Résultats : 16 texte(s)
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1
p. 1362-1363
« LETTRE CRITIQUE DE M*** à M*** sur le Traité de Mathématique [...] »
Début :
LETTRE CRITIQUE DE M*** à M*** sur le Traité de Mathématique [...]
Mots clefs :
Mathématique, Histoire, Jardinier, Éducation chrétienne
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texteReconnaissance textuelle : « LETTRE CRITIQUE DE M*** à M*** sur le Traité de Mathématique [...] »
ETTRE CRITIQUE de M *
à M *** fur le Traité de Mathéma--
tique du P.. C. & les Extraits qu'il a faits
dans les Journaux de Trevoux des Mémoires
de l'Académie des Sciences de l'an--
née 1725. A Paris , rue S. Jacques , chez
II. Vol. G..
TUIN. 1730. 1363
6. Martin & L. Guerin 1730. in 4. de so.
pages.
LE JARDINIER SOLITAIRE
contenant la Méthode de faire & de cultiver
un Jardin fruitier & potager & plu
fieurs Experiences nouvelles , avec des
Reflexions fur la culture des Arbres. Cinquiéme
Edition augmentée.Chez le même,
in 12. avec figures.
HISTOIRE ABREGE'E de l'Ancien'
Teftament , avec la Vie de N. S. J. C.
Rue S. Victor , chez Gab. Ch . Berton in 12
à l'ufage des Ecoles. Septiéme Edition .
INSTRUCTION CHRETIENNE pour
les perfonnes qui aſpirent au mariage , ou
qui y font déja engagées , avec un Traité
de l'Education Chrétienne des Enfans.
Chez le même in 12.
à M *** fur le Traité de Mathéma--
tique du P.. C. & les Extraits qu'il a faits
dans les Journaux de Trevoux des Mémoires
de l'Académie des Sciences de l'an--
née 1725. A Paris , rue S. Jacques , chez
II. Vol. G..
TUIN. 1730. 1363
6. Martin & L. Guerin 1730. in 4. de so.
pages.
LE JARDINIER SOLITAIRE
contenant la Méthode de faire & de cultiver
un Jardin fruitier & potager & plu
fieurs Experiences nouvelles , avec des
Reflexions fur la culture des Arbres. Cinquiéme
Edition augmentée.Chez le même,
in 12. avec figures.
HISTOIRE ABREGE'E de l'Ancien'
Teftament , avec la Vie de N. S. J. C.
Rue S. Victor , chez Gab. Ch . Berton in 12
à l'ufage des Ecoles. Septiéme Edition .
INSTRUCTION CHRETIENNE pour
les perfonnes qui aſpirent au mariage , ou
qui y font déja engagées , avec un Traité
de l'Education Chrétienne des Enfans.
Chez le même in 12.
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Résumé : « LETTRE CRITIQUE DE M*** à M*** sur le Traité de Mathématique [...] »
Le document liste des publications et éditions. Il inclut une lettre critique sur le 'Traité de Mathématique' du P.. C., publiée à Paris en 1730. Il mentionne aussi 'Le Jardinier Solitaire' sur la culture des jardins, 'Histoire Abregée de l'Ancien Testament' pour les écoles, et 'Instruction Chrétienne' sur le mariage et l'éducation des enfants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 1363-1364
Les Plantes usuelles, Supplement, &c. [titre d'après la table]
Début :
SUPPLEMENT à l'abregé de l'Histoire des Plantes usuelles, dans lequel on [...]
Mots clefs :
Abrégé de l'histoire des plantes usuelles
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texteReconnaissance textuelle : Les Plantes usuelles, Supplement, &c. [titre d'après la table]
SUPPLEMENT à l'abregé de l'Hiftoire
des Plantes ufuelles , dans lequel on
donne leurs noms differens , tant François
que Latins , la maniere de s'en fervir , la
dofe & les principales compofitions de
Pharmacie dans lequelles elles font employées.
Par J. B. Chomel , Docteur Regent
en la Faculté de Medecine de Paris ,
de l'Académie Royale des Sciences , Con-
II.Vol
E-iiij feiller
1364 MERCURE DE FRANCE
i
7
feiller & Medecin ordinaire du Roi. Tome
troifiéme. A Paris , rue S. Jacques ,
chez Jacq. Clouzier. 1730. in 12 de 214.
pages , fans le Catalogue des Plantes qui
en contient 116. & fans la Table Alphabetique.
M. Chomel avertit obligeamment dans
un Avis au Lecteur , qu'il a fuivi le même
' ordre qu'il avoit obfervé dans les Editions
précedentes , & qu'il n'a rien changé ni :
augmenté dans les deux premiers Volu
mes. Il a refervé ce qu'il a recueilli depuis:
leur impreffion pour en former ce Suplement
qu'on peut avoir à de frais ,
fans être obligé d'acheter un nouveru
Livre tout entier..
des Plantes ufuelles , dans lequel on
donne leurs noms differens , tant François
que Latins , la maniere de s'en fervir , la
dofe & les principales compofitions de
Pharmacie dans lequelles elles font employées.
Par J. B. Chomel , Docteur Regent
en la Faculté de Medecine de Paris ,
de l'Académie Royale des Sciences , Con-
II.Vol
E-iiij feiller
1364 MERCURE DE FRANCE
i
7
feiller & Medecin ordinaire du Roi. Tome
troifiéme. A Paris , rue S. Jacques ,
chez Jacq. Clouzier. 1730. in 12 de 214.
pages , fans le Catalogue des Plantes qui
en contient 116. & fans la Table Alphabetique.
M. Chomel avertit obligeamment dans
un Avis au Lecteur , qu'il a fuivi le même
' ordre qu'il avoit obfervé dans les Editions
précedentes , & qu'il n'a rien changé ni :
augmenté dans les deux premiers Volu
mes. Il a refervé ce qu'il a recueilli depuis:
leur impreffion pour en former ce Suplement
qu'on peut avoir à de frais ,
fans être obligé d'acheter un nouveru
Livre tout entier..
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Résumé : Les Plantes usuelles, Supplement, &c. [titre d'après la table]
Le document est un supplément à l'abrégé de l'histoire des plantes usuelles, rédigé par J. B. Chomel, Docteur Régent en Médecine à Paris, membre de l'Académie Royale des Sciences et médecin ordinaire du Roi. Publié en 1730, ce supplément de 214 pages inclut un catalogue de 116 plantes et une table alphabétique. Chomel indique qu'il a conservé le même ordre que dans les éditions précédentes et n'a apporté aucune modification aux deux premiers volumes. Les nouvelles informations recueillies depuis la dernière impression sont compilées dans ce supplément, permettant aux lecteurs d'acquérir ces mises à jour sans avoir à acheter un nouvel ouvrage complet.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 1364-1365
Histoire de Fleur-d'Epine, [titre d'après la table]
Début :
HISTOIRE de Fleur d'Epine, Conte. Par M. le Comte Antoine Hamilton. A [...]
Mots clefs :
Histoire de Fleur d'Epine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire de Fleur-d'Epine, [titre d'après la table]
HISTOIRE de Fleur-d'Epine , Conte:
Par M. le Comte Antoine Hamilton . A
Paris , rue S. Jacques > chez J. Fr. Joffe
1730. in 12 de 275. pages .
Après l'accueil favorable qu'on a fait
au Conte du Belier , le Libraire efpere que
celui -ci fera lû avec autant de plaifir. Le
goût du Public pour les Ouvrages de cèt
Auteur l'ont engagé à les rechercher avec
foin , il en a trouvé un affez grand nombre
de cette efpece , manufcrits , & il promet
dans fon Avertiffement de les donner
de fuite. Il affure qu'ils ne fe cedent point
les uns aux autres,& qu'il y a dans tous les
I I.Vol -mêmes.
JUIN 1730 1365
mêmes graces du ftile , cette fertilité d'imagination
inépuifable & ce naturel
charmant qui faifoient le caractere de M ,
Hamilton.
Par M. le Comte Antoine Hamilton . A
Paris , rue S. Jacques > chez J. Fr. Joffe
1730. in 12 de 275. pages .
Après l'accueil favorable qu'on a fait
au Conte du Belier , le Libraire efpere que
celui -ci fera lû avec autant de plaifir. Le
goût du Public pour les Ouvrages de cèt
Auteur l'ont engagé à les rechercher avec
foin , il en a trouvé un affez grand nombre
de cette efpece , manufcrits , & il promet
dans fon Avertiffement de les donner
de fuite. Il affure qu'ils ne fe cedent point
les uns aux autres,& qu'il y a dans tous les
I I.Vol -mêmes.
JUIN 1730 1365
mêmes graces du ftile , cette fertilité d'imagination
inépuifable & ce naturel
charmant qui faifoient le caractere de M ,
Hamilton.
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Résumé : Histoire de Fleur-d'Epine, [titre d'après la table]
Le texte présente 'Histoire de Fleur-d'Epine', un conte de M. le Comte Antoine Hamilton publié en 1730 à Paris. L'ouvrage de 275 pages est édité par J. Fr. Joffe, qui espère un succès similaire à 'Le Conte du Bélier'. L'éditeur a découvert plusieurs manuscrits de l'auteur et promet de les publier. Ces œuvres partagent une imagination fertile et un naturel charmant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 1365-1379
La Vie de Pierre Mignard, &c. [titre d'après la table]
Début :
LA VIE DE PIERRE MIGNARD, Premier Peintre du Roi, par l'Abbé de [...]
Mots clefs :
Pierre Mignard, Peintre du roi, Portrait, Tableau, Honneur, Galerie, Duchesse, Chevalier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Vie de Pierre Mignard, &c. [titre d'après la table]
LA VIE DE PIERRE MIGNARD ,
Premier Peintre du Roi , par l'Abbé de
Monville &c. A Paris , Quay des Auguf
tins , chez Boudot & Guerin 1730.
Nous avons donné dans la premiere
Partie de cet Extrait ce qui regarde la
Vie de Mignard depuis fa naiffance jufqu'à
fon voyage de Rome & fon retour en
France.
Il fut très bien reçû à la Cour , & fon
premier Ouvrage fut le Portrait du jeune
Roi Louis XIV. fait en trois heures , die
Auteur , & envoyé fur le champ à Madrid.
Mignard exprima fi bien cet air de
grandeur & de majesté qui a toujours été
gravé fur le front de ce Monarque, que
toute la Cour d'Espagne en fut frappće .
L'Infante , à la vûë de ces traits auguftes,
fouhaita que le Ciel la fit bientôt le fceau
& le noeud de la Paix .
La Reine more ne tarda pas à ordon
ner à Mignard de la peindre . Elle avoit les
mains parfaites , & elle ne les regardoic:
pas fans une fecrette complaifance . Mi--
gnard imita avec la derniére précifion
cette belle proportion & cette délicateffe
I-I, Vol. Ey
qu gui
1366 MERCURE DE FRANCE..
=1
qui
les rendoit admirables. Il fçut join--
dre dans le Portrait de la Reine mere ,
la jeuneffe qu'elle n'avoit plus , à la beauté
qu'elle avoit encore. Les Courtiſans
n'eurent befoin que de fincerité pour approuver
& pour loüer. Cette Princeffe :
elle- même vit cet effet de l'art avec un
plaifir que fa vertu ne put fe refufer.
Il peignit enfuite le Cardinal Mazarin .
Son Portrait avoit été jufqu'alors l'écueil
de tous les Peintres ; la gloire d'y réüffir :
étoit réfervée à Mignard . Il fe furpaffa luimême
dans cet Ouvrage. Mais cet extrait
feroit bien plus long qu'il ne faut fi on:
s'arrêtoit fur tous les excellens Portraits :
de cet habile Maître. Il fit plufieurs fois
celui du Roy , de la Reine,de Monfieur,
de M. le Dauphin & de quantité de Prin--
de Seigneurs , de Dames , de Minif
tres & d'un tres- grand nombre de perfonnes
de diftinction , qui lui firent une
tres- grande réputation.
ces ,
*
Le premier Portrait qu'il peignit à Paris
fut celui du Duc d'Efpernon . Ce Sei--
gneur qui fe piquoit de vivre en Prince,,
paya mille écus ce Bufte , afin , difoit- il
de mettre le prix aux Portraits de Mignard;;
& lui ayant fait peindre à Frefque dans
fon Hôtel , depuis l'Hôtel de Longue--
ville , une chambre & un cabinet , il luienvoya
40000 liv. L'eftime que les con--
LI.Vol noiffeurss
JUIN. 1730 1367
noiffeurs firent de ces Peintures , donnerent
un nouvel éclat à cette liberalité.
Le Portrait de la Marquiſe de Gouvernet
entr'autres furprit & charma : on y
trouya cette vie que les effets furprenans
dont l'hiftoire a confervé le fouvenir
donnent lieu de croire qu'avoient les Tableaux
des Peintres Grecs. On a vû fou
vent le Perroquet de Madame de Gouvernet
dire à fon Portrait : Baifez-moi, ma
maitreffe.
La Reine mere ayant enfin vû au gré
de fes fouhaits , le Dôme du Val- de- Grace
élevé , crut qu'il ne manqueroit rien à
la magnificence de cet Edifice , fi elle en
faifoit peindre la Coupe par le fçant
Maître que Rome avoit rendu peu d'années
auparavant à la France. Cette Princeffe
confia ce grand Ouvrage à Mignard
qui le finit en huit mois.
A
-
On peut dire en effet que le Val-de-
Grace n'eft peut- être pas moins le triomphe
de la peinture que celui de Mignard.
Jamais production de l'Art ne mérita
mieux Epithete Italienne , dont il eft
fi difficile de faire paffer toute l'énergie
en notre langue , opera daftupire
L'Agneau Pafcal , environné d'Anges
profternez , & le Chandelier à fept bran--
ches , viennent frapper d'abord le Spec- ~
tateur , que le premier regard ravic , char
Evj me
T368 MERCURE DE FRANCE
me ,failit. On lit au deffous ces paroles" :
Fui mortuus , & ecce ſum vivens.
I
Plus haut , un Ange porte ouvert, le Li--
vre fcellé de fept Sceaux , dont il eft parlé
dans l'Apocalypfe.
Le Signe adorable de la Croix eft vû
dans les Airs , à une diftance fupérieure's
porté,foutenu & couronné par les Anges.
Dans le centre eft une Gloire , où les
'trois Perfonnes de la Trinité paroiffent
fur un Trône de Nuës . La Puiffance , la-
Grandeur , la Majefté éclatent fur le vi--
fage & dans toute l'attitude du Pere ; fa:
main droite eft étenduë ; de la gauche il
tient le Globe du Monde . JESUS CHRIST
cft reprefenté tel que dans l'Ecriture , of--
frant à fon Pere les Elus qu'il lui a don--
nez , & faifant parler fon Sang répandu
pour tous les hommes. L'Efprit Saint fous
la forme d'une Colombe , placé au milieu
d'eux. Un vafte cercle de lumieré les en--
vironne. Le jour qu'elle répand a quelque
chofe de furnaturel ; c'eft un jour pur,,
c'eft une clarté divine ; tout le fujet en eft
clairé
Les Choeurs des Anges groupez dans
cette lumiere ; compofent le premier Or--
' dre de la Cour celefte . Une infinité de
Chérubins entourent la Divinité . Un
grand nombre d'Anges forment des Con--
certs d'autres plus proches du Trône fe
cachent
JUIN 1730. 1369
cachent de leurs aîles , & baiffent leurs
yeux éblouis.
Auprès de la Croix eft la fainte Vier
ge à genoux fur un nuage, fuivie , mais à
quelque diftance , de la Magdelaine &
des autres pieufes Femmes qui rendirent
à Jefus mourant les honneurs de la Se--
pulture. De l'autre côté on voit S. Jean--
Baptifte dans une attitude grave & noble,
tenant la Croix qui fert à le défigner-
A droit & à gauche de l'Agneau Paf--
chal font les quatre Peres de l'Eglife Latine
, les Miſteres de la Loy ancienne mê--
lez avec les attributs de la Loy nouvelle , ›
font voir la liaiſon éternelle des deux Teftamens.
A droite on recennoît S. Ambroife
& S. Jérôme . Le Pape S. Gregoire &.
guftin font à gauche , fuivis de faint
ouis & de la Reine Anne d'Autriche..
Elle dépofe fa Couronne pour s'humilier
devant le Roy des Rois , & elle lui offre
le Bâtiment qu'elle vient d'élever en fon
honneur . Un roulement de nuës fépare
les deux Peres qui font à gauche des Apôtres
& de ceux d'entre les Saints que ·PE
glife honore fous le nom de Confeffeurs.-
S. Benoît , pere de tous les Moines d'Occident
, dont les Religieufes du Val- de
Grace fuivent la Regle , eft vû dans un
rang éminent.
