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1
p. 2185-2191
EXTRAIT d'une Lettre d'un Curieux de Province à un ami de Paris, sur quelques restes de la Fête de Bacchus.
Début :
L'Annonce d'un volume in folio sur les Bacchanales, que je viens de lire [...]
Mots clefs :
Bacchus, Bacchanales, Paganisme
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre d'un Curieux de Province à un ami de Paris, sur quelques restes de la Fête de Bacchus.
EXTRAIT d'une Lettre d'un Curieux
de Province à un ami de Paris , fur quel
ques reftes de la Fête de Bacchus.
L
'Annonce d'un volume in folio fur
les Bacchanales , que je viens de lire
dans le Journal des Sçavans du mois.
d'Août dernier , me fait reffouvenir de
vous faire part d'une chofe qui n'eft peutêtre
pas affez notoire pour être venuë
jufqu'à vous ; je crois que prefque perfonne
n'y a pris garde jufqu'ici , & je me
flatte que M. Egittio l'auroit inferée par
occafion dans fon ample Commentaire, fi
elle eut été de fa connoiffance . Nous ap-
D prochons
2186 MERCURE DE FRANCE
prochons de la faifon à laquelle cette remarque
apartient , je veux parler des vendanges
; c'eft le tems auquel les difciples
de Bacchus renouvelloient leur attention
pour ce qui concernoit le culte de leur
maître, Ce qui pourroit vous furprendre,
c'est qu'il en reste encore des veftiges dans
certains cantons qui ne font pas bien
éloignés de la fameufe Ville où vous faites
votre réfidence. Un fçavant qui y paffa
l'an 1793. au tems de la vendange, apprit
qu'on y mettoit encore alors fur une table,
dans les Preffoirs, une petite ftatuë de
Bacchus affis fur ſon tonneau , & que tous
ceux qui entroient dans le Preffoir la furveille
& le jour de S. Denis , étoient obli
gés de faire une genuflexion devant cette
figure ; & que s'ils y manquoient , ils
étoient condamnés à fouffrir qu'on leur
appliquât,fuper pofteriora,un certain nombre
de coups d'une pele de bois qu'on
appelloit pour cette raifon le ramon du
Baccanat. On ajouta que cette punition
s'executoit en vertu d'une fentence de
fept Païfans, prononcée par le plus ancien ,
& dont il n'y avoit point d'appel ; mais
que ce qu'il y avoit de favorable étoit que
le patient pouvoit fe choisir un Parrain
de la même maniere qu'on l'obſerve dans
les jugemens militaires. Le hazard m'ayant
fait paffer depuis peu dans ces quartiers
là
OCTOBRE. 1730. 2187
la
là , je me fuis informé fi la cerémonie
duroit encore , & plufieurs Payfans m'ont
affuré que tous les ans ils en font leur
divertiffement au mois d'Octobre , à cela
près qu'ils ne connoiffent gueres Bacchuss
& qu'au lieu de mettre ce marmouzet fur
une table qui feroit embaraffante dans
un Preffoir, on le fiche fur le haut de l'arbre
du même Preffoir . Voilà un changement
de Rit dont j'ai été inftruit fur les
lieux ; le Dictionnaire eft auffi un peu
changé , fuppofé qu'on eut accufé vrai au
fçavant de l'an 1703. Car le ramon du
Baccanat n'eft point la pele , felon qu'ils
s'expliquent aujourd'hui ; mais le Ballay.
La pele a pris le nom de Demoiselle ,
cebile porte le nom de Verre , le panier
'appelle la Paffoire , & ainfi des autres uftenciles
de la Maifon Bacchique ; enforte
qu'il n'eft pas permis de fe fervir d'autres
termes dans l'enceinte de ce venerable laboratoire
, à moins qu'on ne veuille fubir
l'application de la pele qui fe fait aprés
le prononcé folemnel duChef, c'eft - à- dire,
du plus ancien des fept Sages . Difpenfezmoi
Monfieur , de vous nommer les
Villages où s'exerce cette forte de juftice ;
donnez - vous , fi vous voulez , la peine de
remonter quelques vingtaines de ftades le
long du rivage de la belle Riviere , dont
yous favourez les eaux medicinales , &
Dij Vous
>
2188 MERCURE DE FRANCE
vous ferez à portée de voir les chofes par
vous - même ; mais fur tout au cas que
vous y alliez , n'oubliez pas de vous conformer
au Cerémonial autant que vous
croirez le pouvoir faire , & de vous munir
de toute votre attention , fi vous faites
tant que de paffer au delà du veſtibule.
