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1
p. 152
MEDAILLE pour la Place que l'on doit faire devant l'Eglise S. Sulpice.
Début :
D'un côté, la tête du Roi, avec cette inscription : [...]
Mots clefs :
Médailles, Église de Saint-Sulpice
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texteReconnaissance textuelle : MEDAILLE pour la Place que l'on doit faire devant l'Eglise S. Sulpice.
MEDAILLE pour la Place que l'on
doit faire devant l'Eglife de S. Sulpice.
'Un côté , la tête du Roi , avec cette
infcription :
LUDOVICUS Prus MUNIFICUS.
Revers. L'Eglife de S. Sulpice , avec la
nouvelle place qu'on doit faire devant
cette Eglife.
Legende. Bafilica & urbi additum decus
Exg. S. Sulpitii area.
M. D. LCCIV.
doit faire devant l'Eglife de S. Sulpice.
'Un côté , la tête du Roi , avec cette
infcription :
LUDOVICUS Prus MUNIFICUS.
Revers. L'Eglife de S. Sulpice , avec la
nouvelle place qu'on doit faire devant
cette Eglife.
Legende. Bafilica & urbi additum decus
Exg. S. Sulpitii area.
M. D. LCCIV.
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2
p. 152-160
DÉCOUVERTE IMPORTANTE.
Début :
M. le Comte de Caylus, qui aime, qui pratique les Arts depuis long-tems, [...]
Mots clefs :
Anne Claude de Caylus, Manières de peindre, Arts, Estampes, Tableaux, Graveurs
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texteReconnaissance textuelle : DÉCOUVERTE IMPORTANTE.
DÉCOUVERTE IMPORTANTE.
M. le Comte de Caylus , qui aime
qui pratique les Arts depuis long- tems ,
& qui leur a été utile de toutes les manieres
poffibles , a fait part au public dans
l'Affemblée publique de l'Académie des
Infcriptions & Belles - Lettres , tenue le
12 Novembre dernier , d'une des plus
belles découvertes qui ayent été faites depuis
plufieurs fiécles : il a retrouvé une des
manieres de peindre des anciens. C'eſt le
fruit de fes immenfes recherches , & enDECEMBRE.
1754 155
del
•
core plus de fes profondes réflexions. Dès
l'an 1745 il avoit donné une differtation
fur quelques paffages de Pline qui concernoient
les arts dépendans du deffein . Un
de ces paffages roule fur la facon de peindre
pratiquée dans l'antiquité , mais inconnue
de nos jours , que Pline nomme
peinture encaustique * , & dont il diftingue
jufques à trois efpéces.
Ces trois efpéces , dans lefquelles le feu
étoit néceffaire , n'ont aucun rapport avec
l'émail , quoiqu'en difent les interpretes de
Pline, plus fçavans que connoiffeurs. M. de
Caylus , après les avoir combattus dans fa
differtation de 1745 , propofoit des conjectures
vagues fur chacune des efpéces de
Le paffage fuivant eft un de ceux qui ont mis
M. de Caylus fur les voies qui l'ont mené à fa
belle découverte.
Ceris pingere , ac picturam inurere qui primus
excogitaverit , non conftat. Quidam Ariftidis inventum
putant , poftea confummatum à Praxitele . Sed
aliquanto vetuftiores encaustica pictura extitere ,
ut Polygnoti, & Nicanoris , & Arcefilai Pariorum.
Lyfippus quoque Agina picturafua incripfit ,
érixaveer , quod profectò non feciffet , nifi encaufiica
inventa.
Pamphilus quoque Apellis praceptor non pinxiffe
tantum encaufta , fed etiam docuiffe traditur . Paufian
Sicyonium primum in hoc genere nobilem. Brieis
filius hic fuit , ejufdemque primo difcipulus..
- Plinius , lib. 35. cap . XI..
Gy
154 MERCURE DE FRANCE.
peinture encauftique. Il entrevoyoit pour
tant qu'il pourroit retrouver un jour la
maniere de les pratiquer. Les expériences
qu'il a faites depuis , & une lecture trèsrefléchie
de Pline , lui ont fait découvrir
la premiere des trois efpéces. Nous en
parlons avec d'autant plus d'affurance que
nous avons vû , & que tout Paris a vû à
l'Académie la démonftration de ce que
nous avançons. M. de Caylus y a expofé
un tableau qui a été deffiné d'après un
bufte antique de Minerve qui lui appartient
, & colorié d'après nature. M. Vien ,
jeune Peintre , de grande réputation , n'y
a employé que des cires chargées de couleurs
: elles l'ont mis en état d'opérer avec
autant de facilité que le mêlange de l'huile
en peut procurer.
Quelque vif qu'ait été le defir que le
public a montré pour connoître les détails
d'une opération fi curieufe , M. de Caylus
a été forcé de les renvoyer, à cauſe de leur
longueur , à un autre tems. Il s'eft contenté
d'avertir que cette façon de peindre oubliée
depuis tant de fiécles , fournit plus
de fecours que la maniere ordinaire pour
la vérité de l'imitation , qu'elle donne plus
d'éclat & de folidité aux couleurs où l'air
ni les années ne doivent caufer aucune altération
, & qu'enfin on pourra retoucher
DECEMBRE . 1754. 155
5
les ouvrages de ce genre long tems après
qu'ils auront paru , & même auffi fouvent
qu'on le voudra , fans craindre de faire
jamais appercevoir la retouche , ni de fatiguer,
moins encore de tourmenter la couleur.
De tels avantages paroiffent à M. de
Caylus confirmer ce que les auteurs ont
écrit fur les effets de cette ancienne peinture.
Il a obfervé que ces mêmes avantages
pourront être mieux fentis par une plus
longue fuite de pratique. Dans tous les
arts , les premiers effais ont des difficultés
que levent enfin le genie des artiftes. Cependant
, les préparations une fois trouvées
, M. Vien a réuffi fans peine & promptement.
Les amateurs des arts & de l'antiquité
doivent voir reparoître avec plaifir les
moyens que plufieurs grands peintres de la
Grece ont employés pour charmer & pour
inftruire les Grecs , c'eft- à- dire les hommes
dont le goût a été le plus délicat , le plus
jufte & le plus épuré.
On pourroit regarder , ce me femble ,
la gravûre comme une langue que tout le
monde parle , mais dont peu de perfonnes
connoiffent les fineffes. Comme on
voit beaucoup de gens conferver des mots
G vj
156 MERCURE DE FRANCE.
d'habitude , ne fçavoir pas fufpendre leu ?
ton , s'exprimer avec monotonie , &c. on
voit beaucoup de Graveurs qui prennent
un trait fans confiderer l'efprit de l'auteur
, copient le trait fervilement , mettent
enfuite des ombres & des clairs à- peupiès
dans les endroits indiqués par l'original
, & croyent avoir fait une eftampe ;
on ne pourra même en douter , car le nom
du Peintre fera écrit au bas de la planche.
Les maîtres dont le talent eft facile &
l'ordonnance agréable , font d'autant plus
exposés au malheur de ces mauvaiſes traductions
, que leurs compofitions font plus
defirées , & que ces artiſtes étant aimés ,
on veut avoir tout ce qu'ils ont produit.
