Budé.
12. Annotationes in Pandectas priores &
pofteriores. Colonia 1526. in 8. Item Parif.
1532. 1536. 1556. in fol . It. Bafilea 15340
in 8. It. Lugduni 1551. & 1567. in 8 .
Les premieres Obfervations de Budé fur
les Pandectes parurent feules pour la premiere
fois en 1508. Antoine Auguftin ,
qui loue beaucoup cet Ouvrage par rapport
à l'érudition , n'en fait pas le même
cas par rapport à ce qui concerne le Droit.
13. Forenfia quibus vulgares & verè La
tina Furifconfultorum loquendi formula traduntur
, cum verborum forenfium indice. Parif.
1548. in fol. It. fans l'Index. Bafilea
in 8. Cet Ouvrage eft affez imparfait
& n'étoit pas encore en état de voir le
jour lorsque l'Auteur mourut.
Ces deux Ouvrages rempliffent le troifiéme
Volume du Recueil.
14. Commentarii Lingua Greca. Parif.
1529. in fol. Item Bafilea 1530. in fol. It.
ab Autore recogniti & aucti . Parif. 1548 .
in fol. Ft. Bafilea 1556. in fol . Ces Commentaires
font très - fçavans , & on y remarque
fans peine un travail immenfe &
une lecture prodigieufe ; mais après tour
ce n'eft qu'une maffe informe & indi
gefte , fans ordre & fans méthode..
Cet
AVRIL. 1730. 741
Cet Ouvrage termine le Recueil dont
il fait le quatriéme Volume. On a outre
cela de Budé
15. De l'Inftitution du Prince , par Guillaume
Budé , avec les Annotations de Jean
de Luxembourg, Abbé d'Yvri , de la Ri
vour& de Salmoify. La Rivour 1547. in
fol. Item Lyon in 4. La Rivour , où ce Livre
a été imprimé pour la premiere fois
eft une Abbaye en Champagne près de
Troyes. Ce n'étoit pas le talent de Budé
d'écrire en François ; fon ftile eft rude
obfcur & peur poli ; quoique fa Latinité
foit bien meilleure , quelques- uns y trou
vent cependant les mêmes défauts.
16. Ariftotelis Meteorologia , latinè versa.
Dans les Oeuvres de ce Philofophe.
17. Excepta de Venatione. A la fin du
Dictionnaire François- Latin de Jean Thier
ri. Paris. 1564. in fol.
18. Note in Ciceronis Epiftolas familia
res , dans l'Edition de Jean Thierri , cum
Scholiis ferè XXX. Doctorum Virorum. Parifiis
1557. in fol.
V.G. Budai Vita per Lud. Regium. Parif.
1577. in 4. It. dans le Recueil des
Opufcules de Louis le Roi. Paris 1571 .
in 4. Item dans le Recueil des Vies choifies
des Hommes illuftres , publiées par
Jean Bates. Londres 1682. in 4. It. parmi
les Vies des plus celebres Jurifconfultes
recueillies
742 MERCURE DE FRANCE.
recueillies par Fred.Jacques Leicker.Lipfia
1686. in 8.
de Guillaume Budé.
'Auteur des Memoires ajoûte ce qui
Lfuit : Ces paroles ( c'eft- à-dire , ce
que Budé avoit ordonné fur fon Enterrement
, ) ont fait naître dans l'efprit de
quelques-uns des foupçons contre la créan-
* ce , qui ont été fort augmentés par la Profeffion
ouverte que fa veuve alla faire du
Proteftantifme à Genève , avec une partie
de fes enfans. Mais d'autres , comme le
Pere Garaffe , ont pris fa défenſe fur cet
article ,
AVRIL. 1730. 735
rticle , outre qu'il paroît par fes Ecrits
qu'il étoit fort oppofé aux prétendus Ré-,
formateurs.
Son mariage ne fut pas fterile , puifqu'il
laiffa en mourant onze enfans , fept gar-
Cons & quatre filles . Sa veuve fe retira à
Genéve , comme je viens de le dire , avec
fes filles , & y embraffa la Religion Proteftante.
