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p. 77-88
« ESSAIS HISTORIQUES SUR PARIS, de M. de Saint-Foix. Seconde partie. 1755. [...] »
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ESSAIS HISTORIQUES SUR PARIS, de M. de Saint-Foix. Seconde partie. 1755. [...]
Mots clefs :
Histoire, Essais historiques
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ESSAIS HISTORIQUES SUR PARIS , de M.
de Saint-Foix. Seconde partie. 1755 .
. Ce fecond volume ne dément point le
premier , il a & mérite la même réuffite ,
& fait attendre le troifiéme avec impatience.
On ne fe laffe point de voyager
dans Paris avec un auffi aimable guide. M.
de Saint-Foix nous inftruit toujours en
nous amufant ; les Graces conduifent fa .
D iij
78 MERCURE DE FRANCE.
plume dans tout ce qu'il écrit. Elles ne
font pas ingrates ; perfonne ne les a mieux
peintes , & perfonne n'en eft mieux fervi.
Son morceau fur les Templiers eſt ſi
bien traité qu'il doit faire defirer que l'aureur
veuille bien nous donner une hiftoire
en forme. Qui peut mieux l'écrire ! Il réu
nit toutes les qualités d'un bon hiftorien ;
l'amour de la vérité , le courage , & le
talent de la dire , le choix des recherches ,
l'art de les employer & de les fondre heureufement
enfemble. Il voit en philofophe
, il parle en citoyen , & il écrit en
homme du monde ; fon ftyle en confé
quence eft toujours élégant , noble , clair
& précis fes réflexions font courtes , fortent
du fujet fans effort , & fouvent font
renfermées dans un feul trait plein de
force ou d'un fel agréable. Deux exemples
tirés de la deuxième partie de fes effais en
feront la
preuve.
:
» Le Cardinal de Lorraine étant à la tête
» du Confeil ſous le regne de François
» II , fe trouva importuné du grand nom-
» bre d'Officiers eftropiés & de veuves
» d'Officiers tués , qui follicitoient à la
Cour quelques petites penfions pour vi
» vre : il fit publier à fon de trompe , pour
* Dans la Comédie des Graces.
MARS. 1755. 79
fe délivrer , difoit- il , de ces mendians ,
» que tous ceux qui étoient venus à Fon-
» tainebleau pour demander quelque cho-
» fe , euffent à fe retirer dans vingt- quatre
» heures , fous peine d'être pendus à un
gibet , qu'il fit dreffer devant le châ-
» teau. Il mourut dans fon lit.
ود
و ر
» Sous le regne de François I. le total
» des loyers de toutes les maifons de Pa-
» ris ne montoit qu'à la fomme de trois
» cens douze mille livres . Aujourd'hui
»les Carmes Déchauffés , indépendam-
»ment du vafte terrein qu'occupent leurs
jardins & leur Couvent , jouiffent de
» près de cent mille livres de rente en
loyers de maifons qu'ils ont fait bâtir
» dans cette rue & dans les rues adja-
» centes. Ils n'ont commencé à prendre
racine en France qu'en 1611 , par une
très-petite maifon que leur donna un
» bourgeois , nommé Nicolas Vivian. Il
faut leur rendre juftice ; les richeſſes ne
» les enorgueilliffent pas , ils continuent
toujours d'envoyer des Freres quêter dans
» les maifons .
??
33
Je citerai un troifiéme exemple qui
prouve la précifion de l'Auteur. Il peint
ainfi par un feul fait , en quatre lignes
la révolution arrivée dans les moeurs
pendant le cours de deux fiécles .
D iv
80 MERCURE DE FRANCE .
爨
» Près de la fontaine étoit la maifon
» de Henri de Marle , Chancelier de France
, maffacré en 1418 ; un Procureur
» au Châtelet qui acheta cette maiſon en
1663 , s'y trouvoit , dit Sauval , mal
» logé & trop à l'étroit .
Une qualité effentielle à l'hiftorien , &
que j'avois oubliée , c'eft l'exactitude : M.
de Saint- Foix la profeffe jufqu'au fcrupule.