J'ai vu plus d'une fois des hommes , même
affez éclairés , rougir des mauvaiſes chofes
qu'ils avoient raffemblées , & dire pour excufe
: il faut bien tout avoir. On me dira
que cette néceffité pouffée par - delà les bornes
dans les recueils d'eftampes , eft un
avantage pour foutenir & élever de jeunes
Graveurs ; mais le plus fouvent ils en abufent
; ils travaillent fans attention , & difent
, pour fe confoler de leur peu d'application
ou de leur ignorance , le maître eft
aimé , on a déja beaucoup de fes more
ceaux , il faudra que celui-ci entre dans
la fuite ; & l'ignorant ou le parcffeux fe
DECEMBRE
1754. 357
"
trouve en effet récompenfé d'un travail
dont il auroit mérité d'être puni , du moins
du côté de l'argent. Ces raifons font que
M. Boucher fe trouve plus expofé qu'un
autre à de pareils inconvéniens , & je le
crois trop amateur de fon talent pour n'ê
tre pas perfuadé qu'il feroit charmé d'avoir
toujours été auffi bien rendu qu'il
vient de l'être par M. Daullé dans les deux
ovales qui me restent à décrire. Ils repréfentent
la Mufique Paftorale & les Amufemens
de la campagne ; ce font leurs titres.
Le jeune homme qui tient , dans le dernier
, la corde d'un filet tendu pour prendre
des oifeaux , n'allarme point le fpectateur
pour leur liberté ; il n'eft occupé avec
raifon , que de la jeune perfonne auprès
de laquelle il eft affis ; elle paroît à fon
égard dans la même fituation , & fur- toutne
point aimer cette chaffe , à laquelle elle
tourne abfolument le dos. Le brillant des
chairs , la dégradation du payfage. , le travail
des terraffes , & celui d'une fabrique
placée au- deffus du filet , ne peuvent être
mieux traités. Cependant il faut convenir
que les mêmes beautés . fe trouvent nonfeulement
dans le morceau de la mufique
paftorale , mais que le grouppe des deux
jeunes gens de fexe différent , dont il
eft compofé , eft plus riche de lumiere
158 MERCURE DE FRANCE.
qu'elle eft répandue avec plus d'art &
moins d'interruption. Ces deux pendans ,
traités en ovale dans le quarré , feront l'ornement
de plus d'un cabinet , aujourd'hui
que le nombre des eftampes montées fait
une riante décoration pour un très-grand
nombre de perfonnes qui ne font point
en état de fatisfaire leur goût fur une curiofité
plus confidérable .
On trouvera ces deux eftampes chez
Daullé , rue du Plâtre S. Jacques , & chez
Buldet , rue de Gefvres.
BULDET , rue de Gefvres , au Grand
coeur , vient de mettre en vente trois eftampes
gravées par Pelletier. La premiere
d'après M. Natoire , repréfente Jupiter &
Califto ; la feconde & la troifiéme d'après
M. Pierre , repréfentent le Marché de Tivoli
, & l'Inconftance punie.
DANS le grand nombre d'amateurs qui
ne poffedent des chef- d'oeuvres que pour
eux , il s'en trouve quelques- uns qui cher
chent à répandre le goût des arts , & qui
communiquent volontiers au public tout
ce qui peut l'éclairer. Un des plus ardens
à répandre la lumiere , c'eft M. le Comte
de Vence. Son cabinet eft ouvert à tous
les Graveurs qui ont du talent & de la
DECEMBRE . 1754 159
probité. Il ne leur donne pas indifféremment
fes tableaux ; mais il diftribue à chacun
ce qu'il peut bien rendre . Quoique
fes choix ayent été fort heureux jufqu'ici ,
il en a peu fait qui ayent été auffi généralement
approuvés que celui de M. Wille
, Allemand , pour rendre un des plus
beaux tableaux de Netfcher.
Ce Peintre Allemand , établi dans les
Pays-bas , n'a gueres fait que des portraits ;
il jouit pourtant d'une très- grande réputation
c'eft qu'il a réuffi fi parfaitement
dans la maniere de traiter les étoffes , les
fatins fur-tout , que fes portraits ont mérité
d'être mêlés avec les ouvrages des plus
grands maîtres dans les principaux cabinets
de l'Europe .
Quelque talent qu'eût Netfcher pour
le portrait , il ne s'y eft pas tout-à-fait fixé ,
& il s'eft quelquefois élevé jufqu'à l'hiftoire.
La mort de Cléopatre eft celui de fes
tableaux qui eft le plus connu . Outre le
mérite qu'il a dans fes autres ouvrages ,
il y a jetté une expreffion & une nobleſſe
qu'on cherchoit vainement dans les autres
Peintres de fon école.
M. Wille , déja très- connu par la beauté
de fon burin , a rendu ce beau tableau
avec toute la force & les graces poffibles.
Cet habile Graveur demeure quai
160 MERCURE DE FRANCE .
des Auguftins , à côté de l'Hôtel d'Auver
gne.
Nos Graveurs auroient encore plus de
réputation qu'ils n'en ont en Europe , s'ils
s'attachoient plus fouvent à rendre les
tableaux des grands maîtres. On voit donc
avec plaifir que P. B. Audran , qui porte
un nom fi recommandable dans l'art`qu'il
profeffe , s'eft appliqué à nous donner deux
planches , l'une d'après le Titien , qui repréfente
Apparition de Jefus - Chriſt aux
Pelerins d'Emaus , & l'autre une Defceme
de Croix , dans laquelle le Pouffin a fait
fentir tout le mérite de fon expreffion .
Ces deux eftampes font dédiées à M. le
Comte de Brulh . Ce Miniftre & le Roi
fon maître , poffedent les tréfors de l'Italie
; ils l'augmentent tous les jours , &
bientôt on fera contraint de faire le voyage
de Drefde pour acquerir les plus fûres connoiffances
dans la maniere des grands maî
tres. Le jugement & les yeux ne font formés
que par la comparaiſon.
Audran demeure rue S. Jacques , à la
ville de Paris , entre les rues de la Parche
minerie & du Foin.
M. le Comte de Caylus , qui aime
qui pratique les Arts depuis long- tems ,
& qui leur a été utile de toutes les manieres
poffibles , a fait part au public dans
l'Affemblée publique de l'Académie des
Infcriptions & Belles - Lettres , tenue le
12 Novembre dernier , d'une des plus
belles découvertes qui ayent été faites depuis
plufieurs fiécles : il a retrouvé une des
manieres de peindre des anciens. C'eſt le
fruit de fes immenfes recherches , & enDECEMBRE.
1754 155
del
•
core plus de fes profondes réflexions. Dès
l'an 1745 il avoit donné une differtation
fur quelques paffages de Pline qui concernoient
les arts dépendans du deffein . Un
de ces paffages roule fur la facon de peindre
pratiquée dans l'antiquité , mais inconnue
de nos jours , que Pline nomme
peinture encaustique * , & dont il diftingue
jufques à trois efpéces.
Ces trois efpéces , dans lefquelles le feu
étoit néceffaire , n'ont aucun rapport avec
l'émail , quoiqu'en difent les interpretes de
Pline, plus fçavans que connoiffeurs. M. de
Caylus , après les avoir combattus dans fa
differtation de 1745 , propofoit des conjectures
vagues fur chacune des efpéces de
Le paffage fuivant eft un de ceux qui ont mis
M. de Caylus fur les voies qui l'ont mené à fa
belle découverte.
