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p. 217-261
MEMOIRE sur la circulation du sang des Poissons qui ont des oüies, & sur leur respiration.
Début :
Dans les divers Memoires qu'on a lûs à l'Academie, [...]
Mots clefs :
Eau, Sang, Ouïes, Poissons, Artères, Bouche, Corps, Lames, Poumon, Coeur, Veines, Couvercle, Animaux, Rameaux, Gorge, Capillaires, Carpe, Branches, Mouvement
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texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE sur la circulation du sang des Poissons qui ont des oüies, & sur leur respiration.
MEMOIRE
sur la circulationdusang
des Poissons qui ont des
oùies, &sur leur refi.
piration.
I
~-
DAns les divers Memoires
qu'on a lûs à rA.
1 cademie, on a fait voir qu'elle
! étoit la structure du coeur des
Poissons, & celles de leurs
ouïes. Pour suivre >tierc, cette ma- il està propos de parler
: de leurs usages; Mais pour
les rendre intelligibles à tout
le monde; il est necessaire de
faire ici une brieve recapitulation
de ce que j'ay dit touchant
cette mêmestructure.
On remarquera donc qu'elle
cft differente dans les differentes
especes dePoissons où
l'on trouve ces parties. On a
fait voir à l'Academie des
Exemples de ces differences;
mais je m'arreste aujourd'huy
particulierement à la Carpe
que l'on trouve commodément
& sur laquelle on pourra
avec facilité verifier tout ce
que je vais dire.
Chacun sçait que le coeur
de tous les Poissons qui ne
respirent pas l'air n'a qu'une
cavité, & par consequent
qu'une oreillette à l'embouchure
du vaisseau qui y rapporte
le fang. Celle du coeur
de la Carpe est appliquée au
costé gauche.
La chair du coeur est fore
épaisse, par rapport à son volume,
& ses fibres font trescompactes:
Aussia-t'il bcfoin
d'une forte action pour la circulation
comme on le verra
,
dans la fuite.
: Il n'y a personne qui ne
sçache cc que c'est que des
ouïes; mais tout le monde
ne sçait pas que ce font ces
parties qui fervent de poumons
aux Poissons. Leur
charpente est composée de
quatre costes de chaque costé
qui se meuvent tant sur ellesmêmes
en s'ouvranr & se resserrant
qu'àl'égard de leurs
deux appuis superieur & inferieur
en s'écartant de l'une &
de l'autre, & en s'en raprochant.
Le costé convexe de
chaque coste est chargé sur
ses deux bords de deux especes
de feüillets, chacun desquels
est composé d'un rang
de lames, étroites & rangées
& ferrées l'une contre l'autre
qui forment comme autant
de barbes ou frangessemblables
à celles d'une plume à
écrire; & ce font ces franges
qu'on peut appeller proprement
le poumon desPoissons.
Voila une situation de parties
fortextraordnaire & fore
singuliere. La poitrine est
dans la bouche aussi- bien
que le poumon. Les costes
portent le poumon, & l'animal
respire l'eau-
Les extremitez de ces costes
qui regardent la gorge font
jointesensemble par plusieurs
petits os, qui forment une
cfpecc de sternon, en sorte
néanmoins que les costes ont
un jeu beaucoup plus libre
sur ce sternon & peuvent s'écarter
l'une de l'autre beaucoup
plus facilement que celles
de l'homme, & que ce sternon
peut-estre soulevé & a.
baissé. Les autres extremitez
qui regardent la base du
crane font aussi jointes par
quelques osselets qui s'articulent
avec cette même base &
qui peuvents'en éloigner, ou
s'enapprocher.
Chaque coftc est compofée
de deux pieces jointes par
un cartilage fort fouple, qui
est dans chacune de ces parties
ce que font les charnieres
dans les ouvrages des artisans.
La premiere piece cît
courbée en arc, & sa longueur
est environ la sixiéme portion
du cercle dont elle feroit la
partie.
La seconde décrit à peuprés
une fromaine majuscule.
- La partie convexe de chaque
coste est creusée en goutiere,
& c'est le long de ces
goutieres que coulent les vaisaseaupx
donrt iléferaspa.rléci- Chacune des lames dont
les feüillers font composez,
à la figure du fer d'une faux,
& à sa naissance elle a comme
un pied ou talon qui ne
pose que par son extremité sur
sur le bord de la coste.
Chacun de ces feüillets est
composé de cent trente-cinq
lames j-ainifles seize contiennent
huit mil six cens quarante
surfaces, que je compte icy
parce que les deux surfaces de
chaque lame font revêtuës
dans toute leur étenduë d'une
membrane tres fine, sur laquelle
se font les ramifications
presque innombrables des
vaisseaux capillaires de ces
fortes de poumons.
J'ay fait voir à la compagnie
qu'il y a quarante-six
muscles qui sont employez
aux mouvemens de ces costes;
il y en a huit qui en dilate l'intervale,
& seize qui le resserrent,
six qui élargissent le cintre
de chaque coste, douze
qui le retresissent, & qui en
même temps abaissent le sternon,
& quatre qui le soulevent.
Les ouïes ont une large ou.
verture, sur laquelle cftpaCé
un couvercle composé de
plusieurs pieces d'assemblage,
qui a le même usage que le
panneau d'un fouiller)& chaque
couvercle est formé avec
un tel artifice qu'en s'écartant
l'un de l'autre,ils se voutent
en dehors pour augmenter la
capacité de la bouche, tandis
qu'une de leurs pieces qui
jouë sur une espece de genou
tient fermées les ouvertures
des ouïes, & ne les ouvre que
pour donner passage à l'eau
que l'animal a respiré, ce qui
se fait dans le tems que le
couvercle s'abat & se referre.
I Il ya deux muscles qui servent
à soulever le couvercle,
& trois qui fervent à l'abatre
& à le reserrer.
! On vient de dire que l'assemblage
qui compose la
charpente des couvercles les
rend capables de sevouter en
dehors. On ajoûtera deux
autres circonstances. La premiere
est que la partie de ce
couvercle qui aide à former
le dessous de la gorge est
plié en éventail sur de petites
lames d'os pour fcrvir en se
deployant à la dilatation de la
gorge dans l'inspiration de
l'eau. La seconde que chaque
couvercle est revêtu par dehors
& par dedans d'une peau
qui
*
luy est fort adherente.