Il cite toujours les fources où il puife ,
foit dans le corps de fon ouvrage , ou foit
à la marge , & ne s'approprie jamais ce
qu'un autre a dit : bonne foi rare aujourd'hui
dans un écrivain , & qui mérite d'èare
fuivie.
Ce volume eft terminé par des differtations
dont on devroit imiter auffi l'heureufe
briéveté ; on ennuiroit moins , &
l'on diroit plus en moins de mots : elles
ont pour objet les Gaulois & les Francs ,
le grand & petit Châtelet , l'Hôtel de ville
, & les palais de nos Rois . Je ne puis
mieux finir ce précis que par deux traits
remarquables que j'ai extrait de ces differtations
; le premier regarde Catherine de
Médicis , & l'autre intéreffe les Médecins.
Catherine , quatre jours avant le maffacre
de la Saint Barthelemi , donna aux
*De la rue Sale au Comte.
MAR S.. 1755 . 8i
Tuileries une fête qui en étoit l'avantcoureur
& comme le prélude. M. de
Saint- Foix , après l'avoir détaillée , ſe récrie
là deffus : Peut - on fans frémir
» d'horreur , penfer à une femme , qui
" imagine , compofe & prépare une fête
un ballet fur le maffacre qu'elle doit
» faire quatre jours après d'une partie de
» la nation où elle regne ! qui fourit à fes
» victimes , qui joue avec le carnage , qui
fait danfer l'amour & les nymphes fur
» les bords d'un fleuve de fang , & qui
» mêle les charmes de la mufique aux
gémiffemens de cent mille malheureux
qu'elle égorge ! » Quel tableau ! & quelle
و د
و ر
و د
force de coloris !
で» La belle Auftrigide obtint en mou-
» rant du Roi Gontrand fon mari , qu'il
» feroit tuer & enterrer avec elle les deux
» Médecins qui l'avoient foignée pendant
fa maladie. Ce font , je crois , les feuls
» qu'on ait inhumés dans les tombeaux des
33
Rois ; mais je ne doute pas que plufieurs
» autres n'ayent mérité le même honneur «.
On croyoit la plaifanterie ufée fur les Médecins
, mais M. de Saint- Foix nous fait
voir que Moliere n'a pas encore tout dit à
leur fujet.
FABLES DE LA FONTAINE , nouvelle édi-
D v
S2 MERCURE DE FRANCE.
dition , en quatre volumes in folio , ornée
de fleurons , de culs-de- lampe , accompa
gnée de 276 planches , & dédiée au Roi ,
propofée par foufcription . A Paris , chez
Defaint & Saillant , rue Saint Jean de Beau.
vais , & chez Durand , rue du Foin.
Le goût des arts & l'amour des lettres
ont produit cette magnifique édition ; elle
eft le fruit des veilles des plus fameux artif
tes , & l'ouvrage de l'attention & des recherches
, non feulement des gens de la
profeffion , mais encore de quelques amateurs
les plus diftingués par leurs connoiffances.
Pour en faire fentir le mérite , il fuffit de
dire que les eftampes font toutes d'après les
deffeins de M. Oudri , & qu'elles font gravées
par MM.. CCoocchhiinn , ou fous fes yeux ,
par les plus habiles artiſtes.
Le premier volume paroîtra au commencement
du mois de Mars 1755. Le
fecond au mois d'Août fuivant , le troi
féme au mois de Mars 1756 , & le quatriéme
& dernier volume dans le mois
d'Octobre de la même année .
On ne tirera qu'un petit nombre d'exemplaires
, & les foufcriptions ne feront
ouvertes que depuis le jour où le premier
volume fera délivré , jufqu'au dernier jour
de Juin 1755 , paffé lequel tems on ne ſera
plus reçu à fouferite.
MARS . 83
1755 .
Prix des foufcriptions en feuilles.
Enrecevant la fouf- ordinaire. raifin . papier. Papier
Grand Très-grand
cription & le 1. vol . 72 liv. 84 liv.
e 96
liv.
En recevant le 2 ° vol . 48 бо
72 .
En recevant le 3 vol . 48
54
60.
En recevant le 4 vol . 48
54
60.