Ceris pingere , ac picturam inurere qui primus
excogitaverit , non conftat. Quidam Ariftidis inventum
putant , poftea confummatum à Praxitele . Sed
aliquanto vetuftiores encaustica pictura extitere ,
ut Polygnoti, & Nicanoris , & Arcefilai Pariorum.
Lyfippus quoque Agina picturafua incripfit ,
érixaveer , quod profectò non feciffet , nifi encaufiica
inventa.
Pamphilus quoque Apellis praceptor non pinxiffe
tantum encaufta , fed etiam docuiffe traditur . Paufian
Sicyonium primum in hoc genere nobilem. Brieis
filius hic fuit , ejufdemque primo difcipulus..
- Plinius , lib. 35. cap . XI..
Gy
154 MERCURE DE FRANCE.
peinture encauftique. Il entrevoyoit pour
tant qu'il pourroit retrouver un jour la
maniere de les pratiquer. Les expériences
qu'il a faites depuis , & une lecture trèsrefléchie
de Pline , lui ont fait découvrir
la premiere des trois efpéces. Nous en
parlons avec d'autant plus d'affurance que
nous avons vû , & que tout Paris a vû à
l'Académie la démonftration de ce que
nous avançons. M. de Caylus y a expofé
un tableau qui a été deffiné d'après un
bufte antique de Minerve qui lui appartient
, & colorié d'après nature. M. Vien ,
jeune Peintre , de grande réputation , n'y
a employé que des cires chargées de couleurs
: elles l'ont mis en état d'opérer avec
autant de facilité que le mêlange de l'huile
en peut procurer.
Quelque vif qu'ait été le defir que le
public a montré pour connoître les détails
d'une opération fi curieufe , M. de Caylus
a été forcé de les renvoyer, à cauſe de leur
longueur , à un autre tems. Il s'eft contenté
d'avertir que cette façon de peindre oubliée
depuis tant de fiécles , fournit plus
de fecours que la maniere ordinaire pour
la vérité de l'imitation , qu'elle donne plus
d'éclat & de folidité aux couleurs où l'air
ni les années ne doivent caufer aucune altération
, & qu'enfin on pourra retoucher
DECEMBRE . 1754. 155
5
les ouvrages de ce genre long tems après
qu'ils auront paru , & même auffi fouvent
qu'on le voudra , fans craindre de faire
jamais appercevoir la retouche , ni de fatiguer,
moins encore de tourmenter la couleur.
De tels avantages paroiffent à M. de
Caylus confirmer ce que les auteurs ont
écrit fur les effets de cette ancienne peinture.
Il a obfervé que ces mêmes avantages
pourront être mieux fentis par une plus
longue fuite de pratique. Dans tous les
arts , les premiers effais ont des difficultés
que levent enfin le genie des artiftes. Cependant
, les préparations une fois trouvées
, M. Vien a réuffi fans peine & promptement.
Les amateurs des arts & de l'antiquité
doivent voir reparoître avec plaifir les
moyens que plufieurs grands peintres de la
Grece ont employés pour charmer & pour
inftruire les Grecs , c'eft- à- dire les hommes
dont le goût a été le plus délicat , le plus
jufte & le plus épuré.
On pourroit regarder , ce me femble ,
la gravûre comme une langue que tout le
monde parle , mais dont peu de perfonnes
connoiffent les fineffes. Comme on
voit beaucoup de gens conferver des mots
G vj
156 MERCURE DE FRANCE.
d'habitude , ne fçavoir pas fufpendre leu ?
ton , s'exprimer avec monotonie , &c. on
voit beaucoup de Graveurs qui prennent
un trait fans confiderer l'efprit de l'auteur
, copient le trait fervilement , mettent
enfuite des ombres & des clairs à- peupiès
dans les endroits indiqués par l'original
, & croyent avoir fait une eftampe ;
on ne pourra même en douter , car le nom
du Peintre fera écrit au bas de la planche.
Les maîtres dont le talent eft facile &
l'ordonnance agréable , font d'autant plus
exposés au malheur de ces mauvaiſes traductions
, que leurs compofitions font plus
defirées , & que ces artiſtes étant aimés ,
on veut avoir tout ce qu'ils ont produit.
J'ai vu plus d'une fois des hommes , même
affez éclairés , rougir des mauvaiſes chofes
qu'ils avoient raffemblées , & dire pour excufe
: il faut bien tout avoir. On me dira
que cette néceffité pouffée par - delà les bornes
dans les recueils d'eftampes , eft un
avantage pour foutenir & élever de jeunes
Graveurs ; mais le plus fouvent ils en abufent
; ils travaillent fans attention , & difent
, pour fe confoler de leur peu d'application
ou de leur ignorance , le maître eft
aimé , on a déja beaucoup de fes more
ceaux , il faudra que celui-ci entre dans
la fuite ; & l'ignorant ou le parcffeux fe
DECEMBRE
1754. 357
"
trouve en effet récompenfé d'un travail
dont il auroit mérité d'être puni , du moins
du côté de l'argent. Ces raifons font que
M. Boucher fe trouve plus expofé qu'un
autre à de pareils inconvéniens , & je le
crois trop amateur de fon talent pour n'ê
tre pas perfuadé qu'il feroit charmé d'avoir
toujours été auffi bien rendu qu'il
vient de l'être par M. Daullé dans les deux
ovales qui me restent à décrire. Ils repréfentent
la Mufique Paftorale & les Amufemens
de la campagne ; ce font leurs titres.
Le jeune homme qui tient , dans le dernier
, la corde d'un filet tendu pour prendre
des oifeaux , n'allarme point le fpectateur
pour leur liberté ; il n'eft occupé avec
raifon , que de la jeune perfonne auprès
de laquelle il eft affis ; elle paroît à fon
égard dans la même fituation , & fur- toutne
point aimer cette chaffe , à laquelle elle
tourne abfolument le dos. Le brillant des
chairs , la dégradation du payfage. , le travail
des terraffes , & celui d'une fabrique
placée au- deffus du filet , ne peuvent être
mieux traités. Cependant il faut convenir
que les mêmes beautés . fe trouvent nonfeulement
dans le morceau de la mufique
paftorale , mais que le grouppe des deux
jeunes gens de fexe différent , dont il
eft compofé , eft plus riche de lumiere
158 MERCURE DE FRANCE.
qu'elle eft répandue avec plus d'art &
moins d'interruption. Ces deux pendans ,
traités en ovale dans le quarré , feront l'ornement
de plus d'un cabinet , aujourd'hui
que le nombre des eftampes montées fait
une riante décoration pour un très-grand
nombre de perfonnes qui ne font point
en état de fatisfaire leur goût fur une curiofité
plus confidérable .
On trouvera ces deux eftampes chez
Daullé , rue du Plâtre S. Jacques , & chez
Buldet , rue de Gefvres.
BULDET , rue de Gefvres , au Grand
coeur , vient de mettre en vente trois eftampes
gravées par Pelletier. La premiere
d'après M. Natoire , repréfente Jupiter &
Califto ; la feconde & la troifiéme d'après
M. Pierre , repréfentent le Marché de Tivoli
, & l'Inconftance punie.