Un de fes fils ( Louis Budé ) s'y
retira auffi , & y fut Profeffeur en Langue
Hébraïque. Il publia une Traduction
Latine des Pleaumes avec des Notes , & il
auroit encore publié d'autres Ouvrages ,
s'il n'étoit mort fort jeune vers l'an 1550 .
( a )
Mathieu Budé , autre fils de Guillaume
,eft loué par Henri Etienne comme
un homme qui entendoit à fond la Langue
Hebraique.
Jean Budé , fon frere , fut un des trois
Députés que les Calviniftes envoyerent
en 1558. en Allemagne pour les affaires
de leur Eglife.
On dit deux chofes particulieres de
Guillaume Budé ; la premiere eft qu'il ne
voulut jamais fe laiffer peindre ce qui
a donné fujet à ces Vers d'Etienne Pafquier.
( a ) Colomies Gallia Orient, p. 15% -
E iiij Nec
1
736 MERCURE DE FRANCE
Nec voluit vivus fingi , pingive Budæus ,
Nec vatum moriens quæfiit elogia ;
Hunc qui tanta fuæ mentis monumenta reliquit
Externa puduit vivere velle manu .
La feconde eft qu'ayant voulu haranguer
Charles-Quint à ſon entrée à Paris ,
au mois de Janvier 1540. il demeura court ,
& ne pût achever fon difcours. L'Auteur
de fa vie ne dit rien de femblable.
Catalogue des Ouvrages de Guillaume Budé.
1. De ftudio bonarum Litterarum rectè &
commodè inftituendo Liber ad Franciſcum I.
Regem Galliarum.
نم
2. De Philologia libri duo ad Henricum
Aurelianenfem & Carolum Angolifmenfem ,
Francifci Regis filios. Ces deux Ouvrages
imprimés à Bâle en 1533. fe trouvent dans
le fecond Volume du Recueil de Crenius,
intitulé : Variorum Autorum Concilia ,
Studiorum Methodi . Rotterodami 1694. in-
4. Ils font peu lus ,
dit Louis
parceque ,
le Roi , peu de gens font capables de goûter
l'érudition de Budé , & que tout le
monde n'étant pas accoûtumé à fes manieres
de parler , on a de la peine à entrer
dans fa penfée , à moins que d'être
déja fçavant quand on fe met à cette lecture
, c'est- à-dire , pour parler en ftile
moins panégyrifte , parce qu'il y eft trop
obfcur.
3.
AVRIL. 1730. 737
3. De contemptu rerum fortuitarum Libri
tres ad Draconem Budaum fratrem. Parif.
1520. & 1526.in- 4. Item Argentorati 15-29.
Item Lugd. Bat. 1624. in- 16.
4. De Tranfitu Hellenifmi ad Chriftianifmum
Libri tres ad Francifcum Regem.
Parif. 1535. & 1556. in-fol.
Budé apprend dans cet Ouvrage à
paffer des Sciences profanes à la véritable
Philofophie , qui ne fe trouve que
dans la Doctrine celefte de Jeſus- Chriſt.
L
5. Epiftolarum Latinarum Libri V.
& Grecarum Liber unus. Parif. 1520. infol
. Item Bafilee 1521. in-4 . Les Lettres
Greques ont été imprimées féparément
à Paris 1550. in- 4. Item traduites en Latin
par Antoine Pichon . Paris 1574. in - 4 .
6. Ariftotelis & Philonis Judai Liber de
Mundo. Bafilea 1533 .
7. Plutarchi Liber de tranquillitate animi,
ad Fulium II. Pontificem Maximum.
8. Ejufdem de Fortuna Romanorum Liber
unus , & de Fortuna & Virtute Alexandri
Magni Libri duo.
9. Ejufdem de Placitis Decretifque Phi
lofophorum naturalibus Libri V.
10. Bafilii Magni Epiftola ad Gregorium
Nazianzenum de Vita in folitudine agenda.
