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1
s. p.
A MONSEIGNEUR LE DUC DE St AIGNAN, PAIR DE FRANCE.
Début :
Monseigneur, C'est estre bien hardy de vous adresser une Epistre [...]
Mots clefs :
Épître, Mercure, Matières, Réception, Récit, Spectacle
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texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR LE DUC DE St AIGNAN, PAIR DE FRANCE.
A MONSEIGNEUR
LE DUC
DEST. AIGNAN
PAIR DE FRANCE.
M
ONSEIGNEUR,
C'est estre bien hardy de vous adrefferune Epiſtre àvous quifai
tes tous les jours des Lettres admirables , &qui écrivez avec une délicateſſe dontfipeude Perſonnes peuvent approcher. Cen'est point auſſi comme beleſprit que jeprens cette liberté. Les matieres dont
traitele Mercureluy ontdéjadonnéentrée preſque dans toutes les Cours de l'Europe. Ie cherche àl'y fairerecevoiragreablement , &je n'enpuis trouver un moyen plus
粉
EPITRE.
feur, quede luy faireportervostre Illustre Nom. Ce Nom est connu
par tout,MONSEIGNEUR , iln'y apoint de lieu , quelque reculéqu'il ſoit où l'on demande qui vous éſtes,
&je nepuis douter quele Mercure n'y trouve une tres-favorable rece- ption , ſi vous mepermettez depu- blier que le deſſein vous en aplû;
quefalecture vous a diverty, &
que c'est particulierementſurvo- tre approbation que je mesuis en- hardyàlepoursuivre.Dequelpoids nefera- t-ellepoint aupresdes Cri- tiques, cette glorieuse approbation dontvousfouffrez queje meflate?
Dira-t'on quevous manquezde lu- mieres pour juger ſainement des chofes , Vous , MONSEIGNEUR ,
qui estes reconnu de tout le monde pourun esprit tout éclairé,quipof- Sedez éminemment ce qu'il y ade plus belles Connoiſſances , & dont les jugemens reglent ſi ſouvent ceuxde l'AcademieFrançoise,éta-
EPITRE.
blie pour mettre la Languedansſa
plus exacte pureté? Ne croyezpas ,
MONSEIGNEUR , quecejuſte témoignage que je rends de vous à la verité ,ſoit un commencement des loüanges queje meprepare à vous
donner. La matiere eſt un peu trop
ample , &de quelque coſté que je me tournaſſe je m'en trouverois bien- tost accabié. En effet , que
n'aurois-jepoint àdire de cette inSigne Valeur dont vous avez tant
defois donné deſi éclatantes mar.
ques ? Elleparoiſtra afſſez ailleurs
dans le ſimple Récit queje me re- Serveàfaire de vos grandes Acti- ons , &j'adjoûterayſeulement icy qu'elle ne vous estpas moins unbien hereditaire, que cette merveilleuse
adreſſe de corps que vous avez
toûjours euë en partage. Nous le
voyonspar la Charge de Mestre
de Campde la Cavalerie Legere
qui ne s'est jamais donnée qu'aux
vrais Braves , &dans laquelle
EPITRE.
feuMonsieurle Cote de S.Aignan voſtre Pere s'acquit autrefois une
fi haute reputation ; & du co- ſté de l'adreſſe , nefut-ilpaslefe- condAffaillant sousle Princede Conty au grand Carouſel de Loüis XIII , comme vous l'avez esté Sous leRoy àceluy dont ilplût àSa Majesté deſe donner le magnifi- que Divertiſſement. Avec quel avantagen'yparustes-vouspas,&
quelsyeux manquâtes-vous d'at- tirer dans une occasion fi propre àfaire voir la grace touteparti- culiere que vous avez dans ces no- bles Exercices qui font ſi ne- ceffaires aux Perſonnes de vostre rang , &dont ily a eu mesme des Filsde Roisqui n'ont pas quelque
fois dédaigné devenirprendre des Leçosſoûs nos meilleurs Maistres .
Yen a t-il aucun où vousn'excelbiez ?ouplutôt,MONSEIGNEVR,
nepeut-on pas direque vous estes
universel , & que la Galanterie
EPITRE.
est tellement née avec vous, que
vous n'ignorez riede ce qui lapeut rendre confiderable? Ilne voussuf fit pas desçavoir executer. Combiende Spectacles inventez en un
momentpourle Roy, où vous avez fait admirerà toute la Cour la
promptevivacitéde ce merveilleux Génie qu'on nesçauroit aſſez estimer On s'yfouvient
plaisirde celuydel'ifle Enchantea encor avecTRBADE OF
voir fans Yo Spectacle Spectacle qu'on n'a pû furprise,&dont l'invention nedemandoitpas moins une Ame toute guerriere , qu'un efprit veritable- ment galant. Mais àquoy mar.
restay-je,MONSEIGNEVR ? L'estime & la confiance dont le Roy vous a toûjours honoré, nefont-el- lespaslamarque laplus indubi- tablede cemerite extraordinaire
quiparleſi avantageusementpour
vous. En vous confiant laPlace dont
il vous a fait Gouverneur , ilvous amisentre les mains unedes Clefs
EPITRE.
deſon Royaume ; &ce grand Dépostne justifie- t-ilpas avec toute la gloire qui vous est devë combien vos longs ſervices l'ont persuadé fortement de voštrefidelité ? Voila
beaucoup de chofes , MONSEIG- NEVR , qui feroient un long Pa- negyrique pour un autre ; onferoit aſſurément épuisé , &fi onadjoû- toit en finiſſant qu'on en auroit encor bien d'autres àdire,ceſeroit uneflaterie quiferviroit d'embel- liſſement àla Lettre , &ces au- tres choses ne seroient que ce qui auroit esté déja dit ; maisiln'en est pas ainſi de vous, &le Mercu- revafaire voirpar l'Article qui vous regarde , que si j'ay fait icy une legere ébauchede vostre Por- trait , ç'a esté Seulement pour prendre l'occaſion de faire connoi- Stre àtout le monde avec combien
de paſſion &de reſpest jeſuis ,
ONSEIGNEUR,
Voſtre tres-humble & tres- obeïffant Serviteur. D
LE DUC
DEST. AIGNAN
PAIR DE FRANCE.
M
ONSEIGNEUR,
C'est estre bien hardy de vous adrefferune Epiſtre àvous quifai
tes tous les jours des Lettres admirables , &qui écrivez avec une délicateſſe dontfipeude Perſonnes peuvent approcher. Cen'est point auſſi comme beleſprit que jeprens cette liberté. Les matieres dont
traitele Mercureluy ontdéjadonnéentrée preſque dans toutes les Cours de l'Europe. Ie cherche àl'y fairerecevoiragreablement , &je n'enpuis trouver un moyen plus
粉
EPITRE.
feur, quede luy faireportervostre Illustre Nom. Ce Nom est connu
par tout,MONSEIGNEUR , iln'y apoint de lieu , quelque reculéqu'il ſoit où l'on demande qui vous éſtes,
&je nepuis douter quele Mercure n'y trouve une tres-favorable rece- ption , ſi vous mepermettez depu- blier que le deſſein vous en aplû;
quefalecture vous a diverty, &
que c'est particulierementſurvo- tre approbation que je mesuis en- hardyàlepoursuivre.Dequelpoids nefera- t-ellepoint aupresdes Cri- tiques, cette glorieuse approbation dontvousfouffrez queje meflate?
Dira-t'on quevous manquezde lu- mieres pour juger ſainement des chofes , Vous , MONSEIGNEUR ,
qui estes reconnu de tout le monde pourun esprit tout éclairé,quipof- Sedez éminemment ce qu'il y ade plus belles Connoiſſances , & dont les jugemens reglent ſi ſouvent ceuxde l'AcademieFrançoise,éta-
EPITRE.
blie pour mettre la Languedansſa
plus exacte pureté? Ne croyezpas ,
MONSEIGNEUR , quecejuſte témoignage que je rends de vous à la verité ,ſoit un commencement des loüanges queje meprepare à vous
donner. La matiere eſt un peu trop
ample , &de quelque coſté que je me tournaſſe je m'en trouverois bien- tost accabié. En effet , que
n'aurois-jepoint àdire de cette inSigne Valeur dont vous avez tant
defois donné deſi éclatantes mar.
ques ? Elleparoiſtra afſſez ailleurs
dans le ſimple Récit queje me re- Serveàfaire de vos grandes Acti- ons , &j'adjoûterayſeulement icy qu'elle ne vous estpas moins unbien hereditaire, que cette merveilleuse
adreſſe de corps que vous avez
toûjours euë en partage. Nous le
voyonspar la Charge de Mestre
de Campde la Cavalerie Legere
qui ne s'est jamais donnée qu'aux
vrais Braves , &dans laquelle
EPITRE.
feuMonsieurle Cote de S.Aignan voſtre Pere s'acquit autrefois une
fi haute reputation ; & du co- ſté de l'adreſſe , nefut-ilpaslefe- condAffaillant sousle Princede Conty au grand Carouſel de Loüis XIII , comme vous l'avez esté Sous leRoy àceluy dont ilplût àSa Majesté deſe donner le magnifi- que Divertiſſement. Avec quel avantagen'yparustes-vouspas,&
quelsyeux manquâtes-vous d'at- tirer dans une occasion fi propre àfaire voir la grace touteparti- culiere que vous avez dans ces no- bles Exercices qui font ſi ne- ceffaires aux Perſonnes de vostre rang , &dont ily a eu mesme des Filsde Roisqui n'ont pas quelque
fois dédaigné devenirprendre des Leçosſoûs nos meilleurs Maistres .
Yen a t-il aucun où vousn'excelbiez ?ouplutôt,MONSEIGNEVR,
nepeut-on pas direque vous estes
universel , & que la Galanterie
EPITRE.
est tellement née avec vous, que
vous n'ignorez riede ce qui lapeut rendre confiderable? Ilne voussuf fit pas desçavoir executer. Combiende Spectacles inventez en un
momentpourle Roy, où vous avez fait admirerà toute la Cour la
promptevivacitéde ce merveilleux Génie qu'on nesçauroit aſſez estimer On s'yfouvient
plaisirde celuydel'ifle Enchantea encor avecTRBADE OF
voir fans Yo Spectacle Spectacle qu'on n'a pû furprise,&dont l'invention nedemandoitpas moins une Ame toute guerriere , qu'un efprit veritable- ment galant. Mais àquoy mar.
restay-je,MONSEIGNEVR ? L'estime & la confiance dont le Roy vous a toûjours honoré, nefont-el- lespaslamarque laplus indubi- tablede cemerite extraordinaire
quiparleſi avantageusementpour
vous. En vous confiant laPlace dont
il vous a fait Gouverneur , ilvous amisentre les mains unedes Clefs
EPITRE.
deſon Royaume ; &ce grand Dépostne justifie- t-ilpas avec toute la gloire qui vous est devë combien vos longs ſervices l'ont persuadé fortement de voštrefidelité ? Voila
beaucoup de chofes , MONSEIG- NEVR , qui feroient un long Pa- negyrique pour un autre ; onferoit aſſurément épuisé , &fi onadjoû- toit en finiſſant qu'on en auroit encor bien d'autres àdire,ceſeroit uneflaterie quiferviroit d'embel- liſſement àla Lettre , &ces au- tres choses ne seroient que ce qui auroit esté déja dit ; maisiln'en est pas ainſi de vous, &le Mercu- revafaire voirpar l'Article qui vous regarde , que si j'ay fait icy une legere ébauchede vostre Por- trait , ç'a esté Seulement pour prendre l'occaſion de faire connoi- Stre àtout le monde avec combien
de paſſion &de reſpest jeſuis ,
ONSEIGNEUR,
Voſtre tres-humble & tres- obeïffant Serviteur. D
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Résumé : A MONSEIGNEUR LE DUC DE St AIGNAN, PAIR DE FRANCE.
L'épître est adressée à Monseigneur le Duc d'Aignan, pair de France. L'auteur s'excuse de son audace à écrire à une personne reconnue pour rédiger des lettres admirables et avec une grande délicatesse. Il mentionne que les sujets traités dans le Mercure de France ont déjà gagné une entrée dans presque toutes les cours d'Europe et espère obtenir une réception favorable en associant le nom illustre du Duc d'Aignan. L'auteur souligne la reconnaissance mondiale du nom du Duc et son espoir que le Mercure trouvera une réception favorable grâce à l'approbation du Duc. L'auteur loue les lumières et les connaissances éminentes du Duc, ainsi que ses jugements qui régissent souvent ceux de l'Académie française. Il mentionne la valeur et les grandes actions du Duc, héritées de son père, et son adresse exceptionnelle, notamment dans des charges militaires prestigieuses. Le Duc est également reconnu pour son excellence dans les exercices nobles et sa capacité à inventer des spectacles pour le roi. L'épître se conclut par une expression de respect et de passion de l'auteur envers le Duc, soulignant que le Mercure présentera une ébauche de son portrait pour faire connaître au monde entier son admiration et son respect.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
s. p.
AVIS.
Début :
Plusieurs estans persuadez que les Extraordinaires ne sont que des [...]
Mots clefs :
Mercure, Extraordinaire, Ouvrages, Matières
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texteReconnaissance textuelle : AVIS.
SAVPS.
