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1
p. 100-110
Remarques sur l'Histoire.
Début :
1. Si je ne me faisois pas un scrupule, en parlant de [...]
Mots clefs :
Remarques, Maison, Italie, Mantoue
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texteReconnaissance textuelle : Remarques sur l'Histoire.
Remarques fur l'Histoire.
1. Si je ne me faifois pas
un ſcrupule , en parlant de
l'Italie , de paſſer pour le copiſte
de Miſſon , je m'étendrois
davantage , pour la
fatisfaction des lecteurs ,
fur les remarques que j'ai
promiſes , & je ne me piquerois
pas de la delicateſſe
de ne les entretenir que des
choſes qu'il a negligé de
voir , ou qu'il a oublié de
nous dire , aufli bien que
GALANT. 101
tous ceux qui en ont écrit.
Le Lac de Garde fournit
affez d'eau à la petite riviere
du Mincio , pour faire
de la ville de Mantouë une
eſpece de Peninſule entou
réede tous les côtez , à l'exception
de celui de la porte
Pradelle&de la porte delTé,
d'un marais large & profond,
dont les exhalaiſons
infectent l'air pendant l'Eté
, & dont le poiſſon eft
deteſtable en tout temps.
2. Le Palais del Té ( dont
Miſſon ne dit rien ) eft un
grandbâtiment dont les ga
I iij
Io2 MERCURE
leries & les appartemens
ſervirent les premieres an.
nées de cette guerre d'hôpital
aux Officiers & aux
foldats malades de nôtre
armée. Il y a du côté du
jardin , au rés de chauffée
de cet édifice , un grand &
magnifique ſalon , où l'on
voit à freſque ſur lesquatre
murailles , & à la voûte qui
le compofent, un tableau
fuperbe du combat des
Geans contre les Dieux ,
qu'on m'a aſſuré être de la
main de P. Perugin, ce que
je n'ai pas ofé croire. On
GALANT . 103
peut faire à tout moment
dans ce fallon une expe
rience aſſez finguliere.
Quand même ce ſalon
feroit plein demonde, deux
perſonnes qui s'entendent
peuvent , d'un angle du ſa
lon à l'autre angle oppofé,
en tournant le vifage vers
leur angle,ſe parler comme
fi elles ſe parloient à l'o
reille,ſans que perſonne en
tende ce qu'elles ſe diſent.
3. San Benedetto * eſt un
grand Convent de Bene.
dictins à dix mille deMan
* Misson n'en dit pas un mot
I iiij
104 MERCURE
touë. Cette maiſon eſt une,
des plus riches & des plus
ſuperbesMaiſons Religieuſes
qui ſoient en Italie. Elle
a ſervi long- temps alternativement
de logement aux
Generaux des deux armées
quiyétoientpendant la derniere
guerre. Les fondemens
de cet édifice font immenfes
, ſes cours , fes portiques
, fes eſcaliers , & fes
colydors font magnifiques.
La nefde l'Egliſe de ceMonaftere
, dont tout le pavé
eſt de marbre , eſt plus
grande ſeule que toute la
GALANT. 105
fameuſe Egliſe de Notre-
Dame de Bourg en Breſſe.
J'ai oui dire aux gens du
pays que les caves de ce
Convent étoient pleines de
tonnes d'argent , que ces
Moines amaſſoient depuis
un temps immemorial. Je
ne doute pas qu'il n'y ait eu
des grands Seigneurs affez
curieux pour examiner de
fort prés fur quoy ce bruit
étoit fondé.
4. Serpent. Dans le jardin
du Palais de Marmirol
vingt Officiers de la garnifon
de Mantouë , dont j'é
106 MERCURE
tois du nombre , en virent
une fois un qui avoit au
moins huit pieds de longueur
; il s'épanoüiffoit fur
une grande piece de marbre
que le Soleil avoit é
chauffée. Il fut tué à coups
de canne & d'épée.
5. Cafa bianca. C'est une
maiſon blanche faite à peu
prés commeje l'ai dépeinte
dans mon Hiſtoire. Elle a
ſervi ( pendant quelques
mois , du temps que M. le
Comte de Vaubecour commandoit
à Mantouë ) d'azile
aux payſans, qui eſcarmou
GALANT . 107 *
choient preſque à coup für
tous les foldats qui avoient
l'audace ou le malheur de
s'écarter de leur troupe
6. Chambre perduë. Il n'y
a gueres de maiſon raifonnable
en Italie & en Eſpagne
, où il n'y ait un petit
quartier, compoſé au moins
d'une chambre & d'un efcalier
dérobé , qu'on ne
s'aviſeroit jamais de chercher
, fi les maîtres ou les
domeftiques des maiſons
n'y conduiſoient pas ceux
1 àqui ils veulent bien montrer
ces détours.
to MERCURE
7. Regio dans le Modenois
eſtune petite ville fort jolie,
bien ſituée, bienbâtie, dont
les ruës font,comme àBoulogne
, ornées des deux cô
tez de grands portiques de
pierre, où l'on peut en tout
tems marcher à couvertde
la pluie & du ſoleil. La principale
occupation , ou plus
tôt le plus grand commerce
des habitans de cette ville ,
conſiſte en des ouvragesde.
peu de valeur. Ils font avec
des os , qu'ils travaillent
affez groflierement , des
croix , des reliquaires , des
GALANT. 109
1
bagues , & cent autres bagatelles,
qu'ils portent , ou
qu'ils envoyent dans toute
Italie.
Si ces courtes remarques
n'ennuyent point le
public, je les continuerai
dans tous mes Mercures
finon je ſouhaite
trouver quelqu'un qui
puiſſe me répondre pour
tout le monde , qu'elles
ne font du goût de perfonne
: alors je cefferai
d'en faire. Je ne me preforis
aucun arrangement,
Ho MERCURE
&je neſuis esclaved' aucune
methode ,que je ne
fois prêt d'abandonner ,
quand on voudra prendre
la peine de me mener
à mon but par une
route plus agreable. Fe
vais en paſſant , & en
attendant qu'on daigne
me parler franchement
furla conduite de cet ouvrage
, dire deux mots
du mois de Juin.
1. Si je ne me faifois pas
un ſcrupule , en parlant de
l'Italie , de paſſer pour le copiſte
de Miſſon , je m'étendrois
davantage , pour la
fatisfaction des lecteurs ,
fur les remarques que j'ai
promiſes , & je ne me piquerois
pas de la delicateſſe
de ne les entretenir que des
choſes qu'il a negligé de
voir , ou qu'il a oublié de
nous dire , aufli bien que
GALANT. 101
tous ceux qui en ont écrit.
Le Lac de Garde fournit
affez d'eau à la petite riviere
du Mincio , pour faire
de la ville de Mantouë une
eſpece de Peninſule entou
réede tous les côtez , à l'exception
de celui de la porte
Pradelle&de la porte delTé,
d'un marais large & profond,
dont les exhalaiſons
infectent l'air pendant l'Eté
, & dont le poiſſon eft
deteſtable en tout temps.
2. Le Palais del Té ( dont
Miſſon ne dit rien ) eft un
grandbâtiment dont les ga
I iij
Io2 MERCURE
leries & les appartemens
ſervirent les premieres an.
nées de cette guerre d'hôpital
aux Officiers & aux
foldats malades de nôtre
armée. Il y a du côté du
jardin , au rés de chauffée
de cet édifice , un grand &
magnifique ſalon , où l'on
voit à freſque ſur lesquatre
murailles , & à la voûte qui
le compofent, un tableau
fuperbe du combat des
Geans contre les Dieux ,
qu'on m'a aſſuré être de la
main de P. Perugin, ce que
je n'ai pas ofé croire. On
GALANT . 103
peut faire à tout moment
dans ce fallon une expe
rience aſſez finguliere.
Quand même ce ſalon
feroit plein demonde, deux
perſonnes qui s'entendent
peuvent , d'un angle du ſa
lon à l'autre angle oppofé,
en tournant le vifage vers
leur angle,ſe parler comme
fi elles ſe parloient à l'o
reille,ſans que perſonne en
tende ce qu'elles ſe diſent.
3. San Benedetto * eſt un
grand Convent de Bene.
dictins à dix mille deMan
* Misson n'en dit pas un mot
I iiij
104 MERCURE
touë. Cette maiſon eſt une,
des plus riches & des plus
ſuperbesMaiſons Religieuſes
qui ſoient en Italie. Elle
a ſervi long- temps alternativement
de logement aux
Generaux des deux armées
quiyétoientpendant la derniere
guerre. Les fondemens
de cet édifice font immenfes
, ſes cours , fes portiques
, fes eſcaliers , & fes
colydors font magnifiques.
La nefde l'Egliſe de ceMonaftere
, dont tout le pavé
eſt de marbre , eſt plus
grande ſeule que toute la
GALANT. 105
fameuſe Egliſe de Notre-
Dame de Bourg en Breſſe.
J'ai oui dire aux gens du
pays que les caves de ce
Convent étoient pleines de
tonnes d'argent , que ces
Moines amaſſoient depuis
un temps immemorial. Je
ne doute pas qu'il n'y ait eu
des grands Seigneurs affez
curieux pour examiner de
fort prés fur quoy ce bruit
étoit fondé.
4. Serpent. Dans le jardin
du Palais de Marmirol
vingt Officiers de la garnifon
de Mantouë , dont j'é
106 MERCURE
tois du nombre , en virent
une fois un qui avoit au
moins huit pieds de longueur
; il s'épanoüiffoit fur
une grande piece de marbre
que le Soleil avoit é
chauffée. Il fut tué à coups
de canne & d'épée.
5. Cafa bianca. C'est une
maiſon blanche faite à peu
prés commeje l'ai dépeinte
dans mon Hiſtoire. Elle a
ſervi ( pendant quelques
mois , du temps que M. le
Comte de Vaubecour commandoit
à Mantouë ) d'azile
aux payſans, qui eſcarmou
GALANT . 107 *
choient preſque à coup für
tous les foldats qui avoient
l'audace ou le malheur de
s'écarter de leur troupe
6. Chambre perduë. Il n'y
a gueres de maiſon raifonnable
en Italie & en Eſpagne
, où il n'y ait un petit
quartier, compoſé au moins
d'une chambre & d'un efcalier
dérobé , qu'on ne
s'aviſeroit jamais de chercher
, fi les maîtres ou les
domeftiques des maiſons
n'y conduiſoient pas ceux
1 àqui ils veulent bien montrer
ces détours.
to MERCURE
7. Regio dans le Modenois
eſtune petite ville fort jolie,
bien ſituée, bienbâtie, dont
les ruës font,comme àBoulogne
, ornées des deux cô
tez de grands portiques de
pierre, où l'on peut en tout
tems marcher à couvertde
la pluie & du ſoleil. La principale
occupation , ou plus
tôt le plus grand commerce
des habitans de cette ville ,
conſiſte en des ouvragesde.
peu de valeur. Ils font avec
des os , qu'ils travaillent
affez groflierement , des
croix , des reliquaires , des
GALANT. 109
1
bagues , & cent autres bagatelles,
qu'ils portent , ou
qu'ils envoyent dans toute
Italie.
Si ces courtes remarques
n'ennuyent point le
public, je les continuerai
dans tous mes Mercures
finon je ſouhaite
trouver quelqu'un qui
puiſſe me répondre pour
tout le monde , qu'elles
ne font du goût de perfonne
: alors je cefferai
d'en faire. Je ne me preforis
aucun arrangement,
Ho MERCURE
&je neſuis esclaved' aucune
methode ,que je ne
fois prêt d'abandonner ,
quand on voudra prendre
la peine de me mener
à mon but par une
route plus agreable. Fe
vais en paſſant , & en
attendant qu'on daigne
me parler franchement
furla conduite de cet ouvrage
, dire deux mots
du mois de Juin.
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Résumé : Remarques sur l'Histoire.
Le texte offre une série de remarques historiques sur diverses localités et bâtiments en Italie. L'auteur exprime son désir d'approfondir ces sujets mais se restreint pour éviter d'être perçu comme un copiste de Misson. Il mentionne plusieurs lieux et structures notables. Le Lac de Garde alimente la rivière du Mincio, entourant Mantoue d'un marais infect, à l'exception des portes Pradelle et del Té. Le Palais del Té, non mentionné par Misson, a servi d'hôpital pendant une guerre. Il possède un grand salon avec une fresque représentant le combat des Géants contre les Dieux, attribuée à Pierre Perugin. Ce salon permet une communication discrète entre deux personnes aux angles opposés. San Benedetto, un grand couvent bénédictin près de Mantoue, est riche et magnifique. Il a servi de logement aux généraux des armées et ses fondations sont immenses, avec des caves supposées pleines de tonnes d'argent. À Marmirol, vingt officiers ont vu un serpent de huit pieds de long dans le jardin du Palais, tué à coups de canne et d'épée. La Casa bianca servait de refuge aux paysans pendant les escarmouches avec les soldats. Presque toutes les maisons respectables en Italie et en Espagne possèdent une chambre secrète, difficile à trouver sans guide. Le Régio, dans le Modénois, est une petite ville bien située et bâtie, avec des rues ornées de portiques. Ses habitants fabriquent des objets de peu de valeur à partir d'os, comme des croix et des bagues. L'auteur conclut en exprimant son souhait de continuer ces remarques si elles ne déplaisent pas au public, tout en restant ouvert à des suggestions pour améliorer son ouvrage. Il aborde brièvement le mois de juin avant de conclure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 3-6
MERCURE NOUVEAU.
Début :
Si on ne m'avoit pas demandé pour ce mois-ci [...]
Mots clefs :
Histoire, Remarques, Nouvelle espagnole
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MERCURE NOUVEAU.
pas demandé pour
ce mois-ciune
Nouvelle
-
EfpaÊgnole
a-1 -- ,j'aurois donne àla
tête de ce Mercure FHiCtoire
galante d'une Molçqvire
avec un Lapon.:majs
oàne. perdra rien pour atte,
dre;& quoique queje
reponde que cette Nouvelle
vaut mieux que les
precedentes, j'ose encore : promettreque cellesqui j
suivront feront meilleures 2
quecelles que l'on aura
lûës.
Lemnoisprochain, pounj
rafraîchirmesiç£teurs auR
milieu- de la Canicule,je
-te| promènefaide Tiribira
{aiïCdprNéir,'qui' font dangn
-}è{ Fonddu Norddel'£u^
--îôj^petJealesprsie,en attenn trouvera
mauvaisr que- je*;;>
encore, un mois dans les
payscliauds.
Je continuerai, comme
je l'ai déjà dit, des remarquessur
les lieux donc je
parlerai danschaque Histoire,
jusquà ce qu'on s'ennuye
de les lire. ,:.
,
Me promenantunjour à
la Floridei, dans une des pe-,
tites mes du Manfanares1,*
un quart de lieuë de Mar
drid, le Chevalier de Mi-
- rador, Gentilhomme CaC.
tillan, avec qui j'etois, tira,
un papier de sa poche ,ôc
me lut à peu prés en çes-.
termes FHiAoire que je
vais raconter.
ce mois-ciune
Nouvelle
-
EfpaÊgnole
a-1 -- ,j'aurois donne àla
tête de ce Mercure FHiCtoire
galante d'une Molçqvire
avec un Lapon.:majs
oàne. perdra rien pour atte,
dre;& quoique queje
reponde que cette Nouvelle
vaut mieux que les
precedentes, j'ose encore : promettreque cellesqui j
suivront feront meilleures 2
quecelles que l'on aura
lûës.