Ces Traductions furent le premier
coup d'effai & le commencement des travaux
Litteraires de Budé ; elles furent fi
E v efti738
MERCURE DE FRANCE
eftimées , dit l'Auteur de fa vie , qu'on
auroit eu peine à l'en croire Auteur , s'il
p'eut donné dans la fuite d'autres preuves
plus confiderables de fon génie & de
fa capacité. Mais Nannius & Borremans
prétendent qu'il ne s'y eft appliqué qu'à
exprimer le fens de fon Auteur fans fe
mettre fort en peine de le fuivre mot pour
mot ; & M. Huet dit que pour avoir af
fecté le grand ſtile, & y avoir voulu faire
paroître une partie de fon érudition , il a
paffé pour un Paraphrafte , plutôt que
pour un veritable Traducteur ..
Tous les Ouvrages dont je viens de :
parler font contenus dans le premier Vo--
lume du Recueil des Oeuvres de Budé
publié à Bâle l'an 1557. en 4. volumes in--
fol. avec une ample Préface de Coelius .
fecundus Curion .
11. De Affe & partibus ejus Libri V..
Parif. 1516. 1524 , 1541. 1542. 1544.
in-fol. Item ab Autore noviffimè recogniti
& locupletati. Parifiis 1548. in- fol . Item
Venetiis 1522. in 4. Item Colonia 1528.-
in 8. avec l'Abregé de cet Ouvrage . Item
Lugduni 1542. & 1550. in 8. Budé prit
lui- même le foin de faire un Abregé de
fon Livre en François , & cet Abregé a
été imprimé plufieurs fois ; il eft cepen--
dant rare. Une Edition porte ce titre ::
Sommaire ou Epitome du Livre de . Affe
Par
AVRIL.: 1730. 739 .
も
perpar
Guillaume Budé, Paris 1522. in 8. Une
autre eft intitulée : Extrait on Abregé du
Livre de Affe , de feu M. Budé , auquel
les Monnoyes , Poids & Mefures anciennes
font réduites à celles de maintenant. Revû de
nouveau , corrigé & additionné. Paris 1550 .
in 12. Le Livre de Affe que l'Auteur de
fa Vie appelle Divinum Opus , fit beaucoup
d'honneur à Budé ; mais il fe trouva
un Italien qui lui contefta la gloire
d'avoir défriché le premier les matieres
épineufes des Monnoyes & des Mefures
des Anciens. Ce fut Leonard Portius qui
prétendit avoir cette gloire . Budé l'ayant
appris , en fut extrêmement irrité , & .
déclara hautement qu'il ne tenoit de
fonne ce qu'il avoit publié fur cette matiere
, & que Portius l'avoit pillé . Jean-
Lafcaris , qui étoit leur ami commun
empêcha que cette querelle n'allat plusloin
, & obtint de Budé , à force de prieres
, qu'il n'inferât point dans la feconde.
Edition de fon Livre le Difcours piquant
qu'il avoit compofé contre Portius . Budé
reconnut lui -même , quand fa premiere
colere fut paffée , qu'il avoit eu trop
d'emportement , c'est ce qui fit qu'il ne
voulut plus prendre d'interêt aux attaques
qui lui furent faites dans la fuite , &
qu'il fouffrit tranquillement que George.
Agricola s'attribuât telle part qu'il vou-
E vj droit
740 MERCURE DE FRANCE
droit de la gloire de fes découvertes .
Le Livre de Affe fait le fecond Volume
du Recueil des Oeuvres de Budé.
12. Annotationes in Pandectas priores &
pofteriores. Colonia 1526. in 8. Item Parif.
1532. 1536. 1556. in fol . It. Bafilea 15340
in 8. It. Lugduni 1551. & 1567. in 8 .
Les premieres Obfervations de Budé fur
les Pandectes parurent feules pour la premiere
fois en 1508. Antoine Auguftin ,
qui loue beaucoup cet Ouvrage par rapport
à l'érudition , n'en fait pas le même
cas par rapport à ce qui concerne le Droit.
13. Forenfia quibus vulgares & verè La
tina Furifconfultorum loquendi formula traduntur
, cum verborum forenfium indice. Parif.
