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1
p. 168-173
« J'ay crû, Madame, vous devoir envoyer tous les endroits sur [...] »
Début :
J'ay crû, Madame, vous devoir envoyer tous les endroits sur [...]
Mots clefs :
Relation, Bataille, Article, Journée de Cassel
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texteReconnaissance textuelle : « J'ay crû, Madame, vous devoir envoyer tous les endroits sur [...] »
l'ay crû, Madame, vous de- voir envoyer tous les endroits
fur leſquels j'aurois pú faire une Relation. Laverite ferencontre rarement en une ſeule,
celuyquidepluſieursdifferen- tes en compoſe une , ne pou- vant ſans la faire trop longue,
trop embaraſſée&horsdesre.
gles , rapporter les ſentimens dechacun, eſt obligé de s'arre- ſter à quelques- uns,ce qu'il ne Tome 2. F
122 LE MERCURE
fait ſouvent que par préven- tion , ou dans le deſſein de favoriſer quelqu'un,ou pard'au- tres raiſons ; c'eſt ce qui m'a porté à vous faire part de plu- ſieurs endroits choiſis de diverſesRelations, &iecroy qu'il n'y a que ce moyen pour faire bien comprendre ce qui s'eſt paſſé dans une bataille ; l'un marque les choſes d'une ma- niere, l'autre d'une autre,&les
uns ont eſté témoins de ce que pluſieurs n'ont pû voir. Ainfi
rien n'eſtoublié; &lesdifferés
termesdont on ſe ſert pour ex- primer tout ce qu'on a remar- qué,joints à tout cela, font que l'un éclaircit ce qu'on atrouvé d'obſcur dans ce que les au -
tres ont écrit,&qu'apres avoir lu tout cequi s'eſt fait ſur une
GALANT. 123
Bataille , l'eſprit ſe la figure de la maniere qu'elle s'eſt don -
née,ſans qu'il ſoit pour cela fa- cileàceluyqui enaconceu une ſi forte idée,d'en bien exprimer toutes les circonstances ; en forte que ſon imagination les
luy repreſentedemeſmequelin
les font arrivées.
Je ne vous parle point de l'ordrede la Bataille , il eſt imprimé,vousl'avez veu,&il n'y arien de nouveau là-deſſus.Ne
croyez pourtant pas que ie finiſſe ſi toſt l'Article de la memorable Journée de Caffel ,
J'ay trop de choſes à vous ra- conter de Monfieur. Vous venezde connoître que toutesles Relations ſe raportent touchất lagloire que SonAlteſſe Roya- = le s'y eſt acquiſe; maiscen'eſt Fij
124 LE MERCURE
pas affez , & ce grand Prince merite bien un Article parti -
culier. Pour ne rien laiſſer pafſer de ce qui le regarde , exa- minons l'estat de l'Arinée ennemie qui devoit eſtre em -
ployée toute entiere àcombatre celle de Monfieur , &
voyonsce quecelle de Son Al- teſſe Royale (beaucoup moins forte) avoit à faire. Admirons
l'eſprit de ce Prince dans le
Conſeil de guerre , voyons en ſuite tous les ordres qu'il donne, ſuivons-le dans le combat,
remarquons tout ce qu'il y
fait , & parlons de tout ce qui luy a gagné les cœurs des en- nemis meſmes apres la Batail- le , &nous admirerons en ſuite fon grand cœur , ſa preſen ced'eſprit , ſa prudence &fa
GALANT. 125
1
E
1
bonténaturelle. Voilà, Madame , toutes les choſes dont l'ay encor à vous parler , touchant SonAlteſſe Royale.
fur leſquels j'aurois pú faire une Relation. Laverite ferencontre rarement en une ſeule,
celuyquidepluſieursdifferen- tes en compoſe une , ne pou- vant ſans la faire trop longue,
trop embaraſſée&horsdesre.
gles , rapporter les ſentimens dechacun, eſt obligé de s'arre- ſter à quelques- uns,ce qu'il ne Tome 2. F
122 LE MERCURE
fait ſouvent que par préven- tion , ou dans le deſſein de favoriſer quelqu'un,ou pard'au- tres raiſons ; c'eſt ce qui m'a porté à vous faire part de plu- ſieurs endroits choiſis de diverſesRelations, &iecroy qu'il n'y a que ce moyen pour faire bien comprendre ce qui s'eſt paſſé dans une bataille ; l'un marque les choſes d'une ma- niere, l'autre d'une autre,&les
uns ont eſté témoins de ce que pluſieurs n'ont pû voir. Ainfi
rien n'eſtoublié; &lesdifferés
termesdont on ſe ſert pour ex- primer tout ce qu'on a remar- qué,joints à tout cela, font que l'un éclaircit ce qu'on atrouvé d'obſcur dans ce que les au -
tres ont écrit,&qu'apres avoir lu tout cequi s'eſt fait ſur une
GALANT. 123
Bataille , l'eſprit ſe la figure de la maniere qu'elle s'eſt don -
née,ſans qu'il ſoit pour cela fa- cileàceluyqui enaconceu une ſi forte idée,d'en bien exprimer toutes les circonstances ; en forte que ſon imagination les
luy repreſentedemeſmequelin
les font arrivées.
