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1
p. 481-488
LETTRE à Mr Titon du Tillet, ancien Commissaire Provincial des Guerres, &c. sur la nouvelle Edition de son Livre, intitulé Le Parnasse François.
Début :
J'ai lu, Monsieur, avec beaucoup d'attention et de plaisir la Description du [...]
Mots clefs :
Mort, Article, Académie française, Paris, Abbé d'Olivet, Parnasse français
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE à Mr Titon du Tillet, ancien Commissaire Provincial des Guerres, &c. sur la nouvelle Edition de son Livre, intitulé Le Parnasse François.
LETTRE à M Titon du Tillet , ancien
Commissaire Provincial des Guerres
& c. sur la nouvelle Edition de son
Livre , intitulé Le Parnasse François
J
>
" Ai lu , Monsieur , avec beaucoup d'attention
et de plaisir la Descripilon du
Parnasse François , dont vous venez de
donner une nouvelle Edition . Cet Ouvrage
ne peut qu'être d'une extrême utilité
, et d'un agrément infini à ceux qui
voudront connoître le génie des Portes
et des Musiciens que votre zéle et vos
travaux n'immortalisent pas moins que
D les
482 MERCURE DE FRANCE
les beaux Ouvrages qu'ils ont laissez . Cependant
comme il n'est pas possible que
dans un Ouvrage si étendu , et qui a dû
vous coûter beaucoup de soins et de recherches
, il ne soit échapé quelques fau
tes ;je me suis flatté, Monsieur, que vous
ne trouveriez pas mauvais que je vous
fisse part de quelques Remarques que j'y
ai faites. C'est dans cette confiance. que
j'ai l'honneur de vous les addresser,
I
Pag. 211 , 212 , 213. ce n'est point des
Fueteaux qu'il faut écrire , mais des Yveteaux.
Pag, 225 , article de Voiture ; il nâquit
à Amiens en 1598 , & c. Selon la Lettre
de Balzac , citée par M. l'Abbé d'Olivet ,
dans son Histoire de l'Académie Françoise
, Voiture devoit être né en 1594,
Pag. 24 % Du Ryer n'est point mort en
1656 , mais en 1658, Voyez l'Histoire de
l'Académie Françoise,
Pag. 257. Guill. Colleter n'est point
mort le 25 Février , mais le 19 Février,
La date de sa naissance est omise ; c'est
le 12 Mars 196. selon Moréry.
Pag. 269. article de Saint - Amant, Il
mourut en 1661 , c'étoit sur la fin de Dé
cembre ; il étoit dans sa 67 ° année,
Pag. 281. au lieu de Pillet , il faut
écrire Pilet.
Pag.
MARS. 1733- 483
Pag. 293. article de Loret , mort en 16.5
ou 1666, il est certainement mort en 1665.
Voyez la Muse Historique , tome 4. tout
à la fin.
Pag. 294. article de Racan ; au lieu de
Honorat de Beuil , on doit écrire Honorat
de Bueil.
Pag. 334. Chapelain n'est point mort
le 2 Février , mais le 22 Février.
Pag. 344. d'Andilly n'est point mort
le 7 Septembre , mais le 17 Septembre.
Pag. 36c . Le P. Vavasseur n'est point
mort le 16 Decembre , mais le 14 De-.
cembre.
Pag. 365. Claude Nicole , il faut écrire
Nicolle , selon Bayle.
Pag . 380. Thomas Corneille , né en
165 ajoutez , le 20 Août ; et mettez par
conséquent , mort dans sa quatre- vingtcinquième
année , au lieu de dans sa quatre
vingt quatrième.
Pag. 393. et suivantes. Il faut écrire
Lulli , et non pas Lully ; car c'est faire un
nom François d'un nom Italien .
Pag. 396. ligne 34. Au lieu de Marais
des Marets , il faut lire Marais Desmarets,
car ce sont deux personnes différentes.
Pag. 437. Ménage n'est point mort le
13 Juillet , mais le 23 Juillet.
Pag 444. ( tout au bas . ) On doit écrire
Dij Mon484
MERCURE DE FRANCE
Montreul , &c. M. l'Abbé d'Olivet , dans
son Histoire de l'Académie Françoise ,
dit qu'il faut écrire Montereul.
Pag. 465. article de Santeul , né à Paris
, le 12 Mars 1630. mort le 5 Aout 1697 .
dans sa soixante-septième année. puisqu'il
étoit né au mois de Mars 1630 , il est clair
qu'au mois d'Août 1697. il couroit sa
soixante huitième année .
Pag. 473. Racine ne vint pas au monde
en 1640 mais le 21 Decembre 1639 .
Voyez son Eloge , au devant de l'Edition
de Londres , et encore l'Histoire de
l'Académie Françoise .
Pag. 478. article de Ségrais. La date de
sa naissance est omise ; c'est le 22 Août
1624. Voyez Segraisiana.
Pag. 5oz. Joseph - François Duché. Cet
Auteur signe Duché de Vancy , au bas de
l'Epître Dédicatoire de sa Tragédie de
Jonathas. On a oublié de dire qu'il est
Auteur de la Traduction anonyme des
Préceptes de Phocylide , qui fut imprimée à
Paris , chez Delaulne , en 1698 .
Pag. 519. article de Fléchier. On a oublié
de mettre la date de sa naissance ; il
nâquit le 10 Juin 1632 .
Pag. 533. article de Boileau Despréaux.
il n'est point mort le 11 Mars , mais le 13
Mars.
Pag.
MARS . 485 1733
Pag. 541. Ferme - l'Huis , c'est Fermelhuis.
mais de Piles.
Ce n'est point De Pilles ,
Pag. 553. article de Tourreil , né le 8
Novembre ; il faut mettre le 18 Novembre.
Voyez son Eloge , par M. de Boze ;
Histoire et Mémoires de l'Académie des
Inscriptions et Belles - Lettres .
Pag. 574. M. Huet n'est point mort en
1711. mais en 1721 .