Lemnoisprochain, pounj
rafraîchirmesiç£teurs auR
milieu- de la Canicule,je
-te| promènefaide Tiribira
{aiïCdprNéir,'qui' font dangn
-}è{ Fonddu Norddel'£u^
--îôj^petJealesprsie,en attenn trouvera
mauvaisr que- je*;;>
encore, un mois dans les
payscliauds.
Je continuerai, comme
je l'ai déjà dit, des remarquessur
les lieux donc je
parlerai danschaque Histoire,
jusquà ce qu'on s'ennuye
de les lire. ,:.
,
Me promenantunjour à
la Floridei, dans une des pe-,
tites mes du Manfanares1,*
un quart de lieuë de Mar
drid, le Chevalier de Mi-
- rador, Gentilhomme CaC.
tillan, avec qui j'etois, tira,
un papier de sa poche ,ôc
me lut à peu prés en çes-.
termes FHiAoire que je
vais raconter.
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Résumé : MERCURE NOUVEAU.
L'annonce de publication présente une série de nouvelles, incluant une 'histoire galante' entre une Moluquoise et un Lapon. L'auteur promet des récits futurs encore plus captivants. Pour le mois suivant, afin de divertir les lecteurs durant la canicule, il propose une promenade avec les personnages Tiribira et Prénir, originaires du Nord de l'Europe. Il exprime son regret de séjourner encore un mois dans des régions chaudes. L'auteur prévoit de continuer à commenter les lieux mentionnés dans chaque histoire jusqu'à ce que les lecteurs s'en lassent. Il relate également une rencontre avec le Chevalier de Mirador, un gentilhomme castillan, qui lui lit une histoire se déroulant à la Floride, près de Madrid.
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3
p. 2030-2031
« NOUVELLE HISTOIRE de l'Abbaye Collegiale de S[.] Filibert de la Ville de [...] »
Début :
NOUVELLE HISTOIRE de l'Abbaye Collegiale de S[.] Filibert de la Ville de [...]
Mots clefs :
Nouvelle, Abbaye, Critiques, Remarques, Abbaye Saint-Philibert de Tournus, Égyptiens, Temple des muses, Réflexions critiques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « NOUVELLE HISTOIRE de l'Abbaye Collegiale de S[.] Filibert de la Ville de [...] »
NOUVELLE HISTOIRE de l'Abbaye
Collegiale de S Filibert de la Ville de
Tournus , enrichie de figures , avec une
Table Chronologique , et quelques Remarques
Critiques sur le IV . Tome de
la nouvelle Gaule Chrétienne ; les Preuves
de l'Histoire , un Recueil d'Epitaphes
choisies , le Poüillié des Benefices
dépendans de l'Abbaye , et un Essai sur
l'Origine et la Généalogie des Comtes
de Châlons et de Mâcon , et des Sires
de Bauge. Par M. Pierre Juenin , Chanoine
de la même Abbaye , 1733 in 4.
2. vol. A Dijon , chez Antoine de Fay ,
Imprimeur des Etats , de la Ville et de
l'Université .
HISTOIRE ANCIENNE DES EGYPTIENS ,
des Carthaginois , des Assyriens , des
Babyloniens , des Medes et des Perses ,
des Macédoniens , des Grecs . Par M. Rollin
, ancien Recteur de l'Université de
Paris , Professeur d'Eloquence au College
SEPTEMBRE. 1733 .
2031
lege Royal , et As ocié à l'Académie
Royale des Inscriptions et Belles- Lettres
. Tome V. A Paris , chez la Veuve
Etienne , Libraire , ruë S. Jacques , 1733 .
pp . 650.
LE TEMPLE DES MUSES , orné de 60.
Tableaux, où sont représentez les Evenemens
les plus remarquables de l'Antiqui
té fabuleuse ; dessinez et gravez par B.
Picart le Romain , et autres habiles Maîtres
, et accompagnez d'Explications et
Remarques , qui découvrent le vrai sens
des Fables et le fondement qu'elles ont
dans l'Histoire. A Amsterdam , chez Zacharie
Chatelain , 1733. in fol.
Cet Ouvrage est fort different de celui
que l'Abbé de Marolles fit imprimer
à Paris en 1655. sous le titre de Ta
bleaux du Temple des Muses , tirez du Cabinet
de M. Favereau , & c.
REFLEXIONS CRITIQUES sur la
Poësie et sur la Peinture . Nouvelle Edition
, revûë , corrigée et considerablement
augmentée. A Paris , ruë S. Facchez
Mariette, aux Colomnes d'Her
cule , 1733. 3. volumes in 12. de plus de
1400. pages.
Collegiale de S Filibert de la Ville de
Tournus , enrichie de figures , avec une
Table Chronologique , et quelques Remarques
Critiques sur le IV . Tome de
la nouvelle Gaule Chrétienne ; les Preuves
de l'Histoire , un Recueil d'Epitaphes
choisies , le Poüillié des Benefices
dépendans de l'Abbaye , et un Essai sur
l'Origine et la Généalogie des Comtes
de Châlons et de Mâcon , et des Sires
de Bauge. Par M. Pierre Juenin , Chanoine
de la même Abbaye , 1733 in 4.
2. vol. A Dijon , chez Antoine de Fay ,
Imprimeur des Etats , de la Ville et de
l'Université .
HISTOIRE ANCIENNE DES EGYPTIENS ,
des Carthaginois , des Assyriens , des
Babyloniens , des Medes et des Perses ,
des Macédoniens , des Grecs . Par M. Rollin
, ancien Recteur de l'Université de
Paris , Professeur d'Eloquence au College
SEPTEMBRE. 1733 .
2031
lege Royal , et As ocié à l'Académie
Royale des Inscriptions et Belles- Lettres
. Tome V. A Paris , chez la Veuve
Etienne , Libraire , ruë S. Jacques , 1733 .
pp . 650.
LE TEMPLE DES MUSES , orné de 60.
Tableaux, où sont représentez les Evenemens
les plus remarquables de l'Antiqui
té fabuleuse ; dessinez et gravez par B.
Picart le Romain , et autres habiles Maîtres
, et accompagnez d'Explications et
Remarques , qui découvrent le vrai sens
des Fables et le fondement qu'elles ont
dans l'Histoire. A Amsterdam , chez Zacharie
Chatelain , 1733. in fol.
Cet Ouvrage est fort different de celui
que l'Abbé de Marolles fit imprimer
à Paris en 1655. sous le titre de Ta
bleaux du Temple des Muses , tirez du Cabinet
de M. Favereau , & c.
REFLEXIONS CRITIQUES sur la
Poësie et sur la Peinture . Nouvelle Edition
, revûë , corrigée et considerablement
augmentée. A Paris , ruë S. Facchez
Mariette, aux Colomnes d'Her
cule , 1733. 3. volumes in 12. de plus de
1400. pages.
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Résumé : « NOUVELLE HISTOIRE de l'Abbaye Collegiale de S[.] Filibert de la Ville de [...] »
En 1733, plusieurs ouvrages historiques et littéraires ont été publiés. 'Nouvelle Histoire de l'Abbaye Collegiale de Saint-Filibert de la Ville de Tournus' par Pierre Juenin, chanoine de l'abbaye, inclut des figures, une table chronologique, des remarques critiques, des preuves historiques, des épitaphes choisies, un recueil des bénéfices dépendants de l'abbaye, et un essai sur l'origine et la généalogie des comtes de Châlons et de Mâcon, ainsi que des sires de Bauge. Cet ouvrage est publié à Dijon par Antoine de Fay. Charles Rollin, ancien recteur de l'Université de Paris et professeur d'éloquence au Collège Royal, a publié 'Histoire Ancienne des Égyptiens, des Carthaginois, des Assyriens, des Babyloniens, des Mèdes et des Perses, des Macédoniens, des Grecs', un livre de 650 pages édité à Paris par la Veuve Étienne. Le 'Temple des Muses', illustré par Bernard Picart et d'autres maîtres, présente 60 tableaux représentant des événements remarquables de l'antiquité fabuleuse, accompagnés d'explications et de remarques sur le sens des fables et leur fondement historique. Cet ouvrage est publié à Amsterdam par Zacharie Chatelain. Enfin, 'Réflexions Critiques sur la Poésie et sur la Peinture' de Pierre-Jean Mariette est une nouvelle édition revue, corrigée et augmentée, publiée à Paris en trois volumes.
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4
p. 2197-2205
Le Zodiaque de la vie humaine, [titre d'après la table]
Début :
LE ZODIAQUE DE LA VIE HUMAINE, ou Préceptes pour diriger la Conduite et les [...]
Mots clefs :
Remarques, Poète, Auteur, Vertu, Chant, Préceptes, Texte, Nom, Science, Hommes, Poème, Philosophie, Volupté, Pier-Angelo Manzolli
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Zodiaque de la vie humaine, [titre d'après la table]
LE ZODIAQUE DE LA VIE HUMAINE , OU
Préceptes pour diriger la Conduite et les
Moeurs des hommes ; divisé en douze Livres,
sous les 12 Signes , traduit du Poëme
Latin de MARCEL PALINGENE , célébre
Poëte de la Stellada ; nouvelle Edition
, revue , corrigée et agmentée de
Notes Historiques , Critiques , &c.
M. J. B. C. DE LA MONNERIE , Mre Pr.
A Londres,chez le Prevost , et Compagnie,
Libraires , sur le Strand , 1733. et se vend'
à Paris , chez Cailleau, Libraire, Quai des
Augustins , à S. André.
Ce Livre est divisé en deux volumes
grands in 12. Dans le premier Tome est
une Epîtte dédicatoire , addressée à Mylord
Chesterfield , avec une Préface , où
l'on trouve la vie en abrégé de Palingenius
2198 MERCURE DE FRANCE
nius , ou plutôt des Conjectures qu'on a
faites sur lui ; personne n'ayant jusqu'icy
rien avancé de certain sur le compre de
cet Auteur , on y voit les sentimens de
tous les Sçavans qui en ont fait mention
, et qui lui prodiguent leurs Eloges ;
entr'autres , Naudé, Colletet, Borrychius,
la Croix du Maine , Scævole de Sainte-
Marthe, Antoine Musa Brazavolus , Scauranus,
Bayle, Baillet, M. de la Monnoye;
et à la tête de tous , Scaliger.
Le premier Livre , intitulé : Le Bélier ,
ne sert , pour ainsi dire , que de préliminaire
au Poëme ; il est enrichi de Notes
qui expliquent les expressions Poëtiques
, dont la diction du texte est remplie
; et on y trouve une Table qui explique
la valeur numérique des Lettres
Hébraïques et Grecques.
,
Le second Livre , qui porte le nom de
Taureau démontre que le souverain
bien ne se trouve pas dans les Richesses,
mais bien plutôt dans la possession de la
science et de la vertu ; l'état d'un homme
vertueux , quoique pauvre; y est préféré
à celui d'un riche licentieux , ignorant
et vicieux . Les Notes Philosophiques
de ce chant éclairci scnt ce qui
pourroit être resté d'obscur dans le texte.
Dans le troisiéme Livre , sous le titre
des
OCTOBRE . 1733. 2199
des Jumeaux , l'Auteur expose le précis
de la Philosophie d'Epicure , ce qui lui
donne occasion de faire une ample et
belle description du séjour de la volupté;
le Poëte y fait rencontre de la vertu , qui
réfute et détruit les Argumens Epicu
riens , prouve que la volupté n'est autre
chose que la furie infernale Erynnis , et
substitue au raisonnement d'Epicure des
Préceptes contraires. Les Notes de ce
chant mettent ces matieres à la portée de
tout le monde . Dans une de ces Notes on
prouve que le Poëte Lucrece se contredit
quand il avance que l'ame est mortelle .
Le quatrième Livre , sous le nom de
l'Ecrevisse , débute par un éloge du So-
/ leil , où on décrit les proprierez infinies
de ce Roy des Astres . L'Eloge sert en
même temps d'invocation à Apollon ;
il y a de plus une dispute ou un défi Pastoral
, qui est interrompu pour donner .
lieu à Timalphe , fils de la vertu , d'achever
ce que la vertu avoit obmis d'expliquer
au Poète ; ce qui est suivi d'un Eloge
de l'amour sage ; on y montre
que
Etres ne subsistent que par l'amour que
Dieu a pour eux , on y trouve ensuite une
belle Apologie de la paix : Ce chant est
éclairci par des Remarques, Notes et Additions
; sçavoir , sur les Couleurs , sug
les
les
2200 MERCURE DE FRANCE
+
les Attributs des Muses; on y explique ce
que l'on doit entendre par Uranius on y &
donne le sens allégorique de la Mythologie
, avec un abregé tres - concis des vies
de Platon et d'Aristote ; on y explique
enfin ce que les anciens ont entendu par
leur Phoenix.
Suit le cinquiéme Livre , sous le nom
du Lyon les Richesses et les autres biens
corporels y sont méprisez ; on y exalte
avec pompe les biens qui concernent l'esprit
on y prouve que ce n'est qu'en
Dieu seul que se trouve le souverain bien ;
on y parle des inconveniens et des avantages
de la vie ; on y expose les incommoditez
du mariage , et on y lit des Préceptes
excellens pour se bien conduire
dans cet état ; l'on établit que la sagesse
est la plus précieuse de toutes les acquisitions
; parmi les Remarques on en voit
une sur le Spinosisme , une autre sur les
qualitez qu'on doit avoir pour être agréable
à Dieu ; on en lit une qui réfute le
texte , où il est avancé que l'homme n'a
d'autre avantage sur les animaux que la
faculté de la parole et des mains ; on voit
enfin une Remarque sur le dissolvant
universel , qu'on ne peut , dit on , obtenir
que par le moyen de la volatisation
d'un seul sel
Le
OCTOBRE. 1733. 220X
Le Livre sixième , où la Vierge définít
quelle doit être la vraie noblesse , qui est
censée ne devoir être acquise que par la
science et par la vertu ; on y conclud
qu'au lieu de craindre la mort , on doit
plutôt la souhaiter comme la fin de nos
maux et le commencement de notre bonheur
; le tout soutenu de Remarques variées
, de Fable , d'Histoire et d'autres
connoissances utiles . Avec ce Livre finit
le premier Tome ; il est suivi des Sommaires
repetez de chacun des Livres, qui
tiennent lieu de Table des matieres.
Le premier Livre , du Tome second ,
qui est le septiéme du Poëme , sous le
nom de la Balance , commence par définir
l'Unité , l'Existence , la Simplicité et
la Perfection de Dieu ; l'Auteur avance
que la Région du feu est peuplée ; on y
établit le Systême de la pluralité des
Mondes, on explique la nature de l'ame ,
on met en question si le mouvement
procede de la chaleur et de la volonté
on prouve que c'est l'ame qui agit et non
pas les cinq sens ; ce qui s'établit par la
plus pure Philosophie , et l'on conclud
par cet argument que l'ame est immortelle
; on y voit une Carte curieuse sur
l'écoulement des Etres , Arts et Sciences
; entre les Remarques de ce chant , on
en
>
2202 MERCURE DE FRANCE
en voit une sur les Sectes des Manichéens
et des Gnostiques , au sujet du sentiment
du bon et du mauvais principe ; on avance
que l'Or dis out par l'Alkaes de Pr
racelse et de Vanhelmont , paroît sous la
forme d'un sel ou d'une huile rouges ; les
Notes font aussi mention des Sybilles ;
on réfute le sentiment de quelques Mathématiciens
qui croyoient que l'ame ne
subsistoit et n'étoit autre chose que le
concert harmonique des Organes.