DANS le grand nombre d'amateurs qui
ne poffedent des chef- d'oeuvres que pour
eux , il s'en trouve quelques- uns qui cher
chent à répandre le goût des arts , & qui
communiquent volontiers au public tout
ce qui peut l'éclairer. Un des plus ardens
à répandre la lumiere , c'eft M. le Comte
de Vence. Son cabinet eft ouvert à tous
les Graveurs qui ont du talent & de la
DECEMBRE . 1754 159
probité. Il ne leur donne pas indifféremment
fes tableaux ; mais il diftribue à chacun
ce qu'il peut bien rendre . Quoique
fes choix ayent été fort heureux jufqu'ici ,
il en a peu fait qui ayent été auffi généralement
approuvés que celui de M. Wille
, Allemand , pour rendre un des plus
beaux tableaux de Netfcher.
Ce Peintre Allemand , établi dans les
Pays-bas , n'a gueres fait que des portraits ;
il jouit pourtant d'une très- grande réputation
c'eft qu'il a réuffi fi parfaitement
dans la maniere de traiter les étoffes , les
fatins fur-tout , que fes portraits ont mérité
d'être mêlés avec les ouvrages des plus
grands maîtres dans les principaux cabinets
de l'Europe .
Quelque talent qu'eût Netfcher pour
le portrait , il ne s'y eft pas tout-à-fait fixé ,
& il s'eft quelquefois élevé jufqu'à l'hiftoire.
La mort de Cléopatre eft celui de fes
tableaux qui eft le plus connu . Outre le
mérite qu'il a dans fes autres ouvrages ,
il y a jetté une expreffion & une nobleſſe
qu'on cherchoit vainement dans les autres
Peintres de fon école.
M. Wille , déja très- connu par la beauté
de fon burin , a rendu ce beau tableau
avec toute la force & les graces poffibles.
Cet habile Graveur demeure quai
160 MERCURE DE FRANCE .
des Auguftins , à côté de l'Hôtel d'Auver
gne.
Nos Graveurs auroient encore plus de
réputation qu'ils n'en ont en Europe , s'ils
s'attachoient plus fouvent à rendre les
tableaux des grands maîtres. On voit donc
avec plaifir que P. B. Audran , qui porte
un nom fi recommandable dans l'art`qu'il
profeffe , s'eft appliqué à nous donner deux
planches , l'une d'après le Titien , qui repréfente
Apparition de Jefus - Chriſt aux
Pelerins d'Emaus , & l'autre une Defceme
de Croix , dans laquelle le Pouffin a fait
fentir tout le mérite de fon expreffion .
Ces deux eftampes font dédiées à M. le
Comte de Brulh . Ce Miniftre & le Roi
fon maître , poffedent les tréfors de l'Italie
; ils l'augmentent tous les jours , &
bientôt on fera contraint de faire le voyage
de Drefde pour acquerir les plus fûres connoiffances
dans la maniere des grands maî
tres. Le jugement & les yeux ne font formés
que par la comparaiſon.
Audran demeure rue S. Jacques , à la
ville de Paris , entre les rues de la Parche
minerie & du Foin.
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Résumé : DÉCOUVERTE IMPORTANTE.
Le 12 novembre 1754, le comte de Caylus a présenté à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres une découverte majeure : la redécouverte de la technique de peinture encaustique antique. Cette méthode, décrite par Pline, utilise des cires chargées de couleurs, permettant une imitation plus fidèle, un éclat et une solidité accrus des couleurs, ainsi que la possibilité de retouches sans altérer l'œuvre. M. de Caylus a exposé un tableau réalisé selon cette technique pour démontrer sa validité. Il a souligné les avantages significatifs de cette méthode par rapport aux techniques modernes. Les amateurs d'art et d'antiquité ont apprécié cette redécouverte, qui rappelle les méthodes utilisées par les grands peintres grecs. Le texte mentionne également des aspects techniques et des références à des artistes contemporains, tels que M. Vien et M. Boucher. Des discussions sur la gravure et la reproduction des œuvres d'art ont également eu lieu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 161-162
LETTRE sur la statue de S. Augustin, par M. Pigalle.
Début :
Mon amour pour les Arts exige de moi, Monsieur, que j'annonce au [...]
Mots clefs :
Statue, Jean-Baptiste Pigalle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE sur la statue de S. Augustin, par M. Pigalle.
LETTRE fur la ftatue de S. Auguftin
par M. Pigalle.
On amour pour les Arts exige de
moi , Monfieur , que j'annonce au
Public les productions des grands hommes
lorfque je les découvre : celle de M. Pigalle
mérite les éloges de tous les connoif
feurs. Il fit placer le 23 Août , dans l'Eglife
des Petits Peres , une figure en marbre
repréfentant S. Auguftin en rochet
étole & chappe , avec la mitre & fa croffe.
Ce célébre Pere de l'Eglife tient fur la
main gauche un livre ouvert , où on lit ces
deux mots , Auguftini opera ; & de la main
droite il les offre au Seigneur dans fon
Temple. Cette ftatue a huit pieds de hauteur,
& paroît cependant de grandeur naturelle
: elle eft d'un marbre de Gênes blanc ,
d'autant plus précieux qu'il n'y a pas une
feule tache. Tout ce que la fageffe & la
fagacité du plus habile artifte étoient capables
d'exécuter , s'y trouve rendu avec
la plus parfaite précifion . On fent dans le
caractere de la tête cet efprit divin qui
animoit S. Auguftin , & cette force avec
laquelle il terraffoit les Hérétiques de fon
tems. Il n'étoit pas poffible de mieux dé162
MERCURE DE FRANCE.
velopper cette figure. La correction du
deffein & la hardieffe de l'exécution ne
pouvoient pas être portées plus loin .
Quelques perfonnes avec lefquelles je
me rencontrai aux Petits Peres , lorfque j'y
vis cette admirable figure , trouverent mauvais
que M. Pigalle ne l'eût point polie.
Je leur repréfentai que c'étoit au contraire
l'effet d'une fupériorité de génie & de réflexion
, en ce que le poli général d'une
figure ôte les graces de l'expreffion ; qu'il
feroit , par exemple , totalement contraire
au bon goût de polir le linge , comme le
rochet qui devoit être mat de couleur , &
qu'il n'y avoit de fufceptible du luifant
du poli , que de certaines parties d'étoffes ,
telle que les paremens d'une chappe , fans
quoi on remarqueroit une defagréable confufion
entre le linge & les étoffes.
Cet ornement confidérable de l'Eglife
des Petits Peres eft dû à la pieufe générofité
de plufieurs perfonnes de très- grande
confidération : générosité follicitée & obtenue
par le Reverend Pere Felix , ancien
Prieur de la Maiſon .
J'ai l'honneur d'être , &c.
VOISIN , Avocat en la
Cour , rue du Four S.
Euftache.
par M. Pigalle.
On amour pour les Arts exige de
moi , Monfieur , que j'annonce au
Public les productions des grands hommes
lorfque je les découvre : celle de M. Pigalle
mérite les éloges de tous les connoif
feurs. Il fit placer le 23 Août , dans l'Eglife
des Petits Peres , une figure en marbre
repréfentant S. Auguftin en rochet
étole & chappe , avec la mitre & fa croffe.
