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1
p. 97-175
LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Début :
Je ne m'arresteray pas à parler icy de l'oreille exterieure, [...]
Mots clefs :
Oreille, Sons, Anatomie, Membrane, Musique, Auditif, Voix, Bruit, Entendre, Cerveau
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texteReconnaissance textuelle : LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Depuis que l'illuftre
M. Duverney, ficelebre
par fa profonde connoiffance de l'Anatomie
nous a donné fon Traité
de l'oreille, plufieurs ha
biles Anatomiftes , Medecins & Phyficiens de
France ,
d'Allemagne ,
d'Italie & deHollande ,
ont produit d'excellens
ouvrages fur le même
fujet, fans avoir cependant entierement épuiſé
cette matiere , ni même
96 MERCURE
s'être bien accordéz fur
fes parties , & fur leur
ufage. C'est ce qui a
porté M. Parent à joindre ce qu'il a vû de ſes
yeux , & ce qu'il a tirédefes reflexions aux découvertes de ces fçayants , en faveur du public ; coment il a fait le
mois précedent, à l'égard
de la circulation du fang
des animaux , & de leur
refpiration , & par le
même motif..
GALANT 97
LES MERVEILLES
de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit desfons.
JE nem'arrefteray pas à
parler icy de l'oreille exterieure , dont la ftructure &
l'uſage paroiffent aux yeux
de tout le monde. Car on
voit affez que ce n'est qu'une efpece de cornet mis à
l'entrée de l'oreille interieure pour raffembler le
bruit & les fons , pour les
fortifier & les introduire
dedans; ce qui fe confirme
Février 1712.
I
98 MERCURE
en ce que les animaux qui
enfont privez , ou à qui on
-les a coupées , entendent
moins clair que les autres ;
& que ceux au contraire
qui les ont plus grandes,
entendent le mieux; ou que
ceuxencore qui ont le plus
befoin d'entendre , ont les
plus grandes oreilles. A
l'égard de la figure appla
tie & repliée des oreilles
deshommes , on voit encore que la Nature ne les
a ainfi difposées , qu'afin
qu'elles parûffent moins
audehors , & qu'ils en ful-
GALANT. 29
fent moins embarraſſez, &
elle les a oftées aux oiſeaux,
& principalement auxpoif
fons,parce qu'elles les empefcheroient de voler & de
nager; ce qui leur appor
teroit plus de dommage
que d'utilité. Au reste la
direction dont la peau interne des oreilles eft frappée par le bruit & les fons ,
fait appercevoir le cofté
d'où ils viennent , à caufe
des ramifications du nerf
dur auditif , & du fecond
vertebral qui s'y répandent. Et c'est pour cela
I ij.
100 MERCURE
que cette partie eft fi fine ,
& fi fenfible dans les oifeaux qui ont l'ouye fort
fubtile , &mefmefi grande
dans les oifeaux nocturnes,
comme les Chouettes & les
Hiboux. La difference de
temps ou deforce dont une
oreille eft frappée pluftoft,
ou plus fort que l'autre ,
contribue encore beaucoup à faire appercevoir de
quel coftévient le bruit. A
l'égard des poiffons, & des
Tortues, &autres animaux
aquatiques qui ont l'entrée
de l'oreille fermée d'une
GALANT. 101 ΙΟΙ
membrane , la premiere
caufe de diftinction n'a.
point lieu chez eux.
2. Quant à l'oreille inte
rieure je fuppofe qu'on regarde de front celle d'un
homme , comme par exemple , la droite, lorfqu'il
eft dans fa fituation naturelle , & je remarque d'abord une espece de canal
fait en entonnoir un peu
tortueux , qui va en s'étreciffant &en baiffant un peu
du derriere vers le devant
de la tefte , fe terminer entre la bafe du crane &l'exI iij
102 MERCURE
tremité inferieure de l'os
des tempes à une portion
du crane appellée la Roche , laquelle contient le
refte de l'oreille que nous
appellons interieure, & qui
eft composée de quatre
chambres ou cavitez , de .
plufieurs challis , & d'autres parties dont on va faire le détail. Le fond de cett
entonnoir aboutit fous une
direction un peu inclinée à
une espece de chaffis que
j'appelle exterieur ou
grand chaffis , parce qu'il
eft tranfparent , & qu'on
GALANT 1931
1
peut y arriver immediatement de dehors. On l'ap
pelle la membrane du tambour , du nom de la premiere chambre interieure
qu'il ferme, qui aefté nommée le tambour , comme,
on va le dire. Ce chaflis
eſt enchaffé dans une portion d'anneau offeux qui
repreſente environ les
d'un cercle entier , lequel
eft collé fortement à l'entrée du trou du crane qui
communique du dehors à
F'oreille interieure , de telle
forte qu'il a fes deux corI iiij
104 MERCURE
:
nes tournées en haut , &
en cet endroit où cet anneau eft defectueux , le
grand chailis eft collé immediatement à l'os de la
refte.
C
3. Cette premiere chambre interieure qui eft fermée par le grand chaffis
reſſemble affez à la quaiffe
d'un tambour veu par le
devant , auffi l'appelle- t-on
encore fouvent la quaiffe ;
elle a cependant une efpece de cul de fac ou facaveugle appellé finus fupe.
rieur , qui s'étenden mon-
GALANT 105
tant du haut de la quaife
vers le derriere de la tefte ,
fur la main gauche , &
dont la longueur excede
mefme un peu toute celle
de cette chambre ; & tant
la quaiffe que fon cul de
fac font tapiffez d'une
membrane fort liffe , quoyque dans l'homme , le finge , le bœuf, &c. ces parties foient remplies d'un
nombre innombrable d'éminences & de foffettes ,
pareilles à celles que l'on
voit dans l'interieur de l'o
reille exterieure deschiens,
106 MERCURE
des chats & autres animaux ce qui ne fert pas
peu à multiplier & conferver les ébranlemens de l'air
contenu dans cette chambre & dans fon cul defac ;
commeonlediracy- aprés,
& comme chacun peut le
remarquer par le retentiffement qui le produit lorfqu'on jette une pierre dans
le puits d'une carriere .
4. On trouve vers le
haut de la quaiffe , & fur
la droite une espece de canal appellé Aqueduc.
Quoy qu'il ne ferve qu'à
GALANT. 107
conduire de l'air , fçavoir
de l'oreille dans la bouche ,
quand il eft trop dilaté
dans l'oreille par la chaleur
du fang ; & au contraire à
i en faire entrer de la bouche dans l'oreille quand celuy de l'oreille eft trop condensé le froid exte- par
rieur , le tout pour empef
cher le grand chaffis d'ef
tre offensé par le reffort de
Fair interieur ou extérieur.
•
. On voit encore en
face & aufond dela quaiffe
deux autres feneftres fer- Ax
mées chacune d'un chaffis
108 MERCURE
particulier , de mefme nature que le premier , dont
Pinferieure qui tire unpeu
fur la droite eft ronde, d'ou
elle a tiréfon nom , de mef
me que ſon chaffis. La fuperieure qui eft plus vers la
gauche & au deffus de la
ronde , eft de figure ovale ,
d'où elle a aufli pris fon
nom. Elle eft couchée en
travers & en defcendant,
un peu de droite à gauche ,
& fermée d'un troifiéme
chaffis de mefme figure &
de mefme nom qu'elle.
6. Cette derniere fenef
GALANT. 109
tre communique dans une
feconde cavité ou chambre appellée la Voute qui
eft fituée directement derriere la quaiffe du cofté du
cerveau. La Voute a tire
fon nom de fa figure arondie par le haut , elle eft un
peu plus petite que la quaif
fe , unie & tapiffée de mefme qu'elle. On la nomme
encore le Veſtibule , parce
qu'elleeft fituée entre deux
autres cavitéz , dont l'une
qui eft à droite , fe nomme
la Coquille , ou le limaçon;
& l'autre qui eft à gauche,
110 MERCURE
·
a efté nommée le labyrinthe avec lesquelles elle
communique par des por
tes toutes ouvertes , eftant
à peu prés au meſme niveau que la quaiffe & que
ces deux dernieres cavitez.
A l'égard de la feneftre
ronde , elle fait la communication de la quaiffe avec
la coquille , dont on donnera la defcription incontinent , de mefme que du
labyrinthe , & fon chaffis
n'eft qu'une continuation
de la membrane de la
quaiffe , de mefme que le
haffis ovale.
GALANT. IH
17. Quant aux autres parties qui fe trouvent dans
la premiere chambre , outre le cul de fac, l'aqueduc,
le grand chaffis , le rond ,
& l'ovale , dont on vient de
parler , on voit fur le mi
lieu du grand chaffis , &
commeenface un premier
offelet , dont la figure a
quelque rapport à celle
d'un marteau, cu pluſtoft
d'un gond, & qu'on a nom
méle marteau ; mais qui a
encore beaucoup plus de
rapport à la jambe d'un
homme, qu'on auroit cou-
112 MERCURE
ce
pée fous le genoüil , & qui
feroit collée contre
chaffis , dans un ſens renversé , ou de haut en bas ;
en forte que le talon fuft
appliqué contre fon bord
fuperieur , & le gras de la
jambe fur le chaffis, le bout
de la jambe finiffant au milien de cette membrane;
ainfi ce marteau où cette
jambe eft veuë comme par
derriere , & un peu panchée fur la gauche , par
l'œil qu'on fuppofe tousjours fitué au devant de
l'oreille. Le bout de cet
offelet
GALANT 113
offelet qu'on peut regarder comme le bout du
pied , eft arrondi , & contient deux éminences &
une petite cavité ; il eft
tourné vers le dedans de
la quaiffe , & va s'implan-,
ter fur la tefte d'un fecond
offelet appellé l'enclume
parrapport au premier. La
figure de ce fecond os ,
reffemble affez à celle d'u-.
ne groffe dent à deux fourchons , qui les auroit un
peu écartez l'un de l'autre ,
& inégaux en longueur.
La tefte de cette enclume
Février
1712.
K
114 MERCURE
ou dent , a auffi une émi
nence ronde , qui fe loge
dans la cavité de celle du
marteau , & deux cavitez
pour loger reciproquement les éminences rondes du bout du marteau
afin que ces deux os tiennent plus fortement attachez & articulez l'un à l'autre par leurs ligamens , &
par la membrane commune qui les enveloppe. La
plus petite des deux jambes de la dent va s'appuyer
dans un angle du bas & du
devant de la quaiffe du co-
GALANT. 15.
ſté gauche , où elle eft attachée mobilement dans
une petite cavité par un
ligament particulier au
delfous du cul de fac. La
plus grande jambe qui eft
un peu contournée par le
bout , va s'articuler avec
un troifiéme offelet nommé l'eftrier, fait commeun
triangle ifofcele , dont la
pointe oufommet eft joint
avec le bout de cette jambe par un quatriéme os
beaucoup plus petit que les
trois premiers , & de la figure d'une lentille, ou pluf
K ij
116 MERCURE
toft d'une menifque qui
leur fert comme de rotule
ou de genoüil. La baſe de
ce triangle qui eft un peu
plus groffe que les deux coftez , eft collée au chaffis
ovale, ou troifiéme chaffis,
en telle forte que ce chaffis.
la deborde tant foit peu
tout autour. L'enclume
la lentille , & l'eftrier font
articules entr'eux par des
ligamens particuliers , à
l'entrée du cul de fac , &
chacun recouverts de la
membrane de la quaiffe ,
qui eft fi fine , & fi adhe
1
GALANT. 117
rente aux os , que dans les
fujers un peu défeichez, elle
fuit prefque la veuë. Cela
n'empefche pas qu'elle ne
paroiffe avec le microfcope parfemée d'une infinité
de vaiffeaux fanguins &
nerveux , comme tous les
autres perioftes , pour fervir à la nourriture de ces
os ; elle fert encore à les
couvrir contre les injures
de l'air , à fortifier les jambes de l'eftrier , dont elle
couvremanifeftement l'ai-.
re & enfin à recevoir &
faire fentir les impreffions.
du bruit.
