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p. 50-56
EXTRAIT d'une Lettre de l'Auteur du voyage de Syrie & du Mont-Liban, imprimé à Paris chez Cailleau, en l'année 1722. pour servir de réponse à l'Ecrit qui a paru dans le Mercure du mois de Novembre dernier, sous le nom du sieur Paul Lucas.
Début :
L'écrit dont vous me parlez, Monsieur, ne demande pas une grande [...]
Mots clefs :
Oronte, Syrie, Lucas, Laodicée, Mer, Voyageur, Ville, Rivière
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de l'Auteur du voyage de Syrie & du Mont-Liban, imprimé à Paris chez Cailleau, en l'année 1722. pour servir de réponse à l'Ecrit qui a paru dans le Mercure du mois de Novembre dernier, sous le nom du sieur Paul Lucas.
EXTRAIT d'une Lettre de l'Auteur du
voyage de Syrie & du Mont-Liban ,
, imprimé a Paris chez. Cailleau , en
rannée T72Z. pour servir de réponse à
l'Ecrit qui a paru dam le Mercure du
mois de Novembre dernier , fous le nom
du Jïeur Paul Lucas. . ,
L'Ecrit dont vous me parlez , Mon~
sieur , ne demande pas une grande
attention ; on ne peut Je regarder que
comme un fruit dé la prévention & de
l'amour propre , mais il suffit que vous
daigniez vous y interesser , en faveur dé?
la verité, pour m'engager à rompre le
silence que j'avois résolu de garder. J'ai
donné dans le Mercure du mois de sep
tembre dernier une Dissertation íùr une.
Medaille de la Ville d'Apamée y dans la
quelle il est beaucoup prié du Fleuve
Oronte , lequel , comme je le prouve ,a
été un íùjet d'erreur à quelques Au
teurs distinguez dans la Republique des
Lettres , à commencer par Pline qui a
erré dès fa source. J'ai de plus fait connoître
en palTànt une erreur des Editeurs
- du Dictionnaire Historique dans la po
sition d' A pamée , & en finissant) 'ai pris
1»
TA Si V I £ R 1724. fi
la liberté de parler aussi d'une méprise
-de M. Paul Lucas , au íûjet du même
Fleuve , méprise deux fois repetée dans
ía Relation , & qu'on s'efforce neanmoins
de défendre , & de soutenir dans l'Hcric
inferé dans le Mercure.
Ce voyageur en décrivant les ruines
de Laodicée , aujourd'hui nommée Lataquie
Se son territoire , prétend qu'il y
paslè un bras de l'Oronte, qui arrose,.
dit-il , en .íerpentant une bonne partie.
de tout ce pays , &c en allant par terra
de Lataquie à Tripoli , c'est.à.dire , en/
s'éloignant toujours davantage de l'O
ronte , il le retrouve encore íiir íà rou
te. Quand nous eûmes marché environ
ïïne heure, dit l'Auteur , nous paffâmes
l'Oronte fur un très.beau pont. Voilà,
dis-je, ee qu'il prétend, & je prétends
précisément touc le contraire ; car je
soutiens que ce Fleuve ne se divise point,.
qu'il ne forme aucun bras , & qu'il pafle
au moins à quinze lieuës loin de la Ville,.
& des campagnes que M. Lucas lui fait
arroser. Je prétends aussi quepour-sça*
Voir qui de lui ou de moi íê trompe , il
n'est pas neceslaire de faire le voyage de
Syrie , & je vous prens . Moníieur , pour
}age de la contestation . & avec vous tou
tes les personnes d'un certain esprit qui
iïont ma lettre.
5* MERCURE DE FRANCE.
Voici d'abord à quoi se réduiíent les'
preuves de nôtre Voyageur. J'ay appris ,
dit. il, des habitans de Laodicée ,fue la
riviere en question étoit un bras de P Ci
ronte, 8c plus bas dans le même écrit. J'ai
traversé plusieurs fois cette partie de la
Syrie , j'ai été a. l'embouchure de cette ri
viere par mer en venant de- Tmrtoufe , je
Vai pafie fur un beau pont en allant par
terre a Tripoli. Je m'abstiens ici de réfle
xions fur la qualité de ces preuves , afin.
d'abreger , & pour laisler aux vôtres.
une plus grande liberté.
