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1
p. 23-39
ACADEMIE ROYALE des Médailles & Inscriptions.
Début :
Le Mardy 14e Avril Messieurs de l'Academie Royale des [...]
Mots clefs :
Défunt, Morts, Funérailles, Tombeaux, Épithalame, Académie royale des médailles et inscriptions
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texteReconnaissance textuelle : ACADEMIE ROYALE des Médailles & Inscriptions.
ACADEMIEROYALE
des Médailles &Inscriptions.
Le Mardy 14e Avril
Messieurs de l'Academie
Royale des Medailles &,
Inscriptions , firent iouverture
de leurs Aflcmblées.
Mr de Boze,Secretaire
perpetuel decetreAcademie
lût unEloge de feu Mr Defpreaux;
MrBaudelot lûtune
Dissertarton sur l'Antiquité
trouvée depuis peu dansffrglisedeNôtre-
Dame;&
Mr l'Abbé Anselme en lût
une sur les funerailles des
Anciens, dont voicy l'Extrait.
Je donneray dans la4
fuite les Extraits des deux
autres Discours de cette
Àflimblée.
Mr
Mr l'Abbé Anselme y
prononça une éloquente
& sçavante Dissertation
sur les Funerailles: ce
zéleardent,sincere,&
éclairé, qui fut toûjours
l'ame de ses prédications,
ne se dément pas même
icy dans un discours profane
,
son dessein est de
faire voir dans tous les
temps & dans toutes les
nations ce desir naturel
d'immorratiré
,
qui porte
les hommes à vouloir
simmortaliser les uns les
autres par des funerailles,
&c par des lTIOnumens
durables;c'est
ce sentimentd'immortalité
, dit-il, qui leur a
fait établir une esPece
de commerce & desocieté
avec les ames des
mortspar les devoirsfa*
nebres
,
dont ils esperoient
qu'elles auroient
quelque reconnoissance,
comme ils craignoient
qu'elles n'eussent duressentiment
contre ceux
qui manquoient à leur
rendre ces devoirs.
Mr L. A. établit les
devoirs des funerailles
par les idées qu'en ont
tous les hommes en general
; en fuite par les
coûtumes des Egyptiens,
parcelles des Grecs, par
celles des Romains; &
il promet enfin d'achever
son Ouvrage, en
continuant ainsi jusqu'aux
Chrétiens.
Je voudrois quela
mémoire me pût fournir
des morceaux suivis de
ce discours; mais je n'en
ay pu retenir que des
traits d'érudition, qui
seront icy dénuez des
graces, que Mr L. A.
leur a donnez en les
metant si bien en oeuvre.
Les Payens admettoient
trois Diviniccz aux funerailles
,
Pluton, Mercure,
& Venus Libitime ; cette
Venus, Dcesse des ombres,
marque l'idée qu'ilsavoient
de lareproduction dans la
mort ,
c'est-à-dire, de la
resurrection.
Il y avoit parmy eux des
fcpulchres vuides, qu'on
nommoit Cenotaphes ; ils
croyoient que les corps de
ceux Qui estoient morts
loin delà, venoient d'euxmêmes
s'y renfermer.
On enterroit les Morts
sur les chemins, d'où vient
l'inscription,Siste
,
Victor.
Pour marquer le respect
qu'on doit aux tombeaux,
on y representoit des grisons
,
des chiens, & des
lions, comme pour les garder
d'irreverence.
On conjuroit par les cendres
des Morts, Horace dit
à Barine, que n'ayant
jamais esté punie de ses
faux sermens
,
puisqu'elle
en devenoit plus belle, il
luy seroit avantageux de
jurer même par les cendres
de sa mere.
Les Egyptiens, aprés avoir
embaûmé les corps ,
les envelopoient dans des
bandelettes detoilles gom- -
mées, & les enchassoient
dans des boëtes de bois
odoriferant
,
c'estoient-là
leurs Momies, qu'ils conservoient,
les uns dans leurs
maisons, les autres dans des
cavernes voûtées, dont ils
bouchoient l'entrée avec
une colonne,&ilsembrassoient
cette colonne pour
dire le dernier adieu au
deffunt.