ཕྱི
IS MERCURE
8. Les trois offelets , le
marteau l'enclume , & l'ef
trier font remuez par trois
muſcles , dont le plus grand
qui part du fond, & du haut
de le quaiffe unpeu à droite , la traverſe de derriere
en devant , & vient s'attacher au milieu de la jambe
du marteau , de forte qu'en
tirant cette jambe , il l'a
meine avec legrand chaſſis
un peu en dedans , ce qui
le tend , & le rend mefme
un peu concave du cofté
de dehors , à peu près commeun entonnoir à poudre
GALANT. 11)
fort évasé. On l'appelle
le muſcle long ; on pourroit le nommer encore le
grand adducteur du chaf
fis exterieur. Un fecond
muſcle beaucoup plus
court , qui vient de dehors
la quaiffe , du cofté droit ,
la perce dans fa partie fuperieure, va s'attacher proche du talon du marteau
à une petite éminence qui
eft en cet endroit , laquelle
il tire & ferre contre la paroy exterieure de la quaiffe
en l'appuyant fur une pareille éminence de cette
120 MERCURE
partie, par ce moyenil retire le marteau , & tout le
chaffis en mefme temps
vers le dehors de la quaiffe,
& mefme l'enclume avec
l'eftrier, à caufe de la liai-,
fon de l'enclume avec l'ef
trier & le marteau ; au moyen de quoy il reftablic
toutes ces parties dans leur
eftat naturel lorfqu'elles
en ont efté oftées. Ainfion
peut le regarder comme le
moderateur des deux autres muſcles. Le troifiéme
& dernier muſcle eft attaché à le tefte ou pointe de
l'eftrier ,
GALANT. 121
l'eftrier , & part d'une petite cavité de la quaiffe fituée fur la gauche de l'ef
trier , mais fort proche &
un peu derriere ; en forte
quetoute fon action eſt de
retirer l'eftrier vers le fond
de la quaiffe , & de l'enfoncer par ce moyen dans
le trou ovale , en le renverfant tantfoit peu du cofté gauche , ce qui tend fa
membrane par deux raifons à la fois. Mais en mefme temps ce mufcle de
l'eftrier tire l'enclume & le
marteau vers le fond de la
Février 1712.
L
122 MERCURE
quaiffe , ce qui bande auſſi
le grand chaffis. Ainfi ces
chaffis peut eftre tendu
deuxmufcles independammentl'un de l'autre. Mais
par:
quand le muſcle long agit,
quoyque l'eftrier foit poufsé un peu par fa pointe ,
fçavoir par le bout de la
longue branche de la dent.
Cependant le chaffis ovale
n'eft pas confiderablement
tendu pour cela , comme
quand tous deux agiſſent
de concert , à caufe de l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'étrier.
GALANT. 123
19. Outre ces trois mufcles , l'enclume & le marteau font encore comme
fufpendus par un ligament
ou muſcle fourchu , attachépar fon tronc à la partie gauche &fuperieure de
la quaiffe au deffus de ces
deux os ; & par fes deux
branches à la tefte du marteau , & à celle de l'enclu
me, il fert à tenir ces deux
os en fituation & unis entre eux , & fuppléé à la delicateffe de leurs ligamens
communs...
10. Enfin il y a un filet
Lij
124 MERCURE
de nerf de la cinquième
paire fort fenfible qui entrant de dehors dans la
quaiffe avec le muſcle moderateur , paffe par derriere le milieu du grand chaf
fis fur lequel il eft couché
en croifant la jambe du
marteau , & de là continue
fon chemin vers le cofté
gauche & inferieur de la
quaiffe,pour s'aller joindre
au nerf dur auditif. Il fert
à fouftenir le grand chaſſis
contre l'effort du bruit , &
à en appercevoir les im
preffions & les varietéz.
GALANT. 125
Les branches du tronc de
ce mefme nerf fe refpandent dans les muſcles du
marteau & de l'eftrier , &
dans la membrane de la
quaiffe , ce qu'on doit bien
remarquer. oral setth
II. Le chaffis rond n'a
aucun muſcle qui le tende;
auffi n'en a- t- il pas befoin,
comme on le verra cyaprés. La coquille qu'il ferme du cofté de la quaiffe,
eft un double canal offeux
contourné en limaçon
creusé dans la fubftance
melmede la roche , dont la
Liij
126 MERCURE
baſe ou gros bout regarde le cerveau , & dont la
pointe eft tournée vers la
quaiffe , ou vers l'œil du
fpectateur. Ce canal devient double par le moyen
d'une lame offeufe tresgrefle, quile divife en deux
parties dans toute fa longueur , l'une fuperieure &
F'autre inferieure , en formant comme le bas d'une
vis , autour du noyau de ce
limaçon. On voit quelques limaçons dans les cabinets des curieux , dont
la coquille a de meſme un
GALANT. 127
double canal tout femblable. Ce canal eft chanfrené interieurement d'une
reneure ou fente qui regne
tout le long du bord exterieur de cette lame avec
laquelle elle eft jointe par
unemembranetres-deliée,
femblable aux précedentés, laquelle tapiffe tout ce
double canal en dedans.
Cette membrane eft au
refte tellement adherente
à l'arefte de cette lame ou
pas de vis & au canal
qu'une partie de ce doublecanaln'a point de comLiiij
128 MERCURE
munication avec l'autre ,
fi ce n'est au plus par la
pointe du limaçon ; mais
un des deux canaux du limaçon aboutit au chaffis
ou trou rond, & l'autre va
fe rendre à la voute par
une ouverture contigue à
ce trou rond. Ily a un ra
meau de la partie molle du
nerf auditif ou feptiéme
paire , qui paffant par la
bafe du limaçon fe répand
dans fa membrane en une
infinité de petits rameaux,
par autant de petits trous
qui ne font gueres vifibles.
GALANT. 129
qu'avec unbó microſcope.
12. Le labyrinthe contient trois canaux offeux ,
à peuprès femicirculaires,
qui s'implantent fur le co
fté gauche de la voute dans
laquelle ils s'ouvrent par
cinq embouchures feule
ment , & non pas par fix ,
parce qu'il y en a une qui
eft commune à deux canaux. Les fommets de ces
canaux ou arcades regardent le derriere de la tefte ,
& leurs embouchûres lei
devant ; de forte qu'ils fe
prefentent à l'œil du fpec-
130 MERCURE
tateur dans une fituation
prefque tout -à - fait couchée & renversée vers la
gauche. Ils font tapiſſez
en dedans d'une membrane ou periofte auffi tresfin , comme tous les autres os de l'oreille , dans
lequel periofte fe diftribuent cinq branches du
mefme nerf auditif , par
des cinq embouchûres des
trois canaux , fçavoir une
dans la membrane de chaque canal où elle ſe ramifie & fe perd en une infinité de branches , avec au-
GALANT. 131
tant de branches d'arreres
& de veines.
13. Voila en verité bien
des merveilles renfermées
dans un bien petit efpace,
trois chambres , un veftibule , un cul de fac , un
aqueduc , quatre chaffis, 4
offelets , 3. muſcles , un ligament ou muſclefourchu
un nerf, un double canal
fpiral avec fa lame & fon
nerf,trois canaux femicirculaires , avec cinq branches de nerfs : le tout recouvert d'une membrane
où ſe perdent une infinité
132 MERCURE
de rameaux d'arteres , de
veines , & de nerfs , fans
compter les anfractuofitez
de la premiere chambre ,
& defon cul de fac ; ni toute la ftructure de l'oreille
exterieure , & de fon entonnoir ; c'eſt à dire que la
3
Nature employe au moins
trente parties confiderables pour la perfection de
l'oüye , elle qui n'en employe qu'environ le tiers ,
pour celle de la veuë ; ce
qui fuffit pour faire juger
de quelle importance eſt
l'oüye à l'homme , &
que
GALANT. 133
ée fens ne cede en rien à
celuy de la veuë s'il ne la
furpaffe pas. Il ne refte
plus maintenant que de
faire voir que la Nature
n'a rien fait d'inutile dans
la conftruction de l'oreille,
& que nous n'avons pas décrit unepartie qui n'ait fon
ufage particulier.
14. Mais avant que d'expliquer tous ces uſages , il
eft bon de remarquer que
les unes font abfolument
neceffaires pour entendre ,
& que d'autres font faites
feulement pour entendre
134 MERCURE .
mieux. De plus que les unes
font faites pour entendre,
les bruits , ou fi l'on aime
mieux les fons , dont la durée eft fi courte qu'il ne
refte aucune idée de leur
degré ou ton ; d'autres font
données pour ouir & dif
tinguer les voix , dont la
durée n'eft pas tout-à-fait
fi courte que le bruit , &
dont il eft neceffaire de
reconnoiftre les degrez ou
tons qui en marquent les
differentes paffions & affections. Enfin il y a d'autres parties que la Nature
GALANT. 135
a faites pour entendre &
diftinguer les fons avec
toutes leurs varietez , inmodifications
flexions , gradations , &
quelconques , & les pouvoir retenir & mefme repeter. Er
pour diftinguer toutes ces
parties , il faut confiderer,
qu'un feul chaffis à l'entrée de l'oreille avec une
cavité ou chambre derrie
re , fuffit abfolument pour
entendre le bruit , puiſque
la plupart des poiffons
n'ont que cela, quoy qu'on
trouve dans quelques -un
136 MERCURE
les trois canaux du labyrinthe , ou feulement deux.
Ou fil'on veut l'entonnoir
avec fon chaffis au fond ,
&une cavité derriere, font
fuffifans , comme dans la
Taupe qui entend fi clair ,
& dans plufieurs oifeaux
& reptiles qui n'en ont pas
davantage. Ce chaſſis meſme peut eftre cartilagineux, du moins enfon centre , comme dans la Tortuë, dans laquelle il eft convexe en dehors & concave
en dedans pour recevoir le
bout de la queuë du marteau ,
CALANT. 137
i .
teau , lequel eft fait en cone , dont la bafe eft collée
immediatement au chaffis
ovale ; car dans tous les
ovipares ce feul offelet ou
ftylet fait l'office des quatre dont nous avons parlé.
De plus les anfractuofitez
des parois de la premiere
chambre, ou de la quaiffe
nefont pas non plus abfolument neceffaires ; puifque cette cavité eſt ſi´unie
dans les chiens , les chats ,
les brebis , les lions , &c.
La coquille mefme ou le limaçon ne fe trouve pas
Février 1712.
M
138 MERCURE
dans les oifeaux , & dans
plufieurs autres animaux ,
qui font cependant fort
clairoyants , comme dans
les tortuës &c. ce qui
prouve affez qu'elle n'eft
pas abfolument neceffaire
pour ouir le bruit , ni mefme les fons , dont les oifeaux font fi fufceptibles.
Mais il faut remarquer
auffi qu'il fe trouve en recompenfe dans les oiſeaux,
& dans les Tortuës , &c.
c'eft- à-dire , dans les ovipares , enla place de la coquille , un fac offeux tapif-
GALANT. 139
sé d'une membrane tresfine , lequel s'ouvre com
mela coquille dans la Voute. Souvent auffi il ne fe
trouve que deux canaux
femicirculaires au labyrin
the , au lieu de trois ; &
dans les Tortuës il ne s'en
trouve aucun , ainfi ils ne
font pas abfolument neceffaires pour entendre le
bruit.
2.