PL
Lufieurs les eftans perfuadez que
Extraordinaires ne font que desabregez de ce qui eft contenu dans les
trois derniers Volumes du Mercure
qui les précedent , on a efté prié de
faire connoiftre dans le premier Volume de chaque Mercure qui fuivra
chaque Extraordinaire , les matieres
qui compoferont ces mefmes Extraordinaires qui auront precedé le Mercure qui enparlera. On verra par là
que dans ces Livres qui paroiffent au
commencement de chaque Quartier
de l'Année, iln'y a pas uneligne tirée
de ceux qui fe diftribuent le premier
jour de chaque Mois. On en va juger
par les Ouvrages que contient lequatriéme & dernier Extraordinaire qui
aparule 15.jour deJanvier.
Il eft dedié auRoy. L'Epiftren'eft
AVIS.
point de la maniere ordinaire. Elle eſt
au milieu de toutes les Conqueftes du
Roy,gravées par M. le Paultre, reprefentées au naturel, & environnées de
Devifes & d'Infcriptions . Le Volume
contient
Un Eloge en Vers de plufieurs
Pieces faites par les meilleurs Autheurs, & imprimées dans le Mercure.
Un Edit d'Amour, de dix- neuf
Stances.
Une Fefte galante donnée par l'Amour, au fujet de la Paix.
-Des Stances Morales faites par le
Fils d'un Auditeur des Comptes.
Huit Fictions diférentes fur l'ori
gine de l'Horloge de Sable , traitées.
par métamorphofe & par invention..
La huitième en Vers par un Académicien d'Arles.
Une Lettre galante qui accompagnoit un petit Amour de cire donné
pour Etrennes.
Deux Lettres galantes de Madrid.
Une Lettre de Veniſe, oùl'on voit
AVIS.
l'origine des Mouches galantes, &-les
fentimens delafçavanteMademoiſelle
Cornaro,fur la confidence deMadame
de Cleyes à fon Mary.
Six Lettres pleines d'é ulition , de
M.l'Abbé de la Valt , fur l'ufage des
Fictions.
Une Lettre fur les indices qu'on
peur tirer pour connoiftre l'Efprit,
fur la maniere dont chacun formefon
écriture. 1
Une nouvelle Lettre en chiffre.
Des Madrigaux fur divers fujets , &
des Sonnets fur l'Amour & furl'Indiférence..
Deux Difcours à la louange des
Cheveux , pour répondre à la Satire
contre les Cheveux qui eftoit dans le
troifiéme Extraordinaire.
Quatre Traductions en Vers François , des Vers Latins de M. de Sanreuil, qui fe lifent fur la Pompe du
Pont Noftre-Dame.
Plufieurs Madrigaux fervant d'explication aux Enigmes du Cœur, de
AVIS.
la Nefle , de l'Efprit , de la Mouche
galante, de la Calote, & de quelques
Enigmes en figure. Lehrstei
Un Cadran Solaire en taille- douce,
d'une nouvelle invention , dans lequel
treize des principales Actions de Sa
Majefté font marquées par autant”
d'effets du Soleil.
Une Galanterie en forme de Confeil, fur un mal d'amour,been s
Plufieurs Ouvrages en Vers à la
gloire du Roy.
Une nouvelle Hiftoire Enigmati
que.
L'Hiftoire des Amours de Grifette,
Chate de Madame des Houlieres,
contenue en huit Pieces de Vers compofées par les plus beaux Efprits du
Siecle.
Un Difcours fur les Devifes, Emblêmes, & Revers de Medailles .
Quarante- deux Revers de Medailles
à la gloire du Roy, gravées dans une
feule Planche, & tous expliquez dan s
l'Extraordinaire par autant d'Articles
féparez.
AVIS. •
Plufieurs Questions proposées pour
le cinquième Extraordinaire, qui fera
le premier del'Année 1679. les quatre
premiers faisant l'Année complète de
1678.
Tousles Ouvrages de ce quatrième
Extraordinaire fe montent à plus de
cent cinquante Pieces tant de galanterie que d'érudition.
Ce grand nombre d'Ouvrages diférens faitvoir queles Extraordinaires
font des Recueils de tout ce que l'on
peut s'imaginer, & où l'on peut avoir
recours, fuivant les matieres dont on
veutetre éclaircy
Onne propofera pas ſeulement au
Public des Queftions galantes pour
tous les Extraordinaires , mais encor
tous les Sujets qui feront envoyez, où
l'érudition pouraparoistre.
PL
Lufieurs les eftans perfuadez que
Extraordinaires ne font que desabregez de ce qui eft contenu dans les
trois derniers Volumes du Mercure
qui les précedent , on a efté prié de
faire connoiftre dans le premier Volume de chaque Mercure qui fuivra
chaque Extraordinaire , les matieres
qui compoferont ces mefmes Extraordinaires qui auront precedé le Mercure qui enparlera. On verra par là
que dans ces Livres qui paroiffent au
commencement de chaque Quartier
de l'Année, iln'y a pas uneligne tirée
de ceux qui fe diftribuent le premier
jour de chaque Mois. On en va juger
par les Ouvrages que contient lequatriéme & dernier Extraordinaire qui
aparule 15.jour deJanvier.
Il eft dedié auRoy. L'Epiftren'eft
AVIS.
point de la maniere ordinaire. Elle eſt
au milieu de toutes les Conqueftes du
Roy,gravées par M. le Paultre, reprefentées au naturel, & environnées de
Devifes & d'Infcriptions . Le Volume
contient
Un Eloge en Vers de plufieurs
Pieces faites par les meilleurs Autheurs, & imprimées dans le Mercure.
Un Edit d'Amour, de dix- neuf
Stances.
Une Fefte galante donnée par l'Amour, au fujet de la Paix.
-Des Stances Morales faites par le
Fils d'un Auditeur des Comptes.
Huit Fictions diférentes fur l'ori
gine de l'Horloge de Sable , traitées.
par métamorphofe & par invention..
La huitième en Vers par un Académicien d'Arles.
Une Lettre galante qui accompagnoit un petit Amour de cire donné
pour Etrennes.
Deux Lettres galantes de Madrid.
Une Lettre de Veniſe, oùl'on voit
AVIS.
l'origine des Mouches galantes, &-les
fentimens delafçavanteMademoiſelle
Cornaro,fur la confidence deMadame
de Cleyes à fon Mary.
Six Lettres pleines d'é ulition , de
M.l'Abbé de la Valt , fur l'ufage des
Fictions.
Une Lettre fur les indices qu'on
peur tirer pour connoiftre l'Efprit,
fur la maniere dont chacun formefon
écriture. 1
Une nouvelle Lettre en chiffre.
Des Madrigaux fur divers fujets , &
des Sonnets fur l'Amour & furl'Indiférence..
Deux Difcours à la louange des
Cheveux , pour répondre à la Satire
contre les Cheveux qui eftoit dans le
troifiéme Extraordinaire.
Quatre Traductions en Vers François , des Vers Latins de M. de Sanreuil, qui fe lifent fur la Pompe du
Pont Noftre-Dame.
Plufieurs Madrigaux fervant d'explication aux Enigmes du Cœur, de
AVIS.
la Nefle , de l'Efprit , de la Mouche
galante, de la Calote, & de quelques
Enigmes en figure. Lehrstei
Un Cadran Solaire en taille- douce,
d'une nouvelle invention , dans lequel
treize des principales Actions de Sa
Majefté font marquées par autant”
d'effets du Soleil.
Une Galanterie en forme de Confeil, fur un mal d'amour,been s
Plufieurs Ouvrages en Vers à la
gloire du Roy.
Une nouvelle Hiftoire Enigmati
que.
L'Hiftoire des Amours de Grifette,
Chate de Madame des Houlieres,
contenue en huit Pieces de Vers compofées par les plus beaux Efprits du
Siecle.
Un Difcours fur les Devifes, Emblêmes, & Revers de Medailles .
Quarante- deux Revers de Medailles
à la gloire du Roy, gravées dans une
feule Planche, & tous expliquez dan s
l'Extraordinaire par autant d'Articles
féparez.
AVIS. •
Plufieurs Questions proposées pour
le cinquième Extraordinaire, qui fera
le premier del'Année 1679. les quatre
premiers faisant l'Année complète de
1678.
Tousles Ouvrages de ce quatrième
Extraordinaire fe montent à plus de
cent cinquante Pieces tant de galanterie que d'érudition.
Ce grand nombre d'Ouvrages diférens faitvoir queles Extraordinaires
font des Recueils de tout ce que l'on
peut s'imaginer, & où l'on peut avoir
recours, fuivant les matieres dont on
veutetre éclaircy
Onne propofera pas ſeulement au
Public des Queftions galantes pour
tous les Extraordinaires , mais encor
tous les Sujets qui feront envoyez, où
l'érudition pouraparoistre.
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Résumé : AVIS.
Le document traite des 'Extraordinaires', des publications supplémentaires au 'Mercure'. Pour clarifier leur contenu, il est décidé de publier dans chaque nouveau volume du 'Mercure' les matières des 'Extraordinaires' précédents. Le quatrième et dernier 'Extraordinaire', paru le 15 janvier, est dédié au Roi et contient une épître illustrée par les conquêtes royales gravées par M. le Paultre. Ce volume inclut divers ouvrages tels qu'un éloge en vers, un édit d'amour, une fête galante, des stances morales, des fictions sur l'origine de l'horloge de sable, des lettres galantes, des lettres érudites de l'Abbé de la Valette, une lettre sur les indices de l'écriture, des madrigaux, des discours sur les cheveux, des traductions en vers, des explications d'énigmes, un cadran solaire, des galanteries, des histoires énigmatiques, des discours sur les devises et emblèmes, et des revers de médailles à la gloire du Roi. Le document mentionne également des questions proposées pour le cinquième 'Extraordinaire' de l'année 1679, complétant l'année 1678. Ce quatrième 'Extraordinaire' comprend plus de cent cinquante pièces, illustrant la diversité et l'érudition des contenus.
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3
p. 2265-2269
Nouvelles Broderies à la maniere de Turquie, [titre d'après la table]
Début :
Le sieur Porlier, connu pour les Broderies de Constantinople, toujours animé par le desir de se [...]
Mots clefs :
Broderie, Aiguille, Ouvrages, Matières, Constantinople, Turquie, Société des arts
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Broderies à la maniere de Turquie, [titre d'après la table]
Le fieur Porlier , connu pour les Broderies de
Conftantinople , toujours animé par le defir de fe
diftinguer dans cet Art , vient de donner de nouvelles
marques de fon adreffe & de la délicateffe
du gout qu'il a toûjours eu pour ces fortes d'Ouvrages
, par une piece de Broderie , qu'il a préfentée
à la Societé des Arts , de laquelle il a
l'honneur d'être Membre. L'Approbation que
cette Compagnie lui en a donnée, fait affez connoître
le mérite de fon travail , fans qu'il foit néceffaire
de s'étendre ici là- deffus . On ſe bornera
à un précis de fon Mémoire fur la Broderie , dans
lequel il en releve l'excellence par l'origine , & il
en prouve l'utilité par l'ufage ; il donne auffi une
idée des Outils & des Matieres qui fervent à ce
Travail.
, pour
Sur l'origine de la Broderie , il s'en tient à
ce qui en eft dit dans l'Exode , au fujet de
Bezeleel & Pooliab , que Dieu avoit remplis de
fageffe & appellez par un choix particulier pour
travailler aux Ouvrages du Tabernacle lequel
ils firent les Rideaux , les Voiles & les Habits
des Grands - Prêtres , de fin lin , parſemé d'une
broderie excellente & agréablement variée
pour la diftribution des couleurs ; ce que l'Ecriture
exprime parfaitement, en difant que ces deux
hommes peignoient avec l'aiguille ; ce qui marque
que la Broderie étoit non -feulement connáé
en ce temps- là , mais auffi en ufage pour relever
la beauté des autres Ouvrages de ce faint Tabernacle,
L'Auteur infere delà que fi-tôt que la Broderiea
Gy eté
2266 MERCURE DE FRANCE
été en ufage , elle a trouvé la place dans les befoins
de ceux, qui par l'adreffe de leurs doigts, l'ont miſe
au jour, & que cette même utilité s'eft perpetuée
jufqu'à nous,puifque l'on voit encore aujourd'hui,
lorfque lesSouverains deffendent à leurs Sujets l'excés
du luxe , dont la Broderie fait partie , ils la
réfervent par leurs Edits pour décorer les Tem--
ples , pour leurs pompes particulieres , & celles
des perfonnes qui compofent leurs Cours, & pour
les Etrangers qui y réfident ; il remarque auffi ce
que les Poëtes ont dit de l'excellence & de l'utilité
de la Broderie. Il n'oublie pas dans Homere ,
la Ceinture de Venus; & dans l'Eneïde, que les Coribantes
ou Prêtreffes de Cybelle , étoient vétués
d'habits brodez à l'aiguille , & qu'Acet , Prince
fauvé des flammes de Troyes , tira de fon Tréfor
pour décorer le Maufolée de fon cher fits
Pallás , deux Voiles mêlez de pourpre & d'or ,
qui lui avoient été donnez par Didon , que cette
Reine avoit richement brodés elle- même . Il n'ou--
blie pas auffique Minerve , fous la figure de Mentor
, recommande à Idomenée de porter de la
Broderie au bas de fa robbe , pour être diftingué
d'une maniere conforme à fa Dignité . Il ajoûte
que fon Difciple Telemaque remarquoit entre les
belles qualitez qui le portoit à aimer Antiope ,
fon induſtrie pour les Ouvrages de Broderies ; &
qu'enfin , felon Ovide , la Broderie eft utile aux
Dieux mêmes , qui prenoient la peine de s'y occuper
quelquefois. Comme il le remarque au fixe
Livre de fes Métamorphofes , lorfqu'il décrit Minerve
jaloufe d'Arachné , qui ofa défier cette
Déeffe dans l'execution de cet Art , ce qui la mit
fi fort en colere , qu'elle en tira la cruelle vengeance
de la changer en Araignée ; ce Poéte pour
donner une jufte idée de l'Ouvrage de cette fille ,
dit que Venus allant en Prygie avec Junon & Mi
nery e
OCTOBRE . 1730. 2267
nérve , difputer la Pomme d'Or , elle étoit parée
d'un Chef- d'oeuvre forti des mains induftrieufes
d'Arachné , beauté que le Pirceau d'Apelles eût
été en peine de rendre plus accompli. Junon avoit
La Robbe peinte avec l'aiguille ; pour Minerve ,
comme Déeffe des Arts , ne voulant rien devoir
à une Mortelle , qui d'ailleurs étoit fa Rivale en
adreffe , elle s'étoit revétuë d'un habit tiffu de fes
propres mains;remarques qui prouvent clairement
l'antiquité & l'utilité de la Broderie que l'on devroit
cultiver avec autant de foin qu'une infinité
d'autres Arts à qui l'on donne des prérogatives
qu'elle pourroit fort bien partager avec eux. M.