PRIX TOTAL. 216 . 252 .
288.
Prix en feuilles après la foufcription fermée,
Chaque volume à 75 liv. 87 liv. 100
liv.
Prix total de chaque volume fur les trois differens
papiers.
300
liv.
348
liv.
400
liv .
AMALAZONTE , Tragédie repréfen
tée pour la premiere fois par les Comé
diens François le 30 Mai 1754 , & à
Fontainebleau le 12 Novembre de la même
année. A Paris , chez Jorry , Imprimeur-
Libraire , quai des Auguftins , aux
Cicognes. 1555.
Je ne ferai point l'extrait de cette tragédie
; on a dû le donner dans le tems
de fa nouveauté. Je me contenterai de
dire , à la louange de l'auteur , que fa préface
annonce un homme inftruit , & fa
piéce un verfificateur : talent plus rare au
D vj
84 MERCURE DE FRANCE.
jourd'hui qu'on ne penfe. Quelqu'un m'objecte
a peut être qu'on n'a jamais tant rimé
: je répondrai qu'il eft vrai qu'on n'a
jamais tant coufu de rimes enfemble , mais
qu'on n'a jamais fait moins de vers ; car,
felon moi , il n'y a que les vers bienfaits
'à qui l'on doive donner ce nom , & l'on
en voit éclorre peu de ceux- là.
ALMANACH. DES FINANCES pour
l'année 1755 , contenant fommairement la
nature & les principales particularités des
affaires de finance , les noms & demeures
des intéreffés , les bureaux , jours d'affemblée
, tribunaux où fe portent les conteftations
, & autres éclairciffemens à ce fujet
utiles & néceffaires à toutes fortes de
perfonnes. A Paris , chez Laurent Prault ,
Cour du Palais , à la fource des Sciences.
3755.
HISTOIRE DES LOIX & des Tribunaux
de Juftice de la Monarchie Françoife.
Par le P. Barre , Chanoine Régulier ,
Chancelier de l'Abbaye de Ste Geneviève
& de l'Univerfité de Paris. A Paris , de
l'Imprimerie de C. F. Simon , Imprimeur
de la Reine , rue des Mathurins. 1755.
Cette indication n'eſt que l'annonce d'un
Profpectus que l'auteur à donné de cet ou
a
MARS. 1755. 85
vrage. Après avoir dit que c'eft une hiftoire
générale de la Juſtice de France depuis
Clovis jufqu'à Louis XIV , il avertit
modeftement le public qu'elle eft encore
loin de fa perfection , quoiqu'elle foit déja
avancée . Il prie en même tems les Sçavans
de bonne volonté de l'aider de leurs lumieres
, pour achever heureufement fon
entreprife. Par les détails de fon projet , on
fent combien une pareille hiftoire fera utile;
& par le fuccès qu'ont eu * fes premiers
ouvrages , on doit bien augurer de
celui- ci .
PROSPECTUS DE L'EUROPE ILLUSTRE ,
ouvrage contenant les vies abrégées des
Souverains , des Princes , des Miniftres
des Généraux , des Magiftrats , des Prélats ,
des Sçavans , des Dames , & des Artiftes
qui fe font diftingués en Europe depuis le
quinzieme fiécle jufqu'à préfent ; huit volumes
. Par M. Dreux du Radier , Avocat
au Parlement , enrichi de portraits gravés
les foins du fieur Odieuvre , Marchand
d'Estampes.
par
Cette collection eft la plus étendue qu'on
ait encore vûe. Tous les hommes les plus
célebres s'y trouvent réunis ; les héros du
* L'hiftoire générale d'Allemagne , & la vie du
Maréchal Faber.
86 MERCURE DE FRANCE.
"
crime y tiennent auffi leur rang . L'hiſtoire
a fes Eroftrates , comme fes Titus , dit éloquemment
M. du Radier , & dans le Panthéon
on y voyoit la fiévre & la peſte
même avec Jupiter Olympien ; on n'a rien
à répondre à cette raifon .