15. Cecy eſtant eſtablyje
confidere que pour appercevoir le bruit dont la du
rée eft fi courte , ( à moins
qu'il ne fuft rejetté pluMij
140 MERCURE
fieurs fois , ) il fuffit que les
chaffis exterieur foit frapé par l'air fans qu'il foit
neceffaire que fa tenfion
ny
foit à l'uniffon des fremiffements du bruit ,
mefme dans aucune confonance prochaine , comme il eft neceffaire pour
le fon. Car les premieres
impreffions du bruit choquant ce chaffis , l'ébranlent avec les efprits qu'il
contient , ou plufſtoft ceux
qui font contenus dans le
filet de nerfqui eft appliqué derriere ; & par là fe
GALANT 141
communiquentà l'air interieur , lequel eftant mis en
reffort , frappe à fon tour
tout ce qu'il rencontre
dans la premiere chambre;
de forte que s'il eft necef
faire pour la conſervation
de l'animal d'une tresprompte fenfation , elle fe
fait alors non feulement
fur le chaffis meſme & fur
fon nerf , dont l'ébranlement dure autant que celuy du bruit ; mais encore
fur la membrane qui tapiffe toute la quaiffe &fon
fac aveugle; & particulie-
142 MERCURE
rement fur la partie de cette membrane qui couvre
l'aire de l'eftrier ou le nerf
dur auditif, envoyeun rameau , laquelle eſt ſuſceptible des mefmes ébranlemens que le grand chaffis
&fon nerf; les muſcles de
la quaiffe n'ayant pas le
loifir de tendre le premier
chaffis , pour le mettre en
confonance prochaine avecle bruit. Quand la premiere impreffion de cet air
interieur fur les parois de
la quaiffe , fur l'aire de
l'eftrier , & fur le chaffis
GALANT. 943
rond eft passé , le cul de
fac fait fentir alors fes reflexions au dedans de葡 la
quaiffe , & par là prolonge la durée du bruit interieur , ce qui l'imprime
plus avant dans l'imagination.
A l'égard des animaux
qui n'ont que l'entonnoir
de l'oreille avec le premier
chaffis aufond , comme la
Taupe , ou mefme un feul
chaffis à l'entrée de l'oreille fans entonnoir , comme
la plupart des poiffons ,
( les Tortues ont auffi ce
144 MERCURE
premier chaffis à l'entrée
de l'oreille , outre celuy qui
eft à l'entrée de la quaiffe )
il est évident que le bruit
exterieur fait d'abord fon
impreffion fur ce chaffis
mefme , non pas en luy
communiquant des tremblements qui durent confiderablement, n'eftant tiré par aucun muſcle qui
le mette en confonance
parfaite avec ce bruit; mais
par quelques chocs & rechocs qui font un ébranlement dans les filers de
nerf répandus dans toute
la
GALANT. 145
是
la membrane qui tapiffe
la cavité qui eft derriere
ce chaffis. Il faut dire la
mefme chofe de la membrane de l'eftrier , pour les
animaux où elle fe trouve ,
laquelle n'eft non plus tendue par aucun muſcle.
Mais un fentiment confus
du fon ou bruit fuffit pour
avertir l'animal ,
lorfqu'il
ne s'agit point de diftinguer le ton , ny les degrez
desfons, & d'yrefpondre.
Le chaffis rond eft auffi
frappé & ébranlé de mef
me que la membrane de
N Février
1712.
146 MERCURE
Feſtrier ; mais comme il
n'eft point en conſonance
avec le bruit exterieur , fes
ébranlemens font bien toft
paffez , & ne fe communiquent que foiblement à
l'air contenu dans le canal
du limaçon qu'il couvre ,
& à la membrane qui tapiffe ce canal , ou pluftoft
aux efprits contenus dans
les filets de nerf qui s'y
diftribuent , & voilà tout
ce qui regarde les bruits
prompts , foibles ou violens , où il ne s'agit point
d'appercevoir les degrez
GALANT. 147
du fon , ou des autres modifications,mais feulement
de prendre fon parti dans
le moment. Al'égard des
differentes efpeces de
bruits , il eft évident qu'el
les ne confiftent que dans
les differentes rithmiques
des vibrations de l'air ; ces
tremblements n'eftant pas
fufceptibles d'autres varietez que de differentes for
ces &
promptitudes , comme on le remarque affez
dans la rithmique du tambour, &
commeje l'expli
que au long dans la melodie.
Nij
148 MERCURE
16. Pour ce qui eft des
bruits où il eft utile de
diftinguer les gradations ,
comme dans la parole, particulierement dans celle
qui procede par inflexions,
comme chez les Normands , Auvergnats , Gafcons , Dauphinois , Chinois , &c. dans laquelle cependant les fons ne doi
vent pas durer , de crainte
qu'ils ne fe confondent , le
grand chaffis eft alors tendu par le grand adducteur ,
pour eftre mis en quelque
confonance prochaine a-
GALANT. 149
vec lavoix qui parle , & en
mefme tempsavec le chaffis rond , pendant les inflexions les plus fenfibles
de la voix , comme dans
toutes les patetiques. Par
ce moyen le chaffis exterieur reçoit plus aisément,
& conferve plus longtemps les ébranlements du
fon de la voix , &les tranf
met à tout l'air de la quaiffe , lequel air fe fait fentir
encorefur la membrane de
l'eftrier qu'il ébranle , auſſi
bien que fur le chaffis rond
qu'il ébranle encore
Niij
150 MERCURE
mieux ; & celui cy à fon
tour ébranle fenfiblement
& affez long- temps l'air
du canal qu'il ferme , pour
donner à fa membrane le
fentiment de la parole , &
de fes inflexions differentes. Et c'eſt le nerf quieft
derriere le grand chaffis
qui par l'émotion des efprits qu'il contient , & par
la communication qu'il a
avec le mufcle long, fait
gonfler ce muſcle , & le
met en contraction , mais
foiblement à caufe du peu
de durée des fons de la
voix , & du peu de confo-
GALANTY IS!
nance qu'ils ont entr'eux ,
ce qui oblige ce muſcle d'e
ftre dans un changement
d'action continuel. A l'égardde l'eftrier , quoy qu'il
Toit alors pouflé en quel
que forte en arriere par fa
pointe , par la jambe de
l'enclume , comme on l'a
desja dit , il netend cependant que tres- foiblement
le chaffis ovale ; à caufe de
l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'ef
trier,(car c'eſt le feul uſage
de ces articulations ; ) autrement les ébranlements
2
Niiij
152 MERCURE
de la voix fe feroient fentir aux nerfs muficaux du
labyrinthe, & produiroient
des fons dans le cerveau
ou une espece de chant ,
court à la verité , mais non
pas un bruit tel que la
voix. Ainfi les paroles feroient confufes commeles
fons des cordes d'une harpe non affourdies , & non
pas diftinctes comme elles
le doivent. On peut adjoufter, fi l'on veut, que les
ébranlements de l'air dela
coquille caufez par la voix.
font fortifiez par le retre-
GALANT. 193
ciffement de fon canal vers
lefommet dulimaçon. Au
refte ces ébranlements doivent tousjours eftre trescourts , à caufe que le chaf
fis rond n'eft prefque ja
mais en confonance par
faite avec l'air exterieur,
C'est pour cela qu'il n'en
refte prefque pas de trace
au cerveau , & qu'il eft fi
difficile d'imiter & de rendre les gradations de la parole , & s'il en refte quelque idée foible , ce ne peut
eftre que par un leger ébranlement d'air qui peut
154 MERCURE
paffer de la coquille dans
le labyrinthe.
De là l'on peut juger que
les animaux qui font pri
vez de la coquille , comme
la plupart des oifeaux , les
Tortues , les Taupes , les
poiffons , &c . n'entendent
la parole que comme un
fimple bruit , c'eft-à- dire ,
confusément ; c'est pour
cela que ces animaux ne
reçoivent aucun nom , &
n'obeïffent pas à la parole
de l'homme; quoyque d'ail,
leurs la plufpart de ces animaux, principalement les
GALANT iss
Tortues &lesTaupes ayent
le fens de l'oreille tres fin ;
comme ceux qui prennent
des Taupes , ou qui vont
varrer les Tortues lors qu
elles pondent leurs œufs
fur le fable de la mer , s'en
apperçoivent affez. Mais
tous ces animaux ont derriere le chaffis interieur de
l'oreille des cavitez ou facs
aveugles tapiffez de membranes extremement fines,
ou la partie molle du nerf
auditif envoye des branches ; &la grandeur de ces
parties recompenfe ce qui
leur manque d'ailleurs.
*56 MERCURE
A l'égard des autres anímaux qui ont la coquille ,
commeles chiens , les chevaux , les finges , les élephans , &c. on trouve en
eux une espece de docilité
qui fait connoiftre qu'ils
diſtinguent les voix : car ils
entendent les noms qu'on
leur donne , & les commandements qu'on leur
fait ; ils diftinguent les paf
fions de la voix , la joye , l'a
colere , la triſteffe , la flatterie , &c. & y refpondent
par des fignes fenfibles ;
ce que ne font pas les au-
GALANT. 157
tres animaux qui en font
privez , les oifeaux ne laiffent pas d'ouir la voix lorfqu'on leur parle fur un cer1
tain ton qui eft celuy de
leurs chaffis ; mais pour les
faire bien entendre il faut
donner outre cela une certaine tenue ou durée à la
voix à peu près come fi l'on
chantoit, & repeter mefme
les mots plufieurs fois afin
que leur grand adducteur
ait le temps de bander
leurs chaffis. C'est pour
cela que les oifeaux n'ont
commerce entre eux que
158 MERCURE
par leurs chants,au lieu que
les quadrupedes & autres
animaux terreftres, comme
les chiens , les chats , les
brebis , les chevres , les
boeufs , les cigales , les grillons , les cloportes , les
couleuvres fonnantes , &c.
ont une espece de commerce entre eux à l'aide de
leurs voix , ou de quelque
inftrument qui fait en eux
le mefme office que la fimplevoix. Onpourroit pen.
fer de quelques hommes
qui n'entendent & n'apprennent que ce qu'on leur
GALANT. 159
chante , & qui ne refpondent qu'en chantant , la
mefme chofe que des oifeaux , fçavoir qu'ils font
peut -eftre privez tout - à -
fait de la coquille , ou du
moins que fon chaffis eft
extremement tendu , ou
extremementrelafché. Mr
Caffegrain le frere de celuy
qui nous a donné des proportions de la Trompette
Vocale, & qui eftoit fort de
mes amis , eftoit de cette
efpece , il eftoit undes plus
habiles Mouleurs du Roy,
& je luy ayparlé il y a bien
160 MERCURE
36 =
vingt cinq ans ; peuteftre n'y en a - t- il pas dix
qu'il eft mort, ainfi onen
pourroit encore fçavoir
des nouvelles chez les Scul
pteurs du Roy. Mais ne
pourroit -on point penfer
au contraire que ceux qui
font infenfibles à l'harmo
nie, comme unde mes parents d'llliers , dont j'ay
parlé ailleurs , & qui eſt
vivant , & pluſieurs autres
de mes amis , ou font privez du labyrinte , ou du
moinsdugrand adducteur,
& peut-eftre auffi de l'adducteur
GALANT. 161
ducteur de l'étrier. Quant
aux fourds qui entendent
tous clair au milieu du
grand bruit , on peut penfer que le nerf qui eft der
riere le grand chaffis de
leur oreille eft relaſché , ou
ce chaffis luy meſme , ou
tous les deux enſemble , ce
qui les rend peu fufceptibles des ébranlements du
bruit, Mais les bruits violents , les fecouffes des carolfes , &c. ébranlants les
efprits ou de l'oreille exte
rieure , ou mefme du cerveau , il s'en fait un reflus
·
Février 1712 . O
162 MERCURE
dans les muſcles de l'oreille interieure qui les mer en
contraction. Ce relafchement du grand chaffis
vient fouvent d'avoirfouffert une percuffion trop
violente , comme il eft arrivé à quelques perfonnes
par le bruit d'un canon
dont ils eftoient trop près.