Cesdeux peaux s'unissent ensemble,
se prolongent audelà
de la circonference du
couvercle d'environ deux à
trois lignes, & vont toûjours
en diminuant d'épaisseur. Ce
prolongement est beaucoup
plus ample fous la gorge que
vers le haut de la teste. Il
estextrêmementsouple, pour
s'appliquer plus exactement à
l'ouverture sur laquelle il porte,
& pour la tenir ferméeau
premier moment de la dilatation
de la bouche pour la
rcfpiration.
Voila pour ce qui regarde
la structure desoüies ; passons
à present à la distribution de
leurs vaisseaux.
L'Artere qui fort du coeur
se dilate de telle maniere qu'elle , en couvre toute la base
: ensuite se retresissant peu
à peu elle forme une espece
de corne. A l'endroitoù elle
est ainsi dilatée
,
elle est garnie
en dedans de plusieurs
colonnes charnuës qu'on peut
considerer comme autant de
muscles qui font decetendroit
de l'aorte comme un
second coeur, ou du moins
comme nn second ventricule
lequel joignant sa compressîon
à celle du coeur, double
la force necessaire à la distribution
dufang pour la circulation.
Cette artere montant par
l'intervalle que les oüies laissententre-
elles, jette vis-à-vis
,
de chaque paire de côtes de
chaque côté une grosse branche
creusée sur la surface exterieure
de chaque côte& qui
s'étend le long de cette goutiere
d'une extremité à l'autre
du feüillet. Voila tout le corps
de l'Aorte dans ce genre d'animaux.
L'Aorte qui dans les
autres animaux porte le fang
du centre à la circonference
de tout le corps, ne parcoure
de chemin dans ceux- ci que
depuis lecoeurjusqu'à l'extremité
des oüies, où elle finir.
Cette branche fournit alitant
de rameaux qu'il y a de lames
surl'un ou furl'autre bord
de lacôte. La grosse branche
se termine à l'extremitéde la
côte
,
ainsi qu'il a esté dit, &
les rameaux finissent à l'extremité
des lames ausquelles
chacun d'eux se distribuë.
Pour peu que l'on soit instruit
de la circulation & des
Vaisseaux qui y servent, on
fera en peine de sçavoir par
quels autres vaisseaux on a
trouvéun expédient pour animer
& mouvoir tout le corps
depuis le bout d'en bas des
oiïies jusques à l'extremité de
la queuë. Cet expedient paroîtra
clairement dés qu'on
aura conduit le fang jusqu'à
l'extremitédesoüies. -
Chaque
Chaque rameau d'artere
monte le long du bord interieur
de chaque lame des
deux feüillets posez sur chaque
côte,c'est-à dire le long
des deux tranchans des lames
qui se regardent:ces deux rameaux
s'abouchentau milieu
de leur longueur; & continuant
leur route parviennent,
comme j'ay dit, à la pointe
de chaque lame. Là chaque
rameau de l'extremité de l'artere
trouve l'embouchure d'une
veine, & deux embouchures
appliquées l'une à l'autre
immediatement ne faisant
qu'un même canal malgré la
differente consistance des
deux vaisseaux
,
la veine s'abbat
sur le tranchant exterieur
de chaque lame, & parvenuë
au bas de la lame elle verse
son fang dans un gros vaisseau
veineux couché prés de
la branche d'artere danstoute
l'étenduë de la goutiere de
de la côte: mais ce n'est pas
feulement par cet abouchement
immediat des deux extrêmitez
de l'artere &de la
veine que l'arrere se décharge
dans la veine, c'est encore par
toute sa route.
Voici comment le rameau
d'artere dresse sur le tranchant
de chaque lame, jette dans
toute sa route sur le plat de
chaque lame de part & d'autre,
une multitude infinie de
vaisseaux, qui partant deux à
deux de ce rameau l'un d'un
côté de la lame, l'autre de
l'autre
-,
chacun de son côté
vadroit à laveine qui descend
sur le tranchant opposé de la
lame, & s'y abbouche par un
contact immédiat. C'est ainsi
que le fang passe dans ce genre
d'animaux,des arteres de
leur poumon dans leurs vrinés
d'un bout a l'aucre. Les
artères y font de vrayes arteres,
& par leurs corps & par
leur fonctions de recevoir le
fang. Les veines y font de
vrayes retines, & par leur
fonction de recevoir le fang
desarteres & par la delicatefseextrême
de leur consistan-
Ilnty ajusques-là rien qui
ne foie de l'oeconomie ordinaire
: mais ce qu'il y a de singulier
est premièrement l'abbboouucchheemmeennttimimmméeddiiaatt
des
arteres avec les veines, qui (c
trouve àlaverité dans les poumons
d'autres animaux, sur
1 tout dans ceux des grenouilles
&des torcuës: mais qui
n'est pas si manifestequedans
viesoiiies des poissons. 2° La
régularité de la distribution
:
qui rend cet abbouchement
plus vifiblc dans ce genre d'animaux
;car toutes les branchesdarteres
montant le
long des lames dressees sur les
côres
,
font aussi droites &
aussi également distances l'une
de
l'autre
que les lames: les
rameaux transversaux capillaires
qui partent de ces branches
à angles droits
,
font également
distansl'un de l'autre;
de forte que la direction & les
intervales de ces vaisseaux tant
montans que transversaux,
estantanssi réguliers que s'ils
avoient esté dressez à la règle
& espacez au compas ; on les
suit à l'oeil & au microscope.
On voit donc que lesarteres
transversales finissent immédiatement
au corps de la veine
descendante, & chacune
de ces veines descendante
ayant reçu le fang des artères
capillaires tranfverfalles
de part & d'autre de la lame,
s'abbouche à plomb avec le
tronc de la veine couchée
dans la gouttiere.
Il faut avouer que cette
, distribution est fort singuliere
: ce qui fuit l'est encore davantage.
On est en peine dela
distribution du fang pour la
nourriture & la vie des autres
parties du corps de ces animaux.
Nous avons conduit le
fang du coeur par les arteres
«
du poumon dans les veines
du poumon. Le coeur ne jette
point d'autres arteres que celles
du poumon. Que deviendront
les autres parties, le
cerveau, les organes des fensf
Ce qui fuit le fera voir.