Les huit cens portraits dont cette collection
eft actuellement compofée , font
dûs aux foins du fieur Odieuvre , ainsi que
le titre l'annonce . Il n'a rien oublié pour
fe procurer des originaux qui puffent le
guider dans fon travail ; il ne s'eft point
borné aux tableaux , aux médailles , aux
buftes , aux ftatues , il a eu recours aux
anciens tombeaux , & quelquefois même
aux anciens vitrages , rien ne l'a rebuté.
L'exemplaire complet fera compofé de
huit volumes , chaque volume de cent portraits
, avec autant d'éloges .
Les deux premiers volumes pourront
paroître à la fin de Novembre prochain ,
le troifieme & le quatrieme fix mois après,
& ainfi la fuite , enforte qu'on aura la collection
complette en 1757. On la trouvera
chez le fieur Odieuvre , rue des Poftes.
OBSERVATIONS SUR LES MALADIES
DES ARMÉES dans les camps & dans les garnifons
, avec un traité fur les fubftances
feptiques & anti-feptiques , lû à la Société
MARS 1755. 87
royale par M. Pringle , Docteur en Médecine
, Membre de la Société royale , & Médecin
général des armées du Roi pendant la
derniere guerre . Ouvrage traduit de l'Anglois
fur la feconde édition . A Paris , chez
Ganeau , Libraire , rue S. Severin , aux armes
de Dombes & à S. Louis . 1755. 2 vol.
in- 12.
Cet ouvrage réunit deux grands avantages
qui doivent le faire rechercher : la nouveauté
& l'utilité . L'auteur enrichit la Médecine
d'un livre qui lui manquoit , & dont
les Militaires doivent lui fçavoir gré . Il a
travaillé pour eux , & l'accueil qu'on lui
a fait à Londres lui promet les fuffrages de
Paris.
PETIT THRESOR DE LA BELLE LATINITÉ
, puiſé dans les meilleurs auteurs ;
ou Recueil de diverfes façons de parler de
la Langue Françoife , fuivies du tour latin
qui leur répond ; le tout par ordre alphabétique
,, pour aider les jeunes gens dans
les compofitions de François en Latin. Il
fe vend à Paris , chez Paul - Denis Brocas ,
rue S. Jacques . 1755. 1 vol. in- 12 .
L'approbation que plufieurs Profeffeurs
de l'Univerfité ont donnée à cet ouvrage ,
eft le témoignage le plus avantageux qui
doive répondre de fon utilité.
88 MERCURE DE FRANCE.
PHARMACO PEA MILITARIS in
Bavaria Nofocomiis ufitata ; per J. A. de
Woltter. S. R. J. Eq. S. E. B. Conf. & Proto-
Medicum. Parifiis , apud Briaffon , viâ
Jacobaâ , fub figno Scientia. 1754. I. vel.
in- 12 . exigua molis.
Je remers les extraits ou les indications
des autres livres nouveaux au Mercure
d'Avril , cet article fe trouvant rempli .
L'On n'exige dans aucune des Académies
de province des difcours d'apparat
& fur-tout de la part des afföciés étangers ,
qui ne pourroient jouir de l'avantage d'être
applaudis : ceux qui y font nommés
fe contentent , conformément à l'ufage , de
faire un remerciment épiſtolaire , qui annonce
plus fouvent la protection que le
talent. Il n'en eft pas de même d'une lettre
dont le hazard m'a procuré la copie ,
& qui paroît avoir été écrite par un des
premiers Commis de la Cour , affocié nouvellement
à l'Académie d'Angers.
Comme il n'eft point de ceux qui s'attribuent
une gloire dont ils font redevables
à leurs fupérieurs , & que fon remerciment
eft dicté par la modeftie , je l'infere
ici pour fervir d'exemple.
de Saint-Foix. Seconde partie. 1755 .
. Ce fecond volume ne dément point le
premier , il a & mérite la même réuffite ,
& fait attendre le troifiéme avec impatience.
On ne fe laffe point de voyager
dans Paris avec un auffi aimable guide. M.
de Saint-Foix nous inftruit toujours en
nous amufant ; les Graces conduifent fa .
D iij
78 MERCURE DE FRANCE.
plume dans tout ce qu'il écrit. Elles ne
font pas ingrates ; perfonne ne les a mieux
peintes , & perfonne n'en eft mieux fervi.