des Preffoirs , & de vouloir en examiner
l'interieur. Je vous avertis encore une fois
que l'on y fait rougir fi impitoyablement
la peau de quiconque a oublié de faire la
reverence prefcrite à la Divinité paffagere
de ce lieu , ou qui ofe employer les
termes d'un Dictionnaire étranger , que
quelque doux que foit le Parrain qu'il
puiffe choifir aprés la faute commife , le
bras s'en trouve toujours fi violemment
fatigué , qu'il eft obligé de garder le lit
pendant plufieurs jours , lorsqu'il a fubi
les peines afflictives de ce Tribunal . C'eſt
tout vous dire , qu'on n'y épargne pas
plus la peau humaine que celle des raifins
lorfqu'ils font fur le plancher ou le
lit du Preffoir , & que les habits du pauvre
patient ne tardent gueres à devenir
de la même couleur que les vafes dans
lefquels on a écrafé le fruit de la vigne.
Revenons à quelque chofe de plus férieux
; il feroit queftion de faire décider
fi ces ufages locaux ne font pas un refte
du Paganifme , & d'examiner s'ils ne nous
peuvent
OCTOBRE. 1730. 2180
peuvent rien apprendre. On remarque
que les Coutumes ufitées parmi les idolâtres
ont perfeveré plus long-tems à la
Campagne que dans les Villes , & que
c'eft delà que le nom de Payen , Paganus,
a été formé. Mais il ne fuffit pas toujours
qu'un ufage foit pratiqué à la Campagne,
& qu'il ait quelque chofe de burlefque
pour être reputé venir du Paganifme.
C'eft le jugement favorable que je porterois
de la coûtume telle qu'elle fubfifte
encore aujourd'hui , fi elle ſe bornoit au
fimple ufage de fixer les noms dont on
fe fervira en faifant le vin , le refte n'étant
que puerilité , fi l'on en ôte la falutation
de l'image de Bacchus. Cependant
on voit dans le fixiéme Concile , dit de
Conftantinople , Can. 62. que les Peres y
défendent certaines fortes de rifées qui
fe faifoient en façonnant le vin , foit au
Preffoir , foit dans les Celliers. Nec execrandi
Bacchi 'nomen uvam in torcularibus
exprimentes invocent , nec vinum in doliis
effundentes rifum moveant , ignorantia vel
vanitate eâ que à demonis impoftura procedunt
exercentes. S'il étoit bien veritable ,
comme le Sçavant de l'an 1703. l'a crû ,
que la falutation de Bacchus ne fe pratiquât
que le 7 & le 9. du mois d'Octobre ,
il y auroit , ce femble , quelque fujet de
douter touchant le veritable jour de la
Diij mort
2190 MERCURE DE FRANCE
>
•
1
mort des Saints les plus illuftres , dont l'Eglife
paroît avoir fixé le culte à ces deux
jours là , & il ne feroit peut être pas tout
à fait improbable que la Fête de S. Bacque.
n'eut été placée au 7,& celle de S. Denis
au 9. pour faire oublier ces Fêtes Bacchiques
& Dionyfiaques des anciens Payens.
Ön fçait communément que les Grecs appellent
Bacchus Dionyfos . La montagne qui
eft proche Lutece où il y avoit des vignes
dès le tems de Julien l'Apoftat , felon
qu'il nous l'apprend lui - même , fe trouve
avoir eu auffi depuis bien des fiecles
une Eglife confacrée fous l'invocation de
S. Bacque, Martyr ; c'eft aujourd'hui celle
de S. Benoit , matiere à reflexion pour
ceux qui font curieux des Antiquités
Payennes & Chrétiennes . A mon égard ,
je ne prétends rien ftatuer fur des origines
fi obfcures. Contentez- vous fimplement
de l'avance que je vous fais de ma penfée
; je vous permets de la communiquer
à nos amis. Il me paroît plus naturel de
croire que les Fêtes de nos Saints ont été
diftribuées à tel ou tel jour , pour fervir
à effacer peu à peu les ufages du Paganifme
, en changeant leur objet , que de
s'imaginer que ce foit parce que les Calendriers
marquent au 7. Octobre un
S. Bacque & au 9. S. Denis , que les Payfans
du canton dont je vous parle ayent
རྟ་
fait
OCTOBRE. 1730. 2191
fait revivre à ces jours- là d'anciennes folies
profcrites de l'enceinte des Villes.
