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1
p. 179-187
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
M. le Maréchal Duc de Richelieu ayant depuis longtemps demandé au Roi [...]
Mots clefs :
Roi de France, Nominations, Fonctions, Escadre, Capitaine, Guinée, Saint-Domingue, Expéditions, Ennemis, Attaques, Canons, Vaisseaux, M. de Kersaint, Corsaires , Marchandises
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
M. le Maréchal Duc de Richelieu ayant depuis
longtemps demandé au Roi la permiffion de revenir
en France , pour travailler au rétabliſſement
de fa fanté ; Sa Majeſté a donné le commandement
de l'armée , à M. le Comte de Clermont
Prince du Sang.
Le Roi a difpofé de l'Aide -Majorité de la Gendarmerie
, vacante par la mort de M. le Comte de
Talaru, en faveur de M. le Chevalier de Ray, Major
du Régiment de Cavalerie d'Harcourt.
Sa Majesté a fait Lieutenant - Général de fes Armées
M. le Marquis de Pereufe , Maréchal de
Camp , qui commandoit dans Harbourg .
>
M. le Marquis de Lugeac , Brigadier , Colonel
du Régiment de Beauvoifis , Icfanterie a
obtenu les honneurs de Commandeur de l'Ordre
Militaire de Saint - Louis ; & le Roi a accordé le
Gouvernement du Fort Louis du Rhin , vacant
par la mort du Marquis de la Chétardie , à M. le
Marquis de Contades , Lieutenant - Général de fes
armées , & Inspecteur Général d'Infanterie.
MM . les Préfidens des Enquêtes & des Requêtes
font fupprimés par un Edit du Roi , qui a été
enrégiftré au Parlement le 29 du mois dernier , &
le prix de leurs charges leur fera inceffamment
rembourfé . Le Roi nommera à leur place , dans
les Chambres des Enquêtes & des Requêtes , deux
Confeillers pour préfider à chacune.
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
On a reçu avis du retour à Breft de l'Eſcadre du
Roi , commandée par M. de Kerfaint , Capitaine
de Vaiffeau .
Cette Efcadre partit de ce port au mois de Novembre
1756 , & fit voile directement pour les
côtes de Guinée , en deux divifions ; l'une compofée
du Vaiffeau l'Intrépide , monté par M. de
Kerfaint ; du Vaiffeau l'Opiniâtre , que commandoit
M. de Moëlien , Capitaine ; de la Frégate la
Licorne, commandée par M. Dugué - Lambert ,
Lieutenant , & de la Corvette la Calipfo , par le
Chevalier Defcours , Enfeigne ; l'autre fous les
ordres de M. de Caumont , Capitaine , qui commandoit
le Vaiffeau le Saint - Michel , auquel
étoient jointe la Frégate l'Améthiffe , commandée
par M. le Chevalier d'Herlye , Capitaine.
Ces deux divifions , après avoir croifé fur différentes
parties de ces côtes , & y avoir détruit le
commerce des ennemis , tant par l'inquiétude &
le dommage qu'elles cauferent à leurs établiffemens
, que par la priſe de tous les Navires qu'elles
y rencontrerent avec des chargemens de Negres
& de marchandifes , fe réunirent à la Martinique
au mois de Juin dernier. M. de Kerfaint y laiffa
M. de Caumont avec la divifion , & paffa avec la
fienne à Saint- Domingue , où il tranfporta ceux
des Negres provenans des prifes , qui n'avoient
pas été débarqués à la Martinique.
Il fe rendit au port de Saint-Louis , fitué dans
la côte du Sud de Saint-Domingue ; il y trouva
le Vaiffeau l'Achille , appartenant à la Compa
gnie des Indes , lequel y avoit relâché plufieurs
mois auparavant en revenant des Indes en France !
il mit ce Vaiffeau en état de le fuivre & après
avoir croifé fur les côtes de la même fle , & pris
fous fon eſcorte les Navires Marchands qui
FEVRIER. 1758. 181
il
étoient dans les Ports de la partie de l'Oueft ,
ſe rendit au Cap , d'où il devoit faire fon retour
en France , convoyant tous les Bâtimens de commerce
qui s'étoient raflemblés dans ce Port .
Son Eſcadre étoit alors compofée des deux Vaiffeaux
l'Intrépide , de 74 canons , & de l'Opiniâtre,
de 64 ; de la Frégate la Licorne , du Vaiffeau Anglois
le Greenvich, de so canons , dont l'Eſcadre ,
commandée par M. le Chevalier de Bauffiemont ,
s'étoit emparée au mois de Mars de l'année derniere
, & qui avoit été armé au Cap fous le conmandement
de M. Foucault , Capitaine de Vaiffeau
, & de la Frégate la Sauvage , cominandée
par M. de Saint- Victoret , que M. le Chevalier de
Bauffremont avoit laiffé à Saint- Domingue.