Mes preuves feront un peu plus éten
dues , quoique réduites à d'étroites bor
nes ; mais je me flatte que vous les trourerez
d'une autre eípece. Je n'aflure
lien íur des oiti-dire r. & si je me donne
moi-même pour témoin de ce que j'arance
, mon témoignage fera si solide
ment appuyé , que je crois que l'ignorance
íeule ,.Se l'entêtement , feront en
droit de ne pas s'y rendre.
Vous fçavez , Monsieur ,. mieux que
personne ce qui me donna lieu de par
courir l'Oronte depuis íâ source jusqu'à
la mer. J'en ai instruit le public dans
deux ditserens ouvrages , vous fçavez
de plus que j'ai fait cîtte course , Se dtefíè
la Carte en question. avec l'un des plus
habiles hommes du pays., &. des: plus
doctes
doctes parmi les Maronites , que le. Pa*
triarche Etienne , dont il étoit Secretaireì
rn'avoit bien voulu donner , pour m'accompagner
par tout où j'aurois des éclair*
eissemens à prendre, ÔC des memoires à
verifier fur le Liban, & fur la Syrie
Maritime. C'est le même que vous ayez
Vu à Paris en l'année 1 701* envoyé à làr
Gour par le Patriarche pour des affaires
importantes de fa nation , le même enfin
dont il est parlé fur la. fin dû second vo
lume de mon voyage. J'ose vous assu
rer que rien ne nous est éthapé fur le
fait dont il s'agit ici , & que nous n'avoní
point vû que l'Oronte íè diviíe dans au
cun endroit de son cours..
Et comment l'aurions.nous Vu ^ Mon
sieur, puisque de tous les Auteurs que
j'ai lus , Historiens , Geographes , Voya.*
geurs, &c. anciens & modernes , qui
ont parlé de ce Pleuve , & de la Ville de
Laodicée , aucun n'a observé la division
íoutenuë par M.. Lucas', Se le passage
prétendu d'un de íès bras par les lieux
marquez dans fa- Relation. Ils s'accor
dent au contraire. tous à conduire l'Oronte
fans division , & à le faire tomber
enfin dans la Mer presque en droite li^
gne au defïous díAntiôche.
Il seroit aussi ennuyeux qu'indisertt
de vous taire de longues; citations de ces
.y. An
f4 MERCURE DÉ FRANCE.
Auteurs , une feule autorité nous suffira,
Hiais elle est ici d'un merite particulier ;
e'est celle d'Abulfeda Prince ou Sultan
de Hamah en Syrie > Historien & Geographe
Arabe sort estimé. Il y a dans la
Bibliotheque du Roy un beau manuscrit
de sa Geographie &. jJai quelque obli
gation à M. Lucas de m'avoir engagé par
là contestation , à consulter cet Auteur
sur le cours de l'Oronte , & fur la Syrie
Maritime , qu'il de voit connoître mieux
qu'un autre 3 la Syrie , où il a regné ,
comme je viens de le dire étant son
propre pays. Auíïï entre.t'il là.deslus
dans un grand détail , mais il. ne dit
liulle part que l'Oronte à qui ii donne
trois diíFerens noms , se divise & forme'
quelque bras de riviere. il le fuit avec
exactitude depuis son origine jusqu'à la'
Mer , nommant tous les lieux qu'il arroíe
, décrivant tous ses contours ^ & fixant
enfin son embouchure au mime lieu oit
fous les Aufeurs, qui en ont parlé avant
& après lui , l'ònt reconnuë , c'est.à.dire,-
à Seleucie, dont il nous donne auffi ta
position Astronomique.
Le même Auteur parle auffi de Laòdi-.
eée, ou L.ìta^uie , Se de ses environs , en
parcourant la côte de la Mer de Syrie.
C'était , Monsieur , le lieu de reconnoître
& de aomnjer ce bias de l'Oronte
(pis
JANVIER 171* ff
«ruì , íêlon M. Lucas , arrose touc ce
pays. Cependant il n'en dit rien , il ne
ait pas même positivement qu'il y ait.
une riviere près de Laodicée , se conten
tant de remarquer qu'il y a des eaux aux
en virons , qui rendent le pays humide Sc
fertile , & certainement Abulfeda a raiiòn
; car qu'est.ce en effet que la rivieie
, méprisée & omise par plusieurs Geo- '
graphes , qui paíîe aux environs de cette
(Ville ? si ce n'est une eípece de Torrent,
«lui Tans avoir rien de commun avec PO.
lonte , prentì son origine dans cette par
tie de montagnes , marquée dans nôtre
Carte , Se qui par l'abondance des pluyess
la fonte des neiges , & la jonction de
quelques ruiíseaux , s'enfle , groísit & se
«écharge enfin dans la Mer de Syrie ,
comme toutes les rivieres , & les autres
torrens , qu'on trouve fur cette côte.