Je ne vous parle point de l'ordrede la Bataille , il eſt imprimé,vousl'avez veu,&il n'y arien de nouveau là-deſſus.Ne
croyez pourtant pas que ie finiſſe ſi toſt l'Article de la memorable Journée de Caffel ,
J'ay trop de choſes à vous ra- conter de Monfieur. Vous venezde connoître que toutesles Relations ſe raportent touchất lagloire que SonAlteſſe Roya- = le s'y eſt acquiſe; maiscen'eſt Fij
124 LE MERCURE
pas affez , & ce grand Prince merite bien un Article parti -
culier. Pour ne rien laiſſer pafſer de ce qui le regarde , exa- minons l'estat de l'Arinée ennemie qui devoit eſtre em -
ployée toute entiere àcombatre celle de Monfieur , &
voyonsce quecelle de Son Al- teſſe Royale (beaucoup moins forte) avoit à faire. Admirons
l'eſprit de ce Prince dans le
Conſeil de guerre , voyons en ſuite tous les ordres qu'il donne, ſuivons-le dans le combat,
remarquons tout ce qu'il y
fait , & parlons de tout ce qui luy a gagné les cœurs des en- nemis meſmes apres la Batail- le , &nous admirerons en ſuite fon grand cœur , ſa preſen ced'eſprit , ſa prudence &fa
GALANT. 125
1
E
1
bonténaturelle. Voilà, Madame , toutes les choſes dont l'ay encor à vous parler , touchant SonAlteſſe Royale.
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Résumé : « J'ay crû, Madame, vous devoir envoyer tous les endroits sur [...] »
L'auteur d'une lettre adressée à une dame discute de la rédaction de rapports sur une bataille. Il souligne que la vérité est rarement présentée dans un seul récit et que plusieurs relations sont nécessaires pour obtenir une vision complète. Chaque relation peut être partielle ou influencée par des préjugés ou des intentions de favoriser quelqu'un. Pour mieux comprendre une bataille, il est donc préférable de consulter plusieurs récits, car ils se complètent et éclaircissent mutuellement les détails. L'auteur mentionne qu'il ne parle pas de l'ordre de la bataille, car celui-ci est déjà imprimé et connu. Cependant, il n'a pas encore terminé l'article sur la journée mémorable de Caffel, car il a beaucoup de choses à raconter sur Son Altesse Royale. Toutes les relations mettent en avant la gloire acquise par ce prince, mais l'auteur estime qu'il mérite un article particulier. Il propose d'examiner l'état de l'armée ennemie, les ordres donnés par le prince, ses actions durant le combat, et son comportement après la bataille. L'auteur souhaite également souligner le grand cœur, la présence d'esprit, la prudence et la bonté naturelle de ce prince, qui ont même gagné les cœurs des ennemis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 200-225
Noms et Eloges de tous ceux qui se sont signalez à la Bataille de Cassel. [titre d'après la table]
Début :
Ce n'est pas sans raison que j'ay donné le nom [...]
Mots clefs :
Journée de Cassel, Signaler, Maréchaux, Valeur, Bataille, Ennemis, Marquis, Courage, Chevalier, Siège
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texteReconnaissance textuelle : Noms et Eloges de tous ceux qui se sont signalez à la Bataille de Cassel. [titre d'après la table]
Ce n'eſt pas ſans raiſon que i'ay donné le nomde grande
à la journéede Caſſel, puis que ie n'en puis trouver la fin , &
que
GALANT. 145
- que ie n'ay pas encore com- mencé à parlerde ceux qui s'y ſont ſignalez ; les voicy.
1
B
1
Je ne vous dis rien deMeſſieurs les Maréchaux qui ont commandé les Aifles ; vous
avez veu ce qu'ils ont fait ,
dans ceque j'ay tiré des plus fidelles Relations. LesGeneraux ſont l'ame des Armées ,
ceſont eux qui les font mou- voir, &quandune Bataille eſt
gagnée , on peut aſſurer qu'ils y ontbeaucoup contribué.
Je vous parlerois de Monſicurle Chevalierde Lorraine,
ſi ie pouvois vous dire tous les endroits par leſquels ie ſçay qu'il a parr au ſuccésdela me- morable journée de Caſſel ; il ya fait paroiſtre cette même valeur que la Hollande & la
Tome 2. G
146 LE MERCURE Comté ontadmiréeavecétonnement , encor qu'elle fuſt oc cupée contre leurs Places , &
on ne devoit pas moins atten- dre du zele qu'ila pour le Roy
&pour la gloire de S. A. R. Monfieur le Prince de Soubiſe a montréune ſi grande vigilance , que les ennemis qui pouvoient tenter de ſon coſté
le paſſage du ſecours qu'ils vouloient jetter dans S.Omer,
n'oferent iamais l'entrepren- dre. Ileſt de la maiſon de Rohan.Tout le mõde en connoit
la grandeur& l'antiquité , &il
ſuffitdecenompour faireconnoiſtre qu'apres nos Maiſtres
&ceux de leur Sang , Mon- ſieur de Soubile ne voit prefque rien audeſſusdeluy.Lafa- geffe de courage,&la civilitéde
semoT
:
GALANT. 147
i
cePrince,ne le font pas moins confiderer que fa bonne mit ZDE DELAY
ne,donton neſe taiſt pas paryon
my le beau Sexe.
☐ Monfieur le Comtedu Plea
fis-Praflin a forcé les ennemis
en pluſieurs, endroits. Son
nom fait connoiſtre la glo- rieuſe Race dont il eſt ſorty.
La valeur qui l'accompagne dans toutes les occafions de
guerreoù il ſe trouve,&la ma- niere dont il conduit les troupesquiſontſous fontcomman- dement,font voir qu'il eſt le digneSangdeces grands Marê- chaux de France qui ſe ſont ſignalez en tant d'occaſions celebres , & particulierement
de feu Monfieur le Marefchal du Pleſfis fon Pere. Ses grandes actions ne font ignoGij
148 LE MERCURE
rées de perſonne , & l'on oublîrajamais le fameux Siegede Rozes,nyla Bataille deRhetel,
qui rétablit les affaires deFran- ce , que la guerre Civile avoit miſes endeſordre.