M. de Kerfaint fut bientôt informé que les
ennemis l'attendoient au nombre de cinq à fix
Vaiffeaux de guerre , avec près de quarante Corfaires
qu'ils avoient raffemblés pour l'attaquer ,
lorfqu'il feroit en mer avec la Flotte qu'il devoit
escorter , & que dans cette vue ils formoient une
chaîne depuis l'endroit appellé la Grange , juf
qu'au débouquement des Caïques. Il prit des
mefares pour être inftruit de leurs manoeuvres , &
pour pouvoir y régler les fiennes avec les précaut .
tions convenables. La nuit du 20 au 21 đ’Octobre
, il fe détermina à fortir avec fon Efcadre . II
prit feulement le Vaiffeau du Roi le Sceptre , armé
& chargé en Flûte , & commandé par M. Clavel ,
Lieutenant de Port , avec la Flûte l'Outarde , qui
avoit auffi fon chargement , & il donna par rap
port à la Flotte des ordres relatifs aux différens
événemens que pouvoit avoir l'entreprife qu'il
méditoit. Dès la pointe du jour , il découvrit le
Commandant de l'Eſcadre ennemie qui étoit alors
avec trois Vaiffeaux ; & ayant coupé entre luive
182 MERCURE DE FRANCE .
les Caïques , il le ferra dans le vent pour l'empê
cher de rejoindre les forces qu'il devoit avoir dans
la partie du Nord- oueft. A huit heures , les ennemis
prirent chaffe , & manoeuvrerent pour conferver
l'avantage du vent. M. de Kerfaint faifoit
de fon côté tout ce qu'il pouvoit pour le gagner,
& il commençoit à efpérer d'y parvenir , lorfqu'à
quatre heures après - midi les ennemis ſe déterminerent
enfin à fe préfenter au combat. Leurs
Vaiffeaux étoient l'Edimbourg , de 70 canons , la
Princeffe Augufte & le Dreadnought , de 60 canons
chacun. Ils s'approchérent tous trois fur la même
ligne , en prenant par la tête l'Eſcadre du Roi.
L'Intrépide faifoit l'avant- garde ; il étoit ſuivi da
Greenvich , du Sceptre & de l'Opiniâtre , & ce
dernier faifoit l'arriere-garde ; la Flûte & les deux
Frégates étoient fur les aîles. Le combat commença
par trois coups de canon que M. de Kerfaint
fit tirer de fa batterie baffe fur celui des trois
Vaiffeaux ennemis qui lui étoit oppofé , & qui
étoit le Commandant. Ce Vaiffeau lui ayant fur
le champ ripofté par fes batteries haute & baffe ,
dès la feconde volée le dégréa totalement de fes
deux huniers & de fon perroquet de fougue , &
lui mit beaucoup de monde hors de combat. M.
de Kerfaint fit cependant le feu le plus vif. Son
Vaiffeau étant hors d'état d'obéir aux manoeuvres
néceffaires pour l'abordage , M. de Kerfaint ne
put faire que d'inutiles efforts pour y parvenir.
Ayant reçu trois bleffures , qu'on crut d'abord
mortelles , on fut obligé de l'emporter pour le
panfer ; mais il ſe trouvà bientôt en état de remonter
fur le pont. Il trouva que fa mifaine qu'il
avoit fait fervir avoit été mife en lambeaux , & les
manoeuvres coupées. Le Commandant Anglois
avoit un peu gagné de l'avant , & un fecond Vaif
FEVRIER. 1758. 183
feau chauffoit l'Intrépide par la hanche . Dans ce
moment M. de Kerfaint fut obligé , pour faire
place à un de fes Vaiffeaux , de déranger fon feu ,
& fe trouva par-là expofé à celui des trois Vailfeaux
ennemis , qui , par leur mitraille , acheverent
de le dégréer. Il trouva cependant le
moyen de revenir au vent , & fit quitter prife au
Vaiffeau ennemi qui avoit pris la place du Commandant.
L'Opiniâtre , qui de fon côté le trouvoit
un peu éloigné au commencement du combat ,
étoit venu promptement fe mettre en ligne ; il
faifoit un feu terrible & occupoit deux Vaiffeaux.
il avoit dégagé le Sceptre , qui , quoique chargé ,
& n'ayant que fa feconde batterie , avoit foutenu
durant quelque temps le feu de ces deux Vailfeaux.
Le Greenvich qui , avec le Sceptre , avoit
entamé le combat contre deux Vaiſſeaux , dans le
temps que l'Intrépide le battoit contre le Commandant
ennemi , fe trouvoit fous le vent par
les différentes manoeuvres des Vaiffeaux , & faifoit
fes efforts pour fe rapprocher. Sur ces entrefaites
, le Commandant Anglois , qui s'étoit laiffé
culer , fe trouva par le travers de l'Intrépide ; celui-
ci lui envoya la bordée de fa batterie baffe &
tous les canons parurent porter. Un autre Vaifſeau
ennemi arrivoit derriere l'Intrépide comme
pour le canonner en pouppe . M. de Kerfaint fit
paffer les canons de retraite dont il lui tira deux
ou trois coups . Il n'en reçut que deux de ce Vaiffeau.
Lorsqu'il s'attendoit à recommencer le combat
contre le Commandant , il le vit mettre un
pavillon & une flamme ; à ce fignal les trois Vaiffeaux
tinrent le vent , & en profiterent pour fe retirer
à toutes voiles. Il étoit alors environ fix heures
& demie , le combat ayant duré plus de deux
heures. Il commençoit à faire nuit , l'Intrépide
184 MERCURE DE FRANCE .
& l'Opiniâtre le trouvoient totalement dégréés , la
mer étoit groffe & il y avoit apparence de mauvais
temps . M. de Kerfaint , hors d'état par-là de pour
fuivre les trois Vaiffeaux ennemis , s'occupa des
moyens de réparer le fien , pour combattre les
autres Vaiffeaux qui pourroient le préfenter. Outre
fon dégréement , l'Intrépide avoit fix coups de
canon à l'eau & en faifoit beaucoup . Mais M. de
Kerfaint ayant appris fur les dix heures que l'Opiniâtre
venoit de démâter & ſe trouvoit abfolument
hors d'état de manoeuvrer , il donna ordre aux
deux Frégates & à la Flûte l'Outarde de lui donner
les fecours néceffaires , & prit le parti de faire
rentrer l'Eſcadre au Cap . On doit toutes fortes
d'éloges à la bonne conduite de M. de Kerfaint ,
qui a donné en cette occafion les plus belles marques
de valeur , d'expériences & de capacité. I
a été parfaitement fecondé à tous égards par M.