Pag. 584. article de Campistron.
M. le Duc de Vendôme lui demanda de
composer les paroles d'un Divertissement
- pour son Château d'Anet. Il n'eût été
pas
hors de propos de mettre le Titre de cette
Piéce , et en quel temps elle fut fatte.
Vous sçavez , Monsieur , que c'est la Pastorale
d'Acis et Galatée , qui fut mise en
Musique par le celebre Jean Baptiste
Lulli , en 1686. et représentée la même
année à Anet , et l'année suivante à Paris,
avec un succès prodigieux.
·
Pag. 612. au lieu de Richard de la Lande
, il faut écrire , Richard de Lalande.
Pag. 629. M. de la Monnoye , nâquit le
16 Juin 1641. Cette date est omise.
Voyez son Eloge , par M. de Sallengre ,
il est à la tête de ses Poësies .
Pag. 647. Celle de M. de Valincour n'y
Diij est
486 MERCURE DE FRANCE
est point non plus ; il nâquit le 1 Mars
153. Voyez , Monsieur , son Eloge , par
M. de Fontenelle , Histoire et Mémoires
de l'Académie des Sciences , année 1730.
Pag. 650. celle de M. du Cerceau est
aussi oubliée ; c'est le 12 Novemb. 1670 .
Pag. 655 celle de M. de la Motte a
échappé pareillement ; il nâquit le 26
Janvier 1672. Voy.la Lettre de M.l'Abbé
Trublet.
Article de Chaulieu. Ce n'est point
Guillaume Auffrie , ni Guiaume Ansfric,
comme l'écrit M. l'Abbé d'Olivet
, mais Guillaume Amfrye. Sa famille
étoit originaire d'Angleterre , ce nom le .
désigne assez . Il nâquit en 1639. Voyez
la nouvelle Edition de ses Oeuvres.
Le nom d'une Illustre Chanteuse est
tout- à fait défiguré; on doit écrire Mlie de
Leufroy, et non Milele Froid.
On doit être surpris de ne point trouver
parmi les Poëtes le célebre Jean de
Lingendes , qui étoit un Poëte fort tendre :
et fort châtié dans ses expressions Il n'est
pas obligé dans le Recueil de Barbin .
Voicy le Titre d'un de ses Ouvrages :
Les Changemens de la Bergere Iris. Paris
Toussaint du Bray , 1618 in 12. Ce Volume
est d'environ 300 pag. Ce ne sont
d'un bout à l'autre que des Stances sur le
même sujet. M.
MARS. 7733. 487
M. Doujat , de l'Académie Françoise ,
devoit aussi avoir un article dans votre
Livre. Quoique ce Sçavant homme n'ait
pas tiré sa principale gloire de ses Poësies;
il y en a pourtant de lui qui ne sont pas
à mépriser . Il en a fait de Latines et de
Françoises en assez grand nombre , mais
qui n'ont point été recueillies en un corps.
Voici le Titre d'un de ses Ouvrages , en
Vers , qu'il a fait imprimer l'année même
de sa mort : Eloges des Personnes Illustres
de l'ancien Testament , pour donner
quelque teinture de l'Histoire Sacrée : A
Pusage de Monseigneur le Duc de Bour
gogne. Paris , Gab. Martin , 1688. in 8 .
Vous deviez sans doute, Monsieur, par
ler de cet Auteur , comme vous avez fait
mention de Charpentier , et de quelques
autres , dont les Vers ne sont pas , à la vé→
rité , dans la bouche de tout le monde ,
mais que le Public , et sur- tout les Gens
de Lettres , sont bien aises de connoître.
- Entre les Musiciens François , il n'est
point fait mention des deux Boësset , Pere
et Fils , qui pourtant avoient beaucoup
de réputation , et qui sont encore trèsconnus
aujourd'hui par une infinité de
beaux Airs , qui ont été imprimez et que
tout le monde admire ; le Pere est Auteur
entr'autres de celui qu'on appele
D`iiij les
488 MERCURE DE FRANCE
les Folies d'Espagne , sur lequel M. de Sé
grais a fait des paroles charmantes.
Voilà , Monsieur , les Remarquès et les
Observations que j'ai faites sur votre excellent
Ouvrage .J'ai l'honneur d'être, & c.
C. G. M.
Commissaire Provincial des Guerres
& c. sur la nouvelle Edition de son
Livre , intitulé Le Parnasse François
J
>
" Ai lu , Monsieur , avec beaucoup d'attention
et de plaisir la Descripilon du
Parnasse François , dont vous venez de
donner une nouvelle Edition . Cet Ouvrage
ne peut qu'être d'une extrême utilité
, et d'un agrément infini à ceux qui
voudront connoître le génie des Portes
et des Musiciens que votre zéle et vos
travaux n'immortalisent pas moins que
D les
482 MERCURE DE FRANCE
les beaux Ouvrages qu'ils ont laissez . Cependant
comme il n'est pas possible que
dans un Ouvrage si étendu , et qui a dû
vous coûter beaucoup de soins et de recherches
, il ne soit échapé quelques fau
tes ;je me suis flatté, Monsieur, que vous
ne trouveriez pas mauvais que je vous
fisse part de quelques Remarques que j'y
ai faites. C'est dans cette confiance. que
j'ai l'honneur de vous les addresser,
I
Pag. 211 , 212 , 213. ce n'est point des
Fueteaux qu'il faut écrire , mais des Yveteaux.
Pag, 225 , article de Voiture ; il nâquit
à Amiens en 1598 , & c. Selon la Lettre
de Balzac , citée par M. l'Abbé d'Olivet ,
dans son Histoire de l'Académie Françoise
, Voiture devoit être né en 1594,
Pag. 24 % Du Ryer n'est point mort en
1656 , mais en 1658, Voyez l'Histoire de
l'Académie Françoise,
Pag. 257. Guill. Colleter n'est point
mort le 25 Février , mais le 19 Février,
La date de sa naissance est omise ; c'est
le 12 Mars 196. selon Moréry.