Modela Cardoniere a fait
desactions ſurprenantes,&fon jugement & fa preſenced'ef- prit n'ont pas moins contribué augainde laBataille, que fon grand courage ; il a paffé par tous les emplois de la Guerre,
ſans que ſes bleſſures l'ayent iamais empêché de ſe trouver dans les occafions les plusha- zardeuſes , où ſa valeur & fa
prudence ſe ſont toûjours é- galement ſignalées. Il a fou- vent ſervy à r'allier des trou- pes en defordre , & à faire paſſer la Victoire du coſté
E GALANT. 149
1
où il s'eſt rencontre. ) いよ
Monfieur d'Albret a pouffé les ennemis avec une vigueur incroyable , & les a chaffez d'un Poſte où ils eſtoient en
beaucoup plus grand nombre.
Il eſt FilsdeMonfieurde Pont,
Aiſné de la maiſon d'Albret ,
&Neveu &Gendre du fea
Maréchal de ce nom , dont la valeur, la fidelité, &la fermeté
dansles occafions où il a fallu foûtenir les intereſts du Roy
&de la Reyne Mere, ont paru avec éclat.Monfieur d'Albret
dont ie parle icy marche ſur ſes traces; il eſt bien fait , il a
del'eſprit , de la bonne mine ,
&un air noble qui perfuadeai- ſément qu'il est né des Heros
decenomquiont portéautre- fois la Couronne de Navarre.
Giij
150 LE MERCURE
Tout ce qu'il a fait depuis la plus grande jeuneſſe , répond à la grandeur de ſa naiſſance.
::On ne peut aller chercher
les ennemis avec plus d'ardeur
que fit M. le Chevalier de Sourdis. Il paffa des premiers le ruiſſeau qui ſeparoitles deux Armées , &il afervy pendant tout le combat avec une activité ſans pareille. Il a ſouvent
receu desOrdresdeMonfieur,
quele feu des ennemis ne luy a'point empêché de porter. Il
eſt fils de M. le marquis de
Sourdis Chevalier des Ordres
du Roy, &Gouverneurd'Or- leans &d'Amboiſe , petit ne- veu de feu M. le Cardinal de
Sourdise& de M. l'Archeveſquende Bordeaux , fi fameux pour avoir commandé les Ar111
GALANT. ISI
mées du Roy ſur la Mer pen- dantpluſieurs Campagnes ſous le regne de Loüis XIII. Il a
- commencé de bonne heure à
faire voir la valeur d'un ſoldat
déterminé, ſoûtenuëd'une fort
grande ſageſſe,&il ne fautpas s'eſtonner ſi ayant autant d'in.
telligence qu'il en a au meſtier de la Guerre , on l'y a veu en peu de temps honoré des plus - grands emplois.
1 Monfieur de Revel, frerede
Monfieur deBroglio, s'eſt auf- fi fort diftingué. Il eſt d'une Famille toute pleinede cœur ,
&il a toûjours fait des actions dignes de fa naiſſance, &de la valeur de ſes Peres.
Monfieur le ChevalierFourbin, &M.le marquis de Jauvel- le, ont cõbatu avec une valeur
:
Giiij
152 LE MERCURE extraordinaire ; mais ils n'ont
pas ſeulement payé de leur perſonne, puis que leur exem- ple a inſpiré aux Mouſquetai- res les actions qu'ils ontfaites ;
Il eſt ſans doute fort ſurpre- nant que tous botez & l'épée à la main ſeulement , ils ayent attaqué & défait les Bataillons
heriſſez de piques.
La vigilance de Monfieur de Tracy a beaucoup contribué au gain de la Bataille. Voicy cequel'on ditde luy dans une Relation. Monsieur de Tracy amena leſecours de Cambrayavec une telle diligence, que sur l'avis qu'il eut àBethune où ildevoitfe- journer,queM.estoit àlaveillede donner une Bataille, ilfitfaire en- cor buit lieues à l'Infanterie qu'il conduiſoit , &la fit marcherau
:
GALANT... 153 clairdela lune. C'eſt un fort
ancien Officier , & qui paffe pour un tres honneſte hom- me; il eſt toutcouvertdecoups;
il a donné des marques de ſon courage dés le premier Siege de Condé , où il eut une jam- becaffée; il receut au Siege de Tournay uncoupdans la teſte quiluy fracaſſoit la bouche; il a eſté Major General de l'Armée pendant cinq ans ſousM.
le Prince en Hollande, & fous
M.deTurenne en Allemagne;
il a eſté bleſſé legerement au
Siege de Valenciennes,& s'eſt ſignalé à la Bataille de Caffel.
Il eſt Onclede madame laPre
ſidente de Neſmond.
Onne peutdonner plus de marques d'intrepidité qu'a fait
Monfieur de Longueval qui
154 LE MERCURE commande les Dragons Dau- phins; ila paſſé le premier le ruiſſeau qui eſtoit entre les ennemis &nos troupes , àla tête de trois mille Dragons. Le Sieur de Leſtelle , ſon marefchal des Logis , receut quatre coups en cette occafion , dont il eſt mort. Monfieur de Lon
gueval , quoy que tres-jeune encor , eft tres ancien dans le
ſervice; il eſt fort aimé de м.
le Prince, qui a ſouvent dit du
biende luy , pour l'avoir veu
combattre à la Bataille de Se
nef. Le Roy luydonna il y a
deuxansleRegimentdes Dra- gons Dauphins, &le prefera à
tous ceux qui le demandoient.
L'année derniere il fut détaché pour donner fur l'Arriere,
gardé du Prince d'Orange , ce
GALANT.
市
155 qu'il fit avec beaucoup de vi- gaeur. Il fut enveloppé par un tres grand nombred'ennemis;
Monfieur de Montal qui eſtoit deſſusune hauteur,s'en apper-- = ceut, &luy ayantenvoyé ordre de ſe retirer,il fut témoin dela
plus judicieuſe Retraite &de la plus belle action que l'on puiffe faire , puis qu'avec tres.
peu de gens ildéfit une partie
des Efcadrons dont il eſtoit
environné.