Ils appelloient Montagnes
de Pharaon, ces Pyramides
super bes qu'ils élevoient
sur les tombeaux.
Un Roy d'Egyprefitbâtir
un Palais magnifique
pour servir de tombeau à
sa fille, au milieu de ce Palais
estoit un grand salon
rempli de figures, ornées
de pierres precieuses, & le
corps de la deffunte estoit
enfermé dans une vache de
bois odoriferant, couverte
de lames d'or, cette vache
agenouillée portoit entre
ses cornes ungrand So
leil d'or.
On mertoiten la main du
deffunt une lettre cachetée,
pour apprendre à ceux de
l'autre monde qu'on avoit
rendu en celuy-cy tous les
devoirs au deffunt.
Les Grecs tournoient le
visage du mort vers l'orient
, pressentimens fecrct
que ces corps devoient un
jour revoir la lumiere.
A Megare on enterroit
le mort le visage en bas.
Diogene voulut estre ainsi
enterré, disant que toutes
choses se devant un jour
renverser
,
il regarderoit
éternellement le Ciel; idée
confuse de la rcCurreébon.
Les Phtéens celebroient
les funeraiiles par des réjoüissances
; les Atheniens,
par des lamentations,
Il cft plus loüa ble en
ces occasions,de se réjoüir
de la gloire du deffunt,
que de pleurer la perte
qu'on en a fait.
LesRomains ont imité la
magnificence des Grecs en
tombeaux, épitaphes, statuës
,
bas-reliefs. Et si tous
ces monumens,dit L. Ans.
estoient l'effet d'une'Vanité¡tif
tueuse
,
du moinsestoient-ils
utiles
, en ce que les morts
enseignoient l'histoire du monde
aux vivans.
Les Romains apprirent
des Grecs l'usage des bnchers
: Ils faisoientpartir un
Aigledusommetdubucherde
- leurs Empereurs, dit L. A.
£r illeurplaisoit de croire que
cet aigle emportoit l'ame pour
l'aller placer au rang des
Dieux ; cet aiglemarquoit
au moins
,
sans qu'ils y penfejfent,
que l'homme doit un
jour renaiflre de ses cendres.
Le Dictateur Silla commença
l'usage des bûchers,
ils finirent avec Caracalla,
& Geta les rétablit, il vouloit
éviter la Loy du Talion:
il ordonnna qu'on brûlast
son corps, de peur qu'on
ne le déterrast, comme il
avoit fait celuy de Marius.
Mr. L. Anselmefinit en
parlant des Epitaphes en
vers; il dit qu'ensuite les
Romains trouverent plus
commode de lesfaire en
prose; il ajoûte que le style
lapidaire n'cft pas moins
énergique en pro sequ'en
vers, on peut le prouver
par luy-même ; voicy un
Epitaphe qu'il fit pour le
feu Roy d'Angleterre.
$
EPITAPHIUM
REGIREGUM,
Felicique memorioe
AC 0 BIll. Majoris BritanU
Régis,
J$jiifinx hîcviscera condivoluit,
"ondi/IM ipse in 'ViJèrrjbtl:.
CsiRISTl.
Fortitudine bellicâ nullifecun*
dus.
Fide christianâ tIti non Par?
Per alteram quid non ausus ?
Illâplusquam Heros,
Ijlâ propeMartyr.
Fide fortis
,
Jccen/nsperic/tlts , erettusad< verfis.
Nemo Rex magis
, clii Regna,
quatuor Anglti , t Scotia, HibemU. Vbi
quartum ?
lpfeJihi.
Tria eripipotuere,
Quartum intactummansit.
Priorum defensio exercitus, qui
defecerunt.
postremi tutela Virtutes , nunquam
transfugoe.
Jj)uin nec tîla erepta omnino.
InstarRegnorum eflLZJDOFICZJS
Hones.
Sarcit amicitia talistantoesacrilegia
perfidie.
Imperat adkuc quiJi.exu/ûto
Moriturutvixit,Fideplenus,
Eòoqueadvolat, tjlÙJ Fides durit
"Ubi nulla perfidia potest.