Ainsi , Monsieur, si dans nôtre Carte
nous nous sommes contentez de marquer.,
auprès de Laodicée , une riviere de cette
.qualité, fâns lui donner de nom , il ne
s'enfuit pas, comme le veut M. Lucas,
que ce soit un bras de l'Oronte , qui nous
a été inconnu , &c. U y a fur toute cette
côte une grande quantité de ces préten
dues rivieres, qui n'ont aucun nom , Se
comme parle un Voyageur * moderne des '
* Henry MaundreU , Voyageur Angles
«n ií96. PluS
j<í ftfeRCUKE DE FRANCE,
plus éclairez , qui les a toutes remarquées
avec foin. Ces rivieres des montagnes font
d'ordinaire très.peu considerables , mais
les grossis fluyes les enflent .tellement , Sec-
Enfin ce que dit M. Lucas de la riviere
d'Arquis , qui lui est inconnue' , de la
transpoíition prétendue de trois autres
rivieres dans nôtre description , & le reste
de sa critique ; tout cela , dis.je , n'est
pas mieux fondé que ce qu'il a prétendu
fur l'Orònte., Se vous en conviendrez ,
Monsieur , quand vous aurez lu ce que
je vous prepare là.delfus , Se qui entrera
naturellement dans la réponse que je
Vous dois, fur le Fleuve Sabbathique des
Juifs, qui vient auffi du Liban, Se íùr le
monument érigé par un Roy de Syrie s
fur|les bords du Fleuve Lycus. Cette Let
tre n'est déja que trop. longue ; je ren-.
voye tout ce qui me resteroit à dire fur
cette matiere au troisième volume de
mon voyage de Syrie & du Mont.Liban^
qui est déja bien avancé , Se à la Carte
generale du même pays , qui fera à la
tête de ce volume.
Je fuis y Monsieur , Sec
'A' Paris t ce 15. Decembre 1723.
voyage de Syrie & du Mont-Liban ,
, imprimé a Paris chez. Cailleau , en
rannée T72Z. pour servir de réponse à
l'Ecrit qui a paru dam le Mercure du
mois de Novembre dernier , fous le nom
du Jïeur Paul Lucas. . ,
L'Ecrit dont vous me parlez , Mon~
sieur , ne demande pas une grande
attention ; on ne peut Je regarder que
comme un fruit dé la prévention & de
l'amour propre , mais il suffit que vous
daigniez vous y interesser , en faveur dé?
la verité, pour m'engager à rompre le
silence que j'avois résolu de garder. J'ai
donné dans le Mercure du mois de sep
tembre dernier une Dissertation íùr une.
Medaille de la Ville d'Apamée y dans la
quelle il est beaucoup prié du Fleuve
Oronte , lequel , comme je le prouve ,a
été un íùjet d'erreur à quelques Au
teurs distinguez dans la Republique des
Lettres , à commencer par Pline qui a
erré dès fa source. J'ai de plus fait connoître
en palTànt une erreur des Editeurs
- du Dictionnaire Historique dans la po
sition d' A pamée , & en finissant) 'ai pris
1»
TA Si V I £ R 1724. fi
la liberté de parler aussi d'une méprise
-de M. Paul Lucas , au íûjet du même
Fleuve , méprise deux fois repetée dans
ía Relation , & qu'on s'efforce neanmoins
de défendre , & de soutenir dans l'Hcric
inferé dans le Mercure.
Ce voyageur en décrivant les ruines
de Laodicée , aujourd'hui nommée Lataquie
Se son territoire , prétend qu'il y
paslè un bras de l'Oronte, qui arrose,.
dit-il , en .íerpentant une bonne partie.
de tout ce pays , &c en allant par terra
de Lataquie à Tripoli , c'est.à.dire , en/
s'éloignant toujours davantage de l'O
ronte , il le retrouve encore íiir íà rou
te. Quand nous eûmes marché environ
ïïne heure, dit l'Auteur , nous paffâmes
l'Oronte fur un très.beau pont. Voilà,
dis-je, ee qu'il prétend, & je prétends
précisément touc le contraire ; car je
soutiens que ce Fleuve ne se divise point,.
qu'il ne forme aucun bras , & qu'il pafle
au moins à quinze lieuës loin de la Ville,.