Je vous aydéja parlé decé qu'a faitMonfieur dePleuvauls:
maiſtre de la garderobe de
Monfieur. Il eſtoit Capitaine de chevaux - legers pendant le Siege d'Arras ; & fa Compagnie eſtant dans la Place ,
il s'y fut jetter avec beaucoup de courage, quoyque mõſieur
:
356 LE MERCURE de Turenne luy en eût repreſenté ledanger. Il ſe diſtingua fort tant que dura ce Siege, &
s'acquit beaucoup de gloire à
celuy de maſtric , où il receut un coup de mouſquet, en fai- ſant faire un logement ſur la contreſcarpe. Cettte action fut
belle,mais ie n'ay pas le temps de vous ladécrire.
Monfieur le Chevalier de
Tauriac , Ayde de Camp de Monfieur , a r'allié dix fois les
Gensd'armes. Monfieurle маrêchal d'Humieres rendit témoignage de ſa valeur à S. A. R. qui le choiſit pour rendre compte au Roy des particu- laritez de la Bataille , & pour luyporterquaranteDrapeaux,
&treize Etendards.
Monfieur le marquis d'e ffiat,
GALANT. 157
comme ie vous ay déia dit ,
avoit eſté envoyé d'abord pour donner avis à Sa Maje- ſté du gain de la Bataille. Je vous parlerois encor de ce Marquis , ſi i'eſtois moins preſſé de finir. Il a du cœur,
le gouſt bon, &une delicateſſe d'eſprit qui ne donne iamais dans le faux brillant dont tant
de monde ſe laiſſe ébloüir.
Monfieur le Chevalier de
Nantouïllet a fait voir autant de cœur qu'il y a d'eſ- prit. Il a toute la reconnoif- ſance imaginable des bontez que Monfieur a pour luy. Il eſt de la Famillede feu Monſieur, le Cardinal de Prat ,
Chancelier de France...
Monfieur de Purnon , pre- mier Maiſtre d'Hoſtel de
198 LE MERCURE Monfieur , & Frere de mon- >
ſieur deTracy , s'eſt pareille- ment fignalé , & quoy que ſa charge ne l'engageât point àſe trouver àla Bataille , il a
voulu eſſuyer les meſmes pe
rils que fon Maiſtre. Monfieur de Merille en a fait autantfans
y eſtre obligé par ſa Charge.
On ne doit pas s'en eſtonner,
on ſçait avec quel zele il fert Monfieur, &combien SonAlteſſe Royale le confidere. Il le merte , & c'eſt un veritable:
honneſte homme.
Monfieur le Chevalier de
Lauſieres , Enſeigne des Gar- des deMonfieur, de la Maiſon
deThemines,adonnédes mar- ques d'une grande valeur , &
d'une grande conduite. Il a
rallié pluſieurs fois les Suiſſes.
GALANT. 159
-
Je croy, Madame , que l'on peut aſſeurer apres cela que la Cour de Monfieur n'eſt compoſée que de gens de merite,
de cœur&d'eſprit.Parlons encor de quelques autres.
Monfieur le Chevalier d'Eſtoge Sous - Lieutenant des Gensd'armes Anglois a eu le bras caffe , & pluſieurs autres coups. Il a donné des marques d'une grande valeur.
Monfieur le Marquis de Barrieres , qui s'estoit diſtingué àValenciennes, s'eſt auffi
fort diftingué dans ce combat.
Monfieur le Marquis de Li- vourne qui commandoit les Gensd'armes Ecoffois , dont
Monfieur le Mareſchal de
Schomberg estoit autrefois
160 LE MERCURE
Colonel , a eu deux chevaux
tuez ſous luy , & il n'a pas te.
nu à fon courage qu'il n'ait eſtétué ouprifonnier , s'eſtant meſlé pluſieurs fois parmy les Ennemis. Le bruit de ſa valeur
donnera en meſme tempsde la
joye & de la crainte à mon -
ſieur le Marquis de Pianeſſe ſon Pere , qui dans les fon -
ctions de Ministre de Savoye,
s'eſt rendu fi illustre par ſa
grande fageſſe , par la fidelité qu'il a gardée envers ſes Maiſtres , & par la prudence avec laquelle il a toûjours fait exe- cuter leurs ordres. Sa pieté qui l'a deſtaché de toutes les choſes du monde, le fait vivre pre- ſentement dans la Retraite
d'où leurs Alteſſes Royales l'ont retiré pluſieurs fois pour
د
GALAN T. 16г
1
recevoir ſesConſeils dans leurs plus preſſfantes affaires. C'eſt dans cetteRetraitequ'il a com- poſe ce beau Livre de l'in -
ſtruction Chreſtienne , que le Pere Bouhours Jeſuite a fi
bien traduit en noſtre Lan -
gue. Monfieur le Marquis de Livourne ſon Fils , eſt Chevalier de l'Ordre de Savoye :
il poſſede tout ce que les Let- tres peuvent fournir pour en- richir un eſprit : ſa prudence,
ſa ſageſſe &ſon habileté qui répondent parfaitement à ſa naiſſance , luy ont ſuſcité des ennemis dans ſon païs , qui l'ont forcé àchercher en France un azile que ſon merite luy a bien toſt fait obtenir &
qui luy a donné des occa -
ſions qu'il n'auroit peut eſtre
د
162 LE MERCURE
pas trouvées ailleurs , de faire
voir qu'il n'eſt pas moins propre pour la guerre , que pour les emplois Politiques MonfieurdeRouvrayd'Ar- guency , Lieutenant de la Venerie , &Sous Lieutenant aux
Gardes dans la Colonelle , a
eſté tué en donnant des marquesde ſa valeur.
Monfieurle Marquis de Laré
Meſtre de Campdu Regiment de Conty,a chaſſé les ennemis d'un Poſte qui leur eſtoit fort
avantageux.
Ie ne vous parle point des morts , des bleſſez , &des pri- fonniers qui ſont dans la liſte qui en a eſté donnée au pu- blic; ils ſont imprimez , &cela fuffit.