Porlier auroit pû dire ici quelque chofe de la Broderie
que les Sauvages de Canada font avec les
Picqants des Porcs - Epics, teints en noir , en rouge
& en jaune , plus durable que celle de Soye ,
d'or & d'argent . Memoires de l'Académie des
Sciences.
L'Auteur paffé enfuite à la defcription des Inftrumens
& des matieres qui fervent à la Broderie,
il nomme les noms des differens points de Brodérie
, après quoi fuit un court Eloge de l'Aiguille
, premier Outil du Brodeur , par le fecours
duquel la Broderie imite la Sculpture & la Peinture
; la Sculpture , en ce qu'elle donne du relief
à l'Etoffe, & la Peinture , en ce que l'Aiguille fait
revivre les nuances de Soye , de Laine , d'Or &
d'Argent & autres matieres , avec la même har-´´
monie que le Pinceau & les couleurs . Il ajoûte
une idée de l'habileté que doit avoir le Brodeur
dans les differentes operations de fon travail , qui
font entr'autres de bien connoître les qualitez des
matieres qu'il employe , de fçavoir deffiner ,
du moins d'avoir affez de gout pour juger de la
bonté des Deffeins qui lui font prefentez , &
l'effet qu'ils doivent faire dans l'execution.
Govje, Lee.
2268 MERCURE DE FRANCE
Le fieur Porlier termine fon Memoire par la
Deſcription de la Broderie qu'il pratique & qui
lui eft particuliere , laquelle il a apprife en Turquie
, & qui n'étoit connue cy - devant en France
que par les differens Morceaux qui en étoient apportez
fous les noms de Toillettes , de Mouchoirs,
de Robbes , de Ceintures , &c. toutes Pieces qui
' attiroient l'admiration de ceux qui les acheptoient
& des Ouvriers en Broderie , fans que les uns ni
les autres fe foient jamais donné la peine de découvrir
de quelle façon cet Ouvrage s'executoit.
Le fieur Porlier a par fa patience & par fon ap
plication , porté à un fi grand point de perfection
cette Broderie , qu'il doit avoir lieu d'efperer
qu'on s'adreffera à lui pour executer les plus beaux
& les plus riches Ouvrages de cette efpece . Sa
demeure eft à Paris , ruë neuve S. Etienne , près
les Peres de la Doctrine Chrétienne , chez M. le
Roux , au fecond Appartement fur le devant ,
Quartier S. Marceau.
COPIE DE L'APPROBATION
de MS de la Societé des Arts. ·
Xtrait des Regifires de la Societé des Arts.
EuDimanches
>
Du Dimanche 6 Août 1735. Ce jour le fieur
Porlier, Affocié en la Claffe des Arts de gout de
ladite Societé , a prefenté à la Compagnie un
Memoire fur la Broderie & une Mantille de
Gafe d'Italie , brodée à deux envers Or &
Soyes qu'il a executé de fes mains , le Deffein
qui eft de fa compofition , eft d'un gout étranger
& bien entendu , tous les Rinceaux font en
or & àjour , dans lesquels paffent des fleurs &
feuillages dont les nuances font très vives &
aufi - bienfondues qu'elles le pourroient être dans
la Miniature la plus parfaite ; cet Ouvrage
contient tous les differens points qui fe pratiquent
OCTOBRE . 1730 . 2269
·
quent en Turquie & dans les Indes , qu'aucun
Brodeur de l'Europe n'avoit pú imiter jusqu'à
prefent ; la Compagnie a jugé que cette maniere
de broder pratiquée par te fieur Porlier , pouvoit
être utile au Public , en foi de quoi , voulant
lui donner une preuve certaine de fon habileté
en cet Art , je lui ai délivré le prefent
Certificat pour lui fervir où befoin fera. A Paris
, ce 25. Août 1730. Signé , HYNAULT ,
Secretaire de ladite Societé.
Conftantinople , toujours animé par le defir de fe
diftinguer dans cet Art , vient de donner de nouvelles
marques de fon adreffe & de la délicateffe
du gout qu'il a toûjours eu pour ces fortes d'Ouvrages
, par une piece de Broderie , qu'il a préfentée
à la Societé des Arts , de laquelle il a
l'honneur d'être Membre. L'Approbation que
cette Compagnie lui en a donnée, fait affez connoître
le mérite de fon travail , fans qu'il foit néceffaire
de s'étendre ici là- deffus . On ſe bornera
à un précis de fon Mémoire fur la Broderie , dans
lequel il en releve l'excellence par l'origine , & il
en prouve l'utilité par l'ufage ; il donne auffi une
idée des Outils & des Matieres qui fervent à ce
Travail.
, pour
Sur l'origine de la Broderie , il s'en tient à
ce qui en eft dit dans l'Exode , au fujet de
Bezeleel & Pooliab , que Dieu avoit remplis de
fageffe & appellez par un choix particulier pour
travailler aux Ouvrages du Tabernacle lequel
ils firent les Rideaux , les Voiles & les Habits
des Grands - Prêtres , de fin lin , parſemé d'une
broderie excellente & agréablement variée
pour la diftribution des couleurs ; ce que l'Ecriture
exprime parfaitement, en difant que ces deux
hommes peignoient avec l'aiguille ; ce qui marque
que la Broderie étoit non -feulement connáé
en ce temps- là , mais auffi en ufage pour relever
la beauté des autres Ouvrages de ce faint Tabernacle,
L'Auteur infere delà que fi-tôt que la Broderiea
Gy eté
2266 MERCURE DE FRANCE
été en ufage , elle a trouvé la place dans les befoins
de ceux, qui par l'adreffe de leurs doigts, l'ont miſe
au jour, & que cette même utilité s'eft perpetuée
jufqu'à nous,puifque l'on voit encore aujourd'hui,
lorfque lesSouverains deffendent à leurs Sujets l'excés
du luxe , dont la Broderie fait partie , ils la
réfervent par leurs Edits pour décorer les Tem--
ples , pour leurs pompes particulieres , & celles
des perfonnes qui compofent leurs Cours, & pour
les Etrangers qui y réfident ; il remarque auffi ce
que les Poëtes ont dit de l'excellence & de l'utilité
de la Broderie. Il n'oublie pas dans Homere ,
la Ceinture de Venus; & dans l'Eneïde, que les Coribantes
ou Prêtreffes de Cybelle , étoient vétués
d'habits brodez à l'aiguille , & qu'Acet , Prince
fauvé des flammes de Troyes , tira de fon Tréfor
pour décorer le Maufolée de fon cher fits
Pallás , deux Voiles mêlez de pourpre & d'or ,
qui lui avoient été donnez par Didon , que cette
Reine avoit richement brodés elle- même . Il n'ou--
blie pas auffique Minerve , fous la figure de Mentor
, recommande à Idomenée de porter de la
Broderie au bas de fa robbe , pour être diftingué
d'une maniere conforme à fa Dignité . Il ajoûte
que fon Difciple Telemaque remarquoit entre les
belles qualitez qui le portoit à aimer Antiope ,
fon induſtrie pour les Ouvrages de Broderies ; &
qu'enfin , felon Ovide , la Broderie eft utile aux
Dieux mêmes , qui prenoient la peine de s'y occuper
quelquefois. Comme il le remarque au fixe
Livre de fes Métamorphofes , lorfqu'il décrit Minerve
jaloufe d'Arachné , qui ofa défier cette
Déeffe dans l'execution de cet Art , ce qui la mit
fi fort en colere , qu'elle en tira la cruelle vengeance
de la changer en Araignée ; ce Poéte pour
donner une jufte idée de l'Ouvrage de cette fille ,
dit que Venus allant en Prygie avec Junon & Mi
nery e
OCTOBRE . 1730. 2267
nérve , difputer la Pomme d'Or , elle étoit parée
d'un Chef- d'oeuvre forti des mains induftrieufes
d'Arachné , beauté que le Pirceau d'Apelles eût
été en peine de rendre plus accompli. Junon avoit
La Robbe peinte avec l'aiguille ; pour Minerve ,
comme Déeffe des Arts , ne voulant rien devoir
à une Mortelle , qui d'ailleurs étoit fa Rivale en
adreffe , elle s'étoit revétuë d'un habit tiffu de fes
propres mains;remarques qui prouvent clairement
l'antiquité & l'utilité de la Broderie que l'on devroit
cultiver avec autant de foin qu'une infinité
d'autres Arts à qui l'on donne des prérogatives
qu'elle pourroit fort bien partager avec eux. M.
Porlier auroit pû dire ici quelque chofe de la Broderie
que les Sauvages de Canada font avec les
Picqants des Porcs - Epics, teints en noir , en rouge
& en jaune , plus durable que celle de Soye ,
d'or & d'argent . Memoires de l'Académie des
Sciences.
L'Auteur paffé enfuite à la defcription des Inftrumens
& des matieres qui fervent à la Broderie,
il nomme les noms des differens points de Brodérie
, après quoi fuit un court Eloge de l'Aiguille
, premier Outil du Brodeur , par le fecours
duquel la Broderie imite la Sculpture & la Peinture
; la Sculpture , en ce qu'elle donne du relief
à l'Etoffe, & la Peinture , en ce que l'Aiguille fait
revivre les nuances de Soye , de Laine , d'Or &
d'Argent & autres matieres , avec la même har-´´
monie que le Pinceau & les couleurs . Il ajoûte
une idée de l'habileté que doit avoir le Brodeur
dans les differentes operations de fon travail , qui
font entr'autres de bien connoître les qualitez des
matieres qu'il employe , de fçavoir deffiner ,
du moins d'avoir affez de gout pour juger de la
bonté des Deffeins qui lui font prefentez , &
l'effet qu'ils doivent faire dans l'execution.
Govje, Lee.
2268 MERCURE DE FRANCE
Le fieur Porlier termine fon Memoire par la
Deſcription de la Broderie qu'il pratique & qui
lui eft particuliere , laquelle il a apprife en Turquie
, & qui n'étoit connue cy - devant en France
que par les differens Morceaux qui en étoient apportez
fous les noms de Toillettes , de Mouchoirs,
de Robbes , de Ceintures , &c. toutes Pieces qui
' attiroient l'admiration de ceux qui les acheptoient
& des Ouvriers en Broderie , fans que les uns ni
les autres fe foient jamais donné la peine de découvrir
de quelle façon cet Ouvrage s'executoit.
Le fieur Porlier a par fa patience & par fon ap
plication , porté à un fi grand point de perfection
cette Broderie , qu'il doit avoir lieu d'efperer
qu'on s'adreffera à lui pour executer les plus beaux
& les plus riches Ouvrages de cette efpece . Sa
demeure eft à Paris , ruë neuve S. Etienne , près
les Peres de la Doctrine Chrétienne , chez M. le
Roux , au fecond Appartement fur le devant ,
Quartier S. Marceau.
COPIE DE L'APPROBATION
de MS de la Societé des Arts. ·
Xtrait des Regifires de la Societé des Arts.
EuDimanches
>
Du Dimanche 6 Août 1735. Ce jour le fieur
Porlier, Affocié en la Claffe des Arts de gout de
ladite Societé , a prefenté à la Compagnie un
Memoire fur la Broderie & une Mantille de
Gafe d'Italie , brodée à deux envers Or &
Soyes qu'il a executé de fes mains , le Deffein
qui eft de fa compofition , eft d'un gout étranger
& bien entendu , tous les Rinceaux font en
or & àjour , dans lesquels paffent des fleurs &
feuillages dont les nuances font très vives &
aufi - bienfondues qu'elles le pourroient être dans
la Miniature la plus parfaite ; cet Ouvrage
contient tous les differens points qui fe pratiquent
OCTOBRE . 1730 . 2269
·
quent en Turquie & dans les Indes , qu'aucun
Brodeur de l'Europe n'avoit pú imiter jusqu'à
prefent ; la Compagnie a jugé que cette maniere
de broder pratiquée par te fieur Porlier , pouvoit
être utile au Public , en foi de quoi , voulant
lui donner une preuve certaine de fon habileté
en cet Art , je lui ai délivré le prefent
Certificat pour lui fervir où befoin fera. A Paris
, ce 25. Août 1730. Signé , HYNAULT ,
Secretaire de ladite Societé.
