Résultats : 3 texte(s)
Détail
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1
p. 1621-1622
Tempêtes d'Alcionne, [titre d'après la table]
Début :
L'Académie Royale de Musique, après avoir donné quelques Représentations [...]
Mots clefs :
Alcione, Académie royale de musique
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texteReconnaissance textuelle : Tempêtes d'Alcionne, [titre d'après la table]
Académie Royale de Mufique , après
avoir donné quelques Repréſentations
de l'Opera de Thefee , en donna
plufieurs d'Alcione , dont la tempête fait
toûjours un effet admirable , & le fieur
Servandoni a trouvé l'art de peindre aux
yeux les effets de ce beau morceau de Mufique
, par le moyen de quantité de rouës
échancrées heteroclitement avec leurs
poulies , lorfqu'elles tournent par des cor-
G des
1622 MERCURE DE FRANCE
des fans fin , avec beaucoup de facilité ,
malgré l'inconvenient du Théatre , &
produifent par leurs mouvemens des ondes
qui imitent très - bien le naturel , par
le moyen des Gazes d'argent dont elles
font couvertes. Les principaux objets de
ce Tableau mouvant , font deux Vaiffeaux
battus de la tourmente , & prêts à être
,fubmergez, qui par leurs bafcules & leuts
cordages , font vivement agitez , fuivant le
courant des ondes , l'un difparoît enſuite
& l'autre fait naufrage après avoir foutenu
quelque temps la fureur des flots.
On voit brifer fes Mats ; enfin il coule à
fond , avec l'Acteur qui fe trouve dedans .
avoir donné quelques Repréſentations
de l'Opera de Thefee , en donna
plufieurs d'Alcione , dont la tempête fait
toûjours un effet admirable , & le fieur
Servandoni a trouvé l'art de peindre aux
yeux les effets de ce beau morceau de Mufique
, par le moyen de quantité de rouës
échancrées heteroclitement avec leurs
poulies , lorfqu'elles tournent par des cor-
G des
1622 MERCURE DE FRANCE
des fans fin , avec beaucoup de facilité ,
malgré l'inconvenient du Théatre , &
produifent par leurs mouvemens des ondes
qui imitent très - bien le naturel , par
le moyen des Gazes d'argent dont elles
font couvertes. Les principaux objets de
ce Tableau mouvant , font deux Vaiffeaux
battus de la tourmente , & prêts à être
,fubmergez, qui par leurs bafcules & leuts
cordages , font vivement agitez , fuivant le
courant des ondes , l'un difparoît enſuite
& l'autre fait naufrage après avoir foutenu
quelque temps la fureur des flots.
On voit brifer fes Mats ; enfin il coule à
fond , avec l'Acteur qui fe trouve dedans .
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Résumé : Tempêtes d'Alcionne, [titre d'après la table]
Le texte relate des représentations de l'opéra 'Alcione' par l'Académie Royale de Musique, succédant à celles de 'Thefee'. La tempête dans 'Alcione' est particulièrement saluée pour son effet spectaculaire. Le décorateur Servandoni a innové en utilisant des roues échancrées et des poulies pour générer des effets visuels impressionnants. Malgré les limitations du théâtre, ces mécanismes permettent de créer des ondes réalistes grâce à des gazes d'argent. Le tableau principal montre deux vaisseaux affrontant la tempête : l'un disparaît, tandis que l'autre fait naufrage après une résistance momentanée. L'acteur à bord du vaisseau coule avec lui.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 1622-1633
Le Carnaval & la Folie, Extrait, [titre d'après la table]
Début :
Le 13. Juillet, la même Académie remit au Théatre le Carnaval & la Folie, Comedie [...]
Mots clefs :
Comédie ballet, Académie royale de musique, Théâtre, Musique, Le Carnaval et la Folie, Hymen, Plaisirs, Yeux, Chagrin, Coeur
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texteReconnaissance textuelle : Le Carnaval & la Folie, Extrait, [titre d'après la table]
Le 13. Juiller , la même Académie remit
au Théatre le Carnaval & la Folie, Comedie-
Balet , repréfenté pour la premiere
fois le 3. Janvier 1704. & reprife au mois
de May 1719. Les paroles font de M. de
la Motte , & la Mufique de M. Deftouches
, Sur-Intendant de la Mufique du
Roi .
Cet Opera vient d'être executé avec
beaucoup de fuccès , & le Public a également
applaudi au Poëme & à la Mufique.
Au Prologue le Théatre repréfente les
Cieux où les Dieux font en Feftin . Fupiter
& Venus invitent toute la Troupe
immortelle à la joye par ce Duo.
Qu'a
JUILLET . 1730 1623
Qu'à nos voeux ici tout réponde.
Verfez-nous , verfez- nous la celefte Liqueur :
Verfez , que le Nectar enchante notre coeur ;
Qu'il y porte une paix profonde.
Venus fe levant de table , invite aux
plaifirs de l'Amour par ces Vers :
Goutons des plaifirs plus parfaits ,
Et que le tendre Amour à ſon tour nous inſpire ;
Regnez , Amour, regnez, raffemblez vos attraits ;
Triomphez, fur nos coeurs étendez votre empire ;
Mais qu'à fon gré chacun foupire :
Laiffez -nous le choix de vos Traits .