Nonfletibushîc, Cmticislocus
tft:
Au*fîjlendunt,flenda, Anglia%
des Médailles &Inscriptions.
Le Mardy 14e Avril
Messieurs de l'Academie
Royale des Medailles &,
Inscriptions , firent iouverture
de leurs Aflcmblées.
Mr de Boze,Secretaire
perpetuel decetreAcademie
lût unEloge de feu Mr Defpreaux;
MrBaudelot lûtune
Dissertarton sur l'Antiquité
trouvée depuis peu dansffrglisedeNôtre-
Dame;&
Mr l'Abbé Anselme en lût
une sur les funerailles des
Anciens, dont voicy l'Extrait.
Je donneray dans la4
fuite les Extraits des deux
autres Discours de cette
Àflimblée.
Mr
Mr l'Abbé Anselme y
prononça une éloquente
& sçavante Dissertation
sur les Funerailles: ce
zéleardent,sincere,&
éclairé, qui fut toûjours
l'ame de ses prédications,
ne se dément pas même
icy dans un discours profane
,
son dessein est de
faire voir dans tous les
temps & dans toutes les
nations ce desir naturel
d'immorratiré
,
qui porte
les hommes à vouloir
simmortaliser les uns les
autres par des funerailles,
&c par des lTIOnumens
durables;c'est
ce sentimentd'immortalité
, dit-il, qui leur a
fait établir une esPece
de commerce & desocieté
avec les ames des
mortspar les devoirsfa*
nebres
,
dont ils esperoient
qu'elles auroient
quelque reconnoissance,
comme ils craignoient
qu'elles n'eussent duressentiment
contre ceux
qui manquoient à leur
rendre ces devoirs.
Mr L. A. établit les
devoirs des funerailles
par les idées qu'en ont
tous les hommes en general
; en fuite par les
coûtumes des Egyptiens,
parcelles des Grecs, par
celles des Romains; &
il promet enfin d'achever
son Ouvrage, en
continuant ainsi jusqu'aux
Chrétiens.
Je voudrois quela
mémoire me pût fournir
des morceaux suivis de
ce discours; mais je n'en
ay pu retenir que des
traits d'érudition, qui
seront icy dénuez des
graces, que Mr L. A.
leur a donnez en les
metant si bien en oeuvre.
Les Payens admettoient
trois Diviniccz aux funerailles
,
Pluton, Mercure,
& Venus Libitime ; cette
Venus, Dcesse des ombres,
marque l'idée qu'ilsavoient
de lareproduction dans la
mort ,
c'est-à-dire, de la
resurrection.
Il y avoit parmy eux des
fcpulchres vuides, qu'on
nommoit Cenotaphes ; ils
croyoient que les corps de
ceux Qui estoient morts
loin delà, venoient d'euxmêmes
s'y renfermer.
On enterroit les Morts
sur les chemins, d'où vient
l'inscription,Siste
,
Victor.
Pour marquer le respect
qu'on doit aux tombeaux,
on y representoit des grisons
,
des chiens, & des
lions, comme pour les garder
d'irreverence.
On conjuroit par les cendres
des Morts, Horace dit
à Barine, que n'ayant
jamais esté punie de ses
faux sermens
,
puisqu'elle
en devenoit plus belle, il
luy seroit avantageux de
jurer même par les cendres
de sa mere.
Les Egyptiens, aprés avoir
embaûmé les corps ,
les envelopoient dans des
bandelettes detoilles gom- -
mées, & les enchassoient
dans des boëtes de bois
odoriferant
,
c'estoient-là
leurs Momies, qu'ils conservoient,
les uns dans leurs
maisons, les autres dans des
cavernes voûtées, dont ils
bouchoient l'entrée avec
une colonne,&ilsembrassoient
cette colonne pour
dire le dernier adieu au
deffunt.
Ils appelloient Montagnes
de Pharaon, ces Pyramides
super bes qu'ils élevoient
sur les tombeaux.
Un Roy d'Egyprefitbâtir
un Palais magnifique
pour servir de tombeau à
sa fille, au milieu de ce Palais
estoit un grand salon
rempli de figures, ornées
de pierres precieuses, & le
corps de la deffunte estoit
enfermé dans une vache de
bois odoriferant, couverte
de lames d'or, cette vache
agenouillée portoit entre
ses cornes ungrand So
leil d'or.