Son morceau fur les Templiers eſt ſi
bien traité qu'il doit faire defirer que l'aureur
veuille bien nous donner une hiftoire
en forme. Qui peut mieux l'écrire ! Il réu
nit toutes les qualités d'un bon hiftorien ;
l'amour de la vérité , le courage , & le
talent de la dire , le choix des recherches ,
l'art de les employer & de les fondre heureufement
enfemble. Il voit en philofophe
, il parle en citoyen , & il écrit en
homme du monde ; fon ftyle en confé
quence eft toujours élégant , noble , clair
& précis fes réflexions font courtes , fortent
du fujet fans effort , & fouvent font
renfermées dans un feul trait plein de
force ou d'un fel agréable. Deux exemples
tirés de la deuxième partie de fes effais en
feront la
preuve.
:
» Le Cardinal de Lorraine étant à la tête
» du Confeil ſous le regne de François
» II , fe trouva importuné du grand nom-
» bre d'Officiers eftropiés & de veuves
» d'Officiers tués , qui follicitoient à la
Cour quelques petites penfions pour vi
» vre : il fit publier à fon de trompe , pour
* Dans la Comédie des Graces.
MARS. 1755. 79
fe délivrer , difoit- il , de ces mendians ,
» que tous ceux qui étoient venus à Fon-
» tainebleau pour demander quelque cho-
» fe , euffent à fe retirer dans vingt- quatre
» heures , fous peine d'être pendus à un
gibet , qu'il fit dreffer devant le châ-
» teau. Il mourut dans fon lit.
ود
و ر
» Sous le regne de François I. le total
» des loyers de toutes les maifons de Pa-
» ris ne montoit qu'à la fomme de trois
» cens douze mille livres . Aujourd'hui
»les Carmes Déchauffés , indépendam-
»ment du vafte terrein qu'occupent leurs
jardins & leur Couvent , jouiffent de
» près de cent mille livres de rente en
loyers de maifons qu'ils ont fait bâtir
» dans cette rue & dans les rues adja-
» centes. Ils n'ont commencé à prendre
racine en France qu'en 1611 , par une
très-petite maifon que leur donna un
» bourgeois , nommé Nicolas Vivian. Il
faut leur rendre juftice ; les richeſſes ne
» les enorgueilliffent pas , ils continuent
toujours d'envoyer des Freres quêter dans
» les maifons .
??
33
Je citerai un troifiéme exemple qui
prouve la précifion de l'Auteur. Il peint
ainfi par un feul fait , en quatre lignes
la révolution arrivée dans les moeurs
pendant le cours de deux fiécles .
D iv
80 MERCURE DE FRANCE .
爨
» Près de la fontaine étoit la maifon
» de Henri de Marle , Chancelier de France
, maffacré en 1418 ; un Procureur
» au Châtelet qui acheta cette maiſon en
1663 , s'y trouvoit , dit Sauval , mal
» logé & trop à l'étroit .
Une qualité effentielle à l'hiftorien , &
que j'avois oubliée , c'eft l'exactitude : M.
de Saint- Foix la profeffe jufqu'au fcrupule.
Il cite toujours les fources où il puife ,
foit dans le corps de fon ouvrage , ou foit
à la marge , & ne s'approprie jamais ce
qu'un autre a dit : bonne foi rare aujourd'hui
dans un écrivain , & qui mérite d'èare
fuivie.
Ce volume eft terminé par des differtations
dont on devroit imiter auffi l'heureufe
briéveté ; on ennuiroit moins , &
l'on diroit plus en moins de mots : elles
ont pour objet les Gaulois & les Francs ,
le grand & petit Châtelet , l'Hôtel de ville
, & les palais de nos Rois . Je ne puis
mieux finir ce précis que par deux traits
remarquables que j'ai extrait de ces differtations
; le premier regarde Catherine de
Médicis , & l'autre intéreffe les Médecins.
Catherine , quatre jours avant le maffacre
de la Saint Barthelemi , donna aux
*De la rue Sale au Comte.