Une Légion innombrable de Martyrs
II.Vol.
occupe
1370 MERCURE DE FRANCE.
20
Occupe la place qui fuit . Ils ont à leurs
pieds les fondateurs des Ordres Religieux .
Sous cette partie de l'Eglife triomphante
eft écrit : Laverunt ftolas fuas in fanguine
Agni.
Moyfe tenant les Tables de la Loy
Aaron l'encenfoir à la main.David, Abraham
, Jofué , Jonas , & quelques autres
Saints de l'ancien Teflament forment le
bas du Tableau.
Les Anges qui emportent l'Arche d'al--
fiance , marquent excellemment que la
Loy de Grace a pris la place de la Loy Figurative
, & qu'on ne peut meriter le ciel
que par celui qui a die qu'il étoit la voye,,
la verité & la vie. Le paffage qui eft audeffous
ne laiffe pas lieu de douter que ce
mait été là l'efprit du Peintre : Sains. Dee
•·noftro & Agno..
Le chafte troupeau des Vierges remplit
tout ce qui refte de place. Le privilege
qu'elles ont de fuivre par tout l'Agneau
fans tache , eſt expliqué par ces mots :
•Sequuntur Agnum quocumque ierit.
On voit une foule d'efprits celeftes ré--
pandus dans differens endroits , les uns
-apportent des palmes aux Vierges & aux
Martyrs : les autres font fumer l'encens
en l'honneur du Très -Haut. Rien n'eft
oublié de tout ce qui peur donner quelque
idée de cette demeure , que l'oeil n'a
2
HiVol. -point
JUIN 1730 1371
འ
C
3
point vû , que l'efprit humain ne fçauroit
comprendre ; de cette felicité pleine
& immuable , dont celui qui eft l'Auteur
de toute felicité enivre à jamais fes Saints.
Sic exultant Sancti in gloria , fic lætanturin t
cubilibus fuis ; lit- t'on au bas , Pfeaume
149..
Mignard fit quelque tems après beau
coup d'ouvrages à frefque à l'Hôtel d'Her
vart , aujourd'hui l'Hôtel d'Armenon--
vile. Il peignit dans la vouté du cabinet
l'apotheofe de Pfiché son la voit qui s'é--
leve vers le plus haut de l'Olympe,portée
par Mercure & par l'Hymenées Jupiter
paroît empreffe à recevoir la nouvelle
Divinité qui vient embellir fon Empire.-
Cette fleur de la premiere jeuneffe , dont
les charmes font fi puiffans & à la beauté
la plus reguliere , fe joignent fur le vifage
de Pfiché, ces graces féduifantes qu'inf
pire le defir de plaire , &c.
On fçait le cas que font les Curieux
des Ouvrages de ces grands Maîtres d'I--
talie , qui outre leur merite réel , ont en--
core chez les demi-fçavans le merite de
n'être plus , ils élèvent la réputation des >
morts fur le débris de celle des vivans.-
Mignard ; qui avoit le rare talent d'attraper
parfaitement les differentes manieres
des plus excellens Peintres , ayant
-peint fur une toile d'Italie , une Made-
2
II! Vol . leine
132 MERCURE DE FRANCE .
:
leine dans le gout du Guide , ce tableau
fut vendu deux mille livres , pour être de
ce dernier Maître, au Chevalier de Clairville
, qui le jugea tel , ainfi que les plus
grands Curieux & Connoiffeurs ; & M. le
Brun lui-même.
Cependant quelque bruit s'étant rés
pandu , que cette Madeleine étoit de Mignard
, le Chevalier de Clairville alla le
trouver. Il répondit modeftement fur
l'honneur qu'on lui faifoit , & fit entrevoir
qu'il ne croioit pas le tableau du -
Guide. M. le Brun , foûtient le contraire,
lui dit le Chevalier , & je vous prie de
main à dîner avec lui pour éclaircir cette
affaire . La partie liée avec plufieurs Cornoiffeurs;
tout le monde fut du fentiment
de le Brun , & la difpute s'échauffa ; &
Mignard propofa 300 louis à parier
que le tableau n'étoit pas du Guide . Ie
Brun vouloit accepter le pari , & quand
Mignard vir la chofe auffi avant engagée
qu'elle pouvoit l'être pour fa gloire ; je :
ne puis pas parier en confcience , dit -il ,
car le tableau eft de moi ; & il en donna
la
preuve fur le champ , en découvrant
avec de l'huile de therebentine un endroit
du tableau , fous les cheveux de la Madé--
laine , où l'on trouva la Barette d'un Car- -
dinal qui avoit été peint d'abord fur cette
toile Mignard voulut reprendre fon ta--
II.Vol. bleau
JUIN. 1730. 1373
bleau & rendre les deux cent piftoles au
Chevalier , mais celui-ci fut bien-aife de
le garder.
Les portraits pour lesquels Mignard
étoit toûjours de plus en plus recherché
n'épuiferent pas tout fon tems , il fit de
tems en tems des ouvrages à frefque , &
des tableaux de chevalet.
La belle Ducheffe de Briffac , de la Maifon
de S. Simon , fouhaita alors que Mignard
fit fon portrait , & elle eut défiré
qu'il ne la fit pas attendre long-tems .
C'étoit beaucoup exiger d'un homme qui
ne difpofoit pas de fes momens à fon gré.
Elle engagea Racine à lui en parler , &
Mignard donna à l'amitié ce qu'il eut
peut-être refufé à toute autre confideration
. Il peignit Madame de Briffac en
grand avee un Amour auprès d'elle , dont
elle tient le flambeau , & qu'elle paroît
avoir défarmé . C'eft ainfi qu'elle avoit
voulu être reprefentée. Ce portrait fit
d'autant plus d'honneur à fon auteur ,
que la beauté de la Ducheffe de Briffac
confiftoit moins dans la regularité , que
dans l'enfemble , & dans le jeu des traits :
que d'ailleurs il avoit été queſtion d'épier
,fi l'on peut parler ainfi , & de fixer
fur fon vifage ces graces fugitives , qui
tiennent aux differens mouvemens de l'ame,
& de peindre même le fentiment qui
les fait naître. Il
1374 MERCURE DE FRANCE
Il fit quelque tems après le portrait de
la Ducheffe de la Valiere. Elle eft peinte
au milieu de fes deux enfans , le Comte
de Vermandois , jeune Prince que le'
Ciel n'a fait que montrer à la terre , &
Mademoifeile de Blois , depuis la Princeffe
de Conti , que Mignard bon connoiffeur
, affuroit dès-lors devoir être un
jour la plus grande beauté de fon fiecle.
Madame de la Valiere eft reprefentée tenant
un chalumeau , d'où pend une boule
de favon , autour de laquelle on lit: Sic
tranfit gloria mundi. Image naturelle de
la vanité ou occupation des hommes , &
fur tout des faveurs de la Cour. Cette
genereufe perfonne qui a fait voir qu'un
Roy peut être aimé pour lui- même , fe
préparoit déja au grand facrifice , qu'elle
confomma bien-tôt après. Il est vrai-femblable
, que ce fut elle qui donna l'idée
du tableau ; & il eft certain que fes
agrémens n'étoient pas diminués lorfqu'elle
prit le parti de les enfevelir dans
la plus auftere retraite. La France n'ou-
Bliera jamais les grands exemples qu'elle
a donné fous le nom de Sour Loüife de
Ja Mifericorde. Une fainte mort'a couronné
des vertus que nous voyons revivre
aujourd'hui dans fon augufte fille.
Le Roy voulant un jour fçavoir l'idée
que le Duc de Montaufier avoit de le
II.Fol
Brun
TUIN. 1730. 1375
Brun & de Mignard , qui avoient chacun
leurs Partifans : Sire , répondit-il , je ne
me connois pas en peinture , mais il me pa
rcit que ces hommes la peignent comme leur
nom.
Au mois de Mars 1677 , feu Monfieur,,
Frere unique de Louis XIV. ne dédaigna
pas d'aller chez Mignard , & il eut la bonté
de lui dire , qu'il faifoit bâtir exprès à
S. Cloud , une Galerie , un cabinet & un
falon , afin de les lui faire peindre , &c.
Mignard prit Apollon pour fujet princi
pal de ce grand ouvrage. Toutes les avantures
que la Fable prête à ce Dieu , tous
les attributs qu'elle lui donne , font parfaitement
reprefentés dans la Galerie..
A l'un des bouts on le voit dans l'inftant
de fa naiffance fur les genoux de Latone.
Vis-à-vis il eft vû fur le Parnaffe avec les
Mules. Dans le premier tableau , Latone
infultée par les payfans de Lybie , s'adref
fe à Jupiter qui la vange en changeant
ces hommes impitoyables en grenouilles.
La Divinité qui prefide aux beaux Arts ,
& aux differens talens de l'efprit , prefide
auffi aux faifons ; elles font peintes d'un
côté & de l'autre de la galerie , &c. Dans
le grand plafond , au milieu de la galerie ,
qui fert comme de couronnement à tout
Fouvrage , le Soleil fous la figure du Roi
paroît fur un char , tiré par quatre che
II. Fol Vaux
1376 MERCURE DE FRANCE,
vaux blancs .... l'Aurore le precede ,& c .
A la page 116 de ce livre , il y a une
faute de Copifte dont l'Auteur fera fans
doute bien aife que nous avertiffions le
Lecteur. En parlant du Portrait que fit
Mignard de Marie- Loüife d'Orleans , fille
aînée de Monfieur & d'Henriette d'Angleterre
son a mis que fon mariage venoit
d'être conclu avec Philippe IV. Roi d'Efpagne
, il faut lire Charles II.
Nous abregeons à regret la defcription
des peintures de S. Cloud , où Mignard
fit encore quantité d'autres grands Ou
vrages , comme le cabinet de Diane en
quatre grands tableaux & le plafond de
Aurore , le grand falon , où l'on voit
Olympe & tous les Dieux réunis , pour
voir Mars & Venus qui vont être envelo
pez par les retz de Vulcain , & c.
En 1684 il peignità Verfailles le petit
apartement , & pour faire voir que la perfection
où les Arts ont été portez en Fran
ce , étoit l'effet de la protection du Roi ,
fla reprefenté au milieu du plafond fur
des nuages , Apollon & Minerve ; le Genie
de la France eft debout entre ces deux
Divinitez , tenant un Lys d'une main &
s'appuyant de l'autre fur le genoux de
Minerve. On voit au deffous plufieurs
groupes d'Enfans , environnez des Inftrumens
des Sciences & des Arts . Ces
II. Vol.
Dieux
JUIN. 1739. 1377
?
Dieux leur diftribuenr des Couronnes.
de Laurier & des Medailles d'or. Aux
deux Salons qui terminent cette Galerie
il peignit au premier , Promethée qui a
dérobé le feu du Ciel , & dans l'autre
Pandore , & c. Après ces Ouvrages , Mignard
peignit le beau plafond du grand
Cabinet de Monfeigneur , qui ne fubfifte
plus.
Au mois de Juin 1687. Mignard fut
ennobli. Son tableau reprefentant l'hommage
de la Mer au Roy , fuivit de près
cette marque glorieufe dont S. M. venoit
de l'honorer.
Le Portrait de la Ducheffe du Lude
fut finienviron ce tems là . A l'affection &
l'eftime qu'elle avoit pour Mignard
elle joignit une telle inclination pour fa
fille que l'amitié la plus tendre y fucceda
bien- tôt , lorfque Mademoiſelle Mignard
devint , par fon mariage avec le Comte
de Feuquieres , coufine germaine de la
Ducheffe du Lude.
Un de fes derniers portraits eft celui de
Madame de Foix : Elle avoit des charmes
dans l'efprit , dont on ne pouvoit fe défendre.
Il fçût la peindre telle qu'elle étoit
effectivement , plutôt jolie que belle , parée
de cet art de plaire qui n'accompagne
pas toujours la beauté , & qui lui eft fouvent
préferé. La plupart des femmes , diloit
II. Vol.
1378 MERCURE DE FRANCE
ce Peintre , ne fçavent ce que c'est que de fe
fairepeindre telles qu'elles font ; elles ont une
idée de la beauté à laquelle elles veulent ref
fembler : c'eft leur idée qu'elles veulent qu'on
copie , & non pas leur visage.
Le fameux le Brun étant mort au mois
de Février 1690. le Roi donna ſur le
champ à Mignard la Charge de Premier
Peintre & Garde General du Cabinet des
Tableaux & Deffeins de S. M. Il fut nommé
en même-tems , Directeur & Chancelier
de l'Academie Royale de Peinture &
Sculpture , & Directeur de la Manufacture
Royal des Gobelins . Il mourut à Paris
le 13. Mai 1695. âgé de 84. ans ,
fix mois
& quelques jours.
L'Auteur termine la Vie de Mignard
par cet Eloge: Sa compofition eft riche
gracieufe & noble. Grand Poëte dans l'invention
, fa difpofition eft fçavante & fage
, fon ftile heroïque & fublime , fonpinceau
hardi , moelleux & leger. Tout
cela fans perdre de vûë les beautez du détail.
Ses expreffions font vrayes , confor
mes à l'action , moderées fans être infipides
; toûjours nobles , toujours élevées .
Il drapoit d'un grand goût : fes plis font
grands & bien jettez , marquant & flatant
judicieufement le nud , en imitant , autant
qu'il eft poffible , la varieté des étoffes
, &c. C'eft fur les Memoires de la
11. Vol. Comteffe
JUIN. 1730. 1379
Comteffe de Feuquieres qu'on a écrit la
vie de fon illuftre Pere ; c'eft elle , pourfuit
l'Auteur , qui lui fait rendre un honneur
fi bien merité , & lui donne cette
derniere marque de fa pieté , de fon rel
pect & de fa tendre reconnoiffance .
Premier Peintre du Roi , par l'Abbé de
Monville &c. A Paris , Quay des Auguf
tins , chez Boudot & Guerin 1730.
Nous avons donné dans la premiere
Partie de cet Extrait ce qui regarde la
Vie de Mignard depuis fa naiffance jufqu'à
fon voyage de Rome & fon retour en
France.
Il fut très bien reçû à la Cour , & fon
premier Ouvrage fut le Portrait du jeune
Roi Louis XIV. fait en trois heures , die
Auteur , & envoyé fur le champ à Madrid.
Mignard exprima fi bien cet air de
grandeur & de majesté qui a toujours été
gravé fur le front de ce Monarque, que
toute la Cour d'Espagne en fut frappće .
L'Infante , à la vûë de ces traits auguftes,
fouhaita que le Ciel la fit bientôt le fceau
& le noeud de la Paix .
La Reine more ne tarda pas à ordon
ner à Mignard de la peindre . Elle avoit les
mains parfaites , & elle ne les regardoic:
pas fans une fecrette complaifance . Mi--
gnard imita avec la derniére précifion
cette belle proportion & cette délicateffe
I-I, Vol. Ey
qu gui
1366 MERCURE DE FRANCE..
=1
qui
les rendoit admirables. Il fçut join--
dre dans le Portrait de la Reine mere ,
la jeuneffe qu'elle n'avoit plus , à la beauté
qu'elle avoit encore. Les Courtiſans
n'eurent befoin que de fincerité pour approuver
& pour loüer. Cette Princeffe :
elle- même vit cet effet de l'art avec un
plaifir que fa vertu ne put fe refufer.
Il peignit enfuite le Cardinal Mazarin .
Son Portrait avoit été jufqu'alors l'écueil
de tous les Peintres ; la gloire d'y réüffir :
étoit réfervée à Mignard . Il fe furpaffa luimême
dans cet Ouvrage. Mais cet extrait
feroit bien plus long qu'il ne faut fi on:
s'arrêtoit fur tous les excellens Portraits :
de cet habile Maître. Il fit plufieurs fois
celui du Roy , de la Reine,de Monfieur,
de M. le Dauphin & de quantité de Prin--
de Seigneurs , de Dames , de Minif
tres & d'un tres- grand nombre de perfonnes
de diftinction , qui lui firent une
tres- grande réputation.
ces ,
*
Le premier Portrait qu'il peignit à Paris
fut celui du Duc d'Efpernon . Ce Sei--
gneur qui fe piquoit de vivre en Prince,,
paya mille écus ce Bufte , afin , difoit- il
de mettre le prix aux Portraits de Mignard;;
& lui ayant fait peindre à Frefque dans
fon Hôtel , depuis l'Hôtel de Longue--
ville , une chambre & un cabinet , il luienvoya
40000 liv. L'eftime que les con--
LI.Vol noiffeurss
JUIN. 1730 1367
noiffeurs firent de ces Peintures , donnerent
un nouvel éclat à cette liberalité.