Ces troncs de veines pleins
de fang arreriel fartant de
chaque côce par leur extrémité
qui regarde la bafe du
crâne, prennent la consistance
&l'épallfeur darteres & viennent
seréunir deux à deux de
chaque côcé. Celle de la première
côte, fournit avant sa
réunion des branches qui distribuënt
le fang aux organes
des sens, au cerveau & aux
parties voisines, & fait par ce
moyen les fonctions qui appartiennent
à l'aorte ascendante
dans les animaux à quatre
pieds :
ensuite elle fc rejoint
joint à celle de la fccondc
côte; & ces deux ensemblene
font plus qu'un tronc, lequel
coulant le long de la base du
crane reçoit encore de chaque
cote une autre branche formée
par la réunion des veines
de la troisième & quatrième
paires de côtes,& routesensemble
ne font plus qu'un
tronc.
Après cela ce tronc dont
toutes les racines estoient
veines dans le poumon,devenant
artere par sa tunique
& par son office, continue
son cours le long des vertebecs.,
& distribuant le fang
artérielà touteslesautres parties
, fait la fonction d'artère
desccendante&lesang arceuiel
estdistribué parce moyenégakment
à toutes les parties
pourles nourrir & des ani.
mer, &il r£neori«ropartout
des racinesquireprennent le
residu & le rapportant par
plusieurs troncsformezdel'unioh
de toutes q<!s¡acincs'au
reservoircommunquiledoit
rendreaucoeur;c'estainsi que
^achevcfk circulation dans
casiani<iaaux.-,;io r>,\~;x:
>V«oil'aScomîtefitylcs)Vcinri5
,
du potlHion de cegenredeviennent
arteres pour animer
& pour nourrir la teste & le
reste du corps.
Mais ce qui augmente la
singularité,c'est que ces mêmesveines
du poumon sortant
de la goutiere des côtes
par leur extremité qui regarde
la gorge, conservent la tu.
nique & la fonction de veines
en rapportant dans le reservoir
de tout le fang veinal
une portion du fang arteriel
qu'elles ont reçudes arteres
du poumon.
Comme le mouvement
des machines contribue aussi
a la respiration des Poissons,
il ne fera pas hors de propos
defaire remarquer que la fuperieurc
est mobile, qu'elle est
composée de pluficurs pieces
qui font naturellement engaggééeeslselessuunneessddaannssleless
aauu--
tres, de telle manière qu'elles
peuvent en se déployant
dilater & allonger la mâchoire
superieure.
Toutes les pieces qui servent
à la respiration de la
Carpe, montent à un nombre
si surprenant, qu'on ne
fera pas fâché d'en voir icy le
dénombrement.
Les pieces osseuses font au
nombre de quatre milletrois
cens quatre-vingt six
:
il y a
soixante-neufmuscles.
- Les arteres des ouics, outre
leurs huit branches principales,
jettent quatre mille trois
Cent vingt rameaux; & chaque
rameau jette de chaque
lame, une infinité d'arteres
capillaires transversales, donc
le nombre ne fera pas difficile,
& passera de beaucoup tous
ces nombres ensemble.
: Il y a autant de nerfs que
d'arteres
3
les ramifications
des premiers suivant exactement
celles des autres.
Les veines ainsi que les artères,
outre leurs huit branches
principales jettent quatre
mille trois cent vingt rameaux
,
qui font de simples
tuyaux,& qui à la différence
des rameaux des arteres na
jettent point de vaisseux capillaires
tranfver faux.
Le fang qui cft rapporté de
toutes les parties du corps des
poissons,entre du reservoir,
ou se dégorgent toutes les
veines
t
dans l'oreillette
, &
de là dans le cceur;qui par-sa
contraction le pouffe dans
l'aotte, & dans toutes les ramifications
quelle jette sur
les lames des oüies : & comme
à sa nainance elle cft garnie
de plusieurs colonnes charnuës,
fore épaisse, ce qui resserrent
immédiatement après, elle féconde
& fortifie par sa compression
l'action du coeur, qui
est de pousser avec beaucoup
de force le fang dans les rameaux
capillaires transversaux,
situez de part & d'autre,
sur toutes les lames des oüies.!
On a fait observer que cette
artere & ses branches, ne
parcouroient de chemin que
depuis le coeur',-- jusqu'à l'ex.
tremité des oüies, où elles finirent.
Ainsi à coup de piston
redoublé doit suffire, pour
pousser le fang avec irppetuosicé
dans ce nombre infini
d'arterioles si droites & si rcguliere,
où le fang ne trouve
d'autre obstacle que Je simple
contaft,&non le choc & les
reflexions, comme dans les
autres animaux où les arteres
se ramifient en mille manières
,
sur tout dans les demieres
subdivisions.
Voila pour ce qui concerne
le pacage du fang dans k
poumon. Voici comment s'en
fait la préparation.
:. Je suppose que les particules
d'air qui font dans l'eau,
comme l'eau est dans une éponge)
peuvent s'endégager
en plusieurs manières.
1 Par la chaleur ainsiqu'on
le voit dans l'eau qui bout
sur le feu. 2.Q. Par laffoiblisfement
duressors de l'air,qui
presse l'eau où ces particules
d'air sont engagées; comme
on le voit dans la machine du
vuide. 3°. Par le froissement
&l'extrême division del'eau,
sur tout quand elle a quelque
degré de chaleur.
On ne peut pas douter qu'-
il n'y ait beaucoup d'air dans
tout le corps des poissons,&
que cet air ne leur foit fort
ncceflaire. La machine du vui.
de fait voir l'un & l'autre..
J'aymis une Tanche fore
vive dans un vaisseau plein
d'eau que l'on a placé fous le
recipicnt;& aprèsavoir donné
cinq ou six coups de piston on
a remarqué que cette Tanche
était toute couverte d'une iiw
finité de petites bulles d'air qui
sortoient d'entre les écailles,
& que tout le corps paroissoit
perlé.
,
Il en sorcoit aussi un tresgrand
nombre par les oüies
beaucoup plus grosses que
celles de la surface du corps:
Enfinilen fortoir par la bou.
che,maisen moindre quantite.
En recommençant a pomper
tout de nouveau deux ou
trois fois de fuite ,ce qui fut
fait à plusieurs reprises, on
remarquoit que lepoisson s'agitoit
& se tourmentoit ex.
traordinairement,&qu'il reÊ
piroit plus fréquemment:
aprés avoir passé un gros quart
d'heure dans cetestat, il tom.
ba en langueur, toutlecorps
Vi
& même les oiïies n'ayant
bplleu.s aucun mouvement fcnfi-
Pour lots ayant tire le
vaisseau de dessous le recipient,
on jetta le poison dans
de l'eauordinaire, où il commença
à respirer & à nager,
mais foiblement, & il fut
longtemps à revenir à son
cfliatnaturel.