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Résumé : Nouvelles Broderies à la maniere de Turquie, [titre d'après la table]
Le sieur Porlier, connu pour ses Broderies de Constantinople, a récemment présenté une œuvre de broderie à la Société des Arts, dont il est membre. Cette pièce a été approuvée par la Société, validant ainsi la qualité et la délicatesse de son travail. Dans son mémoire sur la broderie, Porlier met en avant l'excellence et l'utilité de cet art, en s'appuyant sur des références bibliques et littéraires. Il mentionne l'origine de la broderie dans le livre de l'Exode, où Bézéléel et Pooliab, inspirés par Dieu, réalisèrent des ouvrages brodés pour le Tabernacle. Il cite également des exemples tirés de l'Iliade, de l'Énéide et des Métamorphoses d'Ovide, illustrant ainsi l'antiquité et l'importance de la broderie. Porlier décrit ensuite les outils et les matières utilisés en broderie, soulignant l'habileté nécessaire pour maîtriser cet art. Il conclut son mémoire en détaillant la technique de broderie turque qu'il a perfectionnée et qui n'était pas connue en France avant lui. Cette technique, apprise en Turquie, a été admirée pour sa complexité et sa beauté. La Société des Arts a reconnu l'utilité publique de cette technique et a délivré un certificat attestant de l'habileté de Porlier. Sa demeure est située à Paris, rue neuve S. Étienne, près des Pères de la Doctrine Chrétienne, chez M. le Roux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 1204
« On donnera deux volumes du Mercure de France le mois prochain, pour avoir lieu d'employer [...] »
Début :
On donnera deux volumes du Mercure de France le mois prochain, pour avoir lieu d'employer [...]
Mots clefs :
Volumes, Pièces, Abondance, Matières
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On donnera deux volumes du Mercure de France le mois prochain, pour avoir lieu d'employer [...] »
On donnera deux volumes du Mercure de
France le mois prochain , pouravoir lieu d'employerquelques
Pieces dont onn'a pas pû encore
faire usage , a cause de l'abondance des
Matieres du tems , et qui nous paroisssent
dignes de la curiosité du Public.
France le mois prochain , pouravoir lieu d'employerquelques
Pieces dont onn'a pas pû encore
faire usage , a cause de l'abondance des
Matieres du tems , et qui nous paroisssent
dignes de la curiosité du Public.
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5
p. 1559-1571
LETTRE CRITIQUE de M... sur une nouvelle Histoire Universelle d'Angleterre, entreprise par une Societé de Gens de Lettres.
Début :
Voici, Monsieur, de quoi entretenir notre commerce litteraire. Il est [...]
Mots clefs :
Histoire, Histoire universelle, Angleterre, Ouvrage, Esprit, Sujet, Égyptiens, Matières, Égypte, Érudition
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE CRITIQUE de M... sur une nouvelle Histoire Universelle d'Angleterre, entreprise par une Societé de Gens de Lettres.
LETTRE CRITIQUE de M...
sur une nouvelle Histoire Universelle
d'Angleterre , entreprise par une Societé
de Gens de Lettres.
Oici , Monsieur , de quoi entretenir
Voic notre commerce litteraire . Il est
arrivé d Angleterre ces jours passez le
Commencement d'une Histoire Universelle
, entreprise par une Societé de Gens
de Lettres , dont on dit qu'il y aura 24.
Volumes in 4. et je n'en doute pas sur
le plan et la méthode que suivent ces
Messieurs . Le premier volume contient
la Création du Monde , la chute d'Adam
et des Anges , l'Histoire Sacrée et Profane
des temps qui ont précedé le Dé
luge , la dispersion des Peuples , l'Histoire
des Egyptiens et des anciens Asia
tiques. Je l'ai lû avec empressement , par
l'idée avantageuse que j'ai des Sçavans
d'Angleterre ; mais je vous confesse d'avance
que je n'y ai pas trouvé ce que
me promettoit mon ancienne prévention .
On n'a gueres vû jusqu'à présent , disoit
M. de la Bruyere , un chef- d'oeuvre
d'esprit qui fût l'ouvrage de plusieurs.
Homere
1560 MERCURE DE FRANCE
Homere a composé l'Iliade , Virgile l'Enéïde
, Tite- Live ses Décades , et l'Orateur
Romain ses Oraisons ; s'il y avoit
une exception à cette Regle , elle seroit
préferablement en faveur de l'Histoire ,
où l'étenduë du sujet et la dispersion des
matieres , paroissent demander plusieurs
esprits qui y travaillent , et qui recueillent
les Mémoires et les Anecdotes répandus
dans une infinité d'Auteurs anciens
et modernes. Ce secours néanmoins
fait sentir ses inconvéniens dans celui qui
est chargé de rédiger l'Ouvrage lorsqu'il
en faut venir à l'éxecution . Quelqu'attention
qu'ayent eu les Compilateurs de
se réunir dans un même point , il est impossible
qu'ils ne soient frappez et conduits
par des idées particulieres , qui leur
semblent appartenir , ou pouvoir entrer
dans le sujet; ils grossissent ainsi leurs collections
de matieres indirectes et obliques,
propres à faire de gros volumes et rarement
des Ouvrages parfaits.
C'est l'écüeil où vient nécessairement
échouer celui qui doit rédiger leurs
compilations , à moins qu'il ne soit d'un
goût et d'un discernement incapable de
s'écarter ou d'être induit en erreur. Le
piege se présente sans cesse à son esprit.
Frappé par la lecture des matériaux qu'on
P
1
lui
JUILLET. 1733. 1561
lui donne , il entre imperceptiblement
dans les pensées de chacun de ses Compilateurs
; il est séduit par les approches ,
les ressemblances ou les rapports de leurs
idées au sujet principal ; elles l'entraînent
malgré lui ; l'envie de montrer de l'érudition
, les lui fait adopter ; la crainte
de désobliger ceux qui les lui donnent ,
l'engage à ne les pas omettre. Il insere
donc une infinité de matieres et de circonstances
naturellement étrangeres , et
qu'on n'y glisse qu'à force de transitions
ou de liaisons contraintes , toujours propres
à interrompre le fil du discours . C'est
ainsi qu'on multiplie les volumes et que
l'on ôte à l'Ouvrage ce naturel et cette
netteté qui en doivent être un des premiers
caracteres .
Celui qui a rédigé cette nouvelle Histoire
Universelle , a donné en plein dans
ce deffaur. L'Ouvrage est , sans contredit
, le plus sçavant Recueil qu'il y ait
en ce genre ; et la profonde érudition
qui y est répanduë , devient l'occasion
de ses défectuositez. Vous n'y verrez par
tout qu'un amas des sentimens , des faussetez
ou des erreurs de differens Ecrivains
sur le même sujet . Le volume in 12. que
l'on a donné pour servir d'Introduction ,
rapporte tout ce que les anciens Philo
E sophes
1562 MERCURE DE FRANCE
sophes ont jamais pensé sur la nature et
la création du Monde. Imaginez , s'il ett
possible , combien d'écarts et de rêveries ;
vous les trouverez exactement dans ce
Préliminaire. Pour le renfermer dans ses
justes bornes , il faudroit le réduire tout
au plus à la dixième partie. Alors il seroit
intelligible ; l'esprit du Lecteur ne
seroit pas surchargé d'une quantité de
faits qui dégénerent en questions personnelles
sur des Auteurs ausquels on ne
s'interesse plus guére , et on sçauroit
du moins à quoi s'en tenir. Au lieu qu'on
ne s'est appliqué qu'à nous dire ce qu'ont
pensé les autres dans leurs idées folles
et bizares , sans nous apprendre ce que
nous devons penser nous - mêmes .
Le même goût domine dans tout le
corps de l'Histoire. L'Auteur a meux aimé
rapporter les sentimens d'autrui , ou
faire voir qu'il les connoissoit , que
d'établir
les siens . Quelquefois il les donne
tous comme probables , d'autres fois il en
fait sentir la fausseté , sans en adopter
aucun, A chaque page il établit et il détruit.
Méthode d'un Pyrronisme continuel
qui dit beaucoup de choses sans rien
apprendre qu'à douter de tout , même
des faits les plus certains , parce qu'ils
sont mis à côté des plus douteux , sans
que
JUILLET. 1733. 1563
que l'on détermine lequel il faut croire.
Quelque persuadé que je sois qu'il n'a
pas travaillé uniquement pour faire de
gros volumes et en grande quantité , je
ne sçaurois cependant m'empêcher de dire
, que quand il auroit eu ce dessein , il
ne l'auroit pas mieux executé. Où est le
sçavant aujourd'hui qui prenne la moindre
part ou qui ajoûte la plus legere
croyance à ce que les Caldéens , les Egyptiens
, quelques Juifs ou autres Orientaux
, nous débitent sur l'Histoire Profane
qui a précedé le Déluge ? Le commun
des Lecteurs s'en embarasse encore
moins puisque la foi et la raison dé
montrent la fausseté de ces Monumens
apocrifes. Je m'attends bien que dans
le volume suivant on verra tout au long
les Généalogies et la Chronique de Bérose.
L'Auteur recueille soigneusement
toutes ces imaginations ; il y revient plusieurs
fois , et dit sérieusement qu'il faisseroit
quelque chose à desirer pour la
perfection de son Ouvrage , s'il osoit les
omettre.
C'est dans cet esprit qu'il commence
l'Histoire des Rois d'Egypte par ce conte
ennuyeux d'Osiris et d'Isis , qui occupe
cinq ou six pages , et qui est l'Endroit le
plus fabuleux , le plus mal concerté et
E ij le
1564 MERCURE DE FRANCE
le moins intéressant de toute la Mytologie.
A ce long détail succede l'Histoire
de Menès , qui tient un long espace pour
y renfermer très - peu de chose. Je crois
qu'elle est de neuf ou dix pages , dont
huit n'ont chacune que deux lignes , le
reste est rempli de Notes en caractere
fort petit , où se trouve la dispute de Perizonius
, de Mrs Newton et Whiston ,
pour sçavoir si Menès , reconnu pour fils
de Cham , a succedé aux Mestrai. Encore
l'Auteur se flate- t'il de nous faire grace
sur la brieveté. M.Whiston , dit-il , page
453. allegue treize argumens , dont nous
sauterons les neuf premiers pour venir au
dixième. N'est - ce pas avoir conspiré contre
la patience et la bourse du Public en
faveur des Libraires ?
A ces inutilitez fastidieuses joignez les
indécences qui s'y trouvent assez fréquemment,
Pour peu qu'on ait lû les Ancicas,
on sçait que leur Morale est moins qu'e
purée , Ils croyoient égayer leur stile par
ces sortes de libertez qu'ils regardoient
comme des amusemens indifferens . D'ailleurs
il faut convenir que quand la chose
ne va pas jusqu'à l'obscène , elle choque
beaucoup moins dans le Grec et le Latin
que dans notre Langue . L'Auteur n'a pas
été si scrupuleux ; il a regardé comme
des
JUILLET. 1733. 1565:
des embellissemens à son Histoire , ces
actions et ses discours qui offensent la
modestie et la politesse , quoiqu'il n'aille
pas jusqu'aux salletez ; en voici quelques
exemples , où je ne ferai qu'indiquer les
sujets . Ils sont tirez de la seule Histoire
d'Egypte , que j'ai lûe avec un peu plus.
d'attention , et cela dans l'espace de vingt
pages.
L'Histoire de Phéron , page 466. qui ,
pour guérir ses yeux , cherchoit , selon
l'Oracle , l'urine d'une femme fidele à
son mari. La Reine et quelques autres
lui ayant parû suspectes par cette raison ,
il les fit toutes mourir.
La fille de Chops , prostituée par son
Pere , qui bâtit une grande Piramide des
pierres que lui apportoient ses Amans ,
quoique chacun ne lui en donnât qu'une.
Celle de la fille de Micerin .... Quelle
pitoyable observation de faire remarquer
la differente attitude des hommes et des
femmes en Egypte pour satisfaire au
moindre besoin de la Nature .
Les Soldats de Psammetiques , qui disoient
en se découvrant d'une maniere
honteuse ; nous n'avons pas peur de manquer
de femmes , ni d'enfans.
Le nouveau Roy qui étoit assis à cheval
, se leya tant soit peu et répondit à
E iij
cette
1566 MERCURE DE FRANCE
cette sommation par un vent toujours
impoli , qu'il pria l'Ambassadeur de reporter
à son Maître , pag . 484
La Statue faite par Amasis , de la Cuvette
où les Egyptiens avoient souvent
vomi , lavé leurs pieds et fait de l'eau ,
pag. 485.
Enfin l'indécent récit de l'impuissance
d'Amasis et de ses circonstances , p . 488.
J'ai lû plusieurs fois Hérodote et Diodore
, et je ne crois pas que l'Auteur ait
rien omis en ce genre de ce qui regarde
'Histoire des Egyptiens. Il faut cependant
avouer que parmi ces traits il en
est quelques - uns qui pourroient se raconter
en prenant les précautions que
demande la bienséance , comme l'Apo- '
logue d'Amasis pour la Cuvette. Mais
c'est à quoi l'Auteur ne s'est point applique.
Il auroit pû prendre exemple sur
M. Rollin , qu'il avoit devant les yeux ,
puisqu'il le cite quelquefois. Cet Ecrivain
judicieux avoit puisé dans les mêmes
sources , sans y prendre indifferemment
tous ces mauvais contes qui ne font
rien à l'Histoire que de la rendre basse
et rampante . Il les a omis ; dira- t'on
que c'est un deffaut et un vuide qui dépare
son Histoire ?