Momus fait fon office de Cenfeur ; Jupiter
lui ordonné de fe taire. Mercure
vient convier les Dieux à aller chercher
de nouveaux plaifirs fur la terre , où il
leur a preparé de nouvelles conquêtes ;
Momus , malgré l'ordre que Jupiter lui a
donné , continue à lâcher la cenfure.
Suivez, fuivez Mercure ; abandonnez les Cieux .
Livrez- vous aux plaifirs ; qu'envain la Gloire
gronde ,
L'Amour eft un plus digne objet ,
Aimez, il eft un Roi qui prend le foin du monde;
Jouiffez du loiſir qu'un Mortel vous a fait.
Ce dernier trait oblige Jupiterà
Gij exiler
1624 MERCURE DE FRANCE
à exiler Momus . Le Prologue n'a point
d'autre liaifon à la Piece que cet exil &
la defcente des Dieux fur la terre , à la
perfuafion de Mercure ; en effet Jupiter
& Venus doivent honorer de leur pre-
Tence l'Hymen du Carnaval & de la Folie .
Le Théatre repréfente au premier Acte
un Bois fleuri confacré à la Jeuneffe . Le
Carnaval partage fon coeur entre Bacchus
& l'Amour, & les prie tous deux de le
rendre heureux.
Momus exilé des Cieux , vient chercher
un azile chez le Carnaval , avec qui on le
fuppofe uni depuis long- temps . Le Carnaval
lui apprend qu'il aime la Folie , fille
"de Plutus , & de la Jeuneffe ; Momus applaudit
à fon choix ironiquement.
Plutus & la Jeuneffe amenent la pre
miere Fête de cet Acte ; le Théatre change
à la voix du Dieu des Richeffes : on
"voit un Palais magnifique s'élever , & les
Suivans de Plutus offrir leurs dons les plus
riches à la Jeuneffe. La Folie vient interrompre
la Fête. Elle fait connoître fon
mécontentement par ces Vers : ་
Ceffez , Jeux indifcrets , od manquoit la Folie ,
Qu'ici tout fe taiſe à ma voix ;
Je ne veux point fouffrir de Fête où l'on m'oublis;
at l'on ne doit ici vivre que
fous mes Loix. Loix
.
JUILLET. 1730. 1625
Elle dit à Plutus & à la Jeuneffe , qui
s'offenfent de fon audace:
Je dois la vie à votre amour ; "
Mais ne me comptez pas fous votre obéïffance ;
L'honneur de m'avoir mife au jour ,
Vous paye affez de ma naiffance.
Plutus & la Jeuneffe , pour l'appailer ,
font prêts à fe retirer ; elle les arrête en
leur difant que leur obéïffance lui fuffit,
& elle ranime la Fête par ces Vers .
Que votre regne recommence ;
r
Revenez, doux plaifirs , plaifirs , revenez tous ;
Mais revenez encor plus doux :
Vous languiffiez fans moi,brillez par ma preſence.
Après cette Fête qui eft encore plus
brillante que la premiere. Le Carnaval
prie Plutus & la Juneffe de confentir à
fon Hymen avec leur fille; ils lui font une
réponſe favorable ; il fe tourne vers la Folie
pour s'en applaudir avec elle , mais il
ne la trouve plus le confentement des
Auteurs de fa naiffance la fait difparoître.
Le Carnaval attribue cette fuite à fa pudeur
, & la va chercher pour faire écla
ter la joye à les yeux.
:
Au fecond Acte , le Théatre repréfente
une Campagne fertile. On voit fur le devant
d'un des côtez le Fleuve Lethé en-
Giij dormi
1626 MERCURE DE FRANCE
dormi für fon Urne , la Mer , & c . Le Carnaval
, rempli d'efperance , commence
l'Acte par ces Vers :
Sous les loix de l'Hymen je me range fans peine
Mon coeur y trouve des appas
Dieu du vin , n'en murmure pas ;
Tu dois t'applaudir de ma chaîne.
Les doux plaifirs qu'il prépare pour moi ,
Mettront le comble à ta victoire ;
Les fruits de mon Hymen ne naîtront que pour
toi ;
Bacchus , je les vouë à ta gloire.
La feconde Scene fait voir que le Carnaval
n'a point vû la Folie depuis la bruf
que difparition ; elle lui déclare qu'il ne
doit plus compter fur fon Hymen depuis
que Plutus & la Jeuneffe y ont donné un
plein confentement ; elle s'explique ainfi :
•
Non , non ; apprenez une fois
A connoître mieux la Folie ;
Je ne fuis point foumise aux loix
De ceux qui m'ont donné la vie :
Le contraire de leur envie ›
Détermine toûjours mon choix .
Non , non ; & c.