Quoiqu'il y ait quinze cens ans qu'on a
commencé à prêcher l'Evangile dans la
Cité qui dominoit fur ces lieux là , il a
pû toujours y refter dans les environs
quelque coûtume du Paganifme ' , furtout
dans des endroits auffi peu fréquentés
par les gens d'Eglife que le font les
Preffoirs. Vous fçavez qu'il y avoit encore
dans le fiecle dernier quelques Vil
lages de la France où l'ufage étoit de
mettre dans la main ou dans la bouche
du deffunt une piece de monnoye , pour
payer , difoit on , le paffage de la Barque
Caron ; les foffoyeurs n'étoient pas
fâchés que cet ufage continuât ; ils
profitoient adroitement de la crédulité
des fimples , & l'on peut affurer qu'il y
a des Antiquaires à qui certaines trouvailles
faites par ces fortes d'Officiers
n'ont pas été indifferentes .
18. Septembre 1730.
de Province à un ami de Paris , fur quel
ques reftes de la Fête de Bacchus.
L
'Annonce d'un volume in folio fur
les Bacchanales , que je viens de lire
dans le Journal des Sçavans du mois.
d'Août dernier , me fait reffouvenir de
vous faire part d'une chofe qui n'eft peutêtre
pas affez notoire pour être venuë
jufqu'à vous ; je crois que prefque perfonne
n'y a pris garde jufqu'ici , & je me
flatte que M. Egittio l'auroit inferée par
occafion dans fon ample Commentaire, fi
elle eut été de fa connoiffance . Nous ap-
D prochons
2186 MERCURE DE FRANCE
prochons de la faifon à laquelle cette remarque
apartient , je veux parler des vendanges
; c'eft le tems auquel les difciples
de Bacchus renouvelloient leur attention
pour ce qui concernoit le culte de leur
maître, Ce qui pourroit vous furprendre,
c'est qu'il en reste encore des veftiges dans
certains cantons qui ne font pas bien
éloignés de la fameufe Ville où vous faites
votre réfidence. Un fçavant qui y paffa
l'an 1793. au tems de la vendange, apprit
qu'on y mettoit encore alors fur une table,
dans les Preffoirs, une petite ftatuë de
Bacchus affis fur ſon tonneau , & que tous
ceux qui entroient dans le Preffoir la furveille
& le jour de S. Denis , étoient obli
gés de faire une genuflexion devant cette
figure ; & que s'ils y manquoient , ils
étoient condamnés à fouffrir qu'on leur
appliquât,fuper pofteriora,un certain nombre
de coups d'une pele de bois qu'on
appelloit pour cette raifon le ramon du
Baccanat. On ajouta que cette punition
s'executoit en vertu d'une fentence de
fept Païfans, prononcée par le plus ancien ,
& dont il n'y avoit point d'appel ; mais
que ce qu'il y avoit de favorable étoit que
le patient pouvoit fe choisir un Parrain
de la même maniere qu'on l'obſerve dans
les jugemens militaires. Le hazard m'ayant
fait paffer depuis peu dans ces quartiers
là
OCTOBRE. 1730. 2187
la
là , je me fuis informé fi la cerémonie
duroit encore , & plufieurs Payfans m'ont
affuré que tous les ans ils en font leur
divertiffement au mois d'Octobre , à cela
près qu'ils ne connoiffent gueres Bacchuss
& qu'au lieu de mettre ce marmouzet fur
une table qui feroit embaraffante dans
un Preffoir, on le fiche fur le haut de l'arbre
du même Preffoir . Voilà un changement
de Rit dont j'ai été inftruit fur les
lieux ; le Dictionnaire eft auffi un peu
changé , fuppofé qu'on eut accufé vrai au
fçavant de l'an 1703. Car le ramon du
Baccanat n'eft point la pele , felon qu'ils
s'expliquent aujourd'hui ; mais le Ballay.