Mais bien loin que l'Auteur qui a rédigé
JUILLET. 1733. 1567
gé cette Histoire Universelle , ait assez de
Tégéreté dans le stile , pour toucher adroitement
ces Endroits délicats ; il s'en faut
bien qu'il n'en ait assez pour entreprendre
de donner une bonne Histoire .Après
les grands modeles que nous avons et qui
ont rendu le Public si difficile , si l'on
n'est pas obligé d'écrire parfaitement, du
moins l'on n'est plus recevable à le faire
si mal. J'y remarque deux fautes essentielles
; la superfluité des matiéres , et le
deffaut d'arrangement dans les faits .
M. l'Abbé Fleury disoit avec esprit
que l'Histoire ressemble à un Bâtiment
qu'on ne peut élever qu'avec des Echafauds
, des Cordes , des Poulies et une infinité
d'Outils ; mais que rien de tout cela
ne devoit plus paroître quand la Maison
étoit achevée. C'est à quoi l'Auteur dont
je vous parle , n'a pas fait attention . Il
nous a donné à lire son Ouvrage seulement
ébauché , avec toutes les discussions
, les doutes , les matériaux informes,
et, pour ainsi dire , tous les instrumens
dont il s'est servi pour le composer.
On y voit presque à chaque article
quelque Ecrivain nommé ou désigné par
ces mots : Quelques- uns disent... D'autres
soutiennent.... Il y en a qui prétendent....
Après quoi il ajoutera : Mais
E iiij
tout
1568 MERCURE DE FRANCE
tout cela n'est point vrai. Il n'étoit donc
pas nécessaire de le dire ; si ce n'est pour
faire parade d'érudition , ou pour ne pas
désobliger ceux qui avoient fourni les
Mémoires , à qui celui qui rédige est
comtable jusqu'à un certain point. Ce
stile seroit tout au plus supportable dans
la Dissertation ou dans le Recueil.
Enfin les faits y sont mis avec si peu
d'ordre que souvent l'Auteur y empiéte
d'un Regne à l'autre , et revient ensuite
sur ses pas ; où il lui est très- ordinaire de
perdre
son sujet de vue par des incidens
étangers , que l'envie de tout mettre lui
fait insérer dans le corps de l'Histoire ;
après lesquels vous l'entendez si - souvent
dire: Mais revenons. Deux Phrases qui
lui sont encore favorites sont celles ci ,
comme nous l'avons dit plus haut, ou, comme
nous le dirons plus bas. Cela n'est plus
d'usage dans les bons Ecrivains.Ce qu'on
a déja dit , il faut rendre la justice au Lecteur
, de croire qu'il s'en souvient ; et
qu'il sçaura bien rapprocher ce qu'il
trouvera dans la suite.
Ces deffauts de l'Historien Anglois
sont encore malheureusement augmentez
et mis dans tout leur jour par son
Traducteur. J'ai de la peine à croire qu'il
soit François d'origine , du moins il ne
conJUILLET.
1733 1569
connoît pas assez , je ne dis pas l'élégance
, mais la pureté de notre langue, pour
tenter d'écrire ; aujourd'hui , que les personnes
même du commun , exigent de
Pexactitude et de la délicatesse ; sans être
critique , vous ne lirez pas trois Phrases
sans en trouver une de louche . En voici
quelques- unes qu'il ne m'a pas été difficile
de trouver , car tout y est plein d'expressions
basses et vicieuses .
Ensuite notre Auteur allégue treize
Argumens , dont nous sautons les neuf
premiers , pour venir au dixiéme
453.
, page
Finalement , Mycérinus , est dit avoir
bâti une Piramide , page 474.
Mais avant que d'entrer
dans le détail
du regne de Sabacco , faisons
quelques
pas
en arriere , et jettons la vue sur les trois
Regnes
que nous venons
de parcourir
.
Ce coup d'oeil nous convaincra
, ... page
475. Ce retour
consiste
en quatorze
lignes
, après lesquelles
on dit : Mais revenons
à Sabacco
.
Somme-toute , le Roy lui donna sa fille
en mariage. 471 .
La mort de sa fille ne fut pas le seul
malheur qui accueillit Mycerinus.
Psammetique mit fin au Duodecim- virat.
473. 478 .
E v Les
1570 MERCURE DE FRANCE
Les Expéditions des Flottes de Néchus,
și tant est qu'elles en ayent fait , ne se
trouvent écrite nulle part , que nous sçachions.
480 .
On conte qu'en guise de monument de
sa bonne fortune . 481 .
Psammis demanda aux Ambassadeurs
Eléens si leurs propres Citoïens étoient
admis aux Jeux Olympiques : Question
à laquelle ils répondirent qu'oüi. 482 .
Le petit nombre qui échapa , revint
tout en fureur contre Apriès, comme si ce
Roy les avoit envoyés à la boucherie . 484 .
La clémence est mal employée envers les
ennemis . 485.
Mais avant que l'Orage crevat , Amasis
mourut , et son corps mort fut embaumé.491 .
La Muraille blanche de Memphis , qui
servoit d'une seconde enceinte , y est appellée
une Paroi- blanche . 494 .
Mais Nectanebe pourvut si- bien à la
sûreté de la Ville, qu'il n'y eut pas moïen
d'y mordre ; et d'un autre côté , les Commandans
ne firent rien qui vaille. 497.
Plinius tâcha de déloger Nicostrate de ses
retranchemens
. 459.
Les Grecs demanderent un Pour-parler,
avec Lacharès . 500 .
En voilà assez , Monsieur , car je vous
prie d'observer que je vais de page en
page
JUILLET. 1733. 1571
page. Au premier ordinaire je vous parlerai
de là Chronologie de l'Auteur , et
en particulier de son Histoire d'Egypte.
Je suis , Monsieur , &c.
A Paris , ce 20 May 1733 •
sur une nouvelle Histoire Universelle
d'Angleterre , entreprise par une Societé
de Gens de Lettres.
Oici , Monsieur , de quoi entretenir
Voic notre commerce litteraire . Il est
arrivé d Angleterre ces jours passez le
Commencement d'une Histoire Universelle
, entreprise par une Societé de Gens
de Lettres , dont on dit qu'il y aura 24.
Volumes in 4. et je n'en doute pas sur
le plan et la méthode que suivent ces
Messieurs . Le premier volume contient
la Création du Monde , la chute d'Adam
et des Anges , l'Histoire Sacrée et Profane
des temps qui ont précedé le Dé
luge , la dispersion des Peuples , l'Histoire
des Egyptiens et des anciens Asia
tiques. Je l'ai lû avec empressement , par
l'idée avantageuse que j'ai des Sçavans
d'Angleterre ; mais je vous confesse d'avance
que je n'y ai pas trouvé ce que
me promettoit mon ancienne prévention .
On n'a gueres vû jusqu'à présent , disoit
M. de la Bruyere , un chef- d'oeuvre
d'esprit qui fût l'ouvrage de plusieurs.
Homere
1560 MERCURE DE FRANCE
Homere a composé l'Iliade , Virgile l'Enéïde
, Tite- Live ses Décades , et l'Orateur
Romain ses Oraisons ; s'il y avoit
une exception à cette Regle , elle seroit
préferablement en faveur de l'Histoire ,
où l'étenduë du sujet et la dispersion des
matieres , paroissent demander plusieurs
esprits qui y travaillent , et qui recueillent
les Mémoires et les Anecdotes répandus
dans une infinité d'Auteurs anciens
et modernes. Ce secours néanmoins
fait sentir ses inconvéniens dans celui qui
est chargé de rédiger l'Ouvrage lorsqu'il
en faut venir à l'éxecution . Quelqu'attention
qu'ayent eu les Compilateurs de
se réunir dans un même point , il est impossible
qu'ils ne soient frappez et conduits
par des idées particulieres , qui leur
semblent appartenir , ou pouvoir entrer
dans le sujet; ils grossissent ainsi leurs collections
de matieres indirectes et obliques,
propres à faire de gros volumes et rarement
des Ouvrages parfaits.
C'est l'écüeil où vient nécessairement
échouer celui qui doit rédiger leurs
compilations , à moins qu'il ne soit d'un
goût et d'un discernement incapable de
s'écarter ou d'être induit en erreur. Le
piege se présente sans cesse à son esprit.
Frappé par la lecture des matériaux qu'on
P
1
lui
JUILLET. 1733. 1561
lui donne , il entre imperceptiblement
dans les pensées de chacun de ses Compilateurs
; il est séduit par les approches ,
les ressemblances ou les rapports de leurs
idées au sujet principal ; elles l'entraînent
malgré lui ; l'envie de montrer de l'érudition
, les lui fait adopter ; la crainte
de désobliger ceux qui les lui donnent ,
l'engage à ne les pas omettre. Il insere
donc une infinité de matieres et de circonstances
naturellement étrangeres , et
qu'on n'y glisse qu'à force de transitions
ou de liaisons contraintes , toujours propres
à interrompre le fil du discours . C'est
ainsi qu'on multiplie les volumes et que
l'on ôte à l'Ouvrage ce naturel et cette
netteté qui en doivent être un des premiers
caracteres .
Celui qui a rédigé cette nouvelle Histoire
Universelle , a donné en plein dans
ce deffaur. L'Ouvrage est , sans contredit
, le plus sçavant Recueil qu'il y ait
en ce genre ; et la profonde érudition
qui y est répanduë , devient l'occasion
de ses défectuositez. Vous n'y verrez par
tout qu'un amas des sentimens , des faussetez
ou des erreurs de differens Ecrivains
sur le même sujet . Le volume in 12. que
l'on a donné pour servir d'Introduction ,
rapporte tout ce que les anciens Philo
E sophes
1562 MERCURE DE FRANCE
sophes ont jamais pensé sur la nature et
la création du Monde. Imaginez , s'il ett
possible , combien d'écarts et de rêveries ;
vous les trouverez exactement dans ce
Préliminaire. Pour le renfermer dans ses
justes bornes , il faudroit le réduire tout
au plus à la dixième partie. Alors il seroit
intelligible ; l'esprit du Lecteur ne
seroit pas surchargé d'une quantité de
faits qui dégénerent en questions personnelles
sur des Auteurs ausquels on ne
s'interesse plus guére , et on sçauroit
du moins à quoi s'en tenir. Au lieu qu'on
ne s'est appliqué qu'à nous dire ce qu'ont
pensé les autres dans leurs idées folles
et bizares , sans nous apprendre ce que
nous devons penser nous - mêmes .
Le même goût domine dans tout le
corps de l'Histoire. L'Auteur a meux aimé
rapporter les sentimens d'autrui , ou
faire voir qu'il les connoissoit , que
d'établir
les siens . Quelquefois il les donne
tous comme probables , d'autres fois il en
fait sentir la fausseté , sans en adopter
aucun, A chaque page il établit et il détruit.
Méthode d'un Pyrronisme continuel
qui dit beaucoup de choses sans rien
apprendre qu'à douter de tout , même
des faits les plus certains , parce qu'ils
sont mis à côté des plus douteux , sans
que
JUILLET. 1733. 1563
que l'on détermine lequel il faut croire.
Quelque persuadé que je sois qu'il n'a
pas travaillé uniquement pour faire de
gros volumes et en grande quantité , je
ne sçaurois cependant m'empêcher de dire
, que quand il auroit eu ce dessein , il
ne l'auroit pas mieux executé. Où est le
sçavant aujourd'hui qui prenne la moindre
part ou qui ajoûte la plus legere
croyance à ce que les Caldéens , les Egyptiens
, quelques Juifs ou autres Orientaux
, nous débitent sur l'Histoire Profane
qui a précedé le Déluge ? Le commun
des Lecteurs s'en embarasse encore
moins puisque la foi et la raison dé
montrent la fausseté de ces Monumens
apocrifes. Je m'attends bien que dans
le volume suivant on verra tout au long
les Généalogies et la Chronique de Bérose.
L'Auteur recueille soigneusement
toutes ces imaginations ; il y revient plusieurs
fois , et dit sérieusement qu'il faisseroit
quelque chose à desirer pour la
perfection de son Ouvrage , s'il osoit les
omettre.
C'est dans cet esprit qu'il commence
l'Histoire des Rois d'Egypte par ce conte
ennuyeux d'Osiris et d'Isis , qui occupe
cinq ou six pages , et qui est l'Endroit le
plus fabuleux , le plus mal concerté et
E ij le
1564 MERCURE DE FRANCE
le moins intéressant de toute la Mytologie.
A ce long détail succede l'Histoire
de Menès , qui tient un long espace pour
y renfermer très - peu de chose. Je crois
qu'elle est de neuf ou dix pages , dont
huit n'ont chacune que deux lignes , le
reste est rempli de Notes en caractere
fort petit , où se trouve la dispute de Perizonius
, de Mrs Newton et Whiston ,
pour sçavoir si Menès , reconnu pour fils
de Cham , a succedé aux Mestrai. Encore
l'Auteur se flate- t'il de nous faire grace
sur la brieveté. M.Whiston , dit-il , page
453. allegue treize argumens , dont nous
sauterons les neuf premiers pour venir au
dixième. N'est - ce pas avoir conspiré contre
la patience et la bourse du Public en
faveur des Libraires ?