On mertoiten la main du
deffunt une lettre cachetée,
pour apprendre à ceux de
l'autre monde qu'on avoit
rendu en celuy-cy tous les
devoirs au deffunt.
Les Grecs tournoient le
visage du mort vers l'orient
, pressentimens fecrct
que ces corps devoient un
jour revoir la lumiere.
A Megare on enterroit
le mort le visage en bas.
Diogene voulut estre ainsi
enterré, disant que toutes
choses se devant un jour
renverser
,
il regarderoit
éternellement le Ciel; idée
confuse de la rcCurreébon.
Les Phtéens celebroient
les funeraiiles par des réjoüissances
; les Atheniens,
par des lamentations,
Il cft plus loüa ble en
ces occasions,de se réjoüir
de la gloire du deffunt,
que de pleurer la perte
qu'on en a fait.
LesRomains ont imité la
magnificence des Grecs en
tombeaux, épitaphes, statuës
,
bas-reliefs. Et si tous
ces monumens,dit L. Ans.
estoient l'effet d'une'Vanité¡tif
tueuse
,
du moinsestoient-ils
utiles
, en ce que les morts
enseignoient l'histoire du monde
aux vivans.
Les Romains apprirent
des Grecs l'usage des bnchers
: Ils faisoientpartir un
Aigledusommetdubucherde
- leurs Empereurs, dit L. A.
£r illeurplaisoit de croire que
cet aigle emportoit l'ame pour
l'aller placer au rang des
Dieux ; cet aiglemarquoit
au moins
,
sans qu'ils y penfejfent,
que l'homme doit un
jour renaiflre de ses cendres.
Le Dictateur Silla commença
l'usage des bûchers,
ils finirent avec Caracalla,
& Geta les rétablit, il vouloit
éviter la Loy du Talion:
il ordonnna qu'on brûlast
son corps, de peur qu'on
ne le déterrast, comme il
avoit fait celuy de Marius.
Mr. L. Anselmefinit en
parlant des Epitaphes en
vers; il dit qu'ensuite les
Romains trouverent plus
commode de lesfaire en
prose; il ajoûte que le style
lapidaire n'cft pas moins
énergique en pro sequ'en
vers, on peut le prouver
par luy-même ; voicy un
Epitaphe qu'il fit pour le
feu Roy d'Angleterre.
$
EPITAPHIUM
REGIREGUM,
Felicique memorioe
AC 0 BIll. Majoris BritanU
Régis,
J$jiifinx hîcviscera condivoluit,
"ondi/IM ipse in 'ViJèrrjbtl:.
CsiRISTl.
Fortitudine bellicâ nullifecun*
dus.
Fide christianâ tIti non Par?
Per alteram quid non ausus ?
Illâplusquam Heros,
Ijlâ propeMartyr.
Fide fortis
,
Jccen/nsperic/tlts , erettusad< verfis.
Nemo Rex magis
, clii Regna,
quatuor Anglti , t Scotia, HibemU. Vbi
quartum ?
lpfeJihi.
Tria eripipotuere,
Quartum intactummansit.
Priorum defensio exercitus, qui
defecerunt.
postremi tutela Virtutes , nunquam
transfugoe.
Jj)uin nec tîla erepta omnino.
InstarRegnorum eflLZJDOFICZJS
Hones.
Sarcit amicitia talistantoesacrilegia
perfidie.
Imperat adkuc quiJi.exu/ûto
Moriturutvixit,Fideplenus,
Eòoqueadvolat, tjlÙJ Fides durit
"Ubi nulla perfidia potest.
Nonfletibushîc, Cmticislocus
tft:
Au*fîjlendunt,flenda, Anglia%
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Résumé : ACADEMIE ROYALE des Médailles & Inscriptions.