Le Portrait de la Marquiſe de Gouvernet
entr'autres furprit & charma : on y
trouya cette vie que les effets furprenans
dont l'hiftoire a confervé le fouvenir
donnent lieu de croire qu'avoient les Tableaux
des Peintres Grecs. On a vû fou
vent le Perroquet de Madame de Gouvernet
dire à fon Portrait : Baifez-moi, ma
maitreffe.
La Reine mere ayant enfin vû au gré
de fes fouhaits , le Dôme du Val- de- Grace
élevé , crut qu'il ne manqueroit rien à
la magnificence de cet Edifice , fi elle en
faifoit peindre la Coupe par le fçant
Maître que Rome avoit rendu peu d'années
auparavant à la France. Cette Princeffe
confia ce grand Ouvrage à Mignard
qui le finit en huit mois.
A
-
On peut dire en effet que le Val-de-
Grace n'eft peut- être pas moins le triomphe
de la peinture que celui de Mignard.
Jamais production de l'Art ne mérita
mieux Epithete Italienne , dont il eft
fi difficile de faire paffer toute l'énergie
en notre langue , opera daftupire
L'Agneau Pafcal , environné d'Anges
profternez , & le Chandelier à fept bran--
ches , viennent frapper d'abord le Spec- ~
tateur , que le premier regard ravic , char
Evj me
T368 MERCURE DE FRANCE
me ,failit. On lit au deffous ces paroles" :
Fui mortuus , & ecce ſum vivens.
I
Plus haut , un Ange porte ouvert, le Li--
vre fcellé de fept Sceaux , dont il eft parlé
dans l'Apocalypfe.
Le Signe adorable de la Croix eft vû
dans les Airs , à une diftance fupérieure's
porté,foutenu & couronné par les Anges.
Dans le centre eft une Gloire , où les
'trois Perfonnes de la Trinité paroiffent
fur un Trône de Nuës . La Puiffance , la-
Grandeur , la Majefté éclatent fur le vi--
fage & dans toute l'attitude du Pere ; fa:
main droite eft étenduë ; de la gauche il
tient le Globe du Monde . JESUS CHRIST
cft reprefenté tel que dans l'Ecriture , of--
frant à fon Pere les Elus qu'il lui a don--
nez , & faifant parler fon Sang répandu
pour tous les hommes. L'Efprit Saint fous
la forme d'une Colombe , placé au milieu
d'eux. Un vafte cercle de lumieré les en--
vironne. Le jour qu'elle répand a quelque
chofe de furnaturel ; c'eft un jour pur,,
c'eft une clarté divine ; tout le fujet en eft
clairé
Les Choeurs des Anges groupez dans
cette lumiere ; compofent le premier Or--
' dre de la Cour celefte . Une infinité de
Chérubins entourent la Divinité . Un
grand nombre d'Anges forment des Con--
certs d'autres plus proches du Trône fe
cachent
JUIN 1730. 1369
cachent de leurs aîles , & baiffent leurs
yeux éblouis.
Auprès de la Croix eft la fainte Vier
ge à genoux fur un nuage, fuivie , mais à
quelque diftance , de la Magdelaine &
des autres pieufes Femmes qui rendirent
à Jefus mourant les honneurs de la Se--
pulture. De l'autre côté on voit S. Jean--
Baptifte dans une attitude grave & noble,
tenant la Croix qui fert à le défigner-
A droit & à gauche de l'Agneau Paf--
chal font les quatre Peres de l'Eglife Latine
, les Miſteres de la Loy ancienne mê--
lez avec les attributs de la Loy nouvelle , ›
font voir la liaiſon éternelle des deux Teftamens.
A droite on recennoît S. Ambroife
& S. Jérôme . Le Pape S. Gregoire &.
guftin font à gauche , fuivis de faint
ouis & de la Reine Anne d'Autriche..
Elle dépofe fa Couronne pour s'humilier
devant le Roy des Rois , & elle lui offre
le Bâtiment qu'elle vient d'élever en fon
honneur . Un roulement de nuës fépare
les deux Peres qui font à gauche des Apôtres
& de ceux d'entre les Saints que ·PE
glife honore fous le nom de Confeffeurs.-
S. Benoît , pere de tous les Moines d'Occident
, dont les Religieufes du Val- de
Grace fuivent la Regle , eft vû dans un
rang éminent.
Une Légion innombrable de Martyrs
II.Vol.
occupe
1370 MERCURE DE FRANCE.
20
Occupe la place qui fuit . Ils ont à leurs
pieds les fondateurs des Ordres Religieux .
Sous cette partie de l'Eglife triomphante
eft écrit : Laverunt ftolas fuas in fanguine
Agni.
Moyfe tenant les Tables de la Loy
Aaron l'encenfoir à la main.David, Abraham
, Jofué , Jonas , & quelques autres
Saints de l'ancien Teflament forment le
bas du Tableau.
Les Anges qui emportent l'Arche d'al--
fiance , marquent excellemment que la
Loy de Grace a pris la place de la Loy Figurative
, & qu'on ne peut meriter le ciel
que par celui qui a die qu'il étoit la voye,,
la verité & la vie. Le paffage qui eft audeffous
ne laiffe pas lieu de douter que ce
mait été là l'efprit du Peintre : Sains. Dee
•·noftro & Agno..
Le chafte troupeau des Vierges remplit
tout ce qui refte de place. Le privilege
qu'elles ont de fuivre par tout l'Agneau
fans tache , eſt expliqué par ces mots :
•Sequuntur Agnum quocumque ierit.
On voit une foule d'efprits celeftes ré--
pandus dans differens endroits , les uns
-apportent des palmes aux Vierges & aux
Martyrs : les autres font fumer l'encens
en l'honneur du Très -Haut. Rien n'eft
oublié de tout ce qui peur donner quelque
idée de cette demeure , que l'oeil n'a
2
HiVol. -point
JUIN 1730 1371
འ
C
3
point vû , que l'efprit humain ne fçauroit
comprendre ; de cette felicité pleine
& immuable , dont celui qui eft l'Auteur
de toute felicité enivre à jamais fes Saints.
Sic exultant Sancti in gloria , fic lætanturin t
cubilibus fuis ; lit- t'on au bas , Pfeaume
149..
Mignard fit quelque tems après beau
coup d'ouvrages à frefque à l'Hôtel d'Her
vart , aujourd'hui l'Hôtel d'Armenon--
vile. Il peignit dans la vouté du cabinet
l'apotheofe de Pfiché son la voit qui s'é--
leve vers le plus haut de l'Olympe,portée
par Mercure & par l'Hymenées Jupiter
paroît empreffe à recevoir la nouvelle
Divinité qui vient embellir fon Empire.-
Cette fleur de la premiere jeuneffe , dont
les charmes font fi puiffans & à la beauté
la plus reguliere , fe joignent fur le vifage
de Pfiché, ces graces féduifantes qu'inf
pire le defir de plaire , &c.
On fçait le cas que font les Curieux
des Ouvrages de ces grands Maîtres d'I--
talie , qui outre leur merite réel , ont en--
core chez les demi-fçavans le merite de
n'être plus , ils élèvent la réputation des >
morts fur le débris de celle des vivans.-
Mignard ; qui avoit le rare talent d'attraper
parfaitement les differentes manieres
des plus excellens Peintres , ayant
-peint fur une toile d'Italie , une Made-
2
II! Vol . leine
132 MERCURE DE FRANCE .
:
leine dans le gout du Guide , ce tableau
fut vendu deux mille livres , pour être de
ce dernier Maître, au Chevalier de Clairville
, qui le jugea tel , ainfi que les plus
grands Curieux & Connoiffeurs ; & M. le
Brun lui-même.
Cependant quelque bruit s'étant rés
pandu , que cette Madeleine étoit de Mignard
, le Chevalier de Clairville alla le
trouver. Il répondit modeftement fur
l'honneur qu'on lui faifoit , & fit entrevoir
qu'il ne croioit pas le tableau du -
Guide. M. le Brun , foûtient le contraire,
lui dit le Chevalier , & je vous prie de
main à dîner avec lui pour éclaircir cette
affaire . La partie liée avec plufieurs Cornoiffeurs;
tout le monde fut du fentiment
de le Brun , & la difpute s'échauffa ; &
Mignard propofa 300 louis à parier
que le tableau n'étoit pas du Guide . Ie
Brun vouloit accepter le pari , & quand
Mignard vir la chofe auffi avant engagée
qu'elle pouvoit l'être pour fa gloire ; je :
ne puis pas parier en confcience , dit -il ,
car le tableau eft de moi ; & il en donna
la
preuve fur le champ , en découvrant
avec de l'huile de therebentine un endroit
du tableau , fous les cheveux de la Madé--
laine , où l'on trouva la Barette d'un Car- -
dinal qui avoit été peint d'abord fur cette
toile Mignard voulut reprendre fon ta--
II.Vol. bleau
JUIN. 1730. 1373
bleau & rendre les deux cent piftoles au
Chevalier , mais celui-ci fut bien-aife de
le garder.
Les portraits pour lesquels Mignard
étoit toûjours de plus en plus recherché
n'épuiferent pas tout fon tems , il fit de
tems en tems des ouvrages à frefque , &
des tableaux de chevalet.
La belle Ducheffe de Briffac , de la Maifon
de S. Simon , fouhaita alors que Mignard
fit fon portrait , & elle eut défiré
qu'il ne la fit pas attendre long-tems .
C'étoit beaucoup exiger d'un homme qui
ne difpofoit pas de fes momens à fon gré.
Elle engagea Racine à lui en parler , &
Mignard donna à l'amitié ce qu'il eut
peut-être refufé à toute autre confideration
. Il peignit Madame de Briffac en
grand avee un Amour auprès d'elle , dont
elle tient le flambeau , & qu'elle paroît
avoir défarmé . C'eft ainfi qu'elle avoit
voulu être reprefentée. Ce portrait fit
d'autant plus d'honneur à fon auteur ,
que la beauté de la Ducheffe de Briffac
confiftoit moins dans la regularité , que
dans l'enfemble , & dans le jeu des traits :
que d'ailleurs il avoit été queſtion d'épier
,fi l'on peut parler ainfi , & de fixer
fur fon vifage ces graces fugitives , qui
tiennent aux differens mouvemens de l'ame,
& de peindre même le fentiment qui
les fait naître. Il
1374 MERCURE DE FRANCE
Il fit quelque tems après le portrait de
la Ducheffe de la Valiere. Elle eft peinte
au milieu de fes deux enfans , le Comte
de Vermandois , jeune Prince que le'
Ciel n'a fait que montrer à la terre , &
Mademoifeile de Blois , depuis la Princeffe
de Conti , que Mignard bon connoiffeur
, affuroit dès-lors devoir être un
jour la plus grande beauté de fon fiecle.
Madame de la Valiere eft reprefentée tenant
un chalumeau , d'où pend une boule
de favon , autour de laquelle on lit: Sic
tranfit gloria mundi. Image naturelle de
la vanité ou occupation des hommes , &
fur tout des faveurs de la Cour. Cette
genereufe perfonne qui a fait voir qu'un
Roy peut être aimé pour lui- même , fe
préparoit déja au grand facrifice , qu'elle
confomma bien-tôt après. Il est vrai-femblable
, que ce fut elle qui donna l'idée
du tableau ; & il eft certain que fes
agrémens n'étoient pas diminués lorfqu'elle
prit le parti de les enfevelir dans
la plus auftere retraite. La France n'ou-
Bliera jamais les grands exemples qu'elle
a donné fous le nom de Sour Loüife de
Ja Mifericorde. Une fainte mort'a couronné
des vertus que nous voyons revivre
aujourd'hui dans fon augufte fille.
Le Roy voulant un jour fçavoir l'idée
que le Duc de Montaufier avoit de le
II.Fol
Brun
TUIN. 1730. 1375
Brun & de Mignard , qui avoient chacun
leurs Partifans : Sire , répondit-il , je ne
me connois pas en peinture , mais il me pa
rcit que ces hommes la peignent comme leur
nom.
Au mois de Mars 1677 , feu Monfieur,,
Frere unique de Louis XIV. ne dédaigna
pas d'aller chez Mignard , & il eut la bonté
de lui dire , qu'il faifoit bâtir exprès à
S. Cloud , une Galerie , un cabinet & un
falon , afin de les lui faire peindre , &c.
Mignard prit Apollon pour fujet princi
pal de ce grand ouvrage. Toutes les avantures
que la Fable prête à ce Dieu , tous
les attributs qu'elle lui donne , font parfaitement
reprefentés dans la Galerie..
A l'un des bouts on le voit dans l'inftant
de fa naiffance fur les genoux de Latone.
Vis-à-vis il eft vû fur le Parnaffe avec les
Mules. Dans le premier tableau , Latone
infultée par les payfans de Lybie , s'adref
fe à Jupiter qui la vange en changeant
ces hommes impitoyables en grenouilles.
La Divinité qui prefide aux beaux Arts ,
& aux differens talens de l'efprit , prefide
auffi aux faifons ; elles font peintes d'un
côté & de l'autre de la galerie , &c. Dans
le grand plafond , au milieu de la galerie ,
qui fert comme de couronnement à tout
Fouvrage , le Soleil fous la figure du Roi
paroît fur un char , tiré par quatre che
II. Fol Vaux
1376 MERCURE DE FRANCE,
vaux blancs .... l'Aurore le precede ,& c .
A la page 116 de ce livre , il y a une
faute de Copifte dont l'Auteur fera fans
doute bien aife que nous avertiffions le
Lecteur. En parlant du Portrait que fit
Mignard de Marie- Loüife d'Orleans , fille
aînée de Monfieur & d'Henriette d'Angleterre
son a mis que fon mariage venoit
d'être conclu avec Philippe IV. Roi d'Efpagne
, il faut lire Charles II.
Nous abregeons à regret la defcription
des peintures de S. Cloud , où Mignard
fit encore quantité d'autres grands Ou
vrages , comme le cabinet de Diane en
quatre grands tableaux & le plafond de
Aurore , le grand falon , où l'on voit
Olympe & tous les Dieux réunis , pour
voir Mars & Venus qui vont être envelo
pez par les retz de Vulcain , & c.
En 1684 il peignità Verfailles le petit
apartement , & pour faire voir que la perfection
où les Arts ont été portez en Fran
ce , étoit l'effet de la protection du Roi ,
fla reprefenté au milieu du plafond fur
des nuages , Apollon & Minerve ; le Genie
de la France eft debout entre ces deux
Divinitez , tenant un Lys d'une main &
s'appuyant de l'autre fur le genoux de
Minerve. On voit au deffous plufieurs
groupes d'Enfans , environnez des Inftrumens
des Sciences & des Arts . Ces
II. Vol.
Dieux
JUIN. 1739. 1377
?
Dieux leur diftribuenr des Couronnes.
de Laurier & des Medailles d'or. Aux
deux Salons qui terminent cette Galerie
il peignit au premier , Promethée qui a
dérobé le feu du Ciel , & dans l'autre
Pandore , & c. Après ces Ouvrages , Mignard
peignit le beau plafond du grand
Cabinet de Monfeigneur , qui ne fubfifte
plus.
Au mois de Juin 1687. Mignard fut
ennobli. Son tableau reprefentant l'hommage
de la Mer au Roy , fuivit de près
cette marque glorieufe dont S. M. venoit
de l'honorer.
Le Portrait de la Ducheffe du Lude
fut finienviron ce tems là . A l'affection &
l'eftime qu'elle avoit pour Mignard
elle joignit une telle inclination pour fa
fille que l'amitié la plus tendre y fucceda
bien- tôt , lorfque Mademoiſelle Mignard
devint , par fon mariage avec le Comte
de Feuquieres , coufine germaine de la
Ducheffe du Lude.
Un de fes derniers portraits eft celui de
Madame de Foix : Elle avoit des charmes
dans l'efprit , dont on ne pouvoit fe défendre.
Il fçût la peindre telle qu'elle étoit
effectivement , plutôt jolie que belle , parée
de cet art de plaire qui n'accompagne
pas toujours la beauté , & qui lui eft fouvent
préferé. La plupart des femmes , diloit
II. Vol.
1378 MERCURE DE FRANCE
ce Peintre , ne fçavent ce que c'est que de fe
fairepeindre telles qu'elles font ; elles ont une
idée de la beauté à laquelle elles veulent ref
fembler : c'eft leur idée qu'elles veulent qu'on
copie , & non pas leur visage.
