Résultats : 2 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
1
p. 32-42
EXPERIENCE sur un Chat enragé. Extrait d'une Lettre Angloise de Londres.
Début :
Monsieur, Un habile Chimiste de mes amis, qui ne veut [...]
Mots clefs :
Londres, Chat, Venin, Rage, Expérience, Chimiste, Baquet, Araignées, Musique, Remède
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXPERIENCE sur un Chat enragé. Extrait d'une Lettre Angloise de Londres.
EXPERIENCE
sur un Chat enragé.
Extrait d'une LettreAngloifc
de Londres.
MONSIEUR,
Un habile Chimiste de
mes amis,qui ne veut point
estre nomme avant que davoir verifiéencore par quelques expériences le remede qu'il croit avoir trouve
contre la rage, a
fait en
ma presencel'épreuve que
yoicy. Il a
choisi un Chat
tresfort,ôc la attaché par
deux coliers à boucles, l'un
au col,& l'autre au bas des
reins, & l,¡ ainsi suspendu
au bout d'un cordon de
soye passé dans une poulie
attachée au plafond d'une
chambre; ensuite illa laissé
sans boire quelques jours,
& la fouetté de coups de
baguettes menuës en fortnc de verges, &cela si
violemment à plusieurs reprises
, que jamais on 'n'a
veuunobjet si terrible que
ce Chat. Rien ne peut
donner l'idée d'une rage
plus violente; il a encore
mis au dessous de l'endroit
où le Chat estoit suspendit
un baquet d'eau tiede, dans
laquelle il a
jette environ
un demillier de sa distillation. On a
plongé leChat
deux fois dans ce baquet
en laschant le cordon, ôc
le retirantpresque dans le
mesmeinstant; ensutre ostant le baquet, on a
descendu le Chat jusques sur
le plancher, où on l'a veu
s'estendre & allonger les
pattes & le col comme un
Chat qui se reveille d'un
long sommeil
,
& il a paru
si tranquille que mon amy
s'en est approché avec un
peu de viande que le Chat
a pris avec toute la douceur
ôc toutes les carresses imaginables. Mon amy prerend que ce bain fera le
mesme effet sur les ani-
-,
maux & les hommes atteients d'une veritable râge ;
c'est ce qu'il veut éprouver avant que de rendre son remede public.
Cette distillation esttirée en partie de certaines
araignées à jambes courtes, que mon amy a
fait
venir d'Italie,&quisontà
peu près de l'especede celles qu'on nomme Tarentoles,
parce quelles font fort
communesdans le territoire de lavilledeTarente
*à Royaume de Naples;
Le venin que cet animal
communique par sa morfïl£C
,
produit des effets si
surprenants, & si contraires entre eux, qu'ils paroistroient incroyables s'ils
nestoient connus par une
infinité d'experiences. Entre ceux qui en sont piuez lesuns ne sçauroienc ormir,les
autres ne peu-
,vent estre éveillez,lesuns
forment de continuelles
plaintes, & les autres rient
tousjours, Quelques-uns
grincent les dents, & sont
agitez detransports derage:quelquesautresau contraires chantient & dansent sans cesse. Aux uns,
ce venin cause des vomissements, aux autres des
sueurs abondantes & pref-
que a tous une forte parnon pour les couleurs;
mais differemment.- Ainsi
le rouge plaist à l'un, le
verd contente l'autre
»
le
jaune en réjouit plusieurs
&c. Ce qu'il y a
de particulier en ce venin, c'est
que comme il est gluant,
n'estant que l'humeur salivaire de cette araignée,
il fixe d'abord l'imagination sur l'objet qui l'occupoit lorsqu'il est piqué, de
forte que si un homme s'imaginoit alors d'estreRoi,
cette agreable idée ne le
quitteroit qu'après l'entietiere dissipationdel'humeur insinuée par lamorsure de la Tarentole. Ce
venin, par la mesme raison
de viscosité, ne fait d'abord
ressentir auçun fascheux
symptosime
; mais dans la
suite, qui est quelquefois
d'une année entiere, après
estre demeuré long. temps
caché, il se subtilise ,&se
reveille par la chaleur du
Soleil. Il acquiert du mouvement & de l'action
,
&
produit différents effets,
selon les parties qu'il ixi-
secte. Si ce venin bouche
les nerfs dans leur concours
au cerveau, les esprits animaux ne pouvant dcfcendre aux organes, demeurent comme endormis. Au
contraire, il cause des veilles continuelles s'il tient
par son activité tousjours
ouverts les nerfs par où
ces mesmes esprits peuvent descendre sansdis
continuation. En corrompant la bile,ce venin cause
des fiévres ardentes, & en
se joignant avec lesesprits
à l'origine des nerfs,il picote
, cote extraordinairement
tes muscles & parce picotement porte le malade à
gesticuler &à danser, ce
qui arrive principalement
lorsque les esprits y
sont
excitez par quelquesairs
de Musique convenables
au temperamernt di}mala-.