17. Enfin à l'égard des
fons , comme ils ont une
durée fenfible , lorfqu'ils
viennent frizer le chaffis
exterieur & en mefme
temps le nerf qui eft couché derriere , ils mettent
GALANT: 163
les efprits qui y font contenus en action , laquelle fe
communique enfuite aux
mufcles adducteurs de la
quaiffe, qui tirent le marteau & l'étrier , & ces mufcles entrat en contraction
tendent le grand chaffis ,
& le chaffis ovale , pour
les mettre en confonance
parfaite avec le fon exterieur , fçavoir avec celuy
de la principale note du
mode , qui eft ordinairement la quinte fur la fi.
nale , & c'eft à cela principalement que les prélu
Ò ij
164 MERCURE
•
?
des font utiles. Alors toutes
les autres notes du mode ,
principalement la finale
la mediante , & l'octave ,
avec leurs repliques peuvent s'exprimer beaucoup
plus aisément fur ces deux
chaffis , c'eft à dire qu'ils
deviennent par ce moyen
plus fufceptibles de la ritmique dans laquelle confiftent les confonances &
les accords des fons de ce
mode , & mefme de toutes
fes notes accidentelles
tant diatoniques , que cromatiques ; quoyque les
GALANT. 165
rapports de leursvibrations
avec les bafes du mode
foient plus éloignés. Et
cette tenfion de ces deux
chaffis ne fe change que
quandon change la dominantedu premiermode en
celle d'un autre , ou que
quand on infifte trop longtempsfur le cromatique. Si
l'on veut avoir quelqu'idée
fenfible de cette ritmique
dans laquelle confifte toute l'effence des intervalles
muficaux , c'eft à dire des
confonances & des diffonances , il nefaut que pro
166 MERCURE
portionner les longueurs
des balanciers de deux ou
trois ou quatre Pendules ,
de telle ſorte qu'un faiſant
par exemple deux vibrations , un autre qui commence en mefme tems en
faffe 3. alors on entendra la
ritmique de la quinte, c'eftà dire la quinte. Si dans le
tems que le premier en fait
par exemple 4. le fecond
en fait cinq , le troifiéme
fix , & le quatriéme huit
tous quatre commençant
en meſme temps , on entendrala rithmique de l'ac
GALANT. 167
cord, ( ut mifol ut) c'est- àdire , en un mot on aura
une fenfation nette de cet
accord & non confuſe ,
comme elle l'eft pour les
oreilles non muficales. Et
ainfi de tous les autres accords , ce qu'on trouvera
plus amplement traité
dans noftre Melodie.
Les ébranlements que
le grand chaffis & fon marteau ontreceus , font communiquez immediatement
à l'enclume , & à l'eftrier
qui les communiquent à
leur tour au chaffis ovale,
168 MERCURE
& celui cy les fait paffer
à l'air de la voute ou veftibule avec toutes leurs va
rietez , lequel les communique fur les cinq ou fix
differents filets du nerfmufical répandus dans les canaux femicirculaires. On
peut mefme penfer qu'il y
a dans ces differents filets
des efprits plus ou moins
agitez , ou que ces filets
mefmes font tellement
proprtionnez en grof
feur , longueur & tenfion,
que commeils font en l'air,
ils font par confequentfuf
ceptibles
GALANT. 169
ceptibles , l'un des ébranlements de la finale , un
autre de ceux de la mediante , un troifiéme de
ceux de la dominante , un
autre de ceux de l'octave ,
& un cinquième enfin de
ceux de la dixiéme ou pluftoft ( ce qui peut revenir
au mefme ) comme unfon
eft prefque tousjours accompagné de fes multipliés , fçavoir l'octave , la
douzième , la double octave , la dix-feptieme , & la
dix- neuviéme ( quoyqu'ils
ne foient pas tousjours ai
Février 1712.
P
170 MERCURE
sés à appercevoir , particu
lierement dans les fons fort
aigus )on peut penser que
ces differens fons s'impriment fur ces filets , un fur,
chacun & comme ces
filets ne font au plus que
fix en nombre , on voit
que l'intervalle de ſept
un n'y peut avoir lieu , ny,
par confequent toutes les
autres relations ( 2,7,2,3, ( Z Z z
2 ,,, ) &c. qui en font dérivées ; au lieu que tous les
intervales ,,,, &c .
font renfermés dans les
précedens. Et comme la
8
-
GALANT. 171
parole eft fouvent jointe
avec la voix, on peut penfer qu'alors elle fe fait fentir dans le canal du limaçon qui répond à la voute
pluftoft que dans le labyrinthe , à caufe de la lame
fpirale de ce canal , qui eft
fufceptible d'une plus grande quantité de varietés de
bruit que les nerfs du labyrinthe , par fa figure triangulaire & par fa longueur.
Ileft évident que la mefme chofe doit fe paffer
dans tous les animaux qui
ont le labyrinthe. C'eft
Pij
172 MERCURE
pour cela qu'on trouve des
chiens , & mefme des chevauxqui font extremement
fufceptibles de la muſique ,
comme unbichon que j'ay
eu autrefois, & deux autres
chiens qui font encore
chez deux des premiers
muficiens de Paris de ma
connoiffance. Onfçait que
les Roffignols l'aiment
éperduement. Les Elephants , les cameleons , les
araignées nommées Tarentules , & c. enfont auffi
tres fufceptibles. Et comment penfer que tant d'a-
GALANT. 173
nimaux paffent une bonne
partie de leur vie à chan
ter , comme les oifeaux, les
grenouilles , les cigales, les
graiffets , &c. fans qu'ils y
prennent quelque plaifir ?
18. A l'égard de la correfpondance qu'il y a entre l'oreille & la glotte , ou
le larinx , qui fait qu'on répete dans le moment les
fons qu'ona entendus avec
toutes leurs varietez , il eft
évident qu'elle ne peut
confifter que dans la cor
refpondance qu'il y a entre
les racines du nerf auditif
Piij
174 MERCURE
ou de la feptiéme paire
& celles du nerf chanteur
qui eft la cinquiéme , laquelle fe répand dans l'o
reille , auffi bien que dans
-le larinx , car ces racines
communiquant entre elles
dans la bafe du cerveau, les
motions des efprits contenus dans le nerf auditif,
y
paffent aisément dans celuy de la glotte , outre que
celles de l'oreille interne
paffent auffi immediate
ment par les rameaux que
cette cinquième paire envoye à ces deux parties ,
GALANT 475
c'eft enfin par là qu'onpeut
expliquer pourquoy les
fourds de naiffance font
privez de l'ufage de la pa
role, &plufieurs autres que
ftions de cette nature.
M. Duverney, ficelebre
par fa profonde connoiffance de l'Anatomie
nous a donné fon Traité
de l'oreille, plufieurs ha
biles Anatomiftes , Medecins & Phyficiens de
France ,
d'Allemagne ,
d'Italie & deHollande ,
ont produit d'excellens
ouvrages fur le même
fujet, fans avoir cependant entierement épuiſé
cette matiere , ni même
96 MERCURE
s'être bien accordéz fur
fes parties , & fur leur
ufage. C'est ce qui a
porté M. Parent à joindre ce qu'il a vû de ſes
yeux , & ce qu'il a tirédefes reflexions aux découvertes de ces fçayants , en faveur du public ; coment il a fait le
mois précedent, à l'égard
de la circulation du fang
des animaux , & de leur
refpiration , & par le
même motif..
GALANT 97
LES MERVEILLES
de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit desfons.
JE nem'arrefteray pas à
parler icy de l'oreille exterieure , dont la ftructure &
l'uſage paroiffent aux yeux
de tout le monde. Car on
voit affez que ce n'est qu'une efpece de cornet mis à
l'entrée de l'oreille interieure pour raffembler le
bruit & les fons , pour les
fortifier & les introduire
dedans; ce qui fe confirme
Février 1712.
I
98 MERCURE
en ce que les animaux qui
enfont privez , ou à qui on
-les a coupées , entendent
moins clair que les autres ;
& que ceux au contraire
qui les ont plus grandes,
entendent le mieux; ou que
ceuxencore qui ont le plus
befoin d'entendre , ont les
plus grandes oreilles. A
l'égard de la figure appla
tie & repliée des oreilles
deshommes , on voit encore que la Nature ne les
a ainfi difposées , qu'afin
qu'elles parûffent moins
audehors , & qu'ils en ful-
GALANT. 29
fent moins embarraſſez, &
elle les a oftées aux oiſeaux,
& principalement auxpoif
fons,parce qu'elles les empefcheroient de voler & de
nager; ce qui leur appor
teroit plus de dommage
que d'utilité. Au reste la
direction dont la peau interne des oreilles eft frappée par le bruit & les fons ,
fait appercevoir le cofté
d'où ils viennent , à caufe
des ramifications du nerf
dur auditif , & du fecond
vertebral qui s'y répandent. Et c'est pour cela
I ij.
100 MERCURE
que cette partie eft fi fine ,
& fi fenfible dans les oifeaux qui ont l'ouye fort
fubtile , &mefmefi grande
dans les oifeaux nocturnes,
comme les Chouettes & les
Hiboux. La difference de
temps ou deforce dont une
oreille eft frappée pluftoft,
ou plus fort que l'autre ,
contribue encore beaucoup à faire appercevoir de
quel coftévient le bruit. A
l'égard des poiffons, & des
Tortues, &autres animaux
aquatiques qui ont l'entrée
de l'oreille fermée d'une
GALANT. 101 ΙΟΙ
membrane , la premiere
caufe de diftinction n'a.
point lieu chez eux.
2. Quant à l'oreille inte
rieure je fuppofe qu'on regarde de front celle d'un
homme , comme par exemple , la droite, lorfqu'il
eft dans fa fituation naturelle , & je remarque d'abord une espece de canal
fait en entonnoir un peu
tortueux , qui va en s'étreciffant &en baiffant un peu
du derriere vers le devant
de la tefte , fe terminer entre la bafe du crane &l'exI iij
102 MERCURE
tremité inferieure de l'os
des tempes à une portion
du crane appellée la Roche , laquelle contient le
refte de l'oreille que nous
appellons interieure, & qui
eft composée de quatre
chambres ou cavitez , de .
plufieurs challis , & d'autres parties dont on va faire le détail. Le fond de cett
entonnoir aboutit fous une
direction un peu inclinée à
une espece de chaffis que
j'appelle exterieur ou
grand chaffis , parce qu'il
eft tranfparent , & qu'on
GALANT 1931
1
peut y arriver immediatement de dehors. On l'ap
pelle la membrane du tambour , du nom de la premiere chambre interieure
qu'il ferme, qui aefté nommée le tambour , comme,
on va le dire. Ce chaflis
eſt enchaffé dans une portion d'anneau offeux qui
repreſente environ les
d'un cercle entier , lequel
eft collé fortement à l'entrée du trou du crane qui
communique du dehors à
F'oreille interieure , de telle
forte qu'il a fes deux corI iiij
104 MERCURE
:
nes tournées en haut , &
en cet endroit où cet anneau eft defectueux , le
grand chailis eft collé immediatement à l'os de la
refte.