Pag. 269. article de Saint - Amant, Il
mourut en 1661 , c'étoit sur la fin de Dé
cembre ; il étoit dans sa 67 ° année,
Pag. 281. au lieu de Pillet , il faut
écrire Pilet.
Pag.
MARS. 1733- 483
Pag. 293. article de Loret , mort en 16.5
ou 1666, il est certainement mort en 1665.
Voyez la Muse Historique , tome 4. tout
à la fin.
Pag. 294. article de Racan ; au lieu de
Honorat de Beuil , on doit écrire Honorat
de Bueil.
Pag. 334. Chapelain n'est point mort
le 2 Février , mais le 22 Février.
Pag. 344. d'Andilly n'est point mort
le 7 Septembre , mais le 17 Septembre.
Pag. 36c . Le P. Vavasseur n'est point
mort le 16 Decembre , mais le 14 De-.
cembre.
Pag. 365. Claude Nicole , il faut écrire
Nicolle , selon Bayle.
Pag . 380. Thomas Corneille , né en
165 ajoutez , le 20 Août ; et mettez par
conséquent , mort dans sa quatre- vingtcinquième
année , au lieu de dans sa quatre
vingt quatrième.
Pag. 393. et suivantes. Il faut écrire
Lulli , et non pas Lully ; car c'est faire un
nom François d'un nom Italien .
Pag. 396. ligne 34. Au lieu de Marais
des Marets , il faut lire Marais Desmarets,
car ce sont deux personnes différentes.
Pag. 437. Ménage n'est point mort le
13 Juillet , mais le 23 Juillet.
Pag 444. ( tout au bas . ) On doit écrire
Dij Mon484
MERCURE DE FRANCE
Montreul , &c. M. l'Abbé d'Olivet , dans
son Histoire de l'Académie Françoise ,
dit qu'il faut écrire Montereul.
Pag. 465. article de Santeul , né à Paris
, le 12 Mars 1630. mort le 5 Aout 1697 .
dans sa soixante-septième année. puisqu'il
étoit né au mois de Mars 1630 , il est clair
qu'au mois d'Août 1697. il couroit sa
soixante huitième année .
Pag. 473. Racine ne vint pas au monde
en 1640 mais le 21 Decembre 1639 .
Voyez son Eloge , au devant de l'Edition
de Londres , et encore l'Histoire de
l'Académie Françoise .
Pag. 478. article de Ségrais. La date de
sa naissance est omise ; c'est le 22 Août
1624. Voyez Segraisiana.
Pag. 5oz. Joseph - François Duché. Cet
Auteur signe Duché de Vancy , au bas de
l'Epître Dédicatoire de sa Tragédie de
Jonathas. On a oublié de dire qu'il est
Auteur de la Traduction anonyme des
Préceptes de Phocylide , qui fut imprimée à
Paris , chez Delaulne , en 1698 .
Pag. 519. article de Fléchier. On a oublié
de mettre la date de sa naissance ; il
nâquit le 10 Juin 1632 .
Pag. 533. article de Boileau Despréaux.
il n'est point mort le 11 Mars , mais le 13
Mars.
Pag.
MARS . 485 1733
Pag. 541. Ferme - l'Huis , c'est Fermelhuis.
mais de Piles.
Ce n'est point De Pilles ,
Pag. 553. article de Tourreil , né le 8
Novembre ; il faut mettre le 18 Novembre.
Voyez son Eloge , par M. de Boze ;
Histoire et Mémoires de l'Académie des
Inscriptions et Belles - Lettres .
Pag. 574. M. Huet n'est point mort en
1711. mais en 1721 .
Pag. 584. article de Campistron.
M. le Duc de Vendôme lui demanda de
composer les paroles d'un Divertissement
- pour son Château d'Anet. Il n'eût été
pas
hors de propos de mettre le Titre de cette
Piéce , et en quel temps elle fut fatte.
Vous sçavez , Monsieur , que c'est la Pastorale
d'Acis et Galatée , qui fut mise en
Musique par le celebre Jean Baptiste
Lulli , en 1686. et représentée la même
année à Anet , et l'année suivante à Paris,
avec un succès prodigieux.
·
Pag. 612. au lieu de Richard de la Lande
, il faut écrire , Richard de Lalande.
Pag. 629. M. de la Monnoye , nâquit le
16 Juin 1641. Cette date est omise.
Voyez son Eloge , par M. de Sallengre ,
il est à la tête de ses Poësies .
Pag. 647. Celle de M. de Valincour n'y
Diij est
486 MERCURE DE FRANCE
est point non plus ; il nâquit le 1 Mars
153. Voyez , Monsieur , son Eloge , par
M. de Fontenelle , Histoire et Mémoires
de l'Académie des Sciences , année 1730.
Pag. 650. celle de M. du Cerceau est
aussi oubliée ; c'est le 12 Novemb. 1670 .
Pag. 655 celle de M. de la Motte a
échappé pareillement ; il nâquit le 26
Janvier 1672. Voy.la Lettre de M.l'Abbé
Trublet.
Article de Chaulieu. Ce n'est point
Guillaume Auffrie , ni Guiaume Ansfric,
comme l'écrit M. l'Abbé d'Olivet
, mais Guillaume Amfrye. Sa famille
étoit originaire d'Angleterre , ce nom le .
désigne assez . Il nâquit en 1639. Voyez
la nouvelle Edition de ses Oeuvres.
Le nom d'une Illustre Chanteuse est
tout- à fait défiguré; on doit écrire Mlie de
Leufroy, et non Milele Froid.
On doit être surpris de ne point trouver
parmi les Poëtes le célebre Jean de
Lingendes , qui étoit un Poëte fort tendre :
et fort châtié dans ses expressions Il n'est
pas obligé dans le Recueil de Barbin .
Voicy le Titre d'un de ses Ouvrages :
Les Changemens de la Bergere Iris. Paris
Toussaint du Bray , 1618 in 12. Ce Volume
est d'environ 300 pag. Ce ne sont
d'un bout à l'autre que des Stances sur le
même sujet. M.