de Moëlien. M. Clavel s'eft diftingué , quoique
fon Vaiffeau n'eût , comme on l'a déja dit , que fa
feconde batterie , & fût chargé en flûte. M. Foucault
a fait tout ce qu'on pouvoit attendre de la
mauvaiſe matche de fon Vaiffeau , & de la pofirion
où il s'est trouvé. Les deux Frégates & la
Flûte ont exécuté les ordres de M. de Kerfaint qui
a trouvé pareillement la plus grande ardeur dans
tous les Officiers , & la plus grande volonté dans
tous les équipages . Un événement affez extraor
dinaire a irrité particuliérement leur intrépidité.
Dès le commencement du combat , on s'eſt apperçu
que les canons des ennemis étoient chargés
de boulets enchaînés , de chaînes tranchantes ,
de valets fouffrés , & de toutes fortes de mitrailles
compofées d'artifice & de matieres combuſtibles
qui mettoient le feu partout . Un Officier de l'In-
Trepide ayant été renverfé par un de fés valers foufFEVRIER.
1758.
185
frés qui l'avoit atteint fur le dos , le derriere de
fon habit fut confumé par le feu , & parmi les
morts & les bleffés , il y en a plufieurs qui ont été
réellement brûlés. Ainfi il ne doit pas paroître
furprenant que dans un combat de cette efpece ,
les Vaiffeaux l'Intrépide & l'Opiniâtre ayent été fi
fort maltraités. MM. Defontenu , Enfeigne de
Vaiffeau , & de Gouillon , Garde de la Marine ,
fur l'Intrépide ; MM. Gargiau & de la Tulaye ,
Gardes de la Marine fur l'Opiniâtre , & M. Durbourcq
, Officier bleu fur le Gréenvich , ont été
tués , ainfi que 27 hommes fur l'Intrépide , 19
fur l'Opiniâtre , 7 fur le Gréenvich , & 6 fur le
Sceptre. Les Officiers bleffés font : fur l'Intrépide
MM . de Kerfaint de 9 bleffures différentes , dont
quelques-unes confidérables , mais aucune de dangereufe
: d'Argouges , Lieutenant , de 2 bleffures
à mitraille au bras droit , avec des contufions
confidérables ; de Saint- Denis , Lieutenant , d'une
bleffure à mitraille au vifage ; M. de Leliorme
Officier Suédois , d'une pareille au bras
gauche avec contufion fur l'articulation de ce bras ;
& M. de Guernifac , Garde- Marine , fur le même
Vaiffeau , a eu la main brûlée . Sur l'Opiniâtre ,
M. de Moëlien a eu un éclat à la jambe droite ,
dont les mufcles ont été offenfés ; M. Longchamp,
Lieutenant , à été bleffé de plufieurs éclats qui ont
pénétré les muſcles de la jambe droite , & M.
d'Aigremont , Enfeigne , a reçu une balle à la
cuiffe droite. Le nombre des bleffés dans les équipages
, eft de 123 fur l'Intrépide , de 70 fur l'Opiniâtre
, de 25 fur le Gréenvich , & de 12 fur le
Sceptre.
M. de Kerfaint après la rentrée au Cap , a tra
vaillé à la réparation de fon Efcadre , & le 13 de
Novembre il s'eft trouvé en état d'en partit avec
186 MERCURE DE FRANCE.
une Flotte de 41 bâtimens , fans que les ennemis
ayent reparu fur la côte. On a fçu que les trois
Vaiffeaux qui avoient combattu étoient en fi mau.
vais état , qu'ils avoient été obligés de fe faire remorquer
par des Corfaires , pour fe rendre à la Jamaïque
, & que leur perte étoit infiniment plus
confidérable que celle des Vaiffeaux du Roi. Leurs
équipages s'étoient auffi trouvés beaucoup plus
nombreux , parce qu'ils les avoient fortifiées autant
qu'ils avoient jugé à propos avec ceux de leurs
Corfaires.
M. de Kerfaint a effuyé de fort mauvais temps
aux atterrages . Son Efcadre & fon convoi ont été
féparés. Le Sceptre, l'Opiniâtre & l'Intrépide , font
entrés fucceffivement à Breft ; les Frégates la
Sauvage & la Licorne , & la Flûte l'Outarde , ont
mouillé à Morlaix . Quelques Navires marchands
font entrés auffi dans ces deux Ports ; & l'on eft
informé qu'il y en a plufieurs qui fe font déja
rendus dans d'autres Ports . Le Greenvich a échoué
auprès du Conquet . L'Opiniâtre étoit rentré heureufement
le i de ce mois à Breft ; mais un coup
de vent des plus violens qui s'eft élevé la nuit du
13 au 14 , ayant fait rompre les cables de ce
Vaiffeau , il a éprouvé le même accident que le
Greenvich. On travailloit à les relever l'un & l'autre
.