Ce célébre Pere de l'Eglife tient fur la
main gauche un livre ouvert , où on lit ces
deux mots , Auguftini opera ; & de la main
droite il les offre au Seigneur dans fon
Temple. Cette ftatue a huit pieds de hauteur,
& paroît cependant de grandeur naturelle
: elle eft d'un marbre de Gênes blanc ,
d'autant plus précieux qu'il n'y a pas une
feule tache. Tout ce que la fageffe & la
fagacité du plus habile artifte étoient capables
d'exécuter , s'y trouve rendu avec
la plus parfaite précifion . On fent dans le
caractere de la tête cet efprit divin qui
animoit S. Auguftin , & cette force avec
laquelle il terraffoit les Hérétiques de fon
tems. Il n'étoit pas poffible de mieux dé162
MERCURE DE FRANCE.
velopper cette figure. La correction du
deffein & la hardieffe de l'exécution ne
pouvoient pas être portées plus loin .
Quelques perfonnes avec lefquelles je
me rencontrai aux Petits Peres , lorfque j'y
vis cette admirable figure , trouverent mauvais
que M. Pigalle ne l'eût point polie.
Je leur repréfentai que c'étoit au contraire
l'effet d'une fupériorité de génie & de réflexion
, en ce que le poli général d'une
figure ôte les graces de l'expreffion ; qu'il
feroit , par exemple , totalement contraire
au bon goût de polir le linge , comme le
rochet qui devoit être mat de couleur , &
qu'il n'y avoit de fufceptible du luifant
du poli , que de certaines parties d'étoffes ,
telle que les paremens d'une chappe , fans
quoi on remarqueroit une defagréable confufion
entre le linge & les étoffes.
Cet ornement confidérable de l'Eglife
des Petits Peres eft dû à la pieufe générofité
de plufieurs perfonnes de très- grande
confidération : générosité follicitée & obtenue
par le Reverend Pere Felix , ancien
Prieur de la Maiſon .
J'ai l'honneur d'être , &c.
VOISIN , Avocat en la
Cour , rue du Four S.
Euftache.
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Résumé : LETTRE sur la statue de S. Augustin, par M. Pigalle.
La lettre annonce la création d'une statue de Saint Augustin par Jean-Baptiste Pigalle, inaugurée le 23 août dans l'église des Petits Pères. Réalisée en marbre blanc de Gênes, la statue représente Saint Augustin en habits ecclésiastiques, tenant un livre ouvert avec les mots 'Auguftini opera' et l'offrant à Dieu. Mesurant huit pieds de hauteur, elle apparaît de grandeur naturelle et est exécutée avec une grande précision. La tête de la statue reflète l'esprit et la force de Saint Augustin face aux hérétiques. La décision de ne pas polir la statue vise à préserver les expressions et les détails des vêtements. Cette œuvre a été rendue possible grâce à la générosité de plusieurs personnes influentes, sollicitée par le Père Félix, ancien prieur de la maison.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 163-169
Méthode du Bureau typographique pour la Musique. Par M. Dumas.
Début :
Cette invention qui date de l'année derniere, a eu des censeurs & des partisans [...]
Mots clefs :
Bureau typographique, Musique, Leçons, Louis Dumas, Tons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Méthode du Bureau typographique pour la Musique. Par M. Dumas.
Méthode du Bureau typographique pour la
Mufique. Par M. Dumas.
ETTE invention qui date de l'année
derniere , a eu des cenfeurs & des partifans
. Nous allons difcuter avec impartialité
les raifons des uns & des autres . Il
réfultera de cet examen une lumiere fuffifante
pour mettre nos lecteurs en état de
prononcer.
On impute à la méthode que nous annonçons
, 1. un ordre brouillé dans fa
diftribution. 2°. On prétend qu'elle exige
dix années d'étude . 3 ° . On croit trouver
la caufe de cette perte de tems dans les
opérations de double emploi dans les leçons.
4. On dit la dépenſe du bureau indifpenfable
à toute perfonne pour apprendre
la Mufique . Voici la réponſe à ces objections.
Le Bureau typographique eft divifé en
trois parties. La premiere contient les élémens
de la Mufique renfermés dans trois
colonnes. La feconde parcourt dix- huit colonnes
, qui contiennent les cartes fervant
à l'ufage convenable pour tracer les leçons
notées dans la méthode. La troifieme remplit
les neuf dernieres colonnes , qui font
voir la preuve du progrès que l'on doit
164 MERCURE DE FRANCE.
avoir fait lorfqu'on y eft parvenu ; & enfin
la méthode de chanter dans la partition.
On a vû jufqu'à préfent au commencement
du livre de M. Dumas , une grande
carte qui préfentoit le plan général de fon
entrepriſe : elle fera fupprimée à l'avenir ,
pour ôter le prétexte qu'on a pris de faire
entendre au public la néceffité de la comprendre
pour apprendre la Mufique.
Dans la premiere divifion , on trouve
à la premiere colonne les inftructions concernant
l'ufage des deux tables qui renferment
les monofyllabes ainfi rangées en forme
d'échelle , la , fi , ut , re , mi , fa , fol,
la , qui donnent à entendre par les plans
fuivans , qu'il s'agit dans la Mufique de dégrès
& d'intervalles pour diftinguer les
fons , & pour enfeigner le premier langage
qui les caracteriſe .
La feconde colonne contient les inftruc
tions du détail de la portée muficale . L'on
y voit l'application des mêmes monofyllabes
pour enfeigner à un éleve le nom de
chacun de fes dégrès & du fon qu'il indique.
On y voit fucceffivement les huit pofitions
des trois clefs de la Mufique , le
tout en ordre dans chaque cafe , qui forme
le plan général de cette colonne . L'Auteur
a la fatisfaction de voir que par ces
fimples monofyllabes fes éleves forment
C
DECEMBRE. 1754. 165
aifément toute efpece de fons , tant natu
rels que tranfpofés , foit en montant ou en
defcendant , par les échelles des deux tons
naturels d'a-mi-la & de c-fol- ut , avantage
qui eft de la derniere conféquence.
La troifieme colonne fubftitue les notes
de la Musique aux monofyllabes que l'on
vient de pratiquer fur la portée . On y fait
connoître leur valeur par leurs différentes
figures & par un détail très bien circonftancié.
L'Auteur n'a pas négligé de fimplifier
le moyen important de rendre fenfible
l'application du mouvement convenable à
chaque note de différente figure . Dans cette
vûe il a eu recours aux monofyllabes
dont nous avons parlé . Il fuffit de les lire.
dans l'ordre qu'il preferit , pour remporter
en peu de tems tout ce qu'il y a de plus
difficile à apprendre dans les commencemens
de la Mufique par toute autre voie .
Voilà qui ne s'accorde pas avec l'imputation
d'une méthode brouillée dans fa
diftribution , non plus qu'avec les dix années
d'étude , puifqu'on apprend dans cette
méthode à pratiquer par de fimples mo
nofyllabes , 1. la nomination hardie des
notes . 2 °. La formation des fons , tant na
turels que tranfpofés . 3 ° . Enfin les mouvemens
précis & convenables à toutes les
166 MERCURE DE FRANCE.
différentes valeurs de notes . Ces difficultés
levées , le reste de la méthode devient un
amufement.
