Reconnaissance textuelle : Relation envoyée par M. le Comte de Fienne, Lieutenant general des armées du Roy.
A Perpignanle 11. May 1712.
Relation envoyée par M. le
Comte de Fienne , Lieutenant general des armées du
Roy.
LEs ennemis ayant eu
avis que les douze bataillons que l'on avoit envoyez
ici du Dauphiné, étoient en
marche pour y retourner
affemblerent deux corps de
troupes : l'un du côté d'Oftalrich , & l'autre du côté
d'Olot.
GALANT.
dut
Le premier étoit commandé par le Baron de
Vvetzel : il paffa le 30.
mois dernier le Ter à Tor
reilles de Mongry , où il
campa. Le premierde May
il continua fa marche , &
fuivant unchemin coupé de
canaux &de vifieres , il arriva le même jour à faint
Pierre Pefcador de bonne
heure.
L'autre , qui étoit commandé par Don Louis de
Cordoua enl'abfence de Picalquez , defcendit le 29. à
Befalce , vint camper le 30-
E iiij
36 MERCURE
au pont d'Esponella , s'a
vança le premier vers Na
yatta , & envoya un gros,
detachement à Figuieres.
Le premier marchoit fun
moy , & l'autre fuivoit la
montagne , pour tâcher de
me couper la communication avec le Rouffillon. Ils
avoient même déja envoyé
tous leurs, Miquelets & les
Soumettans , pour tâchen
d'en occuper les paffages.
J'avois été obligé de me
mettre à Caſtillon & à Peyralade , derriere la Muga ,
aprés avoir retiré les poſtes.
GALANT.
queje ne pouvois foûtenir,
& renforcé ceux qui pou
voient fe défendre.
Je fis marcher la nuit du
premier au fecond tous les
équipages à unelieuë delà ,
au pied de la montagne,
pour être à portée de paffer
en Rouffillon ; & je les fui
vis lorfque je vis ces deux
corps en mouvement pour
venir auxquartiers que j'oc
cupois.
Le 2. je les fs paffer de
grand matin , & j'en fis l'ar
Fieregarde avec ce que j'avois de troupes , conſiſtant
گیا
38 MERCURE
en 2000. hommes , cavale
rie , infanterie, ou dragons,
tant bons que mauvais. J'arz
rivai le mêmejour à Bañols,
où je diſtribuai les troupes
dans des quartiers à portée
des paffages , pour y attendre celles qui nous arrivent
de France.
a
Ils avoient envoyé tous
leurs Miquelets pour s'emparer des defilez , & m'attaquer dans une retraite :
mais toutes les hauteurs &
le's poftes furent fi bien occupez , qu'elle fe fit fans
qu'ils ofaffent paroître.
GALANT 59
J'avois envoyé deux jours
auparavant M. de Caraffa ,
Maréchal des Camps des
armées de Sa Majesté Catholique, pour commandër
dans Rofes. Il y a dans cette
place deux bataillons François, unbataillon Eſpagnol,
& un d'infanterie Vvallonne : elle eft très bien pour
vûëde munitions de guerre
& de bouche.
Il y a dans Gironne huit
bataillons François , deux
Vvallons , cent chevaux ,
& des fufiliers de monta
gne. Cette place eft pareil-
60 MERCURE
lement bien pourvûë de
tout ce dont on peut avoir
befoin
Quoique les ennemis di
fent qu'ils font 10000. hommes dans ces deux corps ;
neanmoins , par l'état que
jai des regimens qui les
compofent, & de leur for
ce , je vois certainement
qu'ils ne font pas plus de
7000.