Le fameux le Brun étant mort au mois
de Février 1690. le Roi donna ſur le
champ à Mignard la Charge de Premier
Peintre & Garde General du Cabinet des
Tableaux & Deffeins de S. M. Il fut nommé
en même-tems , Directeur & Chancelier
de l'Academie Royale de Peinture &
Sculpture , & Directeur de la Manufacture
Royal des Gobelins . Il mourut à Paris
le 13. Mai 1695. âgé de 84. ans ,
fix mois
& quelques jours.
L'Auteur termine la Vie de Mignard
par cet Eloge: Sa compofition eft riche
gracieufe & noble. Grand Poëte dans l'invention
, fa difpofition eft fçavante & fage
, fon ftile heroïque & fublime , fonpinceau
hardi , moelleux & leger. Tout
cela fans perdre de vûë les beautez du détail.
Ses expreffions font vrayes , confor
mes à l'action , moderées fans être infipides
; toûjours nobles , toujours élevées .
Il drapoit d'un grand goût : fes plis font
grands & bien jettez , marquant & flatant
judicieufement le nud , en imitant , autant
qu'il eft poffible , la varieté des étoffes
, &c. C'eft fur les Memoires de la
11. Vol. Comteffe
JUIN. 1730. 1379
Comteffe de Feuquieres qu'on a écrit la
vie de fon illuftre Pere ; c'eft elle , pourfuit
l'Auteur , qui lui fait rendre un honneur
fi bien merité , & lui donne cette
derniere marque de fa pieté , de fon rel
pect & de fa tendre reconnoiffance .
Fermer
Résumé : La Vie de Pierre Mignard, &c. [titre d'après la table]
Pierre Mignard, Premier Peintre du Roi, est un artiste français du XVIIe siècle dont la vie et les œuvres sont marquées par une grande reconnaissance à la cour. Après son retour de Rome, Mignard réalisa plusieurs portraits notables, dont celui du jeune roi Louis XIV, exécuté en trois heures et envoyé à Madrid. Ce portrait impressionna la cour d'Espagne, notamment l'Infante, et contribua à la paix entre les deux nations. La reine mère commanda également son portrait, mettant en valeur sa jeunesse et sa beauté. Mignard peignit aussi le Cardinal Mazarin, un sujet difficile pour les artistes précédents. Mignard réalisa de nombreux portraits de la famille royale et de personnalités distinguées, ce qui lui valut une grande réputation. Il peignit également des œuvres à fresque, comme celles de l'Hôtel d'Epernon et de l'Hôtel de Longueville. Le portrait de la Marquise de Gouvernet fut particulièrement admiré pour sa vivacité. Il fut chargé de peindre la coupole du Val-de-Grâce, un ouvrage achevé en huit mois et décrit comme un triomphe de la peinture, représentant des scènes religieuses et des figures divines avec une grande maîtrise. En plus de ses portraits et fresques, Mignard réalisa des tableaux de chevalet, comme celui de la Duchesse de Brissac et de la Duchesse de La Vallière. Il participa également à des débats sur l'authenticité de ses œuvres. Le texte mentionne des anecdotes sur les commandes royales et les appréciations des contemporains de Mignard. Par exemple, le Duc de Montausier compara les styles de Brun et de Mignard aux noms des artistes eux-mêmes. En 1677, le frère unique de Louis XIV, Monsieur, commanda à Mignard des peintures pour le château de Saint-Cloud, avec Apollon comme sujet principal. La Galerie de ses œuvres représente Apollon à différents moments de sa vie, notamment sa naissance auprès de Latone et sa présence sur le mont Parnasse avec les Muses. Latone, insultée par les paysans de Lybie, est vengée par Jupiter qui les transforme en grenouilles. La galerie est ornée de peintures des façons et des talents de l'esprit, avec un plafond central où le Soleil, représenté sous les traits du Roi, est tiré par quatre chevaux blancs, précédé par l'Aurore. Mignard a réalisé plusieurs œuvres importantes, comme le cabinet de Diane à Sceaux, le plafond de l'Aurore, et divers tableaux à Versailles. En 1684, il a peint un plafond représentant Apollon et Minerve, avec le Génie de la France tenant un lys et s'appuyant sur Minerve. Mignard a été anobli en juin 1687 et a peint des portraits notables, tels que celui de la Duchesse du Lude et de Madame de Foix. Après la mort de Charles Le Brun en 1690, Mignard a été nommé Premier Peintre du Roi, Directeur de l'Académie Royale de Peinture et Sculpture, et Directeur de la Manufacture Royale des Gobelins. Il est décédé à Paris le 13 mai 1695 à l'âge de 84 ans. Son élégie souligne sa composition riche et gracieuse, son invention poétique, son style héroïque et sublime, ainsi que son habileté dans le détail et le drapé. La vie de Mignard a été écrite par la Comtesse de Feuquières, sa fille.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 1379-1381
Démocrite prétendu fou, &c. [titre d'après la table]
Début :
DEMOCRITE PRETENDU FOU, Comedie en trois Actes, representée pour la premiere [...]
Mots clefs :
Démocrite, Hôtel de Bourgogone
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Démocrite prétendu fou, &c. [titre d'après la table]
DEMOCRLTE PRETENDU FOU , Comedie
en trois Actes , reprefentée pour la premiere
fois fur le theatre de l'Hôtel do
Bourgogne , le Lundy 24. Avril 1730 .
A Paris , rue dela Harpe , aux trois Rois
chez L. D de la Tour 1730. in 80. 82. pa
ges.
Cette Piece dont nous avons donné une
Extrait affez étendu dans le dernier Mercure,
& marqué le fuccès , a eu 22. Repre
fentations au profit de l'Auteur , & les
aplaudiffemens qu'elle a cûs ne font
pas démentis par l'impreffion . Le plaifir.
qu'elle fait à lire eft prouvé par le débit.
Au refte ce n'eft pas ici le feul Ouvrage
que M. Autreau ait donné à l'Hôtel de
Bourgogne.
Deux ans après l'arrivée des Comediens
Italiens à Paris , la curiofité du Pue
blic étant affez fatisfaite , & toutes leurs
Pieces plufieurs fois repriſes , ayant perdu
la grace de la nouveauté , leur Theatre
devint défert , & ils fentirent le befoin
qu'ils avoient de Pieces Françoifes , mais
II, Vol.
aucun
1380 MERCURE DE FRANCE
aucun bon Auteur François n'ofant rif
quer de travailler pour des Acteurs étrangers
, la Troupe le difpofoit à paffer en
Angleterre. Dans cette conjoncture , il fit
pour eux la Piece intitulée , Le Naufrage
au Port à l'Anglois , dont le fuccès les arrêta
à Paris , & donna courage à d'autres
Auteurs de travailler pour eux.
Il leur donna enfuite L'Amante Roma
nefque , on la Capricieufe , en cinq Actes ,
laquelle pour quelques mots quifentoient
un peu trop l'ancien Theatre , tomba d'abord
, mais elle fe releva enfuite , réduite
en trois Actes , & plût beaucoup ; la Demoifelle
Silvia & Arlequin y ayant des
rôles très avantageux . L'indifpofition
d'une Actrice en arrêta le cours au fort
de fon fuccès. Comme le fond de la piece
eft bon & les divertiffemens agréables &
bien amenez , il l'a refaite depuis prefque
d'un bout à l'autre , & on doit la remettre
inceffamment au Theatre comme
neuve.
La Comedie , Les Amans ignorans , fuivit
celle- ci , & attira beaucoup de monde
.
Panurge à marier, parut enfuite , dont le
Prologue & le premier Acte , qui font des
Pieces détachées , réüffirent parfaitement;
on les joua plufieurs fois ; & comme le
fujet de la Piece fut trouvé bon & d'une
II. Vol. invention
JUIN. 1730. 1381
invention heureufe & finguliere , je l'ai
encore travaillée depuis toute entiere avec
foin , & l'ai même augmentée d'un Acte
nouveau. Les mêmes Comediens promet
tent de la redonner bien- tôt.
La Fille inquiéte , ou le Befoin d'aimer ,
vint enfuite , mais elle n'eut aucun fuccès.
On ne sçauroit bien dire pourquoi ,
car cette Piece fait plaifir à lire , & l'édition
qu'on en fit alors fut toute venduë
en peu de tems.
M. Autreau , après avoir été quelquestems
fans travailler , par dégoût & par
d'autres raifons particulieres , s'eft remis
à faire fa cour à Thalie , & il prépare pour
differens Theatres , encouragé par le fuccès
de Démocrite , plufieurs Ouvrages
dont il efpere que le Public fera content.
en trois Actes , reprefentée pour la premiere
fois fur le theatre de l'Hôtel do
Bourgogne , le Lundy 24. Avril 1730 .
A Paris , rue dela Harpe , aux trois Rois
chez L. D de la Tour 1730. in 80. 82. pa
ges.
Cette Piece dont nous avons donné une
Extrait affez étendu dans le dernier Mercure,
& marqué le fuccès , a eu 22. Repre
fentations au profit de l'Auteur , & les
aplaudiffemens qu'elle a cûs ne font
pas démentis par l'impreffion . Le plaifir.
qu'elle fait à lire eft prouvé par le débit.
Au refte ce n'eft pas ici le feul Ouvrage
que M. Autreau ait donné à l'Hôtel de
Bourgogne.
Deux ans après l'arrivée des Comediens
Italiens à Paris , la curiofité du Pue
blic étant affez fatisfaite , & toutes leurs
Pieces plufieurs fois repriſes , ayant perdu
la grace de la nouveauté , leur Theatre
devint défert , & ils fentirent le befoin
qu'ils avoient de Pieces Françoifes , mais
II, Vol.
aucun
1380 MERCURE DE FRANCE
aucun bon Auteur François n'ofant rif
quer de travailler pour des Acteurs étrangers
, la Troupe le difpofoit à paffer en
Angleterre. Dans cette conjoncture , il fit
pour eux la Piece intitulée , Le Naufrage
au Port à l'Anglois , dont le fuccès les arrêta
à Paris , & donna courage à d'autres
Auteurs de travailler pour eux.
Il leur donna enfuite L'Amante Roma
nefque , on la Capricieufe , en cinq Actes ,
laquelle pour quelques mots quifentoient
un peu trop l'ancien Theatre , tomba d'abord
, mais elle fe releva enfuite , réduite
en trois Actes , & plût beaucoup ; la Demoifelle
Silvia & Arlequin y ayant des
rôles très avantageux . L'indifpofition
d'une Actrice en arrêta le cours au fort
de fon fuccès. Comme le fond de la piece
eft bon & les divertiffemens agréables &
bien amenez , il l'a refaite depuis prefque
d'un bout à l'autre , & on doit la remettre
inceffamment au Theatre comme
neuve.
La Comedie , Les Amans ignorans , fuivit
celle- ci , & attira beaucoup de monde
.
Panurge à marier, parut enfuite , dont le
Prologue & le premier Acte , qui font des
Pieces détachées , réüffirent parfaitement;
on les joua plufieurs fois ; & comme le
fujet de la Piece fut trouvé bon & d'une
II. Vol. invention
JUIN. 1730. 1381
invention heureufe & finguliere , je l'ai
encore travaillée depuis toute entiere avec
foin , & l'ai même augmentée d'un Acte
nouveau. Les mêmes Comediens promet
tent de la redonner bien- tôt.
La Fille inquiéte , ou le Befoin d'aimer ,
vint enfuite , mais elle n'eut aucun fuccès.
On ne sçauroit bien dire pourquoi ,
car cette Piece fait plaifir à lire , & l'édition
qu'on en fit alors fut toute venduë
en peu de tems.
M. Autreau , après avoir été quelquestems
fans travailler , par dégoût & par
d'autres raifons particulieres , s'eft remis
à faire fa cour à Thalie , & il prépare pour
differens Theatres , encouragé par le fuccès
de Démocrite , plufieurs Ouvrages
dont il efpere que le Public fera content.
Fermer
Résumé : Démocrite prétendu fou, &c. [titre d'après la table]
La pièce 'Démocrite prétendu fou' est une comédie en trois actes représentée pour la première fois le 24 avril 1730 au théâtre de l'Hôtel de Bourgogne. Elle a connu 22 représentations et a été bien accueillie par le public et la critique. L'ouvrage a été publié la même année à Paris. Deux ans après l'arrivée des comédiens italiens à Paris, leur théâtre est devenu désert en raison de la perte de nouveauté de leurs pièces. Aucun auteur français ne souhaitait écrire pour des acteurs étrangers, poussant la troupe à envisager de partir en Angleterre. Cependant, la pièce 'Le Naufrage au Port' en anglais a arrêté leur départ et a encouragé d'autres auteurs à écrire pour eux. M. Autreau a ensuite écrit 'L'Amante romaine ou la Capricieuse' en cinq actes, qui a d'abord échoué mais a plu davantage après avoir été réduite en trois actes. D'autres œuvres comme 'Les Amants ignorants', 'Panurge à marier' et 'La Fille inquiète, ou le Besoin d'aimer' ont suivi, avec des succès variés. Après une pause, M. Autreau prépare de nouveaux ouvrages pour différents théâtres, encouragé par le succès de 'Démocrite'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 1381-1388
Le Théatre des Grecs, &c. [titre d'après la table]
Début :
Il va bien-tôt paroître un Ouvrage intitulé LE THEATRE DES GRECS, dont le R.P. [...]
Mots clefs :
Théâtre grec, Ouvrage, Pièces, Comédie, Tragédie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Théatre des Grecs, &c. [titre d'après la table]
Il va bien-tôt paroître un Ouvrage intitulé
LE THEATRE DES GRECS , dont leR.P.
Brumoy Jefuite , qui en eft l'Auteur , a
donné par avance l'idée & le plan imprimé
C'eft un Ouvrage de goût , qui avoit
toujours manqué à la République des
Lettres . Quatre ou cinq Pieces , foit Tragiques
, foit Comiques , données féparément
par quelques Sçavans , n'en ont
donné qu'une legere idée. Il étoit donc
neceffaire de réunir tous les précieux
reftes que le tems nous a confervez pour en
II. Vol. F com1382
MERCURE DE FRANCE
"
compofer un corps vivant & animé , &
pour rebâtir le Theatre ancien fur fes propres
débris. C'eft ce que l'Auteur dit fort
modeftement avoir effayé de faire après
un travail de neufannées.
Il divife fon Ouvrage en trois Parties.
La premiere eft précedée de trois Difcours
également utiles aux Sçavans de
-Profeffion , & aux Gens d'efprit , & qui
rendent le refte de l'Ouvrage avantageux
aux uns & aux autres. Le premier Difcours
traite de la maniere de confiderer le
Theatre des Grecs. Le but du P. Brumoy.
eft de bien convaincre le Lecteur que dans
le Pays de l'Antiquité , il faut marcher
avec de grandes précautions , quand il
s'agit de prononcer fur des Ouvrages de
gout : S'il eft des regles pour les expofer,
il en eft auffi pour en juger. Le fecond
-Difcours préliminaire a pour Sujet l'origine
& l'accroiffement de la Tragedie
Grecque. Dans le troifiéme Difcours
l'Auteur fait voir l'étendue & les bornes
de la comparaiſon entre le Theatre antique
& le moderne , & difpofe l'efprit à
faire un parallele fans prévention & équitable
de l'un & de l'autre , en comparant
le caractere des Siecles & des Genies , des
Poëtes & des Spectateurs.
Après ce Difcours , l'Auteur entre dans
la premiere Partie de fon Ouvrage : Elle
II.Vol. 3. comprend
JUIN. 1730. 1383
comprend la Traduction entiere de fept
Tragedies , dont trois font de Sophocle
& quatre d'Euripide : il inftruit le Public
des raifons pour lefquelles il ne traduit
en entier aucune Piece d'Efchyle , le Pere
de la Tragedie. Quant à celles des deux
autres Poëtes , il n'a pas , dit- il , choiſi
les plus belles pour les traduire , mais
feulement celles qui lui ont paru avoir le
moins de ces manieres Grecques , fi capables
de nous choquer , à la reſerve de
celle d'Alceste , qu'il a traduite de deffein
formé , tout entiere : il rend raiſon de ce
qui l'a engagé à le faire.