MAR S.. 1755 . 8i
Tuileries une fête qui en étoit l'avantcoureur
& comme le prélude. M. de
Saint- Foix , après l'avoir détaillée , ſe récrie
là deffus : Peut - on fans frémir
» d'horreur , penfer à une femme , qui
" imagine , compofe & prépare une fête
un ballet fur le maffacre qu'elle doit
» faire quatre jours après d'une partie de
» la nation où elle regne ! qui fourit à fes
» victimes , qui joue avec le carnage , qui
fait danfer l'amour & les nymphes fur
» les bords d'un fleuve de fang , & qui
» mêle les charmes de la mufique aux
gémiffemens de cent mille malheureux
qu'elle égorge ! » Quel tableau ! & quelle
و د
و ر
و د
force de coloris !
で» La belle Auftrigide obtint en mou-
» rant du Roi Gontrand fon mari , qu'il
» feroit tuer & enterrer avec elle les deux
» Médecins qui l'avoient foignée pendant
fa maladie. Ce font , je crois , les feuls
» qu'on ait inhumés dans les tombeaux des
33
Rois ; mais je ne doute pas que plufieurs
» autres n'ayent mérité le même honneur «.
On croyoit la plaifanterie ufée fur les Médecins
, mais M. de Saint- Foix nous fait
voir que Moliere n'a pas encore tout dit à
leur fujet.
FABLES DE LA FONTAINE , nouvelle édi-
D v
S2 MERCURE DE FRANCE.
dition , en quatre volumes in folio , ornée
de fleurons , de culs-de- lampe , accompa
gnée de 276 planches , & dédiée au Roi ,
propofée par foufcription . A Paris , chez
Defaint & Saillant , rue Saint Jean de Beau.
vais , & chez Durand , rue du Foin.
Le goût des arts & l'amour des lettres
ont produit cette magnifique édition ; elle
eft le fruit des veilles des plus fameux artif
tes , & l'ouvrage de l'attention & des recherches
, non feulement des gens de la
profeffion , mais encore de quelques amateurs
les plus diftingués par leurs connoiffances.
Pour en faire fentir le mérite , il fuffit de
dire que les eftampes font toutes d'après les
deffeins de M. Oudri , & qu'elles font gravées
par MM.. CCoocchhiinn , ou fous fes yeux ,
par les plus habiles artiſtes.
Le premier volume paroîtra au commencement
du mois de Mars 1755. Le
fecond au mois d'Août fuivant , le troi
féme au mois de Mars 1756 , & le quatriéme
& dernier volume dans le mois
d'Octobre de la même année .
On ne tirera qu'un petit nombre d'exemplaires
, & les foufcriptions ne feront
ouvertes que depuis le jour où le premier
volume fera délivré , jufqu'au dernier jour
de Juin 1755 , paffé lequel tems on ne ſera
plus reçu à fouferite.
MARS . 83
1755 .
Prix des foufcriptions en feuilles.
Enrecevant la fouf- ordinaire. raifin . papier. Papier
Grand Très-grand
cription & le 1. vol . 72 liv. 84 liv.
e 96
liv.
En recevant le 2 ° vol . 48 бо
72 .
En recevant le 3 vol . 48
54
60.
En recevant le 4 vol . 48
54
60.
PRIX TOTAL. 216 . 252 .
288.
Prix en feuilles après la foufcription fermée,
Chaque volume à 75 liv. 87 liv. 100
liv.
Prix total de chaque volume fur les trois differens
papiers.
300
liv.
348
liv.
400
liv .
AMALAZONTE , Tragédie repréfen
tée pour la premiere fois par les Comé
diens François le 30 Mai 1754 , & à
Fontainebleau le 12 Novembre de la même
année. A Paris , chez Jorry , Imprimeur-
Libraire , quai des Auguftins , aux
Cicognes. 1555.