La feconde divifion compriſe dans dixhuit
colonnes , renferme le moyen de pratiquer
un premier cours de leçons dans les
tons naturels & tranfpofés , ainfi que dans
leur mode , pour perfectionner un éleve
dans tout ce qu'il vient d'apprendre par les
monofyllabes , je veux dire , la plus parfaite
exécution , tant du chant que des
mouvemens qu'il puiffe acquerir felon les
fignes de mefures , tant fimples que compofés.
L'accufation du double emploi qu'on
prétend être dans les leçons de M. Dumas ,
nous paroît hazardée par des perfonnes
qui n'ont pas fenti que la leçon naturelle
que l'Auteur place au-deffous d'une autre
leçon tranfpofée , doit fervir à un éleve
de modele dans la progreffion de fon échelle
. D'ailleurs , il a prétendu favorifer les
perfonnes qui ne font pas dans l'ufage ou
l'habitude de chanter fans tranſpoſer .
-
Les nouvelles tables que M. Dumas préfente
ici touchant les tranfpofitions & leur
origine , nous paroiffent d'un très bon
ufage , fur-tout celles par lefquelles il en
feigne la Mufique à toutes perfonnes , quelle
voix qu'elles ayent , par le moyen d'une
feule clef.
DECEMBRE. 1754. 167
L'Auteur donne des regles diftribuées
par leçons dans l'ordre de demandes & de
réponſes , qui traitent non feulement des
tranfpofitions , mais encore des principes
fondamentaux de la Mufique , que tout habile
concertant ne doit pas ignorer , ce qui
n'a jamais été donné au public. Il fait précéder
les deux tables qui préfentent l'origine
des tranfpofitions , dans les exemplaires
qu'il délivre à préfent , par des inftructions
qui démontrent certains défauts où
l'on eft tombé pour n'avoir pas encore fait
attention au principe qui les établit. Il
donne enfuite la maniere de remédier à
ces défauts.
Il termine enfin cette feconde partie par
les régles , qui font connoître les tons naturels
& tranfpofés à l'afpect de la clef & des
tranfpofitions , lorfqu'elles lui font appliquées
, & non par la derniere note d'une
leçon. Ce qui lui a donné lieu de repréfenter
un plan des douze demi-tons , qui
porte la preuve des inftructions qu'il y a
établi ; comme auffi celle des vingt - quatre
tons que la Mufique renferme .
Par les deux tables fuivantes il donne la
derniere conviction de la véritable quantité
de dièzes & de bémols qui convient
aux tons ; la relation tonique qu'elles font
voir , en eft la preuve. Elles font établies
168 MERCURE DE FRANCE.
avec tant de folidité & de lumiere qu'elles
donnent le moyen de baiffer ou d'élever
une piece de Mufique un demi- ton plus
haut ou plus bas qu'elle n'a été compoſée.
Enfin la troifieme divifion qui parcourt
les neuf dernieres colonnes du Bureau ,
contient un fecond cours de leçons de Mufique
, qui fervent de preuve au progrès
qu'on doit avoir fait lorfqu'on y eft parvenu
. Ici on apprend à chanter , comme on
appelle improprement , fans tranfpofer,
Nous difons improprement , parce qu'il paroft
avec évidence que la tranfpofition eft
inféparable du chant , & qu'il n'y a que là
lecture qui puiffe être naturelle. Le progrès
en queftion confifte à fçavoir appliquer la
clef & la tranfpofition convenable à ces
leçons , comme auffi les fignes de meſures.
Il y a encore deux tables à la fin du livre ,
par lesquelles on peut élever ou baiffer
toutes les leçons de ce fecond cours , dans
tous les tons de la Mufique.
Il ne refte donc plus qu'à refuter la prétendue
néceffité de faire la dépenfe du Bureau,
pour apprendre la Mufique. Voici
comment s'exprime l'Auteur dans le feuillet
de fa méthode qui précéde la grande carte.
L'ufage du Bureau ayant été imaginé en faveur
de la jeuneffe , les perfonnes plus avancées
en âge peuvent parfaitement apprendre
La
1
Σ
DECEMBRE.
17540 169
la Mufique par le feul fecours de la méthode,
& c .
Nous croyons ce que nous venons de
dire fuffifant pour déterminer les parens
qui veulent que leurs enfans apprennent
la Mufique , à fe fervir de la méthode ingénieufe
& raifonnable de M. Dumas. Elle
fe vend vingt livres : on ne la trouve que
chez l'Auteur , rue Montmartre , vis - à- vis
les Charniers , la porte cochere entre la
Communauté des Prêtres , & les Soeurs
grifes de S. Euftache .
Mufique. Par M. Dumas.
ETTE invention qui date de l'année
derniere , a eu des cenfeurs & des partifans
. Nous allons difcuter avec impartialité
les raifons des uns & des autres . Il
réfultera de cet examen une lumiere fuffifante
pour mettre nos lecteurs en état de
prononcer.
On impute à la méthode que nous annonçons
, 1. un ordre brouillé dans fa
diftribution. 2°. On prétend qu'elle exige
dix années d'étude . 3 ° . On croit trouver
la caufe de cette perte de tems dans les
opérations de double emploi dans les leçons.
4. On dit la dépenſe du bureau indifpenfable
à toute perfonne pour apprendre
la Mufique . Voici la réponſe à ces objections.
Le Bureau typographique eft divifé en
trois parties. La premiere contient les élémens
de la Mufique renfermés dans trois
colonnes. La feconde parcourt dix- huit colonnes
, qui contiennent les cartes fervant
à l'ufage convenable pour tracer les leçons
notées dans la méthode. La troifieme remplit
les neuf dernieres colonnes , qui font
voir la preuve du progrès que l'on doit
164 MERCURE DE FRANCE.
avoir fait lorfqu'on y eft parvenu ; & enfin
la méthode de chanter dans la partition.
On a vû jufqu'à préfent au commencement
du livre de M. Dumas , une grande
carte qui préfentoit le plan général de fon
entrepriſe : elle fera fupprimée à l'avenir ,
pour ôter le prétexte qu'on a pris de faire
entendre au public la néceffité de la comprendre
pour apprendre la Mufique.
Dans la premiere divifion , on trouve
à la premiere colonne les inftructions concernant
l'ufage des deux tables qui renferment
les monofyllabes ainfi rangées en forme
d'échelle , la , fi , ut , re , mi , fa , fol,
la , qui donnent à entendre par les plans
fuivans , qu'il s'agit dans la Mufique de dégrès
& d'intervalles pour diftinguer les
fons , & pour enfeigner le premier langage
qui les caracteriſe .
La feconde colonne contient les inftruc
tions du détail de la portée muficale . L'on
y voit l'application des mêmes monofyllabes
pour enfeigner à un éleve le nom de
chacun de fes dégrès & du fon qu'il indique.
On y voit fucceffivement les huit pofitions
des trois clefs de la Mufique , le
tout en ordre dans chaque cafe , qui forme
le plan général de cette colonne . L'Auteur
a la fatisfaction de voir que par ces
fimples monofyllabes fes éleves forment
C
DECEMBRE. 1754. 165
aifément toute efpece de fons , tant natu
rels que tranfpofés , foit en montant ou en
defcendant , par les échelles des deux tons
naturels d'a-mi-la & de c-fol- ut , avantage
qui eft de la derniere conféquence.