MARS. 7733. 487
M. Doujat , de l'Académie Françoise ,
devoit aussi avoir un article dans votre
Livre. Quoique ce Sçavant homme n'ait
pas tiré sa principale gloire de ses Poësies;
il y en a pourtant de lui qui ne sont pas
à mépriser . Il en a fait de Latines et de
Françoises en assez grand nombre , mais
qui n'ont point été recueillies en un corps.
Voici le Titre d'un de ses Ouvrages , en
Vers , qu'il a fait imprimer l'année même
de sa mort : Eloges des Personnes Illustres
de l'ancien Testament , pour donner
quelque teinture de l'Histoire Sacrée : A
Pusage de Monseigneur le Duc de Bour
gogne. Paris , Gab. Martin , 1688. in 8 .
Vous deviez sans doute, Monsieur, par
ler de cet Auteur , comme vous avez fait
mention de Charpentier , et de quelques
autres , dont les Vers ne sont pas , à la vé→
rité , dans la bouche de tout le monde ,
mais que le Public , et sur- tout les Gens
de Lettres , sont bien aises de connoître.
- Entre les Musiciens François , il n'est
point fait mention des deux Boësset , Pere
et Fils , qui pourtant avoient beaucoup
de réputation , et qui sont encore trèsconnus
aujourd'hui par une infinité de
beaux Airs , qui ont été imprimez et que
tout le monde admire ; le Pere est Auteur
entr'autres de celui qu'on appele
D`iiij les
488 MERCURE DE FRANCE
les Folies d'Espagne , sur lequel M. de Sé
grais a fait des paroles charmantes.
Voilà , Monsieur , les Remarquès et les
Observations que j'ai faites sur votre excellent
Ouvrage .J'ai l'honneur d'être, & c.
C. G. M.
Fermer
Résumé : LETTRE à Mr Titon du Tillet, ancien Commissaire Provincial des Guerres, &c. sur la nouvelle Edition de son Livre, intitulé Le Parnasse François.
L'auteur écrit à M. Titon du Tillet, ancien commissaire provincial des guerres, pour discuter de la nouvelle édition de son ouvrage 'Le Parnasse François'. Il exprime son enthousiasme pour cet ouvrage, le jugeant à la fois utile et agréable pour découvrir le génie des poètes et des musiciens. Cependant, il note plusieurs erreurs factuelles et orthographiques qu'il a identifiées. Parmi les corrections proposées, figurent des rectifications concernant les dates de naissance et de décès de divers auteurs, des corrections de noms propres et des précisions sur des détails biographiques. L'auteur signale également des omissions notables, comme l'absence de certains poètes ou musiciens célèbres dans le recueil. Il insiste sur l'importance de ces corrections pour garantir l'exactitude et la complétude de l'ouvrage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 2331-2336
ODE EN STROPHES LIBRES. A M. TITON DU TILLET, Commissaire Provincial des Guerres, cy-devant Capitaine de Dragons, et Maître d'Hôtel de feuë Madame la Dauphine, Mere du Roy. Par Mlle DE MALCRAIS DE LA VIGNE, du Croisic en Bretagne, en le remerciant du present qu'il lui a fait de son Ouvrage, intitulé : Le Parnasse François, dédié au Roy.
Début :
Architecte fameux, dont la sçavante main [...]
Mots clefs :
Roi, Auteur, Parnasse, Grand, Ciel, Titon du Tillet, Parnasse français
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE EN STROPHES LIBRES. A M. TITON DU TILLET, Commissaire Provincial des Guerres, cy-devant Capitaine de Dragons, et Maître d'Hôtel de feuë Madame la Dauphine, Mere du Roy. Par Mlle DE MALCRAIS DE LA VIGNE, du Croisic en Bretagne, en le remerciant du present qu'il lui a fait de son Ouvrage, intitulé : Le Parnasse François, dédié au Roy.
ODE EN STROPHES LIBRES.
AM. TITON DU TTLLET , Commissaire Pro
vincial des Guerres , cy- devant Capitaine de
Dragons , et Maître d'Hôtel de feue Madame
la Dauphine , Mere du Roy.
Par Mlle DE MALCRAIS DE LA VIGNE,du Croisic
en Bretagne, en le remerciant du present qu'il
lui afait de son Ouvrage, intitulé : Le Parnasse
François, dédié au Roy.
A
Rchitecte fameux , dont la sçavante
main
Eleve un monument à l'honneur de
la France ;
La majesté pompeuse , et l'exquise élégance ,
A - ij Se
2332 MERCURE DE FRANCE
Se prêtant à l'essor de ton art souverain ,
Ont poli la matiere , et réglé l'ordonnance ;
De ton édifice divin
M
Sans avoir épuisé les deux bords de l'Hydaspe ;
Ton adresse a charmé notre goût et nos yeux ;
Et ton Ouvrage précieux ,
Tiroit l'éclat divers du Porphire et du Jaspe,
Ce Monument transmis à la Postérité ,
Des temps impétueux bravera les outrages ;
De la flamme et du vent il sera respecté ;
Et jusqu'aux derniers jours qu'auront les derniers
âges ,
Ton nom victorieux sera par tout vanté,
Jupiter même en vain voudroit réduire en pou
dre ,
Ces Côteaux triomphans des rigueurs des Hy
vers;
Les durables Lauriers , dont tu les as couverts ,
Les garantiront de la foudre.
L'ingénieuse Antiquité ,
Fit passer jusqu'à nous , d'un Parnasse inventé
L'Image ambitieuse dans son cerveau tracée ,
TIPON, par un secret qu'on n'avoit point tenté ;
Scair
NOVEMBRE . 1733. 2835
Sçait faire à la Fable éclipsée ,
Succeder la réalité.
Les habitans du Pinde écartent l'ombre noire ,
1
Qui , des terrestres demi Dieux
Tâche àcouvrir les noms d'un voile injurieux ,
Et des dents de l'envie , arrachant leur mémoire,
Leur ouvrent la porte des Cieux .