1548. in fol. It. fans l'Index. Bafilea
in 8. Cet Ouvrage eft affez imparfait
& n'étoit pas encore en état de voir le
jour lorsque l'Auteur mourut.
Ces deux Ouvrages rempliffent le troifiéme
Volume du Recueil.
14. Commentarii Lingua Greca. Parif.
1529. in fol. Item Bafilea 1530. in fol. It.
ab Autore recogniti & aucti . Parif. 1548 .
in fol. Ft. Bafilea 1556. in fol . Ces Commentaires
font très - fçavans , & on y remarque
fans peine un travail immenfe &
une lecture prodigieufe ; mais après tour
ce n'eft qu'une maffe informe & indi
gefte , fans ordre & fans méthode..
Cet
AVRIL. 1730. 741
Cet Ouvrage termine le Recueil dont
il fait le quatriéme Volume. On a outre
cela de Budé
15. De l'Inftitution du Prince , par Guillaume
Budé , avec les Annotations de Jean
de Luxembourg, Abbé d'Yvri , de la Ri
vour& de Salmoify. La Rivour 1547. in
fol. Item Lyon in 4. La Rivour , où ce Livre
a été imprimé pour la premiere fois
eft une Abbaye en Champagne près de
Troyes. Ce n'étoit pas le talent de Budé
d'écrire en François ; fon ftile eft rude
obfcur & peur poli ; quoique fa Latinité
foit bien meilleure , quelques- uns y trou
vent cependant les mêmes défauts.
16. Ariftotelis Meteorologia , latinè versa.
Dans les Oeuvres de ce Philofophe.
17. Excepta de Venatione. A la fin du
Dictionnaire François- Latin de Jean Thier
ri. Paris. 1564. in fol.
18. Note in Ciceronis Epiftolas familia
res , dans l'Edition de Jean Thierri , cum
Scholiis ferè XXX. Doctorum Virorum. Parifiis
1557. in fol.
V.G. Budai Vita per Lud. Regium. Parif.
1577. in 4. It. dans le Recueil des
Opufcules de Louis le Roi. Paris 1571 .
in 4. Item dans le Recueil des Vies choifies
des Hommes illuftres , publiées par
Jean Bates. Londres 1682. in 4. It. parmi
les Vies des plus celebres Jurifconfultes
recueillies
742 MERCURE DE FRANCE.
recueillies par Fred.Jacques Leicker.Lipfia
1686. in 8.
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Résumé : CONTINUATION de l'Article de Guillaume Budé.
Guillaume Budé, érudit et humaniste français, a laissé des instructions pour son enterrement qui ont suscité des soupçons sur sa foi. Sa veuve et certaines de ses filles se sont converties au protestantisme à Genève. Cependant, des défenseurs comme le Père Garaffe ont contesté ces accusations, affirmant que Budé était opposé aux réformateurs. Budé a eu onze enfants, dont sept garçons et quatre filles. Louis Budé, l'un de ses fils, est devenu professeur de langue hébraïque à Genève et a traduit les Psaumes en latin. Mathieu Budé était également reconnu pour sa maîtrise de l'hébreu. Jean Budé, un autre fils, a été député des calvinistes en Allemagne en 1558. Deux anecdotes notables concernent Budé : il a refusé de se faire peindre et a échoué à terminer un discours devant Charles Quint en 1540. Budé est l'auteur de plusieurs ouvrages importants, dont 'De studio bonarum litterarum' et 'De Philologia'. Ses écrits, bien que riches en érudition, sont souvent jugés obscurs et difficiles d'accès. Il a également traduit des œuvres de Platon et de Plutarque, et a écrit sur les monnaies, les poids et les mesures antiques, ce qui lui a valu des controverses avec des érudits comme Leonard Portius. Ses 'Annotationes in Pandectas' et 'Commentarii Linguae Graecae' sont également notables, bien que critiqués pour leur manque de méthode. Budé a également travaillé sur des commentaires linguistiques et des annotations juridiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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