Il explique enfuite fa penfée fur la Traduction
de ces Poëtes : & cette digreffion
fait voir la folidité du genie de l'Auteur ,
& combien il eft exact & judicieux. Défigurer
ces Pieces , dit-il , ce n'eft pas les
traduire ; c'eft là le défaut de la plûpart
des Traductions. Ce défaut vient de trois
caufes. La premiere eft une exactitude
fcrupuleuse à rendre mot pour mor le
Grec en François , & d'en fuivre les tours
dans la Traduction. La feconde confifte
à changer les expreffions reçûes dans le
bel ufage de l'antiquité en termes bas &
populaires , c'eſt une Parodie plutôt qu'u
ne Traduction. Le P. Brumoy reproche
cette malignité à M. Perrault. La troifié
me eft de rendre en François chaque Epi-
II. Vol.
Fij thete
1384 MERCURE DE FRANCE
2
thete & d'amortir par un allongement
vicieux tout le feu de la Poëfie Grecque.
L'Autheur développe enfuite la route
qu'il a fuivie dans fa Traduction : il a eu
foin de l'enrichir de Notes curieuſes , &
de mettre à la tête de chaque Tragedie le
Sujet expliqué , autant qu'il peut l'être
& à la fin quelques Obfervations fur le
gout & le tour de chacune de ces Pieces.
*-
La feconde Partie de l'Ouvrage eft com- ·
pofée d'environ 50. Pieces Theatrales . I
yen a fept d'Efchile , autant de Sophocle
, dix- huit d'Euripide , & autant d'Ariftophane
; l'Auteur ne les a pas traduites
au long , par l'impoffibilité qu'il y a
d'y réüffir , par rapport au gout de notre
fiecle : il en donne les preuves dans fon
Projet imprimé : il y a fuppléé par des
Analyfes raifonnées , ou prefque tout eft
traduction & où aucun trait confiderable
- n'eft obmis : & pour rendre ces Analyfes
auffi curieufes qu'utiles , le P.Brumoy a cu
foin de recueillir , en paffant , des traits
d'Hiftoire , & des pensées de divers Poëtes
qui y avoient quelque conformité , &
d'y joindre des caracteres & des tours
imités exprès , ou par hazard .
Le Theatre de Seneque fournit encore
à notre Auteur de quoi enrichir fon Ouvrage
, parce que la plupart des Pieces
Latines que nous avons fous ce nom , font,
II. Vol. .
dit-il ,
JUIN. 1730. 1283
dit-il , tirées des Grecs. Ainfi il en fait la
confrontation avec les Pieces Grecques ;
& il avertit le Lecteur qu'on regrettera
fans doute le Theatre Romain du fiecle
d'Augufte , que le tems nous a envié . Il
fait remarquer en paffant , que Seneque
& Lucain ont été en partie l'origine du
Theatre François : il fait à ce fujet une
belle comparaifon qui n'eft pas au défa
vantage de nos Poëtes , & qu'on peut voir
dans le projet auquel nous renvoyons.
Il n'a pas manqué de faire remarquer
les imitations qu'en ont fait les Modernes
, afin de jetter plus de lumieres fur les
Originaux qu'on veut connoître.
Le P. Brumoy ajoûte à ces deux Parties
du Theatre une troifiéme , qui concerne
le Theatre comique : elle comprend un
long Difcours fur la Comedie Grecque ;
les onze Pieces d'Ariſtophane rangées fuivant
l'ordre de leurs dattes , & une con
clufion generale de tout l'Ouvrage . Le
fujet du Difcours eft la perfonne & les
Ouvrages d'Ariftophane , fes partifans &
fes critiques , un jugement fur les uns &
les autres , la Comedie Romaine , & d'autres
Curiofités utiles. "
L'Auteur y joint des Obfervations neceffaires
pour lire avec fruit ce qu'il donne
d'Ariftophane ; les faftes de la guerre
du Peloponese , à laquelle prefque toutes
II. Vol.
Fii
les
1386 MERCURE DE FRANCE
les Pieces ont rapport. Dans le détail des
Pieces, outre la Traduction de tout ce qui
peut être traduit , ifexplique tous les évenemens
Hiftoriques qui y conviennent
& qui regardent pour la plupart le Gouvernement
d'Athénes. Enfin l'Auteur
dans la conclufion de fon Ouvrage , examine
le Theatre dans fes commencemens,
dans fon progrès & dans les diverfes décadences:
ils'attache à donner une vraïe idée
du genie d'Ariftophane , & de faire voir
le tour de fes railleries , fes défauts & les
beautés de fes peintures allegoriques , fur
tout celles du Peuple Athénien : il continuë
ces mêmes Réflexions à l'égard des
trois autres Poëtes , & donne ainfi une
nouvelle efpece de Poëtique par les faits.
Le feul Projet de cet Ouvrage fait connoître
le gout fin & l'exactitude des recherches
de l'Auteur du Theatre des
Grecs.
On a orné l'Ouvrage d'un Frontifpice ,
de plufieurs Vignettes , & d'une Carte.
Le fond du Frontifpice eft un Theatre
d'Ordre Ionien . Le Genie François qui
préfide à la Scene , leve leur rideau ; &
l'on voit la Déeffe d'Athénes fur un nuage.
Elle montre à Melpomene & à Thalie
, caracterifées par leurs Symboles , &
plus encore par les noms de nos plus illuftres
Poëtes François , un Olivier , dont
II. Vol.
le
UIN. 1730. 1387
le Tronc eft revêtu en Trophée de Théatre
, & des branches duquel pendent quatre
Médaillons où font les noms des qua
tre Poëtes Athéniens . Les Latins ne font
pas oubliez dans un Rouleau , porté par
un Génie.Quantité
d'autres petits Génies,
dont les vols & les attitudes fe contra
ftent , contribuent à animer le Deffein.
On a mis au bas ces deux Vers de Boi
leau.
Des fuccès fortunez du Théatre Tragi
que ,
Dans Athénes nâquit la Comédie antique.
Les Vignettes repreſentent les plus frap?
pantes fituations des Tragédies aufquelles
on les
auffi variez les fujets .
rapporte.
que
Les ornemens en font
La Carte ne pouvant montrer aux
yeux toute la Grece , vû fa grandeur, n'en
fait voir qu'une partie , mais la plus effentielle
pour le Livre ,
le Livre , fur tout pour l'intelligence
d'Ariftophane.
On a gravé auffi quelques Monnoyes
les Athéniennes. Le tout a été fait par
plus habiles Maîtres.
Les Caracteres & les Papiers font les
mêmes que ceux du Projet imprimé.
Les Exemplaires, en grand papier , font
imprimez fur le plus beau Grand-Raiſin
d'Auvergne.
II. Vol. Fiiij Or
1588 MERCURE DE FRANCË.
On avertit enfin qu'on ne tirera qu'un'
tres petit nombre d'Exemplaires de cet
Ouvrage,
Et quoiqu'il foit d'une dépenfe confidérable
, les trois volumes in 4 ° . petit
papier , ne fe vendront que 20 livres en
feuilles , & 30 , en grand papier , à ceux
qui s'affureront des premiers Exemplaires
; ils auront outre cela l'avantage des
premieres épreuves des Figures & Vignettes.
On s'adreffera à Paris , aux Libraires
ci -deffus ; & dans les Provinces
chez les principaux Libraires.
2
L'Ouvrage entier paroîtra au mois
d'Octobre de cette année 1730. en trois
volumes in 49. avec Figures , chez Rollin
pere & fils , Quay des Auguftins , & chez
Coignard, fils , rue S.Jacques.
LE THEATRE DES GRECS , dont leR.P.
Brumoy Jefuite , qui en eft l'Auteur , a
donné par avance l'idée & le plan imprimé
C'eft un Ouvrage de goût , qui avoit
toujours manqué à la République des
Lettres . Quatre ou cinq Pieces , foit Tragiques
, foit Comiques , données féparément
par quelques Sçavans , n'en ont
donné qu'une legere idée. Il étoit donc
neceffaire de réunir tous les précieux
reftes que le tems nous a confervez pour en
II. Vol. F com1382
MERCURE DE FRANCE
"
compofer un corps vivant & animé , &
pour rebâtir le Theatre ancien fur fes propres
débris. C'eft ce que l'Auteur dit fort
modeftement avoir effayé de faire après
un travail de neufannées.
Il divife fon Ouvrage en trois Parties.
La premiere eft précedée de trois Difcours
également utiles aux Sçavans de
-Profeffion , & aux Gens d'efprit , & qui
rendent le refte de l'Ouvrage avantageux
aux uns & aux autres. Le premier Difcours
traite de la maniere de confiderer le
Theatre des Grecs. Le but du P. Brumoy.
eft de bien convaincre le Lecteur que dans
le Pays de l'Antiquité , il faut marcher
avec de grandes précautions , quand il
s'agit de prononcer fur des Ouvrages de
gout : S'il eft des regles pour les expofer,
il en eft auffi pour en juger. Le fecond
-Difcours préliminaire a pour Sujet l'origine
& l'accroiffement de la Tragedie
Grecque. Dans le troifiéme Difcours
l'Auteur fait voir l'étendue & les bornes
de la comparaiſon entre le Theatre antique
& le moderne , & difpofe l'efprit à
faire un parallele fans prévention & équitable
de l'un & de l'autre , en comparant
le caractere des Siecles & des Genies , des
Poëtes & des Spectateurs.
Après ce Difcours , l'Auteur entre dans
la premiere Partie de fon Ouvrage : Elle
II.Vol. 3. comprend
JUIN. 1730. 1383
comprend la Traduction entiere de fept
Tragedies , dont trois font de Sophocle
& quatre d'Euripide : il inftruit le Public
des raifons pour lefquelles il ne traduit
en entier aucune Piece d'Efchyle , le Pere
de la Tragedie. Quant à celles des deux
autres Poëtes , il n'a pas , dit- il , choiſi
les plus belles pour les traduire , mais
feulement celles qui lui ont paru avoir le
moins de ces manieres Grecques , fi capables
de nous choquer , à la reſerve de
celle d'Alceste , qu'il a traduite de deffein
formé , tout entiere : il rend raiſon de ce
qui l'a engagé à le faire.
Il explique enfuite fa penfée fur la Traduction
de ces Poëtes : & cette digreffion
fait voir la folidité du genie de l'Auteur ,
& combien il eft exact & judicieux. Défigurer
ces Pieces , dit-il , ce n'eft pas les
traduire ; c'eft là le défaut de la plûpart
des Traductions. Ce défaut vient de trois
caufes. La premiere eft une exactitude
fcrupuleuse à rendre mot pour mor le
Grec en François , & d'en fuivre les tours
dans la Traduction. La feconde confifte
à changer les expreffions reçûes dans le
bel ufage de l'antiquité en termes bas &
populaires , c'eſt une Parodie plutôt qu'u
ne Traduction. Le P. Brumoy reproche
cette malignité à M. Perrault. La troifié
me eft de rendre en François chaque Epi-
II. Vol.
Fij thete
1384 MERCURE DE FRANCE
2
thete & d'amortir par un allongement
vicieux tout le feu de la Poëfie Grecque.
L'Autheur développe enfuite la route
qu'il a fuivie dans fa Traduction : il a eu
foin de l'enrichir de Notes curieuſes , &
de mettre à la tête de chaque Tragedie le
Sujet expliqué , autant qu'il peut l'être
& à la fin quelques Obfervations fur le
gout & le tour de chacune de ces Pieces.
*-
La feconde Partie de l'Ouvrage eft com- ·
pofée d'environ 50. Pieces Theatrales . I
yen a fept d'Efchile , autant de Sophocle
, dix- huit d'Euripide , & autant d'Ariftophane
; l'Auteur ne les a pas traduites
au long , par l'impoffibilité qu'il y a
d'y réüffir , par rapport au gout de notre
fiecle : il en donne les preuves dans fon
Projet imprimé : il y a fuppléé par des
Analyfes raifonnées , ou prefque tout eft
traduction & où aucun trait confiderable
- n'eft obmis : & pour rendre ces Analyfes
auffi curieufes qu'utiles , le P.Brumoy a cu
foin de recueillir , en paffant , des traits
d'Hiftoire , & des pensées de divers Poëtes
qui y avoient quelque conformité , &
d'y joindre des caracteres & des tours
imités exprès , ou par hazard .
Le Theatre de Seneque fournit encore
à notre Auteur de quoi enrichir fon Ouvrage
, parce que la plupart des Pieces
Latines que nous avons fous ce nom , font,
II. Vol. .
dit-il ,
JUIN. 1730. 1283
dit-il , tirées des Grecs. Ainfi il en fait la
confrontation avec les Pieces Grecques ;
& il avertit le Lecteur qu'on regrettera
fans doute le Theatre Romain du fiecle
d'Augufte , que le tems nous a envié . Il
fait remarquer en paffant , que Seneque
& Lucain ont été en partie l'origine du
Theatre François : il fait à ce fujet une
belle comparaifon qui n'eft pas au défa
vantage de nos Poëtes , & qu'on peut voir
dans le projet auquel nous renvoyons.
Il n'a pas manqué de faire remarquer
les imitations qu'en ont fait les Modernes
, afin de jetter plus de lumieres fur les
Originaux qu'on veut connoître.
Le P. Brumoy ajoûte à ces deux Parties
du Theatre une troifiéme , qui concerne
le Theatre comique : elle comprend un
long Difcours fur la Comedie Grecque ;
les onze Pieces d'Ariſtophane rangées fuivant
l'ordre de leurs dattes , & une con
clufion generale de tout l'Ouvrage . Le
fujet du Difcours eft la perfonne & les
Ouvrages d'Ariftophane , fes partifans &
fes critiques , un jugement fur les uns &
les autres , la Comedie Romaine , & d'autres
Curiofités utiles. "
L'Auteur y joint des Obfervations neceffaires
pour lire avec fruit ce qu'il donne
d'Ariftophane ; les faftes de la guerre
du Peloponese , à laquelle prefque toutes
II. Vol.
Fii
les
1386 MERCURE DE FRANCE
les Pieces ont rapport. Dans le détail des
Pieces, outre la Traduction de tout ce qui
peut être traduit , ifexplique tous les évenemens
Hiftoriques qui y conviennent
& qui regardent pour la plupart le Gouvernement
d'Athénes. Enfin l'Auteur
dans la conclufion de fon Ouvrage , examine
le Theatre dans fes commencemens,
dans fon progrès & dans les diverfes décadences:
ils'attache à donner une vraïe idée
du genie d'Ariftophane , & de faire voir
le tour de fes railleries , fes défauts & les
beautés de fes peintures allegoriques , fur
tout celles du Peuple Athénien : il continuë
ces mêmes Réflexions à l'égard des
trois autres Poëtes , & donne ainfi une
nouvelle efpece de Poëtique par les faits.
Le feul Projet de cet Ouvrage fait connoître
le gout fin & l'exactitude des recherches
de l'Auteur du Theatre des
Grecs.
On a orné l'Ouvrage d'un Frontifpice ,
de plufieurs Vignettes , & d'une Carte.
Le fond du Frontifpice eft un Theatre
d'Ordre Ionien . Le Genie François qui
préfide à la Scene , leve leur rideau ; &
l'on voit la Déeffe d'Athénes fur un nuage.
Elle montre à Melpomene & à Thalie
, caracterifées par leurs Symboles , &
plus encore par les noms de nos plus illuftres
Poëtes François , un Olivier , dont
II. Vol.
le
UIN. 1730. 1387
le Tronc eft revêtu en Trophée de Théatre
, & des branches duquel pendent quatre
Médaillons où font les noms des qua
tre Poëtes Athéniens . Les Latins ne font
pas oubliez dans un Rouleau , porté par
un Génie.Quantité
d'autres petits Génies,
dont les vols & les attitudes fe contra
ftent , contribuent à animer le Deffein.
On a mis au bas ces deux Vers de Boi
leau.
Des fuccès fortunez du Théatre Tragi
que ,
Dans Athénes nâquit la Comédie antique.
Les Vignettes repreſentent les plus frap?
pantes fituations des Tragédies aufquelles
on les
auffi variez les fujets .
rapporte.
que
Les ornemens en font
La Carte ne pouvant montrer aux
yeux toute la Grece , vû fa grandeur, n'en
fait voir qu'une partie , mais la plus effentielle
pour le Livre ,
le Livre , fur tout pour l'intelligence
d'Ariftophane.
On a gravé auffi quelques Monnoyes
les Athéniennes. Le tout a été fait par
plus habiles Maîtres.
Les Caracteres & les Papiers font les
mêmes que ceux du Projet imprimé.
Les Exemplaires, en grand papier , font
imprimez fur le plus beau Grand-Raiſin
d'Auvergne.