2
TITON, quel honneur doit donc suivre
Tes incomparables travaux !
Tu redonnes la vie à ceux qui font revivre
Les humains,qui bravant les dangers et les maux,
Ont eu la valeur pour Egide ,
Et que le mérite solide ,
Donne aux Dieux même pour rivaux.
Mais quel charmant Spectacle est offert à ma
vuč ?
Un Groupe incrusté d'or , se forme d'une nuë ;
Des Anges argentez , t'élevant dans les airs ,
T'y font un Thrône de leurs ailes ;
Le Ciel , la Terre en feu, répetent leurs concerts
Tout s'anime au doux son de leur voix immortelle
;
J'entends des Instrumens divers ,
Je vois la Musique et les Vers ,
A iij
S'ec2334
MERCURE DE FRANCE
S'accorder à l'envi , pour chanter tes louanges ;
Et du brillant séjour des Anges ,
Les répandre aux deux bouts de ce vaste Univers.
M
Le puissant Protecteur des Boileaux , des Corneilles
,
Du Fils du Grand Henry , le vaillant rejetton ,
Qui des nobles Esprits attentif aux merveilles ,
Sçut les encourager , récompensant leurs veilles,
De top Parnasse est l'Apollon .
Son Royal héritier , ni moins grand , ni moing
bon ,
Formé du même sang , suit son auguste trace
Et peut tenir aussi la place ,
De Monarque de l'Hélicon .
Sous son regne brillant , les beaux Arts fructí
fienr ;
A défricher leur champ , lui - même il prend
plaisir ,
Tous les Sçavans s'en glorifient :
Le Ciel en le donnant , couronna leur désir.
23
Il est l'honneur, l'exemple et l'amour de la Terre;
Des Royaumes divers que son contour enserre
Les divers Souverains n'en disconviendront pas.
·
MiNOVEMBRE.
1733 2335
Minerve est son fidele guide ;
Et portant son grand nom , gra sur son Egide,
L'annonce en précedant ses pas.
Du coeur de ses sujets, il a fait la conquête ;
Travaillez , des neuf soeurs , diligens Nourissons,
Célébrez ses vertus ; sa main est toute prête
A répandre sur vous la douceur de ses dons,
Croissez sur les doubles collines,
Jeunes et tendres Arbrisseaux ,
Le Fleuve se déborde et la source divine
Qui fait reverdir vos Rameaux ,
Yous inonde déja du trésor de ses caux.
Ah ! ciel , si tu daignois seconder mon envie ,
Et prêter l'oreille à mes voeux •
On verroit s'écrouler du Monde ruïneux ,
Dans ses creux fondemens , la machine englou
tie ;
Avant que le trépas , sous son vol ténébreux ,
Fit jamais éclipser les rayons de sa vie.
Mais si l'inclémence du sort ,
S'attache obstinément à briser la barriere ,
Que notre juste zéle oppose à son effort ,
Qu'avant de perdre la lumiere
#
A. Hij
2336 MERCURE DE FRANCE
Il puisse au moins deux fois parcourir la carriere
De ce Roy conquerant a,dont la rapidité ,
Surprit dans ses Marais le Batave indompté ;
Qui pouvoit dominer du Couchant à l'Aurore ,
S'il n'eut enfin lui-même arrêté ses progrês ,
Et que nous pleurerions encore ,
Si de son Successeur , que l'Univers adore ;
Les talens infinis n'étouffoient nos regrets.
'Alors , malgré la Parque , au Temple de Mé
moire ,
Entre les bras de la victoire ,
Près de son Bis-ayeul , notre Roy volera ;
Assis au même rang , sur ce Mont il verra
Ce VALOIS (6) renommé , qui chassant de la
France ,
L'Orgueilleuse et folle ignorance ,
Fut le Pere et l'appui des Arts qu'il illustra
Et qu'excita la recompense.
Que ne peux-tu,TITON, vivre encor jusques - là i
Sur magnifique Parnasse ,
Tu lui décernerois de cette illustre place ,
L'honneur que l'équité lui prépare déja.
a LOUIS XIV.
FRANCOIS I.
AM. TITON DU TTLLET , Commissaire Pro
vincial des Guerres , cy- devant Capitaine de
Dragons , et Maître d'Hôtel de feue Madame
la Dauphine , Mere du Roy.
Par Mlle DE MALCRAIS DE LA VIGNE,du Croisic
en Bretagne, en le remerciant du present qu'il
lui afait de son Ouvrage, intitulé : Le Parnasse
François, dédié au Roy.
A
Rchitecte fameux , dont la sçavante
main
Eleve un monument à l'honneur de
la France ;
La majesté pompeuse , et l'exquise élégance ,
A - ij Se
2332 MERCURE DE FRANCE
Se prêtant à l'essor de ton art souverain ,
Ont poli la matiere , et réglé l'ordonnance ;
De ton édifice divin
M
Sans avoir épuisé les deux bords de l'Hydaspe ;
Ton adresse a charmé notre goût et nos yeux ;
Et ton Ouvrage précieux ,
Tiroit l'éclat divers du Porphire et du Jaspe,
Ce Monument transmis à la Postérité ,
Des temps impétueux bravera les outrages ;
De la flamme et du vent il sera respecté ;
Et jusqu'aux derniers jours qu'auront les derniers
âges ,
Ton nom victorieux sera par tout vanté,
Jupiter même en vain voudroit réduire en pou
dre ,
Ces Côteaux triomphans des rigueurs des Hy
vers;
Les durables Lauriers , dont tu les as couverts ,
Les garantiront de la foudre.
L'ingénieuse Antiquité ,
Fit passer jusqu'à nous , d'un Parnasse inventé
L'Image ambitieuse dans son cerveau tracée ,
TIPON, par un secret qu'on n'avoit point tenté ;
Scair
NOVEMBRE . 1733. 2835
Sçait faire à la Fable éclipsée ,
Succeder la réalité.