La troifieme colonne fubftitue les notes
de la Musique aux monofyllabes que l'on
vient de pratiquer fur la portée . On y fait
connoître leur valeur par leurs différentes
figures & par un détail très bien circonftancié.
L'Auteur n'a pas négligé de fimplifier
le moyen important de rendre fenfible
l'application du mouvement convenable à
chaque note de différente figure . Dans cette
vûe il a eu recours aux monofyllabes
dont nous avons parlé . Il fuffit de les lire.
dans l'ordre qu'il preferit , pour remporter
en peu de tems tout ce qu'il y a de plus
difficile à apprendre dans les commencemens
de la Mufique par toute autre voie .
Voilà qui ne s'accorde pas avec l'imputation
d'une méthode brouillée dans fa
diftribution , non plus qu'avec les dix années
d'étude , puifqu'on apprend dans cette
méthode à pratiquer par de fimples mo
nofyllabes , 1. la nomination hardie des
notes . 2 °. La formation des fons , tant na
turels que tranfpofés . 3 ° . Enfin les mouvemens
précis & convenables à toutes les
166 MERCURE DE FRANCE.
différentes valeurs de notes . Ces difficultés
levées , le reste de la méthode devient un
amufement.
La feconde divifion compriſe dans dixhuit
colonnes , renferme le moyen de pratiquer
un premier cours de leçons dans les
tons naturels & tranfpofés , ainfi que dans
leur mode , pour perfectionner un éleve
dans tout ce qu'il vient d'apprendre par les
monofyllabes , je veux dire , la plus parfaite
exécution , tant du chant que des
mouvemens qu'il puiffe acquerir felon les
fignes de mefures , tant fimples que compofés.
L'accufation du double emploi qu'on
prétend être dans les leçons de M. Dumas ,
nous paroît hazardée par des perfonnes
qui n'ont pas fenti que la leçon naturelle
que l'Auteur place au-deffous d'une autre
leçon tranfpofée , doit fervir à un éleve
de modele dans la progreffion de fon échelle
. D'ailleurs , il a prétendu favorifer les
perfonnes qui ne font pas dans l'ufage ou
l'habitude de chanter fans tranſpoſer .
-
Les nouvelles tables que M. Dumas préfente
ici touchant les tranfpofitions & leur
origine , nous paroiffent d'un très bon
ufage , fur-tout celles par lefquelles il en
feigne la Mufique à toutes perfonnes , quelle
voix qu'elles ayent , par le moyen d'une
feule clef.
DECEMBRE. 1754. 167
L'Auteur donne des regles diftribuées
par leçons dans l'ordre de demandes & de
réponſes , qui traitent non feulement des
tranfpofitions , mais encore des principes
fondamentaux de la Mufique , que tout habile
concertant ne doit pas ignorer , ce qui
n'a jamais été donné au public. Il fait précéder
les deux tables qui préfentent l'origine
des tranfpofitions , dans les exemplaires
qu'il délivre à préfent , par des inftructions
qui démontrent certains défauts où
l'on eft tombé pour n'avoir pas encore fait
attention au principe qui les établit. Il
donne enfuite la maniere de remédier à
ces défauts.
Il termine enfin cette feconde partie par
les régles , qui font connoître les tons naturels
& tranfpofés à l'afpect de la clef & des
tranfpofitions , lorfqu'elles lui font appliquées
, & non par la derniere note d'une
leçon. Ce qui lui a donné lieu de repréfenter
un plan des douze demi-tons , qui
porte la preuve des inftructions qu'il y a
établi ; comme auffi celle des vingt - quatre
tons que la Mufique renferme .
Par les deux tables fuivantes il donne la
derniere conviction de la véritable quantité
de dièzes & de bémols qui convient
aux tons ; la relation tonique qu'elles font
voir , en eft la preuve. Elles font établies
168 MERCURE DE FRANCE.
avec tant de folidité & de lumiere qu'elles
donnent le moyen de baiffer ou d'élever
une piece de Mufique un demi- ton plus
haut ou plus bas qu'elle n'a été compoſée.
Enfin la troifieme divifion qui parcourt
les neuf dernieres colonnes du Bureau ,
contient un fecond cours de leçons de Mufique
, qui fervent de preuve au progrès
qu'on doit avoir fait lorfqu'on y eft parvenu
. Ici on apprend à chanter , comme on
appelle improprement , fans tranfpofer,
Nous difons improprement , parce qu'il paroft
avec évidence que la tranfpofition eft
inféparable du chant , & qu'il n'y a que là
lecture qui puiffe être naturelle. Le progrès
en queftion confifte à fçavoir appliquer la
clef & la tranfpofition convenable à ces
leçons , comme auffi les fignes de meſures.
Il y a encore deux tables à la fin du livre ,
par lesquelles on peut élever ou baiffer
toutes les leçons de ce fecond cours , dans
tous les tons de la Mufique.
Il ne refte donc plus qu'à refuter la prétendue
néceffité de faire la dépenfe du Bureau,
pour apprendre la Mufique. Voici
comment s'exprime l'Auteur dans le feuillet
de fa méthode qui précéde la grande carte.
L'ufage du Bureau ayant été imaginé en faveur
de la jeuneffe , les perfonnes plus avancées
en âge peuvent parfaitement apprendre
La
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DECEMBRE.
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la Mufique par le feul fecours de la méthode,
& c .
Nous croyons ce que nous venons de
dire fuffifant pour déterminer les parens
qui veulent que leurs enfans apprennent
la Mufique , à fe fervir de la méthode ingénieufe
& raifonnable de M. Dumas. Elle
fe vend vingt livres : on ne la trouve que
chez l'Auteur , rue Montmartre , vis - à- vis
les Charniers , la porte cochere entre la
Communauté des Prêtres , & les Soeurs
grifes de S. Euftache .
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Résumé : Méthode du Bureau typographique pour la Musique. Par M. Dumas.
Le texte décrit la méthode du Bureau typographique pour la musique, inventée par M. Dumas l'année précédente. Cette méthode a suscité des critiques et des partisans, et l'auteur se propose de discuter impartialement des arguments des deux camps. Les principales objections à la méthode sont un ordre brouillé dans la distribution, une durée d'étude de dix années, des opérations de double emploi dans les leçons, et une dépense jugée indispensable pour apprendre la musique. Le Bureau typographique est divisé en trois parties. La première contient les éléments de la musique répartis en trois colonnes. La deuxième, en dix-huit colonnes, présente les cartes pour tracer les leçons notées dans la méthode. La troisième, en neuf colonnes, montre la preuve du progrès réalisé et la méthode de chanter dans la partition. La première division inclut des instructions sur l'usage des monofyllabes (la, si, ut, re, mi, fa, sol, la) pour enseigner les degrés et intervalles musicaux. La deuxième colonne détaille la portée musicale et les positions des clefs. La troisième colonne substitue les notes de musique aux monofyllabes et explique leur valeur. La deuxième division, en dix-huit colonnes, propose un premier cours de leçons dans les tons naturels et transposés, ainsi que dans leur mode, pour perfectionner l'élève. L'accusation de double emploi est réfutée par l'auteur, qui explique que les leçons naturelles servent de modèle pour la progression. La troisième division, en neuf colonnes, offre un second cours de leçons pour prouver le progrès réalisé. Elle enseigne à chanter sans transposer, bien que la transposition soit considérée comme indispensable au chant. Enfin, l'auteur réfute la nécessité de dépenser pour le Bureau, affirmant que la méthode peut être apprise seule. La méthode se vend vingt livres et est disponible chez l'auteur à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 169-171
« L'IMPARTIALITÉ sur la musique. Epître à M. Jean-Jacques Rousseau de Genêve ; [...] »
Début :
L'IMPARTIALITÉ sur la musique. Epître à M. Jean-Jacques Rousseau de Genêve ; [...]