Cette Scene a paru très-brillante de la
de la Folie ; on ne doute point que part
l'AuJUILLET
. 1730. 1627
l'Auteur n'eût donné les mêmes gracesau
Carnaval ; mais par malheur ce Dieu des
Ris eft Amant & Amant maltraité , ce,
qui ne s'accorde pas avec fon caractere
qui ne doit refpirer que la joye . Il veut,
guérir de fon amour , la Folie lui confeille
de boire de l'eau fecourable du Lethé ; let
Carnaval veut mettre tout l'efpace des
Mers entre elle & lui , pour la mieux oublier.
La Folie y met obftacle pour n'avoir
pas la honte de fe voir quitter . Voici
comme elle s'exprime.
Ah ! n'ayons pas l'affront que l'on me quitte
Neptune , tu me dois l'hommage des Mortels ;
C'estmoi qui par leurs mains ai dreffé tes Autels;
Refufe ton Onde à fa fuite.
La Mer fe fouleve ; une troupe de Matelots
defcend d'un Vaiffeau échoué , ils
font vou de ne jamais fe rembarquer ; le
Fleuve Lethe leur offre le fecours de.
fes eaux pour leur faire oublier leur malheur.
A peine en ont - ils bû , qu'ils difent:
Embarquons -nous ; tout rit à nos defirs ;
Le vent propice nous feconde :
La Fortune & tous les plaiſirs ,
Nous attendent au bout du monde.
Prêts à fe rembarquer , la Folie vient
G iiij
les
1628 MERCURE DE FRANCE
les arrêter ; elle les accufe
d'ingratitude
& exige leurs hommages , pour prix des
biens dont elle feule leur tracel'image
ce qui donne lieu à une très-brillante Fête,
Jaquelle finie , le Carnaval veut fe réconcilier
avec la Folie & lui dit :
11 eft tems qu'à mes feux votre caprice cede ;
Commencez mes plaiſirs & terminez mes maux
La Folie lui répond :
Je vous laiffe avec le remede ;
Yos yeux vous ont appris le pouvoir de ces eaux.
Le Carnaval veut fuivre le confeil qu'elle
lui donne ; mais il croit que le vin lui
fera d'un plus grand fecours que les eaux
de Lethé. Il finit l'Acte par cette Chanfon
à boire , qui a fait beaucoup de plaifir.
Eteins mes feux , brife mes chaînes ;
Dieu du vin , guéris ma langueur.
Verfe à longs traits ta charmante liqueur ;
Et pour me venger de ma peine ,
Vien noyer l'Amour dans mon coeur.
Le troifiéme Acte a toûjours été applau
di , fur tout dans la Fête du Profeffeur de
Folie , qui paroît toûjours nouvelle , quoiqu'on
l'ait fouvent détachée de ce Balet
pour fervir d'ornement à d'autres.
Momus
JUILLET. 1730 , 1629
Momus ouvre la Scene & fait entendre
que rien ne peut éteindre l'amour du Carnaval
pour la Folie ; fon ami l'ayant prić
de le réconcilier avec elle ; il veut fe divertir
de cet emploi.
La Folie arrive ; Momus fe plaint à elle
de fa rigueur envers fon ami ; il lui fait
entendre que fon chagrin le rend mécon--
noiffable : la Folie fe rit du chagrin du
Carnaval , & loin de le plaindre , elle dite
Ah ! s'il en perdoit la raifon ,,
Que je le trouverois aimable !
Momus change de batterie & dit à la
Folie , que s'il l'avoit trouvée plus fenfible
à l'amour du Carnaval , il fe feroit
bien gardé de lui déclarer qu'il ne l'aime
plus . Ce menfonge lui réüffit ; la Folic
ne peut fouffrir fans dépit que fon Amant
fe foit guéri de fa paffion ; elle jette fa
marotte , comme étant devenue un ornement
inutile entre fes mains ; Momus la
ramaffe pour s'en fervir dans une nouvelle
malice qu'il médite ; cependant tou--
ché du chagrin de la Folie , qui s'eft jettée
fur un lit de verdure , il appelle fa
joyeuſe Bande qui compofe l'aimable Fête
dont on vient de parler. Le Choeur chante
ces Vers adreffez à la Folie,
Craignez de vous faire ; ›
Gy Um
1630 MERCURE DE FRANCE
Un trifte deftin :
Si vous voulez plaire ,
Chaffez le chagrin ;
Dès que l'on s'y livre,
On perd fes appas ;
Eh ! qui voudroit ſuivre ,
Deformais vos pas ?
Eft -il doux de vivre ,
Quand on ne plaît pas ?
La crainte de perdre fes attraits , fi naturelle
à fon fexe , oblige la Folie à reprendre
fa belle humeur ; elle égaye la Fête
. Le Profeffeur de Folie enfeigne à chanter
, à danfer & à rimer. Ces trois Actes
de Folie font compris dans ces deux Vers :
Cantate , ballate , rimate :
E della pazzia la perfettione .
La Folie ordonne à fa Suite de tranf
porter ces Chants & ces Danfes en quelqu'autre
lieu ; elle marche à la tête de ſa
riante Troupe ; Momus fait accroire au
Carnaval qu'il l'a fupplanté dans le coeur
de la Folie , & le prouve par fa marotte
qu'elle a mife entre les mains. Le Carnaval
s'abandonne à fa fureur. Il conjure le
Dieu des Frimats de le venger ; voici fur
quoi il fonde fa demande :
Toi, fombre & trifte Hyver, Divinité paillante
Siv
JUILLET. 1730. 1631
Si jamais fur tes pas j'ai conduit les plaifirs ,
Si par mes foins ton Regne enchante ,
Plus que le Regne heureux de Flore & des Zéphirs,
Reconnois mes faveurs au gré de mes dèfirs ;
Rends aujourd'hui ma vengeance éclatante.
Volez , rapides Aquilons ' ;
Faites fur ce Palais les effets de la foudre ,
Qu'il fe brife , qu'il tombe en poudre , &c.
. Les vents brifent le Palais.
و
Au quatriéme & dernier Acte , la Folie's'applaudit
du ravage des Aquilons ,
qui lui prouve que le Carnaval l'aime encore
puifqu'il fe venge . Le Carnaval ,
après quelques tranfports de colere , fait
de tendres reproches à la Folie , elle s'affoupit
par degrez à ces douces plaintes, &
fe jette fur un lit de gafon , en difant au
Carnaval :
Plaignez toûjours ainfi la rigueur de vos maux ;
Non ; le fommeil n'a point de fi puiffans pavots ;
C'eſt vainement que mes yeux s'en deffendent ; 1
Les Aquilons m'ont ôté le repos ;
Vos tendres plaintes me le rendent.
Cette infultante plaifanterie redouble
la fureur du Carnaval ; la Folie lui ré
pond fur le même ton :
G vj
Pour1632
MERCURE DE FRANCE
Pourquoi m'éveillez -vous ? contraignez vos mur
mures ,
Refpectez le repos que vous m'avez donné..
Momus vient ; le Carnaval dit à la Folie
que c'eft- là le Rival qu'elle lui prefere.
La Folie arrache à Momus le Sceptre qu'il
lui a pris par furprife dans l'Acte préce
dent. Momus avoue fa petite tracafferic
par cès Vers :
Je vous ai trompez l'un & l'autre :
Mais c'eft affez jouir de fon trouble & du vôtre..
Nous n'avons plus de regrets à former ,.
Et chacun a fuivi le penchant qui l'inſpire ;
Le vôtre étoit de vous aimer ;
Le mien étoit d'en rire.
;
Plutus & la Jeuneffe viennent dénouer
la Piece : ils témoignent leur colere fun
le ravage des Aquilons par ce Duo :-
Dieu cruel , fuyez de ces lieux ;
N'êtes-vous pas content de cet affreux ravage.
Fuyez , n'offrez plus à nos yeux ,
Un ennemi qui nous outrage , &c.
La Folie voyant qu'ils ne veulent plus
fon Hymen avec le Carnaval , leur dit
qu'elle le veut , & explique ainsi le motif.
de fa nouvelle volonté : .
i
Pour
JUILLET. 1730. 1638.
Pour couronner ſa flâme ,
Et trouver nos liens charmans ,
Voilà les fentimens ,
Où j'attendois votre ame.
Jupiter & Venus viennent par l'ordre
du Deftin , celebrer l'Hymen du Carnaval
& de la Folie. En faveur de cet Hy--
men Momus obtient fon rappel dans les
Cieux , à condition qu'il contraindra fon
humeur fatyrique ; Momus le promet par
ce dernier trait de fatyre :
La Fête & leur Hymen font fi dignes de vous ;
Le moyen d'en médire .
1
Le fuccès de ce Balet s'accroît de jour en
jour & n'a jamais été fi éclatant , la maniere
dont il eft executé n'y contribue pas
peu ; cela n'empêche pas qu'on ne rende
juftice au Poëme & à la Mufique ; l'ef
prit brille dans le premier , un agréable
amuſement y tient lieu d'interêt. Pour la
Mufique on là trouve d'une legereté charmante
& d'un gout exquis .
au Théatre le Carnaval & la Folie, Comedie-
Balet , repréfenté pour la premiere
fois le 3. Janvier 1704. & reprife au mois
de May 1719. Les paroles font de M. de
la Motte , & la Mufique de M. Deftouches
, Sur-Intendant de la Mufique du
Roi .
Cet Opera vient d'être executé avec
beaucoup de fuccès , & le Public a également
applaudi au Poëme & à la Mufique.
Au Prologue le Théatre repréfente les
Cieux où les Dieux font en Feftin . Fupiter
& Venus invitent toute la Troupe
immortelle à la joye par ce Duo.
Qu'a
JUILLET . 1730 1623
Qu'à nos voeux ici tout réponde.
Verfez-nous , verfez- nous la celefte Liqueur :
Verfez , que le Nectar enchante notre coeur ;
Qu'il y porte une paix profonde.
Venus fe levant de table , invite aux
plaifirs de l'Amour par ces Vers :
Goutons des plaifirs plus parfaits ,
Et que le tendre Amour à ſon tour nous inſpire ;
Regnez , Amour, regnez, raffemblez vos attraits ;
Triomphez, fur nos coeurs étendez votre empire ;
Mais qu'à fon gré chacun foupire :
Laiffez -nous le choix de vos Traits .
Momus fait fon office de Cenfeur ; Jupiter
lui ordonné de fe taire. Mercure
vient convier les Dieux à aller chercher
de nouveaux plaifirs fur la terre , où il
leur a preparé de nouvelles conquêtes ;
Momus , malgré l'ordre que Jupiter lui a
donné , continue à lâcher la cenfure.
Suivez, fuivez Mercure ; abandonnez les Cieux .
Livrez- vous aux plaifirs ; qu'envain la Gloire
gronde ,
L'Amour eft un plus digne objet ,
Aimez, il eft un Roi qui prend le foin du monde;
Jouiffez du loiſir qu'un Mortel vous a fait.
Ce dernier trait oblige Jupiterà
Gij exiler
1624 MERCURE DE FRANCE
à exiler Momus . Le Prologue n'a point
d'autre liaifon à la Piece que cet exil &
la defcente des Dieux fur la terre , à la
perfuafion de Mercure ; en effet Jupiter
& Venus doivent honorer de leur pre-
Tence l'Hymen du Carnaval & de la Folie .
Le Théatre repréfente au premier Acte
un Bois fleuri confacré à la Jeuneffe . Le
Carnaval partage fon coeur entre Bacchus
& l'Amour, & les prie tous deux de le
rendre heureux.
Momus exilé des Cieux , vient chercher
un azile chez le Carnaval , avec qui on le
fuppofe uni depuis long- temps . Le Carnaval
lui apprend qu'il aime la Folie , fille
"de Plutus , & de la Jeuneffe ; Momus applaudit
à fon choix ironiquement.
Plutus & la Jeuneffe amenent la pre
miere Fête de cet Acte ; le Théatre change
à la voix du Dieu des Richeffes : on
"voit un Palais magnifique s'élever , & les
Suivans de Plutus offrir leurs dons les plus
riches à la Jeuneffe. La Folie vient interrompre
la Fête. Elle fait connoître fon
mécontentement par ces Vers : ་
Ceffez , Jeux indifcrets , od manquoit la Folie ,
Qu'ici tout fe taiſe à ma voix ;
Je ne veux point fouffrir de Fête où l'on m'oublis;
at l'on ne doit ici vivre que
fous mes Loix. Loix
.
JUILLET. 1730. 1625
Elle dit à Plutus & à la Jeuneffe , qui
s'offenfent de fon audace:
Je dois la vie à votre amour ; "
Mais ne me comptez pas fous votre obéïffance ;
L'honneur de m'avoir mife au jour ,
Vous paye affez de ma naiffance.
Plutus & la Jeuneffe , pour l'appailer ,
font prêts à fe retirer ; elle les arrête en
leur difant que leur obéïffance lui fuffit,
& elle ranime la Fête par ces Vers .
Que votre regne recommence ;
r
Revenez, doux plaifirs , plaifirs , revenez tous ;
Mais revenez encor plus doux :
Vous languiffiez fans moi,brillez par ma preſence.
Après cette Fête qui eft encore plus
brillante que la premiere. Le Carnaval
prie Plutus & la Juneffe de confentir à
fon Hymen avec leur fille; ils lui font une
réponſe favorable ; il fe tourne vers la Folie
pour s'en applaudir avec elle , mais il
ne la trouve plus le confentement des
Auteurs de fa naiffance la fait difparoître.
Le Carnaval attribue cette fuite à fa pudeur
, & la va chercher pour faire écla
ter la joye à les yeux.
:
Au fecond Acte , le Théatre repréfente
une Campagne fertile. On voit fur le devant
d'un des côtez le Fleuve Lethé en-
Giij dormi
1626 MERCURE DE FRANCE
dormi für fon Urne , la Mer , & c . Le Carnaval
, rempli d'efperance , commence
l'Acte par ces Vers :
Sous les loix de l'Hymen je me range fans peine
Mon coeur y trouve des appas
Dieu du vin , n'en murmure pas ;
Tu dois t'applaudir de ma chaîne.
Les doux plaifirs qu'il prépare pour moi ,
Mettront le comble à ta victoire ;
Les fruits de mon Hymen ne naîtront que pour
toi ;
Bacchus , je les vouë à ta gloire.
La feconde Scene fait voir que le Carnaval
n'a point vû la Folie depuis la bruf
que difparition ; elle lui déclare qu'il ne
doit plus compter fur fon Hymen depuis
que Plutus & la Jeuneffe y ont donné un
plein confentement ; elle s'explique ainfi :
•
Non , non ; apprenez une fois
A connoître mieux la Folie ;
Je ne fuis point foumise aux loix
De ceux qui m'ont donné la vie :
Le contraire de leur envie ›
Détermine toûjours mon choix .
Non , non ; & c.
Cette Scene a paru très-brillante de la
de la Folie ; on ne doute point que part
l'AuJUILLET
. 1730. 1627
l'Auteur n'eût donné les mêmes gracesau
Carnaval ; mais par malheur ce Dieu des
Ris eft Amant & Amant maltraité , ce,
qui ne s'accorde pas avec fon caractere
qui ne doit refpirer que la joye . Il veut,
guérir de fon amour , la Folie lui confeille
de boire de l'eau fecourable du Lethé ; let
Carnaval veut mettre tout l'efpace des
Mers entre elle & lui , pour la mieux oublier.
La Folie y met obftacle pour n'avoir
pas la honte de fe voir quitter . Voici
comme elle s'exprime.
Ah ! n'ayons pas l'affront que l'on me quitte
Neptune , tu me dois l'hommage des Mortels ;
C'estmoi qui par leurs mains ai dreffé tes Autels;
Refufe ton Onde à fa fuite.
La Mer fe fouleve ; une troupe de Matelots
defcend d'un Vaiffeau échoué , ils
font vou de ne jamais fe rembarquer ; le
Fleuve Lethe leur offre le fecours de.
fes eaux pour leur faire oublier leur malheur.
A peine en ont - ils bû , qu'ils difent:
Embarquons -nous ; tout rit à nos defirs ;
Le vent propice nous feconde :
La Fortune & tous les plaiſirs ,
Nous attendent au bout du monde.
Prêts à fe rembarquer , la Folie vient
G iiij
les
1628 MERCURE DE FRANCE
les arrêter ; elle les accufe
d'ingratitude
& exige leurs hommages , pour prix des
biens dont elle feule leur tracel'image
ce qui donne lieu à une très-brillante Fête,
Jaquelle finie , le Carnaval veut fe réconcilier
avec la Folie & lui dit :
11 eft tems qu'à mes feux votre caprice cede ;
Commencez mes plaiſirs & terminez mes maux
La Folie lui répond :
Je vous laiffe avec le remede ;
Yos yeux vous ont appris le pouvoir de ces eaux.
Le Carnaval veut fuivre le confeil qu'elle
lui donne ; mais il croit que le vin lui
fera d'un plus grand fecours que les eaux
de Lethé. Il finit l'Acte par cette Chanfon
à boire , qui a fait beaucoup de plaifir.
Eteins mes feux , brife mes chaînes ;
Dieu du vin , guéris ma langueur.
Verfe à longs traits ta charmante liqueur ;
Et pour me venger de ma peine ,
Vien noyer l'Amour dans mon coeur.
Le troifiéme Acte a toûjours été applau
di , fur tout dans la Fête du Profeffeur de
Folie , qui paroît toûjours nouvelle , quoiqu'on
l'ait fouvent détachée de ce Balet
pour fervir d'ornement à d'autres.
Momus
JUILLET. 1730 , 1629
Momus ouvre la Scene & fait entendre
que rien ne peut éteindre l'amour du Carnaval
pour la Folie ; fon ami l'ayant prić
de le réconcilier avec elle ; il veut fe divertir
de cet emploi.
La Folie arrive ; Momus fe plaint à elle
de fa rigueur envers fon ami ; il lui fait
entendre que fon chagrin le rend mécon--
noiffable : la Folie fe rit du chagrin du
Carnaval , & loin de le plaindre , elle dite
Ah ! s'il en perdoit la raifon ,,
Que je le trouverois aimable !
Momus change de batterie & dit à la
Folie , que s'il l'avoit trouvée plus fenfible
à l'amour du Carnaval , il fe feroit
bien gardé de lui déclarer qu'il ne l'aime
plus . Ce menfonge lui réüffit ; la Folic
ne peut fouffrir fans dépit que fon Amant
fe foit guéri de fa paffion ; elle jette fa
marotte , comme étant devenue un ornement
inutile entre fes mains ; Momus la
ramaffe pour s'en fervir dans une nouvelle
malice qu'il médite ; cependant tou--
ché du chagrin de la Folie , qui s'eft jettée
fur un lit de verdure , il appelle fa
joyeuſe Bande qui compofe l'aimable Fête
dont on vient de parler. Le Choeur chante
ces Vers adreffez à la Folie,
Craignez de vous faire ; ›
Gy Um
1630 MERCURE DE FRANCE
Un trifte deftin :
Si vous voulez plaire ,
Chaffez le chagrin ;
Dès que l'on s'y livre,
On perd fes appas ;
Eh ! qui voudroit ſuivre ,
Deformais vos pas ?
Eft -il doux de vivre ,
Quand on ne plaît pas ?
La crainte de perdre fes attraits , fi naturelle
à fon fexe , oblige la Folie à reprendre
fa belle humeur ; elle égaye la Fête
. Le Profeffeur de Folie enfeigne à chanter
, à danfer & à rimer. Ces trois Actes
de Folie font compris dans ces deux Vers :
Cantate , ballate , rimate :
E della pazzia la perfettione .
La Folie ordonne à fa Suite de tranf
porter ces Chants & ces Danfes en quelqu'autre
lieu ; elle marche à la tête de ſa
riante Troupe ; Momus fait accroire au
Carnaval qu'il l'a fupplanté dans le coeur
de la Folie , & le prouve par fa marotte
qu'elle a mife entre les mains. Le Carnaval
s'abandonne à fa fureur. Il conjure le
Dieu des Frimats de le venger ; voici fur
quoi il fonde fa demande :
Toi, fombre & trifte Hyver, Divinité paillante
Siv
JUILLET. 1730. 1631
Si jamais fur tes pas j'ai conduit les plaifirs ,
Si par mes foins ton Regne enchante ,
Plus que le Regne heureux de Flore & des Zéphirs,
Reconnois mes faveurs au gré de mes dèfirs ;
Rends aujourd'hui ma vengeance éclatante.
Volez , rapides Aquilons ' ;
Faites fur ce Palais les effets de la foudre ,
Qu'il fe brife , qu'il tombe en poudre , &c.
. Les vents brifent le Palais.
و
Au quatriéme & dernier Acte , la Folie's'applaudit
du ravage des Aquilons ,
qui lui prouve que le Carnaval l'aime encore
puifqu'il fe venge . Le Carnaval ,
après quelques tranfports de colere , fait
de tendres reproches à la Folie , elle s'affoupit
par degrez à ces douces plaintes, &
fe jette fur un lit de gafon , en difant au
Carnaval :
Plaignez toûjours ainfi la rigueur de vos maux ;
Non ; le fommeil n'a point de fi puiffans pavots ;
C'eſt vainement que mes yeux s'en deffendent ; 1
Les Aquilons m'ont ôté le repos ;
Vos tendres plaintes me le rendent.
Cette infultante plaifanterie redouble
la fureur du Carnaval ; la Folie lui ré
pond fur le même ton :
G vj
Pour1632
MERCURE DE FRANCE
Pourquoi m'éveillez -vous ? contraignez vos mur
mures ,
Refpectez le repos que vous m'avez donné..
Momus vient ; le Carnaval dit à la Folie
que c'eft- là le Rival qu'elle lui prefere.
La Folie arrache à Momus le Sceptre qu'il
lui a pris par furprife dans l'Acte préce
dent. Momus avoue fa petite tracafferic
par cès Vers :
Je vous ai trompez l'un & l'autre :
Mais c'eft affez jouir de fon trouble & du vôtre..
Nous n'avons plus de regrets à former ,.
Et chacun a fuivi le penchant qui l'inſpire ;
Le vôtre étoit de vous aimer ;
Le mien étoit d'en rire.
;
Plutus & la Jeuneffe viennent dénouer
la Piece : ils témoignent leur colere fun
le ravage des Aquilons par ce Duo :-
Dieu cruel , fuyez de ces lieux ;
N'êtes-vous pas content de cet affreux ravage.
Fuyez , n'offrez plus à nos yeux ,
Un ennemi qui nous outrage , &c.
La Folie voyant qu'ils ne veulent plus
fon Hymen avec le Carnaval , leur dit
qu'elle le veut , & explique ainsi le motif.
de fa nouvelle volonté : .
i
Pour
JUILLET. 1730. 1638.
Pour couronner ſa flâme ,
Et trouver nos liens charmans ,
Voilà les fentimens ,
Où j'attendois votre ame.
Jupiter & Venus viennent par l'ordre
du Deftin , celebrer l'Hymen du Carnaval
& de la Folie. En faveur de cet Hy--
men Momus obtient fon rappel dans les
Cieux , à condition qu'il contraindra fon
humeur fatyrique ; Momus le promet par
ce dernier trait de fatyre :
La Fête & leur Hymen font fi dignes de vous ;
Le moyen d'en médire .
1
Le fuccès de ce Balet s'accroît de jour en
jour & n'a jamais été fi éclatant , la maniere
dont il eft executé n'y contribue pas
peu ; cela n'empêche pas qu'on ne rende
juftice au Poëme & à la Mufique ; l'ef
prit brille dans le premier , un agréable
amuſement y tient lieu d'interêt. Pour la
Mufique on là trouve d'une legereté charmante
& d'un gout exquis .