A ces inutilitez fastidieuses joignez les
indécences qui s'y trouvent assez fréquemment,
Pour peu qu'on ait lû les Ancicas,
on sçait que leur Morale est moins qu'e
purée , Ils croyoient égayer leur stile par
ces sortes de libertez qu'ils regardoient
comme des amusemens indifferens . D'ailleurs
il faut convenir que quand la chose
ne va pas jusqu'à l'obscène , elle choque
beaucoup moins dans le Grec et le Latin
que dans notre Langue . L'Auteur n'a pas
été si scrupuleux ; il a regardé comme
des
JUILLET. 1733. 1565:
des embellissemens à son Histoire , ces
actions et ses discours qui offensent la
modestie et la politesse , quoiqu'il n'aille
pas jusqu'aux salletez ; en voici quelques
exemples , où je ne ferai qu'indiquer les
sujets . Ils sont tirez de la seule Histoire
d'Egypte , que j'ai lûe avec un peu plus.
d'attention , et cela dans l'espace de vingt
pages.
L'Histoire de Phéron , page 466. qui ,
pour guérir ses yeux , cherchoit , selon
l'Oracle , l'urine d'une femme fidele à
son mari. La Reine et quelques autres
lui ayant parû suspectes par cette raison ,
il les fit toutes mourir.
La fille de Chops , prostituée par son
Pere , qui bâtit une grande Piramide des
pierres que lui apportoient ses Amans ,
quoique chacun ne lui en donnât qu'une.
Celle de la fille de Micerin .... Quelle
pitoyable observation de faire remarquer
la differente attitude des hommes et des
femmes en Egypte pour satisfaire au
moindre besoin de la Nature .
Les Soldats de Psammetiques , qui disoient
en se découvrant d'une maniere
honteuse ; nous n'avons pas peur de manquer
de femmes , ni d'enfans.
Le nouveau Roy qui étoit assis à cheval
, se leya tant soit peu et répondit à
E iij
cette
1566 MERCURE DE FRANCE
cette sommation par un vent toujours
impoli , qu'il pria l'Ambassadeur de reporter
à son Maître , pag . 484
La Statue faite par Amasis , de la Cuvette
où les Egyptiens avoient souvent
vomi , lavé leurs pieds et fait de l'eau ,
pag. 485.
Enfin l'indécent récit de l'impuissance
d'Amasis et de ses circonstances , p . 488.
J'ai lû plusieurs fois Hérodote et Diodore
, et je ne crois pas que l'Auteur ait
rien omis en ce genre de ce qui regarde
'Histoire des Egyptiens. Il faut cependant
avouer que parmi ces traits il en
est quelques - uns qui pourroient se raconter
en prenant les précautions que
demande la bienséance , comme l'Apo- '
logue d'Amasis pour la Cuvette. Mais
c'est à quoi l'Auteur ne s'est point applique.
Il auroit pû prendre exemple sur
M. Rollin , qu'il avoit devant les yeux ,
puisqu'il le cite quelquefois. Cet Ecrivain
judicieux avoit puisé dans les mêmes
sources , sans y prendre indifferemment
tous ces mauvais contes qui ne font
rien à l'Histoire que de la rendre basse
et rampante . Il les a omis ; dira- t'on
que c'est un deffaut et un vuide qui dépare
son Histoire ?
Mais bien loin que l'Auteur qui a rédigé
JUILLET. 1733. 1567
gé cette Histoire Universelle , ait assez de
Tégéreté dans le stile , pour toucher adroitement
ces Endroits délicats ; il s'en faut
bien qu'il n'en ait assez pour entreprendre
de donner une bonne Histoire .Après
les grands modeles que nous avons et qui
ont rendu le Public si difficile , si l'on
n'est pas obligé d'écrire parfaitement, du
moins l'on n'est plus recevable à le faire
si mal. J'y remarque deux fautes essentielles
; la superfluité des matiéres , et le
deffaut d'arrangement dans les faits .
M. l'Abbé Fleury disoit avec esprit
que l'Histoire ressemble à un Bâtiment
qu'on ne peut élever qu'avec des Echafauds
, des Cordes , des Poulies et une infinité
d'Outils ; mais que rien de tout cela
ne devoit plus paroître quand la Maison
étoit achevée. C'est à quoi l'Auteur dont
je vous parle , n'a pas fait attention . Il
nous a donné à lire son Ouvrage seulement
ébauché , avec toutes les discussions
, les doutes , les matériaux informes,
et, pour ainsi dire , tous les instrumens
dont il s'est servi pour le composer.
On y voit presque à chaque article
quelque Ecrivain nommé ou désigné par
ces mots : Quelques- uns disent... D'autres
soutiennent.... Il y en a qui prétendent....
Après quoi il ajoutera : Mais
E iiij
tout
1568 MERCURE DE FRANCE
tout cela n'est point vrai. Il n'étoit donc
pas nécessaire de le dire ; si ce n'est pour
faire parade d'érudition , ou pour ne pas
désobliger ceux qui avoient fourni les
Mémoires , à qui celui qui rédige est
comtable jusqu'à un certain point. Ce
stile seroit tout au plus supportable dans
la Dissertation ou dans le Recueil.
Enfin les faits y sont mis avec si peu
d'ordre que souvent l'Auteur y empiéte
d'un Regne à l'autre , et revient ensuite
sur ses pas ; où il lui est très- ordinaire de
perdre
son sujet de vue par des incidens
étangers , que l'envie de tout mettre lui
fait insérer dans le corps de l'Histoire ;
après lesquels vous l'entendez si - souvent
dire: Mais revenons. Deux Phrases qui
lui sont encore favorites sont celles ci ,
comme nous l'avons dit plus haut, ou, comme
nous le dirons plus bas. Cela n'est plus
d'usage dans les bons Ecrivains.Ce qu'on
a déja dit , il faut rendre la justice au Lecteur
, de croire qu'il s'en souvient ; et
qu'il sçaura bien rapprocher ce qu'il
trouvera dans la suite.
Ces deffauts de l'Historien Anglois
sont encore malheureusement augmentez
et mis dans tout leur jour par son
Traducteur. J'ai de la peine à croire qu'il
soit François d'origine , du moins il ne
conJUILLET.
1733 1569
connoît pas assez , je ne dis pas l'élégance
, mais la pureté de notre langue, pour
tenter d'écrire ; aujourd'hui , que les personnes
même du commun , exigent de
Pexactitude et de la délicatesse ; sans être
critique , vous ne lirez pas trois Phrases
sans en trouver une de louche . En voici
quelques- unes qu'il ne m'a pas été difficile
de trouver , car tout y est plein d'expressions
basses et vicieuses .
Ensuite notre Auteur allégue treize
Argumens , dont nous sautons les neuf
premiers , pour venir au dixiéme
453.
, page
Finalement , Mycérinus , est dit avoir
bâti une Piramide , page 474.
Mais avant que d'entrer
dans le détail
du regne de Sabacco , faisons
quelques
pas
en arriere , et jettons la vue sur les trois
Regnes
que nous venons
de parcourir
.
Ce coup d'oeil nous convaincra
, ... page
475. Ce retour
consiste
en quatorze
lignes
, après lesquelles
on dit : Mais revenons
à Sabacco
.
Somme-toute , le Roy lui donna sa fille
en mariage. 471 .
La mort de sa fille ne fut pas le seul
malheur qui accueillit Mycerinus.
Psammetique mit fin au Duodecim- virat.
473. 478 .
E v Les
1570 MERCURE DE FRANCE
Les Expéditions des Flottes de Néchus,
și tant est qu'elles en ayent fait , ne se
trouvent écrite nulle part , que nous sçachions.
480 .
On conte qu'en guise de monument de
sa bonne fortune . 481 .
Psammis demanda aux Ambassadeurs
Eléens si leurs propres Citoïens étoient
admis aux Jeux Olympiques : Question
à laquelle ils répondirent qu'oüi. 482 .
Le petit nombre qui échapa , revint
tout en fureur contre Apriès, comme si ce
Roy les avoit envoyés à la boucherie . 484 .
La clémence est mal employée envers les
ennemis . 485.
Mais avant que l'Orage crevat , Amasis
mourut , et son corps mort fut embaumé.491 .
La Muraille blanche de Memphis , qui
servoit d'une seconde enceinte , y est appellée
une Paroi- blanche . 494 .
Mais Nectanebe pourvut si- bien à la
sûreté de la Ville, qu'il n'y eut pas moïen
d'y mordre ; et d'un autre côté , les Commandans
ne firent rien qui vaille. 497.
Plinius tâcha de déloger Nicostrate de ses
retranchemens
. 459.
Les Grecs demanderent un Pour-parler,
avec Lacharès . 500 .
En voilà assez , Monsieur , car je vous
prie d'observer que je vais de page en
page
JUILLET. 1733. 1571
page. Au premier ordinaire je vous parlerai
de là Chronologie de l'Auteur , et
en particulier de son Histoire d'Egypte.
Je suis , Monsieur , &c.
A Paris , ce 20 May 1733 •
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Résumé : LETTRE CRITIQUE de M... sur une nouvelle Histoire Universelle d'Angleterre, entreprise par une Societé de Gens de Lettres.
La lettre critique examine une nouvelle 'Histoire Universelle d'Angleterre' en 24 volumes, dont le premier traite de la Création du Monde, de la chute d'Adam et des Anges, et de l'histoire des temps antérieurs au Déluge. L'auteur de la lettre, bien que favorablement impressionné par la réputation des savants anglais, trouve l'ouvrage décevant. Il souligne que les grandes œuvres sont généralement l'œuvre d'un seul auteur et que la collaboration peut entraîner des inconvénients, tels que l'inclusion de matières indirectes et l'interruption du fil du discours. L''Histoire Universelle' est décrite comme un recueil savant mais encombré de sentiments, de faussetés et d'erreurs provenant de divers écrivains. Le volume d'introduction rapporte les pensées des anciens philosophes sur la création du Monde, ce qui alourdit le texte sans apporter de clarté. L'auteur de l''Histoire Universelle' rapporte souvent les sentiments d'autrui sans établir les siens, adoptant une méthode pyrrhonienne qui sème le doute. La lettre critique mentionne également des inutilités fastidieuses et des indécences fréquentes dans le texte, comme des récits obscènes ou indécents tirés de l'histoire des Égyptiens. L'auteur de l''Histoire Universelle' n'a pas pris les précautions nécessaires pour éviter ces inconvénients, contrairement à d'autres historiens comme M. Rollin. Enfin, la lettre souligne deux fautes essentielles dans l'ouvrage : la superfluité des matières et le défaut d'arrangement dans les faits. L'auteur de l''Histoire Universelle' n'a pas su masquer les discussions, les doutes et les matériaux informes utilisés pour composer l'ouvrage, rendant la lecture confuse et désordonnée. Le traducteur français aggrave ces défauts par une mauvaise maîtrise de la langue. Le texte traite également de divers événements historiques liés à l'Égypte antique. Mycerinus connut plusieurs malheurs, dont la mort de sa fille. Psammétique mit fin au Duodecimvirat, un conseil de douze membres. Les expéditions des flottes de Néchus ne sont pas documentées. Psammis interrogea les ambassadeurs éléens sur la participation de leurs citoyens aux Jeux Olympiques, à quoi ils répondirent affirmativement. Après une défaite, les survivants accusèrent le roi Apriès de les avoir envoyés à la mort. Amasis mourut avant une tempête, et son corps fut embaumé. La muraille blanche de Memphis est décrite comme une seconde enceinte. Nectanébo renforça la sécurité de la ville, rendant toute attaque impossible. Plinius tenta de déloger Nicostrate de ses positions. Les Grecs demandèrent un pourparler avec Lacharès. Le texte se conclut par une mention de la chronologie de l'auteur et de son histoire de l'Égypte, datée du 20 mai 1733 à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 1759-1763
REMARQUES sur les Dictionaires.
Début :
La foule de Sçavans ou de Gens de Lettres avec vocation, ou sans talens, [...]
Mots clefs :
Dictionnaires, Ordre alphabétique, Dictionnaire, Fin, Table, Moréri, Matières
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REMARQUES sur les Dictionaires.
REMARQUES sur les Dictionaires.
LA
A foule de Sçavans ou de Gens de
Lettres avec vocation , ou sans talens,
nous inonde de Dictionaires en tous genres
. Outre les Dictionaires publics , chacun
s'en fait de particuliers,et se croit bien
avancé quand il a ramassé sur des Cartes
, ce qu'il a lû , et qu'il a commencé
à ranger par ordre alphabétique.
Toutes les idées , toutes les connoisşances
vont donc bien - tôt rouler sur cet
ordre alphabétique. On benit le siecle où
les Sciences sont devenues si aisées à l'aide
des Dictionaires. Mais quelqu'un a- t - il encore
pris garde qu'on donne trop
dans cet
ordre, et qu'il faudroit distinguer en quot
il est bon,et en quoi il est mauvais. Il est
D bon
1760 MERCURE DE FRANCE
bon à faire retrouver ce qu'on a perdu
il est fort secourable pour les ignorans ,
mais il ne les tire que pour un moment
de leur ignorance,
L'ordre de raison , tel qu'il se trouve ,
dans un Traité bien complet , divisé par
Livres et par Chapitres,selon les matietes
qu'il embrasse ,quand elles sont bien dígé
rées et subordonnées les unes aux autres ,
selon leur suite naturelle et essentielle ,
est bien préférable. Quelle comparaison
peut- on faire de ces deux ordres ? Il en
est de cela comme de ranger une Bibliotheque
par l'ordre des grandeurs , ou de
la relieure des Volumes , ou par l'ordre
des matieres , ajoutez à la fin d'un Trai
té complet, ou d'une Histoire, une Table
alphabétique des matieres , vous avez en
même- temps les deux , vous avez la commodité
du Dictionaire et l'avantage d'un
Traité complet , ou d'une Histoire que
vous pouvez lire de suite , en profiter et
la critiquer avec justesse.