Mots clefs :
Rousseau, Musique, Impartialité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'IMPARTIALITÉ sur la musique. Epître à M. Jean-Jacques Rousseau de Genêve ; [...] »
L'IMPARTIALITÉ fur la mufique . Epître
à M. Jean -Jacques Rouffeau de Genêve ;
par M. D. B. 1754. in-4 ° . pp . 36.
» Deux objets partagent cet ouvrage ,
» dit-on dans l'avertiffement . On y répond
» aux principaux reproches que M. Rouf-
" feau fait à la mufique Françoife , & l'on
"y prouve que nos compofiteurs ont tous
» les talens qui caractérisent les grands
» maîtres. Les reproches qu'on fait à notre
mufique font , 1 ° . qu'elle eft afſociée
avec une langue qui ne lui eft point
favorable ; 2 ° . qu'elle eft trop monotone ;
» 3 ° . qu'elle eſt peu naturelle ; 4° . que
» les étrangers ne la goûtent point ; 5 °.
» qu'elle est bien moins parfaite que celle
» des Italiens ; 6°. qu'elle n'exifte point ,
1. Fol. H
170 MERCURE DE FRANCE.
33
» ni ne peut exifter. Voilà le plan de la
premiere partie. On démontre dans la
»feconde , que les compofiteurs François
» 1 °. ont approfondi les principes de la
mufique ; 2 °. qu'ils ont faifi le goût de
» la nation ; 3 ° . qu'ils font doués du génie
» mufical ; 4° . qu'ils poffedent dans le plus
» haut dégré le talent de l'expreffion.
Voici comment finit ce Poëme , dans lequel
il y a beaucoup de morceaux heureux ,
Non , Jean-Jacque , à ton coeur je rends trop de
juſtice ;
De tes préventions fais donc le facrifice ,
Et conviens que dans l'art des fons harmonieux ;
Le François dès long - tems infpiré par les Dieux ;
Partage avec fuccès les dons de Polymnie ;
Que le goût , le talent , le fçavoir , le génie
Sont l'appanage heureux dont il fut enrichi :
Que des vains préjugés fagement affranchi ,
Il faifit le vrai beau par tout où la nature
En offre à fes regards la frappante peinture ;
Qu'il chérit les talens ' , même dans ſes rivaux ;
Et que des plus grands traits décorant fes travaux
En tout genre il créa de fublimes merveilles.
Ces chefs-d'oeuvres brillans , fruits de fes doctes
veilles ,
Par l'ordre d'Apollon , dans d'immortels concerts,
A nos derniers neveux feront encore offerts.
Telle ,malgré l'effort de la jaloufe envie ,
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR, LENOX
AND
TILDEN
FOUNDATIONS
.
λαπρία
Parla
Répan
THE
NEW
YORK
PUBLIC J
Je
En
M
DECEMBRE . 1754.
Aux piéges de l'erreur la vérité ravie ,
Par la vivacité de fes feux éclatans ,
Répandra fa fplendeur même au-delà des tems.
à M. Jean -Jacques Rouffeau de Genêve ;
par M. D. B. 1754. in-4 ° . pp . 36.
» Deux objets partagent cet ouvrage ,
» dit-on dans l'avertiffement . On y répond
» aux principaux reproches que M. Rouf-
" feau fait à la mufique Françoife , & l'on
"y prouve que nos compofiteurs ont tous
» les talens qui caractérisent les grands
» maîtres. Les reproches qu'on fait à notre
mufique font , 1 ° . qu'elle eft afſociée
avec une langue qui ne lui eft point
favorable ; 2 ° . qu'elle eft trop monotone ;
» 3 ° . qu'elle eſt peu naturelle ; 4° . que
» les étrangers ne la goûtent point ; 5 °.
» qu'elle est bien moins parfaite que celle
» des Italiens ; 6°. qu'elle n'exifte point ,
1. Fol. H
170 MERCURE DE FRANCE.
33
» ni ne peut exifter. Voilà le plan de la
premiere partie. On démontre dans la
»feconde , que les compofiteurs François
» 1 °. ont approfondi les principes de la
mufique ; 2 °. qu'ils ont faifi le goût de
» la nation ; 3 ° . qu'ils font doués du génie
» mufical ; 4° . qu'ils poffedent dans le plus
» haut dégré le talent de l'expreffion.
Voici comment finit ce Poëme , dans lequel
il y a beaucoup de morceaux heureux ,
Non , Jean-Jacque , à ton coeur je rends trop de
juſtice ;
De tes préventions fais donc le facrifice ,
Et conviens que dans l'art des fons harmonieux ;
Le François dès long - tems infpiré par les Dieux ;
Partage avec fuccès les dons de Polymnie ;
Que le goût , le talent , le fçavoir , le génie
Sont l'appanage heureux dont il fut enrichi :
Que des vains préjugés fagement affranchi ,
Il faifit le vrai beau par tout où la nature
En offre à fes regards la frappante peinture ;
Qu'il chérit les talens ' , même dans ſes rivaux ;
Et que des plus grands traits décorant fes travaux
En tout genre il créa de fublimes merveilles.
Ces chefs-d'oeuvres brillans , fruits de fes doctes
veilles ,
Par l'ordre d'Apollon , dans d'immortels concerts,
A nos derniers neveux feront encore offerts.
Telle ,malgré l'effort de la jaloufe envie ,
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR, LENOX
AND
TILDEN
FOUNDATIONS
.
λαπρία
Parla
Répan
THE
NEW
YORK
PUBLIC J
Je
En
M
DECEMBRE . 1754.
Aux piéges de l'erreur la vérité ravie ,
Par la vivacité de fes feux éclatans ,
Répandra fa fplendeur même au-delà des tems.
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Résumé : « L'IMPARTIALITÉ sur la musique. Epître à M. Jean-Jacques Rousseau de Genêve ; [...] »
L'ouvrage 'L'IMPARTIALITÉ fur la mufique', publié en 1754, est une épître adressée à Jean-Jacques Rousseau. Il répond aux critiques de Rousseau sur la musique française en défendant les talents des compositeurs français. Les reproches principaux incluent la monotonie, le manque de naturalité, l'absence de goût chez les étrangers, et une moindre perfection comparée à la musique italienne. L'ouvrage est structuré en deux parties. La première partie démontre que les compositeurs français possèdent les qualités des grands maîtres. La seconde partie prouve qu'ils ont approfondi les principes de la musique, façonné le goût national, et sont doués de génie musical et de talent expressif. Le poème se conclut par un hommage aux compositeurs français, affirmant qu'ils sont inspirés par les dieux et cherchent le vrai beau dans la nature, créant ainsi des œuvres sublimes destinées aux générations futures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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