Je ne ferai point l'extrait de cette tragédie
; on a dû le donner dans le tems
de fa nouveauté. Je me contenterai de
dire , à la louange de l'auteur , que fa préface
annonce un homme inftruit , & fa
piéce un verfificateur : talent plus rare au
D vj
84 MERCURE DE FRANCE.
jourd'hui qu'on ne penfe. Quelqu'un m'objecte
a peut être qu'on n'a jamais tant rimé
: je répondrai qu'il eft vrai qu'on n'a
jamais tant coufu de rimes enfemble , mais
qu'on n'a jamais fait moins de vers ; car,
felon moi , il n'y a que les vers bienfaits
'à qui l'on doive donner ce nom , & l'on
en voit éclorre peu de ceux- là.
ALMANACH. DES FINANCES pour
l'année 1755 , contenant fommairement la
nature & les principales particularités des
affaires de finance , les noms & demeures
des intéreffés , les bureaux , jours d'affemblée
, tribunaux où fe portent les conteftations
, & autres éclairciffemens à ce fujet
utiles & néceffaires à toutes fortes de
perfonnes. A Paris , chez Laurent Prault ,
Cour du Palais , à la fource des Sciences.
3755.
HISTOIRE DES LOIX & des Tribunaux
de Juftice de la Monarchie Françoife.
Par le P. Barre , Chanoine Régulier ,
Chancelier de l'Abbaye de Ste Geneviève
& de l'Univerfité de Paris. A Paris , de
l'Imprimerie de C. F. Simon , Imprimeur
de la Reine , rue des Mathurins. 1755.
Cette indication n'eſt que l'annonce d'un
Profpectus que l'auteur à donné de cet ou
a
MARS. 1755. 85
vrage. Après avoir dit que c'eft une hiftoire
générale de la Juſtice de France depuis
Clovis jufqu'à Louis XIV , il avertit
modeftement le public qu'elle eft encore
loin de fa perfection , quoiqu'elle foit déja
avancée . Il prie en même tems les Sçavans
de bonne volonté de l'aider de leurs lumieres
, pour achever heureufement fon
entreprife. Par les détails de fon projet , on
fent combien une pareille hiftoire fera utile;
& par le fuccès qu'ont eu * fes premiers
ouvrages , on doit bien augurer de
celui- ci .
PROSPECTUS DE L'EUROPE ILLUSTRE ,
ouvrage contenant les vies abrégées des
Souverains , des Princes , des Miniftres
des Généraux , des Magiftrats , des Prélats ,
des Sçavans , des Dames , & des Artiftes
qui fe font diftingués en Europe depuis le
quinzieme fiécle jufqu'à préfent ; huit volumes
. Par M. Dreux du Radier , Avocat
au Parlement , enrichi de portraits gravés
les foins du fieur Odieuvre , Marchand
d'Estampes.
par
Cette collection eft la plus étendue qu'on
ait encore vûe. Tous les hommes les plus
célebres s'y trouvent réunis ; les héros du
* L'hiftoire générale d'Allemagne , & la vie du
Maréchal Faber.
86 MERCURE DE FRANCE.
"
crime y tiennent auffi leur rang . L'hiſtoire
a fes Eroftrates , comme fes Titus , dit éloquemment
M. du Radier , & dans le Panthéon
on y voyoit la fiévre & la peſte
même avec Jupiter Olympien ; on n'a rien
à répondre à cette raifon .
Les huit cens portraits dont cette collection
eft actuellement compofée , font
dûs aux foins du fieur Odieuvre , ainsi que
le titre l'annonce . Il n'a rien oublié pour
fe procurer des originaux qui puffent le
guider dans fon travail ; il ne s'eft point
borné aux tableaux , aux médailles , aux
buftes , aux ftatues , il a eu recours aux
anciens tombeaux , & quelquefois même
aux anciens vitrages , rien ne l'a rebuté.
L'exemplaire complet fera compofé de
huit volumes , chaque volume de cent portraits
, avec autant d'éloges .
Les deux premiers volumes pourront
paroître à la fin de Novembre prochain ,
le troifieme & le quatrieme fix mois après,
& ainfi la fuite , enforte qu'on aura la collection
complette en 1757. On la trouvera
chez le fieur Odieuvre , rue des Poftes.