La pele a pris le nom de Demoiselle ,
cebile porte le nom de Verre , le panier
'appelle la Paffoire , & ainfi des autres uftenciles
de la Maifon Bacchique ; enforte
qu'il n'eft pas permis de fe fervir d'autres
termes dans l'enceinte de ce venerable laboratoire
, à moins qu'on ne veuille fubir
l'application de la pele qui fe fait aprés
le prononcé folemnel duChef, c'eft - à- dire,
du plus ancien des fept Sages . Difpenfezmoi
Monfieur , de vous nommer les
Villages où s'exerce cette forte de juftice ;
donnez - vous , fi vous voulez , la peine de
remonter quelques vingtaines de ftades le
long du rivage de la belle Riviere , dont
yous favourez les eaux medicinales , &
Dij Vous
>
2188 MERCURE DE FRANCE
vous ferez à portée de voir les chofes par
vous - même ; mais fur tout au cas que
vous y alliez , n'oubliez pas de vous conformer
au Cerémonial autant que vous
croirez le pouvoir faire , & de vous munir
de toute votre attention , fi vous faites
tant que de paffer au delà du veſtibule.
des Preffoirs , & de vouloir en examiner
l'interieur. Je vous avertis encore une fois
que l'on y fait rougir fi impitoyablement
la peau de quiconque a oublié de faire la
reverence prefcrite à la Divinité paffagere
de ce lieu , ou qui ofe employer les
termes d'un Dictionnaire étranger , que
quelque doux que foit le Parrain qu'il
puiffe choifir aprés la faute commife , le
bras s'en trouve toujours fi violemment
fatigué , qu'il eft obligé de garder le lit
pendant plufieurs jours , lorsqu'il a fubi
les peines afflictives de ce Tribunal . C'eſt
tout vous dire , qu'on n'y épargne pas
plus la peau humaine que celle des raifins
lorfqu'ils font fur le plancher ou le
lit du Preffoir , & que les habits du pauvre
patient ne tardent gueres à devenir
de la même couleur que les vafes dans
lefquels on a écrafé le fruit de la vigne.
Revenons à quelque chofe de plus férieux
; il feroit queftion de faire décider
fi ces ufages locaux ne font pas un refte
du Paganifme , & d'examiner s'ils ne nous
peuvent
OCTOBRE. 1730. 2180
peuvent rien apprendre. On remarque
que les Coutumes ufitées parmi les idolâtres
ont perfeveré plus long-tems à la
Campagne que dans les Villes , & que
c'eft delà que le nom de Payen , Paganus,
a été formé. Mais il ne fuffit pas toujours
qu'un ufage foit pratiqué à la Campagne,
& qu'il ait quelque chofe de burlefque
pour être reputé venir du Paganifme.
C'eft le jugement favorable que je porterois
de la coûtume telle qu'elle fubfifte
encore aujourd'hui , fi elle ſe bornoit au
fimple ufage de fixer les noms dont on
fe fervira en faifant le vin , le refte n'étant
que puerilité , fi l'on en ôte la falutation
de l'image de Bacchus. Cependant
on voit dans le fixiéme Concile , dit de
Conftantinople , Can. 62. que les Peres y
défendent certaines fortes de rifées qui
fe faifoient en façonnant le vin , foit au
Preffoir , foit dans les Celliers. Nec execrandi
Bacchi 'nomen uvam in torcularibus
exprimentes invocent , nec vinum in doliis
effundentes rifum moveant , ignorantia vel
vanitate eâ que à demonis impoftura procedunt
exercentes. S'il étoit bien veritable ,
comme le Sçavant de l'an 1703. l'a crû ,
que la falutation de Bacchus ne fe pratiquât
que le 7 & le 9. du mois d'Octobre ,
il y auroit , ce femble , quelque fujet de
douter touchant le veritable jour de la
Diij mort
2190 MERCURE DE FRANCE
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1
mort des Saints les plus illuftres , dont l'Eglife
paroît avoir fixé le culte à ces deux
jours là , & il ne feroit peut être pas tout
à fait improbable que la Fête de S. Bacque.
n'eut été placée au 7,& celle de S. Denis
au 9. pour faire oublier ces Fêtes Bacchiques
& Dionyfiaques des anciens Payens.