En
à la journéede Caſſel, puis que ie n'en puis trouver la fin , &
que
GALANT. 145
- que ie n'ay pas encore com- mencé à parlerde ceux qui s'y ſont ſignalez ; les voicy.
1
B
1
Je ne vous dis rien deMeſſieurs les Maréchaux qui ont commandé les Aifles ; vous
avez veu ce qu'ils ont fait ,
dans ceque j'ay tiré des plus fidelles Relations. LesGeneraux ſont l'ame des Armées ,
ceſont eux qui les font mou- voir, &quandune Bataille eſt
gagnée , on peut aſſurer qu'ils y ontbeaucoup contribué.
Je vous parlerois de Monſicurle Chevalierde Lorraine,
ſi ie pouvois vous dire tous les endroits par leſquels ie ſçay qu'il a parr au ſuccésdela me- morable journée de Caſſel ; il ya fait paroiſtre cette même valeur que la Hollande & la
Tome 2. G
146 LE MERCURE Comté ontadmiréeavecétonnement , encor qu'elle fuſt oc cupée contre leurs Places , &
on ne devoit pas moins atten- dre du zele qu'ila pour le Roy
&pour la gloire de S. A. R. Monfieur le Prince de Soubiſe a montréune ſi grande vigilance , que les ennemis qui pouvoient tenter de ſon coſté
le paſſage du ſecours qu'ils vouloient jetter dans S.Omer,
n'oferent iamais l'entrepren- dre. Ileſt de la maiſon de Rohan.Tout le mõde en connoit
la grandeur& l'antiquité , &il
ſuffitdecenompour faireconnoiſtre qu'apres nos Maiſtres
&ceux de leur Sang , Mon- ſieur de Soubile ne voit prefque rien audeſſusdeluy.Lafa- geffe de courage,&la civilitéde
semoT
:
GALANT. 147
i
cePrince,ne le font pas moins confiderer que fa bonne mit ZDE DELAY
ne,donton neſe taiſt pas paryon
my le beau Sexe.
☐ Monfieur le Comtedu Plea
fis-Praflin a forcé les ennemis
en pluſieurs, endroits. Son
nom fait connoiſtre la glo- rieuſe Race dont il eſt ſorty.
La valeur qui l'accompagne dans toutes les occafions de
guerreoù il ſe trouve,&la ma- niere dont il conduit les troupesquiſontſous fontcomman- dement,font voir qu'il eſt le digneSangdeces grands Marê- chaux de France qui ſe ſont ſignalez en tant d'occaſions celebres , & particulierement
de feu Monfieur le Marefchal du Pleſfis fon Pere. Ses grandes actions ne font ignoGij
148 LE MERCURE
rées de perſonne , & l'on oublîrajamais le fameux Siegede Rozes,nyla Bataille deRhetel,
qui rétablit les affaires deFran- ce , que la guerre Civile avoit miſes endeſordre.
Modela Cardoniere a fait
desactions ſurprenantes,&fon jugement & fa preſenced'ef- prit n'ont pas moins contribué augainde laBataille, que fon grand courage ; il a paffé par tous les emplois de la Guerre,
ſans que ſes bleſſures l'ayent iamais empêché de ſe trouver dans les occafions les plusha- zardeuſes , où ſa valeur & fa
prudence ſe ſont toûjours é- galement ſignalées. Il a fou- vent ſervy à r'allier des trou- pes en defordre , & à faire paſſer la Victoire du coſté
E GALANT. 149
1
où il s'eſt rencontre. ) いよ
Monfieur d'Albret a pouffé les ennemis avec une vigueur incroyable , & les a chaffez d'un Poſte où ils eſtoient en
beaucoup plus grand nombre.
Il eſt FilsdeMonfieurde Pont,
Aiſné de la maiſon d'Albret ,
&Neveu &Gendre du fea
Maréchal de ce nom , dont la valeur, la fidelité, &la fermeté
dansles occafions où il a fallu foûtenir les intereſts du Roy
&de la Reyne Mere, ont paru avec éclat.Monfieur d'Albret
dont ie parle icy marche ſur ſes traces; il eſt bien fait , il a
del'eſprit , de la bonne mine ,
&un air noble qui perfuadeai- ſément qu'il est né des Heros
decenomquiont portéautre- fois la Couronne de Navarre.
Giij
150 LE MERCURE
Tout ce qu'il a fait depuis la plus grande jeuneſſe , répond à la grandeur de ſa naiſſance.
::On ne peut aller chercher
les ennemis avec plus d'ardeur
que fit M. le Chevalier de Sourdis. Il paffa des premiers le ruiſſeau qui ſeparoitles deux Armées , &il afervy pendant tout le combat avec une activité ſans pareille. Il a ſouvent
receu desOrdresdeMonfieur,
quele feu des ennemis ne luy a'point empêché de porter. Il
eſt fils de M. le marquis de
Sourdis Chevalier des Ordres
du Roy, &Gouverneurd'Or- leans &d'Amboiſe , petit ne- veu de feu M. le Cardinal de
Sourdise& de M. l'Archeveſquende Bordeaux , fi fameux pour avoir commandé les Ar111
GALANT. ISI
mées du Roy ſur la Mer pen- dantpluſieurs Campagnes ſous le regne de Loüis XIII. Il a
- commencé de bonne heure à
faire voir la valeur d'un ſoldat
déterminé, ſoûtenuëd'une fort
grande ſageſſe,&il ne fautpas s'eſtonner ſi ayant autant d'in.
telligence qu'il en a au meſtier de la Guerre , on l'y a veu en peu de temps honoré des plus - grands emplois.
1 Monfieur de Revel, frerede
Monfieur deBroglio, s'eſt auf- fi fort diftingué. Il eſt d'une Famille toute pleinede cœur ,
&il a toûjours fait des actions dignes de fa naiſſance, &de la valeur de ſes Peres.