C
3. Cette premiere chambre interieure qui eft fermée par le grand chaffis
reſſemble affez à la quaiffe
d'un tambour veu par le
devant , auffi l'appelle- t-on
encore fouvent la quaiffe ;
elle a cependant une efpece de cul de fac ou facaveugle appellé finus fupe.
rieur , qui s'étenden mon-
GALANT 105
tant du haut de la quaife
vers le derriere de la tefte ,
fur la main gauche , &
dont la longueur excede
mefme un peu toute celle
de cette chambre ; & tant
la quaiffe que fon cul de
fac font tapiffez d'une
membrane fort liffe , quoyque dans l'homme , le finge , le bœuf, &c. ces parties foient remplies d'un
nombre innombrable d'éminences & de foffettes ,
pareilles à celles que l'on
voit dans l'interieur de l'o
reille exterieure deschiens,
106 MERCURE
des chats & autres animaux ce qui ne fert pas
peu à multiplier & conferver les ébranlemens de l'air
contenu dans cette chambre & dans fon cul defac ;
commeonlediracy- aprés,
& comme chacun peut le
remarquer par le retentiffement qui le produit lorfqu'on jette une pierre dans
le puits d'une carriere .
4. On trouve vers le
haut de la quaiffe , & fur
la droite une espece de canal appellé Aqueduc.
Quoy qu'il ne ferve qu'à
GALANT. 107
conduire de l'air , fçavoir
de l'oreille dans la bouche ,
quand il eft trop dilaté
dans l'oreille par la chaleur
du fang ; & au contraire à
i en faire entrer de la bouche dans l'oreille quand celuy de l'oreille eft trop condensé le froid exte- par
rieur , le tout pour empef
cher le grand chaffis d'ef
tre offensé par le reffort de
Fair interieur ou extérieur.
•
. On voit encore en
face & aufond dela quaiffe
deux autres feneftres fer- Ax
mées chacune d'un chaffis
108 MERCURE
particulier , de mefme nature que le premier , dont
Pinferieure qui tire unpeu
fur la droite eft ronde, d'ou
elle a tiréfon nom , de mef
me que ſon chaffis. La fuperieure qui eft plus vers la
gauche & au deffus de la
ronde , eft de figure ovale ,
d'où elle a aufli pris fon
nom. Elle eft couchée en
travers & en defcendant,
un peu de droite à gauche ,
& fermée d'un troifiéme
chaffis de mefme figure &
de mefme nom qu'elle.
6. Cette derniere fenef
GALANT. 109
tre communique dans une
feconde cavité ou chambre appellée la Voute qui
eft fituée directement derriere la quaiffe du cofté du
cerveau. La Voute a tire
fon nom de fa figure arondie par le haut , elle eft un
peu plus petite que la quaif
fe , unie & tapiffée de mefme qu'elle. On la nomme
encore le Veſtibule , parce
qu'elleeft fituée entre deux
autres cavitéz , dont l'une
qui eft à droite , fe nomme
la Coquille , ou le limaçon;
& l'autre qui eft à gauche,
110 MERCURE
·
a efté nommée le labyrinthe avec lesquelles elle
communique par des por
tes toutes ouvertes , eftant
à peu prés au meſme niveau que la quaiffe & que
ces deux dernieres cavitez.
A l'égard de la feneftre
ronde , elle fait la communication de la quaiffe avec
la coquille , dont on donnera la defcription incontinent , de mefme que du
labyrinthe , & fon chaffis
n'eft qu'une continuation
de la membrane de la
quaiffe , de mefme que le
haffis ovale.
GALANT. IH
17. Quant aux autres parties qui fe trouvent dans
la premiere chambre , outre le cul de fac, l'aqueduc,
le grand chaffis , le rond ,
& l'ovale , dont on vient de
parler , on voit fur le mi
lieu du grand chaffis , &
commeenface un premier
offelet , dont la figure a
quelque rapport à celle
d'un marteau, cu pluſtoft
d'un gond, & qu'on a nom
méle marteau ; mais qui a
encore beaucoup plus de
rapport à la jambe d'un
homme, qu'on auroit cou-
112 MERCURE
ce
pée fous le genoüil , & qui
feroit collée contre
chaffis , dans un ſens renversé , ou de haut en bas ;
en forte que le talon fuft
appliqué contre fon bord
fuperieur , & le gras de la
jambe fur le chaffis, le bout
de la jambe finiffant au milien de cette membrane;
ainfi ce marteau où cette
jambe eft veuë comme par
derriere , & un peu panchée fur la gauche , par
l'œil qu'on fuppofe tousjours fitué au devant de
l'oreille. Le bout de cet
offelet
GALANT 113
offelet qu'on peut regarder comme le bout du
pied , eft arrondi , & contient deux éminences &
une petite cavité ; il eft
tourné vers le dedans de
la quaiffe , & va s'implan-,
ter fur la tefte d'un fecond
offelet appellé l'enclume
parrapport au premier. La
figure de ce fecond os ,
reffemble affez à celle d'u-.
ne groffe dent à deux fourchons , qui les auroit un
peu écartez l'un de l'autre ,
& inégaux en longueur.
La tefte de cette enclume
Février
1712.
K
114 MERCURE
ou dent , a auffi une émi
nence ronde , qui fe loge
dans la cavité de celle du
marteau , & deux cavitez
pour loger reciproquement les éminences rondes du bout du marteau
afin que ces deux os tiennent plus fortement attachez & articulez l'un à l'autre par leurs ligamens , &
par la membrane commune qui les enveloppe. La
plus petite des deux jambes de la dent va s'appuyer
dans un angle du bas & du
devant de la quaiffe du co-
GALANT. 15.
ſté gauche , où elle eft attachée mobilement dans
une petite cavité par un
ligament particulier au
delfous du cul de fac. La
plus grande jambe qui eft
un peu contournée par le
bout , va s'articuler avec
un troifiéme offelet nommé l'eftrier, fait commeun
triangle ifofcele , dont la
pointe oufommet eft joint
avec le bout de cette jambe par un quatriéme os
beaucoup plus petit que les
trois premiers , & de la figure d'une lentille, ou pluf
K ij
116 MERCURE
toft d'une menifque qui
leur fert comme de rotule
ou de genoüil. La baſe de
ce triangle qui eft un peu
plus groffe que les deux coftez , eft collée au chaffis
ovale, ou troifiéme chaffis,
en telle forte que ce chaffis.
la deborde tant foit peu
tout autour. L'enclume
la lentille , & l'eftrier font
articules entr'eux par des
ligamens particuliers , à
l'entrée du cul de fac , &
chacun recouverts de la
membrane de la quaiffe ,
qui eft fi fine , & fi adhe
1
GALANT. 117
rente aux os , que dans les
fujers un peu défeichez, elle
fuit prefque la veuë. Cela
n'empefche pas qu'elle ne
paroiffe avec le microfcope parfemée d'une infinité
de vaiffeaux fanguins &
nerveux , comme tous les
autres perioftes , pour fervir à la nourriture de ces
os ; elle fert encore à les
couvrir contre les injures
de l'air , à fortifier les jambes de l'eftrier , dont elle
couvremanifeftement l'ai-.
re & enfin à recevoir &
faire fentir les impreffions.
du bruit.
ཕྱི
IS MERCURE
8. Les trois offelets , le
marteau l'enclume , & l'ef
trier font remuez par trois
muſcles , dont le plus grand
qui part du fond, & du haut
de le quaiffe unpeu à droite , la traverſe de derriere
en devant , & vient s'attacher au milieu de la jambe
du marteau , de forte qu'en
tirant cette jambe , il l'a
meine avec legrand chaſſis
un peu en dedans , ce qui
le tend , & le rend mefme
un peu concave du cofté
de dehors , à peu près commeun entonnoir à poudre
GALANT. 11)
fort évasé. On l'appelle
le muſcle long ; on pourroit le nommer encore le
grand adducteur du chaf
fis exterieur. Un fecond
muſcle beaucoup plus
court , qui vient de dehors
la quaiffe , du cofté droit ,
la perce dans fa partie fuperieure, va s'attacher proche du talon du marteau
à une petite éminence qui
eft en cet endroit , laquelle
il tire & ferre contre la paroy exterieure de la quaiffe
en l'appuyant fur une pareille éminence de cette
120 MERCURE
partie, par ce moyenil retire le marteau , & tout le
chaffis en mefme temps
vers le dehors de la quaiffe,
& mefme l'enclume avec
l'eftrier, à caufe de la liai-,
fon de l'enclume avec l'ef
trier & le marteau ; au moyen de quoy il reftablic
toutes ces parties dans leur
eftat naturel lorfqu'elles
en ont efté oftées. Ainfion
peut le regarder comme le
moderateur des deux autres muſcles. Le troifiéme
& dernier muſcle eft attaché à le tefte ou pointe de
l'eftrier ,
GALANT. 121
l'eftrier , & part d'une petite cavité de la quaiffe fituée fur la gauche de l'ef
trier , mais fort proche &
un peu derriere ; en forte
quetoute fon action eſt de
retirer l'eftrier vers le fond
de la quaiffe , & de l'enfoncer par ce moyen dans
le trou ovale , en le renverfant tantfoit peu du cofté gauche , ce qui tend fa
membrane par deux raifons à la fois. Mais en mefme temps ce mufcle de
l'eftrier tire l'enclume & le
marteau vers le fond de la
Février 1712.
L
122 MERCURE
quaiffe , ce qui bande auſſi
le grand chaffis. Ainfi ces
chaffis peut eftre tendu
deuxmufcles independammentl'un de l'autre. Mais
par:
quand le muſcle long agit,
quoyque l'eftrier foit poufsé un peu par fa pointe ,
fçavoir par le bout de la
longue branche de la dent.
Cependant le chaffis ovale
n'eft pas confiderablement
tendu pour cela , comme
quand tous deux agiſſent
de concert , à caufe de l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'étrier.
GALANT. 123
19. Outre ces trois mufcles , l'enclume & le marteau font encore comme
fufpendus par un ligament
ou muſcle fourchu , attachépar fon tronc à la partie gauche &fuperieure de
la quaiffe au deffus de ces
deux os ; & par fes deux
branches à la tefte du marteau , & à celle de l'enclu
me, il fert à tenir ces deux
os en fituation & unis entre eux , & fuppléé à la delicateffe de leurs ligamens
communs...
10. Enfin il y a un filet
Lij
124 MERCURE
de nerf de la cinquième
paire fort fenfible qui entrant de dehors dans la
quaiffe avec le muſcle moderateur , paffe par derriere le milieu du grand chaf
fis fur lequel il eft couché
en croifant la jambe du
marteau , & de là continue
fon chemin vers le cofté
gauche & inferieur de la
quaiffe,pour s'aller joindre
au nerf dur auditif. Il fert
à fouftenir le grand chaſſis
contre l'effort du bruit , &
à en appercevoir les im
preffions & les varietéz.
GALANT. 125
Les branches du tronc de
ce mefme nerf fe refpandent dans les muſcles du
marteau & de l'eftrier , &
dans la membrane de la
quaiffe , ce qu'on doit bien
remarquer. oral setth
II. Le chaffis rond n'a
aucun muſcle qui le tende;
auffi n'en a- t- il pas befoin,
comme on le verra cyaprés. La coquille qu'il ferme du cofté de la quaiffe,
eft un double canal offeux
contourné en limaçon
creusé dans la fubftance
melmede la roche , dont la
Liij
126 MERCURE
baſe ou gros bout regarde le cerveau , & dont la
pointe eft tournée vers la
quaiffe , ou vers l'œil du
fpectateur. Ce canal devient double par le moyen
d'une lame offeufe tresgrefle, quile divife en deux
parties dans toute fa longueur , l'une fuperieure &
F'autre inferieure , en formant comme le bas d'une
vis , autour du noyau de ce
limaçon. On voit quelques limaçons dans les cabinets des curieux , dont
la coquille a de meſme un
GALANT. 127
double canal tout femblable. Ce canal eft chanfrené interieurement d'une
reneure ou fente qui regne
tout le long du bord exterieur de cette lame avec
laquelle elle eft jointe par
unemembranetres-deliée,
femblable aux précedentés, laquelle tapiffe tout ce
double canal en dedans.