Le 14 avril, l'Académie Royale des Médailles et Inscriptions organisa une assemblée. Mr de Boze, secrétaire perpétuel, lut un éloge de feu Mr Defpreaux. Mr Baudelot présenta une dissertation sur une antiquité récemment découverte dans l'église de Notre-Dame. L'Abbé Anselme lut une dissertation sur les funérailles des Anciens, dont un extrait fut fourni. L'Abbé Anselme développa une dissertation savante sur les funérailles, mettant en lumière le désir naturel d'immortalité qui pousse les hommes à immortaliser les défunts par des rites funéraires et des monuments durables. Il explora ce sentiment à travers les époques et les nations, en commençant par les idées générales des hommes, puis en détaillant les coutumes des Égyptiens, des Grecs et des Romains. Il mentionna les devoirs funéraires et les croyances associées, comme l'idée de la reproduction et de la résurrection chez les Païens. Les Égyptiens pratiquaient l'embaumement des corps, les enveloppaient dans des bandelettes et les conservaient sous forme de momies. Ils érigeaient des pyramides et des monuments funéraires ornés de pierres précieuses. Les Grecs et les Romains avaient des pratiques variées, comme tourner le visage du mort vers l'orient ou l'enterrer le visage en bas. Les Romains imitaient la magnificence grecque dans les tombeaux et les épitaphes, croyant que ces monuments enseignaient l'histoire aux vivants. L'Abbé Anselme conclut en parlant des épitaphes en vers et en prose, illustrant son propos par une épitaphe qu'il avait composée pour le roi d'Angleterre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 49-60
EPITALAME de Monsieur le Comte de Jonsac & Mademoiselle Henault. CONTE.
Début :
Dans un séjour ignoré du repos, [...]
Mots clefs :
Épithalame, Conte, Hymen, Amour, Cupidon
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texteReconnaissance textuelle : EPITALAME de Monsieur le Comte de Jonsac & Mademoiselle Henault. CONTE.
EP ITALAJtÆE
y
de Monfiewr ie Comte
deJonsac f5 Madamoiselle
Henault.
CONTE.
DAns
un séjour ignoré
du repos,
Grondeur Hymen loin de
Cythere habite,
Là peu souvent le Dieu reçoit
visite
Des doux plaisirs citoyens
1 de Paphos.
Si quelquefois Cupidon les
y mene,
Grand miracle est, lorsque
dans ce reduit
On les engage à passer la
semaine
Presque jamais r,Auberge
ne leur duit
Que pour gister tout au
plus une nuit. :'
Dans ce sejour où jamais
chansonnette
Ne frappa l'air de fons
doux 5c joyeux,
Lugubre asile où l'Echo
ne repere
Que des maris les propos
ennuyeux;
Au fond d'un bois inculte,
sombre, antique,
Près d'un vieux If Hymen
revoit un jour,
(Car Hymen réve auflibien
que l'amour, )
Aussi bien,non; le Dieu
melancolique
Par noirs chagrins que luimesme
il fabrique,
Afcicrloisst ses maux;mais le de Venus
En réverie a de beaux revenus
; C'est l'aliment de sa perseverance,
1 L'enfant glouton rentier
de l'esperance,
Sur & tant moins du prix
de ses soupirs,*
Se fait par elle
avancer
.1 centplaisirs. 'fia
Tandis qu'hymen sous un
funebre ombrage,
-
Se va rongeant de soucis deménage, '* Í
Amour survient; frere,dit-
, f.11 d'abord ,'}/\;
Bien que soyons ensemble
en grand discord, l
Dans vos iaatssans avoir*
pris d'ostage
J'arrive seul; Quand sçau-
4 rez le sujet 1
Qui m'a contraint à risquer
f ce voyage,
Pas ne voudrez icy me
faire outrage, Èt trescontent ferez de
mon projet:
Ecoutez bien; une jeune
rebelle
Ofe braver ma puissance
immortelle,
Oncquesnefît bruslerun
grain d'encens
A mon honneur, ny la
moindre chandelle
-, Clio qui feule en reçoic
des presens
Regle ses eoins, ses plaisirs
innocens,
Et l'entretient des époques
fatales,
Des grands Estats
,
luy
nombre les exploits,
Et les vertus des Heros &
des Rois,
Bien mieux feroit de lire
mes annales
>
Ou lifte on voit des coeurs
quelle a domptez,
Qu'avec dépit Venus mesme
a comptez,
Or il s'agit d'engager à se
rendre
Ce fierobjet, & vous seul
en ce jour
Pouvez) Hymen ,
m'aider
alesurprendre,
Examinez le party que
veux prendre;
Me déguiser seroit un mau
vais tour, Etvostre habit me sieroit
mal, je gage, Contraint ferois avec vostre
équipage,
Il n'est aisé de bien masquer
ramour.