Le Livre huitième où le Scorpion concilie
la Providence divine avec le libre
arbitre ; l'Auteur y explique pourquoi
les honnêtes gens sont souvent malheureux
, et les méchans au contraire fortunez
par la distinction qu'il fait des
biens du corps d'avec ceux qui appar.
tiennent totalement à l'esprit ; soutenant
que les premiers sont l'appanage des méchans
, et les derniers sont du ressort des
seuls sages. Ce Chant est rempli comme
les autres de Remarques Philosophiques
et Historiques , et en quelques endroits
Chymiques.
Le Livre neuvième , où le Sagittaire dé
butte par des Leçons pour les bonnes 1
moeurs ; l'on y lit entr'autres choses une
Priere à Dieu, qui est d'une grande beauté
, au bas de laquelle est une citation en
remar
OCTOBRE 1733. 2203
remarque d'un fragment du Socrate
Chrétien , de M. de Balzac , qu'on peut
regarder comme un effort du génie de ce
Scavant on y dépeint analogiquement
quatre Rois qui sont eux- mêmes soumis
à un cinquième , plus grand qu'eux , qui
tous de concert excitent les hommes à la
volupté , à l'avarice , à l'orgueil et à l'envie;
on y distingue cinq especes d'hommes
, sçavoir , les Pieux , les Prudens , les
Rusez , les Fols , et les Furieux ; le tout
enrichi de Remarques et de Notes comme
tout le reste.
On trouve ensuite le Capricorne , qui
est le dixiéme Livre ; on y traite de la
I culture de l'ame par la Science et les
beaux Arts , on y avance que le sage por
te aisément tour avec lui , ce que le Riche
ne peut faire. Le Texte écrit énigmatiquement
la maniere de préparer le
grand oeuvre , on trouve au bas de cet article
une compilation parfaite de tous les
procedez de cette science décrits de suite,
ce que plus de six cent Auteurs hermé
tiques n'ont donné que par Lambeaux.
On établit que le vrai Sage ne doit point
se marier que la Guerre n'est légitime
que quand il s'agit de la deffense des Autels
et des Foyers domestiques ; on y lit
une conversation entre un Poëte et un
Her2204
MERCURE DE FRANCE
Hermite qui est le précis d'une excellente
Morale ; l'Hermite y conclud que c'est
l'Esprit de Dieu qui seul purifie les coeurs;
on y fait un portrait qui peut servir
méditation sur les miseres humaines ; on
finir par convenir qu'il est difficile de
parvenir à la vraie sagesse dans ce Monde
, et on trouve par tout des Remarques
et des Notes d'une sçavante Litterature
.
Le Verseau , ou le livre onzième , après !!
une invocation à Uranie , contient des
Préceptes astronomiques , on y décrit les
Cercles du monde , Fordre et le mouvement
des Planettes ; on y fait l'énumération
non-seulement de tous les Signes du
Zodiaque , mais encore de tous ceux du
Ciel , et du nombre d'Etoilles qui les
composent, on en décrit enfin le lever et
le coucher , & c. On trouve en tous les
Endroits des Notes qui éclaircissent ce
que ces matieres ont d'abstrait; on y traite
et.de la matiere et de la forme ; en un
mot on y parle de tout ce qui est celeste ;
delà on revient aux Elémens et aux Météores
; on trouve en Note un fragment ,
qui donne les preuves de l'Elaboration de
la Mer , et de la fabrication qu'elle fait en
son sein de tous les Terrains apparans
du Globe terrestre , Ce morceau est d'une
Philosophie nouvelle et curieuse,
1
OCTOBRE . 1733. 2205
Dans les Poissons , Livre douze et dermer
, oh prouve que hors les confins du
Ciel , il y a une lumiere immense , incorporelles
que cette lumiere est la forme
qui communique l'Etre aux choses ,
qu'elle nnee peut être apperçuë des yeux
corporels ; on y parle des formes sans mariere
qui composent la substance des
Anges ; on y confond les Athées; on convient
qu'il est difficile de s'entretenir
avec les bons Esprits, et que la conversation
des mauvais est plus aisée à obtenirs
on trouve en cet endroit une longue Remarque
qui peut servir d'Elemens à l'Astrologie
, &c. On doit conclure que ce
Livre est fort interessant et d'une lec-
= ture agréable. Le public sçavant et curieux
doit sçavoir gré à M. de la Monnerie
d'avoir fait revivre par sa traduction un
Auteur excellent , presque tombé dans
- l'oubli , et d'avoir accompagné cette traduction
de tous les secours dont elle avoit
besoin pour faire un présent accompli à
la République des Lettres.
Préceptes pour diriger la Conduite et les
Moeurs des hommes ; divisé en douze Livres,
sous les 12 Signes , traduit du Poëme
Latin de MARCEL PALINGENE , célébre
Poëte de la Stellada ; nouvelle Edition
, revue , corrigée et agmentée de
Notes Historiques , Critiques , &c.
M. J. B. C. DE LA MONNERIE , Mre Pr.
A Londres,chez le Prevost , et Compagnie,
Libraires , sur le Strand , 1733. et se vend'
à Paris , chez Cailleau, Libraire, Quai des
Augustins , à S. André.
Ce Livre est divisé en deux volumes
grands in 12. Dans le premier Tome est
une Epîtte dédicatoire , addressée à Mylord
Chesterfield , avec une Préface , où
l'on trouve la vie en abrégé de Palingenius
2198 MERCURE DE FRANCE
nius , ou plutôt des Conjectures qu'on a
faites sur lui ; personne n'ayant jusqu'icy
rien avancé de certain sur le compre de
cet Auteur , on y voit les sentimens de
tous les Sçavans qui en ont fait mention
, et qui lui prodiguent leurs Eloges ;
entr'autres , Naudé, Colletet, Borrychius,
la Croix du Maine , Scævole de Sainte-
Marthe, Antoine Musa Brazavolus , Scauranus,
Bayle, Baillet, M. de la Monnoye;
et à la tête de tous , Scaliger.
Le premier Livre , intitulé : Le Bélier ,
ne sert , pour ainsi dire , que de préliminaire
au Poëme ; il est enrichi de Notes
qui expliquent les expressions Poëtiques
, dont la diction du texte est remplie
; et on y trouve une Table qui explique
la valeur numérique des Lettres
Hébraïques et Grecques.
,
Le second Livre , qui porte le nom de
Taureau démontre que le souverain
bien ne se trouve pas dans les Richesses,
mais bien plutôt dans la possession de la
science et de la vertu ; l'état d'un homme
vertueux , quoique pauvre; y est préféré
à celui d'un riche licentieux , ignorant
et vicieux . Les Notes Philosophiques
de ce chant éclairci scnt ce qui
pourroit être resté d'obscur dans le texte.
Dans le troisiéme Livre , sous le titre
des
OCTOBRE . 1733. 2199
des Jumeaux , l'Auteur expose le précis
de la Philosophie d'Epicure , ce qui lui
donne occasion de faire une ample et
belle description du séjour de la volupté;
le Poëte y fait rencontre de la vertu , qui
réfute et détruit les Argumens Epicu
riens , prouve que la volupté n'est autre
chose que la furie infernale Erynnis , et
substitue au raisonnement d'Epicure des
Préceptes contraires. Les Notes de ce
chant mettent ces matieres à la portée de
tout le monde . Dans une de ces Notes on
prouve que le Poëte Lucrece se contredit
quand il avance que l'ame est mortelle .
Le quatrième Livre , sous le nom de
l'Ecrevisse , débute par un éloge du So-
/ leil , où on décrit les proprierez infinies
de ce Roy des Astres . L'Eloge sert en
même temps d'invocation à Apollon ;
il y a de plus une dispute ou un défi Pastoral
, qui est interrompu pour donner .
lieu à Timalphe , fils de la vertu , d'achever
ce que la vertu avoit obmis d'expliquer
au Poète ; ce qui est suivi d'un Eloge
de l'amour sage ; on y montre
que
Etres ne subsistent que par l'amour que
Dieu a pour eux , on y trouve ensuite une
belle Apologie de la paix : Ce chant est
éclairci par des Remarques, Notes et Additions
; sçavoir , sur les Couleurs , sug
les
les
2200 MERCURE DE FRANCE
+
les Attributs des Muses; on y explique ce
que l'on doit entendre par Uranius on y &
donne le sens allégorique de la Mythologie
, avec un abregé tres - concis des vies
de Platon et d'Aristote ; on y explique
enfin ce que les anciens ont entendu par
leur Phoenix.
Suit le cinquiéme Livre , sous le nom
du Lyon les Richesses et les autres biens
corporels y sont méprisez ; on y exalte
avec pompe les biens qui concernent l'esprit
on y prouve que ce n'est qu'en
Dieu seul que se trouve le souverain bien ;
on y parle des inconveniens et des avantages
de la vie ; on y expose les incommoditez
du mariage , et on y lit des Préceptes
excellens pour se bien conduire
dans cet état ; l'on établit que la sagesse
est la plus précieuse de toutes les acquisitions
; parmi les Remarques on en voit
une sur le Spinosisme , une autre sur les
qualitez qu'on doit avoir pour être agréable
à Dieu ; on en lit une qui réfute le
texte , où il est avancé que l'homme n'a
d'autre avantage sur les animaux que la
faculté de la parole et des mains ; on voit
enfin une Remarque sur le dissolvant
universel , qu'on ne peut , dit on , obtenir
que par le moyen de la volatisation
d'un seul sel
Le
OCTOBRE. 1733. 220X
Le Livre sixième , où la Vierge définít
quelle doit être la vraie noblesse , qui est
censée ne devoir être acquise que par la
science et par la vertu ; on y conclud
qu'au lieu de craindre la mort , on doit
plutôt la souhaiter comme la fin de nos
maux et le commencement de notre bonheur
; le tout soutenu de Remarques variées
, de Fable , d'Histoire et d'autres
connoissances utiles . Avec ce Livre finit
le premier Tome ; il est suivi des Sommaires
repetez de chacun des Livres, qui
tiennent lieu de Table des matieres.
Le premier Livre , du Tome second ,
qui est le septiéme du Poëme , sous le
nom de la Balance , commence par définir
l'Unité , l'Existence , la Simplicité et
la Perfection de Dieu ; l'Auteur avance
que la Région du feu est peuplée ; on y
établit le Systême de la pluralité des
Mondes, on explique la nature de l'ame ,
on met en question si le mouvement
procede de la chaleur et de la volonté
on prouve que c'est l'ame qui agit et non
pas les cinq sens ; ce qui s'établit par la
plus pure Philosophie , et l'on conclud
par cet argument que l'ame est immortelle
; on y voit une Carte curieuse sur
l'écoulement des Etres , Arts et Sciences
; entre les Remarques de ce chant , on
en
>
2202 MERCURE DE FRANCE
en voit une sur les Sectes des Manichéens
et des Gnostiques , au sujet du sentiment
du bon et du mauvais principe ; on avance
que l'Or dis out par l'Alkaes de Pr
racelse et de Vanhelmont , paroît sous la
forme d'un sel ou d'une huile rouges ; les
Notes font aussi mention des Sybilles ;
on réfute le sentiment de quelques Mathématiciens
qui croyoient que l'ame ne
subsistoit et n'étoit autre chose que le
concert harmonique des Organes.
Le Livre huitième où le Scorpion concilie
la Providence divine avec le libre
arbitre ; l'Auteur y explique pourquoi
les honnêtes gens sont souvent malheureux
, et les méchans au contraire fortunez
par la distinction qu'il fait des
biens du corps d'avec ceux qui appar.
tiennent totalement à l'esprit ; soutenant
que les premiers sont l'appanage des méchans
, et les derniers sont du ressort des
seuls sages. Ce Chant est rempli comme
les autres de Remarques Philosophiques
et Historiques , et en quelques endroits
Chymiques.
Le Livre neuvième , où le Sagittaire dé
butte par des Leçons pour les bonnes 1
moeurs ; l'on y lit entr'autres choses une
Priere à Dieu, qui est d'une grande beauté
, au bas de laquelle est une citation en
remar
OCTOBRE 1733. 2203
remarque d'un fragment du Socrate
Chrétien , de M. de Balzac , qu'on peut
regarder comme un effort du génie de ce
Scavant on y dépeint analogiquement
quatre Rois qui sont eux- mêmes soumis
à un cinquième , plus grand qu'eux , qui
tous de concert excitent les hommes à la
volupté , à l'avarice , à l'orgueil et à l'envie;
on y distingue cinq especes d'hommes
, sçavoir , les Pieux , les Prudens , les
Rusez , les Fols , et les Furieux ; le tout
enrichi de Remarques et de Notes comme
tout le reste.
On trouve ensuite le Capricorne , qui
est le dixiéme Livre ; on y traite de la
I culture de l'ame par la Science et les
beaux Arts , on y avance que le sage por
te aisément tour avec lui , ce que le Riche
ne peut faire. Le Texte écrit énigmatiquement
la maniere de préparer le
grand oeuvre , on trouve au bas de cet article
une compilation parfaite de tous les
procedez de cette science décrits de suite,
ce que plus de six cent Auteurs hermé
tiques n'ont donné que par Lambeaux.
On établit que le vrai Sage ne doit point
se marier que la Guerre n'est légitime
que quand il s'agit de la deffense des Autels
et des Foyers domestiques ; on y lit
une conversation entre un Poëte et un
Her2204
MERCURE DE FRANCE
Hermite qui est le précis d'une excellente
Morale ; l'Hermite y conclud que c'est
l'Esprit de Dieu qui seul purifie les coeurs;
on y fait un portrait qui peut servir
méditation sur les miseres humaines ; on
finir par convenir qu'il est difficile de
parvenir à la vraie sagesse dans ce Monde
, et on trouve par tout des Remarques
et des Notes d'une sçavante Litterature
.
Le Verseau , ou le livre onzième , après !!
une invocation à Uranie , contient des
Préceptes astronomiques , on y décrit les
Cercles du monde , Fordre et le mouvement
des Planettes ; on y fait l'énumération
non-seulement de tous les Signes du
Zodiaque , mais encore de tous ceux du
Ciel , et du nombre d'Etoilles qui les
composent, on en décrit enfin le lever et
le coucher , & c. On trouve en tous les
Endroits des Notes qui éclaircissent ce
que ces matieres ont d'abstrait; on y traite
et.de la matiere et de la forme ; en un
mot on y parle de tout ce qui est celeste ;
delà on revient aux Elémens et aux Météores
; on trouve en Note un fragment ,
qui donne les preuves de l'Elaboration de
la Mer , et de la fabrication qu'elle fait en
son sein de tous les Terrains apparans
du Globe terrestre , Ce morceau est d'une
Philosophie nouvelle et curieuse,
1
OCTOBRE . 1733. 2205
Dans les Poissons , Livre douze et dermer
, oh prouve que hors les confins du
Ciel , il y a une lumiere immense , incorporelles
que cette lumiere est la forme
qui communique l'Etre aux choses ,
qu'elle nnee peut être apperçuë des yeux
corporels ; on y parle des formes sans mariere
qui composent la substance des
Anges ; on y confond les Athées; on convient
qu'il est difficile de s'entretenir
avec les bons Esprits, et que la conversation
des mauvais est plus aisée à obtenirs
on trouve en cet endroit une longue Remarque
qui peut servir d'Elemens à l'Astrologie
, &c. On doit conclure que ce
Livre est fort interessant et d'une lec-
= ture agréable. Le public sçavant et curieux
doit sçavoir gré à M. de la Monnerie
d'avoir fait revivre par sa traduction un
Auteur excellent , presque tombé dans
- l'oubli , et d'avoir accompagné cette traduction
de tous les secours dont elle avoit
besoin pour faire un présent accompli à
la République des Lettres.
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Résumé : Le Zodiaque de la vie humaine, [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Le Zodiaque de la vie humaine' est une traduction du poème latin de Marcel Palingenius, révisée et augmentée de notes historiques et critiques par M. J. B. C. de La Monnerie. Publié en 1733, il est structuré en deux volumes et douze livres, chacun correspondant à un signe du zodiaque. Le premier volume commence par une épître dédicatoire à Mylord Chesterfield et une préface retraçant la vie conjecturale de Palingenius, accompagnée d'éloges de savants comme Naudé, Scaliger et Bayle. Le premier livre, 'Le Bélier', sert de préliminaire et est enrichi de notes expliquant les expressions poétiques et la valeur numérique des lettres hébraïques et grecques. Le second livre, 'Le Taureau', affirme que le souverain bien réside dans la science et la vertu plutôt que dans les richesses. Le troisième livre, 'Les Jumeaux', expose la philosophie d'Épicure et réfute ses arguments en faveur de la volupté. Le quatrième livre, 'Le Cancer', loue le Soleil et invoque Apollon, tout en discutant de l'amour sage et de la paix. Le cinquième livre, 'Le Lion', méprise les richesses matérielles et exalte les biens spirituels. Le sixième livre, 'La Vierge', définit la véritable noblesse acquise par la science et la vertu, et encourage à souhaiter la mort comme fin des maux. Le septième livre, 'La Balance', définit les attributs de Dieu et explore la nature de l'âme et son immortalité. Le huitième livre, 'Le Scorpion', concilie la providence divine avec le libre arbitre. Le neuvième livre, 'Le Sagittaire', offre des leçons de bonnes mœurs et distingue cinq types d'hommes. Le dixième livre, 'Le Capricorne', traite de la culture de l'âme par la science et les arts, et établit que le sage ne doit pas se marier. Le onzième livre, 'Le Verseau', contient des préceptes astronomiques et décrit les cercles du monde et le mouvement des planètes. Le douzième et dernier livre, 'Les Poissons', parle d'une lumière incorporelle et des formes sans matière composant la substance des anges, tout en confondant les athées. L'ouvrage est enrichi de remarques et de notes savantes, offrant une lecture agréable et instructive pour le public savant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 2213-2214
Remarques historiques et critiques sur l'histoire d'Angleterre, de Toyras. [titre d'après la table]
Début :
REMARQUES Historiques et Critiques, sur l'Histoire d'Angleterre de M. de Rapin [...]
Mots clefs :
Rapin de Thoyras, Angleterre, Tindal, Remarques, Abrégé historique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Remarques historiques et critiques sur l'histoire d'Angleterre, de Toyras. [titre d'après la table]
REMARQUES Historiques et Critiques ,
sur l'Histoire d'Angleterre de M. de Rapin
de Thoyras , par M. Tindal , &c. Et
Abregé Historique du Recueil des Actes
publics d'Angleterre , de Thomas Rymer ,
E iij pas
2214 MERCURE DE FRANCE
par M. de Rapin de Thoyras , avec les Notes
de M. Etienne Watley. A la Haye
chez Gosse et Neaulme , z . vol. in 4. E
se vend à Paris , chez Montalant , Libraire
, Quay des Augustins .
Les Remarques de M. Tindal , pareissent
ici pour la premiere fois ; afin de
les lire utilement , il faut avoir sous les
yeux l'Histoire d'Angleterre de M. de Rapin
de Thoyras , à laquelle elles servent
de Supplément en plusieurs endroits
qu'elles corrigent en d'autres ; il n'importe
qu'on ait l'Edition d'Hollande ou
celle de Trévoux , y ayant en marge des
renvois à l'une et l'autre Edition , M. Tindal
paroît avoir une grande connoissance
des anciens usages de son Pays , et
en avoir lû avec soin les Historiens ; il
les cite tous ; quand ils ne s'accordent
pas dans la narration des mêmes faits ,
il en prend des circonstances des noms
omis ; il releve un assez grand nombre
de méprises plus ou moins considerables ;
quelquefois même il produit des Actes
que M. de Rapin de Thoyras n'avoit pas
nus; on a ajoûté à l'abregé Historique
des Actes , des Notes de M. Watley , qui
n'avoient point encore parû.
sur l'Histoire d'Angleterre de M. de Rapin
de Thoyras , par M. Tindal , &c. Et
Abregé Historique du Recueil des Actes
publics d'Angleterre , de Thomas Rymer ,
E iij pas
2214 MERCURE DE FRANCE
par M. de Rapin de Thoyras , avec les Notes
de M. Etienne Watley. A la Haye
chez Gosse et Neaulme , z . vol. in 4. E
se vend à Paris , chez Montalant , Libraire
, Quay des Augustins .
Les Remarques de M. Tindal , pareissent
ici pour la premiere fois ; afin de
les lire utilement , il faut avoir sous les
yeux l'Histoire d'Angleterre de M. de Rapin
de Thoyras , à laquelle elles servent
de Supplément en plusieurs endroits
qu'elles corrigent en d'autres ; il n'importe
qu'on ait l'Edition d'Hollande ou
celle de Trévoux , y ayant en marge des
renvois à l'une et l'autre Edition , M. Tindal
paroît avoir une grande connoissance
des anciens usages de son Pays , et
en avoir lû avec soin les Historiens ; il
les cite tous ; quand ils ne s'accordent
pas dans la narration des mêmes faits ,
il en prend des circonstances des noms
omis ; il releve un assez grand nombre
de méprises plus ou moins considerables ;
quelquefois même il produit des Actes
que M. de Rapin de Thoyras n'avoit pas
nus; on a ajoûté à l'abregé Historique
des Actes , des Notes de M. Watley , qui
n'avoient point encore parû.
Fermer
Résumé : Remarques historiques et critiques sur l'histoire d'Angleterre, de Toyras. [titre d'après la table]
Le texte présente deux ouvrages historiques et leurs commentaires. Le premier est les 'Remarques Historiques et Critiques' de Matthew Tindal sur l''Histoire d'Angleterre' de Paul de Rapin de Thoyras. Ces remarques, publiées pour la première fois, servent de supplément à l'œuvre de Rapin, corrigeant certains passages et ajoutant des informations. Tindal démontre une grande connaissance des anciens usages anglais et des historiens de son pays, citant ceux qui ne s'accordent pas sur les mêmes faits et relevant des erreurs. Il mentionne également des actes publics que Rapin n'avait pas inclus. Le second ouvrage est l''Abregé Historique du Recueil des Actes publics d'Angleterre' de Thomas Rymer, complété par des notes de Étienne Watley, qui n'avaient pas encore été publiées. Ces ouvrages sont disponibles à La Haye et à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 1391-1400
TOME XVIII. de la Bibliotheque Germanique.
Début :
Dans l'article IV. on trouve un Extrait du XIV. volume de la Bibliothéque [...]
Mots clefs :
Histoire, Peuples, Livre, Temps, Histoire des Allemands, Guerres, Traduction allemande, Goths, Allemagne, Empire, Expéditions, Remarques, Héros, Latin, Nouvelles littéraires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TOME XVIII. de la Bibliotheque Germanique.
TO ME XVIII. de la Bibliotheque
German: que.
Dans l'article IV . on trouve un Extrait
du XIV. volume de la Bibliothéque
Grecque de M. , Fabricius , dont nous
avons parlé dans le Mercure en differentes
occasions. Ce nouveau volume cst
imprimé à Hambourg chez la veuve
Felginer en 1728. et contient 740 pages
in 4. Le Journaliste Allemand nous.
apprend que c'est ici le dernier volume.
de ce grand Ouvrage , ajoutant qu'il et
présentement complet , et que c'est le
II. Vol. fruic
1392 MERCURE DE FRANCE
fruit d'un travail de 25 années ; travail
immense et qui cependant n'a pas empê
ché M. Fabricius de donner au Public
dans cet intervalle de tems , plusieurs
Ouvrages très- considerables .
La principale piéce de ce dernier volume
est un Indice general sur les XIV.
volumes précédens . On doit en partie
cette Table , si nécessaire à cause de la
varieté et de l'abondance des matieres ,
à Jean Chrêtien Vuolff , Professeur de
Physique et de Poësie à Hambourg ; sur
quoi M. Fabricius lui témoigne sa reconnoissance.
L'Article VII. contient l'Extrait d'une
Histoire des Allemands écrite en Alle
mand jusqu'au commencement de la
Monarchie Françoise par le DocteurJean.
Jacques Mascou 1. vol . in 4. à Leipsic
chez Jacques Chuster 1726. PP. 508.
sans les Préfaces et les Tables . Le dessein
de l'Auteur est de nous donner l'Histoire
des Anciens Allemands jusqu'à l'extinc
tion de la posterité de Charlemagne; mais
il ne va dans ce volume que jusqu'à
Clovis exclusivement .
Il importe à ceux qui veulent s'instruire
à fond des Coutumes et du Droit
d'Allemagne d'aller en chercher la source
dans les tems les plus reculés . Tout ce
II Vol.
qui
JUIN. 1734 1393
qui contribue à rendre ces siécles moins
impénétrables et à en mettre l'Histoire
dans un plus grand jour mérite donc
l'attention et la reconnoissance du Public.
On y trouve l'origine de diverses Nations
Germaniques ou voisin esde l'Allemagne,
qui ont d'abord désolé et puis conquis
les plus considérables Parties de l'Empire
Romain ; le récit de leurs Expéditions ,
des Remarques sur les principaux Chefs
et sur les bonnes ou mauvaises qualitcz
de ces Héros : Tout cela est exécuté
comme il doit l'être dans une bonne
Histoire ; l'Auteur du Journal remarque
qu'il eut été à souhaiter que M. Mascou
eut écrit son Histoire en Latin en faveur
des Etrangers , d'autant plus qu'il a écrit
d'autres Ouvrages en cette Langue avec
succès .
Le premier Livre contient l'Histoire
'des Allemands jusqu'à la fin de la Guerre
Cimbrique ; on y trouve entre beaucoup
d'autres choses remarquables , le récit des
Victoires que les Cimbres et les Teutons
ont remporté sur les Romains et de leur
défaite par Marius. Depuis les Cimbres
jusqu'à Cesar les Peuples d'Allemagne
sont peu connus dans l'Histoire : Cesar
- nous a laissé des Memoires des Guerres
qu'il a cues avec eux , et quoique de son
II. Vol
tems
1394 MERCURE DE FRANCE
tems on doutât de la fidelité de ces Mémoires
, M. de Mascou n'a pû faire autrement
que de le prendre pour guide en lc
redressant , lorsque l'occasion s'en présente.
Il suit donc Cesar dans ses Expéditions
en Germanie , et il donne ensuite
une idée des moeurs des anciens Germains
prise de Cesar et de Tacite , il compare
ensuite la Mythologie de ces Peuples avec
celle des Grecs , à l'avantage de celle des
premiers. C'est ce qui contient le second
Livre.
Le troisiéme continue l'Histoire des
Allemands jusqu'à la défaite de Varus ,
c'est-à-dire les diverses Expéditions des
Romains sur les Sigambres, les Semnons ,
les Hermundures , les Marcomans , et
autres Peuples de ces pays là , jusqu'à
l'affreuse déroute de Quintilius Varus ,
dont l'avarice et les chicanes avoient
mis les Peuples Germains au désespoir.
Le quatriéme Livre contient les exploits
d'Arminius en faveur de sa Patrie
et de ceux deGermanicus en faveur desRomains
un court parallele entre ces deux
jeunes Héros; le récit des diverses Guerres
des Allemands contre les Successeurs de
Tibere , et un détail du soulevement des⚫
Bataves sous la conduite de Civilis : le.
Livre finit par la Paix des Romains avec
1 I. Vol.
les
JUIN.
1734. 1395
Ies Bataves , quoiqu'on ignore en quoi.
précisement elle consista .
›
Le cinquiéme raporte les Victoires
vrayes ou prétendues de Domitien sur
plusieurs Peuples Germaniques , celles de
Nerva sur les Marcomans , celle de Trajan
et de Marc- Aurele . On y remarque
le tems auquel l'Histoire nomme pour
la premiere fois des Peuples fameux , les
Allemands , les Goths , les Francs et les
Scythes , du nombre desquels étoient les
Goths. On trouve dans le même Livre
les Victoires de Probus sur les Allemands
proprement dits , sur les Sarmates et sur .
les Goths.
Le sixième Livre s'étend jusqu'à la fin
des Guerres des Francs et des Allemands.
sous Julien ; il met sous les yeux les noms
d'autres Peuples fameux , des Thurin
giens , des Saxons , des Bourguignons
des Vandales : ces derniers étoient déja
connus auparavant ; on y trouve encore
les Guerres des Peuples Germains entre
eux , les succès de Diocletien et de Maximien
, de Galere , de Constance et de
Constantin sur ces Peuples , leur défaite
près de Strasbourg par Julien
soumission sous cet Empereur.
و
et leur
Le septième comprend les differentes
Revolutions qui arrivérent dans l'Occi
II. Vol dent
1396 MERCURE DE FRANCE
dent occasionnées par les Alains , les Quades
, les Bourguignons , les Saxons &c .
jusqu'à la grande migration des Peuples
dans l'Empire d'Occident.
La Fondation des Etats des Goths , des
Sueves , des Bourguignons dans les Provinces
de l'Empire font le sujet du
huitiéme Livre. Mais ce qu'on y trouve
de plus remarquable , c'est le récit des
Guerres réïterées des Goths en Italie sous
la conduite d'Alaric ; on y voit les traitez
et les ruptures qui se succedérent à diver
ses reprises entre lesGoths et les Romains,
et un détail très circonstancié de la prise
de Rome par Alaric ; le mariage de Placidie
, Soeur d'Honorius avec Ataulphe ,
Successeur d'Alaric ; et enfin l'Histoire
de l'établissement des Alains , des Sueves,
des Vandales et des Goths en Espagne
et de celui des Bourguignons dans les
Gaules aux environs du Rhin : l'Auteur
dit aussi quelque chose des Francs et des
Loix Saliques .
La plus grande partie du neuvième
Livre est employée à la narration des
conquêtes desVandales en Espagne et en
Affrique , et à celle des Guerres des Huns
et de leurs ravages dans l'Occident sous
la conduite d'Attila dont M. Mascou fait
le portrait et dépeint le caractére , mais
II. Vol. avec
JUIN. 1734. 1397
avec des traits qui présentent l'idée d'un
Héros plutôt que d'un Barbare , et qui
réforment celle qu'on a eûe autrefois , et
que plusieurs se forment encore d'Attila.
Le dixiéme Livre qui finit ce volume
va jusqu'au commencement du Gouvernement
de Clovis. On y voit les Vandales
succeder aux Huns dans l'Italie : le
pillage de Rome par Genseric Roy Vandale
et Arien , avec des remarques sur
la modération de ces Peuples , sur leur
chasteté , sur leur severité et leur exactitude
à faire observer les Loix , et sur la
douceur de leur domination et de leur
Gouvernement, devenu agréable aux Romains
mêmes. L'Auteur finit ce volume
par des Réflexions sur les causes de cette
grande Révolution et sur les changemens
qu'elle apporta à la situation de l'Europe.
Extrait des Nouvelles Litteraires
du XVIII Tome.
De Petersbourg. On verra bientôt l'Histoire
Metallique d'Edesse , par M. Bayer
qui s'imprimé en cette Ville. Des Medailles
raportées d'Orient par M. Buxbaum
lui ont été d'un grand secours. Il fournira
une suite Chronologique des Rois
d'Edesse qui , à ce qu'on assure , sera
complette,
D'Upsale. II. Vol.
1398 MERCURE DE FRANCE
D'Upsale. Il parut en certe Ville l'année
passée ( 1728. ) deux Dissertations
Académiques de feu M. le Docteur
Wallin , sur l'Art d'écrire avec du feu . De
Arte Trithemiana scribendi per ignem , et
une autre de M. Fabien Toerner, Profes
seur en Eloquence sur l'origine et la Religion
des Finlandiens.
De Varsovie , M. Bachstrohm , qui est
arrivé depuis peu de Constantinople en
cette Ville , y doit retourner dans quelque
tems avec toute sa famille , pour être
employé à la Traduction de la Bible en
Langue Turque.
D'Ausbourg. On a réimprimé ici une
Traduction Latine du Dictionnaire de la
Bible de Dom Augustin Calmet , par le
R. P. Dom Jean- Dominique Mansi. Cette
Traduction avoit paru à Luques il y a
quelques années sans figures. Les Librai
res ont jugé à propos d'en metire quelques-
unes à cette nouvelle Edition. Le
P. Mansi a corrigé quelques fautes de
Dom Calmet Au reste le supplement n'est
point encore traduit en Latin . On dit
qu'il doit paroître une Traduction Allemande
du même Dictionnaire avec tou
tes les figures .
De Nuremberg. On débite ici les Ou
vrages du fameux Gerard de Lairesse , sur
II. Vol. - le
JUIN. 1734 1399
le Dessein et sur la Peinture , traduit du
Hollandois en Allemand.
D'Altorf. M. le Professeur Schultz ;
qui publia l'année passée ( 1728. ) l'Histoire
de la Médecine en Latin , fait esperer
une nouvelle Edition Grecque de Plutarque
, et une Traduction Allemande
du même Auteur , toutes deux avec des
Remarques.
De Leipsic. M. Paul- Daniel Longolius
a soutenu publiquement et a fait imprimer
une Dissertation Académique , dans
laquelle il prétend prouver que chez une
grande partie des nations , auxquelles on
reproche d'avoir sacrifié des victimes humaines
, on choisissoit pour victimes au
nioins la plupart du tems , non des personnes
innocentes , mais des criminels
condamnez à mort pour leurs crimes .
Walther fait imprimer une Traduction
Allemande de l'excellent Ouvrage de
M. Niewentyt , intitulé : le bon usage de
la contemplation du Monde ou l'existence
de Dieu, démontrée par les merveilles de la
nature.
De Halle. M. Gasser a publié une Dissettation
Académique . De Inquisitione
contrà surdum et mutum naturâ : et une Introduction
à la connoissance des affaires
d'oeconomies , de Polices et de Domaines.
I I. Vol; De
1400 MERCURE DE FRANCE
De Lubeck . M. Martini , arrivé en cette
Ville depuis quelque tems de Petersbourg
, où il étoit Membre de l'Acadé
mie , vient de faire imprimer une petite
brochure Latine sur le célebre Enfant de
Lubeck . Chrêtien Henri Heinecken , dans
laquelle il tâche de rendre des raisons
naturelles de l'extraordinaire capacité de
cet Enfant.
Moins de partialité et plus d'exactitude
dans les Auteurs de la Bibliothéque
Germanique donneroient du relief à cet
Ouvrage. On y trouve une critique presque
continuelle de la Religion Catholique
, capable d'indigner non seulement
ceux qui ne pensent pas comme ces Auteurs
, mais toutes les personnes sensées .
C'est d'ailleurs abuser de la qualité de
Journalisre et entendre mal ses propres
intêrets. A cela près , les Auteurs de ce
Journal y font paroître de l'esprit et de
l'érudition ..
German: que.
Dans l'article IV . on trouve un Extrait
du XIV. volume de la Bibliothéque
Grecque de M. , Fabricius , dont nous
avons parlé dans le Mercure en differentes
occasions. Ce nouveau volume cst
imprimé à Hambourg chez la veuve
Felginer en 1728. et contient 740 pages
in 4. Le Journaliste Allemand nous.
apprend que c'est ici le dernier volume.
de ce grand Ouvrage , ajoutant qu'il et
présentement complet , et que c'est le
II. Vol. fruic
1392 MERCURE DE FRANCE
fruit d'un travail de 25 années ; travail
immense et qui cependant n'a pas empê
ché M. Fabricius de donner au Public
dans cet intervalle de tems , plusieurs
Ouvrages très- considerables .
La principale piéce de ce dernier volume
est un Indice general sur les XIV.
volumes précédens . On doit en partie
cette Table , si nécessaire à cause de la
varieté et de l'abondance des matieres ,
à Jean Chrêtien Vuolff , Professeur de
Physique et de Poësie à Hambourg ; sur
quoi M. Fabricius lui témoigne sa reconnoissance.
L'Article VII. contient l'Extrait d'une
Histoire des Allemands écrite en Alle
mand jusqu'au commencement de la
Monarchie Françoise par le DocteurJean.
Jacques Mascou 1. vol . in 4. à Leipsic
chez Jacques Chuster 1726. PP. 508.
sans les Préfaces et les Tables . Le dessein
de l'Auteur est de nous donner l'Histoire
des Anciens Allemands jusqu'à l'extinc
tion de la posterité de Charlemagne; mais
il ne va dans ce volume que jusqu'à
Clovis exclusivement .
Il importe à ceux qui veulent s'instruire
à fond des Coutumes et du Droit
d'Allemagne d'aller en chercher la source
dans les tems les plus reculés . Tout ce
II Vol.
qui
JUIN. 1734 1393
qui contribue à rendre ces siécles moins
impénétrables et à en mettre l'Histoire
dans un plus grand jour mérite donc
l'attention et la reconnoissance du Public.
On y trouve l'origine de diverses Nations
Germaniques ou voisin esde l'Allemagne,
qui ont d'abord désolé et puis conquis
les plus considérables Parties de l'Empire
Romain ; le récit de leurs Expéditions ,
des Remarques sur les principaux Chefs
et sur les bonnes ou mauvaises qualitcz
de ces Héros : Tout cela est exécuté
comme il doit l'être dans une bonne
Histoire ; l'Auteur du Journal remarque
qu'il eut été à souhaiter que M. Mascou
eut écrit son Histoire en Latin en faveur
des Etrangers , d'autant plus qu'il a écrit
d'autres Ouvrages en cette Langue avec
succès .
Le premier Livre contient l'Histoire
'des Allemands jusqu'à la fin de la Guerre
Cimbrique ; on y trouve entre beaucoup
d'autres choses remarquables , le récit des
Victoires que les Cimbres et les Teutons
ont remporté sur les Romains et de leur
défaite par Marius. Depuis les Cimbres
jusqu'à Cesar les Peuples d'Allemagne
sont peu connus dans l'Histoire : Cesar
- nous a laissé des Memoires des Guerres
qu'il a cues avec eux , et quoique de son
II. Vol
tems
1394 MERCURE DE FRANCE
tems on doutât de la fidelité de ces Mémoires
, M. de Mascou n'a pû faire autrement
que de le prendre pour guide en lc
redressant , lorsque l'occasion s'en présente.
Il suit donc Cesar dans ses Expéditions
en Germanie , et il donne ensuite
une idée des moeurs des anciens Germains
prise de Cesar et de Tacite , il compare
ensuite la Mythologie de ces Peuples avec
celle des Grecs , à l'avantage de celle des
premiers. C'est ce qui contient le second
Livre.
Le troisiéme continue l'Histoire des
Allemands jusqu'à la défaite de Varus ,
c'est-à-dire les diverses Expéditions des
Romains sur les Sigambres, les Semnons ,
les Hermundures , les Marcomans , et
autres Peuples de ces pays là , jusqu'à
l'affreuse déroute de Quintilius Varus ,
dont l'avarice et les chicanes avoient
mis les Peuples Germains au désespoir.
Le quatriéme Livre contient les exploits
d'Arminius en faveur de sa Patrie
et de ceux deGermanicus en faveur desRomains
un court parallele entre ces deux
jeunes Héros; le récit des diverses Guerres
des Allemands contre les Successeurs de
Tibere , et un détail du soulevement des⚫
Bataves sous la conduite de Civilis : le.
Livre finit par la Paix des Romains avec
1 I. Vol.
les
JUIN.
1734. 1395
Ies Bataves , quoiqu'on ignore en quoi.
précisement elle consista .
›
Le cinquiéme raporte les Victoires
vrayes ou prétendues de Domitien sur
plusieurs Peuples Germaniques , celles de
Nerva sur les Marcomans , celle de Trajan
et de Marc- Aurele . On y remarque
le tems auquel l'Histoire nomme pour
la premiere fois des Peuples fameux , les
Allemands , les Goths , les Francs et les
Scythes , du nombre desquels étoient les
Goths. On trouve dans le même Livre
les Victoires de Probus sur les Allemands
proprement dits , sur les Sarmates et sur .
les Goths.
Le sixième Livre s'étend jusqu'à la fin
des Guerres des Francs et des Allemands.
sous Julien ; il met sous les yeux les noms
d'autres Peuples fameux , des Thurin
giens , des Saxons , des Bourguignons
des Vandales : ces derniers étoient déja
connus auparavant ; on y trouve encore
les Guerres des Peuples Germains entre
eux , les succès de Diocletien et de Maximien
, de Galere , de Constance et de
Constantin sur ces Peuples , leur défaite
près de Strasbourg par Julien
soumission sous cet Empereur.
و
et leur
Le septième comprend les differentes
Revolutions qui arrivérent dans l'Occi
II. Vol dent
1396 MERCURE DE FRANCE
dent occasionnées par les Alains , les Quades
, les Bourguignons , les Saxons &c .
jusqu'à la grande migration des Peuples
dans l'Empire d'Occident.
La Fondation des Etats des Goths , des
Sueves , des Bourguignons dans les Provinces
de l'Empire font le sujet du
huitiéme Livre. Mais ce qu'on y trouve
de plus remarquable , c'est le récit des
Guerres réïterées des Goths en Italie sous
la conduite d'Alaric ; on y voit les traitez
et les ruptures qui se succedérent à diver
ses reprises entre lesGoths et les Romains,
et un détail très circonstancié de la prise
de Rome par Alaric ; le mariage de Placidie
, Soeur d'Honorius avec Ataulphe ,
Successeur d'Alaric ; et enfin l'Histoire
de l'établissement des Alains , des Sueves,
des Vandales et des Goths en Espagne
et de celui des Bourguignons dans les
Gaules aux environs du Rhin : l'Auteur
dit aussi quelque chose des Francs et des
Loix Saliques .
La plus grande partie du neuvième
Livre est employée à la narration des
conquêtes desVandales en Espagne et en
Affrique , et à celle des Guerres des Huns
et de leurs ravages dans l'Occident sous
la conduite d'Attila dont M. Mascou fait
le portrait et dépeint le caractére , mais
II. Vol. avec
JUIN. 1734. 1397
avec des traits qui présentent l'idée d'un
Héros plutôt que d'un Barbare , et qui
réforment celle qu'on a eûe autrefois , et
que plusieurs se forment encore d'Attila.
Le dixiéme Livre qui finit ce volume
va jusqu'au commencement du Gouvernement
de Clovis. On y voit les Vandales
succeder aux Huns dans l'Italie : le
pillage de Rome par Genseric Roy Vandale
et Arien , avec des remarques sur
la modération de ces Peuples , sur leur
chasteté , sur leur severité et leur exactitude
à faire observer les Loix , et sur la
douceur de leur domination et de leur
Gouvernement, devenu agréable aux Romains
mêmes. L'Auteur finit ce volume
par des Réflexions sur les causes de cette
grande Révolution et sur les changemens
qu'elle apporta à la situation de l'Europe.
Extrait des Nouvelles Litteraires
du XVIII Tome.
De Petersbourg. On verra bientôt l'Histoire
Metallique d'Edesse , par M. Bayer
qui s'imprimé en cette Ville. Des Medailles
raportées d'Orient par M. Buxbaum
lui ont été d'un grand secours. Il fournira
une suite Chronologique des Rois
d'Edesse qui , à ce qu'on assure , sera
complette,
D'Upsale. II. Vol.
1398 MERCURE DE FRANCE
D'Upsale. Il parut en certe Ville l'année
passée ( 1728. ) deux Dissertations
Académiques de feu M. le Docteur
Wallin , sur l'Art d'écrire avec du feu . De
Arte Trithemiana scribendi per ignem , et
une autre de M. Fabien Toerner, Profes
seur en Eloquence sur l'origine et la Religion
des Finlandiens.
De Varsovie , M. Bachstrohm , qui est
arrivé depuis peu de Constantinople en
cette Ville , y doit retourner dans quelque
tems avec toute sa famille , pour être
employé à la Traduction de la Bible en
Langue Turque.
D'Ausbourg. On a réimprimé ici une
Traduction Latine du Dictionnaire de la
Bible de Dom Augustin Calmet , par le
R. P. Dom Jean- Dominique Mansi. Cette
Traduction avoit paru à Luques il y a
quelques années sans figures. Les Librai
res ont jugé à propos d'en metire quelques-
unes à cette nouvelle Edition. Le
P. Mansi a corrigé quelques fautes de
Dom Calmet Au reste le supplement n'est
point encore traduit en Latin . On dit
qu'il doit paroître une Traduction Allemande
du même Dictionnaire avec tou
tes les figures .
De Nuremberg. On débite ici les Ou
vrages du fameux Gerard de Lairesse , sur
II. Vol. - le
JUIN. 1734 1399
le Dessein et sur la Peinture , traduit du
Hollandois en Allemand.
D'Altorf. M. le Professeur Schultz ;
qui publia l'année passée ( 1728. ) l'Histoire
de la Médecine en Latin , fait esperer
une nouvelle Edition Grecque de Plutarque
, et une Traduction Allemande
du même Auteur , toutes deux avec des
Remarques.
De Leipsic. M. Paul- Daniel Longolius
a soutenu publiquement et a fait imprimer
une Dissertation Académique , dans
laquelle il prétend prouver que chez une
grande partie des nations , auxquelles on
reproche d'avoir sacrifié des victimes humaines
, on choisissoit pour victimes au
nioins la plupart du tems , non des personnes
innocentes , mais des criminels
condamnez à mort pour leurs crimes .
Walther fait imprimer une Traduction
Allemande de l'excellent Ouvrage de
M. Niewentyt , intitulé : le bon usage de
la contemplation du Monde ou l'existence
de Dieu, démontrée par les merveilles de la
nature.
De Halle. M. Gasser a publié une Dissettation
Académique . De Inquisitione
contrà surdum et mutum naturâ : et une Introduction
à la connoissance des affaires
d'oeconomies , de Polices et de Domaines.
I I. Vol; De
1400 MERCURE DE FRANCE
De Lubeck . M. Martini , arrivé en cette
Ville depuis quelque tems de Petersbourg
, où il étoit Membre de l'Acadé
mie , vient de faire imprimer une petite
brochure Latine sur le célebre Enfant de
Lubeck . Chrêtien Henri Heinecken , dans
laquelle il tâche de rendre des raisons
naturelles de l'extraordinaire capacité de
cet Enfant.
Moins de partialité et plus d'exactitude
dans les Auteurs de la Bibliothéque
Germanique donneroient du relief à cet
Ouvrage. On y trouve une critique presque
continuelle de la Religion Catholique
, capable d'indigner non seulement
ceux qui ne pensent pas comme ces Auteurs
, mais toutes les personnes sensées .
C'est d'ailleurs abuser de la qualité de
Journalisre et entendre mal ses propres
intêrets. A cela près , les Auteurs de ce
Journal y font paroître de l'esprit et de
l'érudition ..
Fermer
Résumé : TOME XVIII. de la Bibliotheque Germanique.
Le texte présente plusieurs ouvrages et publications historiques. Le volume XIV de la Bibliothèque Grecque de Fabricius, imprimé à Hambourg en 1728, marque la conclusion d'un ouvrage complet après 25 années de travail. Ce volume, composé de 740 pages, inclut un indice général couvrant les quatorze volumes précédents, partiellement rédigé par Jean Chrêtien Wolff. L'article VII de ce volume extrait une histoire des Allemands écrite par Jean-Jacques Mascou, couvrant la période jusqu'à Clovis. Cette histoire détaille les coutumes et le droit allemand, ainsi que les expéditions et chefs germaniques. Mascou est regretté de n'avoir pas écrit en latin, ce qui aurait élargi son public. L'ouvrage est structuré en livres traitant des différentes périodes historiques, des guerres et migrations des peuples germaniques, jusqu'à la fin des guerres sous Julien. Le texte mentionne également diverses publications académiques et traductions en Europe, notamment à Saint-Pétersbourg, Uppsala, Varsovie, Augsbourg, Nuremberg, Altorf, Leipzig, Halle et Lübeck.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 147-163
« EXPERIENCES Physico-méchaniques de M. Hauksbée, traduites par feu M. de [...] »
Début :
EXPERIENCES Physico-méchaniques de M. Hauksbée, traduites par feu M. de [...]
Mots clefs :
Francis Hauksbee, Expériences, Remarques, Physiciens, Phénomènes, Observations, Liqueurs, Nicolas Desmarest
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « EXPERIENCES Physico-méchaniques de M. Hauksbée, traduites par feu M. de [...] »
EXPERIENCES Phyfico -mécaniques
de M. Hauksbée , traduites par feu M. de
Brémond , revûes & mifes au jour , avec
des remarques ; par M. Defmareft . A Paris
, chez la veuve Cavelier & fils , rue
Gij
148 MERCURE DE FRANCE
Saint Jacques , au Lys d'or.
Nous nous occuperons dans cet extrait
de la maniere dont les deux volumes de ces
expériences font exécutés. M. Defmareſt a
porté fon attention fur deux objets importans
la distribution méthodique des matieres
, & les remarques.
1 °. Comme M. Hauksbée , en compofant
fon recueil , ne s'étoit point aftreint à un
certain arrangement dépendant des matieres
, on s'eft appliqué à donner aux détails
des faits une forme plus méthodique.
Dans ces vûes on a raffemblé fous différentes
claffes générales , qui forment autant
de chapitres , les expériences qui concernent
un même fujet , comme la pefanteur
, l'air , l'électricité , les tubes capillaires
, &c. & l'on a diftingué par articles
chaque expérience particuliere . Par cette
difpofition , des détails , auparavant iſolés ,
font rapprochés heureufement & fe placent
en bon ordré dans l'efprit du lecteur.
2º. L'Editeur n'a pas borné fon attention
à ce feul objet. Les expériences de M.
Hauksbée ont été faites il y a près de
quarante ans. Depuis ce tems la Phyfique
expérimentale a acquis des connoiffances ,
ou plus fûres ou plus étendues . M. Defmareft
a rapproché les faits poftérieurs du récit
de M. Haaksbée , foit qu'ils ferviſſent
DECEMBRE 1754. 149
à le confirmer ( ce qui arrive le plus fouvent)
, foit qu'ils tendiffent à le détruire. Il
a même recueilli dans certaines remarques
l'hiftoire de ce qui a été écrit fur un même
fujet; & ces fortes d'hiftoires , outre
qu'elles plaifent naturellement, parce qu'el
les préfentent les différens efforts de l'efprit
humain , inftruiſent auffi par les vûes
qu'elles fourniffent.
" On ne fçauroit trop , dir M. Defmareft
, engager ceux qui veulent faire
quelque progrès dans la Phyfique , à com-
»parer les connoiffances tranfmifes par les
fçavans qui nous ont précédé , avec les
» recherches des Phyficiens de notre tems ,
» on apprécie par là le mérite des uns &
» des autres. C'eft aufli un moyen pour s'a-
» vancer à de nouvelles découvertes , que
de confiderer, comme le premier pas que
nous ayons à faire , celui où les grands
hommes qui nous ont précédé , ont terminé
leur courfe & leurs travaux. La
continuité de nos efforts joints avec les
leurs , forme cette union & cet accord
» qui doit regner entre les fçavans de tous
» les fiécles & de tous les pays , pour éten-
» dre les limites de nos connoiffances.
où
Telles font les raifons qui ont déterminé
M. Defmareft à donner des remarques ,
il combine les efforts des anciens avec ceux
Giij
150 MERCURE DE FRANCE.
dés obfervateurs de notre tems. Il a fuivi
auffi ce plan dans les deux dernieres fections
de fon difcours préliminaire , qui
comprend un extrait raisonné des deux volumes.
Nous l'allons fuivre dans le compte
que nous nous propofors de rendre du
recueil.
On voit à la tête de l'ouvrage , des
éclairciffemens de l'Editeur fur les thermométres
de M. Hauksbée , & lá defcription
de la machine pneumatique du Phy
ficien Anglois. On y a joint un précis hiftorique
des différentes réformes que cette
machine a éprouvées depuis Otto de Guericke
jufqu'à préfent.
Le chapitre premier a pour objet la pefanteur
des corps . M. Hauksbée examine
d'abord par quelle force les molecules des
corps folides , quoique d'une pefanteur
fpécifiquement plus confidérable que les
liqueurs qui les décompofent , y font fontenues
& y nâgent. Il combat les Phyficiens
qui avoient cru trouver le dénouement de
cette fufpenfion dans l'augmentation des
furfaces qu'acquierent les corpufcules diffous.
M. Defmareft difcute les vûes que
différens Phyficiens ont propofées fur cette
fingulariré hydroftatique , & rapporte ce
phénomène à la même caufe qui éleve les
liqueurs dans les tubes capillaires . Le fe
DECEMBRE . 1754. 151
cond article de ce chapitre préfente les
procédés & les réfultats des expériences
-faires pour déterminer les pefanteurs fpécifiques
de l'or , de l'argent , du cuivre ,
du plomb & du fer , & leur proportion
avec un égal volume d'eau : Î'Editeur expofe
les principes d'hydroftatique fur lefquels
font fondées ces déterminations. Les
deux articles fuivans offrent des obfervations
, par lesquelles M. Hauksbée évalue
la quantité de la réſiſtance que l'air oppofe
aux corps qui s'y meuvent , foit dans
leur chute , foit dans leur réflexion. On
trouve dans les remarques quelques principes
de la théorie de la réſiſtance des fluides
, & des méthodes pour l'évaluer à cháque
inftant de la chûte.
Dans le chapitre fuivant , on a renfermé
les obfervations fur l'air. Il eft queftion
d'abord d'une expérience , par laquelle
on s'affure de la quantité d'air produite
par une certaine dofe de poudre à canon ;
enfuite on voit un procédé très -fimple
pour déterminer le rapport du poids de
l'eau avec celui d'un pareil volume d'air .
que l'on dit être celui d'un à huit cens.
M. Hauksbée , en examinant & rappellant
à des réfultats précis les phénomenes
des hémispheres de Magdebourg , affure
tque ces effets à la preffion de l'atmoſphe-
Gi
152 MERCURE DE FRANCE.
re. Il combat autant les partifans actuels
de la matiere fubtile que les raifonnemens
antiques de ceux qui de fon tems foutenoient
encore le lien funiculaire des parties
erochues de l'air . C'étoit de ces imaginations
futiles , enfantées plutôt par le befoin
d'expliquer que par la conviction de l'expérience.
L'article quatrieme contient le détail
curieux d'une expérience intéreffante fur
la dilatation & la condenfation de l'air
comparées avec celles de l'efprit de vin.
Par ce procédé , M. H. a reconnu que l'expanfion
de l'air , depuis le terme de la glace
jufqu'au plus grand dégré de la chaleur
de l'été dans le climat d'Angleterre , eft
dans le rapport de fix à fept , & depuis le
plus grand froid jufqu'au plus grand chaud
du même climat , dans le rapport de Lept à
huit. M. D. rapproche de cet effai curieux
les expériences relatives de MM . Amontons
, Bernoulli , Muffchenbroeck , & les
autres obfervations de ce chapitre , concernent
le reffort de l'air , la maniere dont
certaines vapeurs rendent ce fluide funefte
& peu propre à la refpiration , le méchanifme
par lequel les courans rapides , l'air
dans les ouragans , ébranlent le mercure
des barometres & affectent l'économie animale
. Toutes ces expériences font appré
DECEMBRE. 1754 153
ciées dans les notes & dans le difcours
préliminaire. Le dernier article contient
le détail d'une expérience importante fur
la réfraction des rayons de lumiere , en paffant
obliquement de l'air ordinaire dans le
vuide de la machine pneumatique. M. Def
mareft a recueilli toutes les circonftances.
qui ont rendu cette expérience fameuſe ,
& les conféquences intéreffantes qu'on en
a tirées par rapport aux réfractions aftronomiques.
Le troisieme chapitre renferme en XVIII
articles les expériences de M. H. fur la lumiere
électrique. Il eſt le premier qui ait
examiné avec attention , & d'une maniere
fuivie , ces phénomenes. Dans tout ce travail
, qui prouve un Phyficien auffi infati
gable que plein de fagacité , il développe
les effets de la lumiere électrique par rap
port aux différens corps qui en font fuf
ceptibles , tels que la laine , l'ambre , fes
matieres graffes & réfineufes , & enfin le
perre. Je dis le verre , car c'est à M. Haukfbée
que nous fommes redevables de la
premiere application des globes , des cylin
dres & des tubes de verre aux expériences
électriques. Avant lui le verre étoit relé
gué parmi les corps dont la vertu électrique
étoit peu confidérable. Il faut voir
dans l'ouvrage même la maniere dont M,
G.v
154 MERCURE DE FRANCE.
Hauksbée diverfifie les appareils des expériences
afin de varier les phénomenes.
La lumiere électrique entre les mains du
Phyficien Anglois , produit des ramifications
, des jets variés ; elle augmente même
au point de devenir un feu réel , & de
s'annoncer par des pétillemens marqués ,
des étincelles brûlantes & phofphoriques.
Nous paffons au chapitre fuivant , où l'on
trouve les expériences qui concernent particulierement
l'électricité. On voit en parcourant
les articles de ce chapitre , que M.
Hauksbée a apperçu les attractions & les répulfions
des effluvia , leur plus grande force
dans certains tems favorables , & lorfque le
tube étoit plein d'air ou échauffé : il a remarqué
quels étoient les corps qui admettoient
les émanations électriques & ceux qui les
interceptoient ; que deux corps inabibés du
même fluide , fe fuyoient ; que les corps
qui flottoient dans l'atmofphere du tube
échauffé , en abandonnoient le tourbillon
pour s'attacher alternativement aux corps
extérieurs & y rentrer ; qu'enfin les couches
de l'atmoſphere que les corps flottans occupoient
, étoient d'autant plus éloignées
du corps électrique qui en étoit le centre ,
que ce corps avoit un dégré de l'électricité
plus marqué. Il s'eft affuré par des fils , que
les émanations électriques formoient des
DECEMBRE. 1754. 155
rayons divergens en fortant des globes &
des cylindres, & des rayons convergens dans
leur affluence ; enfin il a vu que les corps
réfineux , par la chaleur de la fufion ,
contractoient une vertu attractive trèsconfidérable
: il a obfervé les variétés
que le vuide apportoit aux effets des globes
& des tubes ; la permanence de l'électricité
dans les corps frottés , le bruiffement
, les piquures fenfibles , la fluctuation
des effluvia , & c. Toutes ces vérités
établies folidement , & tant d'autres chofes
qu'il a entrevûes , doivent être confidérées
comme lui étant propres , & comme des découvertes
qui font par rapport à lui des vûes
neuves & non des répétitions monotones
d'obfervations faites avant lui , ou des imitations
ferviles de procédés mis en ufage.
Il fuffit de jetter un coup d'oeil fur l'état
où étoit alors cette partie de la Phyfique ,
pour fentir jufqu'où la fagacité angloife a
conduit notre Phyficien , & le peu de fecours
qu'il a tiré des Phyficiens qui l'ont
précédé dans la carriere .
M. Dufay , dans fon travail fur l'électricité
, s'étoit attaché à répéter les expériences
de M. Hauksbée , pour fe mettre ,
comme il le déclare , fur la voye. Tous les
éclairciffemens que l'Editeur a pu trouver
dans les mémoires de l'Académicien Fran-
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
çois , font partie des Commentaires qu'il a
joints au texte , & ces éclairciffemens ont
un nouveau mérite d'être rapprochés des
détails de M. Hauksbée . M. Defmareft n'a
pas négligé de faire ufage des lumieres
que les Phyficiens Anglois , Allemands &
François ont répandues de nos jours fur
les queſtions qu'il s'eft propofé de traiter.
Le dernier chapitre du premier volume
renferme différentes expériences fur les
variétés de la lumiere des phofphores dans
le plein & dans le vuide. Nous ne nous
arrêterons pas fur ces questions , quelque
intéreffantes qu'elles foient.
Nous obferverons feulement avec M.
Defmareft , que les fyftêmes de certains
Cartéfiens , qui pour expliquer la lumiere
des barometres faifoient choquer le fecond
élément de Deſcartes contre le premier
dans les vibrations du mercure , n'ont que
trop d'analogie avec le choc de deux courans
, qui fait la bafe de quelques hypothè
fes que des modernes ont voulu accrédirer.
Ce font d'autres termes , mais le méchaniſme
eft le même. Tant il eft vrai que
l'efprit de fyftême n'a rien enfanté de nouveau
, & que les idées hypothétiques fe
font préſentées avec autant de développement
aux anciens qu'aux modernes. En cela
donc nous n'avons rien , nous n'aurons
DECEMBRE. 1754. 157
rien qu'ils n'ayent eu : nos avantages fur
eux font dans les faits & dans la maniere
de les combiner.
Jufqu'ici nous n'avons parlé que du premier
volume. Le chapitre premier du fecond
contient des expériences fur l'aſcenfion
des liqueurs dans des efpaces capillaires
, & fur les loix de cette fingularité hydroftatique.
Nous y voyons l'eau s'élever
dans des tubes capillaires de différens calibres
dans le vuide , comme à l'air libre , en
raifon inverfe des diametres donc l'air
ne contribue en rien à cet effet . M. D. difcute
dans une note quelques difficultés
fpécieufes de certains Phyficiens modernes
qui prétendoient que l'air y avoit part , &
fait difparoître toute influence de l'air . La
preflion fupérieure des colonnes collatérales
eft détruite de même. Les fyphons capillaires
font affujettis aux mêmes loix que
les tubes , comme on le fait voir dans une
remarque.
Les Phyficiens n'ont employé commumément
dans leurs expériences que des tubes
capillaires cylindriques : mais comme
la nature , malgré fa fimplicité , varie prefque
à l'infini fes opérations & la forme
des agens qui y concourent , & qu'elle préfente
des cavités capillaires de différentes
moulures , pour ainfi dire , il étoit impor158
MERCURE DE FRANCE.
tant qu'on eût des obfervations qui pulfent
offrir des caracteres d'analogie & de comparaifon.
C'eft dans ces vûes que M. Haukfbée
s'eft attaché à comparer les phénomenes
des tubes ou cavités cylindriques avec
ceux des efpaces prifmatiques , & il a reconnu
les mêmes loix . Nous voyons différentes
efpeces de liqueurs s'élever entre
deux lames de verre & de cuivre , entre
deux plans de marbre polis , à une hauteur
qui est toujours en raifon inverfe des diftances
des plans. M. H. a employé non feulement
des plans paralleles , mais des plans
qui s'écartant fous un angle quelconque ,
préfentoient à chaque point de nouvelles
diftances. Les liqueurs dans lefquelles il
les plongeoit , s'élevoient différemment ,
c'eft à-dire que la hauteur de chaque colonne
de liqueur étoit à chaque point en
raifon réciproque à la diftance des plans.
Toutes les colonnes réunies formoient par
leurs parties fupérieures une courbe hyperbolique,
une des afymptores étant la furface
du liquide, & l'autre la ligne de la réunion
des deux plans. M. H. varia encore
l'appareil fur une lame de verre placée horizontalement
; il laiffa tomber une goutte
d'huile , enfuite il y appliqua une autre
lame obliquement par une de fes extrêmiés
, la bailfant infenfiblement par l'autre
DECEMBRE . 1754 159
juſqu'à ce qu'elle touchât la goutte d'huile;
cette goutte pour lors fe porta vers le point
de réunion des plans avec un mouvement
qui s'accélera toujours . Newton a donné
ce phénomene comme une preuve de l'attraction
, c'est-à- dire d'une caufe dont on
a befoin de faire encore l'apologie auprès
de certains Phyficiens intolérans . M. D.
développe dans des remarques les vûes de
Newton , & fait voir de plus par le fecours
de la Géométrie , qu'en réuniffant les momens
qui agiffent dans deux directions , leur
fomme, ou la diagonale qui les repréfente ,
eft d'autant plus confidérable que l'angle
des directions de ces forces eft plus petit ;
par là il explique l'accélération du mouvement
de la goutte d'huile. Il montre auffi
par contrafte l'inutilité & le peu de fuccès
de l'impulfion appliquée à ces phénomenes.
A la fuite de tous ces articles viennent
les réflexions de M. H. fur la caufe de l'élévation
des liqueurs dans les tubes ; c'eſt
une hypothèſe où l'attraction figure comme
l'agent principal. M. Defmareft ajoute
à ces réflexions une hiftoire critique des
principales hypothèſes que l'on a formées
pour rendre raifon de ces phénomenes.
Cette hiftoire eft divifée en trois parties ,
qui comprennent autant de claffes de fyf160
MERCURE DE FRANCE.
têmes difcutés avec étendue , M. D.expoſe
à la fin de cette difcuflion le fyftême de M.
Veitbrecht , qui occupe le quart du volume.
En développant par propofitions ce ſyſtème
, M. D. n'a pas prétenda s'expofer au
reproche que l'on fait à certains difciples
de Newton , qui mettant l'attraction partout
fe croyent difpenfés d'expofer comment
elle agit.
Le fecond chapitre comprend les expériences
de M. H. fur le fon & fur fes diffé
rentes modifications, par rapport aux divers
milieux dans lefquels il fe propage : il en
évalue les augmentations & les diminu
tions , fuivant la denfité de l'air & l'éten
due de fa fphere de propagation. L'Editeur
examine dans des remarques quel eft le
concours du reffort de l'air & de fa denfité
par rapport à la force du fon. Il a placé à
la fin du chapitre quatre éclairciffemens
étendus ; le premier , fur les erreurs aufquelles
peut conduire la fuppofition du
mouvement d'ondulation dans l'air pour
expliquer les phénomenes du fon , & fur la
néceffité d'admettre le feul mouvement de
reffort dans ce fluide. Dans le fecond , on
examine quelle variation peut éprouver la
propagation du fon par le froid & le chaud
Un troifieme éclairciffement donne une
idée fuccinte des fyftêmes harmoniques des
1
DECEMBRE. 1754. 16r
fpheres. On s'inftruit de ces fçavantes chimeres
pour avoir le droit de les apprécier.
Tel eft le ton avec lequel M. Defmareft en
fait envifager l'utilité que nous en pouvons
retirer. Ces fyftêmes prétendus harmo-
» niques , dit- il , que nous regardons avec
»raifon comme des chimeres , & qui oc-
» cupoient les meilleures têtes du tems de
» leur fortune , doivent nous faire regarder
» prefque du même oeil , ou au moins avec
»défiance , ces hypothèfes féduifantes qui
» ne prouvent que la témérité de leurs au-
» teurs. Sommes-nous plus fages que les
» anciens l'hiftoire de leurs fautes de-
» vroit naturellement produire cet effet..
"
Nous ne nous étendrons pas fur les deux
chapitres fuivans. Dans le premier, on trouve
des expériences fur l'eau ,fur fon poids ,
fur les phénomenes de fa congélation , far
celle des liqueurs fpiritueufes , fur l'état
des poiffons dans l'eau , & fur la maniere
dont l'air y eft parfemé , &c. Toutes ces
queftions font éclaircies dans des notes . Le
dernier chapitre comprend des obfervations
fur la réfraction des rayons de lumiere
, en traverfant différens fluides gras.
On ajoute dans les remarques vingt - deux
autres fluides examinés par Newton , &
l'on y développe la théorie de ce grand
Géometre fur la réfraction. La feconde ob152
MERCURE DE FRANCE,
fervation concerne le mêlange de deux liqueurs
, dont les volumes fe confondent en
partie par la pénétration . L'Editeur y a
joint le détail raifonné des expériences de
M. de Reaumur , fur un femblable phénomene.
La maniere d'évaluer la force de
l'aimant à différentes diftances , eſt expliquée
dans le troifieme article. On a dans
les remarques un recueil de toutes les expériences
des Phyficiens Anglois & autres
fur cette queftion délicate ; enforte que
les efforts des fçavans s'y trouvent rapprochés
, ainfi que leurs contradictions. M.
Defmareft a ajouté deux articles qu'il a traduits.
Le premier , fur la réfiftance qu'op.
pofe l'air à la pouffiere de malt , qui y flotte;
& l'autre fur l'arrangement des différentes
couches d'une mine de charbon. Ce
dernier article donne lieu à des notes fur
les efpeces de charbons dont il eft parlé ,
& à l'examen de la maniere dont les empreintes
des végétaux fe font formées fur
·les pierres des minieres. On y trouve auffi
des réflexions fur la difpofition relative
des différentes fubftances , & enfin fur leur
parallélifme. M. Defmareft s'attache fur
ces points à des obfervations générales ,
aux faits réguliers & conftans. » Sans nous
» hazarder , dit - il , à former des hypothè
pfes , où l'imagination , en fuppléant ag
DECEMBRE . 1754 163
, vrai , le défigure toujours , nous nous
»bornons à ces obfervations générales , qui
» font peut- être les feuls fyftêmes permis.
de M. Hauksbée , traduites par feu M. de
Brémond , revûes & mifes au jour , avec
des remarques ; par M. Defmareft . A Paris
, chez la veuve Cavelier & fils , rue
Gij
148 MERCURE DE FRANCE
Saint Jacques , au Lys d'or.
Nous nous occuperons dans cet extrait
de la maniere dont les deux volumes de ces
expériences font exécutés. M. Defmareſt a
porté fon attention fur deux objets importans
la distribution méthodique des matieres
, & les remarques.
1 °. Comme M. Hauksbée , en compofant
fon recueil , ne s'étoit point aftreint à un
certain arrangement dépendant des matieres
, on s'eft appliqué à donner aux détails
des faits une forme plus méthodique.
Dans ces vûes on a raffemblé fous différentes
claffes générales , qui forment autant
de chapitres , les expériences qui concernent
un même fujet , comme la pefanteur
, l'air , l'électricité , les tubes capillaires
, &c. & l'on a diftingué par articles
chaque expérience particuliere . Par cette
difpofition , des détails , auparavant iſolés ,
font rapprochés heureufement & fe placent
en bon ordré dans l'efprit du lecteur.
2º. L'Editeur n'a pas borné fon attention
à ce feul objet. Les expériences de M.
Hauksbée ont été faites il y a près de
quarante ans. Depuis ce tems la Phyfique
expérimentale a acquis des connoiffances ,
ou plus fûres ou plus étendues . M. Defmareft
a rapproché les faits poftérieurs du récit
de M. Haaksbée , foit qu'ils ferviſſent
DECEMBRE 1754. 149
à le confirmer ( ce qui arrive le plus fouvent)
, foit qu'ils tendiffent à le détruire. Il
a même recueilli dans certaines remarques
l'hiftoire de ce qui a été écrit fur un même
fujet; & ces fortes d'hiftoires , outre
qu'elles plaifent naturellement, parce qu'el
les préfentent les différens efforts de l'efprit
humain , inftruiſent auffi par les vûes
qu'elles fourniffent.
" On ne fçauroit trop , dir M. Defmareft
, engager ceux qui veulent faire
quelque progrès dans la Phyfique , à com-
»parer les connoiffances tranfmifes par les
fçavans qui nous ont précédé , avec les
» recherches des Phyficiens de notre tems ,
» on apprécie par là le mérite des uns &
» des autres. C'eft aufli un moyen pour s'a-
» vancer à de nouvelles découvertes , que
de confiderer, comme le premier pas que
nous ayons à faire , celui où les grands
hommes qui nous ont précédé , ont terminé
leur courfe & leurs travaux. La
continuité de nos efforts joints avec les
leurs , forme cette union & cet accord
» qui doit regner entre les fçavans de tous
» les fiécles & de tous les pays , pour éten-
» dre les limites de nos connoiffances.
où
Telles font les raifons qui ont déterminé
M. Defmareft à donner des remarques ,
il combine les efforts des anciens avec ceux
Giij
150 MERCURE DE FRANCE.
dés obfervateurs de notre tems. Il a fuivi
auffi ce plan dans les deux dernieres fections
de fon difcours préliminaire , qui
comprend un extrait raisonné des deux volumes.
Nous l'allons fuivre dans le compte
que nous nous propofors de rendre du
recueil.
On voit à la tête de l'ouvrage , des
éclairciffemens de l'Editeur fur les thermométres
de M. Hauksbée , & lá defcription
de la machine pneumatique du Phy
ficien Anglois. On y a joint un précis hiftorique
des différentes réformes que cette
machine a éprouvées depuis Otto de Guericke
jufqu'à préfent.
Le chapitre premier a pour objet la pefanteur
des corps . M. Hauksbée examine
d'abord par quelle force les molecules des
corps folides , quoique d'une pefanteur
fpécifiquement plus confidérable que les
liqueurs qui les décompofent , y font fontenues
& y nâgent. Il combat les Phyficiens
qui avoient cru trouver le dénouement de
cette fufpenfion dans l'augmentation des
furfaces qu'acquierent les corpufcules diffous.
M. Defmareft difcute les vûes que
différens Phyficiens ont propofées fur cette
fingulariré hydroftatique , & rapporte ce
phénomène à la même caufe qui éleve les
liqueurs dans les tubes capillaires . Le fe
DECEMBRE . 1754. 151
cond article de ce chapitre préfente les
procédés & les réfultats des expériences
-faires pour déterminer les pefanteurs fpécifiques
de l'or , de l'argent , du cuivre ,
du plomb & du fer , & leur proportion
avec un égal volume d'eau : Î'Editeur expofe
les principes d'hydroftatique fur lefquels
font fondées ces déterminations. Les
deux articles fuivans offrent des obfervations
, par lesquelles M. Hauksbée évalue
la quantité de la réſiſtance que l'air oppofe
aux corps qui s'y meuvent , foit dans
leur chute , foit dans leur réflexion. On
trouve dans les remarques quelques principes
de la théorie de la réſiſtance des fluides
, & des méthodes pour l'évaluer à cháque
inftant de la chûte.
Dans le chapitre fuivant , on a renfermé
les obfervations fur l'air. Il eft queftion
d'abord d'une expérience , par laquelle
on s'affure de la quantité d'air produite
par une certaine dofe de poudre à canon ;
enfuite on voit un procédé très -fimple
pour déterminer le rapport du poids de
l'eau avec celui d'un pareil volume d'air .
que l'on dit être celui d'un à huit cens.
M. Hauksbée , en examinant & rappellant
à des réfultats précis les phénomenes
des hémispheres de Magdebourg , affure
tque ces effets à la preffion de l'atmoſphe-
Gi
152 MERCURE DE FRANCE.
re. Il combat autant les partifans actuels
de la matiere fubtile que les raifonnemens
antiques de ceux qui de fon tems foutenoient
encore le lien funiculaire des parties
erochues de l'air . C'étoit de ces imaginations
futiles , enfantées plutôt par le befoin
d'expliquer que par la conviction de l'expérience.
L'article quatrieme contient le détail
curieux d'une expérience intéreffante fur
la dilatation & la condenfation de l'air
comparées avec celles de l'efprit de vin.
Par ce procédé , M. H. a reconnu que l'expanfion
de l'air , depuis le terme de la glace
jufqu'au plus grand dégré de la chaleur
de l'été dans le climat d'Angleterre , eft
dans le rapport de fix à fept , & depuis le
plus grand froid jufqu'au plus grand chaud
du même climat , dans le rapport de Lept à
huit. M. D. rapproche de cet effai curieux
les expériences relatives de MM . Amontons
, Bernoulli , Muffchenbroeck , & les
autres obfervations de ce chapitre , concernent
le reffort de l'air , la maniere dont
certaines vapeurs rendent ce fluide funefte
& peu propre à la refpiration , le méchanifme
par lequel les courans rapides , l'air
dans les ouragans , ébranlent le mercure
des barometres & affectent l'économie animale
. Toutes ces expériences font appré
DECEMBRE. 1754 153
ciées dans les notes & dans le difcours
préliminaire. Le dernier article contient
le détail d'une expérience importante fur
la réfraction des rayons de lumiere , en paffant
obliquement de l'air ordinaire dans le
vuide de la machine pneumatique. M. Def
mareft a recueilli toutes les circonftances.
qui ont rendu cette expérience fameuſe ,
& les conféquences intéreffantes qu'on en
a tirées par rapport aux réfractions aftronomiques.
Le troisieme chapitre renferme en XVIII
articles les expériences de M. H. fur la lumiere
électrique. Il eſt le premier qui ait
examiné avec attention , & d'une maniere
fuivie , ces phénomenes. Dans tout ce travail
, qui prouve un Phyficien auffi infati
gable que plein de fagacité , il développe
les effets de la lumiere électrique par rap
port aux différens corps qui en font fuf
ceptibles , tels que la laine , l'ambre , fes
matieres graffes & réfineufes , & enfin le
perre. Je dis le verre , car c'est à M. Haukfbée
que nous fommes redevables de la
premiere application des globes , des cylin
dres & des tubes de verre aux expériences
électriques. Avant lui le verre étoit relé
gué parmi les corps dont la vertu électrique
étoit peu confidérable. Il faut voir
dans l'ouvrage même la maniere dont M,
G.v
154 MERCURE DE FRANCE.
Hauksbée diverfifie les appareils des expériences
afin de varier les phénomenes.
La lumiere électrique entre les mains du
Phyficien Anglois , produit des ramifications
, des jets variés ; elle augmente même
au point de devenir un feu réel , & de
s'annoncer par des pétillemens marqués ,
des étincelles brûlantes & phofphoriques.