: Le Dictionaire universel de Morery ;
qui a eu tant de succès , pourroit être refondu
suivant ce principe, sans consulter
aucun autre livre pour le recomposer ;
on pourroit des mêmes matériaux en former
une Histoire universelle , une Géographie
, une Histoire généalogique des
princiAOUST.
1733. 1761
principales Maisons , &c . et à la fin de
ces Traitez , une Table alphabétique des
matieres , avec des renvois au tome , à la
page et même à la ligne , vous donneroit
le même avantage que le Dictionaire, tel
qu'il est aujourd'hui.
leTexte pour
Peu de personnes peuvent lire le Dictionaire
de Bayle de suite; l'inversion des
temps,la confusion des personnages , dont
Bayle nous apprend des Anecdotes, l'incommodité
de couper leTexte pour descendre
aux Remarques , rebute souvent
d'une lecture si aimable d'ailleurs . Qui
empêcheroit d'en faire , comme on vient
de dire , du Morery , de refondre ce Dictionaire
, de restituer les Remarques dans
le Texte et d'en faire une histoire univer
selle des hommes les plus connus dans le
monde , par ordre de temps ou de dignité
des personnages , avec une Table generale
alphabétique à la fin ? Le Dictionaire
Oeconomique produiroit dans le même
goût une excellente Maison rustique. Les
Dictionaires des Langues mêmes , ausquels
l'ordre alphabétique paroît le plus
-affecté , seroient mis en Grammaire , ou
en Recueil de Racines des mots , rangez
suivant leurs usages comme de choses naturelles
, de meubles , de mets , de maladies
, &c. Il y a de ces Recueils de Ra-
Dij cines
1762 MERCURE DE FRANCE
-
cines rangez en cet ordre dans plusieurs
Grammaires. Par exemple , dans celle de
Veneroni ; cet ordre de raison contribue
à faire mieux retenir les choses qu'on lit
de suite, qu'on compare et dont on prend
une idée complette , et la Table alphabetique
de la fin présente l'utilité du Dictionaire.
On a depuis peu donné au public une
Bibliotheque des Théatres , où la justice de
mon reproche contre les Dictionaires, est
mise dans tout son jour ; on n'y a suivi
d'autre ordre que l'alphabétique,du commencement
à la fin , au lieu de ranger les
Piéces par oeuvres d'Auteurs , et ces Auteurs
selon leur temps ; par là nous cussions
eu une Histoire du Theatres une
Table à la fin auroit fait trouver commodement
les Piéces qu'on eûteu à chercher.
A la place de cet Ouvrage, on n'a entre
les mains qu'un Livre impossible à
lire de suite , et qui ne sera consulté que
quelquefois par fantaisie.
Il faut encore observer qu'en refondant
des Dictionaires dans l'ordre naturel et de
raison , on épargne beaucoup de répétitions
indispensables aux Dictionaires ; je
suis sûr que le Morery auroit un bon
quart de moins , et contiendroit les mêmes
choses dans l'ordre que je propose.
On
A CUST. 1733-1
1763
On pourra m'accuser de singularité
dans ce que je viens de dire , principalement
sur les Dictionaires des Langues ;
mais qu'on examine ceci sans préjugé, es
on goûtera ma nouveauté ; qui a le plus
a le moins je le répere ; dans l'ordre de
raison , avec la Table alphabétique à la
fin , on a les deux ; qui a un Dictionaire,
n'en a qu'une .
LA
A foule de Sçavans ou de Gens de
Lettres avec vocation , ou sans talens,
nous inonde de Dictionaires en tous genres
. Outre les Dictionaires publics , chacun
s'en fait de particuliers,et se croit bien
avancé quand il a ramassé sur des Cartes
, ce qu'il a lû , et qu'il a commencé
à ranger par ordre alphabétique.
Toutes les idées , toutes les connoisşances
vont donc bien - tôt rouler sur cet
ordre alphabétique. On benit le siecle où
les Sciences sont devenues si aisées à l'aide
des Dictionaires. Mais quelqu'un a- t - il encore
pris garde qu'on donne trop
dans cet
ordre, et qu'il faudroit distinguer en quot
il est bon,et en quoi il est mauvais. Il est
D bon
1760 MERCURE DE FRANCE
bon à faire retrouver ce qu'on a perdu
il est fort secourable pour les ignorans ,
mais il ne les tire que pour un moment
de leur ignorance,
L'ordre de raison , tel qu'il se trouve ,
dans un Traité bien complet , divisé par
Livres et par Chapitres,selon les matietes
qu'il embrasse ,quand elles sont bien dígé
rées et subordonnées les unes aux autres ,
selon leur suite naturelle et essentielle ,
est bien préférable. Quelle comparaison
peut- on faire de ces deux ordres ? Il en
est de cela comme de ranger une Bibliotheque
par l'ordre des grandeurs , ou de
la relieure des Volumes , ou par l'ordre
des matieres , ajoutez à la fin d'un Trai
té complet, ou d'une Histoire, une Table
alphabétique des matieres , vous avez en
même- temps les deux , vous avez la commodité
du Dictionaire et l'avantage d'un
Traité complet , ou d'une Histoire que
vous pouvez lire de suite , en profiter et
la critiquer avec justesse.
: Le Dictionaire universel de Morery ;
qui a eu tant de succès , pourroit être refondu
suivant ce principe, sans consulter
aucun autre livre pour le recomposer ;
on pourroit des mêmes matériaux en former
une Histoire universelle , une Géographie
, une Histoire généalogique des
princiAOUST.
1733. 1761
principales Maisons , &c . et à la fin de
ces Traitez , une Table alphabétique des
matieres , avec des renvois au tome , à la
page et même à la ligne , vous donneroit
le même avantage que le Dictionaire, tel
qu'il est aujourd'hui.
leTexte pour
Peu de personnes peuvent lire le Dictionaire
de Bayle de suite; l'inversion des
temps,la confusion des personnages , dont
Bayle nous apprend des Anecdotes, l'incommodité
de couper leTexte pour descendre
aux Remarques , rebute souvent
d'une lecture si aimable d'ailleurs . Qui
empêcheroit d'en faire , comme on vient
de dire , du Morery , de refondre ce Dictionaire
, de restituer les Remarques dans
le Texte et d'en faire une histoire univer
selle des hommes les plus connus dans le
monde , par ordre de temps ou de dignité
des personnages , avec une Table generale
alphabétique à la fin ? Le Dictionaire
Oeconomique produiroit dans le même
goût une excellente Maison rustique. Les
Dictionaires des Langues mêmes , ausquels
l'ordre alphabétique paroît le plus
-affecté , seroient mis en Grammaire , ou
en Recueil de Racines des mots , rangez
suivant leurs usages comme de choses naturelles
, de meubles , de mets , de maladies
, &c. Il y a de ces Recueils de Ra-
Dij cines
1762 MERCURE DE FRANCE
-
cines rangez en cet ordre dans plusieurs
Grammaires. Par exemple , dans celle de
Veneroni ; cet ordre de raison contribue
à faire mieux retenir les choses qu'on lit
de suite, qu'on compare et dont on prend
une idée complette , et la Table alphabetique
de la fin présente l'utilité du Dictionaire.
On a depuis peu donné au public une
Bibliotheque des Théatres , où la justice de
mon reproche contre les Dictionaires, est
mise dans tout son jour ; on n'y a suivi
d'autre ordre que l'alphabétique,du commencement
à la fin , au lieu de ranger les
Piéces par oeuvres d'Auteurs , et ces Auteurs
selon leur temps ; par là nous cussions
eu une Histoire du Theatres une
Table à la fin auroit fait trouver commodement
les Piéces qu'on eûteu à chercher.
A la place de cet Ouvrage, on n'a entre
les mains qu'un Livre impossible à
lire de suite , et qui ne sera consulté que
quelquefois par fantaisie.
Il faut encore observer qu'en refondant
des Dictionaires dans l'ordre naturel et de
raison , on épargne beaucoup de répétitions
indispensables aux Dictionaires ; je
suis sûr que le Morery auroit un bon
quart de moins , et contiendroit les mêmes
choses dans l'ordre que je propose.
On
A CUST. 1733-1
1763
On pourra m'accuser de singularité
dans ce que je viens de dire , principalement
sur les Dictionaires des Langues ;
mais qu'on examine ceci sans préjugé, es
on goûtera ma nouveauté ; qui a le plus
a le moins je le répere ; dans l'ordre de
raison , avec la Table alphabétique à la
fin , on a les deux ; qui a un Dictionaire,
n'en a qu'une .
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Résumé : REMARQUES sur les Dictionaires.
Le texte traite de la prolifération des dictionnaires et de leur organisation. Il met en avant l'utilité des dictionnaires alphabétiques pour retrouver des informations perdues et aider les ignorants, mais souligne que cette aide est temporaire. L'auteur privilégie l'ordre de raison, tel que trouvé dans les traités complets divisés par livres et chapitres, qui permet une compréhension plus approfondie et naturelle des sujets. Cette méthode est comparée à l'organisation d'une bibliothèque par matière plutôt que par taille ou reliure. L'auteur propose d'ajouter une table alphabétique à la fin des traités pour combiner les avantages des deux systèmes. Il suggère de refondre des dictionnaires comme celui de Morery en une histoire universelle ou une géographie, avec une table alphabétique pour faciliter la recherche. Le texte critique des ouvrages comme le dictionnaire de Bayle et la Bibliothèque des Théâtres pour leur organisation alphabétique, qui rend leur lecture difficile et peu pratique. L'auteur affirme que refondre les dictionnaires dans un ordre naturel réduirait les répétitions et améliorerait leur utilité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 205-208
COURS DE GEOGRAPHIE, contenant des Principes généraux, Mathématiques & Physiques, sur cette Science. Par M. BONNE, Maitre de Mathématiques, & de la Société Littéraire-Militaire.
Début :
Ce Cours a été donné pour la premiere fois, dans le mois de Juin & de [...]
Mots clefs :
Géographie, Cours, Éducation, Terre, Ciel, Soleil, Mouvement des astres, Rotation de la terre, Couches terrestres, Matières, Cartes géographiques, Navigation, Capitales, États, Séances
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texteReconnaissance textuelle : COURS DE GEOGRAPHIE, contenant des Principes généraux, Mathématiques & Physiques, sur cette Science. Par M. BONNE, Maitre de Mathématiques, & de la Société Littéraire-Militaire.
COURS DE GEOGRAPHIE , contenant des Principes
généraux , Mathématiques & Physiques ,
fur cette Science . Par M. BONNE , Maitre de
Mathématiques , & de la Société Littéraire-
Militaire.
Ce Cours a été donné pour la premiere fois ,
dans le mois de Juin & de Juillet dernier . L'accueil
favorable qu'il a reçu , engage à l'annoncer
de nouveau dans un temps où beaucoup de monde
eſt toujours hors de la Capitale , il a été
rempli bien au- delà de l'attente de l'Auteur ; &
depuis on le fait entrer dans l'éducation de plufeurs
jeunes perfonnes de l'un & de l'autre fexe.
Ainfi l'Auteur ne peut que fe féliciter de ce qu'il
s'eft occupé d'objets que le Public trouve agréa
bles & intéreffans .
La premiere Leçon de ce Cours , ſera remplie
par des Obfervations générales fur les principaux
objets de la furface de la Terre , afin de reconnoître
ces mêmes objets , qui doivent fournir la
matière de nos entretiens . Nous nous occuperons
enfuite de la figure qu'on a dû attribuer à la
Terre , & de fa fituation par rapport au Ciel ;
puis il fera traité des mouvemens du Soleil &
des mouvemens de la Lune , de même que ceux
des autres Corps Céleftes. En un mot , aucun
principe utile de la Sphère , relativement à la
Géographie , ne fera oublié.
Après avoir expofé les mouvemens des Aſtres,
tels que les apparences nous les montrent, nous
ferons voir qu'ils s'expliquent avec beaucoup de
facilité , dans le fyftême qui fait mouvoir la Terre
autour du Soleil en un an , & fur elle -même en
vingt - quatre heures. Cette hypothèſe , ſi ç'en eſt
ane,paroît contenir levrai Méchanifme des moi
206 MERCURE DE FRANCE.
vemens Céleftes ; ainfi elle nous occupera d'une
manière intérellante & avantageufe. D'ailleurs ,
nous aurons recours par la fuite aux mouvemens
de notre globe,pour expliquer fon applatiſſement.
La Géographie Phyfique commencera par un
examen réfléchi des couches de la terre & de leur
nature , des Coquillages & des autres corps étrangers
renfermés dans ces couches. Enfuite nous
nous occuperons des montagnes & des vallées,
des carriéres & des mines , de l'origine des fontaines
& du mouvement des eaux des fleuves : puis
fuivra le détail des principaux effets que les eaux
courantes produiſent ſur la ſurface de la terre .
Après ces chofes , l'enchaînement des matiéres
demande que nous nous entretenions des lacs , de
même que les eaux de la mer & de leur nature.