J'ay medité moins difficile
Intrigue
Troquons, Hymen, de
flambeau feulement,
Puis engageons JONSAC
-
dansnostre ligue,
-
S'il vous conduit
, nous
vaincrons seurement,
De sa valeur & de son
agrément,
Dons précieux que ce guerrier
rassem ble
, Mars & Venus parloient
hier ensembles
Jel'entendis, alors je dis
tout bas
Voicy mon fait, sus donc
netardez pas,
Allez tous deux soumettre
àma puissance
Cette beaauitéséqume peounrretz
Trouver au bruit de son
indifference.
Partez, volez, ne tardez
unmoment,
Etnecroyez, Hymen, que
vous destine
Un mince prix, si pouvez
l'enflammer,
A vos sujets permettray de
s'aimer
, Sans le secours de nopce
clandestine,
Plus ne ferai de desordre
chez vous,
Et sans dechet de plaisir
& de flamme,
Sans éprouver metamorphose
en l'ame
Amants feront transformez
en époux.
Amour se tut, Hymen le
crut ifncere,
Accepta l'offre & le servit
en frere.
Tel an sur nous malgré
tous ses bons tours
De Cupidon l'ascendant
ordinaire,
On sçait qu'il ment, &
l'on le croit tousjours.
Le jeune objet que par telle
menée
Vouloitfourber cauteleux
L- Cupidon,
Ne reconnut son aimable
brandon,
En le voyant porté par
Hymenée,
Son coeur seduit aussi- tost
s'enflamma;
Pour celebrer cette illustre
journée,
Beaux feux de joyeAmat
honte alluma.
Ainsi le Dieu qui sejourne
en Eryce,
Conquit par dol un insensible
coeur.
LeDieu benin qui l'a rendu
vainqueur,
Selon leur pact fut-il d'un
tel service
Salarie? l'Amour dévoit
en paix
Laisser tousjours Hymen
& ses sujets,
Peuple nombreux que cet
enfant desole
De leurs Traitez c'estoit
le contenu: Mais si j'en crois maint
Epoux ingenu
Le traiflrc Amour a manqué
de parole.
y
de Monfiewr ie Comte
deJonsac f5 Madamoiselle
Henault.
CONTE.
DAns
un séjour ignoré
du repos,
Grondeur Hymen loin de
Cythere habite,
Là peu souvent le Dieu reçoit
visite
Des doux plaisirs citoyens
1 de Paphos.
Si quelquefois Cupidon les
y mene,
Grand miracle est, lorsque
dans ce reduit
On les engage à passer la
semaine
Presque jamais r,Auberge
ne leur duit
Que pour gister tout au
plus une nuit. :'
Dans ce sejour où jamais
chansonnette
Ne frappa l'air de fons
doux 5c joyeux,
Lugubre asile où l'Echo
ne repere
Que des maris les propos
ennuyeux;
Au fond d'un bois inculte,
sombre, antique,
Près d'un vieux If Hymen
revoit un jour,
(Car Hymen réve auflibien
que l'amour, )
Aussi bien,non; le Dieu
melancolique
Par noirs chagrins que luimesme
il fabrique,
Afcicrloisst ses maux;mais le de Venus
En réverie a de beaux revenus
; C'est l'aliment de sa perseverance,
1 L'enfant glouton rentier
de l'esperance,
Sur & tant moins du prix
de ses soupirs,*
Se fait par elle
avancer
.1 centplaisirs. 'fia
Tandis qu'hymen sous un
funebre ombrage,
-
Se va rongeant de soucis deménage, '* Í
Amour survient; frere,dit-
, f.11 d'abord ,'}/\;
Bien que soyons ensemble
en grand discord, l
Dans vos iaatssans avoir*
pris d'ostage
J'arrive seul; Quand sçau-
4 rez le sujet 1
Qui m'a contraint à risquer
f ce voyage,
Pas ne voudrez icy me
faire outrage, Èt trescontent ferez de
mon projet:
Ecoutez bien; une jeune
rebelle
Ofe braver ma puissance
immortelle,
Oncquesnefît bruslerun
grain d'encens