Cette membrane eft au
refte tellement adherente
à l'arefte de cette lame ou
pas de vis & au canal
qu'une partie de ce doublecanaln'a point de comLiiij
128 MERCURE
munication avec l'autre ,
fi ce n'est au plus par la
pointe du limaçon ; mais
un des deux canaux du limaçon aboutit au chaffis
ou trou rond, & l'autre va
fe rendre à la voute par
une ouverture contigue à
ce trou rond. Ily a un ra
meau de la partie molle du
nerf auditif ou feptiéme
paire , qui paffant par la
bafe du limaçon fe répand
dans fa membrane en une
infinité de petits rameaux,
par autant de petits trous
qui ne font gueres vifibles.
GALANT. 129
qu'avec unbó microſcope.
12. Le labyrinthe contient trois canaux offeux ,
à peuprès femicirculaires,
qui s'implantent fur le co
fté gauche de la voute dans
laquelle ils s'ouvrent par
cinq embouchures feule
ment , & non pas par fix ,
parce qu'il y en a une qui
eft commune à deux canaux. Les fommets de ces
canaux ou arcades regardent le derriere de la tefte ,
& leurs embouchûres lei
devant ; de forte qu'ils fe
prefentent à l'œil du fpec-
130 MERCURE
tateur dans une fituation
prefque tout -à - fait couchée & renversée vers la
gauche. Ils font tapiſſez
en dedans d'une membrane ou periofte auffi tresfin , comme tous les autres os de l'oreille , dans
lequel periofte fe diftribuent cinq branches du
mefme nerf auditif , par
des cinq embouchûres des
trois canaux , fçavoir une
dans la membrane de chaque canal où elle ſe ramifie & fe perd en une infinité de branches , avec au-
GALANT. 131
tant de branches d'arreres
& de veines.
13. Voila en verité bien
des merveilles renfermées
dans un bien petit efpace,
trois chambres , un veftibule , un cul de fac , un
aqueduc , quatre chaffis, 4
offelets , 3. muſcles , un ligament ou muſclefourchu
un nerf, un double canal
fpiral avec fa lame & fon
nerf,trois canaux femicirculaires , avec cinq branches de nerfs : le tout recouvert d'une membrane
où ſe perdent une infinité
132 MERCURE
de rameaux d'arteres , de
veines , & de nerfs , fans
compter les anfractuofitez
de la premiere chambre ,
& defon cul de fac ; ni toute la ftructure de l'oreille
exterieure , & de fon entonnoir ; c'eſt à dire que la
3
Nature employe au moins
trente parties confiderables pour la perfection de
l'oüye , elle qui n'en employe qu'environ le tiers ,
pour celle de la veuë ; ce
qui fuffit pour faire juger
de quelle importance eſt
l'oüye à l'homme , &
que
GALANT. 133
ée fens ne cede en rien à
celuy de la veuë s'il ne la
furpaffe pas. Il ne refte
plus maintenant que de
faire voir que la Nature
n'a rien fait d'inutile dans
la conftruction de l'oreille,
& que nous n'avons pas décrit unepartie qui n'ait fon
ufage particulier.
14. Mais avant que d'expliquer tous ces uſages , il
eft bon de remarquer que
les unes font abfolument
neceffaires pour entendre ,
& que d'autres font faites
feulement pour entendre
134 MERCURE .
mieux. De plus que les unes
font faites pour entendre,
les bruits , ou fi l'on aime
mieux les fons , dont la durée eft fi courte qu'il ne
refte aucune idée de leur
degré ou ton ; d'autres font
données pour ouir & dif
tinguer les voix , dont la
durée n'eft pas tout-à-fait
fi courte que le bruit , &
dont il eft neceffaire de
reconnoiftre les degrez ou
tons qui en marquent les
differentes paffions & affections. Enfin il y a d'autres parties que la Nature
GALANT. 135
a faites pour entendre &
diftinguer les fons avec
toutes leurs varietez , inmodifications
flexions , gradations , &
quelconques , & les pouvoir retenir & mefme repeter. Er
pour diftinguer toutes ces
parties , il faut confiderer,
qu'un feul chaffis à l'entrée de l'oreille avec une
cavité ou chambre derrie
re , fuffit abfolument pour
entendre le bruit , puiſque
la plupart des poiffons
n'ont que cela, quoy qu'on
trouve dans quelques -un
136 MERCURE
les trois canaux du labyrinthe , ou feulement deux.
Ou fil'on veut l'entonnoir
avec fon chaffis au fond ,
&une cavité derriere, font
fuffifans , comme dans la
Taupe qui entend fi clair ,
& dans plufieurs oifeaux
& reptiles qui n'en ont pas
davantage. Ce chaſſis meſme peut eftre cartilagineux, du moins enfon centre , comme dans la Tortuë, dans laquelle il eft convexe en dehors & concave
en dedans pour recevoir le
bout de la queuë du marteau ,
CALANT. 137
i .
teau , lequel eft fait en cone , dont la bafe eft collée
immediatement au chaffis
ovale ; car dans tous les
ovipares ce feul offelet ou
ftylet fait l'office des quatre dont nous avons parlé.
De plus les anfractuofitez
des parois de la premiere
chambre, ou de la quaiffe
nefont pas non plus abfolument neceffaires ; puifque cette cavité eſt ſi´unie
dans les chiens , les chats ,
les brebis , les lions , &c.
La coquille mefme ou le limaçon ne fe trouve pas
Février 1712.
M
138 MERCURE
dans les oifeaux , & dans
plufieurs autres animaux ,
qui font cependant fort
clairoyants , comme dans
les tortuës &c. ce qui
prouve affez qu'elle n'eft
pas abfolument neceffaire
pour ouir le bruit , ni mefme les fons , dont les oifeaux font fi fufceptibles.
Mais il faut remarquer
auffi qu'il fe trouve en recompenfe dans les oiſeaux,
& dans les Tortuës , &c.
c'eft- à-dire , dans les ovipares , enla place de la coquille , un fac offeux tapif-
GALANT. 139
sé d'une membrane tresfine , lequel s'ouvre com
mela coquille dans la Voute. Souvent auffi il ne fe
trouve que deux canaux
femicirculaires au labyrin
the , au lieu de trois ; &
dans les Tortuës il ne s'en
trouve aucun , ainfi ils ne
font pas abfolument neceffaires pour entendre le
bruit.
2.
15. Cecy eſtant eſtablyje
confidere que pour appercevoir le bruit dont la du
rée eft fi courte , ( à moins
qu'il ne fuft rejetté pluMij
140 MERCURE
fieurs fois , ) il fuffit que les
chaffis exterieur foit frapé par l'air fans qu'il foit
neceffaire que fa tenfion
ny
foit à l'uniffon des fremiffements du bruit ,
mefme dans aucune confonance prochaine , comme il eft neceffaire pour
le fon. Car les premieres
impreffions du bruit choquant ce chaffis , l'ébranlent avec les efprits qu'il
contient , ou plufſtoft ceux
qui font contenus dans le
filet de nerfqui eft appliqué derriere ; & par là fe
GALANT 141
communiquentà l'air interieur , lequel eftant mis en
reffort , frappe à fon tour
tout ce qu'il rencontre
dans la premiere chambre;
de forte que s'il eft necef
faire pour la conſervation
de l'animal d'une tresprompte fenfation , elle fe
fait alors non feulement
fur le chaffis meſme & fur
fon nerf , dont l'ébranlement dure autant que celuy du bruit ; mais encore
fur la membrane qui tapiffe toute la quaiffe &fon
fac aveugle; & particulie-
142 MERCURE
rement fur la partie de cette membrane qui couvre
l'aire de l'eftrier ou le nerf
dur auditif, envoyeun rameau , laquelle eſt ſuſceptible des mefmes ébranlemens que le grand chaffis
&fon nerf; les muſcles de
la quaiffe n'ayant pas le
loifir de tendre le premier
chaffis , pour le mettre en
confonance prochaine avecle bruit. Quand la premiere impreffion de cet air
interieur fur les parois de
la quaiffe , fur l'aire de
l'eftrier , & fur le chaffis
GALANT. 943
rond eft passé , le cul de
fac fait fentir alors fes reflexions au dedans de葡 la
quaiffe , & par là prolonge la durée du bruit interieur , ce qui l'imprime
plus avant dans l'imagination.
A l'égard des animaux
qui n'ont que l'entonnoir
de l'oreille avec le premier
chaffis aufond , comme la
Taupe , ou mefme un feul
chaffis à l'entrée de l'oreille fans entonnoir , comme
la plupart des poiffons ,
( les Tortues ont auffi ce
144 MERCURE
premier chaffis à l'entrée
de l'oreille , outre celuy qui
eft à l'entrée de la quaiffe )
il est évident que le bruit
exterieur fait d'abord fon
impreffion fur ce chaffis
mefme , non pas en luy
communiquant des tremblements qui durent confiderablement, n'eftant tiré par aucun muſcle qui
le mette en confonance
parfaite avec ce bruit; mais
par quelques chocs & rechocs qui font un ébranlement dans les filers de
nerf répandus dans toute
la
GALANT. 145
是
la membrane qui tapiffe
la cavité qui eft derriere
ce chaffis. Il faut dire la
mefme chofe de la membrane de l'eftrier , pour les
animaux où elle fe trouve ,
laquelle n'eft non plus tendue par aucun muſcle.
Mais un fentiment confus
du fon ou bruit fuffit pour
avertir l'animal ,
lorfqu'il
ne s'agit point de diftinguer le ton , ny les degrez
desfons, & d'yrefpondre.
Le chaffis rond eft auffi
frappé & ébranlé de mef
me que la membrane de
N Février
1712.
146 MERCURE
Feſtrier ; mais comme il
n'eft point en conſonance
avec le bruit exterieur , fes
ébranlemens font bien toft
paffez , & ne fe communiquent que foiblement à
l'air contenu dans le canal
du limaçon qu'il couvre ,
& à la membrane qui tapiffe ce canal , ou pluftoft
aux efprits contenus dans
les filets de nerf qui s'y
diftribuent , & voilà tout
ce qui regarde les bruits
prompts , foibles ou violens , où il ne s'agit point
d'appercevoir les degrez
GALANT. 147
du fon , ou des autres modifications,mais feulement
de prendre fon parti dans
le moment. Al'égard des
differentes efpeces de
bruits , il eft évident qu'el
les ne confiftent que dans
les differentes rithmiques
des vibrations de l'air ; ces
tremblements n'eftant pas
fufceptibles d'autres varietez que de differentes for
ces &
promptitudes , comme on le remarque affez
dans la rithmique du tambour, &
commeje l'expli
que au long dans la melodie.