A l'égard du Vaiffeau l'Achille , de la Compagnie
des Indes , il a été condamné au Cap , & fa
cargaifon , dont l'objet eft de plus de cinq millions
, à été verfée fur les Vaiffeaux & Flûtes da
Roi.
On a reçu auffi la nouvelle que l'Eſcadre de Sa
Majefté , de trois Vaiffeaux & de quatre Frégates
commandée par M. de Sarabran - Grammont ,
Capitaine de Vaiffeau , étoit rentreé heureuſeFEVRIER.
1758. 187
ment le 10 de ce mois à Toulon , efcortant un
convoi de dix-fept bâtimens de commerce , venans
du Levant , très-richement chargés .
Un Corfaire de Dunkerque a pris & conduit ici
avant-hier le Paquebot de Douvres pour Fleffingue.
Mais le Capitaine , avant que de fe rendre ,
avoit eu la précaution de jetter àla mer la malle du
16 de ce mois qui étoit à bord de ce bâtiment .
Le Corfaire la Marquise de Parail , de ce Port ,
commandé par le Capitaine Gerard . Morel , s'eft
emparé du Navire Anglois l'Elifabeth , allant de
la Virginie à Aberdeen en Ecoffe , avec une cargaifon
de 192 boucauts de tabac , de 20 milliers
de fer cru , & de 8 à 10 mille douves. Cette prife
a été conduite à Bergue en Norwege.
M. le Maréchal Duc de Richelieu ayant depuis
longtemps demandé au Roi la permiffion de revenir
en France , pour travailler au rétabliſſement
de fa fanté ; Sa Majeſté a donné le commandement
de l'armée , à M. le Comte de Clermont
Prince du Sang.
Le Roi a difpofé de l'Aide -Majorité de la Gendarmerie
, vacante par la mort de M. le Comte de
Talaru, en faveur de M. le Chevalier de Ray, Major
du Régiment de Cavalerie d'Harcourt.
Sa Majesté a fait Lieutenant - Général de fes Armées
M. le Marquis de Pereufe , Maréchal de
Camp , qui commandoit dans Harbourg .
>
M. le Marquis de Lugeac , Brigadier , Colonel
du Régiment de Beauvoifis , Icfanterie a
obtenu les honneurs de Commandeur de l'Ordre
Militaire de Saint - Louis ; & le Roi a accordé le
Gouvernement du Fort Louis du Rhin , vacant
par la mort du Marquis de la Chétardie , à M. le
Marquis de Contades , Lieutenant - Général de fes
armées , & Inspecteur Général d'Infanterie.
MM . les Préfidens des Enquêtes & des Requêtes
font fupprimés par un Edit du Roi , qui a été
enrégiftré au Parlement le 29 du mois dernier , &
le prix de leurs charges leur fera inceffamment
rembourfé . Le Roi nommera à leur place , dans
les Chambres des Enquêtes & des Requêtes , deux
Confeillers pour préfider à chacune.
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
On a reçu avis du retour à Breft de l'Eſcadre du
Roi , commandée par M. de Kerfaint , Capitaine
de Vaiffeau .
Cette Efcadre partit de ce port au mois de Novembre
1756 , & fit voile directement pour les
côtes de Guinée , en deux divifions ; l'une compofée
du Vaiffeau l'Intrépide , monté par M. de
Kerfaint ; du Vaiffeau l'Opiniâtre , que commandoit
M. de Moëlien , Capitaine ; de la Frégate la
Licorne, commandée par M. Dugué - Lambert ,
Lieutenant , & de la Corvette la Calipfo , par le
Chevalier Defcours , Enfeigne ; l'autre fous les
ordres de M. de Caumont , Capitaine , qui commandoit
le Vaiffeau le Saint - Michel , auquel
étoient jointe la Frégate l'Améthiffe , commandée
par M. le Chevalier d'Herlye , Capitaine.
Ces deux divifions , après avoir croifé fur différentes
parties de ces côtes , & y avoir détruit le
commerce des ennemis , tant par l'inquiétude &
le dommage qu'elles cauferent à leurs établiffemens
, que par la priſe de tous les Navires qu'elles
y rencontrerent avec des chargemens de Negres
& de marchandifes , fe réunirent à la Martinique
au mois de Juin dernier. M. de Kerfaint y laiffa
M. de Caumont avec la divifion , & paffa avec la
fienne à Saint- Domingue , où il tranfporta ceux
des Negres provenans des prifes , qui n'avoient
pas été débarqués à la Martinique.
Il fe rendit au port de Saint-Louis , fitué dans
la côte du Sud de Saint-Domingue ; il y trouva
le Vaiffeau l'Achille , appartenant à la Compa
gnie des Indes , lequel y avoit relâché plufieurs
mois auparavant en revenant des Indes en France !
il mit ce Vaiffeau en état de le fuivre & après
avoir croifé fur les côtes de la même fle , & pris
fous fon eſcorte les Navires Marchands qui
FEVRIER. 1758. 181
il
étoient dans les Ports de la partie de l'Oueft ,
ſe rendit au Cap , d'où il devoit faire fon retour
en France , convoyant tous les Bâtimens de commerce
qui s'étoient raflemblés dans ce Port .