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Résumé : Le Carnaval & la Folie, Extrait, [titre d'après la table]
Le texte présente la pièce de théâtre 'Le Carnaval et la Folie', une comédie-ballet créée par M. de la Motte pour les paroles et M. Destouches pour la musique. La pièce a été représentée pour la première fois le 3 janvier 1704 et reprise en mai 1719, rencontrant un grand succès auprès du public qui a apprécié autant le poème que la musique. Le prologue se déroule dans les cieux, où les dieux célèbrent une fête. Jupiter et Vénus invitent les dieux à la joie, tandis que Momus, chargé de la censure, est réduit au silence par Jupiter. Mercure propose aux dieux de chercher de nouveaux plaisirs sur terre, où il leur a préparé de nouvelles conquêtes. Momus, malgré l'ordre de Jupiter, continue de critiquer, ce qui conduit à son exil. La pièce commence avec le Carnaval partagé entre Bacchus et l'Amour. Momus, exilé des cieux, trouve refuge auprès du Carnaval. La Folie, fille de Plutus et de la Jeunesse, interrompt une fête organisée par ses parents pour affirmer son désir de régner seule. Après une seconde fête plus brillante, le Carnaval demande la main de la Folie, mais celle-ci disparaît. Dans le second acte, le Carnaval, espérant toujours son union avec la Folie, est déçu par sa disparition. La Folie lui explique qu'elle n'est soumise à aucune loi et lui conseille de boire de l'eau du Léthé pour oublier son amour. Elle empêche ensuite des matelots de se rembarquer après qu'ils ont bu de cette eau. Le Carnaval termine l'acte par une chanson à boire. Le troisième acte est marqué par une fête de la Folie, où Momus tente de réconcilier le Carnaval et la Folie. La Folie, après avoir été égayée par la crainte de perdre ses attraits, ordonne à sa suite de transporter les chants et danses ailleurs. Momus trompe le Carnaval en lui faisant croire que la Folie l'a supplanté. Furieux, le Carnaval conjure l'hiver de le venger, ce qui conduit à la destruction d'un palais par les vents. Dans le quatrième acte, la Folie se réjouit de la vengeance du Carnaval. Après des reproches tendres, elle feint de dormir. Momus avoue sa tromperie. Plutus et la Jeunesse expriment leur colère contre le ravage des aquilons. La Folie affirme vouloir l'hymen avec le Carnaval. Jupiter et Vénus célèbrent finalement cet hymen, et Momus obtient son rappel dans les cieux à condition de modérer son humour satirique. Le succès de la pièce continue de croître, avec des éloges pour le poème et la musique.
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3
p. 1633-1634
« Le premier Juin, le Roi, par Arrêt de son Conseil du même jour, a accordé à [...] »
Début :
Le premier Juin, le Roi, par Arrêt de son Conseil du même jour, a accordé à [...]
Mots clefs :
Comédie-Française, Comédiens-Français, Opéra comique, Roi, Comédiens-Italiens
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texteReconnaissance textuelle : « Le premier Juin, le Roi, par Arrêt de son Conseil du même jour, a accordé à [...] »
Le premier Juin , le Roi , par Arrêt de
fon Confeil du même jour , a accordé à
M. Gruer , le Privilege de l'Académie
Royale de Mufique , pour en jouir pendant
le cours de trente deux années..
M..
•
1834 MERCURE DE FRANCE
M. Deftouches , Sur-Intendant de la Muque
du Roi , que S M. avoit nommé Directeur
General de la même Académie au
mois de Février 1728. s'eft retiré avec
4000. livres de penfion .
Le 20. l'Opera Comique donna la premiere
Repréſentation d'une Piece nouvelle
en trois Actes , ornée de Chants &
de Danfes , qui a pour titre , les deux Suivantes.
On en parlera plus au long . Elle
été reçûë favorablement du Public.
Les Comédiens François ont remis aut
Théatre la Tragedie d'Abfalon , de feu
M. Duché , qui a un fort grand fuccès .
Elle eft très-bien repréfentée . Ils repetent
le Prince de Noify , Comédie nouvelle.
ཏྭཱ་
Les Comédiens Italiens doivent donner
le premier Août, une petite Piece nouvelle
d'un Acte , avec un Divertiffement qui
pour titre ,
titre , la Reunion Forcée , dont on
pourra parler plus au long.
fon Confeil du même jour , a accordé à
M. Gruer , le Privilege de l'Académie
Royale de Mufique , pour en jouir pendant
le cours de trente deux années..
M..
•
1834 MERCURE DE FRANCE
M. Deftouches , Sur-Intendant de la Muque
du Roi , que S M. avoit nommé Directeur
General de la même Académie au
mois de Février 1728. s'eft retiré avec
4000. livres de penfion .
Le 20. l'Opera Comique donna la premiere
Repréſentation d'une Piece nouvelle
en trois Actes , ornée de Chants &
de Danfes , qui a pour titre , les deux Suivantes.
On en parlera plus au long . Elle
été reçûë favorablement du Public.
Les Comédiens François ont remis aut
Théatre la Tragedie d'Abfalon , de feu
M. Duché , qui a un fort grand fuccès .
Elle eft très-bien repréfentée . Ils repetent
le Prince de Noify , Comédie nouvelle.
ཏྭཱ་
Les Comédiens Italiens doivent donner
le premier Août, une petite Piece nouvelle
d'un Acte , avec un Divertiffement qui
pour titre ,
titre , la Reunion Forcée , dont on
pourra parler plus au long.
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Résumé : « Le premier Juin, le Roi, par Arrêt de son Conseil du même jour, a accordé à [...] »
Le 1er juin, le Roi a octroyé à M. Gruer un privilège pour l'Académie Royale de Musique, valable pour trente-deux ans. En 1834, M. Deftouches, nommé Directeur Général de l'Académie en février 1728, a pris sa retraite avec une pension de 4000 livres. Le 20 juin, l'Opéra Comique a présenté la première de 'Les deux Suivantes', une pièce en trois actes bien accueillie par le public. Les Comédiens Français ont repris la tragédie 'Absalon' de M. Duché, qui a connu un grand succès, et répètent une nouvelle comédie intitulée 'Le Prince de Noisy'. Les Comédiens Italiens prévoient de jouer 'La Réunion Forcée', une pièce en un acte, le 1er août.
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