Les habitans du Pinde écartent l'ombre noire ,
1
Qui , des terrestres demi Dieux
Tâche àcouvrir les noms d'un voile injurieux ,
Et des dents de l'envie , arrachant leur mémoire,
Leur ouvrent la porte des Cieux .
2
TITON, quel honneur doit donc suivre
Tes incomparables travaux !
Tu redonnes la vie à ceux qui font revivre
Les humains,qui bravant les dangers et les maux,
Ont eu la valeur pour Egide ,
Et que le mérite solide ,
Donne aux Dieux même pour rivaux.
Mais quel charmant Spectacle est offert à ma
vuč ?
Un Groupe incrusté d'or , se forme d'une nuë ;
Des Anges argentez , t'élevant dans les airs ,
T'y font un Thrône de leurs ailes ;
Le Ciel , la Terre en feu, répetent leurs concerts
Tout s'anime au doux son de leur voix immortelle
;
J'entends des Instrumens divers ,
Je vois la Musique et les Vers ,
A iij
S'ec2334
MERCURE DE FRANCE
S'accorder à l'envi , pour chanter tes louanges ;
Et du brillant séjour des Anges ,
Les répandre aux deux bouts de ce vaste Univers.
M
Le puissant Protecteur des Boileaux , des Corneilles
,
Du Fils du Grand Henry , le vaillant rejetton ,
Qui des nobles Esprits attentif aux merveilles ,
Sçut les encourager , récompensant leurs veilles,
De top Parnasse est l'Apollon .
Son Royal héritier , ni moins grand , ni moing
bon ,
Formé du même sang , suit son auguste trace
Et peut tenir aussi la place ,
De Monarque de l'Hélicon .
Sous son regne brillant , les beaux Arts fructí
fienr ;
A défricher leur champ , lui - même il prend
plaisir ,
Tous les Sçavans s'en glorifient :
Le Ciel en le donnant , couronna leur désir.
23
Il est l'honneur, l'exemple et l'amour de la Terre;
Des Royaumes divers que son contour enserre
Les divers Souverains n'en disconviendront pas.
·
MiNOVEMBRE.
1733 2335
Minerve est son fidele guide ;
Et portant son grand nom , gra sur son Egide,
L'annonce en précedant ses pas.
Du coeur de ses sujets, il a fait la conquête ;
Travaillez , des neuf soeurs , diligens Nourissons,
Célébrez ses vertus ; sa main est toute prête
A répandre sur vous la douceur de ses dons,
Croissez sur les doubles collines,
Jeunes et tendres Arbrisseaux ,
Le Fleuve se déborde et la source divine
Qui fait reverdir vos Rameaux ,
Yous inonde déja du trésor de ses caux.
Ah ! ciel , si tu daignois seconder mon envie ,
Et prêter l'oreille à mes voeux •
On verroit s'écrouler du Monde ruïneux ,
Dans ses creux fondemens , la machine englou
tie ;
Avant que le trépas , sous son vol ténébreux ,
Fit jamais éclipser les rayons de sa vie.
Mais si l'inclémence du sort ,
S'attache obstinément à briser la barriere ,
Que notre juste zéle oppose à son effort ,
Qu'avant de perdre la lumiere
#
A. Hij
2336 MERCURE DE FRANCE
Il puisse au moins deux fois parcourir la carriere
De ce Roy conquerant a,dont la rapidité ,
Surprit dans ses Marais le Batave indompté ;
Qui pouvoit dominer du Couchant à l'Aurore ,
S'il n'eut enfin lui-même arrêté ses progrês ,
Et que nous pleurerions encore ,
Si de son Successeur , que l'Univers adore ;
Les talens infinis n'étouffoient nos regrets.
'Alors , malgré la Parque , au Temple de Mé
moire ,
Entre les bras de la victoire ,
Près de son Bis-ayeul , notre Roy volera ;
Assis au même rang , sur ce Mont il verra
Ce VALOIS (6) renommé , qui chassant de la
France ,
L'Orgueilleuse et folle ignorance ,
Fut le Pere et l'appui des Arts qu'il illustra
Et qu'excita la recompense.
Que ne peux-tu,TITON, vivre encor jusques - là i
Sur magnifique Parnasse ,
Tu lui décernerois de cette illustre place ,
L'honneur que l'équité lui prépare déja.
a LOUIS XIV.
FRANCOIS I.
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Résumé : ODE EN STROPHES LIBRES. A M. TITON DU TILLET, Commissaire Provincial des Guerres, cy-devant Capitaine de Dragons, et Maître d'Hôtel de feuë Madame la Dauphine, Mere du Roy. Par Mlle DE MALCRAIS DE LA VIGNE, du Croisic en Bretagne, en le remerciant du present qu'il lui a fait de son Ouvrage, intitulé : Le Parnasse François, dédié au Roy.
L'ode est une œuvre dédiée à Titon du Tillet, Commissaire Provincial des Guerres, ancien Capitaine de Dragons et Maître d'Hôtel de la défunte Dauphine, mère du roi. Elle est écrite par Mlle de Malcrais de La Vigne du Croisic en Bretagne, en remerciement d'un présent intitulé 'Le Parnasse Français', dédié au roi. L'ode célèbre Titon du Tillet comme un architecte renommé dont les réalisations honorent la France. Son œuvre est comparée à un édifice divin, un ouvrage précieux destiné à braver les outrages du temps. L'auteur compare Titon à l'Antiquité, soulignant son habileté à transformer la fable en réalité. Le texte met en avant les honneurs dus aux travaux de Titon, qui redonne vie à ceux ayant bravé les dangers pour le mérite. Une vision spectaculaire est décrite, où Titon est élevé dans les airs par des anges, et où la musique et les vers s'accordent pour chanter ses louanges. L'ode loue également Titon comme protecteur des grands esprits tels que Boileau, Corneille, et le fils de Henri IV. Elle souligne que le roi actuel, héritier de ces grands esprits, encourage les arts et les savants. Il est décrit comme l'honneur et l'exemple de la Terre, guidé par Minerve. L'ode exprime le souhait que le roi puisse régner longtemps et que ses talents infinis étouffent les regrets. Elle espère que le roi, malgré la Parque, volera au Temple de Mémoire, près de son bisaïeul, François Ier, qui chassa l'ignorance et fut le père des arts. Titon du Tillet est invité à vivre assez longtemps pour décerner cette illustre place au roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
ODE EN STROPHES LIBRES. A M. TITON DU TILLET, Commissaire Provincial des Guerres, cy-devant Capitaine de Dragons, et Maître d'Hôtel de feuë Madame la Dauphine, Mere du Roy. Par Mlle DE MALCRAIS DE LA VIGNE, du Croisic en Bretagne, en le remerciant du present qu'il lui a fait de son Ouvrage, intitulé : Le Parnasse François, dédié au Roy.