J'ayfait la mêmeexperience
sur une Carpe: jel'ay mise
dans la même machine, 3c
ayant pompel'air trois ou
quatre fois comme on l'avoir
fait à la Tanche, le poisson
- commença d'abord à s'agiter:
toute la surface du corps de-
,
vint, perlée; il sortit par la
bouche & par les oüies une
infinité de bulles d'air foïç
grottes,&larégion de la ves-
Sie d'air s'enfla beaucoup,quoique
cette Carpe fut plus gros-.
se que la Tanche,le battement
desoüies cessaplutost. *Lorsqu'onrecommençoità
pomper, les oüies recommençoient
aussi à battre mais
très-peu de temps,& fort foi.
blcment. Enfin elle demeura
sans aucun mouvement, &
la region de la vessie devint si
gonflée & si tenduë,que la
laittc forcoit en s'éfilant par
l'anus. Cela dura environ trois
quarts d'heure, au bout desquels
elle mourut,estant de*
venuë fortplatte.L'ayantouverte,
.on trouvalavessie: crel
1 i Vée.
On aaussi expetimenté
qu'un poisson mfs dansSit
teaupurgée d'air n'ypeut vivre
longtemps. Outre ces experiences
qu'on peut faire
dans la madonedu vuide,en
voici d'autres qui prouvent
aussi que l'air,qui est mê'Jé'
dans l'eau,alaprincipalepart
à la respiration despoissons
•v
Si vous enfermezdespoisfons
dans unvaisseau de verre
plein d'eau, ils y viventquelque
temps, pourvûquel'eau
ioitlenouveîléc :mais si vous
couvrez le vaisseau,&le'bouchez
en forte que l'air stfy
puificpointcnttet/ikîsjroîfsonsserontéroulfez.
".,Gôlg
prouve bien que j'eau aé fctc
àqlueu'erlfreesapirlataiolni,beqruteéu'tÛanct
peignerd'air.*-•]rV
Mettez lusieurs Lp9iffons
dans un vaisseau qui tic
Ion pas entièrement TciBd!i
ir'cauyfrvous,lefermes?
poissons qui auparavant nageoientenpleine
liberté, & segayoient, s'agiteront & se
presseront à qui prendra le
dessus poutrespirer la portion
de l'eau qui est la plus voisine
delair.
Onremarqueaussiquelorfquela
surface des Etangs cft
gelée, les poissons qui font
dedans, meurent plus ou
moins vite ,durant que l'E.,.
rang a plus ou moins d'étenduë
&de profondeur, & on
observe que quand on casse
la glace en quelque endroit)
les poissonss'y prefenrent
avec
avec empressement pour rcfpirer
cette eau imprégnée
d'un nouvel air. Ces experiences
prouvent manifestement
la necessité de l'air pour
la rcfpiration des poissons.
Voyons maintenant ce qui se
passe dans le temps de cette
rcfpiration-
La bouche, s'ouvre
,
les lèvres
s'avancent,parla la concavité
de la bouche est allongée,
la gorge s'enfle, les couvercles
des oüies
,
qui ont le
même mouvement que les
panneaux d'un souffet, s'écarrant
l'un de l'autre,se voûcent
en dehors parleur milieu
seulement, tandis qu'une de
leurs pieces qui joiic sur une
espece de gomme ,
tientfermées
les ouvertures des ouïes,
en se soulevant toutefois un
peu, sans permettrecependant
à l'eau d'entrer ; parce
que la petite peau qui borde
chaque couvercle, ferme exactement
l'ouverture des ouïes.
Tout cela augmente, &
élargit en tout sens la capacité
de la bouche, & détermine
l'eau à entrer dans &
cavité, de même que l'air entre
par la bouche & les nariDes
dans la crachée artere Se
les poumons , par la dilata,
tion de la poitrine. Dans ce
même temps les costes des
QÇÏÇS s'ouvrent en s'écartanr
lç5 unes des autres, leur cintreestélargi,
le sternon efl;
écarté en s'éloignant du palais
; ainsi tout conspire à faire
entrer l'eau en plus grande
quantité dans la bouche. C'es
ainsi que se fait l'ispiratioa
despoissons, Ensuite la bouche
se ferme, les lévres auparavant
allongées se racourcissent
, sur tout la superieure
qui se plic en éventail, la lévre
inférieure se cole: à la superieure
par le moyen d'une petite
peau en forme de croissant qui
s'abbat comme un rideau de
haut en bas & qui empêche
l'eau de sortir. Le couvercle
s'applatit sur la baye de l'ouverture
desoüies. Dans le même
temps les côtes se ferrent
les unes contre les autres, leur
cintre se retressit, & le sternon
s'abbat sur le Palais.
Tout cela contribuë &
comprime l'eau qui est entrée
par la bouche. Elle se presente
alors pour forrir par tous
les intervalles descôtes & par
ceux de leurs lames, & elle y
passe comme par autant desilieres
; & par ce mouvement la
bordure membraneuse des
couvercles cil: relevée,.& l'eau
pressees'échappe parcette ouverture,
C'est ainsi que fc
fait l'expiration dans les poissons.
On voit par là que l'eau
entre par la bouche, & sortant
par les oüies. Tout au contraire
de ce qui arrive dans les animaux
à quatre pieds dans lesquels
l'air entre & fort alternativemenr
par la trachée artere.
Voila tout ce qui concerne
les mouvemensdelarespiration
des poissons.
sur la circulationdusang
des Poissons qui ont des
oùies, &sur leur refi.
piration.
I
~-
DAns les divers Memoires
qu'on a lûs à rA.
1 cademie, on a fait voir qu'elle
! étoit la structure du coeur des
Poissons, & celles de leurs
ouïes. Pour suivre >tierc, cette ma- il està propos de parler
: de leurs usages; Mais pour
les rendre intelligibles à tout
le monde; il est necessaire de
faire ici une brieve recapitulation
de ce que j'ay dit touchant
cette mêmestructure.
On remarquera donc qu'elle
cft differente dans les differentes
especes dePoissons où
l'on trouve ces parties. On a
fait voir à l'Academie des
Exemples de ces differences;
mais je m'arreste aujourd'huy
particulierement à la Carpe
que l'on trouve commodément
& sur laquelle on pourra
avec facilité verifier tout ce
que je vais dire.
Chacun sçait que le coeur
de tous les Poissons qui ne
respirent pas l'air n'a qu'une
cavité, & par consequent
qu'une oreillette à l'embouchure
du vaisseau qui y rapporte
le fang. Celle du coeur
de la Carpe est appliquée au
costé gauche.