Monfieur le ChevalierFourbin, &M.le marquis de Jauvel- le, ont cõbatu avec une valeur
:
Giiij
152 LE MERCURE extraordinaire ; mais ils n'ont
pas ſeulement payé de leur perſonne, puis que leur exem- ple a inſpiré aux Mouſquetai- res les actions qu'ils ontfaites ;
Il eſt ſans doute fort ſurpre- nant que tous botez & l'épée à la main ſeulement , ils ayent attaqué & défait les Bataillons
heriſſez de piques.
La vigilance de Monfieur de Tracy a beaucoup contribué au gain de la Bataille. Voicy cequel'on ditde luy dans une Relation. Monsieur de Tracy amena leſecours de Cambrayavec une telle diligence, que sur l'avis qu'il eut àBethune où ildevoitfe- journer,queM.estoit àlaveillede donner une Bataille, ilfitfaire en- cor buit lieues à l'Infanterie qu'il conduiſoit , &la fit marcherau
:
GALANT... 153 clairdela lune. C'eſt un fort
ancien Officier , & qui paffe pour un tres honneſte hom- me; il eſt toutcouvertdecoups;
il a donné des marques de ſon courage dés le premier Siege de Condé , où il eut une jam- becaffée; il receut au Siege de Tournay uncoupdans la teſte quiluy fracaſſoit la bouche; il a eſté Major General de l'Armée pendant cinq ans ſousM.
le Prince en Hollande, & fous
M.deTurenne en Allemagne;
il a eſté bleſſé legerement au
Siege de Valenciennes,& s'eſt ſignalé à la Bataille de Caffel.
Il eſt Onclede madame laPre
ſidente de Neſmond.
Onne peutdonner plus de marques d'intrepidité qu'a fait
Monfieur de Longueval qui
154 LE MERCURE commande les Dragons Dau- phins; ila paſſé le premier le ruiſſeau qui eſtoit entre les ennemis &nos troupes , àla tête de trois mille Dragons. Le Sieur de Leſtelle , ſon marefchal des Logis , receut quatre coups en cette occafion , dont il eſt mort. Monfieur de Lon
gueval , quoy que tres-jeune encor , eft tres ancien dans le
ſervice; il eſt fort aimé de м.
le Prince, qui a ſouvent dit du
biende luy , pour l'avoir veu
combattre à la Bataille de Se
nef. Le Roy luydonna il y a
deuxansleRegimentdes Dra- gons Dauphins, &le prefera à
tous ceux qui le demandoient.
L'année derniere il fut détaché pour donner fur l'Arriere,
gardé du Prince d'Orange , ce
GALANT.
市
155 qu'il fit avec beaucoup de vi- gaeur. Il fut enveloppé par un tres grand nombred'ennemis;
Monfieur de Montal qui eſtoit deſſusune hauteur,s'en apper-- = ceut, &luy ayantenvoyé ordre de ſe retirer,il fut témoin dela
plus judicieuſe Retraite &de la plus belle action que l'on puiffe faire , puis qu'avec tres.
peu de gens ildéfit une partie
des Efcadrons dont il eſtoit
environné.
Je vous aydéja parlé decé qu'a faitMonfieur dePleuvauls:
maiſtre de la garderobe de
Monfieur. Il eſtoit Capitaine de chevaux - legers pendant le Siege d'Arras ; & fa Compagnie eſtant dans la Place ,
il s'y fut jetter avec beaucoup de courage, quoyque mõſieur
:
356 LE MERCURE de Turenne luy en eût repreſenté ledanger. Il ſe diſtingua fort tant que dura ce Siege, &
s'acquit beaucoup de gloire à
celuy de maſtric , où il receut un coup de mouſquet, en fai- ſant faire un logement ſur la contreſcarpe. Cettte action fut
belle,mais ie n'ay pas le temps de vous ladécrire.
Monfieur le Chevalier de
Tauriac , Ayde de Camp de Monfieur , a r'allié dix fois les
Gensd'armes. Monfieurle маrêchal d'Humieres rendit témoignage de ſa valeur à S. A. R. qui le choiſit pour rendre compte au Roy des particu- laritez de la Bataille , & pour luyporterquaranteDrapeaux,
&treize Etendards.
Monfieur le marquis d'e ffiat,
GALANT. 157
comme ie vous ay déia dit ,
avoit eſté envoyé d'abord pour donner avis à Sa Maje- ſté du gain de la Bataille. Je vous parlerois encor de ce Marquis , ſi i'eſtois moins preſſé de finir. Il a du cœur,
le gouſt bon, &une delicateſſe d'eſprit qui ne donne iamais dans le faux brillant dont tant
de monde ſe laiſſe ébloüir.
Monfieur le Chevalier de
Nantouïllet a fait voir autant de cœur qu'il y a d'eſ- prit. Il a toute la reconnoif- ſance imaginable des bontez que Monfieur a pour luy. Il eſt de la Famillede feu Monſieur, le Cardinal de Prat ,
Chancelier de France...
Monfieur de Purnon , pre- mier Maiſtre d'Hoſtel de
198 LE MERCURE Monfieur , & Frere de mon- >
ſieur deTracy , s'eſt pareille- ment fignalé , & quoy que ſa charge ne l'engageât point àſe trouver àla Bataille , il a
voulu eſſuyer les meſmes pe
rils que fon Maiſtre. Monfieur de Merille en a fait autantfans
y eſtre obligé par ſa Charge.
On ne doit pas s'en eſtonner,
on ſçait avec quel zele il fert Monfieur, &combien SonAlteſſe Royale le confidere. Il le merte , & c'eſt un veritable:
honneſte homme.
Monfieur le Chevalier de
Lauſieres , Enſeigne des Gar- des deMonfieur, de la Maiſon
deThemines,adonnédes mar- ques d'une grande valeur , &
d'une grande conduite. Il a
rallié pluſieurs fois les Suiſſes.