de,& à la qualité diijvenku
C'est par cette raifq#r,que la,Mtifiquee/tTciniquç,&
souverain remecle<\pom;>cô
mal; car le malade dansant avec
violence au son
de l'instrument, & mesme
(
avec justêssequandîln'au-j
roit jamais appris à danfer,
fait sortir ce venin avec la
sueur. Que s'il en reste
quelque petite partie, c'est
un levain qui causse périodiquement les mesmes
symptosmes,& dela vient
que l'on voit des personnes qui en font incommodées des quarante & cinquante annees.
sur un Chat enragé.
Extrait d'une LettreAngloifc
de Londres.
MONSIEUR,
Un habile Chimiste de
mes amis,qui ne veut point
estre nomme avant que davoir verifiéencore par quelques expériences le remede qu'il croit avoir trouve
contre la rage, a
fait en
ma presencel'épreuve que
yoicy. Il a
choisi un Chat
tresfort,ôc la attaché par
deux coliers à boucles, l'un
au col,& l'autre au bas des
reins, & l,¡ ainsi suspendu
au bout d'un cordon de
soye passé dans une poulie
attachée au plafond d'une
chambre; ensuite illa laissé
sans boire quelques jours,
& la fouetté de coups de
baguettes menuës en fortnc de verges, &cela si
violemment à plusieurs reprises
, que jamais on 'n'a
veuunobjet si terrible que
ce Chat. Rien ne peut
donner l'idée d'une rage
plus violente; il a encore
mis au dessous de l'endroit
où le Chat estoit suspendit
un baquet d'eau tiede, dans
laquelle il a
jette environ
un demillier de sa distillation. On a
plongé leChat
deux fois dans ce baquet
en laschant le cordon, ôc
le retirantpresque dans le
mesmeinstant; ensutre ostant le baquet, on a
descendu le Chat jusques sur
le plancher, où on l'a veu
s'estendre & allonger les
pattes & le col comme un
Chat qui se reveille d'un
long sommeil
,
& il a paru
si tranquille que mon amy
s'en est approché avec un
peu de viande que le Chat
a pris avec toute la douceur
ôc toutes les carresses imaginables. Mon amy prerend que ce bain fera le
mesme effet sur les ani-
-,
maux & les hommes atteients d'une veritable râge ;
c'est ce qu'il veut éprouver avant que de rendre son remede public.
Cette distillation esttirée en partie de certaines
araignées à jambes courtes, que mon amy a
fait
venir d'Italie,&quisontà
peu près de l'especede celles qu'on nomme Tarentoles,
parce quelles font fort
communesdans le territoire de lavilledeTarente
*à Royaume de Naples;
Le venin que cet animal
communique par sa morfïl£C
,
produit des effets si
surprenants, & si contraires entre eux, qu'ils paroistroient incroyables s'ils
nestoient connus par une
infinité d'experiences. Entre ceux qui en sont piuez lesuns ne sçauroienc ormir,les
autres ne peu-
,vent estre éveillez,lesuns
forment de continuelles
plaintes, & les autres rient
tousjours, Quelques-uns
grincent les dents, & sont
agitez detransports derage:quelquesautresau contraires chantient & dansent sans cesse. Aux uns,
ce venin cause des vomissements, aux autres des
sueurs abondantes & pref-
que a tous une forte parnon pour les couleurs;
mais differemment.- Ainsi
le rouge plaist à l'un, le
verd contente l'autre
»
le
jaune en réjouit plusieurs
&c. Ce qu'il y a
de particulier en ce venin, c'est
que comme il est gluant,
n'estant que l'humeur salivaire de cette araignée,
il fixe d'abord l'imagination sur l'objet qui l'occupoit lorsqu'il est piqué, de
forte que si un homme s'imaginoit alors d'estreRoi,
cette agreable idée ne le
quitteroit qu'après l'entietiere dissipationdel'humeur insinuée par lamorsure de la Tarentole. Ce
venin, par la mesme raison
de viscosité, ne fait d'abord
ressentir auçun fascheux
symptosime
; mais dans la
suite, qui est quelquefois
d'une année entiere, après
estre demeuré long. temps
caché, il se subtilise ,&se
reveille par la chaleur du
Soleil. Il acquiert du mouvement & de l'action
,
&
produit différents effets,
selon les parties qu'il ixi-
secte. Si ce venin bouche
les nerfs dans leur concours
au cerveau, les esprits animaux ne pouvant dcfcendre aux organes, demeurent comme endormis. Au
contraire, il cause des veilles continuelles s'il tient
par son activité tousjours
ouverts les nerfs par où
ces mesmes esprits peuvent descendre sansdis
continuation. En corrompant la bile,ce venin cause
des fiévres ardentes, & en
se joignant avec lesesprits
à l'origine des nerfs,il picote
, cote extraordinairement
tes muscles & parce picotement porte le malade à
gesticuler &à danser, ce
qui arrive principalement
lorsque les esprits y
sont
excitez par quelquesairs
de Musique convenables
au temperamernt di}mala-.