II. Vol. Fiiij Or
1588 MERCURE DE FRANCË.
On avertit enfin qu'on ne tirera qu'un'
tres petit nombre d'Exemplaires de cet
Ouvrage,
Et quoiqu'il foit d'une dépenfe confidérable
, les trois volumes in 4 ° . petit
papier , ne fe vendront que 20 livres en
feuilles , & 30 , en grand papier , à ceux
qui s'affureront des premiers Exemplaires
; ils auront outre cela l'avantage des
premieres épreuves des Figures & Vignettes.
On s'adreffera à Paris , aux Libraires
ci -deffus ; & dans les Provinces
chez les principaux Libraires.
2
L'Ouvrage entier paroîtra au mois
d'Octobre de cette année 1730. en trois
volumes in 49. avec Figures , chez Rollin
pere & fils , Quay des Auguftins , & chez
Coignard, fils , rue S.Jacques.
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Résumé : Le Théatre des Grecs, &c. [titre d'après la table]
Le Père Brumoy, jésuite, annonce la publication prochaine de son ouvrage intitulé 'Le Théâtre des Grecs'. Ce livre, résultant de neuf années de travail, a pour objectif de rassembler les vestiges précieux du théâtre grec afin de reconstruire le théâtre ancien à partir de ses propres ruines. L'ouvrage est structuré en trois parties. La première partie, précédée de trois discours préliminaires, présente la traduction intégrale de sept tragédies, incluant trois de Sophocle et quatre d'Euripide. Le Père Brumoy justifie ses choix de traduction et critique les défauts des traductions existantes. La deuxième partie regroupe environ cinquante pièces théâtrales, parmi lesquelles des tragédies d'Eschyle, Sophocle, Euripide et des comédies d'Aristophane, analysées de manière raisonnée. La troisième partie se concentre sur le théâtre comique, avec un long discours sur la comédie grecque et les œuvres d'Aristophane. L'ouvrage est enrichi de notes curieuses, d'observations sur le goût et le style de chaque pièce, ainsi que de comparaisons avec le théâtre romain et français. Il est illustré d'un frontispice, de vignettes et d'une carte. Les exemplaires seront disponibles en octobre 1730 chez Rollin père et fils, ainsi que chez Coignard fils.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 1388-1389
« Livres que Cavelier Libraire, ruë saint Jacques à Paris, a nouvellement reçûs des [...] »
Début :
Livres que Cavelier Libraire, ruë saint Jacques à Paris, a nouvellement reçûs des [...]
Mots clefs :
Livres nouveaux
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texteReconnaissance textuelle : « Livres que Cavelier Libraire, ruë saint Jacques à Paris, a nouvellement reçûs des [...] »
Livres que Cavelier Libraire , ruë faint
Jacques à Paris, a nouvellement reçûs des
Païs étrangers.
i
Prolegomena ad Novi Teftamenti Græci
Editionem accuratiffimam è vetutiffimis
Cod. M. S S. denuò procurandam
proponitur , animadverfiones & cautiones
ad examen variarum lectionum
N. T. neceffarias. 49. Amft. 1730.
Gotha numaria fiftens Thefauri Fridericiani
Numifmata Antiqua , Aurea, Argentea
, Ærea , eâ ratione deſcripta
II. Vol. ut
JUI N. 1730. 1389
ut generali eorum Notitia Exempla
fingularia fubjungantur Auctore Chrift.
Sigil. Liebe , in fol. fig. Amft. 1730 .
Les Vertus Médicinales de l'Eau commune,
où Receuil des meilleurs Piéces qui
ont été écrites fur cette matiere ; aufquelles
on a joint la Differtation de
M. de Mairan , fur la Glace, & celle de
M. Frid. Hoffinan , fur l'excellence des
Remedes domeftiques , traduites du
Latin ; nouv. Edition , augmentée de
plufieurs Piéces , 2. vol. in 12. Paris ,
1730.chez Cavelier, rue S. Jacques.Les
2 vol . ont 880 pages , fans la Préface.
N. B. Cette Edition eft augmentée de plus
de moitié , & beaucoup plus exacte que les
précedentes.
Bibliotheque Germanique , ou Hiftoire Lit
teraire de l'Allemagne , année 1729 .
tom. 18. in 8. Amft. 1730.
Bibliotheque raisonnée des Ouvrages des
Savans de l'Europe . Janvier , Février
Mars 1730. tom. IV. premiere Partie į
in 8. Ant . 173ɔ
Jacques à Paris, a nouvellement reçûs des
Païs étrangers.
i
Prolegomena ad Novi Teftamenti Græci
Editionem accuratiffimam è vetutiffimis
Cod. M. S S. denuò procurandam
proponitur , animadverfiones & cautiones
ad examen variarum lectionum
N. T. neceffarias. 49. Amft. 1730.
Gotha numaria fiftens Thefauri Fridericiani
Numifmata Antiqua , Aurea, Argentea
, Ærea , eâ ratione deſcripta
II. Vol. ut
JUI N. 1730. 1389
ut generali eorum Notitia Exempla
fingularia fubjungantur Auctore Chrift.
Sigil. Liebe , in fol. fig. Amft. 1730 .
Les Vertus Médicinales de l'Eau commune,
où Receuil des meilleurs Piéces qui
ont été écrites fur cette matiere ; aufquelles
on a joint la Differtation de
M. de Mairan , fur la Glace, & celle de
M. Frid. Hoffinan , fur l'excellence des
Remedes domeftiques , traduites du
Latin ; nouv. Edition , augmentée de
plufieurs Piéces , 2. vol. in 12. Paris ,
1730.chez Cavelier, rue S. Jacques.Les
2 vol . ont 880 pages , fans la Préface.
N. B. Cette Edition eft augmentée de plus
de moitié , & beaucoup plus exacte que les
précedentes.
Bibliotheque Germanique , ou Hiftoire Lit
teraire de l'Allemagne , année 1729 .
tom. 18. in 8. Amft. 1730.
Bibliotheque raisonnée des Ouvrages des
Savans de l'Europe . Janvier , Février
Mars 1730. tom. IV. premiere Partie į
in 8. Ant . 173ɔ
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Résumé : « Livres que Cavelier Libraire, ruë saint Jacques à Paris, a nouvellement reçûs des [...] »
Le document énumère plusieurs ouvrages récemment reçus par le libraire Cavelier à Paris. Parmi eux, les 'Prolegomena ad Novi Testamenti Græci Editionem accuratissimam', publiés en 1730, offrent une édition précise du Nouveau Testament basée sur des manuscrits anciens, accompagnée d'annotations et de précautions pour l'examen des différentes lectures. Le 'Gotha numaria sistens Thesauri Fridericiani Numismata Antiqua', en deux volumes, publié en juin 1730, décrit des monnaies anciennes en or, argent et bronze, rédigé par Christian Sigismund Liebe. Le recueil 'Les Vertus Médicinales de l'Eau commune', traduit du latin et publié en 1730 en deux volumes totalisant 880 pages, explore les propriétés médicinales de l'eau. La 'Bibliotheque Germanique' présente une histoire littéraire de l'Allemagne pour l'année 1729, publiée en 1730. Enfin, la 'Bibliotheque raisonnée des Ouvrages des Savans de l'Europe' couvre les mois de janvier, février et mars 1730.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 1389-1390
Histoire d'Echo & de Narcisse, [titre d'après la table]
Début :
HISTOIRE D'ECHO ET DE NARCISSE, par M. le Comte Alexandre C.D.M. à Leyde, [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire d'Echo & de Narcisse, [titre d'après la table]
HISTOIRE D'ECHO ET DE NARCISSE , par
M.le Comte Alexandre C.D.M. à Leyde ,
cbez Fuib, 1730. & fe vend à Bordeaux
chez Pierre Brun & Raim , Labottiere ;
où elle vient d'être imprimée ; in 12. de
Fy C'eft
124pages.
1390 MERCURE DE FRANCE
•
C'eft un Ouvrage qui avoit été envoyé
à l'Académie de Bordeaux , fur le Programme
qu'elle avoit donné pour la nature
de l'Echo. L'Auteur qui n'avoit eu
en vûë que d'écrire une galanterie , tirée
de la Fable , l'a faite imprimer en Hollande,
avec une Lettre aux Auteurs du Programme
, & une autre Lettre pour les
preuves de l'Hiftoire . On nous mande de
Bordeaux qu'on trouve dans cetOuvrage,
outre les agrémens du ftile , du neuf , du
fin, du naturel & fur tout l'antiquité bien
traitée.
M.le Comte Alexandre C.D.M. à Leyde ,
cbez Fuib, 1730. & fe vend à Bordeaux
chez Pierre Brun & Raim , Labottiere ;
où elle vient d'être imprimée ; in 12. de
Fy C'eft
124pages.
1390 MERCURE DE FRANCE
•
C'eft un Ouvrage qui avoit été envoyé
à l'Académie de Bordeaux , fur le Programme
qu'elle avoit donné pour la nature
de l'Echo. L'Auteur qui n'avoit eu
en vûë que d'écrire une galanterie , tirée
de la Fable , l'a faite imprimer en Hollande,
avec une Lettre aux Auteurs du Programme
, & une autre Lettre pour les
preuves de l'Hiftoire . On nous mande de
Bordeaux qu'on trouve dans cetOuvrage,
outre les agrémens du ftile , du neuf , du
fin, du naturel & fur tout l'antiquité bien
traitée.
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Résumé : Histoire d'Echo & de Narcisse, [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Histoire d'Écho et de Narcisse' a été écrit par le Comte Alexandre C.D.M. et publié à Leyde en 1730. Disponible également à Bordeaux, il compte 124 pages et est format in-12. Initialement envoyé à l'Académie de Bordeaux, il inclut des lettres justifiant l'histoire. Apprécié pour son style agréable, son originalité et son traitement de l'antiquité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 1390-1391
La Vie du B. Fidele, [titre d'après la table]
Début :
La Vie du B. Fidele, Capucin & Martyr de la sacrée Congrégation de la propagation [...]
Mots clefs :
Martyre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Vie du B. Fidele, [titre d'après la table]
La Vie du B. Fidele , Capucin & Martyr
de la facrée Congrégation de la pro
pagation de la Foy , in 12 , chez Paul Offrai
, Imprimeur & Libraire à Avignon
par leR.P.Jean-François de la Roche , Capucin
, Prédicateur & Gardien du Grand
Convent à Avignon.
Cette Vie eft divifée en trois livres . Dans
le premier l'Auteur raconte ce que le B.a
fait lorsqu'il vivoit dans le fiecle : fon enfance
, fes études , fes voyages , fon integrité
dans le Barreau , fa vocation à l'état
Religieux.Le fecond renferme les vertus
qui l'ont rendu fi recommandable dans
la Religion , foit qu'il fût particulier, foit
qu'il fût Superieur. Le troifiéme contient
Les travauxApoftoliques chez les Grifons,
II. Vol. fon
JUIN. 1730. 1391
fon Martyre & quelques Miracles éclatans
. Le naturel dans la narration , l'élegance
dans l'expreffion , la nobleffe dans
le ftyle, la délicateffe dans la penfée qu'on
trouve dans cette vie, font plus l'éloge de
l'Auteur, que tout ce que nous pourrions
en dire.
de la facrée Congrégation de la pro
pagation de la Foy , in 12 , chez Paul Offrai
, Imprimeur & Libraire à Avignon
par leR.P.Jean-François de la Roche , Capucin
, Prédicateur & Gardien du Grand
Convent à Avignon.
Cette Vie eft divifée en trois livres . Dans
le premier l'Auteur raconte ce que le B.a
fait lorsqu'il vivoit dans le fiecle : fon enfance
, fes études , fes voyages , fon integrité
dans le Barreau , fa vocation à l'état
Religieux.Le fecond renferme les vertus
qui l'ont rendu fi recommandable dans
la Religion , foit qu'il fût particulier, foit
qu'il fût Superieur. Le troifiéme contient
Les travauxApoftoliques chez les Grifons,
II. Vol. fon
JUIN. 1730. 1391
fon Martyre & quelques Miracles éclatans
. Le naturel dans la narration , l'élegance
dans l'expreffion , la nobleffe dans
le ftyle, la délicateffe dans la penfée qu'on
trouve dans cette vie, font plus l'éloge de
l'Auteur, que tout ce que nous pourrions
en dire.
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Résumé : La Vie du B. Fidele, [titre d'après la table]
Le texte présente 'La Vie du B. Fidele, Capucin & Martyr', publié en 1730 par le Père Jean-François de la Roche. L'ouvrage en trois livres relate la vie du Bienheureux Fidèle avant et après son entrée en religion, ses vertus, ses travaux apostoliques et son martyre. Le style est loué pour son naturel, son élégance et sa délicatesse.
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10
p. 1391-1392
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Rome au sujet de l'Eglise de la Minerve, par M. l'Abbé ...
Début :
Tout le monde sçait que la raison qui fait appeller le Convent des [...]
Mots clefs :
Église de la Minerve
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Rome au sujet de l'Eglise de la Minerve, par M. l'Abbé ...
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Rome,
au fujet de l'Eglife de la Minerve , par
M. l'Abbé...
T
Out le monde fçait que la raifon
qui fait appeller le Convent des
Dominicains à Rome , Della Minerva
c'eft qu'on croit qu'il eft bâti fur les ruines
d'un Temple dédié à Minerve ; mais
un Prélat tres - diftingué par fon érudition
croit que c'eft une erreur populaire . En
effet , qu'un auffi grand bâtiment que l'eft
celui du Monaftere des Dominicains ait
été élevé fur un Temple , fans qu'on en
apperçoive aucun veftige ; c'eſt ce qu'on
ne perfuadera jamais à ceux qui reflechiffent
un peu ; refte donc à prétendre que
c'eft à peu près dans le même quartier que
ce Convent a été bâti . On ne fçauroit nier
que Pompée n'ait élevé dans Rome un
Temple à Minerve. Pline rapporte au 3
livre de fon Hiftoire , que ce Temple fut
conftruit & dédié par le grand Pompće ,
4
11. Vol.
F vj &
7392 MERCURE DE FRANCE.
& qu'il y dépofa toutes les Enfeignes Militaires
& les Monumens des Peuples qu'il
avoit fubjuguez . Il y fit mettre enfuite la
Statuë de Minerve . Perfonne ne doute de
cela , mais la difficulté confifte à déterminer
où étoit ce Temple , & c'est ce point
qui me paroît avoir été trop négligé par
nos Antiquaires. Car dire précifément
qu'il étoit où eft aujourd'hui le Convent
des Dominicains , & n'en point apporter
d'autre preuve que la voix du peuple ,
c'eft donner pour principe ce qui eſt en
queftion. S'il eut été bâti où on le prétend
, il eft probable qu'on y en trouveroit
quelques veftiges . J'avoue qu'il y a
au même lieu , dans des fouterrains , des
morceaux de bronze , qu'on dit fignifier
des chofes merveilleufes ; fçavoir , qu'ils
étoient à la Statuë de Minerve , comme
pour lui fervir de rempart , afin de la
préferver des injures de l'air. Mais le fçavant
Prélat qui vient de publier une Dif
fertation fur ce fujet , a fait voir que ces
idées étoient infoutenables , & c ..
au fujet de l'Eglife de la Minerve , par
M. l'Abbé...
T
Out le monde fçait que la raifon
qui fait appeller le Convent des
Dominicains à Rome , Della Minerva
c'eft qu'on croit qu'il eft bâti fur les ruines
d'un Temple dédié à Minerve ; mais
un Prélat tres - diftingué par fon érudition
croit que c'eft une erreur populaire . En
effet , qu'un auffi grand bâtiment que l'eft
celui du Monaftere des Dominicains ait
été élevé fur un Temple , fans qu'on en
apperçoive aucun veftige ; c'eſt ce qu'on
ne perfuadera jamais à ceux qui reflechiffent
un peu ; refte donc à prétendre que
c'eft à peu près dans le même quartier que
ce Convent a été bâti . On ne fçauroit nier
que Pompée n'ait élevé dans Rome un
Temple à Minerve. Pline rapporte au 3
livre de fon Hiftoire , que ce Temple fut
conftruit & dédié par le grand Pompće ,
4
11. Vol.
F vj &
7392 MERCURE DE FRANCE.
& qu'il y dépofa toutes les Enfeignes Militaires
& les Monumens des Peuples qu'il
avoit fubjuguez . Il y fit mettre enfuite la
Statuë de Minerve . Perfonne ne doute de
cela , mais la difficulté confifte à déterminer
où étoit ce Temple , & c'est ce point
qui me paroît avoir été trop négligé par
nos Antiquaires. Car dire précifément
qu'il étoit où eft aujourd'hui le Convent
des Dominicains , & n'en point apporter
d'autre preuve que la voix du peuple ,
c'eft donner pour principe ce qui eſt en
queftion. S'il eut été bâti où on le prétend
, il eft probable qu'on y en trouveroit
quelques veftiges . J'avoue qu'il y a
au même lieu , dans des fouterrains , des
morceaux de bronze , qu'on dit fignifier
des chofes merveilleufes ; fçavoir , qu'ils
étoient à la Statuë de Minerve , comme
pour lui fervir de rempart , afin de la
préferver des injures de l'air. Mais le fçavant
Prélat qui vient de publier une Dif
fertation fur ce fujet , a fait voir que ces
idées étoient infoutenables , & c ..