3
p. 2581-2585
LETTRE d'un Habitant du Parnasse, à M. Titon du Tillet.
Début :
MONSIEUR, La Renommée nous a apporté la description de votre [...]
Mots clefs :
Parnasse, Parnasse français, Titon du Tillet, Mérite, Noms, Bronze, Apollon
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE d'un Habitant du Parnasse, à M. Titon du Tillet.
LETTRE d'un Habitant du Parnasse,
à M. Titon du Tillet
ONSIEUR,.
La Renommée nous a apporté la description
de votre Parnasse. Ce Livre a
fait à nos illustres Compatriotes , autant
de plaisir que le Parnasse même. Les Anciens
, pour lesquels leurs. Mecènes et
1. Vol.
leurs
2582 MERCURE DE FRANCE
leurs Pollions n'ont jamais rien imaginé
d'aussi honorable , ont parû souffrir forc
impatiemment cet avantage des Modernes
. On a même été sur le point de renouveller
à cette occasion les anciennes
disputes ; mais Apollon a sur le champ
appaisé le bruit par ces paroles :
O vous , qui les premiers en Grece , en Ausonie,
Favoris des doctes Soeurs ,
Sçûtes gouter les douceurs
De la divine harmonie ,
Si dé nobles Rivaux du même zele épris ,
Osent vous disputer le Prix ,
S'ils sçavent dans leurs Vers faire couler vos
Graces ,
Vos accords , vos sons les plus doux ,
Grecs et Romains n'en soyez point jaloux ,
Ce n'est qu'en marchant sur vos traces
Qu'ils s'élevent jusques à vous.
Un compliment si flateur dans la bouche
d'Apollon , contenta ceux des Anciens
dont les Ecrits sont parvenus jusqu'à
nos tems , et nous ont servi de modele;
mais il en restoit un assez grand nombre
dont les noms et les Ouvrages sont absolument
inconnus , et qui sans être comparables
aux grands Maîtres , avoient cependant
un mérite réel. Ceux-là parois-
J. Vol. soient
DECEMBR E. 1733. 2583
soient les plus échauffez et se plaignoient
amérement de l'injustice du Destin , qui
avoit réservé aux Modernes un honneur
qu'ils croyoient eux - mêmes avoir bien
mérité. Ils avoient quelque raison .
Leur siecle en beaux Esprits fertile ,
Ne vit point pour leur gloire un Amateur des
Arts ,
Un homme tel que vous , qui d'une main habile
Sçut avec choix dans un Ouvrage utile
Rassembler tous leurs noms épars.
Si les Muses alors moins avares de gloire ,
Pour éterniser leur memoire ,
Dans les Fastes sçavans les avoient consacrez ,
On y verroit encor paroître ,
dévorez ,
Des noms par le temps
Noms dans leur siecle reverez ,
Et dignes sans doute de l'être.
Vous voyez , Monsieur , que je suis
'de votre avis sur les places qu'occupent
au Parnasse bien des Poëtes , qui sans
être du premier mérite , ne sont pourtant
point méprisables.
Apollon est un Dieu sévere ;
Cependant sur le Mont sacré ,
Il est encor plus d'un degré
Au-dessous de Sapho , de Virgile et d'Homere.
I. Vol. Je
2584 MERCURE DE FRANCE
*
Je reviens aux François , qui pendant
ce temps - là , déliberoient entre eux sur
la maniere de vous témoigner leur reconnoissance.
Quelqu'un se leva et dit :
De GARNIER * la sçavante main
Asçû l'Art d'animer et le Marbre et l'Airain ;
Mais dans sa course journaliere ,
Par sa seule mobilité ,
Le temps peut réduire en poussiere ,
Le Monument le plus vanté.
Bien mieux que sur le Bronze , en ses charmans
Ouvrages ,
TITON à notre gloire éleve un Monument ,
Qui jusques au dernier moment
Du Temps bravera les outrages.
pa- Dès qu'il eut fini un autre prit la
role,et s'exprima à peu près en ces termes ::
Garnier , des Héros de notre âge ,.
Sur le Bronze docile à gravé le visage ;.
Et Du Tillet en ses Ecrits
A fait revivre leurs esprits.
Cependant on ne concluoit rien , quelqu'un
le fit remarquer à la Compagnie ,
* Le Sculpteur qui a executé le Parnasse Fran- -
feis en Bronze sur le Dessein et les ordres de
M. Titon du Tillet.
I. Vol.
qui
DECEMBRE. 1733. 2585
qui voyant que l'immortalité étoit le seul
bien dont pussent disposer les Poëtes ,
s'écria aussi - tôt :
Titon sans doute a merité
Que notre Lyre l'éternise ;
Mais déja son Ouvrage et sa noble Entreprise
L'opt assuré sans nous de l'immortalité.
Tout le monde en convint , et cette
illustre Compagnie se sépara sur le champ.
Pour moi , Monsieur , j'ai crû vous faire
plaisir de vous mander ce qui s'étoit
passé sur le Parnasse à l'occasion de votre
Livre. Je suis avec toute l'estime la plus
parfaite , &c.