La chair du coeur est fore
épaisse, par rapport à son volume,
& ses fibres font trescompactes:
Aussia-t'il bcfoin
d'une forte action pour la circulation
comme on le verra
,
dans la fuite.
: Il n'y a personne qui ne
sçache cc que c'est que des
ouïes; mais tout le monde
ne sçait pas que ce font ces
parties qui fervent de poumons
aux Poissons. Leur
charpente est composée de
quatre costes de chaque costé
qui se meuvent tant sur ellesmêmes
en s'ouvranr & se resserrant
qu'àl'égard de leurs
deux appuis superieur & inferieur
en s'écartant de l'une &
de l'autre, & en s'en raprochant.
Le costé convexe de
chaque coste est chargé sur
ses deux bords de deux especes
de feüillets, chacun desquels
est composé d'un rang
de lames, étroites & rangées
& ferrées l'une contre l'autre
qui forment comme autant
de barbes ou frangessemblables
à celles d'une plume à
écrire; & ce font ces franges
qu'on peut appeller proprement
le poumon desPoissons.
Voila une situation de parties
fortextraordnaire & fore
singuliere. La poitrine est
dans la bouche aussi- bien
que le poumon. Les costes
portent le poumon, & l'animal
respire l'eau-
Les extremitez de ces costes
qui regardent la gorge font
jointesensemble par plusieurs
petits os, qui forment une
cfpecc de sternon, en sorte
néanmoins que les costes ont
un jeu beaucoup plus libre
sur ce sternon & peuvent s'écarter
l'une de l'autre beaucoup
plus facilement que celles
de l'homme, & que ce sternon
peut-estre soulevé & a.
baissé. Les autres extremitez
qui regardent la base du
crane font aussi jointes par
quelques osselets qui s'articulent
avec cette même base &
qui peuvents'en éloigner, ou
s'enapprocher.
Chaque coftc est compofée
de deux pieces jointes par
un cartilage fort fouple, qui
est dans chacune de ces parties
ce que font les charnieres
dans les ouvrages des artisans.
La premiere piece cît
courbée en arc, & sa longueur
est environ la sixiéme portion
du cercle dont elle feroit la
partie.
La seconde décrit à peuprés
une fromaine majuscule.
- La partie convexe de chaque
coste est creusée en goutiere,
& c'est le long de ces
goutieres que coulent les vaisaseaupx
donrt iléferaspa.rléci- Chacune des lames dont
les feüillers font composez,
à la figure du fer d'une faux,
& à sa naissance elle a comme
un pied ou talon qui ne
pose que par son extremité sur
sur le bord de la coste.
Chacun de ces feüillets est
composé de cent trente-cinq
lames j-ainifles seize contiennent
huit mil six cens quarante
surfaces, que je compte icy
parce que les deux surfaces de
chaque lame font revêtuës
dans toute leur étenduë d'une
membrane tres fine, sur laquelle
se font les ramifications
presque innombrables des
vaisseaux capillaires de ces
fortes de poumons.
J'ay fait voir à la compagnie
qu'il y a quarante-six
muscles qui sont employez
aux mouvemens de ces costes;
il y en a huit qui en dilate l'intervale,
& seize qui le resserrent,
six qui élargissent le cintre
de chaque coste, douze
qui le retresissent, & qui en
même temps abaissent le sternon,
& quatre qui le soulevent.
Les ouïes ont une large ou.
verture, sur laquelle cftpaCé
un couvercle composé de
plusieurs pieces d'assemblage,
qui a le même usage que le
panneau d'un fouiller)& chaque
couvercle est formé avec
un tel artifice qu'en s'écartant
l'un de l'autre,ils se voutent
en dehors pour augmenter la
capacité de la bouche, tandis
qu'une de leurs pieces qui
jouë sur une espece de genou
tient fermées les ouvertures
des ouïes, & ne les ouvre que
pour donner passage à l'eau
que l'animal a respiré, ce qui
se fait dans le tems que le
couvercle s'abat & se referre.
I Il ya deux muscles qui servent
à soulever le couvercle,
& trois qui fervent à l'abatre
& à le reserrer.
! On vient de dire que l'assemblage
qui compose la
charpente des couvercles les
rend capables de sevouter en
dehors. On ajoûtera deux
autres circonstances. La premiere
est que la partie de ce
couvercle qui aide à former
le dessous de la gorge est
plié en éventail sur de petites
lames d'os pour fcrvir en se
deployant à la dilatation de la
gorge dans l'inspiration de
l'eau. La seconde que chaque
couvercle est revêtu par dehors
& par dedans d'une peau
qui
*
luy est fort adherente.
Cesdeux peaux s'unissent ensemble,
se prolongent audelà
de la circonference du
couvercle d'environ deux à
trois lignes, & vont toûjours
en diminuant d'épaisseur. Ce
prolongement est beaucoup
plus ample fous la gorge que
vers le haut de la teste. Il
estextrêmementsouple, pour
s'appliquer plus exactement à
l'ouverture sur laquelle il porte,
& pour la tenir ferméeau
premier moment de la dilatation
de la bouche pour la
rcfpiration.
Voila pour ce qui regarde
la structure desoüies ; passons
à present à la distribution de
leurs vaisseaux.
L'Artere qui fort du coeur
se dilate de telle maniere qu'elle , en couvre toute la base
: ensuite se retresissant peu
à peu elle forme une espece
de corne. A l'endroitoù elle
est ainsi dilatée
,
elle est garnie
en dedans de plusieurs
colonnes charnuës qu'on peut
considerer comme autant de
muscles qui font decetendroit
de l'aorte comme un
second coeur, ou du moins
comme nn second ventricule
lequel joignant sa compressîon
à celle du coeur, double
la force necessaire à la distribution
dufang pour la circulation.
Cette artere montant par
l'intervalle que les oüies laissententre-
elles, jette vis-à-vis
,
de chaque paire de côtes de
chaque côté une grosse branche
creusée sur la surface exterieure
de chaque côte& qui
s'étend le long de cette goutiere
d'une extremité à l'autre
du feüillet. Voila tout le corps
de l'Aorte dans ce genre d'animaux.
L'Aorte qui dans les
autres animaux porte le fang
du centre à la circonference
de tout le corps, ne parcoure
de chemin dans ceux- ci que
depuis lecoeurjusqu'à l'extremité
des oüies, où elle finir.