GALANT. 159
-
Je croy, Madame , que l'on peut aſſeurer apres cela que la Cour de Monfieur n'eſt compoſée que de gens de merite,
de cœur&d'eſprit.Parlons encor de quelques autres.
Monfieur le Chevalier d'Eſtoge Sous - Lieutenant des Gensd'armes Anglois a eu le bras caffe , & pluſieurs autres coups. Il a donné des marques d'une grande valeur.
Monfieur le Marquis de Barrieres , qui s'estoit diſtingué àValenciennes, s'eſt auffi
fort diftingué dans ce combat.
Monfieur le Marquis de Li- vourne qui commandoit les Gensd'armes Ecoffois , dont
Monfieur le Mareſchal de
Schomberg estoit autrefois
160 LE MERCURE
Colonel , a eu deux chevaux
tuez ſous luy , & il n'a pas te.
nu à fon courage qu'il n'ait eſtétué ouprifonnier , s'eſtant meſlé pluſieurs fois parmy les Ennemis. Le bruit de ſa valeur
donnera en meſme tempsde la
joye & de la crainte à mon -
ſieur le Marquis de Pianeſſe ſon Pere , qui dans les fon -
ctions de Ministre de Savoye,
s'eſt rendu fi illustre par ſa
grande fageſſe , par la fidelité qu'il a gardée envers ſes Maiſtres , & par la prudence avec laquelle il a toûjours fait exe- cuter leurs ordres. Sa pieté qui l'a deſtaché de toutes les choſes du monde, le fait vivre pre- ſentement dans la Retraite
d'où leurs Alteſſes Royales l'ont retiré pluſieurs fois pour
د
GALAN T. 16г
1
recevoir ſesConſeils dans leurs plus preſſfantes affaires. C'eſt dans cetteRetraitequ'il a com- poſe ce beau Livre de l'in -
ſtruction Chreſtienne , que le Pere Bouhours Jeſuite a fi
bien traduit en noſtre Lan -
gue. Monfieur le Marquis de Livourne ſon Fils , eſt Chevalier de l'Ordre de Savoye :
il poſſede tout ce que les Let- tres peuvent fournir pour en- richir un eſprit : ſa prudence,
ſa ſageſſe &ſon habileté qui répondent parfaitement à ſa naiſſance , luy ont ſuſcité des ennemis dans ſon païs , qui l'ont forcé àchercher en France un azile que ſon merite luy a bien toſt fait obtenir &
qui luy a donné des occa -
ſions qu'il n'auroit peut eſtre
د
162 LE MERCURE
pas trouvées ailleurs , de faire
voir qu'il n'eſt pas moins propre pour la guerre , que pour les emplois Politiques MonfieurdeRouvrayd'Ar- guency , Lieutenant de la Venerie , &Sous Lieutenant aux
Gardes dans la Colonelle , a
eſté tué en donnant des marquesde ſa valeur.
Monfieurle Marquis de Laré
Meſtre de Campdu Regiment de Conty,a chaſſé les ennemis d'un Poſte qui leur eſtoit fort
avantageux.
Ie ne vous parle point des morts , des bleſſez , &des pri- fonniers qui ſont dans la liſte qui en a eſté donnée au pu- blic; ils ſont imprimez , &cela fuffit.
En
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Résumé : Noms et Eloges de tous ceux qui se sont signalez à la Bataille de Cassel. [titre d'après la table]
La bataille de Cassel est décrite comme une 'mémorable journée' par l'auteur, mettant en lumière le courage et la valeur de plusieurs généraux et officiers. Les maréchaux et généraux sont particulièrement salués pour leur rôle crucial dans la victoire. Parmi les officiers distingués, on trouve le Chevalier de Lorraine, le Prince de Soubise, le Comte du Pleufis-Praslin, Modèle Cardonnière, le Marquis d'Albret, le Chevalier de Sourdis, le Chevalier de Revel, le Chevalier Fourbin, le Marquis de Jauvelle, le Marquis de Tracy, le Marquis de Longueval, le Chevalier de Tauriac, le Marquis d'Effiat, le Chevalier de Nantouillet, le Chevalier de Purnon, le Chevalier de Merille, le Chevalier de Lausieres, le Chevalier d'Estoge, le Marquis de Barrières, le Marquis de Livourne, et le Marquis de Laré. Le Marquis de Livourne, fils du Marquis de Pianesse, est particulièrement noté pour sa valeur et sa prudence. Le texte mentionne brièvement les morts, blessés et prisonniers sans les détailler.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 4-9
« L'embarras où je suis ne m'empeschera pas pourtant de [...] »
Début :
L'embarras où je suis ne m'empeschera pas pourtant de [...]
Mots clefs :
Journée de Cassel, Bataille, Armée
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texteReconnaissance textuelle : « L'embarras où je suis ne m'empeschera pas pourtant de [...] »
L'embarras où
je ſuis ne m'empêchera pas pourtant de comencer par où j'ay finima derniere,&de vous entretenir encore de la Bataille. Je puis bien vous par- lerdeuxfois d'une choſe dont
on parlera eternellement , &
1 A ij
4 LE MERCURE
dont on découvre tous les
jours des circonstances qui
augmentent la gloire que Son Alteſſe Royale s'y eſt acquiſe.
Elle eut trois Batailles àſoûtenir dans la fameuſe Journée
de Caſſel , puis que les Batail- lons de fon Armée eurent
non ſeulement à combattre
ceux qui étoient dans la Plai- ne, &ceux qui venoient apres s'étre rafraîchis , mais qu'ils efſſuyerent auſſi le feu de tous ceux qui étoient à couvert dans les hayes ; ce qui fait voir que ſi les deux Armées euſſent été en pleine Campa- gne , celle de France , quoy que beaucoup moins forte ,
auroit triomphe ſans que la victoire y eût été diſputée un
GALANT. 5
ſeul moment. Je me ſens obligé de vous dire à l'avanta- ge des Suiſſes , dont perſon- ne n'a parléjuſques icy , qu'ils y ont acquis beaucoup de gloire ; Que les Gensd'armes Anglois & Ecoffois char- gerent trois fois enſemble,
& que les Anglois furent une quatrième fois à la char- ge , & fe mélerent avec les
Gardes du Prince d'Orange qui étoit à leur tête. Per- metrez - moy d'adjoûter à
cela quelque particularité des Mouſquetaires , on n'en peut
parler trop ſouvent ; mais ce que j'ay à vous en dire , prou- vera ce que j'ay déja mar- que touchant le nombre des
Bataillons ennemis dont il
falloit qu'un ſeul eſſuyât le feu..