Hs publient que lorsque:
les troupes qui leur viennentd'Italieferont arrivées,,
ils doivent faire quelque
entrepriſe confiderable ::
GALANT. 61
mais comme il y a beau
coup d'apparence que ces
troupes ne peuvent arriver
plûtôt qu'au commencement de Juin ; que dans ce
temps- là M. le Ducde Ven
dôme ſe diſpoſera à entrer
&
que
les en campagne ,
troupes qui viennent de
France ence pays- ci ſeront
arrivées , j'efpere que tous
leurs deffeins fe borneront
à manger le pays. Ils attaquent l'Eſcale depuis le s
celui qui eft dans ce pofte
s'y défend bien.
Unregiment Napolitain
62 MERCURE
avoit eu ordre de fe rendre
maître du château de Madignan , prés de Gironne :
mais un detachement de la
garnifon de cette place l'a
obligé de fe retirer avec
precipitation , &avec perte
de plus de cinquante hommes , & de quelques Officiers.
* Les lettres de Perpignan
du 20. May portent que
tout eft fort tranquile dans
le Lampourdan , que le 16.
Ja garnifon de Gironne fit
une courfe jufqu'auprés
d'Oftalric fans trouver
GALANT. 63
d'ennemis. L'on a appris par
des deſerteurs qu'ils fe font
retirez à Barcelone , où le
Comte de Staremberg les
faifoit camper, & qu'ils y
fouffroient une grande difette de toutes choſes , ne
pouvant avoir de ſubſiſtance que du côté de la mer
le pays étant entierement
ruïné &inculte. Ces lettres
ajoûtent que le General
Strembergs'eft determiné
à mettre toute fon infante,
rie dans les places qui lui
reftent , & de tenir la campagne avec la cavalerie ,
64 MERCURE
confiftant en 5. ou 6000.
chevaux, la plupart enmauvais état , juſqu'à ce que le
puiffant fecours qui lui doit
venir d'Italie foit arrivé.
On mande de Valence,
qu'on continue d'envoyer
à Vinaros , fur les frontie
res de Catalogne , des ha
bits pour les foldats , & des
felles pour les chevaux.
Les lettres du Rhin portent feulement que les deux
armées ne font aucun mouvement , & qu'on croit qu'
on y fera fur la défenfiv
Résumé : Relation envoyée par M. le Comte de Fienne, Lieutenant general des armées du Roy.
Le 11 mai 1712, le comte de Fienne, lieutenant général des armées du roi, rapporte que les ennemis, ayant appris le retour des douze bataillons du Dauphiné, ont rassemblé deux corps de troupes. Le premier, commandé par le baron de Vvetzel, a traversé le Ter et campé à Torrelles de Mongry avant de continuer vers Saint-Pierre-Pescador. Le second, dirigé par Don Louis de Cordoua, a descendu à Besalce et campé au pont d'Esponella, envoyant un détachement à Figueres. En réponse, le comte de Fienne a dû se replier à Castillon et Peyralade derrière la Muga, renforçant les postes défensifs. Il a également fait passer les équipages en Roussillon pour éviter d'être coupé des communications. Le 2 mai, il a fait traverser les troupes à Bañols, où elles ont été déployées pour défendre les passages. Les ennemis ont tenté de s'emparer des défilés, mais les hauteurs et les postes ont été bien occupés, empêchant toute attaque. Le comte de Fienne mentionne également la présence de troupes à Roses et Girone, bien pourvues en munitions. Il estime que les ennemis ne sont pas plus de 7000 hommes, malgré leurs déclarations. Les lettres de Perpignan du 20 mai indiquent une tranquillité dans le Roussillon. Les ennemis se sont retirés à Barcelone, souffrant de grandes difficultés de subsistance. Le général Staremberg prévoit de placer son infanterie dans les places fortes et de maintenir la cavalerie en campagne jusqu'à l'arrivée de renforts d'Italie. Des habits et des selles continuent d'être envoyés à Vinaros pour les soldats et les chevaux. Les armées du Rhin ne montrent aucun mouvement significatif.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Reconnaissance textuelle : NOEL, Pour les Dames Religieuses de Notre-Dame de Perpignan.
NOEL ,
Pour les Dames Religieuses de Notre-
Dame de Perpignan.
P
Aroissez , jours si salutaires ,
Jours , qui devez nous rendre heureux ;
Beaux jours , tant prédits à nos Petes
Secondez l'ardeur de nos voeux ;
Venez , volez , et que sans cesse
Vos douceurs regnent en tous lieux ;
Beaux jours , répandez l'allégresse ,
Et sur la terre et dans les Cieux.
Paroissez , &c.
›
Mais , quel enchantement ! quel éclat ! quelle
Aurore !
Mille et mille rayons dorent tous ces Côteaux;
Ciel ! quels feux apperçois- je encore !
II. Vol. Dans
DECEMBRE. 1733 . 280
Dans la nuit , un Soleil brille dans nos Ha
meaux ,
Quels sons harmonicux ! une Troupe Angeli
que
Des plus aimables chants , fair retentir les Airs
Qu'on est charmé de ses Concers !
Elle annonce par ce Cantique ,
Un Kédempteur à l'Univers.
» Chantez , Mortels , chantez Victoire ;
Un Dieu se fait Homme pour vous ;
» Célébrez sans cesse sa gloire ;
. L'Enfer va ceder à ses coups.
» Non , non , vous n'aurez plus de Guerre,
» Vos maux finissent pour jamais ,
» L'Eternel n'a plus de Tonnerre ,
"3 Quand son cher Fils donne la Paix,
» Chantez , Mortels , & c .
Mais qu'apperçois- je , 6 Ciel le Messie ado
rable
Parmi deux animaux.
Un Roy dans une Etable
A peine couvert de Jambeaux.
Quoi ! la Souveraine Puissance ,
Quoi ? ce Dieu si grand , si parfait ,
Sur le Foin , aujourd'hui , soupire après le Lait .
Dont l'homme a besoin dans l'Enfance !
II.Vol Cij Cieux
2808 MERCURE DE FRANCE
Cieux , Terre , tout s'unit pour loüer ce Sanyeur
,
Et tes Filles a , Sion , par la grace épurées -
Font retentir ces lieux des louanges sacrées ,
Que les coeurs attendris , donnent au Redempteur
,
Hautbois , Clairons , tendre Musette ,
Célébrez un Dieu plein d'amour ,
Trompette, sonnez en ce jour ,
De l'Empire infernal annoncez la défaite.
Du Dieu qui vienr briser nos fers ,
Chantons la gloire , et la tendresse ;
Livrons- nous tous à l'allégresse ,
Enfin les Cieux nous sont ouverts.
a Les Dames Religieuses..
P.. R. F. Controlleur au Bureau Général
du Tabac à Perpignan.
La Musique est celle de la Cantate, les Jardins
e Sceaux , &c.
Résumé : NOEL, Pour les Dames Religieuses de Notre-Dame de Perpignan.
Le poème célèbre la naissance du Christ, destiné aux Dames Religieuses de Notre-Dame de Perpignan. Il commence par une invocation aux jours salutaires et heureux, appelant à l'allégresse sur terre et dans les cieux. Une scène nocturne est décrite, où un soleil brille, accompagné de chants angéliques annonçant la venue d'un rédempteur pour l'univers. Les mortels sont invités à chanter la victoire et la gloire de Dieu, qui se fait homme pour apporter la paix et mettre fin aux guerres. Le texte évoque ensuite la naissance du Messie dans une étable, entouré d'animaux, soulignant la souveraineté et la perfection de Dieu malgré sa naissance humble. Le poème se termine par une célébration de la victoire de Dieu sur l'enfer, avec des instruments de musique et des louanges sacrées, exprimant la joie et l'allégresse de la rédemption. La musique mentionnée est celle de la cantate des Jardins de Sceaux. Le poème est signé par P. R. F., contrôleur au Bureau Général du Tabac à Perpignan.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.