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PAR LES MUSES. '
O D E.
TVEicendez de la doutfle cime ,
J*-^ Chastes soeurs: venez m'inspirer* 1. .. I
Je cede à l'ardeur qui m'anime : . .. .' . .1
.C'est vous que je veux celebrer. : ;
.Si vous approuvez mon audace ,
Tels que ceux d'Homere & d'Horace,
Mes vers vont charmer jios neveux.
C'est vôtre gloir.\que je chante i
Accourez donc, Troupe íça vante,
Venez & remplissez mes voeux.
les plus grands Heros de la terre ,
Toujours avec avidité , , ... ^
ÍEc dans la paix dans la guerre.» }. . h.
.Ont cherché l'Immortalité-: . ; . . j[
Mille Monarques , dont l'HiUoiíf.-
K'a pas celebré la memoire, . h í. '. >.
Ont laissé de beaux monumens; ' ?).jt.
Ils ont ciû que ces édifices « . w . í'- <
2 p MERCURE. DE FRANCE.
A leur ambition propices ,
Les feroient. triompher du temps.
Vain propos ! frivole esperance /
le temps de tout victorieux ,
Bien.tôt, malgré leur résistance,
Les a dérobez à nos yeux.
Les ans aux plus grands noms funestes ,
Npus ont enlevé ces beaux restes ;
Nous Jes cherchons : foins superflus !
Mais leur marbre fut.il durable ,
C'est un monument déplorable :
Il nous apprend qu'ils ne font plus.
Jaloux d'obtenir la victoire .
Dans les champs du terrible Mars .
D'autres ont. mis toute leur gloire ,
A voler dans tous les hazards.
Audace vaine i avec leur vie ,
Leur gloire s'est évanouie ;
On ne fçait rien de ces combats ,
Oiì remplis d'une ardeur guerriere^
Couverts de sang & de poussiere ,
Ils ont affronté le trépas.
J Att V TE ïC Ï7t4.
Si de vous , Miifes, avouée .
I>'uri Poete la' docte voix , )
A les celebrer dévouée ,
Avoit chanté leurs beaux exploits }
Vantez du couchant à l'Aurore ,
Parmi nous ils vivroient encore i
Sans craindre l'injure des ans ,
les faits qu'enfant* leur courage,
Vainqueurs passeroient d'âge en âgé
Jusqu'à leurs derniers descendans.
Seriez.vous ctfnnus'íans les Muscs' ,
Vaillans défenseurs d'Ilion ,<
Et voiís dòrìt lès'fátales.ruses*
Causerent sa destruction';
Heros.* dontTheris fut fa mere ',
Que serois.tu: fans un' Homere î
Tes exploits seroienrdans l'oubli;
Envaiiv tu fus infatigable :
Sans les vers ton nom peu durable y
Seroit fous Troye enseveli.
C'est envain , ô Soeurs immortelles ,
* Athillt.
B iij
*i MERCURE DE FRANCE.
Qu'un Heros par tout redouté ,
Prétend fans l'appui de vos aîles
Passer ì la posterité. .
Fut. il mille fois plus grand homme,
Que ceux de la Grece & de Rome ,
Qu'un Hector, qu'un Agamennort.,
Sous fa puissance par la guerre
Eut.il rangé toute la terre ,
Le temps abolira son nom.
Cette Déesse aveugle & triste',
Qui détruit tout dans l'univers ,'
Xa mort à. qui rien ne résiste,
Ne peut attenter fur vos vers,
Par vous bravent là main des Parques ,
les plus fier* , les plus doux Monarques'.
Vous les dérobez à leurs coups;
Ces noires filles des lieux sombres ,
Des lieux habitez, par les ombres ,
N'ont aucun empire fur vous.
Les Heros & les Heroïnes,
Qui vous ont sçâ favoriser,.
Ont trouvé des bouches divines i
. f Á 'N V 1ER xii±
Prêtes à les éterniser.'
Tu leur fus toujours favorable ,
Grand Roy , * dpnt le bras redoutable ,
Fit par tout triompher les lys ;
Du temps' peux. tu Craindre l'outrage?
Reçois' un immortel hommage ,
Les Muses te dosent ce prix.'
Roy , qu'on voit courir fur les traces £
í>es Achilles & des Cesars','
Comblez les Muses de vos graces ,
Fixez fur elles vos regards,
Justes arbitres de fa gloire
feules au Temple de memoire,-
Eller font vivre les grands coeurs i
Sans elles , têtes couronnées ,
Ne croyez pas que des années ,
Vos noms puissent être vainqueurs.
P. I. S. J.
*LotiisXlV.