de,& à la qualité diijvenku
C'est par cette raifq#r,que la,Mtifiquee/tTciniquç,&
souverain remecle<\pom;>cô
mal; car le malade dansant avec
violence au son
de l'instrument, & mesme
(
avec justêssequandîln'au-j
roit jamais appris à danfer,
fait sortir ce venin avec la
sueur. Que s'il en reste
quelque petite partie, c'est
un levain qui causse périodiquement les mesmes
symptosmes,& dela vient
que l'on voit des personnes qui en font incommodées des quarante & cinquante annees.
Fermer
Résumé : EXPERIENCE sur un Chat enragé. Extrait d'une Lettre Angloise de Londres.
Un chimiste a mené une expérience sur un chat enragé afin de tester un remède. Pour préserver son anonymat jusqu'à la vérification de son traitement, il a suspendu un chat robuste avec des cordes et l'a soumis à des coups violents pour provoquer une rage intense. Ensuite, le chat a été immergé dans un baquet d'eau tiède contenant une distillation préparée à partir d'araignées italiennes, similaires aux tarentules. Après ce traitement, le chat est devenu calme et a accepté de la nourriture avec douceur. Le texte décrit également les effets variés du venin de la tarentule, qui peuvent inclure l'incapacité à dormir, des plaintes continues, des rires incessants, des grincements de dents, ou des danses. Le venin affecte également la perception des couleurs et peut provoquer des vomissements ou des sueurs abondantes. La distillation utilisée dans l'expérience est dérivée de ce venin, connu pour ses effets surprenants et contraires. Le chimiste prévoit de tester son remède sur d'autres animaux et humains atteints de rage avant de le rendre public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 2577-2580
ODE.
Début :
Ville, qu'après tant de conquêtes [...]
Mots clefs :
Venin, Soulager, Triomphes, Médecin, Coup funeste
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE.
O D E.
VIlle, * qu'après tant de conquêtes ,
Le fier Anglois ne put dompter ,
Sortez de l'allarme où vous êtes ,
Et cessez de vous attrister ;
Le fils de votre auguste Prince ,
Seul espoir de cette Province ,
Survit au danger de ses maux ,
Un secours divin l'en préserve ,
* Les Anglois du temps de leur invasion ne pusentjamais prendre la Ville de Montargis.
I. Vol Cvj La
2578 MERCURE DE FRANCE
),
La Providence le conserve
Pour multiplier les Héros.
Par le venin le plus à craindre ,
Tous ses sens étoient affoiblis ;
Sa vie étoit prête à s'éteindre ,
Avant deux lustres accomplis;
Mais par une crise subite ,
Ce jeune Prince ressuscite ,
Sa beauté renaît avec lui.
Grand-Dieu , ce miracle s'opere }
Par les saintes vertus d'un Pere ,
Qui met en vous tout son appuy.
M
De la pompe qui l'environne ,
Il méprise les vains attraits ,
La ferveur que sa foi lui donne ,
Aspire à des biens plus parfaits :
Ennemi du plaisir frivole ,
Son cœur se dévouë et s'immole ,
Aux rigueurs de l'austerité ,
Et pour soulager l'indigence,
Une liberale dépense ,
Se regle sur sa charité.
Qu'il est rare de voir paroître ,
I. Vol. Uni
DECEMBRE. 1732. 2579
Un Prince qui dès son printemps ,
Des voluptez se rend le maître ,
Par des triomphes si constans !
Grands du monde , je vous appelle .
Ouvrez les yeux sur ce Modele ,
Exempt de toute passion ,
Et dont l'oreille favorable ,
N'est jamais sourde au miserable ,
Qui gémit dans l'oppression.