Nous paffons au chapitre fuivant , où l'on
trouve les expériences qui concernent particulierement
l'électricité. On voit en parcourant
les articles de ce chapitre , que M.
Hauksbée a apperçu les attractions & les répulfions
des effluvia , leur plus grande force
dans certains tems favorables , & lorfque le
tube étoit plein d'air ou échauffé : il a remarqué
quels étoient les corps qui admettoient
les émanations électriques & ceux qui les
interceptoient ; que deux corps inabibés du
même fluide , fe fuyoient ; que les corps
qui flottoient dans l'atmofphere du tube
échauffé , en abandonnoient le tourbillon
pour s'attacher alternativement aux corps
extérieurs & y rentrer ; qu'enfin les couches
de l'atmoſphere que les corps flottans occupoient
, étoient d'autant plus éloignées
du corps électrique qui en étoit le centre ,
que ce corps avoit un dégré de l'électricité
plus marqué. Il s'eft affuré par des fils , que
les émanations électriques formoient des
DECEMBRE. 1754. 155
rayons divergens en fortant des globes &
des cylindres, & des rayons convergens dans
leur affluence ; enfin il a vu que les corps
réfineux , par la chaleur de la fufion ,
contractoient une vertu attractive trèsconfidérable
: il a obfervé les variétés
que le vuide apportoit aux effets des globes
& des tubes ; la permanence de l'électricité
dans les corps frottés , le bruiffement
, les piquures fenfibles , la fluctuation
des effluvia , & c. Toutes ces vérités
établies folidement , & tant d'autres chofes
qu'il a entrevûes , doivent être confidérées
comme lui étant propres , & comme des découvertes
qui font par rapport à lui des vûes
neuves & non des répétitions monotones
d'obfervations faites avant lui , ou des imitations
ferviles de procédés mis en ufage.
Il fuffit de jetter un coup d'oeil fur l'état
où étoit alors cette partie de la Phyfique ,
pour fentir jufqu'où la fagacité angloife a
conduit notre Phyficien , & le peu de fecours
qu'il a tiré des Phyficiens qui l'ont
précédé dans la carriere .
M. Dufay , dans fon travail fur l'électricité
, s'étoit attaché à répéter les expériences
de M. Hauksbée , pour fe mettre ,
comme il le déclare , fur la voye. Tous les
éclairciffemens que l'Editeur a pu trouver
dans les mémoires de l'Académicien Fran-
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
çois , font partie des Commentaires qu'il a
joints au texte , & ces éclairciffemens ont
un nouveau mérite d'être rapprochés des
détails de M. Hauksbée . M. Defmareft n'a
pas négligé de faire ufage des lumieres
que les Phyficiens Anglois , Allemands &
François ont répandues de nos jours fur
les queſtions qu'il s'eft propofé de traiter.
Le dernier chapitre du premier volume
renferme différentes expériences fur les
variétés de la lumiere des phofphores dans
le plein & dans le vuide. Nous ne nous
arrêterons pas fur ces questions , quelque
intéreffantes qu'elles foient.
Nous obferverons feulement avec M.
Defmareft , que les fyftêmes de certains
Cartéfiens , qui pour expliquer la lumiere
des barometres faifoient choquer le fecond
élément de Deſcartes contre le premier
dans les vibrations du mercure , n'ont que
trop d'analogie avec le choc de deux courans
, qui fait la bafe de quelques hypothè
fes que des modernes ont voulu accrédirer.
Ce font d'autres termes , mais le méchaniſme
eft le même. Tant il eft vrai que
l'efprit de fyftême n'a rien enfanté de nouveau
, & que les idées hypothétiques fe
font préſentées avec autant de développement
aux anciens qu'aux modernes. En cela
donc nous n'avons rien , nous n'aurons
DECEMBRE. 1754. 157
rien qu'ils n'ayent eu : nos avantages fur
eux font dans les faits & dans la maniere
de les combiner.
Jufqu'ici nous n'avons parlé que du premier
volume. Le chapitre premier du fecond
contient des expériences fur l'aſcenfion
des liqueurs dans des efpaces capillaires
, & fur les loix de cette fingularité hydroftatique.
Nous y voyons l'eau s'élever
dans des tubes capillaires de différens calibres
dans le vuide , comme à l'air libre , en
raifon inverfe des diametres donc l'air
ne contribue en rien à cet effet . M. D. difcute
dans une note quelques difficultés
fpécieufes de certains Phyficiens modernes
qui prétendoient que l'air y avoit part , &
fait difparoître toute influence de l'air . La
preflion fupérieure des colonnes collatérales
eft détruite de même. Les fyphons capillaires
font affujettis aux mêmes loix que
les tubes , comme on le fait voir dans une
remarque.
Les Phyficiens n'ont employé commumément
dans leurs expériences que des tubes
capillaires cylindriques : mais comme
la nature , malgré fa fimplicité , varie prefque
à l'infini fes opérations & la forme
des agens qui y concourent , & qu'elle préfente
des cavités capillaires de différentes
moulures , pour ainfi dire , il étoit impor158
MERCURE DE FRANCE.
tant qu'on eût des obfervations qui pulfent
offrir des caracteres d'analogie & de comparaifon.
C'eft dans ces vûes que M. Haukfbée
s'eft attaché à comparer les phénomenes
des tubes ou cavités cylindriques avec
ceux des efpaces prifmatiques , & il a reconnu
les mêmes loix . Nous voyons différentes
efpeces de liqueurs s'élever entre
deux lames de verre & de cuivre , entre
deux plans de marbre polis , à une hauteur
qui est toujours en raifon inverfe des diftances
des plans. M. H. a employé non feulement
des plans paralleles , mais des plans
qui s'écartant fous un angle quelconque ,
préfentoient à chaque point de nouvelles
diftances. Les liqueurs dans lefquelles il
les plongeoit , s'élevoient différemment ,
c'eft à-dire que la hauteur de chaque colonne
de liqueur étoit à chaque point en
raifon réciproque à la diftance des plans.
Toutes les colonnes réunies formoient par
leurs parties fupérieures une courbe hyperbolique,
une des afymptores étant la furface
du liquide, & l'autre la ligne de la réunion
des deux plans. M. H. varia encore
l'appareil fur une lame de verre placée horizontalement
; il laiffa tomber une goutte
d'huile , enfuite il y appliqua une autre
lame obliquement par une de fes extrêmiés
, la bailfant infenfiblement par l'autre
DECEMBRE . 1754 159
juſqu'à ce qu'elle touchât la goutte d'huile;
cette goutte pour lors fe porta vers le point
de réunion des plans avec un mouvement
qui s'accélera toujours . Newton a donné
ce phénomene comme une preuve de l'attraction
, c'est-à- dire d'une caufe dont on
a befoin de faire encore l'apologie auprès
de certains Phyficiens intolérans . M. D.
développe dans des remarques les vûes de
Newton , & fait voir de plus par le fecours
de la Géométrie , qu'en réuniffant les momens
qui agiffent dans deux directions , leur
fomme, ou la diagonale qui les repréfente ,
eft d'autant plus confidérable que l'angle
des directions de ces forces eft plus petit ;
par là il explique l'accélération du mouvement
de la goutte d'huile. Il montre auffi
par contrafte l'inutilité & le peu de fuccès
de l'impulfion appliquée à ces phénomenes.
A la fuite de tous ces articles viennent
les réflexions de M. H. fur la caufe de l'élévation
des liqueurs dans les tubes ; c'eſt
une hypothèſe où l'attraction figure comme
l'agent principal. M. Defmareft ajoute
à ces réflexions une hiftoire critique des
principales hypothèſes que l'on a formées
pour rendre raifon de ces phénomenes.
Cette hiftoire eft divifée en trois parties ,
qui comprennent autant de claffes de fyf160
MERCURE DE FRANCE.
têmes difcutés avec étendue , M. D.expoſe
à la fin de cette difcuflion le fyftême de M.
Veitbrecht , qui occupe le quart du volume.
En développant par propofitions ce ſyſtème
, M. D. n'a pas prétenda s'expofer au
reproche que l'on fait à certains difciples
de Newton , qui mettant l'attraction partout
fe croyent difpenfés d'expofer comment
elle agit.
Le fecond chapitre comprend les expériences
de M. H. fur le fon & fur fes diffé
rentes modifications, par rapport aux divers
milieux dans lefquels il fe propage : il en
évalue les augmentations & les diminu
tions , fuivant la denfité de l'air & l'éten
due de fa fphere de propagation. L'Editeur
examine dans des remarques quel eft le
concours du reffort de l'air & de fa denfité
par rapport à la force du fon. Il a placé à
la fin du chapitre quatre éclairciffemens
étendus ; le premier , fur les erreurs aufquelles
peut conduire la fuppofition du
mouvement d'ondulation dans l'air pour
expliquer les phénomenes du fon , & fur la
néceffité d'admettre le feul mouvement de
reffort dans ce fluide. Dans le fecond , on
examine quelle variation peut éprouver la
propagation du fon par le froid & le chaud
Un troifieme éclairciffement donne une
idée fuccinte des fyftêmes harmoniques des
1
DECEMBRE. 1754. 16r
fpheres. On s'inftruit de ces fçavantes chimeres
pour avoir le droit de les apprécier.
Tel eft le ton avec lequel M. Defmareft en
fait envifager l'utilité que nous en pouvons
retirer. Ces fyftêmes prétendus harmo-
» niques , dit- il , que nous regardons avec
»raifon comme des chimeres , & qui oc-
» cupoient les meilleures têtes du tems de
» leur fortune , doivent nous faire regarder
» prefque du même oeil , ou au moins avec
»défiance , ces hypothèfes féduifantes qui
» ne prouvent que la témérité de leurs au-
» teurs. Sommes-nous plus fages que les
» anciens l'hiftoire de leurs fautes de-
» vroit naturellement produire cet effet..
"
Nous ne nous étendrons pas fur les deux
chapitres fuivans. Dans le premier, on trouve
des expériences fur l'eau ,fur fon poids ,
fur les phénomenes de fa congélation , far
celle des liqueurs fpiritueufes , fur l'état
des poiffons dans l'eau , & fur la maniere
dont l'air y eft parfemé , &c. Toutes ces
queftions font éclaircies dans des notes . Le
dernier chapitre comprend des obfervations
fur la réfraction des rayons de lumiere
, en traverfant différens fluides gras.
On ajoute dans les remarques vingt - deux
autres fluides examinés par Newton , &
l'on y développe la théorie de ce grand
Géometre fur la réfraction. La feconde ob152
MERCURE DE FRANCE,
fervation concerne le mêlange de deux liqueurs
, dont les volumes fe confondent en
partie par la pénétration . L'Editeur y a
joint le détail raifonné des expériences de
M. de Reaumur , fur un femblable phénomene.
La maniere d'évaluer la force de
l'aimant à différentes diftances , eſt expliquée
dans le troifieme article. On a dans
les remarques un recueil de toutes les expériences
des Phyficiens Anglois & autres
fur cette queftion délicate ; enforte que
les efforts des fçavans s'y trouvent rapprochés
, ainfi que leurs contradictions. M.
Defmareft a ajouté deux articles qu'il a traduits.
Le premier , fur la réfiftance qu'op.
pofe l'air à la pouffiere de malt , qui y flotte;
& l'autre fur l'arrangement des différentes
couches d'une mine de charbon. Ce
dernier article donne lieu à des notes fur
les efpeces de charbons dont il eft parlé ,
& à l'examen de la maniere dont les empreintes
des végétaux fe font formées fur
·les pierres des minieres. On y trouve auffi
des réflexions fur la difpofition relative
des différentes fubftances , & enfin fur leur
parallélifme. M. Defmareft s'attache fur
ces points à des obfervations générales ,
aux faits réguliers & conftans. » Sans nous
» hazarder , dit - il , à former des hypothè
pfes , où l'imagination , en fuppléant ag
DECEMBRE . 1754 163
, vrai , le défigure toujours , nous nous
»bornons à ces obfervations générales , qui
» font peut- être les feuls fyftêmes permis.
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Résumé : « EXPERIENCES Physico-méchaniques de M. Hauksbée, traduites par feu M. de [...] »
Le texte présente les expériences physico-mécaniques de M. Hauksbée, traduites et révisées par M. Defmareft, structurées en deux volumes. L'ouvrage est organisé méthodiquement en chapitres thématiques tels que la pesanteur, l'air, l'électricité et les tubes capillaires, facilitant ainsi la compréhension du lecteur. M. Defmareft a mis à jour les expériences de M. Hauksbée, réalisées il y a près de quarante ans, en intégrant des connaissances plus récentes pour confirmer ou contredire les observations initiales. Il a également ajouté des remarques historiques sur les sujets traités. Le premier chapitre traite de la pesanteur des corps, examinant les forces qui maintiennent les molécules des solides dans les liquides. M. Defmareft discute des vues de divers physiciens sur ce phénomène et le rapporte à la même cause qui élève les liquides dans les tubes capillaires. Le deuxième chapitre aborde les observations sur l'air, incluant des expériences sur la quantité d'air produite par la poudre à canon et le rapport de poids entre l'eau et l'air. M. Hauksbée confirme les effets de la pression atmosphérique et combat les théories anciennes sur la matière subtile. Le troisième chapitre se concentre sur la lumière électrique, avec des expériences détaillées sur les effets de la lumière électrique sur différents corps. M. Hauksbée est crédité pour ses découvertes sur les propriétés électriques du verre. Le quatrième chapitre explore l'électricité, avec des observations sur les attractions et répulsions des effluves électriques, et les effets du vide sur les expériences électriques. Le texte mentionne également les contributions de M. Dufay, qui a répété les expériences de M. Hauksbée, et les éclaircissements apportés par M. Defmareft à partir des mémoires de l'Académie Française. Le deuxième volume traite de l'ascension des liquides dans des espaces capillaires, discutant des lois hydrostatiques et des observations sur différentes formes de cavités capillaires. M. Hauksbée a étudié l'élévation des liquides entre des plans parallèles ou inclinés, observant que la hauteur des colonnes de liquide est inversement proportionnelle à la distance entre les plans, formant une courbe hyperbolique. Il a également examiné le comportement d'une goutte d'huile entre deux lames de verre, phénomène expliqué par Newton comme une preuve de l'attraction. M. Defmarets a développé les vues de Newton en utilisant la géométrie pour expliquer l'accélération du mouvement de la goutte d'huile. Le texte mentionne également des réflexions de M. Hauksbée sur la cause de l'élévation des liquides dans les tubes, hypothèse où l'attraction joue un rôle principal. M. Desmarets ajoute une histoire critique des principales hypothèses formulées pour expliquer ces phénomènes, divisée en trois parties discutant différentes classes de systèmes. Un chapitre est dédié aux expériences de M. Hauksbée sur le son et ses modifications dans divers milieux, évaluant les augmentations et diminutions en fonction de la densité de l'air et de l'étendue de la sphère de propagation. L'éditeur examine le concours de la résistance de l'air et de sa densité par rapport à la force du son. Le texte aborde également des expériences sur l'eau, son poids, la congélation, les poissons dans l'eau, et la réfraction des rayons lumineux à travers différents fluides. Des observations sur la force de l'aimant à différentes distances sont également présentées, ainsi que des articles sur la résistance de l'air à la poussière de malt et l'arrangement des couches dans une mine de charbon. M. Desmarets se concentre sur des observations générales et des faits constants, évitant les hypothèses spéculatives.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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