Cette branche fournit alitant
de rameaux qu'il y a de lames
surl'un ou furl'autre bord
de lacôte. La grosse branche
se termine à l'extremitéde la
côte
,
ainsi qu'il a esté dit, &
les rameaux finissent à l'extremité
des lames ausquelles
chacun d'eux se distribuë.
Pour peu que l'on soit instruit
de la circulation & des
Vaisseaux qui y servent, on
fera en peine de sçavoir par
quels autres vaisseaux on a
trouvéun expédient pour animer
& mouvoir tout le corps
depuis le bout d'en bas des
oiïies jusques à l'extremité de
la queuë. Cet expedient paroîtra
clairement dés qu'on
aura conduit le fang jusqu'à
l'extremitédesoüies. -
Chaque
Chaque rameau d'artere
monte le long du bord interieur
de chaque lame des
deux feüillets posez sur chaque
côte,c'est-à dire le long
des deux tranchans des lames
qui se regardent:ces deux rameaux
s'abouchentau milieu
de leur longueur; & continuant
leur route parviennent,
comme j'ay dit, à la pointe
de chaque lame. Là chaque
rameau de l'extremité de l'artere
trouve l'embouchure d'une
veine, & deux embouchures
appliquées l'une à l'autre
immediatement ne faisant
qu'un même canal malgré la
differente consistance des
deux vaisseaux
,
la veine s'abbat
sur le tranchant exterieur
de chaque lame, & parvenuë
au bas de la lame elle verse
son fang dans un gros vaisseau
veineux couché prés de
la branche d'artere danstoute
l'étenduë de la goutiere de
de la côte: mais ce n'est pas
feulement par cet abouchement
immediat des deux extrêmitez
de l'artere &de la
veine que l'arrere se décharge
dans la veine, c'est encore par
toute sa route.
Voici comment le rameau
d'artere dresse sur le tranchant
de chaque lame, jette dans
toute sa route sur le plat de
chaque lame de part & d'autre,
une multitude infinie de
vaisseaux, qui partant deux à
deux de ce rameau l'un d'un
côté de la lame, l'autre de
l'autre
-,
chacun de son côté
vadroit à laveine qui descend
sur le tranchant opposé de la
lame, & s'y abbouche par un
contact immédiat. C'est ainsi
que le fang passe dans ce genre
d'animaux,des arteres de
leur poumon dans leurs vrinés
d'un bout a l'aucre. Les
artères y font de vrayes arteres,
& par leurs corps & par
leur fonctions de recevoir le
fang. Les veines y font de
vrayes retines, & par leur
fonction de recevoir le fang
desarteres & par la delicatefseextrême
de leur consistan-
Ilnty ajusques-là rien qui
ne foie de l'oeconomie ordinaire
: mais ce qu'il y a de singulier
est premièrement l'abbboouucchheemmeennttimimmméeddiiaatt
des
arteres avec les veines, qui (c
trouve àlaverité dans les poumons
d'autres animaux, sur
1 tout dans ceux des grenouilles
&des torcuës: mais qui
n'est pas si manifestequedans
viesoiiies des poissons. 2° La
régularité de la distribution
:
qui rend cet abbouchement
plus vifiblc dans ce genre d'animaux
;car toutes les branchesdarteres
montant le
long des lames dressees sur les
côres
,
font aussi droites &
aussi également distances l'une
de
l'autre
que les lames: les
rameaux transversaux capillaires
qui partent de ces branches
à angles droits
,
font également
distansl'un de l'autre;
de forte que la direction & les
intervales de ces vaisseaux tant
montans que transversaux,
estantanssi réguliers que s'ils
avoient esté dressez à la règle
& espacez au compas ; on les
suit à l'oeil & au microscope.
On voit donc que lesarteres
transversales finissent immédiatement
au corps de la veine
descendante, & chacune
de ces veines descendante
ayant reçu le fang des artères
capillaires tranfverfalles
de part & d'autre de la lame,
s'abbouche à plomb avec le
tronc de la veine couchée
dans la gouttiere.
Il faut avouer que cette
, distribution est fort singuliere
: ce qui fuit l'est encore davantage.
On est en peine dela
distribution du fang pour la
nourriture & la vie des autres
parties du corps de ces animaux.
Nous avons conduit le
fang du coeur par les arteres
«
du poumon dans les veines
du poumon. Le coeur ne jette
point d'autres arteres que celles
du poumon. Que deviendront
les autres parties, le
cerveau, les organes des fensf
Ce qui fuit le fera voir.
Ces troncs de veines pleins
de fang arreriel fartant de
chaque côce par leur extrémité
qui regarde la bafe du
crâne, prennent la consistance
&l'épallfeur darteres & viennent
seréunir deux à deux de
chaque côcé. Celle de la première
côte, fournit avant sa
réunion des branches qui distribuënt
le fang aux organes
des sens, au cerveau & aux
parties voisines, & fait par ce
moyen les fonctions qui appartiennent
à l'aorte ascendante
dans les animaux à quatre
pieds :
ensuite elle fc rejoint
joint à celle de la fccondc
côte; & ces deux ensemblene
font plus qu'un tronc, lequel
coulant le long de la base du
crane reçoit encore de chaque
cote une autre branche formée
par la réunion des veines
de la troisième & quatrième
paires de côtes,& routesensemble
ne font plus qu'un
tronc.
Après cela ce tronc dont
toutes les racines estoient
veines dans le poumon,devenant
artere par sa tunique
& par son office, continue
son cours le long des vertebecs.,
& distribuant le fang
artérielà touteslesautres parties
, fait la fonction d'artère
desccendante&lesang arceuiel
estdistribué parce moyenégakment
à toutes les parties
pourles nourrir & des ani.
mer, &il r£neori«ropartout
des racinesquireprennent le
residu & le rapportant par
plusieurs troncsformezdel'unioh
de toutes q<!s¡acincs'au
reservoircommunquiledoit
rendreaucoeur;c'estainsi que
^achevcfk circulation dans
casiani<iaaux.-,;io r>,\~;x:
>V«oil'aScomîtefitylcs)Vcinri5
,
du potlHion de cegenredeviennent
arteres pour animer
& pour nourrir la teste & le
reste du corps.
Mais ce qui augmente la
singularité,c'est que ces mêmesveines
du poumon sortant
de la goutiere des côtes
par leur extremité qui regarde
la gorge, conservent la tu.
nique & la fonction de veines
en rapportant dans le reservoir
de tout le fang veinal
une portion du fang arteriel
qu'elles ont reçudes arteres
du poumon.
Comme le mouvement
des machines contribue aussi
a la respiration des Poissons,
il ne fera pas hors de propos
defaire remarquer que la fuperieurc
est mobile, qu'elle est
composée de pluficurs pieces
qui font naturellement engaggééeeslselessuunneessddaannssleless
aauu--
tres, de telle manière qu'elles
peuvent en se déployant
dilater & allonger la mâchoire
superieure.
Toutes les pieces qui servent
à la respiration de la
Carpe, montent à un nombre
si surprenant, qu'on ne
fera pas fâché d'en voir icy le
dénombrement.
Les pieces osseuses font au
nombre de quatre milletrois
cens quatre-vingt six
:
il y a
soixante-neufmuscles.
- Les arteres des ouics, outre
leurs huit branches principales,
jettent quatre mille trois
Cent vingt rameaux; & chaque
rameau jette de chaque
lame, une infinité d'arteres
capillaires transversales, donc
le nombre ne fera pas difficile,
& passera de beaucoup tous
ces nombres ensemble.
: Il y a autant de nerfs que
d'arteres
3
les ramifications
des premiers suivant exactement
celles des autres.
Les veines ainsi que les artères,
outre leurs huit branches
principales jettent quatre
mille trois cent vingt rameaux
,
qui font de simples
tuyaux,& qui à la différence
des rameaux des arteres na
jettent point de vaisseux capillaires
tranfver faux.
Le fang qui cft rapporté de
toutes les parties du corps des
poissons,entre du reservoir,
ou se dégorgent toutes les
veines
t
dans l'oreillette
, &
de là dans le cceur;qui par-sa
contraction le pouffe dans
l'aotte, & dans toutes les ramifications
quelle jette sur
les lames des oüies : & comme
à sa nainance elle cft garnie
de plusieurs colonnes charnuës,
fore épaisse, ce qui resserrent
immédiatement après, elle féconde
& fortifie par sa compression
l'action du coeur, qui
est de pousser avec beaucoup
de force le fang dans les rameaux
capillaires transversaux,
situez de part & d'autre,
sur toutes les lames des oüies.!
On a fait observer que cette
artere & ses branches, ne
parcouroient de chemin que
depuis le coeur',-- jusqu'à l'ex.
tremité des oüies, où elles finirent.
Ainsi à coup de piston
redoublé doit suffire, pour
pousser le fang avec irppetuosicé
dans ce nombre infini
d'arterioles si droites & si rcguliere,
où le fang ne trouve
d'autre obstacle que Je simple
contaft,&non le choc & les
reflexions, comme dans les
autres animaux où les arteres
se ramifient en mille manières
,
sur tout dans les demieres
subdivisions.
Voila pour ce qui concerne
le pacage du fang dans k
poumon. Voici comment s'en
fait la préparation.
:. Je suppose que les particules
d'air qui font dans l'eau,
comme l'eau est dans une éponge)
peuvent s'endégager
en plusieurs manières.
1 Par la chaleur ainsiqu'on
le voit dans l'eau qui bout
sur le feu. 2.Q. Par laffoiblisfement
duressors de l'air,qui
presse l'eau où ces particules
d'air sont engagées; comme
on le voit dans la machine du
vuide. 3°. Par le froissement
&l'extrême division del'eau,
sur tout quand elle a quelque
degré de chaleur.
On ne peut pas douter qu'-
il n'y ait beaucoup d'air dans
tout le corps des poissons,&
que cet air ne leur foit fort
ncceflaire. La machine du vui.
de fait voir l'un & l'autre..
J'aymis une Tanche fore
vive dans un vaisseau plein
d'eau que l'on a placé fous le
recipicnt;& aprèsavoir donné
cinq ou six coups de piston on
a remarqué que cette Tanche
était toute couverte d'une iiw
finité de petites bulles d'air qui
sortoient d'entre les écailles,
& que tout le corps paroissoit
perlé.
,
Il en sorcoit aussi un tresgrand
nombre par les oüies
beaucoup plus grosses que
celles de la surface du corps:
Enfinilen fortoir par la bou.
che,maisen moindre quantite.
En recommençant a pomper
tout de nouveau deux ou
trois fois de fuite ,ce qui fut
fait à plusieurs reprises, on
remarquoit que lepoisson s'agitoit
& se tourmentoit ex.
traordinairement,&qu'il reÊ
piroit plus fréquemment:
aprés avoir passé un gros quart
d'heure dans cetestat, il tom.
ba en langueur, toutlecorps
Vi
& même les oiïies n'ayant
bplleu.s aucun mouvement fcnfi-
Pour lots ayant tire le
vaisseau de dessous le recipient,
on jetta le poison dans
de l'eauordinaire, où il commença
à respirer & à nager,
mais foiblement, & il fut
longtemps à revenir à son
cfliatnaturel.
J'ayfait la mêmeexperience
sur une Carpe: jel'ay mise
dans la même machine, 3c
ayant pompel'air trois ou
quatre fois comme on l'avoir
fait à la Tanche, le poisson
- commença d'abord à s'agiter:
toute la surface du corps de-
,
vint, perlée; il sortit par la
bouche & par les oüies une
infinité de bulles d'air foïç
grottes,&larégion de la ves-
Sie d'air s'enfla beaucoup,quoique
cette Carpe fut plus gros-.
se que la Tanche,le battement
desoüies cessaplutost. *Lorsqu'onrecommençoità
pomper, les oüies recommençoient
aussi à battre mais
très-peu de temps,& fort foi.
blcment. Enfin elle demeura
sans aucun mouvement, &
la region de la vessie devint si
gonflée & si tenduë,que la
laittc forcoit en s'éfilant par
l'anus. Cela dura environ trois
quarts d'heure, au bout desquels
elle mourut,estant de*
venuë fortplatte.L'ayantouverte,
.on trouvalavessie: crel
1 i Vée.
On aaussi expetimenté
qu'un poisson mfs dansSit
teaupurgée d'air n'ypeut vivre
longtemps. Outre ces experiences
qu'on peut faire
dans la madonedu vuide,en
voici d'autres qui prouvent
aussi que l'air,qui est mê'Jé'
dans l'eau,alaprincipalepart
à la respiration despoissons
•v
Si vous enfermezdespoisfons
dans unvaisseau de verre
plein d'eau, ils y viventquelque
temps, pourvûquel'eau
ioitlenouveîléc :mais si vous
couvrez le vaisseau,&le'bouchez
en forte que l'air stfy
puificpointcnttet/ikîsjroîfsonsserontéroulfez.