Son Eſcadre étoit alors compofée des deux Vaiffeaux
l'Intrépide , de 74 canons , & de l'Opiniâtre,
de 64 ; de la Frégate la Licorne , du Vaiffeau Anglois
le Greenvich, de so canons , dont l'Eſcadre ,
commandée par M. le Chevalier de Bauffiemont ,
s'étoit emparée au mois de Mars de l'année derniere
, & qui avoit été armé au Cap fous le conmandement
de M. Foucault , Capitaine de Vaiffeau
, & de la Frégate la Sauvage , cominandée
par M. de Saint- Victoret , que M. le Chevalier de
Bauffremont avoit laiffé à Saint- Domingue.
M. de Kerfaint fut bientôt informé que les
ennemis l'attendoient au nombre de cinq à fix
Vaiffeaux de guerre , avec près de quarante Corfaires
qu'ils avoient raffemblés pour l'attaquer ,
lorfqu'il feroit en mer avec la Flotte qu'il devoit
escorter , & que dans cette vue ils formoient une
chaîne depuis l'endroit appellé la Grange , juf
qu'au débouquement des Caïques. Il prit des
mefares pour être inftruit de leurs manoeuvres , &
pour pouvoir y régler les fiennes avec les précaut .
tions convenables. La nuit du 20 au 21 đ’Octobre
, il fe détermina à fortir avec fon Efcadre . II
prit feulement le Vaiffeau du Roi le Sceptre , armé
& chargé en Flûte , & commandé par M. Clavel ,
Lieutenant de Port , avec la Flûte l'Outarde , qui
avoit auffi fon chargement , & il donna par rap
port à la Flotte des ordres relatifs aux différens
événemens que pouvoit avoir l'entreprife qu'il
méditoit. Dès la pointe du jour , il découvrit le
Commandant de l'Eſcadre ennemie qui étoit alors
avec trois Vaiffeaux ; & ayant coupé entre luive
182 MERCURE DE FRANCE .
les Caïques , il le ferra dans le vent pour l'empê
cher de rejoindre les forces qu'il devoit avoir dans
la partie du Nord- oueft. A huit heures , les ennemis
prirent chaffe , & manoeuvrerent pour conferver
l'avantage du vent. M. de Kerfaint faifoit
de fon côté tout ce qu'il pouvoit pour le gagner,
& il commençoit à efpérer d'y parvenir , lorfqu'à
quatre heures après - midi les ennemis ſe déterminerent
enfin à fe préfenter au combat. Leurs
Vaiffeaux étoient l'Edimbourg , de 70 canons , la
Princeffe Augufte & le Dreadnought , de 60 canons
chacun. Ils s'approchérent tous trois fur la même
ligne , en prenant par la tête l'Eſcadre du Roi.
L'Intrépide faifoit l'avant- garde ; il étoit ſuivi da
Greenvich , du Sceptre & de l'Opiniâtre , & ce
dernier faifoit l'arriere-garde ; la Flûte & les deux
Frégates étoient fur les aîles. Le combat commença
par trois coups de canon que M. de Kerfaint
fit tirer de fa batterie baffe fur celui des trois
Vaiffeaux ennemis qui lui étoit oppofé , & qui
étoit le Commandant. Ce Vaiffeau lui ayant fur
le champ ripofté par fes batteries haute & baffe ,
dès la feconde volée le dégréa totalement de fes
deux huniers & de fon perroquet de fougue , &
lui mit beaucoup de monde hors de combat. M.
de Kerfaint fit cependant le feu le plus vif. Son
Vaiffeau étant hors d'état d'obéir aux manoeuvres
néceffaires pour l'abordage , M. de Kerfaint ne
put faire que d'inutiles efforts pour y parvenir.
Ayant reçu trois bleffures , qu'on crut d'abord
mortelles , on fut obligé de l'emporter pour le
panfer ; mais il ſe trouvà bientôt en état de remonter
fur le pont. Il trouva que fa mifaine qu'il
avoit fait fervir avoit été mife en lambeaux , & les
manoeuvres coupées. Le Commandant Anglois
avoit un peu gagné de l'avant , & un fecond Vaif
FEVRIER. 1758. 183
feau chauffoit l'Intrépide par la hanche . Dans ce
moment M. de Kerfaint fut obligé , pour faire
place à un de fes Vaiffeaux , de déranger fon feu ,
& fe trouva par-là expofé à celui des trois Vailfeaux
ennemis , qui , par leur mitraille , acheverent
de le dégréer. Il trouva cependant le
moyen de revenir au vent , & fit quitter prife au
Vaiffeau ennemi qui avoit pris la place du Commandant.
L'Opiniâtre , qui de fon côté le trouvoit
un peu éloigné au commencement du combat ,
étoit venu promptement fe mettre en ligne ; il
faifoit un feu terrible & occupoit deux Vaiffeaux.
il avoit dégagé le Sceptre , qui , quoique chargé ,
& n'ayant que fa feconde batterie , avoit foutenu
durant quelque temps le feu de ces deux Vailfeaux.
Le Greenvich qui , avec le Sceptre , avoit
entamé le combat contre deux Vaiſſeaux , dans le
temps que l'Intrépide le battoit contre le Commandant
ennemi , fe trouvoit fous le vent par
les différentes manoeuvres des Vaiffeaux , & faifoit
fes efforts pour fe rapprocher. Sur ces entrefaites
, le Commandant Anglois , qui s'étoit laiffé
culer , fe trouva par le travers de l'Intrépide ; celui-
ci lui envoya la bordée de fa batterie baffe &
tous les canons parurent porter. Un autre Vaifſeau
ennemi arrivoit derriere l'Intrépide comme
pour le canonner en pouppe . M. de Kerfaint fit
paffer les canons de retraite dont il lui tira deux
ou trois coups . Il n'en reçut que deux de ce Vaiffeau.
Lorsqu'il s'attendoit à recommencer le combat
contre le Commandant , il le vit mettre un
pavillon & une flamme ; à ce fignal les trois Vaiffeaux
tinrent le vent , & en profiterent pour fe retirer
à toutes voiles. Il étoit alors environ fix heures
& demie , le combat ayant duré plus de deux
heures. Il commençoit à faire nuit , l'Intrépide
184 MERCURE DE FRANCE .
& l'Opiniâtre le trouvoient totalement dégréés , la
mer étoit groffe & il y avoit apparence de mauvais
temps . M. de Kerfaint , hors d'état par-là de pour
fuivre les trois Vaiffeaux ennemis , s'occupa des
moyens de réparer le fien , pour combattre les
autres Vaiffeaux qui pourroient le préfenter. Outre
fon dégréement , l'Intrépide avoit fix coups de
canon à l'eau & en faifoit beaucoup . Mais M. de
Kerfaint ayant appris fur les dix heures que l'Opiniâtre
venoit de démâter & ſe trouvoit abfolument
hors d'état de manoeuvrer , il donna ordre aux
deux Frégates & à la Flûte l'Outarde de lui donner
les fecours néceffaires , & prit le parti de faire
rentrer l'Eſcadre au Cap . On doit toutes fortes
d'éloges à la bonne conduite de M. de Kerfaint ,
qui a donné en cette occafion les plus belles marques
de valeur , d'expériences & de capacité. I
a été parfaitement fecondé à tous égards par M.
de Moëlien. M. Clavel s'eft diftingué , quoique
fon Vaiffeau n'eût , comme on l'a déja dit , que fa
feconde batterie , & fût chargé en flûte. M. Foucault
a fait tout ce qu'on pouvoit attendre de la
mauvaiſe matche de fon Vaiffeau , & de la pofirion
où il s'est trouvé. Les deux Frégates & la
Flûte ont exécuté les ordres de M. de Kerfaint qui
a trouvé pareillement la plus grande ardeur dans
tous les Officiers , & la plus grande volonté dans
tous les équipages . Un événement affez extraor
dinaire a irrité particuliérement leur intrépidité.
Dès le commencement du combat , on s'eſt apperçu
que les canons des ennemis étoient chargés
de boulets enchaînés , de chaînes tranchantes ,
de valets fouffrés , & de toutes fortes de mitrailles
compofées d'artifice & de matieres combuſtibles
qui mettoient le feu partout . Un Officier de l'In-
Trepide ayant été renverfé par un de fés valers foufFEVRIER.
1758.
185
frés qui l'avoit atteint fur le dos , le derriere de
fon habit fut confumé par le feu , & parmi les
morts & les bleffés , il y en a plufieurs qui ont été
réellement brûlés. Ainfi il ne doit pas paroître
furprenant que dans un combat de cette efpece ,
les Vaiffeaux l'Intrépide & l'Opiniâtre ayent été fi
fort maltraités. MM. Defontenu , Enfeigne de
Vaiffeau , & de Gouillon , Garde de la Marine ,
fur l'Intrépide ; MM. Gargiau & de la Tulaye ,
Gardes de la Marine fur l'Opiniâtre , & M. Durbourcq
, Officier bleu fur le Gréenvich , ont été
tués , ainfi que 27 hommes fur l'Intrépide , 19
fur l'Opiniâtre , 7 fur le Gréenvich , & 6 fur le
Sceptre. Les Officiers bleffés font : fur l'Intrépide
MM . de Kerfaint de 9 bleffures différentes , dont
quelques-unes confidérables , mais aucune de dangereufe
: d'Argouges , Lieutenant , de 2 bleffures
à mitraille au bras droit , avec des contufions
confidérables ; de Saint- Denis , Lieutenant , d'une
bleffure à mitraille au vifage ; M. de Leliorme
Officier Suédois , d'une pareille au bras
gauche avec contufion fur l'articulation de ce bras ;
& M. de Guernifac , Garde- Marine , fur le même
Vaiffeau , a eu la main brûlée . Sur l'Opiniâtre ,
M. de Moëlien a eu un éclat à la jambe droite ,
dont les mufcles ont été offenfés ; M. Longchamp,
Lieutenant , à été bleffé de plufieurs éclats qui ont
pénétré les muſcles de la jambe droite , & M.
d'Aigremont , Enfeigne , a reçu une balle à la
cuiffe droite. Le nombre des bleffés dans les équipages
, eft de 123 fur l'Intrépide , de 70 fur l'Opiniâtre
, de 25 fur le Gréenvich , & de 12 fur le
Sceptre.
M. de Kerfaint après la rentrée au Cap , a tra
vaillé à la réparation de fon Efcadre , & le 13 de
Novembre il s'eft trouvé en état d'en partit avec
186 MERCURE DE FRANCE.
une Flotte de 41 bâtimens , fans que les ennemis
ayent reparu fur la côte. On a fçu que les trois
Vaiffeaux qui avoient combattu étoient en fi mau.
vais état , qu'ils avoient été obligés de fe faire remorquer
par des Corfaires , pour fe rendre à la Jamaïque
, & que leur perte étoit infiniment plus
confidérable que celle des Vaiffeaux du Roi. Leurs
équipages s'étoient auffi trouvés beaucoup plus
nombreux , parce qu'ils les avoient fortifiées autant
qu'ils avoient jugé à propos avec ceux de leurs
Corfaires.