Nij
148 MERCURE
16. Pour ce qui eft des
bruits où il eft utile de
diftinguer les gradations ,
comme dans la parole, particulierement dans celle
qui procede par inflexions,
comme chez les Normands , Auvergnats , Gafcons , Dauphinois , Chinois , &c. dans laquelle cependant les fons ne doi
vent pas durer , de crainte
qu'ils ne fe confondent , le
grand chaffis eft alors tendu par le grand adducteur ,
pour eftre mis en quelque
confonance prochaine a-
GALANT. 149
vec lavoix qui parle , & en
mefme tempsavec le chaffis rond , pendant les inflexions les plus fenfibles
de la voix , comme dans
toutes les patetiques. Par
ce moyen le chaffis exterieur reçoit plus aisément,
& conferve plus longtemps les ébranlements du
fon de la voix , &les tranf
met à tout l'air de la quaiffe , lequel air fe fait fentir
encorefur la membrane de
l'eftrier qu'il ébranle , auſſi
bien que fur le chaffis rond
qu'il ébranle encore
Niij
150 MERCURE
mieux ; & celui cy à fon
tour ébranle fenfiblement
& affez long- temps l'air
du canal qu'il ferme , pour
donner à fa membrane le
fentiment de la parole , &
de fes inflexions differentes. Et c'eſt le nerf quieft
derriere le grand chaffis
qui par l'émotion des efprits qu'il contient , & par
la communication qu'il a
avec le mufcle long, fait
gonfler ce muſcle , & le
met en contraction , mais
foiblement à caufe du peu
de durée des fons de la
voix , & du peu de confo-
GALANTY IS!
nance qu'ils ont entr'eux ,
ce qui oblige ce muſcle d'e
ftre dans un changement
d'action continuel. A l'égardde l'eftrier , quoy qu'il
Toit alors pouflé en quel
que forte en arriere par fa
pointe , par la jambe de
l'enclume , comme on l'a
desja dit , il netend cependant que tres- foiblement
le chaffis ovale ; à caufe de
l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'ef
trier,(car c'eſt le feul uſage
de ces articulations ; ) autrement les ébranlements
2
Niiij
152 MERCURE
de la voix fe feroient fentir aux nerfs muficaux du
labyrinthe, & produiroient
des fons dans le cerveau
ou une espece de chant ,
court à la verité , mais non
pas un bruit tel que la
voix. Ainfi les paroles feroient confufes commeles
fons des cordes d'une harpe non affourdies , & non
pas diftinctes comme elles
le doivent. On peut adjoufter, fi l'on veut, que les
ébranlements de l'air dela
coquille caufez par la voix.
font fortifiez par le retre-
GALANT. 193
ciffement de fon canal vers
lefommet dulimaçon. Au
refte ces ébranlements doivent tousjours eftre trescourts , à caufe que le chaf
fis rond n'eft prefque ja
mais en confonance par
faite avec l'air exterieur,
C'est pour cela qu'il n'en
refte prefque pas de trace
au cerveau , & qu'il eft fi
difficile d'imiter & de rendre les gradations de la parole , & s'il en refte quelque idée foible , ce ne peut
eftre que par un leger ébranlement d'air qui peut
154 MERCURE
paffer de la coquille dans
le labyrinthe.
De là l'on peut juger que
les animaux qui font pri
vez de la coquille , comme
la plupart des oifeaux , les
Tortues , les Taupes , les
poiffons , &c . n'entendent
la parole que comme un
fimple bruit , c'eft-à- dire ,
confusément ; c'est pour
cela que ces animaux ne
reçoivent aucun nom , &
n'obeïffent pas à la parole
de l'homme; quoyque d'ail,
leurs la plufpart de ces animaux, principalement les
GALANT iss
Tortues &lesTaupes ayent
le fens de l'oreille tres fin ;
comme ceux qui prennent
des Taupes , ou qui vont
varrer les Tortues lors qu
elles pondent leurs œufs
fur le fable de la mer , s'en
apperçoivent affez. Mais
tous ces animaux ont derriere le chaffis interieur de
l'oreille des cavitez ou facs
aveugles tapiffez de membranes extremement fines,
ou la partie molle du nerf
auditif envoye des branches ; &la grandeur de ces
parties recompenfe ce qui
leur manque d'ailleurs.
*56 MERCURE
A l'égard des autres anímaux qui ont la coquille ,
commeles chiens , les chevaux , les finges , les élephans , &c. on trouve en
eux une espece de docilité
qui fait connoiftre qu'ils
diſtinguent les voix : car ils
entendent les noms qu'on
leur donne , & les commandements qu'on leur
fait ; ils diftinguent les paf
fions de la voix , la joye , l'a
colere , la triſteffe , la flatterie , &c. & y refpondent
par des fignes fenfibles ;
ce que ne font pas les au-
GALANT. 157
tres animaux qui en font
privez , les oifeaux ne laiffent pas d'ouir la voix lorfqu'on leur parle fur un cer1
tain ton qui eft celuy de
leurs chaffis ; mais pour les
faire bien entendre il faut
donner outre cela une certaine tenue ou durée à la
voix à peu près come fi l'on
chantoit, & repeter mefme
les mots plufieurs fois afin
que leur grand adducteur
ait le temps de bander
leurs chaffis. C'est pour
cela que les oifeaux n'ont
commerce entre eux que
158 MERCURE
par leurs chants,au lieu que
les quadrupedes & autres
animaux terreftres, comme
les chiens , les chats , les
brebis , les chevres , les
boeufs , les cigales , les grillons , les cloportes , les
couleuvres fonnantes , &c.
ont une espece de commerce entre eux à l'aide de
leurs voix , ou de quelque
inftrument qui fait en eux
le mefme office que la fimplevoix. Onpourroit pen.
fer de quelques hommes
qui n'entendent & n'apprennent que ce qu'on leur
GALANT. 159
chante , & qui ne refpondent qu'en chantant , la
mefme chofe que des oifeaux , fçavoir qu'ils font
peut -eftre privez tout - à -
fait de la coquille , ou du
moins que fon chaffis eft
extremement tendu , ou
extremementrelafché. Mr
Caffegrain le frere de celuy
qui nous a donné des proportions de la Trompette
Vocale, & qui eftoit fort de
mes amis , eftoit de cette
efpece , il eftoit undes plus
habiles Mouleurs du Roy,
& je luy ayparlé il y a bien
160 MERCURE
36 =
vingt cinq ans ; peuteftre n'y en a - t- il pas dix
qu'il eft mort, ainfi onen
pourroit encore fçavoir
des nouvelles chez les Scul
pteurs du Roy. Mais ne
pourroit -on point penfer
au contraire que ceux qui
font infenfibles à l'harmo
nie, comme unde mes parents d'llliers , dont j'ay
parlé ailleurs , & qui eſt
vivant , & pluſieurs autres
de mes amis , ou font privez du labyrinte , ou du
moinsdugrand adducteur,
& peut-eftre auffi de l'adducteur
GALANT. 161
ducteur de l'étrier. Quant
aux fourds qui entendent
tous clair au milieu du
grand bruit , on peut penfer que le nerf qui eft der
riere le grand chaffis de
leur oreille eft relaſché , ou
ce chaffis luy meſme , ou
tous les deux enſemble , ce
qui les rend peu fufceptibles des ébranlements du
bruit, Mais les bruits violents , les fecouffes des carolfes , &c. ébranlants les
efprits ou de l'oreille exte
rieure , ou mefme du cerveau , il s'en fait un reflus
·
Février 1712 . O
162 MERCURE
dans les muſcles de l'oreille interieure qui les mer en
contraction. Ce relafchement du grand chaffis
vient fouvent d'avoirfouffert une percuffion trop
violente , comme il eft arrivé à quelques perfonnes
par le bruit d'un canon
dont ils eftoient trop près.
17. Enfin à l'égard des
fons , comme ils ont une
durée fenfible , lorfqu'ils
viennent frizer le chaffis
exterieur & en mefme
temps le nerf qui eft couché derriere , ils mettent
GALANT: 163
les efprits qui y font contenus en action , laquelle fe
communique enfuite aux
mufcles adducteurs de la
quaiffe, qui tirent le marteau & l'étrier , & ces mufcles entrat en contraction
tendent le grand chaffis ,
& le chaffis ovale , pour
les mettre en confonance
parfaite avec le fon exterieur , fçavoir avec celuy
de la principale note du
mode , qui eft ordinairement la quinte fur la fi.
nale , & c'eft à cela principalement que les prélu
Ò ij
164 MERCURE
•
?
des font utiles. Alors toutes
les autres notes du mode ,
principalement la finale
la mediante , & l'octave ,
avec leurs repliques peuvent s'exprimer beaucoup
plus aisément fur ces deux
chaffis , c'eft à dire qu'ils
deviennent par ce moyen
plus fufceptibles de la ritmique dans laquelle confiftent les confonances &
les accords des fons de ce
mode , & mefme de toutes
fes notes accidentelles
tant diatoniques , que cromatiques ; quoyque les
GALANT. 165
rapports de leursvibrations
avec les bafes du mode
foient plus éloignés. Et
cette tenfion de ces deux
chaffis ne fe change que
quandon change la dominantedu premiermode en
celle d'un autre , ou que
quand on infifte trop longtempsfur le cromatique. Si
l'on veut avoir quelqu'idée
fenfible de cette ritmique
dans laquelle confifte toute l'effence des intervalles
muficaux , c'eft à dire des
confonances & des diffonances , il nefaut que pro
166 MERCURE
portionner les longueurs
des balanciers de deux ou
trois ou quatre Pendules ,
de telle ſorte qu'un faiſant
par exemple deux vibrations , un autre qui commence en mefme tems en
faffe 3. alors on entendra la
ritmique de la quinte, c'eftà dire la quinte. Si dans le
tems que le premier en fait
par exemple 4. le fecond
en fait cinq , le troifiéme
fix , & le quatriéme huit
tous quatre commençant
en meſme temps , on entendrala rithmique de l'ac
GALANT. 167
cord, ( ut mifol ut) c'est- àdire , en un mot on aura
une fenfation nette de cet
accord & non confuſe ,
comme elle l'eft pour les
oreilles non muficales. Et
ainfi de tous les autres accords , ce qu'on trouvera
plus amplement traité
dans noftre Melodie.
Les ébranlements que
le grand chaffis & fon marteau ontreceus , font communiquez immediatement
à l'enclume , & à l'eftrier
qui les communiquent à
leur tour au chaffis ovale,
168 MERCURE
& celui cy les fait paffer
à l'air de la voute ou veftibule avec toutes leurs va
rietez , lequel les communique fur les cinq ou fix
differents filets du nerfmufical répandus dans les canaux femicirculaires. On
peut mefme penfer qu'il y
a dans ces differents filets
des efprits plus ou moins
agitez , ou que ces filets
mefmes font tellement
proprtionnez en grof
feur , longueur & tenfion,
que commeils font en l'air,
ils font par confequentfuf
ceptibles
GALANT. 169
ceptibles , l'un des ébranlements de la finale , un
autre de ceux de la mediante , un troifiéme de
ceux de la dominante , un
autre de ceux de l'octave ,
& un cinquième enfin de
ceux de la dixiéme ou pluftoft ( ce qui peut revenir
au mefme ) comme unfon
eft prefque tousjours accompagné de fes multipliés , fçavoir l'octave , la
douzième , la double octave , la dix-feptieme , & la
dix- neuviéme ( quoyqu'ils
ne foient pas tousjours ai
Février 1712.
P
170 MERCURE
sés à appercevoir , particu
lierement dans les fons fort
aigus )on peut penser que
ces differens fons s'impriment fur ces filets , un fur,
chacun & comme ces
filets ne font au plus que
fix en nombre , on voit
que l'intervalle de ſept
un n'y peut avoir lieu , ny,
par confequent toutes les
autres relations ( 2,7,2,3, ( Z Z z
2 ,,, ) &c. qui en font dérivées ; au lieu que tous les
intervales ,,,, &c .
font renfermés dans les
précedens. Et comme la
8
-
GALANT. 171
parole eft fouvent jointe
avec la voix, on peut penfer qu'alors elle fe fait fentir dans le canal du limaçon qui répond à la voute
pluftoft que dans le labyrinthe , à caufe de la lame
fpirale de ce canal , qui eft
fufceptible d'une plus grande quantité de varietés de
bruit que les nerfs du labyrinthe , par fa figure triangulaire & par fa longueur.