".,Gôlg
prouve bien que j'eau aé fctc
àqlueu'erlfreesapirlataiolni,beqruteéu'tÛanct
peignerd'air.*-•]rV
Mettez lusieurs Lp9iffons
dans un vaisseau qui tic
Ion pas entièrement TciBd!i
ir'cauyfrvous,lefermes?
poissons qui auparavant nageoientenpleine
liberté, & segayoient, s'agiteront & se
presseront à qui prendra le
dessus poutrespirer la portion
de l'eau qui est la plus voisine
delair.
Onremarqueaussiquelorfquela
surface des Etangs cft
gelée, les poissons qui font
dedans, meurent plus ou
moins vite ,durant que l'E.,.
rang a plus ou moins d'étenduë
&de profondeur, & on
observe que quand on casse
la glace en quelque endroit)
les poissonss'y prefenrent
avec
avec empressement pour rcfpirer
cette eau imprégnée
d'un nouvel air. Ces experiences
prouvent manifestement
la necessité de l'air pour
la rcfpiration des poissons.
Voyons maintenant ce qui se
passe dans le temps de cette
rcfpiration-
La bouche, s'ouvre
,
les lèvres
s'avancent,parla la concavité
de la bouche est allongée,
la gorge s'enfle, les couvercles
des oüies
,
qui ont le
même mouvement que les
panneaux d'un souffet, s'écarrant
l'un de l'autre,se voûcent
en dehors parleur milieu
seulement, tandis qu'une de
leurs pieces qui joiic sur une
espece de gomme ,
tientfermées
les ouvertures des ouïes,
en se soulevant toutefois un
peu, sans permettrecependant
à l'eau d'entrer ; parce
que la petite peau qui borde
chaque couvercle, ferme exactement
l'ouverture des ouïes.
Tout cela augmente, &
élargit en tout sens la capacité
de la bouche, & détermine
l'eau à entrer dans &
cavité, de même que l'air entre
par la bouche & les nariDes
dans la crachée artere Se
les poumons , par la dilata,
tion de la poitrine. Dans ce
même temps les costes des
QÇÏÇS s'ouvrent en s'écartanr
lç5 unes des autres, leur cintreestélargi,
le sternon efl;
écarté en s'éloignant du palais
; ainsi tout conspire à faire
entrer l'eau en plus grande
quantité dans la bouche. C'es
ainsi que se fait l'ispiratioa
despoissons, Ensuite la bouche
se ferme, les lévres auparavant
allongées se racourcissent
, sur tout la superieure
qui se plic en éventail, la lévre
inférieure se cole: à la superieure
par le moyen d'une petite
peau en forme de croissant qui
s'abbat comme un rideau de
haut en bas & qui empêche
l'eau de sortir. Le couvercle
s'applatit sur la baye de l'ouverture
desoüies. Dans le même
temps les côtes se ferrent
les unes contre les autres, leur
cintre se retressit, & le sternon
s'abbat sur le Palais.
Tout cela contribuë &
comprime l'eau qui est entrée
par la bouche. Elle se presente
alors pour forrir par tous
les intervalles descôtes & par
ceux de leurs lames, & elle y
passe comme par autant desilieres
; & par ce mouvement la
bordure membraneuse des
couvercles cil: relevée,.& l'eau
pressees'échappe parcette ouverture,
C'est ainsi que fc
fait l'expiration dans les poissons.
On voit par là que l'eau
entre par la bouche, & sortant
par les oüies. Tout au contraire
de ce qui arrive dans les animaux
à quatre pieds dans lesquels
l'air entre & fort alternativemenr
par la trachée artere.
Voila tout ce qui concerne
les mouvemensdelarespiration
des poissons.
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Résumé : MEMOIRE sur la circulation du sang des Poissons qui ont des oüies, & sur leur respiration.
Le mémoire traite de la circulation sanguine et de la respiration des poissons dotés d'ouïes, en se concentrant particulièrement sur la carpe. Le cœur des poissons, qui ne respirent pas l'air, possède une seule cavité et une seule oreillette. La structure du cœur est épaisse et compacte, nécessitant une forte action pour la circulation sanguine. Les ouïes des poissons servent de poumons et sont composées de quatre côtes de chaque côté, capables de mouvements complexes. Chaque côte est recouverte de feuillets formés de lames étroites et serrées, ressemblant à des barbes de plume, qui constituent le 'poumon' des poissons. Les muscles des ouïes sont nombreux et spécialisés, permettant des mouvements variés pour faciliter la respiration. Les ouïes sont protégées par des couvercles articulés qui s'ouvrent et se ferment pour permettre le passage de l'eau. L'aorte, qui part du cœur, se dilate à la base avant de se rétrécir et de former une corne. Elle est garnie de colonnes charnues agissant comme un second cœur ou ventricule, augmentant la force de la circulation sanguine. L'aorte se divise en branches qui irriguent les lames des ouïes, où se produit un échange gazeux. Les artères et les veines des ouïes sont intimement connectées, permettant au sang de passer des artères aux veines par des vaisseaux capillaires. Cette distribution régulière et ordonnée est unique chez les poissons. Les veines des ouïes deviennent des artères pour irriguer le reste du corps, y compris le cerveau et les organes sensoriels. Enfin, une partie du sang artériel est rapportée au cœur par les veines des ouïes, complétant ainsi la circulation sanguine chez les poissons. Le texte mentionne également la structure de la mâchoire supérieure des poissons, mobile et composée de plusieurs pièces permettant de dilater et allonger la mâchoire. La respiration de la carpe implique un nombre impressionnant de pièces osseuses (4 386) et de muscles (69). Les artères des ouïes, outre leurs huit branches principales, jettent 4 320 rameaux, chacun produisant une infinité de capillaires transversaux. Les veines, de manière similaire, ont des rameaux qui ne produisent pas de capillaires transversaux. Le sang circule du cœur vers les ouïes, où il est filtré et oxygéné avant de retourner au cœur. Des expériences montrent la nécessité de l'air pour la respiration des poissons. Par exemple, des poissons placés dans un récipient sous vide ou dans de l'eau privée d'air montrent des signes de détresse et finissent par mourir. Les poissons cherchent à se rapprocher de la surface de l'eau pour respirer l'air dissous. Les mouvements de respiration des poissons impliquent l'ouverture et la fermeture de la bouche et des ouïes, permettant à l'eau de passer à travers les branchies pour l'oxygénation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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