M. de Kerfaint a effuyé de fort mauvais temps
aux atterrages . Son Efcadre & fon convoi ont été
féparés. Le Sceptre, l'Opiniâtre & l'Intrépide , font
entrés fucceffivement à Breft ; les Frégates la
Sauvage & la Licorne , & la Flûte l'Outarde , ont
mouillé à Morlaix . Quelques Navires marchands
font entrés auffi dans ces deux Ports ; & l'on eft
informé qu'il y en a plufieurs qui fe font déja
rendus dans d'autres Ports . Le Greenvich a échoué
auprès du Conquet . L'Opiniâtre étoit rentré heureufement
le i de ce mois à Breft ; mais un coup
de vent des plus violens qui s'eft élevé la nuit du
13 au 14 , ayant fait rompre les cables de ce
Vaiffeau , il a éprouvé le même accident que le
Greenvich. On travailloit à les relever l'un & l'autre
.
A l'égard du Vaiffeau l'Achille , de la Compagnie
des Indes , il a été condamné au Cap , & fa
cargaifon , dont l'objet eft de plus de cinq millions
, à été verfée fur les Vaiffeaux & Flûtes da
Roi.
On a reçu auffi la nouvelle que l'Eſcadre de Sa
Majefté , de trois Vaiffeaux & de quatre Frégates
commandée par M. de Sarabran - Grammont ,
Capitaine de Vaiffeau , étoit rentreé heureuſeFEVRIER.
1758. 187
ment le 10 de ce mois à Toulon , efcortant un
convoi de dix-fept bâtimens de commerce , venans
du Levant , très-richement chargés .
Un Corfaire de Dunkerque a pris & conduit ici
avant-hier le Paquebot de Douvres pour Fleffingue.
Mais le Capitaine , avant que de fe rendre ,
avoit eu la précaution de jetter àla mer la malle du
16 de ce mois qui étoit à bord de ce bâtiment .
Le Corfaire la Marquise de Parail , de ce Port ,
commandé par le Capitaine Gerard . Morel , s'eft
emparé du Navire Anglois l'Elifabeth , allant de
la Virginie à Aberdeen en Ecoffe , avec une cargaifon
de 192 boucauts de tabac , de 20 milliers
de fer cru , & de 8 à 10 mille douves. Cette prife
a été conduite à Bergue en Norwege.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le texte décrit plusieurs événements militaires et nominations à la cour française. Le maréchal duc de Richelieu a obtenu la permission de revenir en France pour rétablir sa santé, et le commandement de l'armée a été confié au comte de Clermont. Le roi a nommé le chevalier de Ray à l'aide-majorité de la gendarmerie et le marquis de Perreuse lieutenant-général des armées. Le marquis de Lugeac a reçu les honneurs de commandeur de l'Ordre militaire de Saint-Louis, et le marquis de Contades a été nommé gouverneur du Fort Louis du Rhin. Un édit royal a supprimé les charges de présidents des enquêtes et des requêtes, qui seront remboursées. Le roi nommera deux conseillers pour les remplacer. Par ailleurs, l'escadre royale commandée par M. de Kerfaint est revenue à Brest après une mission en Guinée et aux Antilles. Cette escadre, divisée en deux groupes, a perturbé le commerce ennemi et capturé plusieurs navires. À Saint-Domingue, M. de Kerfaint a affronté une escadre ennemie composée de cinq à six vaisseaux de guerre et de nombreux corsaires. Malgré des pertes importantes, notamment sur les vaisseaux l'Intrépide et l'Opiniâtre, l'escadre française a réussi à repousser l'ennemi. Après le combat, M. de Kerfaint a réparé son escadre et est retourné à Brest avec une flotte de 41 bâtiments, évitant les ennemis sur la côte. Les vaisseaux sont arrivés à Brest et Morlaix, tandis que le Greenvich a échoué près du Conquet. En février 1758, deux vaisseaux, le Vaiffeau et le Greenvich, ont subi des accidents similaires et étaient en cours de réparation. Le Vaiffeau, ainsi que l'Achille de la Compagnie des Indes, a été condamné au Cap. Sa cargaison, évaluée à plus de cinq millions, a été transférée sur les vaisseaux et flûtes du roi. L'escadre de Sa Majesté, composée de trois vaisseaux et quatre frégates sous le commandement de M. de Sarabran-Grammont, est rentrée à Toulon le 10 février après avoir escorté un convoi de dix-sept bâtiments de commerce provenant du Levant, chargés de riches marchandises. Un corsaire de Dunkerque a intercepté et conduit à Dunkerque le paquebot de Douvres pour Flessingue. Le capitaine de ce paquebot avait jeté à la mer la malle du 16 février avant l'interception. De plus, le corsaire La Marquise de Parail, commandé par le Capitaine Gérard Morel, a capturé le navire anglais l'Élisabeth, en route de Virginie à Aberdeen avec une cargaison de 192 barils de tabac, 20 milliers de fer brut et 8 à 10 mille douves. Cette prise a été conduite à Bergue en Norvège.
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2
p. 187-188
COMPLIMENT fait à M. de Brou, Intendant de la Généralité de Rouen, en la Ville de Magny, par M... à la tête de la Bourgeoisie, le 28 Octobre 1757.
Début :
Monseigneur, nous apportons aux pieds de votre grandeur le tribut [...]
Mots clefs :
Compliments, Hommages, Respect, Mérite, Magistrats, Province
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texteReconnaissance textuelle : COMPLIMENT fait à M. de Brou, Intendant de la Généralité de Rouen, en la Ville de Magny, par M... à la tête de la Bourgeoisie, le 28 Octobre 1757.
COMPLIMENT fait à M. de Brou , Intendant
de la Généralité de Rouen , en la Ville de Magny
, par M... à la tête de la Bourgeoifie , le
28 Octobre 1757.
MONSEIGNEUR
ONSEIGNEUR , nous apportons aux pieds de
votre grandeur le tribut de nos hommages, & le
préfent de nos coeurs . Recevez l'un , il vous eft
dû ; agréez l'autre , il eft digne de vous.
Quoi de plus beau , Monfeigneur , que d'imprimer
le refpect par l'éclat d'un rang qu'on
doit au mérite ? Quoi de plus doux que de s'attirer
l'amour par les vertus précieufes de l'humanité
?
Vous jouiffez , Monfeigneur , de ce double
avantage. Nous refpectons en vous le Magiftrat
éclairé , fage , integre . Nous aimons l'homme
bienfaifant , tendre , compatiffant,
Puiffe le Ciel favorable à nos voeux , laiſſer en188
MERCURE DE FRANCE.
core long-temps en vos mains , Monfeigneur,
les rênes de cette province , que vous gouvernez
avec tant de douceur , & qui n'enviſage point
dans l'avenir de plus grand malheur que celui de
vous perdre !
de la Généralité de Rouen , en la Ville de Magny
, par M... à la tête de la Bourgeoifie , le
28 Octobre 1757.
MONSEIGNEUR
ONSEIGNEUR , nous apportons aux pieds de
votre grandeur le tribut de nos hommages, & le
préfent de nos coeurs . Recevez l'un , il vous eft
dû ; agréez l'autre , il eft digne de vous.
Quoi de plus beau , Monfeigneur , que d'imprimer
le refpect par l'éclat d'un rang qu'on
doit au mérite ? Quoi de plus doux que de s'attirer
l'amour par les vertus précieufes de l'humanité
?
Vous jouiffez , Monfeigneur , de ce double
avantage. Nous refpectons en vous le Magiftrat
éclairé , fage , integre . Nous aimons l'homme
bienfaifant , tendre , compatiffant,
Puiffe le Ciel favorable à nos voeux , laiſſer en188
MERCURE DE FRANCE.
core long-temps en vos mains , Monfeigneur,
les rênes de cette province , que vous gouvernez
avec tant de douceur , & qui n'enviſage point
dans l'avenir de plus grand malheur que celui de
vous perdre !
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Résumé : COMPLIMENT fait à M. de Brou, Intendant de la Généralité de Rouen, en la Ville de Magny, par M... à la tête de la Bourgeoisie, le 28 Octobre 1757.
Le 28 octobre 1757, la bourgeoisie de Magny adresse un compliment à M. de Brou, Intendant de Rouen. Ils louent ses qualités de magistrat éclairé, sage et intègre, ainsi que son humanité et sa bienveillance. Ils souhaitent qu'il continue à gouverner la province avec douceur et expriment leur crainte de le perdre.
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3
p. 188
MORTS.
Début :
Messire N. de Toulouze de Lautrec, Abbé de l'Abbaye Royale [...]
Mots clefs :
Morts, Comte, Abbé, Diocèse, Veuve
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
MESSIRE N. de Toulouze de Lautrec , Abbé
de l'Abbaye Royale de Candeil , mourut à Tou
loufe le 6 Janvier , dans fa foixante - onzieme année.
Meffire Pierre-Martin de Caudron de Cantin ,
Abbé de l'Abbaye Royale de Poultieres , Ordre
de Saint Benoît Dioceſe de Langres , & Prieur
de Monftrelet , Dioceſe de Nantes , eft mort en
fon Abbaye le 7 , âgé de plus de foixante- douze
ans .
Dame Marie-Elifabeth de Lamoignon , veuve
de Cefar Antoine de la Luzerne , Comte de Beuzeville
, Maréchal des Camps & Armées du Roi , eſt
morte ici le 13 , dans la quarante- troifieme année
de fon âge.
MESSIRE N. de Toulouze de Lautrec , Abbé
de l'Abbaye Royale de Candeil , mourut à Tou
loufe le 6 Janvier , dans fa foixante - onzieme année.
Meffire Pierre-Martin de Caudron de Cantin ,
Abbé de l'Abbaye Royale de Poultieres , Ordre
de Saint Benoît Dioceſe de Langres , & Prieur
de Monftrelet , Dioceſe de Nantes , eft mort en
fon Abbaye le 7 , âgé de plus de foixante- douze
ans .
Dame Marie-Elifabeth de Lamoignon , veuve
de Cefar Antoine de la Luzerne , Comte de Beuzeville
, Maréchal des Camps & Armées du Roi , eſt
morte ici le 13 , dans la quarante- troifieme année
de fon âge.
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Résumé : MORTS.
Le texte mentionne le décès de trois personnes. Messire N. de Toulouze de Lautrec, abbé de l'Abbaye Royale de Candeil, est décédé à Touloufe le 6 janvier à soixante-onze ans. Messire Pierre-Martin de Caudron de Cantin, abbé de l'Abbaye Royale de Poultieres, est mort dans son abbaye le 7 janvier à plus de soixante-douze ans. Dame Marie-Élisabeth de Lamoignon, veuve de César Antoine de La Luzerne, est décédée le 13 janvier à quarante-trois ans.
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