Le P. R ** J.
Sur le Parnasse ce 6. Septembre 1733 .
à M. Titon du Tillet
ONSIEUR,.
La Renommée nous a apporté la description
de votre Parnasse. Ce Livre a
fait à nos illustres Compatriotes , autant
de plaisir que le Parnasse même. Les Anciens
, pour lesquels leurs. Mecènes et
1. Vol.
leurs
2582 MERCURE DE FRANCE
leurs Pollions n'ont jamais rien imaginé
d'aussi honorable , ont parû souffrir forc
impatiemment cet avantage des Modernes
. On a même été sur le point de renouveller
à cette occasion les anciennes
disputes ; mais Apollon a sur le champ
appaisé le bruit par ces paroles :
O vous , qui les premiers en Grece , en Ausonie,
Favoris des doctes Soeurs ,
Sçûtes gouter les douceurs
De la divine harmonie ,
Si dé nobles Rivaux du même zele épris ,
Osent vous disputer le Prix ,
S'ils sçavent dans leurs Vers faire couler vos
Graces ,
Vos accords , vos sons les plus doux ,
Grecs et Romains n'en soyez point jaloux ,
Ce n'est qu'en marchant sur vos traces
Qu'ils s'élevent jusques à vous.
Un compliment si flateur dans la bouche
d'Apollon , contenta ceux des Anciens
dont les Ecrits sont parvenus jusqu'à
nos tems , et nous ont servi de modele;
mais il en restoit un assez grand nombre
dont les noms et les Ouvrages sont absolument
inconnus , et qui sans être comparables
aux grands Maîtres , avoient cependant
un mérite réel. Ceux-là parois-
J. Vol. soient
DECEMBR E. 1733. 2583
soient les plus échauffez et se plaignoient
amérement de l'injustice du Destin , qui
avoit réservé aux Modernes un honneur
qu'ils croyoient eux - mêmes avoir bien
mérité. Ils avoient quelque raison .
Leur siecle en beaux Esprits fertile ,
Ne vit point pour leur gloire un Amateur des
Arts ,
Un homme tel que vous , qui d'une main habile
Sçut avec choix dans un Ouvrage utile
Rassembler tous leurs noms épars.
Si les Muses alors moins avares de gloire ,
Pour éterniser leur memoire ,
Dans les Fastes sçavans les avoient consacrez ,
On y verroit encor paroître ,
dévorez ,
Des noms par le temps
Noms dans leur siecle reverez ,
Et dignes sans doute de l'être.
Vous voyez , Monsieur , que je suis
'de votre avis sur les places qu'occupent
au Parnasse bien des Poëtes , qui sans
être du premier mérite , ne sont pourtant
point méprisables.
Apollon est un Dieu sévere ;
Cependant sur le Mont sacré ,
Il est encor plus d'un degré
Au-dessous de Sapho , de Virgile et d'Homere.
I. Vol. Je
2584 MERCURE DE FRANCE
*
Je reviens aux François , qui pendant
ce temps - là , déliberoient entre eux sur
la maniere de vous témoigner leur reconnoissance.
Quelqu'un se leva et dit :
De GARNIER * la sçavante main
Asçû l'Art d'animer et le Marbre et l'Airain ;
Mais dans sa course journaliere ,
Par sa seule mobilité ,
Le temps peut réduire en poussiere ,
Le Monument le plus vanté.
Bien mieux que sur le Bronze , en ses charmans
Ouvrages ,
TITON à notre gloire éleve un Monument ,
Qui jusques au dernier moment
Du Temps bravera les outrages.
pa- Dès qu'il eut fini un autre prit la
role,et s'exprima à peu près en ces termes ::
Garnier , des Héros de notre âge ,.
Sur le Bronze docile à gravé le visage ;.
Et Du Tillet en ses Ecrits
A fait revivre leurs esprits.
Cependant on ne concluoit rien , quelqu'un
le fit remarquer à la Compagnie ,
* Le Sculpteur qui a executé le Parnasse Fran- -
feis en Bronze sur le Dessein et les ordres de
M. Titon du Tillet.
I. Vol.
qui
DECEMBRE. 1733. 2585
qui voyant que l'immortalité étoit le seul
bien dont pussent disposer les Poëtes ,
s'écria aussi - tôt :
Titon sans doute a merité
Que notre Lyre l'éternise ;
Mais déja son Ouvrage et sa noble Entreprise
L'opt assuré sans nous de l'immortalité.
Tout le monde en convint , et cette
illustre Compagnie se sépara sur le champ.
Pour moi , Monsieur , j'ai crû vous faire
plaisir de vous mander ce qui s'étoit
passé sur le Parnasse à l'occasion de votre
Livre. Je suis avec toute l'estime la plus
parfaite , &c.
Le P. R ** J.
Sur le Parnasse ce 6. Septembre 1733 .
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Résumé : LETTRE d'un Habitant du Parnasse, à M. Titon du Tillet.
Une lettre d'un habitant du Parnasse célèbre la publication du 'Parnasse' de M. Titon du Tillet, qui a suscité l'admiration des illustres compatriotes. Les Anciens, initialement jaloux, ont été apaisés par Apollon, reconnaissant que les Modernes s'élèvent en suivant leurs traces. Cependant, certains Anciens inconnus se sont plaints de ne pas être honorés. Le siècle des Anciens, riche en beaux esprits, manquait d'un amateur des arts pour rassembler et perpétuer leurs noms. Sur le Mont Parnasse, les Français ont débattu de la reconnaissance à accorder à Titon du Tillet. Garnier, le sculpteur, a souligné que les œuvres de Titon, contrairement aux monuments de marbre ou de bronze, braveront les outrages du temps. Un autre a ajouté que Titon a fait revivre les esprits des héros de leur âge. Tous ont convenu que l'ouvrage de Titon lui assurait déjà l'immortalité. L'habitant du Parnasse conclut en partageant ces événements avec Titon du Tillet, exprimant son estime et son admiration.
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