A iij
6 LE MERCURE
Ce fut pour cette raiſon que les Mouſquetaires mirent pied à terre , & non ſeulement ils
défirent les Bataillons qui les
avoient obligez de combatre à pied, mais en remontant à cheval ils eſſuyerent une décharge qui leur fut faite par
de nouvelles Troupes , &
qui tua ſoixante de leurs Chevaux. Ce fut là où Monfieur de Moiſſac fut tué. Le
feul nom des Mouſquetai- res mit le defordre dans un Bataillon Hollandois. Un Officier qui eſtoit à la teſte les voyant venir l'Epée à la main d'une contenance toute fiere,
s'écria en ces propres termes.
Nous sommes perdus , ce font les Mousquetaires :
Voila la
troisième fois que je me trou-
GALANT. 7
déve ſous leurs pattes. Ces pa- roles ne leur font pas defa- vantageuſes ; puis qu'on les rencontroit ſi ſouvent , c'eſt
une marque qu'ils eſtoient
partout. Auſſi ces Hollandois
enfurent tellement épouvan- tez , qu'apres une feule
charge qu'ils firent , ils jette rent leurs armes pour être moins embarraſſez en fuyant.
je ſuis ne m'empêchera pas pourtant de comencer par où j'ay finima derniere,&de vous entretenir encore de la Bataille. Je puis bien vous par- lerdeuxfois d'une choſe dont
on parlera eternellement , &
1 A ij
4 LE MERCURE
dont on découvre tous les
jours des circonstances qui
augmentent la gloire que Son Alteſſe Royale s'y eſt acquiſe.
Elle eut trois Batailles àſoûtenir dans la fameuſe Journée
de Caſſel , puis que les Batail- lons de fon Armée eurent
non ſeulement à combattre
ceux qui étoient dans la Plai- ne, &ceux qui venoient apres s'étre rafraîchis , mais qu'ils efſſuyerent auſſi le feu de tous ceux qui étoient à couvert dans les hayes ; ce qui fait voir que ſi les deux Armées euſſent été en pleine Campa- gne , celle de France , quoy que beaucoup moins forte ,
auroit triomphe ſans que la victoire y eût été diſputée un
GALANT. 5
ſeul moment. Je me ſens obligé de vous dire à l'avanta- ge des Suiſſes , dont perſon- ne n'a parléjuſques icy , qu'ils y ont acquis beaucoup de gloire ; Que les Gensd'armes Anglois & Ecoffois char- gerent trois fois enſemble,
& que les Anglois furent une quatrième fois à la char- ge , & fe mélerent avec les
Gardes du Prince d'Orange qui étoit à leur tête. Per- metrez - moy d'adjoûter à
cela quelque particularité des Mouſquetaires , on n'en peut
parler trop ſouvent ; mais ce que j'ay à vous en dire , prou- vera ce que j'ay déja mar- que touchant le nombre des
Bataillons ennemis dont il
falloit qu'un ſeul eſſuyât le feu..
A iij
6 LE MERCURE
Ce fut pour cette raiſon que les Mouſquetaires mirent pied à terre , & non ſeulement ils
défirent les Bataillons qui les
avoient obligez de combatre à pied, mais en remontant à cheval ils eſſuyerent une décharge qui leur fut faite par
de nouvelles Troupes , &
qui tua ſoixante de leurs Chevaux. Ce fut là où Monfieur de Moiſſac fut tué. Le
feul nom des Mouſquetai- res mit le defordre dans un Bataillon Hollandois. Un Officier qui eſtoit à la teſte les voyant venir l'Epée à la main d'une contenance toute fiere,
s'écria en ces propres termes.
Nous sommes perdus , ce font les Mousquetaires :
Voila la
troisième fois que je me trou-
GALANT. 7
déve ſous leurs pattes. Ces pa- roles ne leur font pas defa- vantageuſes ; puis qu'on les rencontroit ſi ſouvent , c'eſt
une marque qu'ils eſtoient
partout. Auſſi ces Hollandois
enfurent tellement épouvan- tez , qu'apres une feule
charge qu'ils firent , ils jette rent leurs armes pour être moins embarraſſez en fuyant.
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Résumé : « L'embarras où je suis ne m'empeschera pas pourtant de [...] »
Le texte décrit la bataille de Cassel, soulignant la bravoure des troupes françaises. Son Altesse Royale y a acquis une grande importance et gloire. Les Français ont affronté trois types de batailles : en plaine, contre des renforts frais et des unités cachées dans les haies. Malgré leur infériorité numérique, ils auraient facilement triomphé en pleine campagne. Les Suisses ont contribué significativement, et les charges des gens d'armes anglais et écossais, ainsi que des Anglais sous le commandement du Prince d'Orange, ont été notables. Les Mousquetaires se sont particulièrement distingués par leur courage et leur efficacité. Ils ont combattu à pied après avoir dû descendre de cheval, puis sont remontés en selle pour affronter de nouvelles troupes, subissant des pertes, notamment la mort de Monsieur de Moissac et la perte de soixante chevaux. La réputation des Mousquetaires semait la panique parmi les ennemis. Un officier hollandais, en les voyant, a déclaré : 'Nous sommes perdus, ce sont les Mousquetaires.' Après une seule charge, les Hollandais ont jeté leurs armes pour fuir.
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