A mon honneur, ny la
moindre chandelle
-, Clio qui feule en reçoic
des presens
Regle ses eoins, ses plaisirs
innocens,
Et l'entretient des époques
fatales,
Des grands Estats
,
luy
nombre les exploits,
Et les vertus des Heros &
des Rois,
Bien mieux feroit de lire
mes annales
>
Ou lifte on voit des coeurs
quelle a domptez,
Qu'avec dépit Venus mesme
a comptez,
Or il s'agit d'engager à se
rendre
Ce fierobjet, & vous seul
en ce jour
Pouvez) Hymen ,
m'aider
alesurprendre,
Examinez le party que
veux prendre;
Me déguiser seroit un mau
vais tour, Etvostre habit me sieroit
mal, je gage, Contraint ferois avec vostre
équipage,
Il n'est aisé de bien masquer
ramour.
J'ay medité moins difficile
Intrigue
Troquons, Hymen, de
flambeau feulement,
Puis engageons JONSAC
-
dansnostre ligue,
-
S'il vous conduit
, nous
vaincrons seurement,
De sa valeur & de son
agrément,
Dons précieux que ce guerrier
rassem ble
, Mars & Venus parloient
hier ensembles
Jel'entendis, alors je dis
tout bas
Voicy mon fait, sus donc
netardez pas,
Allez tous deux soumettre
àma puissance
Cette beaauitéséqume peounrretz
Trouver au bruit de son
indifference.
Partez, volez, ne tardez
unmoment,
Etnecroyez, Hymen, que
vous destine
Un mince prix, si pouvez
l'enflammer,
A vos sujets permettray de
s'aimer
, Sans le secours de nopce
clandestine,
Plus ne ferai de desordre
chez vous,
Et sans dechet de plaisir
& de flamme,
Sans éprouver metamorphose
en l'ame
Amants feront transformez
en époux.
Amour se tut, Hymen le
crut ifncere,
Accepta l'offre & le servit
en frere.
Tel an sur nous malgré
tous ses bons tours
De Cupidon l'ascendant
ordinaire,
On sçait qu'il ment, &
l'on le croit tousjours.
Le jeune objet que par telle
menée
Vouloitfourber cauteleux
L- Cupidon,
Ne reconnut son aimable
brandon,
En le voyant porté par
Hymenée,
Son coeur seduit aussi- tost
s'enflamma;
Pour celebrer cette illustre
journée,
Beaux feux de joyeAmat
honte alluma.
Ainsi le Dieu qui sejourne
en Eryce,
Conquit par dol un insensible
coeur.
LeDieu benin qui l'a rendu
vainqueur,
Selon leur pact fut-il d'un
tel service
Salarie? l'Amour dévoit
en paix
Laisser tousjours Hymen
& ses sujets,
Peuple nombreux que cet
enfant desole
De leurs Traitez c'estoit
le contenu: Mais si j'en crois maint
Epoux ingenu
Le traiflrc Amour a manqué
de parole.
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Résumé : EPITALAME de Monsieur le Comte de Jonsac & Mademoiselle Henault. CONTE.
Le conte poétique met en scène les dieux Hymen et Amour. Hymen habite un lieu où les couples ne restent qu'une nuit. Amour, désirant conquérir Clio, une jeune femme rebelle dédiée à l'histoire et non à l'amour, propose une alliance à Hymen. Ils décident de se déguiser pour approcher Clio. Hymen conduit Jonsac, un guerrier valeureux, vers elle. Séduite par le flambeau d'Hymen, Clio s'enflamme de passion. Amour, ayant conquis son cœur, respecte sa promesse et permet leur mariage. Cependant, certains époux accusent Amour de trahir sa parole en semant le trouble dans les mariages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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