Ileft évident que la mefme chofe doit fe paffer
dans tous les animaux qui
ont le labyrinthe. C'eft
Pij
172 MERCURE
pour cela qu'on trouve des
chiens , & mefme des chevauxqui font extremement
fufceptibles de la muſique ,
comme unbichon que j'ay
eu autrefois, & deux autres
chiens qui font encore
chez deux des premiers
muficiens de Paris de ma
connoiffance. Onfçait que
les Roffignols l'aiment
éperduement. Les Elephants , les cameleons , les
araignées nommées Tarentules , & c. enfont auffi
tres fufceptibles. Et comment penfer que tant d'a-
GALANT. 173
nimaux paffent une bonne
partie de leur vie à chan
ter , comme les oifeaux, les
grenouilles , les cigales, les
graiffets , &c. fans qu'ils y
prennent quelque plaifir ?
18. A l'égard de la correfpondance qu'il y a entre l'oreille & la glotte , ou
le larinx , qui fait qu'on répete dans le moment les
fons qu'ona entendus avec
toutes leurs varietez , il eft
évident qu'elle ne peut
confifter que dans la cor
refpondance qu'il y a entre
les racines du nerf auditif
Piij
174 MERCURE
ou de la feptiéme paire
& celles du nerf chanteur
qui eft la cinquiéme , laquelle fe répand dans l'o
reille , auffi bien que dans
-le larinx , car ces racines
communiquant entre elles
dans la bafe du cerveau, les
motions des efprits contenus dans le nerf auditif,
y
paffent aisément dans celuy de la glotte , outre que
celles de l'oreille interne
paffent auffi immediate
ment par les rameaux que
cette cinquième paire envoye à ces deux parties ,
GALANT 475
c'eft enfin par là qu'onpeut
expliquer pourquoy les
fourds de naiffance font
privez de l'ufage de la pa
role, &plufieurs autres que
ftions de cette nature.
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Résumé : LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Depuis la publication du traité de l'oreille par M. Duverney, plusieurs anatomistes, médecins et physiciens européens ont exploré le sujet sans parvenir à un consensus complet. M. Parent a décidé de contribuer à ce domaine en ajoutant ses observations sur l'oreille, comme il l'avait fait précédemment sur la circulation du sang et la respiration des animaux. Le texte décrit l'oreille externe, comparée à un cornet recueillant et amplifiant les sons pour les diriger vers l'oreille interne. Les animaux privés d'oreilles externes entendent moins bien, tandis que ceux avec de grandes oreilles ont une meilleure audition. La structure des oreilles humaines est adaptée pour minimiser l'encombrement, contrairement aux oiseaux qui volent ou nagent. L'oreille interne est présentée comme un canal en entonnoir menant à plusieurs chambres. La première chambre, appelée 'quaiffe', est fermée par la membrane du tympan. Elle contient des éminences et des soffettes qui multiplient et conservent les vibrations de l'air. Un canal, l'aqueduc, permet la circulation de l'air entre l'oreille et la bouche pour protéger la membrane du tympan. La 'quaiffe' communique avec d'autres cavités via des fenêtres fermées par des membranes. La 'voute' ou 'vestibule' est située derrière la 'quaiffe' et communique avec la 'coquille' ou 'limacon' et le 'labyrinthe'. La fenêtre ronde relie la 'quaiffe' à la 'coquille', et la fenêtre ovale communique avec la 'voute'. La 'quaiffe' contient également trois osselets : le marteau, l'enclume et l'étrier, actionnés par trois muscles. Ces osselets sont articulés et recouverts d'une membrane fine. Le muscle long tend la membrane du tympan, et le muscle court rétablit les parties dans leur état naturel. Le troisième muscle agit sur l'étrier pour tendre la membrane du tympan. Le texte mentionne également un nerf de la cinquième paire traversant la 'quaiffe' et se joignant au nerf auditif. La 'coquille' est protégée par une membrane délicate et contient des rameaux nerveux. Le labyrinthe de l'oreille interne contient trois canaux semi-circulaires impliqués dans l'équilibre. Les ébranlements de la voix sont transmis par les osselets et atteignent le labyrinthe, évitant ainsi des interférences. Les animaux privés de la coquille de l'oreille perçoivent les sons de manière confuse, tandis que ceux dotés de la coquille montrent une meilleure perception des sons et des voix. Les oiseaux communiquent principalement par des chants, tandis que les quadrupèdes utilisent des voix ou des instruments similaires. Les sons, en particulier les notes musicales, mettent en action les esprits contenus dans les nerfs auditifs, permettant une perception rythmique et harmonique. Les ébranlements sont transmis à travers les différents filets du nerf musical, chacun étant sensible à des fréquences spécifiques. La parole est perçue dans le canal du limaçon plutôt que dans le labyrinthe, en raison de la structure spirale de ce canal. Enfin, la correspondance entre l'oreille et la glotte explique pourquoi les sons entendus sont répétés immédiatement.
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2
p. 25-26
SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
Début :
Un sçavant Architecte de Paris m'ayant representé que les mesures [...]
Mots clefs :
Mesures, Géométrie, Voûtes, Architecture
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texteReconnaissance textuelle : SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
svR LES MESURES
geométriques des Voutes.
PARM- PARENT.
UN sçavantArchitecte
de Paris m'ayant representé que les mesures géomé- triques des voutes en dosnies oblongs ou applatis,
manquoient dans l'Architecture, ou du moins n'avoient point esté mises à
la portée de tout le monde, ce qui oblige à en employer de fausses., & mesme de grossieres au lieu
des véritables, je luy envoiay celles-cy deux jours
après, & j'ai creu faire le
mesme plaisir au public, en
les luy communiquant
d'une maniere pratiquable, avec les Tables dont
on se fert ordinairement
pour resoudre les problèmes de geometrie pratique.
geométriques des Voutes.
PARM- PARENT.
UN sçavantArchitecte
de Paris m'ayant representé que les mesures géomé- triques des voutes en dosnies oblongs ou applatis,
manquoient dans l'Architecture, ou du moins n'avoient point esté mises à
la portée de tout le monde, ce qui oblige à en employer de fausses., & mesme de grossieres au lieu
des véritables, je luy envoiay celles-cy deux jours
après, & j'ai creu faire le
mesme plaisir au public, en
les luy communiquant
d'une maniere pratiquable, avec les Tables dont
on se fert ordinairement
pour resoudre les problèmes de geometrie pratique.
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Résumé : SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
L'absence de mesures géométriques précises pour les voûtes en dos d'âne a été signalée par un architecte parisien. L'auteur a fourni les mesures appropriées deux jours plus tard et les a partagées avec le public. Ces mesures sont présentées de manière pratique, accompagnées de tables couramment utilisées pour résoudre les problèmes de géométrie.
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3
p. 163-166
Observations sur les changemens du Barometre par rapport au temps, tirées des Memoires de M** Par M. Parent.
Début :
Quelques exactes Observateurs ayant bien voulu me communiquer leurs Memoires [...]
Mots clefs :
Baromètre, Observations, Températures, Pluie, Brouillard
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texteReconnaissance textuelle : Observations sur les changemens du Barometre par rapport au temps, tirées des Memoires de M** Par M. Parent.
Observations sur les change..
ments du Barometre par rapport
au temps, tirées des
Memoires de M* *
Par M. Parent.
Quelques exactes Observateurs
ayant bien voulu
me communiquer leursMemoires
touchant les temperatures,
j'ay pris 148. ob.-
fervations faites sur le Barometre
dans les lunaisonsdes
années 1696.1697. &
1698. dont fay fait une
somme , que j'ay divisée
par 148. pour avoir une
hauteur moyenne de Barometre
qui s'est trouvée de
27. poulces 6. lignes36 ou
de 27. poulces 7. lignes.
J'ay ensuite pris les obfervations
marquées,
( pluye,neige,broüillard,
humide, couvert, trouble,)
ôc j'en ay trouvé. 3. audeffous
de la moyenne, & 51»
audessus.Ayant pris encare
les observations marquées,
( pluye, brouillard,
neige, ) feulement j'en ay
trouvé 18. au dessous,&13.
au dessus. Ayant continué
de prendre les observations
marcluces,pluye neige, )
seulement,j'en ay trouve
15. au dessous &7. au desfus.
Et ay ant pris feulement
les observations marquées,
( pluye ) feulement, j'en ay
trouvé 12.. au dessous, &
6. au dessus.
J'ay pris aussi les observations
marquées, (beau,
~rain, j'en, ay trouvéLau
dessous; de U hauteur
moyenne 7. seulement, &
Ljf, audeflbs.f„ce>qui suffit:
pourconvaincre que le Barometre
est bas dans le
temps humide,& haut
dans Iç[epain..,;0';,,; Quoyquon » ait. parlé dans
le MçreuFe precedent des
Abbayes que le Roy a donné
laveillede laToussaints;
cpii>iT)c on estoit fuir la fin
dçriqmprçiTion
, on n'a pu
donner au Public les remarques
qu'on a coustume
defaire.
ments du Barometre par rapport
au temps, tirées des
Memoires de M* *
Par M. Parent.
Quelques exactes Observateurs
ayant bien voulu
me communiquer leursMemoires
touchant les temperatures,
j'ay pris 148. ob.-
fervations faites sur le Barometre
dans les lunaisonsdes
années 1696.1697. &
1698. dont fay fait une
somme , que j'ay divisée
par 148. pour avoir une
hauteur moyenne de Barometre
qui s'est trouvée de
27. poulces 6. lignes36 ou
de 27. poulces 7. lignes.
J'ay ensuite pris les obfervations
marquées,
( pluye,neige,broüillard,
humide, couvert, trouble,)
ôc j'en ay trouvé. 3. audeffous
de la moyenne, & 51»
audessus.Ayant pris encare
les observations marquées,
( pluye, brouillard,
neige, ) feulement j'en ay
trouvé 18. au dessous,&13.
au dessus. Ayant continué
de prendre les observations
marcluces,pluye neige, )
seulement,j'en ay trouve
15. au dessous &7. au desfus.
Et ay ant pris feulement
les observations marquées,
( pluye ) feulement, j'en ay
trouvé 12.. au dessous, &
6. au dessus.
J'ay pris aussi les observations
marquées, (beau,
~rain, j'en, ay trouvéLau
dessous; de U hauteur
moyenne 7. seulement, &
Ljf, audeflbs.f„ce>qui suffit:
pourconvaincre que le Barometre
est bas dans le
temps humide,& haut
dans Iç[epain..,;0';,,; Quoyquon » ait. parlé dans
le MçreuFe precedent des
Abbayes que le Roy a donné
laveillede laToussaints;
cpii>iT)c on estoit fuir la fin
dçriqmprçiTion
, on n'a pu
donner au Public les remarques
qu'on a coustume
defaire.
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Résumé : Observations sur les changemens du Barometre par rapport au temps, tirées des Memoires de M** Par M. Parent.
Le texte 'Observations sur les changements du Baromètre par rapport au temps, tirées des Mémoires de M*' par M. Parent analyse les observations météorologiques réalisées entre 1696 et 1698. M. Parent a compilé 148 observations du baromètre, avec une hauteur moyenne de 27 pouces 6 lignes 36 ou 27 pouces 7 lignes. Il a classé ces observations selon les conditions météorologiques telles que la pluie, la neige, le brouillard, l'humidité, le ciel couvert ou trouble. Il a noté que 3 observations étaient en dessous de la moyenne et 51 au-dessus. Pour des conditions spécifiques comme la pluie, le brouillard et la neige, il a trouvé 18 observations en dessous et 13 au-dessus de la moyenne. Pour la pluie et la neige seules, il a trouvé 15 observations en dessous et 7 au-dessus. Pour la pluie seule, il a trouvé 12 observations en dessous et 6 au-dessus. Ces données montrent que le baromètre est généralement bas dans les temps humides et haut dans les temps beaux. Le texte mentionne également des abbayes données par le roi la veille de la Toussaint, mais précise que les remarques habituelles n'ont pas pu être publiées en raison de la fin de l'impression.
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