& des campagnes que M. Lucas lui fait
arroser. Je prétends aussi quepour-sça*
Voir qui de lui ou de moi íê trompe , il
n'est pas neceslaire de faire le voyage de
Syrie , & je vous prens . Moníieur , pour
}age de la contestation . & avec vous tou
tes les personnes d'un certain esprit qui
iïont ma lettre.
5* MERCURE DE FRANCE.
Voici d'abord à quoi se réduiíent les'
preuves de nôtre Voyageur. J'ay appris ,
dit. il, des habitans de Laodicée ,fue la
riviere en question étoit un bras de P Ci
ronte, 8c plus bas dans le même écrit. J'ai
traversé plusieurs fois cette partie de la
Syrie , j'ai été a. l'embouchure de cette ri
viere par mer en venant de- Tmrtoufe , je
Vai pafie fur un beau pont en allant par
terre a Tripoli. Je m'abstiens ici de réfle
xions fur la qualité de ces preuves , afin.
d'abreger , & pour laisler aux vôtres.
une plus grande liberté.
Mes preuves feront un peu plus éten
dues , quoique réduites à d'étroites bor
nes ; mais je me flatte que vous les trourerez
d'une autre eípece. Je n'aflure
lien íur des oiti-dire r. & si je me donne
moi-même pour témoin de ce que j'arance
, mon témoignage fera si solide
ment appuyé , que je crois que l'ignorance
íeule ,.Se l'entêtement , feront en
droit de ne pas s'y rendre.
Vous fçavez , Monsieur ,. mieux que
personne ce qui me donna lieu de par
courir l'Oronte depuis íâ source jusqu'à
la mer. J'en ai instruit le public dans
deux ditserens ouvrages , vous fçavez
de plus que j'ai fait cîtte course , Se dtefíè
la Carte en question. avec l'un des plus
habiles hommes du pays., &. des: plus
doctes
doctes parmi les Maronites , que le. Pa*
triarche Etienne , dont il étoit Secretaireì
rn'avoit bien voulu donner , pour m'accompagner
par tout où j'aurois des éclair*
eissemens à prendre, ÔC des memoires à
verifier fur le Liban, & fur la Syrie
Maritime. C'est le même que vous ayez
Vu à Paris en l'année 1 701* envoyé à làr
Gour par le Patriarche pour des affaires
importantes de fa nation , le même enfin
dont il est parlé fur la. fin dû second vo
lume de mon voyage. J'ose vous assu
rer que rien ne nous est éthapé fur le
fait dont il s'agit ici , & que nous n'avoní
point vû que l'Oronte íè diviíe dans au
cun endroit de son cours..
Et comment l'aurions.nous Vu ^ Mon
sieur, puisque de tous les Auteurs que
j'ai lus , Historiens , Geographes , Voya.*
geurs, &c. anciens & modernes , qui
ont parlé de ce Pleuve , & de la Ville de
Laodicée , aucun n'a observé la division
íoutenuë par M.. Lucas', Se le passage
prétendu d'un de íès bras par les lieux
marquez dans fa- Relation. Ils s'accor
dent au contraire. tous à conduire l'Oronte
fans division , & à le faire tomber
enfin dans la Mer presque en droite li^
gne au defïous díAntiôche.
Il seroit aussi ennuyeux qu'indisertt
de vous taire de longues; citations de ces
.y. An
f4 MERCURE DÉ FRANCE.
Auteurs , une feule autorité nous suffira,
Hiais elle est ici d'un merite particulier ;
e'est celle d'Abulfeda Prince ou Sultan
de Hamah en Syrie > Historien & Geographe
Arabe sort estimé. Il y a dans la
Bibliotheque du Roy un beau manuscrit
de sa Geographie &. jJai quelque obli
gation à M. Lucas de m'avoir engagé par
là contestation , à consulter cet Auteur
sur le cours de l'Oronte , & fur la Syrie
Maritime , qu'il de voit connoître mieux
qu'un autre 3 la Syrie , où il a regné ,
comme je viens de le dire étant son
propre pays. Auíïï entre.t'il là.deslus
dans un grand détail , mais il. ne dit
liulle part que l'Oronte à qui ii donne
trois diíFerens noms , se divise & forme'
quelque bras de riviere. il le fuit avec
exactitude depuis son origine jusqu'à la'
Mer , nommant tous les lieux qu'il arroíe
, décrivant tous ses contours ^ & fixant
enfin son embouchure au mime lieu oit
fous les Aufeurs, qui en ont parlé avant
& après lui , l'ònt reconnuë , c'est.à.dire,-
à Seleucie, dont il nous donne auffi ta
position Astronomique.