M
Mais qu'entends- je , quel coup funeste ,
Vient renouveller nos frayeurs !
Est-ce donc le courroux Celeste ,
Qui veut redoubler nos malheurs !
Ce Prince accablé de tristesse ,
Près d'un Fils souffrant qu'il caresse
Est frappé du même venin.
Seigneur , secourez l'un et l'autre
Pour votre gloire et pour la nôtre ;
Je crains tout autre Medecin.
M
Rassurons-nous , calmons nos craintes ,
Déja nos vœux sont exaucez ,
Ils sont tous deux hors des atteintes ,
Dont leurs jours étoient menacez.
Livrons donc nos cœurs à la joye ,
Il est temps qu'elle se déploye,
I, Vol. Que
2580 MERCURE DE FRANCE
Que nos feux brillent dans les airs ,
Et qu'une Ville si fidele ,
Témoigne du moins par son zele ,
Combien ses Princes lui sont chers.
VIlle, * qu'après tant de conquêtes ,
Le fier Anglois ne put dompter ,
Sortez de l'allarme où vous êtes ,
Et cessez de vous attrister ;
Le fils de votre auguste Prince ,
Seul espoir de cette Province ,
Survit au danger de ses maux ,
Un secours divin l'en préserve ,
* Les Anglois du temps de leur invasion ne pusentjamais prendre la Ville de Montargis.
I. Vol Cvj La
2578 MERCURE DE FRANCE
),
La Providence le conserve
Pour multiplier les Héros.
Par le venin le plus à craindre ,
Tous ses sens étoient affoiblis ;
Sa vie étoit prête à s'éteindre ,
Avant deux lustres accomplis;
Mais par une crise subite ,
Ce jeune Prince ressuscite ,
Sa beauté renaît avec lui.
Grand-Dieu , ce miracle s'opere }
Par les saintes vertus d'un Pere ,
Qui met en vous tout son appuy.
M
De la pompe qui l'environne ,
Il méprise les vains attraits ,
La ferveur que sa foi lui donne ,
Aspire à des biens plus parfaits :
Ennemi du plaisir frivole ,
Son cœur se dévouë et s'immole ,
Aux rigueurs de l'austerité ,
Et pour soulager l'indigence,
Une liberale dépense ,
Se regle sur sa charité.
Qu'il est rare de voir paroître ,
I. Vol. Uni
DECEMBRE. 1732. 2579
Un Prince qui dès son printemps ,
Des voluptez se rend le maître ,
Par des triomphes si constans !
Grands du monde , je vous appelle .
Ouvrez les yeux sur ce Modele ,
Exempt de toute passion ,
Et dont l'oreille favorable ,
N'est jamais sourde au miserable ,
Qui gémit dans l'oppression.
M
Mais qu'entends- je , quel coup funeste ,
Vient renouveller nos frayeurs !
Est-ce donc le courroux Celeste ,
Qui veut redoubler nos malheurs !
Ce Prince accablé de tristesse ,
Près d'un Fils souffrant qu'il caresse
Est frappé du même venin.
Seigneur , secourez l'un et l'autre
Pour votre gloire et pour la nôtre ;
Je crains tout autre Medecin.
M
Rassurons-nous , calmons nos craintes ,
Déja nos vœux sont exaucez ,
Ils sont tous deux hors des atteintes ,
Dont leurs jours étoient menacez.
Livrons donc nos cœurs à la joye ,
Il est temps qu'elle se déploye,
I, Vol. Que
2580 MERCURE DE FRANCE
Que nos feux brillent dans les airs ,
Et qu'une Ville si fidele ,
Témoigne du moins par son zele ,
Combien ses Princes lui sont chers.
Fermer
Résumé : ODE.
Le texte narre les événements impliquant un prince et son fils, tous deux victimes d'un venin. La ville de Montargis, jamais conquise par les Anglais, est en alarme. Le fils du prince, seul espoir de la province, survit grâce à un secours divin. Le prince, affaibli par le venin, renaît miraculeusement grâce aux vertus de son père. Ce dernier, malgré sa position, méprise les plaisirs frivoles et consacre sa vie à la charité et à l'aide des misérables. Le texte encourage les grands du monde à suivre cet exemple de vertu et de compassion. Cependant, une nouvelle frayeur survient lorsque le père est également frappé par le même venin. Les prières sont exaucées, et tous deux sont sauvés. La ville est invitée à se réjouir et à témoigner de son zèle et de son attachement à ses princes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer