Le nouveau Journal des Sçavans que
lìous avons annoncé , a paru au commen
cement de l'année , après une interrup
tion de sept mois , fous la forme in 1 2 *
f A N V I 1 R 1714: roi
& îrt 40 l'un & l'autre en caracteres de
Cicero. L'in.quarto est à deux colonnes.,
& contient 65. pages fans l'avertisse-
Hient, & la Table. Cet ouvrage qui doit
paroître regulierement tous les mois fous
cette double forme , se vend jo. ícls^,
chez N. Pissot, Libraire, Quay des Au
gustins , lequel n'a rien ép argné pour la
beauté du papier & des caracteres. L'emprelîèment
avec lequel le tublic com/>
mence à rechercher cet ouvrage periodi
que , fait astèz sentir que la beauté de
l'impreísion n'en est pas le seul merite y
ion succès est dû en effet à un autre chan?
gement , que celui de la forme exte
rieure.
On apprend dans l'avertissement que
les Journalistes renoncent déformais aux
Vacances , & qu'on donnera toujours fans
interruption 12. Journaux par an.
Nous nous éloignerons également , «*
& de la basse flaterie , & de la censure «
atnere ( nous dit.on dans cet avertisse- «
ment ) nous voudrions pouvoir toujours «"
loiier , mais l'équité s'y oppoíe. Le bon «
goût & le progrès des sciences font in. «
fererîêz au discernement des ouvrages. «
Ainsi nous louerons , & nous censure. -
ions aussi quelquefois ; mais quand nous «
ne pourrons donner des éloges ., on s'ap. «
percevra du moins que nous ne préten- "
. dons
Rr* MERCURE DE FRANCE. .
» dons pas rendre des Arrests. A propres
» ment parler nous ne jugerons point >
» nous ne voulons être que les échos des
* íçivans , Ôc dresser touc au plus le dií^
» positif des jugemens qu'ils auront ren-
» dus avant nous , &c.
» Nous dirons à. la louange des Jour-
» naux Litteraires. en generai , que tous
» les Païs où les Lettres fleuriíïent , pro
duisent aujourd'hui de ces ouvrages*
» Comme leur nature est de ne pouvoir
» naître que parmi les nations íça vantes ,
» ils interessent en quelque forte la ré-
»' putation des Etats &c lagloire du Prin-
» ce. On peut dire même que tous les
.» Journaux , de quelque pays qu'ils^nous
»' viennent , font un honneur particulier
» à nôtre nation , parce qu'ils font tous
«► en quelque façon originaires de Fran-
» ce. C'est à Paris que le premier Jour-
» nal est né , &' ce premier Journal a
» dans la fuite servis de modele à tous
» les autres, auífrbien qu'à tous les Mei
» moires des Acadimies de l'Europe. Le
» nôtre est donc comme le pere de tous
» les. Journaux. On' ne fçauroitau moins
» lui contester le droit d'aînesse. Puistè.
» t'il avoir encore la' préeminence du
» merite, qui n'est cependant pas tou*
» jours le partage des aîner.