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Rome au sujet de l'Eglise de la Minerve, par M. l'Abbé ...
L'auteur d'une lettre examine l'origine du nom du couvent des Dominicains à Rome, 'Della Minerva'. La croyance populaire attribue ce nom à un ancien temple dédié à Minerve situé sous le couvent. Un prélat érudit conteste cette croyance, jugeant improbable qu'un grand bâtiment ait été érigé sur les ruines d'un temple sans laisser de traces. L'auteur reconnaît que Pompée a construit un temple à Minerve à Rome, selon Pline, mais la localisation exacte de ce temple reste incertaine. Les antiquaires n'ont pas suffisamment exploré cette question et se reposent souvent sur la voix populaire. Si le temple avait été situé sous le couvent, des vestiges auraient probablement été découverts. Des morceaux de bronze trouvés dans les souterrains sont parfois interprétés comme des éléments de la statue de Minerve, mais un prélat a récemment démontré que cette interprétation est insoutenable.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 1393-1395
RÉPONSE pour Mr. du Boile, au sujet de ce qui a été inseré dans le Mercure de May, page 970. sur les Microscopes par réfléxions.
Début :
Mr du Boile dit, qu'il n'est que l'Editeur du fameux Microscope [...]
Mots clefs :
Microscope, Savants, Honneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE pour Mr. du Boile, au sujet de ce qui a été inseré dans le Mercure de May, page 970. sur les Microscopes par réfléxions.
REPONSE pour M' . du Boile , au
fujet de ce qui a été inferé dans le Mercure
de May, page 970. fur les Microf
copes par réfléxions.
M
par
R du Boile dit , qu'il n'éft que
l'Editeur du fameux Microſcope
réflection , qu'il a eu la complaifance.
de confronter contre tous ceux qu'on lui
préfentez , & avec lequel il a fait voir
des animaux dans le fang , aux Curieux
de Paris , lorfqu'il y étoit en 1727. &
qu'il n'a garde de s'attribuer un honneur
qui ne lui appartient point , en s'en difant
l'Inventeur.
Que n'étant point l'Auteur de ce Microſcope
, il ne lui convient point de le
publier.
Que n'ayant point l'honneur d'être
Membre d'Académie , ni d'aucune Profeffion
fcientifique , il peut s'en difpenfer,
fi bon lui femble.
Que ce qu'il a fait par complaifance &
fimplement pour fe réjouir , ne l'engage
ni en honneur , ni en aucune façon du
monde à negliger fes affaires domeftiques,
pour fe livrer entierement au progrès des
Arts & des Sciences qui ne permettent
point qu'on s'adonne à autre choſe.
Qu'ayant toujours oui dire , que les
II. Vol. Sçavans
1394 MERCURE DE FRANCE
Sçavans font d'Illuftres neceffiteux , il
n'ambitionne point ce glorieux titre .
Que depuis qu'il a vû la Terre d'un
Sçavant , mife en decret par fa négligence
, & qu'il a fçû que ce Scavant étoit à
fupputer fur les lieux , combien il falloit
de brouetées de terre pour faire le chemin
neuf, qui eft le long de la Riviere
entre Roüen & la côte Sainte Catherine ,
dans le temps qu'on faifoit l'adjudication
de fa Terre , au lieu d'être au Palais à folliciter
fes Juges , il eft en garde contre les
attraits de la Philofophie.
Que toutes réfléxions faites , il préfére
le peu de plaifir qu'il a à faire achever
une Maifon qu'il fait bâtir fur une de fes
Terres , dans le Boulonois , & la peine
utile qu'il va avoir à régler les affaires qui
lui font furvenues au fujet de la fucceffion
de Me la Marquife de Berniere , à
Pexceffive fatisfaction qu'il auroit à paffer
fa vie à philofopher ; étant perfuadé qu'il
faut toujours faire ceder l'agréable àl'utile
, lorsqu'il n'eft pas poffible de les marier
enfemble.
Qu'il y a long-temps qu'il fçait que
nombre de Sçavans travaillent à toute outrance
, pour tâcher à découvrir fon fecret,
& qu'il ne fera point furpris lorfque
quelqu'un d'eux y parviendra , parce que
cela n'eft pas impoffible.
Et
JUIN. 1730. 139'5'
Et qu'ainfi il verra , fans envie , le celebre
Membre de la Société des Arts dont
il s'agit , poffeder & meriter par fes recherches
& par fon travail affidu , la gloire
d'Inventeur des fameux Microfcopes
par reflection.
Voilà tout ce que M. du Boile dit , &
l'on ne croît pas qu'il en dife davantage,
du moins tant qu'il aura quelque chofe
de mieux à faire.
fujet de ce qui a été inferé dans le Mercure
de May, page 970. fur les Microf
copes par réfléxions.
M
par
R du Boile dit , qu'il n'éft que
l'Editeur du fameux Microſcope
réflection , qu'il a eu la complaifance.
de confronter contre tous ceux qu'on lui
préfentez , & avec lequel il a fait voir
des animaux dans le fang , aux Curieux
de Paris , lorfqu'il y étoit en 1727. &
qu'il n'a garde de s'attribuer un honneur
qui ne lui appartient point , en s'en difant
l'Inventeur.
Que n'étant point l'Auteur de ce Microſcope
, il ne lui convient point de le
publier.
Que n'ayant point l'honneur d'être
Membre d'Académie , ni d'aucune Profeffion
fcientifique , il peut s'en difpenfer,
fi bon lui femble.
Que ce qu'il a fait par complaifance &
fimplement pour fe réjouir , ne l'engage
ni en honneur , ni en aucune façon du
monde à negliger fes affaires domeftiques,
pour fe livrer entierement au progrès des
Arts & des Sciences qui ne permettent
point qu'on s'adonne à autre choſe.
Qu'ayant toujours oui dire , que les
II. Vol. Sçavans
1394 MERCURE DE FRANCE
Sçavans font d'Illuftres neceffiteux , il
n'ambitionne point ce glorieux titre .
Que depuis qu'il a vû la Terre d'un
Sçavant , mife en decret par fa négligence
, & qu'il a fçû que ce Scavant étoit à
fupputer fur les lieux , combien il falloit
de brouetées de terre pour faire le chemin
neuf, qui eft le long de la Riviere
entre Roüen & la côte Sainte Catherine ,
dans le temps qu'on faifoit l'adjudication
de fa Terre , au lieu d'être au Palais à folliciter
fes Juges , il eft en garde contre les
attraits de la Philofophie.
Que toutes réfléxions faites , il préfére
le peu de plaifir qu'il a à faire achever
une Maifon qu'il fait bâtir fur une de fes
Terres , dans le Boulonois , & la peine
utile qu'il va avoir à régler les affaires qui
lui font furvenues au fujet de la fucceffion
de Me la Marquife de Berniere , à
Pexceffive fatisfaction qu'il auroit à paffer
fa vie à philofopher ; étant perfuadé qu'il
faut toujours faire ceder l'agréable àl'utile
, lorsqu'il n'eft pas poffible de les marier
enfemble.
Qu'il y a long-temps qu'il fçait que
nombre de Sçavans travaillent à toute outrance
, pour tâcher à découvrir fon fecret,
& qu'il ne fera point furpris lorfque
quelqu'un d'eux y parviendra , parce que
cela n'eft pas impoffible.
Et
JUIN. 1730. 139'5'
Et qu'ainfi il verra , fans envie , le celebre
Membre de la Société des Arts dont
il s'agit , poffeder & meriter par fes recherches
& par fon travail affidu , la gloire
d'Inventeur des fameux Microfcopes
par reflection.
Voilà tout ce que M. du Boile dit , &
l'on ne croît pas qu'il en dife davantage,
du moins tant qu'il aura quelque chofe
de mieux à faire.
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Résumé : RÉPONSE pour Mr. du Boile, au sujet de ce qui a été inseré dans le Mercure de May, page 970. sur les Microscopes par réfléxions.
M. du Boile répond aux allégations du Mercure de mai concernant les microscopes par réflexion. Il précise qu'il est l'éditeur, non l'inventeur, de ce microscope et n'a pas l'intention de le publier. Ses actions en 1727 étaient motivées par le désir de divertir les curieux de Paris, sans engagement scientifique. Il préfère se consacrer à ses affaires domestiques, comme la construction d'une maison et la gestion de la succession de la marquise de Berniere. Conscient des difficultés financières des savants, il n'ambitionne pas ce titre et évite les attraits de la philosophie après avoir observé les conséquences de la négligence d'un savant. Il reconnaît que des savants cherchent à découvrir son secret et souhaite que la Société des Arts mérite la gloire de l'invention. M. du Boile conclut en affirmant qu'il n'a rien de plus à ajouter, étant occupé par des tâches plus pressantes.
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12
p. 1395
« L'Auteur du Supplément à la Méthode pour apprendre l'Ortographe par [...] »
Début :
L'Auteur du Supplément à la Méthode pour apprendre l'Ortographe par [...]
Mots clefs :
Orthographe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'Auteur du Supplément à la Méthode pour apprendre l'Ortographe par [...] »
L'Auteur du Supplément à la Méthode
pour apprendre l'Ortographe par
Principes , &c. laquelle fe vend chez le
Clerc , Jacques Joffe , le Gras & la veuve
Piffot , & dont on a parlé en dernier lieu
dans le Mercure d'Avril 1730. pag. 743 .
donne avis au Public que cette Méthode
& fon Supplément joints enfemble , ne fe
vendent chez lefdits Libraires que liv.
reliez , au lieu de 4 liv . comme on l'a imprimé
par
inadvertance dans ledit Journal
d'Avril.
pour apprendre l'Ortographe par
Principes , &c. laquelle fe vend chez le
Clerc , Jacques Joffe , le Gras & la veuve
Piffot , & dont on a parlé en dernier lieu
dans le Mercure d'Avril 1730. pag. 743 .
donne avis au Public que cette Méthode
& fon Supplément joints enfemble , ne fe
vendent chez lefdits Libraires que liv.
reliez , au lieu de 4 liv . comme on l'a imprimé
par
inadvertance dans ledit Journal
d'Avril.
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13
p. 1395-1398
Panegyrique de S. Jean-Baptiste, par l'Abbé Seguy, [titre d'après la table]
Début :
L'Abbé Ségui prêcha à Sceaux le 24 de ce mois, le Panegyrique de S. Jean-Baptiste [...]
Mots clefs :
Panégyrique, Saint Jean Baptiste, Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Panegyrique de S. Jean-Baptiste, par l'Abbé Seguy, [titre d'après la table]
L'Abbé Ségui prêcha à Sceaux le 24 de
ce mois , le Panegyrique de S. Jean- Baptifte
, devant leurs A. S. Monfeigneur le
Duc du Maine & Madame la Ducheffe
du Maine . Nous aurions fouhaité pouvoir
donner l'Extrait de fon Difcours &
de celui qu'il avoit fait quelque temps
II. Vol. aupa1396
MERCURE DE FRANCE
·
auparavant fur une Profeffion Religieufe
; mais tout ce que nous avons pû obtenir
de lui , c'eft de mettre icy ce qu'il dit
fur la fin de fa premiere Partie du Panegyrique
de S. Jean , à la louange de S.A.S.
M. la Ducheffe du Maine , de Monfeigneur
le Duc du Maine & de Mademoi
felle du Maine..... Notre vie répondt-
elle aux vûës de celui qui nous a confié
cette forte de Miniftere & par nos
moeurs , nos difcours , nos exemples ;
rendons - nous à notre maniere , après
Jean Baptifte , quelque témoignage à
Jefus Chrift ? car c'eft ,mes freres, en être
vraiment le Prédicateur que d'en être lè
vrai difciple. N'alléguons point vainement
les féductions du fiecle & les trop
grandes difficultez de la vertu . Ćes
Grands du monde , ces Dieux de la terre ,
ou qui du moins le feroient s'ils n'étoient
mortels,bien plus expofez que nous, fans
doute , ne font pas plus difpenfez que
nous de ce devoir , & il en eft neanmoins ,
malgré la foule qui s'égare & les dangers
toujours plus grands au milieu des
humaines grandeurs , il en eft encore qui
fçavent rendre à J.C. le témoignage dont
je parle. Religion fainte qui les conduifez
, vous nous en faites voir icy deux
grands exemples . Un Prince aufli digne
de vos éloges qu'il l'a été de bonne heu-
II. Vol. re
JUIN. 1730 1397
re de l'amour des peuples & de l'eftime
de ce grand Roy dont la mémoire faira à
jamais honneur à la Royauté. Un Prince
à qui le Dieu qu'il adore a ménagé des
traits également éclatans de moderation
& de conftance ; un Prince en qui fe trouvent
tout à la fois les qualitez du Prince
& les lumieres du Sage , & la perfection
de l'honnête homme & les fentimens du
Heros , & la piété du chrétien qui confacre
toutes ces vertus ; piété conftante que
rien ne peut alterer dans fon efprit ni
déranger dans fes pratiques. Une Princef
fe,l'admiration des deux Sexes , & l'honneur
du fien , qui édifie par la fincerité
de fa Religion ceux qu'elle étonne par la
fupériorité de fon génie, pénétrant,beau,
jufte , facile , étendu jufqu'au prodige ;
une Princeffe qui joignant aux profon
deurs des Sciences qu'elle fubftitue à un
dangereux loifir , les plus vifs agrémens
que la fageffe peut avouer , ne fent de
toutes les veritez qu'elle a pénétrées , ne
fent rien tant que la vérité de la foy ,
n'aime rien tant qu'à la mettre en évidence
aux yeux des autres , n'admet à fa
Cour l'efprit même qu'à la recomman
dation de la vertu , & de la vertu fondée
fur le Chriftianifme ; heureufe de voir le
fruit fenfible de fes exemples dans cette
II. Vol. jeune
1398 MERCURE DE FRANCÉ
jeune Princeffe ( a ) qui la paye fi bien
de l'éducation précieufe qu'elle en reçut ,
enforte qu'on demande ce qu'elle a en
un dégré plus éminent des charmes de
l'efprit , des graces , ou des fentimens de
Religion. Ainfi fçait - on , quand on le veut ,
efficacement rendre témoignage à J.C. au
milieu des dangers attachez à la grandeur .
ce mois , le Panegyrique de S. Jean- Baptifte
, devant leurs A. S. Monfeigneur le
Duc du Maine & Madame la Ducheffe
du Maine . Nous aurions fouhaité pouvoir
donner l'Extrait de fon Difcours &
de celui qu'il avoit fait quelque temps
II. Vol. aupa1396
MERCURE DE FRANCE
·
auparavant fur une Profeffion Religieufe
; mais tout ce que nous avons pû obtenir
de lui , c'eft de mettre icy ce qu'il dit
fur la fin de fa premiere Partie du Panegyrique
de S. Jean , à la louange de S.A.S.