Avant que d'abandonner ce fujet , nous explique
rons comment l'action de la Lune & celle du Soleil
, produifent le flux & le reflux de la mer . Les
courans , les vents réglés , les vents variables , les
ouragans , &c , feront auffi un des objets de nos
Leçons. Et comme les Vents influent confidérablement
fur la température des climats , ils nous
donneront occafion d'expliquer les cauſes des dif
férences qui fe font reffentir dans le froid , en
divers endroits fitués fur le même parallèle. Enfuite
nous décrirons les principales altérations
que les mouvemens de la Mer & les vents produifent
fur notre globe. De là nous pafférons aux
effets des Volcans & à leur caufe : puis il fera
parlé des tremblemens de Terre fur lefquels
nous expoferons les différentes explications que
les Phyficiens donnent de ces terribles agitations,
qui femblent vouloir détruire notre séjour.
Nous développerons enfuite la caufe des diverfes
longueurs du Pendule aux différentes latisudes.
Après viendra la détermination des die
DECEMBRE. 1760. 207
menfions de la Tèrre , tant par le raiſonnement
que d'après les mefures . La diminution des de
grés des parallèles , aux différentes latitudes , fera
auffi donnée , de même que les inégalités des
degrés des Méridiens , qui fur un globe exact ,
feroient tous égaux entr'eux .
La Leçon précédente nous conduira avec ordre
à la manière de dreffer les Cartes ; chacun fe ferr
de ces repréſentations des Contrées de la Terre ,
& peu de perfonnes foupçonnent l'art avec lequel
elles font faites. L'avantage des Cartes dont les
Parallèles font des Courbes , qui coupent les Mé
ridiens perpendiculairement , fera mis dans tout
fon jour. La projection des Mappemondes que
nous expliquerons , fera celle où les degrés des
Méridiens & ceux des parallèles , font partout
exactement dans le rapport qu'ils ont fur le globe.
Enfin , la manière de dreffer les Cartes Marines
ou réduites , ne fera pas oubliée.
Avec la folution des Problèmes du pilotage ,
qui entre naturellement dans le plan de ce Cours ;
feront exposés fuccinctement & clairement , les
divers moyens que les Marins employent pour fe
conduire fur l'Elément liquide , prèſque auffi fûrement
que s'ils voyageoient fur la Terre. L'art de
fe diriger en Mer nous fera parler de la Bouffole
de la déclinaifon de l'aiguille aimantée , & de fon
inclinaison : ce qui donnera lieu d'expliquer com
ment on peut avec cet inftrument , trouver àpeu-
près les longitudes fur Mer.
Ce Cours fera terminé par une Analyfe de la
Géographie Politique , qui contiendra les Capi
tales des principaux Etats , les moeurs des habitans
de chaque contrée , les principales produc
tions qui s'y trouvent , & le commerce qu'on y
Fait. On arrête ordinairement fur ce fujet feul
qui nous occupera quelques jours , les jeunes gens
208 MERCURE DE FRANCE.
plufieurs mois de fuite. Pour cela , on les oblige
de retenir quantité de noms de lieux peu contidérables
, qu'ils oublient prèſque auffitôt , & on
s'amufe à leur expliquer nombre de chofes , qui
pour les bien entendre , exigent à peine d'être
lues. Il nous a paru qu'il fuftifoit dans ce cas
d'avoir l'intelligence de la matière & la manière
de l'étudier. C'eft au defir de fçavoir , joint à la
lecture de quelques bons ouvrages fur la Géographie
, & furtout à celle des Voyageurs & des
Hiftoriens , qu'il faut laiffer faire le refte.
Dans l'explication des différens effets de la Nature
,qui feront l'objet de ces Leçons , nous n'embrafferons
aucun fyftême , & il ne fera employé ,
que des raifonnemens familiers , palpables , & à
fa portée de tout le monde. Les faits connus ,
analyfés & difcutés , feront les feuls guides que
nous nous permettrons de fuivre ; ainfi nos entretiens
feront plus vrais que brillants , plus utiles
que merveilleux. La peine des calculs , lorfque la
matière l'a exigée , n'a point été épargnée : comme
ils pourroient n'être point à la portée des Auditeurs
, nous n'en donnerons que les réfultats ,
en laiffant voir les principes fur lesquels ils font
fondés ; ce qui mettra en état de jouir du fruit de
ces Calculs , fans avoir eu la peine d'en effuyer
les difficultés.
Ce Cours fera compofé de vingt féances , qui
fe tiendront les Mardi , Jeudi & Samedi de chaque
femaine. Nous prendrons l'heure la plus
commode au plus grand nombre de Soufcripreurs.
L'ouverture s'en fera le Jeudi 8 Janvier
1761 , & il continuera jufqu'au 24 ou 26 Fevrier.
Il en coûtera 48 livres pour chaque perfonne ,
On fe fera infcrire avant que le Cours commence
, chez M. BONNE , Maître en Mathémariques
, rue Mazarine , près la rue Guénégaud
à'Hôtel Saint Jofeph,
généraux , Mathématiques & Physiques ,
fur cette Science . Par M. BONNE , Maitre de
Mathématiques , & de la Société Littéraire-
Militaire.
Ce Cours a été donné pour la premiere fois ,
dans le mois de Juin & de Juillet dernier . L'accueil
favorable qu'il a reçu , engage à l'annoncer
de nouveau dans un temps où beaucoup de monde
eſt toujours hors de la Capitale , il a été
rempli bien au- delà de l'attente de l'Auteur ; &
depuis on le fait entrer dans l'éducation de plufeurs
jeunes perfonnes de l'un & de l'autre fexe.
Ainfi l'Auteur ne peut que fe féliciter de ce qu'il
s'eft occupé d'objets que le Public trouve agréa
bles & intéreffans .
La premiere Leçon de ce Cours , ſera remplie
par des Obfervations générales fur les principaux
objets de la furface de la Terre , afin de reconnoître
ces mêmes objets , qui doivent fournir la
matière de nos entretiens . Nous nous occuperons
enfuite de la figure qu'on a dû attribuer à la
Terre , & de fa fituation par rapport au Ciel ;
puis il fera traité des mouvemens du Soleil &
des mouvemens de la Lune , de même que ceux
des autres Corps Céleftes. En un mot , aucun
principe utile de la Sphère , relativement à la
Géographie , ne fera oublié.
Après avoir expofé les mouvemens des Aſtres,
tels que les apparences nous les montrent, nous
ferons voir qu'ils s'expliquent avec beaucoup de
facilité , dans le fyftême qui fait mouvoir la Terre
autour du Soleil en un an , & fur elle -même en
vingt - quatre heures. Cette hypothèſe , ſi ç'en eſt
ane,paroît contenir levrai Méchanifme des moi
206 MERCURE DE FRANCE.
vemens Céleftes ; ainfi elle nous occupera d'une
manière intérellante & avantageufe. D'ailleurs ,
nous aurons recours par la fuite aux mouvemens
de notre globe,pour expliquer fon applatiſſement.
La Géographie Phyfique commencera par un
examen réfléchi des couches de la terre & de leur
nature , des Coquillages & des autres corps étrangers
renfermés dans ces couches. Enfuite nous
nous occuperons des montagnes & des vallées,
des carriéres & des mines , de l'origine des fontaines
& du mouvement des eaux des fleuves : puis
fuivra le détail des principaux effets que les eaux
courantes produiſent ſur la ſurface de la terre .
Après ces chofes , l'enchaînement des matiéres
demande que nous nous entretenions des lacs , de
même que les eaux de la mer & de leur nature.
Avant que d'abandonner ce fujet , nous explique
rons comment l'action de la Lune & celle du Soleil
, produifent le flux & le reflux de la mer . Les
courans , les vents réglés , les vents variables , les
ouragans , &c , feront auffi un des objets de nos
Leçons. Et comme les Vents influent confidérablement
fur la température des climats , ils nous
donneront occafion d'expliquer les cauſes des dif
férences qui fe font reffentir dans le froid , en
divers endroits fitués fur le même parallèle. Enfuite
nous décrirons les principales altérations
que les mouvemens de la Mer & les vents produifent
fur notre globe. De là nous pafférons aux
effets des Volcans & à leur caufe : puis il fera
parlé des tremblemens de Terre fur lefquels
nous expoferons les différentes explications que
les Phyficiens donnent de ces terribles agitations,
qui femblent vouloir détruire notre séjour.
Nous développerons enfuite la caufe des diverfes
longueurs du Pendule aux différentes latisudes.
Après viendra la détermination des die
DECEMBRE. 1760. 207
menfions de la Tèrre , tant par le raiſonnement
que d'après les mefures . La diminution des de
grés des parallèles , aux différentes latitudes , fera
auffi donnée , de même que les inégalités des
degrés des Méridiens , qui fur un globe exact ,
feroient tous égaux entr'eux .
La Leçon précédente nous conduira avec ordre
à la manière de dreffer les Cartes ; chacun fe ferr
de ces repréſentations des Contrées de la Terre ,
& peu de perfonnes foupçonnent l'art avec lequel
elles font faites. L'avantage des Cartes dont les
Parallèles font des Courbes , qui coupent les Mé
ridiens perpendiculairement , fera mis dans tout
fon jour. La projection des Mappemondes que
nous expliquerons , fera celle où les degrés des
Méridiens & ceux des parallèles , font partout
exactement dans le rapport qu'ils ont fur le globe.
Enfin , la manière de dreffer les Cartes Marines
ou réduites , ne fera pas oubliée.
Avec la folution des Problèmes du pilotage ,
qui entre naturellement dans le plan de ce Cours ;
feront exposés fuccinctement & clairement , les
divers moyens que les Marins employent pour fe
conduire fur l'Elément liquide , prèſque auffi fûrement
que s'ils voyageoient fur la Terre. L'art de
fe diriger en Mer nous fera parler de la Bouffole
de la déclinaifon de l'aiguille aimantée , & de fon
inclinaison : ce qui donnera lieu d'expliquer com
ment on peut avec cet inftrument , trouver àpeu-
près les longitudes fur Mer.
Ce Cours fera terminé par une Analyfe de la
Géographie Politique , qui contiendra les Capi
tales des principaux Etats , les moeurs des habitans
de chaque contrée , les principales produc
tions qui s'y trouvent , & le commerce qu'on y
Fait. On arrête ordinairement fur ce fujet feul
qui nous occupera quelques jours , les jeunes gens
208 MERCURE DE FRANCE.
plufieurs mois de fuite. Pour cela , on les oblige
de retenir quantité de noms de lieux peu contidérables
, qu'ils oublient prèſque auffitôt , & on
s'amufe à leur expliquer nombre de chofes , qui
pour les bien entendre , exigent à peine d'être
lues. Il nous a paru qu'il fuftifoit dans ce cas
d'avoir l'intelligence de la matière & la manière
de l'étudier. C'eft au defir de fçavoir , joint à la
lecture de quelques bons ouvrages fur la Géographie
, & furtout à celle des Voyageurs & des
Hiftoriens , qu'il faut laiffer faire le refte.
Dans l'explication des différens effets de la Nature
,qui feront l'objet de ces Leçons , nous n'embrafferons
aucun fyftême , & il ne fera employé ,
que des raifonnemens familiers , palpables , & à
fa portée de tout le monde. Les faits connus ,
analyfés & difcutés , feront les feuls guides que
nous nous permettrons de fuivre ; ainfi nos entretiens
feront plus vrais que brillants , plus utiles
que merveilleux. La peine des calculs , lorfque la
matière l'a exigée , n'a point été épargnée : comme
ils pourroient n'être point à la portée des Auditeurs
, nous n'en donnerons que les réfultats ,
en laiffant voir les principes fur lesquels ils font
fondés ; ce qui mettra en état de jouir du fruit de
ces Calculs , fans avoir eu la peine d'en effuyer
les difficultés.
Ce Cours fera compofé de vingt féances , qui
fe tiendront les Mardi , Jeudi & Samedi de chaque
femaine. Nous prendrons l'heure la plus
commode au plus grand nombre de Soufcripreurs.
L'ouverture s'en fera le Jeudi 8 Janvier
1761 , & il continuera jufqu'au 24 ou 26 Fevrier.
Il en coûtera 48 livres pour chaque perfonne ,
On fe fera infcrire avant que le Cours commence
, chez M. BONNE , Maître en Mathémariques
, rue Mazarine , près la rue Guénégaud
à'Hôtel Saint Jofeph,
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Résumé : COURS DE GEOGRAPHIE, contenant des Principes généraux, Mathématiques & Physiques, sur cette Science. Par M. BONNE, Maitre de Mathématiques, & de la Société Littéraire-Militaire.
Le texte présente un cours de géographie intitulé 'COURS DE GEOGRAPHIE, contenant des Principes généraux, Mathématiques & Physiques', dispensé par M. Bonne, maître de mathématiques et membre de la Société Littéraire-Militaire. Ce cours a été bien accueilli et intégré à l'éducation de plusieurs jeunes personnes. La première leçon couvre les observations générales sur la surface terrestre, la figure et la situation de la Terre par rapport au ciel, ainsi que les mouvements des astres. Le cours explique ensuite les mouvements des astres dans le système où la Terre tourne autour du Soleil et sur elle-même. La géographie physique examine les couches de la terre, les montagnes, les vallées, les carrières, les mines, les fontaines, et les mouvements des eaux. Il traite également des lacs, des eaux de la mer, du flux et reflux, des courants, des vents, et des effets des volcans et des tremblements de terre. Le cours aborde ensuite la détermination des dimensions de la Terre, la manière de dresser les cartes, et l'art de se diriger en mer. Il se termine par une analyse de la géographie politique, incluant les capitales des principaux États, les mœurs des habitants, les productions, et le commerce. Le cours est composé de vingt séances, se tenant les mardi, jeudi et samedi, à partir du 8 janvier 1761 jusqu'au 24 ou 26 février 1761, au coût de 48 livres par personne.
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