Ön fçait communément que les Grecs appellent
Bacchus Dionyfos . La montagne qui
eft proche Lutece où il y avoit des vignes
dès le tems de Julien l'Apoftat , felon
qu'il nous l'apprend lui - même , fe trouve
avoir eu auffi depuis bien des fiecles
une Eglife confacrée fous l'invocation de
S. Bacque, Martyr ; c'eft aujourd'hui celle
de S. Benoit , matiere à reflexion pour
ceux qui font curieux des Antiquités
Payennes & Chrétiennes . A mon égard ,
je ne prétends rien ftatuer fur des origines
fi obfcures. Contentez- vous fimplement
de l'avance que je vous fais de ma penfée
; je vous permets de la communiquer
à nos amis. Il me paroît plus naturel de
croire que les Fêtes de nos Saints ont été
diftribuées à tel ou tel jour , pour fervir
à effacer peu à peu les ufages du Paganifme
, en changeant leur objet , que de
s'imaginer que ce foit parce que les Calendriers
marquent au 7. Octobre un
S. Bacque & au 9. S. Denis , que les Payfans
du canton dont je vous parle ayent
རྟ་
fait
OCTOBRE. 1730. 2191
fait revivre à ces jours- là d'anciennes folies
profcrites de l'enceinte des Villes.
Quoiqu'il y ait quinze cens ans qu'on a
commencé à prêcher l'Evangile dans la
Cité qui dominoit fur ces lieux là , il a
pû toujours y refter dans les environs
quelque coûtume du Paganifme ' , furtout
dans des endroits auffi peu fréquentés
par les gens d'Eglife que le font les
Preffoirs. Vous fçavez qu'il y avoit encore
dans le fiecle dernier quelques Vil
lages de la France où l'ufage étoit de
mettre dans la main ou dans la bouche
du deffunt une piece de monnoye , pour
payer , difoit on , le paffage de la Barque
Caron ; les foffoyeurs n'étoient pas
fâchés que cet ufage continuât ; ils
profitoient adroitement de la crédulité
des fimples , & l'on peut affurer qu'il y
a des Antiquaires à qui certaines trouvailles
faites par ces fortes d'Officiers
n'ont pas été indifferentes .
18. Septembre 1730.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre d'un Curieux de Province à un ami de Paris, sur quelques restes de la Fête de Bacchus.
Dans une lettre, un auteur décrit une coutume locale liée aux vendanges, rappelant des pratiques païennes antiques. En 1793, un savant avait observé dans certains cantons près de Paris que, lors des vendanges, une statue de Bacchus était placée dans les pressoirs. Les personnes entrant dans le pressoir devaient saluer cette statue et, le jour de la Saint-Denis, faire une génuflexion. Le non-respect de ces rites entraînait une punition corporelle, administrée par sept individus et choisie par un parrain. L'auteur, ayant visité ces lieux en octobre 1730, confirme la persistance de la cérémonie, bien que les détails aient évolué. La statue de Bacchus est désormais placée au sommet d'un arbre du pressoir. Les termes utilisés dans le pressoir ont également changé, avec des noms spécifiques pour les outils, sous peine de punition. La lettre soulève la question de savoir si ces usages locaux sont des vestiges du paganisme. Elle note que les coutumes païennes ont souvent persisté plus longtemps à la campagne qu'en ville. L'auteur mentionne un concile de Constantinople qui condamnait certaines pratiques lors de la vinification, invoquant Bacchus. La lettre discute également de la possibilité que les fêtes des saints aient été fixées pour remplacer les fêtes païennes. Elle cite l'exemple d'une montagne près de Lutèce, où une église dédiée à Saint-Bacque a été remplacée par une église dédiée à Saint-Benoît. L'auteur conclut en mentionnant des coutumes païennes persistantes, comme la mise d'une pièce de monnaie dans la main ou la bouche des défunts pour payer le passage de la barque de Caron.
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