M. la Ducheffe du Maine , de Monfeigneur
le Duc du Maine & de Mademoi
felle du Maine..... Notre vie répondt-
elle aux vûës de celui qui nous a confié
cette forte de Miniftere & par nos
moeurs , nos difcours , nos exemples ;
rendons - nous à notre maniere , après
Jean Baptifte , quelque témoignage à
Jefus Chrift ? car c'eft ,mes freres, en être
vraiment le Prédicateur que d'en être lè
vrai difciple. N'alléguons point vainement
les féductions du fiecle & les trop
grandes difficultez de la vertu . Ćes
Grands du monde , ces Dieux de la terre ,
ou qui du moins le feroient s'ils n'étoient
mortels,bien plus expofez que nous, fans
doute , ne font pas plus difpenfez que
nous de ce devoir , & il en eft neanmoins ,
malgré la foule qui s'égare & les dangers
toujours plus grands au milieu des
humaines grandeurs , il en eft encore qui
fçavent rendre à J.C. le témoignage dont
je parle. Religion fainte qui les conduifez
, vous nous en faites voir icy deux
grands exemples . Un Prince aufli digne
de vos éloges qu'il l'a été de bonne heu-
II. Vol. re
JUIN. 1730 1397
re de l'amour des peuples & de l'eftime
de ce grand Roy dont la mémoire faira à
jamais honneur à la Royauté. Un Prince
à qui le Dieu qu'il adore a ménagé des
traits également éclatans de moderation
& de conftance ; un Prince en qui fe trouvent
tout à la fois les qualitez du Prince
& les lumieres du Sage , & la perfection
de l'honnête homme & les fentimens du
Heros , & la piété du chrétien qui confacre
toutes ces vertus ; piété conftante que
rien ne peut alterer dans fon efprit ni
déranger dans fes pratiques. Une Princef
fe,l'admiration des deux Sexes , & l'honneur
du fien , qui édifie par la fincerité
de fa Religion ceux qu'elle étonne par la
fupériorité de fon génie, pénétrant,beau,
jufte , facile , étendu jufqu'au prodige ;
une Princeffe qui joignant aux profon
deurs des Sciences qu'elle fubftitue à un
dangereux loifir , les plus vifs agrémens
que la fageffe peut avouer , ne fent de
toutes les veritez qu'elle a pénétrées , ne
fent rien tant que la vérité de la foy ,
n'aime rien tant qu'à la mettre en évidence
aux yeux des autres , n'admet à fa
Cour l'efprit même qu'à la recomman
dation de la vertu , & de la vertu fondée
fur le Chriftianifme ; heureufe de voir le
fruit fenfible de fes exemples dans cette
II. Vol. jeune
1398 MERCURE DE FRANCÉ
jeune Princeffe ( a ) qui la paye fi bien
de l'éducation précieufe qu'elle en reçut ,
enforte qu'on demande ce qu'elle a en
un dégré plus éminent des charmes de
l'efprit , des graces , ou des fentimens de
Religion. Ainfi fçait - on , quand on le veut ,
efficacement rendre témoignage à J.C. au
milieu des dangers attachez à la grandeur .
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Résumé : Panegyrique de S. Jean-Baptiste, par l'Abbé Seguy, [titre d'après la table]
Le 24 juin 1730, l'Abbé Ségui a prononcé un sermon à Sceaux en présence du Duc et de la Duchesse du Maine. L'Abbé Ségui avait déjà prêché sur la profession religieuse. Le texte mentionne un projet de publication d'extraits de ses discours, mais seul un passage final du panégyrique de Saint Jean-Baptiste est fourni. Ce passage encourage les auditeurs à vivre selon les vues de Dieu et à témoigner de leur foi en Jésus-Christ malgré les difficultés et les tentations du monde. L'Abbé Ségui cite les exemples du Duc et de la Duchesse du Maine, soulignant leurs vertus chrétiennes et leur piété constante. La Duchesse est particulièrement louée pour son intelligence, sa sagesse et son engagement envers la foi chrétienne, ainsi que pour son influence positive sur la jeune princesse qu'elle éduque.
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14
p. 1398-1400
Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
Début :
L'Académie des Belles Lettres de Marseille a jugé à propos de renvoyer à l'année [...]
Mots clefs :
Prix, Académie des Belles-Lettres de Marseille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
L'Académie des Belles Lettres de Marfeille
a jugé à propos de renvoyer à l'année
prochaine , le Prix qu'elle avoit deftiné
cette année à la Profe ; ainfi elle avertit
le Public que le premier Mecredi d'après
la Quafimodo de l'année 1731. elle
aura deux Prix à diftribuer ; l'un , à un
Ouvrage en Profe ; l'autre, à un Ouvrage
en Vers.
L'Ouvrage en Profe fera d'un quart
d'heure au moins , & d'une demie heure
de lecture au plus , fur ce fujet : Que la
Raillerie eft moins une marque de l'étendue
dela fécondité de l'efprit , que de fa petiteffe
& de fa fterilité , felon ces paroles des
Proverbes , chap . 14.6 . Quarit derifor
fapientiam & non invenit.
L'Ouvrage en Vers fera une Ode ou
un Poëme à rimes plates de 80 Vers au
moins, & de cent au plus , qui aura pour
( a ) Mademeifelle du Maine.
II. Vol. fujet
JUIN. 1730. 1399
fujet , le Commerce. On fçait que le Prix
confifte en une Médaille d'or , de la valeur
de 300 liv . que M. le Maréchal de
Villars , Protecteur de l'Académie , veut
bien lui fournir tous les ans .
On adreffera les Ouvrages à M.de Chalámont
de la Vifclede , Sécrétaire perpetuel
de l'Académie des Belles Lettres de
Marſeille , ruë de l'Evêché , à Marſeille.
On affranchira les Paquets à la Pofte
fans quoi ils ne feront point retirez. Ils
ne feront reçûs que jufqu'au premier Janvier
inclufivement . Les Auteurs n'y met
tront point leur nom , mais une Sentence
de l'Ecriture , des Peres ou des Auteurs
profanes. On pourra envoyer à M. le Sé
cretaire une adreffe à laquelle on envoyera
fon recepiffé .
On prie les Auteurs de prendre les précautions
néceffaires pour n'être point connus
avant le jour deftiné à la diftribution
des Prix ; & on les avertit que dès qu'ils
le feront par leur faute , ils feront exclus
du Concours.
Les Auteurs qui auront remporté les
Prix , viendront les recevoir eux-mêmes,
dans la Salle de l'Académie , le jour deftiné
à leur diftribution , qui fera toujours
dorénavant le premier Mecredy
après la Quafimodo , s'ils font à Marſeille,
& s'ils n'y font pas, ils envoyeront à une
II.Vol.
per1400
MERCURE DE FRANCÊ
Perfonne domiciliée dans cette Ville , une
Procuration qui fera remife à M. le Secretaire
, avec le recepiffé de leurs Ou
vrages , moyennant quoi on remettra le
Prix à cette perfonne.
a jugé à propos de renvoyer à l'année
prochaine , le Prix qu'elle avoit deftiné
cette année à la Profe ; ainfi elle avertit
le Public que le premier Mecredi d'après
la Quafimodo de l'année 1731. elle
aura deux Prix à diftribuer ; l'un , à un
Ouvrage en Profe ; l'autre, à un Ouvrage
en Vers.
L'Ouvrage en Profe fera d'un quart
d'heure au moins , & d'une demie heure
de lecture au plus , fur ce fujet : Que la
Raillerie eft moins une marque de l'étendue
dela fécondité de l'efprit , que de fa petiteffe
& de fa fterilité , felon ces paroles des
Proverbes , chap . 14.6 . Quarit derifor
fapientiam & non invenit.
L'Ouvrage en Vers fera une Ode ou
un Poëme à rimes plates de 80 Vers au
moins, & de cent au plus , qui aura pour
( a ) Mademeifelle du Maine.
II. Vol. fujet
JUIN. 1730. 1399
fujet , le Commerce. On fçait que le Prix
confifte en une Médaille d'or , de la valeur
de 300 liv . que M. le Maréchal de
Villars , Protecteur de l'Académie , veut
bien lui fournir tous les ans .
On adreffera les Ouvrages à M.de Chalámont
de la Vifclede , Sécrétaire perpetuel
de l'Académie des Belles Lettres de
Marſeille , ruë de l'Evêché , à Marſeille.
On affranchira les Paquets à la Pofte
fans quoi ils ne feront point retirez. Ils
ne feront reçûs que jufqu'au premier Janvier
inclufivement . Les Auteurs n'y met
tront point leur nom , mais une Sentence
de l'Ecriture , des Peres ou des Auteurs
profanes. On pourra envoyer à M. le Sé
cretaire une adreffe à laquelle on envoyera
fon recepiffé .
On prie les Auteurs de prendre les précautions
néceffaires pour n'être point connus
avant le jour deftiné à la diftribution
des Prix ; & on les avertit que dès qu'ils
le feront par leur faute , ils feront exclus
du Concours.
Les Auteurs qui auront remporté les
Prix , viendront les recevoir eux-mêmes,
dans la Salle de l'Académie , le jour deftiné
à leur diftribution , qui fera toujours
dorénavant le premier Mecredy
après la Quafimodo , s'ils font à Marſeille,
& s'ils n'y font pas, ils envoyeront à une
II.Vol.
per1400
MERCURE DE FRANCÊ
Perfonne domiciliée dans cette Ville , une
Procuration qui fera remife à M. le Secretaire
, avec le recepiffé de leurs Ou
vrages , moyennant quoi on remettra le
Prix à cette perfonne.
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Résumé : Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
L'Académie des Belles Lettres de Marseille a reporté à 1731 le Prix de prose. Le premier mercredi après la Quasimodo de cette année, deux prix seront attribués : un pour un ouvrage en prose et un autre pour un ouvrage en vers. L'ouvrage en prose doit durer entre un quart d'heure et une demi-heure de lecture et traiter du sujet 'La raillerie est moins une marque de l'étendue et de la fécondité de l'esprit, que de sa petitesse et de sa stérilité', selon les Proverbes, chapitre 14, verset 6. L'ouvrage en vers doit être une ode ou un poème à rimes plates de 80 à 100 vers sur le thème du commerce. Le prix consiste en une médaille d'or d'une valeur de 300 livres, offerte par M. le Maréchal de Villars. Les manuscrits doivent être envoyés à M. de Chalamont de la Visclede, secrétaire perpétuel de l'Académie, rue de l'Évêché à Marseille, avant le 1er janvier. Les auteurs doivent rester anonymes et utiliser une sentence de l'Écriture, des Pères ou des auteurs profanes comme identifiant. Les lauréats recevront leur prix en personne ou par procuration.
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15
p. 1400
« On apprend de Londres que des Ouvriers travaillant dans le Cloître de l'Hôpital [...] »
Début :
On apprend de Londres que des Ouvriers travaillant dans le Cloître de l'Hôpital [...]
Mots clefs :
Canons, Médailles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Londres que des Ouvriers travaillant dans le Cloître de l'Hôpital [...] »
On aprend de Londres que des Ou
vriers travaillant dans le Cloître de l'Hôpital
de S. Barthelem , trouverent une
Boëte dans laquelle il y avoit cent Médailles
d'argent , du Roy Henri I. qui
fonda cet Hopital il y a environ 600 ans .
M. Thomas , Ingenieur du Roy , qui
a inventé les nouveaux Canons donton a
déja parlé , a auffi fait fabriquer depuis
peu une Machine où il y a trois Canons
aufquels on peut mettre le feu par une
feule lumiere , & qui tirent à la fois trois
Boulets de deux livres chacun . On doit
faire l'épreuve de cette Machine , que
deux hommes peuvent tranfporter ailément.
vriers travaillant dans le Cloître de l'Hôpital
de S. Barthelem , trouverent une
Boëte dans laquelle il y avoit cent Médailles
d'argent , du Roy Henri I. qui
fonda cet Hopital il y a environ 600 ans .
M. Thomas , Ingenieur du Roy , qui
a inventé les nouveaux Canons donton a
déja parlé , a auffi fait fabriquer depuis
peu une Machine où il y a trois Canons
aufquels on peut mettre le feu par une
feule lumiere , & qui tirent à la fois trois
Boulets de deux livres chacun . On doit
faire l'épreuve de cette Machine , que
deux hommes peuvent tranfporter ailément.
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Résumé : « On apprend de Londres que des Ouvriers travaillant dans le Cloître de l'Hôpital [...] »
Des ouvriers ont trouvé cent médailles d'argent du roi Henri Ier dans le Cloître de l'Hôpital de Saint-Barthélemy à Londres. M. Thomas a inventé une machine militaire avec trois canons, tirant trois boulets de deux livres chacun avec une seule source de lumière. La machine est transportable par deux hommes et sera bientôt testée.
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16
p. 1400-1401
« Le Sieur Baradelle, Ingénieur du Roy pour les Instrumens de Mathématique, [...] »
Début :
Le Sieur Baradelle, Ingénieur du Roy pour les Instrumens de Mathématique, [...]
Mots clefs :
Ingénieur du roi, Calendrier, Porte-crayons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Sieur Baradelle, Ingénieur du Roy pour les Instrumens de Mathématique, [...] »
Le Sieur Baradelle , Ingénieur du Roy
pour les Inftrumens de Mathématique ,
demeurant à Paris , Quay de l'Horloge du
Palais , à l'Enfeigne de l'Obfervatoire ,
donne avis qu'il a inventé une efpece de
Porte-Crayon , long de quatre pouces , quatre
lignes , avec un Compas au bout,fur
II. Vol. les
JUIN. 1730. 1401
re e
les faces duquel il a marqué un Calendrier
pour 56 années , à commencer par
1730. L'ufage de ce Calendrier eft également
fimple & facile ; on y trouvera le
jour de la femaine fur lequel tombera le
premier du mois & les jours fuivans , &
les jours du mois qui répondront à ceux
de la 1 , 2 , 3 & 4 femaine ; on y
trouvera les momens précis de la nouvelle
& de la pleine Lune ; du premier
& du dernier quartier pour chaque mois ;
l'âge de la Lune , à tel jour & à telle heure
qu'on voudra , on y trouvera auffi où
arriveront les Fêtes mobiles de chaque
années ; les Epactes pour toutes les années
qui font notées. Sur la huitiéme face , les
pouces & les lignes . Il donnera auffi une
inftruction imprimée pour l'ufage de ce
Calendrier. Il a conftruit des Tables pour
en faire de 5 & 6 pouces pour ceux qui
commanderont, afin que les Parties fe
trouvent plus au large , quoique celui
qu'il a fait de 4 pouces foit tres- vifible ,
n'ayant point de confufion dans les chifres.
Il continue à débiter un Encrier
connu par fa propriété de conferver
l'Encre plufieurs années fans ce fécher ni
s'épaiffir, & qui ne verfe point en quelque
fituation qu'il puiffe être.
pour les Inftrumens de Mathématique ,
demeurant à Paris , Quay de l'Horloge du
Palais , à l'Enfeigne de l'Obfervatoire ,
donne avis qu'il a inventé une efpece de
Porte-Crayon , long de quatre pouces , quatre
lignes , avec un Compas au bout,fur
II. Vol. les
JUIN. 1730. 1401
re e
les faces duquel il a marqué un Calendrier
pour 56 années , à commencer par
1730. L'ufage de ce Calendrier eft également
fimple & facile ; on y trouvera le
jour de la femaine fur lequel tombera le
premier du mois & les jours fuivans , &
les jours du mois qui répondront à ceux
de la 1 , 2 , 3 & 4 femaine ; on y
trouvera les momens précis de la nouvelle
& de la pleine Lune ; du premier
& du dernier quartier pour chaque mois ;
l'âge de la Lune , à tel jour & à telle heure
qu'on voudra , on y trouvera auffi où
arriveront les Fêtes mobiles de chaque
années ; les Epactes pour toutes les années
qui font notées. Sur la huitiéme face , les
pouces & les lignes . Il donnera auffi une
inftruction imprimée pour l'ufage de ce
Calendrier. Il a conftruit des Tables pour
en faire de 5 & 6 pouces pour ceux qui
commanderont, afin que les Parties fe
trouvent plus au large , quoique celui
qu'il a fait de 4 pouces foit tres- vifible ,
n'ayant point de confufion dans les chifres.
Il continue à débiter un Encrier
connu par fa propriété de conferver
l'Encre plufieurs années fans ce fécher ni
s'épaiffir, & qui ne verfe point en quelque
fituation qu'il puiffe être.
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Résumé : « Le Sieur Baradelle, Ingénieur du Roy pour les Instrumens de Mathématique, [...] »
Le Sieur Baradelle, ingénieur du roi pour les instruments de mathématiques, résidant à Paris, a inventé un porte-crayon de quatre pouces et quatre lignes, équipé d'un compas à son extrémité. Cet instrument inclut un calendrier couvrant 56 années à partir de 1730. Le calendrier permet de déterminer le jour de la semaine pour le premier jour du mois et les jours suivants, ainsi que les jours du mois correspondant aux différentes semaines. Il indique également les moments précis de la nouvelle et de la pleine Lune, ainsi que les premiers et derniers quartiers pour chaque mois. De plus, il fournit l'âge de la Lune à une date et une heure spécifiques, les fêtes mobiles de chaque année, et les épactes pour toutes les années notées. La huitième face de l'instrument mesure les pouces et les lignes. Baradelle propose une instruction imprimée pour l'usage de ce calendrier et a construit des tables pour des versions de 5 et 6 pouces, afin de permettre plus d'espace tout en conservant la visibilité et l'absence de confusion dans les chiffres. Il continue également à vendre un encrier conçu pour conserver l'encre plusieurs années sans qu'elle ne se fige ni s'épaississe, et qui ne verse pas, quelle que soit la situation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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