OBSERVATIONS SUR LES MALADIES
DES ARMÉES dans les camps & dans les garnifons
, avec un traité fur les fubftances
feptiques & anti-feptiques , lû à la Société
MARS 1755. 87
royale par M. Pringle , Docteur en Médecine
, Membre de la Société royale , & Médecin
général des armées du Roi pendant la
derniere guerre . Ouvrage traduit de l'Anglois
fur la feconde édition . A Paris , chez
Ganeau , Libraire , rue S. Severin , aux armes
de Dombes & à S. Louis . 1755. 2 vol.
in- 12.
Cet ouvrage réunit deux grands avantages
qui doivent le faire rechercher : la nouveauté
& l'utilité . L'auteur enrichit la Médecine
d'un livre qui lui manquoit , & dont
les Militaires doivent lui fçavoir gré . Il a
travaillé pour eux , & l'accueil qu'on lui
a fait à Londres lui promet les fuffrages de
Paris.
PETIT THRESOR DE LA BELLE LATINITÉ
, puiſé dans les meilleurs auteurs ;
ou Recueil de diverfes façons de parler de
la Langue Françoife , fuivies du tour latin
qui leur répond ; le tout par ordre alphabétique
,, pour aider les jeunes gens dans
les compofitions de François en Latin. Il
fe vend à Paris , chez Paul - Denis Brocas ,
rue S. Jacques . 1755. 1 vol. in- 12 .
L'approbation que plufieurs Profeffeurs
de l'Univerfité ont donnée à cet ouvrage ,
eft le témoignage le plus avantageux qui
doive répondre de fon utilité.
88 MERCURE DE FRANCE.
PHARMACO PEA MILITARIS in
Bavaria Nofocomiis ufitata ; per J. A. de
Woltter. S. R. J. Eq. S. E. B. Conf. & Proto-
Medicum. Parifiis , apud Briaffon , viâ
Jacobaâ , fub figno Scientia. 1754. I. vel.
in- 12 . exigua molis.
Je remers les extraits ou les indications
des autres livres nouveaux au Mercure
d'Avril , cet article fe trouvant rempli .
L'On n'exige dans aucune des Académies
de province des difcours d'apparat
& fur-tout de la part des afföciés étangers ,
qui ne pourroient jouir de l'avantage d'être
applaudis : ceux qui y font nommés
fe contentent , conformément à l'ufage , de
faire un remerciment épiſtolaire , qui annonce
plus fouvent la protection que le
talent. Il n'en eft pas de même d'une lettre
dont le hazard m'a procuré la copie ,
& qui paroît avoir été écrite par un des
premiers Commis de la Cour , affocié nouvellement
à l'Académie d'Angers.
Comme il n'eft point de ceux qui s'attribuent
une gloire dont ils font redevables
à leurs fupérieurs , & que fon remerciment
eft dicté par la modeftie , je l'infere
ici pour fervir d'exemple.
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Résumé : « ESSAIS HISTORIQUES SUR PARIS, de M. de Saint-Foix. Seconde partie. 1755. [...] »
Le texte offre une critique élogieuse des 'Essais historiques sur Paris' de M. de Saint-Foix, dont le second volume, publié en 1755, confirme la qualité du premier et suscite l'attente du troisième. L'auteur est félicité pour son style élégant, noble, clair et précis, ainsi que pour sa capacité à instruire tout en amusant. Sa plume est souvent associée aux Grâces. Le passage sur les Templiers est particulièrement apprécié, et l'auteur est décrit comme réunissant toutes les qualités d'un bon historien, combinant amour de la vérité, courage et talent. Le texte mentionne plusieurs exemples tirés de l'ouvrage, tels que l'anecdote du Cardinal de Lorraine sous le règne de François II et la comparaison des loyers à Paris entre le règne de François I et le XVIIIe siècle. L'exactitude et la bonne foi de l'auteur sont soulignées, ainsi que sa capacité à citer ses sources et à éviter le plagiat. Le volume se termine par des dissertations sur divers sujets historiques, comme les Gaulois, les Francs, et des figures historiques telles que Catherine de Médicis et les médecins. Le texte mentionne également d'autres publications, comme une nouvelle édition des 'Fables de La Fontaine' et diverses œuvres historiques et littéraires.
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