Le même Auteur parle auffi de Laòdi-.
eée, ou L.ìta^uie , Se de ses environs , en
parcourant la côte de la Mer de Syrie.
C'était , Monsieur , le lieu de reconnoître
& de aomnjer ce bias de l'Oronte
(pis
JANVIER 171* ff
«ruì , íêlon M. Lucas , arrose touc ce
pays. Cependant il n'en dit rien , il ne
ait pas même positivement qu'il y ait.
une riviere près de Laodicée , se conten
tant de remarquer qu'il y a des eaux aux
en virons , qui rendent le pays humide Sc
fertile , & certainement Abulfeda a raiiòn
; car qu'est.ce en effet que la rivieie
, méprisée & omise par plusieurs Geo- '
graphes , qui paíîe aux environs de cette
(Ville ? si ce n'est une eípece de Torrent,
«lui Tans avoir rien de commun avec PO.
lonte , prentì son origine dans cette par
tie de montagnes , marquée dans nôtre
Carte , Se qui par l'abondance des pluyess
la fonte des neiges , & la jonction de
quelques ruiíseaux , s'enfle , groísit & se
«écharge enfin dans la Mer de Syrie ,
comme toutes les rivieres , & les autres
torrens , qu'on trouve fur cette côte.
Ainsi , Monsieur, si dans nôtre Carte
nous nous sommes contentez de marquer.,
auprès de Laodicée , une riviere de cette
.qualité, fâns lui donner de nom , il ne
s'enfuit pas, comme le veut M. Lucas,
que ce soit un bras de l'Oronte , qui nous
a été inconnu , &c. U y a fur toute cette
côte une grande quantité de ces préten
dues rivieres, qui n'ont aucun nom , Se
comme parle un Voyageur * moderne des '
* Henry MaundreU , Voyageur Angles
«n ií96. PluS
j<í ftfeRCUKE DE FRANCE,
plus éclairez , qui les a toutes remarquées
avec foin. Ces rivieres des montagnes font
d'ordinaire très.peu considerables , mais
les grossis fluyes les enflent .tellement , Sec-
Enfin ce que dit M. Lucas de la riviere
d'Arquis , qui lui est inconnue' , de la
transpoíition prétendue de trois autres
rivieres dans nôtre description , & le reste
de sa critique ; tout cela , dis.je , n'est
pas mieux fondé que ce qu'il a prétendu
fur l'Orònte., Se vous en conviendrez ,
Monsieur , quand vous aurez lu ce que
je vous prepare là.delfus , Se qui entrera
naturellement dans la réponse que je
Vous dois, fur le Fleuve Sabbathique des
Juifs, qui vient auffi du Liban, Se íùr le
monument érigé par un Roy de Syrie s
fur|les bords du Fleuve Lycus. Cette Let
tre n'est déja que trop. longue ; je ren-.
voye tout ce qui me resteroit à dire fur
cette matiere au troisième volume de
mon voyage de Syrie & du Mont.Liban^
qui est déja bien avancé , Se à la Carte
generale du même pays , qui fera à la
tête de ce volume.
Je fuis y Monsieur , Sec
'A' Paris t ce 15. Decembre 1723.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de l'Auteur du voyage de Syrie & du Mont-Liban, imprimé à Paris chez Cailleau, en l'année 1722. pour servir de réponse à l'Ecrit qui a paru dans le Mercure du mois de Novembre dernier, sous le nom du sieur Paul Lucas.
L'auteur réagit à une critique de Paul Lucas publiée dans le Mercure de novembre 1723, concernant une dissertation sur une médaille de la ville d'Apamée parue dans le Mercure de septembre 1723. L'auteur conteste les affirmations de Lucas sur le fleuve Oronte, notamment que ce dernier se divise en bras et passe près de Laodicée, aujourd'hui Lattaquié. Lucas avait décrit les ruines de Laodicée en mentionnant qu'un bras de l'Oronte arrose la région. L'auteur, appuyé par ses propres observations et celles d'Abulfeda, un historien et géographe arabe, soutient que l'Oronte ne se divise pas en bras. Il a parcouru le fleuve depuis sa source jusqu'à la mer en compagnie d'un guide maronite compétent et n'a jamais observé de division du fleuve. L'auteur critique les preuves de Lucas, jugées basées sur des ouï-dire et des observations superficielles. Il conclut en promettant de développer ses arguments dans le troisième volume de son voyage de Syrie et du Mont-Liban.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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