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Liste
1
p. 575-577
« Les Comédiens François répresenterent le premier de ce mois à la Cour, [...] »
Début :
Les Comédiens François répresenterent le premier de ce mois à la Cour, [...]
Mots clefs :
Comédie, Tragédie, Théâtre, Académie royale de musique, Opéra, Représentation
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texteReconnaissance textuelle : « Les Comédiens François répresenterent le premier de ce mois à la Cour, [...] »
LE
rent le premier de ce mois à la Cour,.
la Comedie du double Veuvage , du feu
sieur Dufresni , et la Comedie nouvelled'Alcibiade,
qui firent beaucoup de plaisir ..
Le 6. la Tragedie de Polieucie , et la petite
Comedie du Deüil.
Le 8. Alcibiade et le double Veuvage .
Le 17. ils donnerent pour la clôture de
leur
576 MERCURE DE FRANCEfeur
Théatre , la Tragedie d'Absalon ;
qui fut bien représentée et fort goutée
par une nombreuse Assemblée. Le sieur
de Montmenil fit un Compliment au Public
, qui fut fort bien reçû .
L'Académie Royale de Musique donna
le s . Mars et le 10. jour de la clôture
du Théatre , deux Représentations de
l'Opera de Thesée , pour les Acteurs
comme cela se pratique toutes les années ;
la Dlle Petitpas chanta une Ariette Italienne
, et la De Camargo dansa à la fin les
caracteres de la Danse avec toute la vivacité
dont elle est capable. On prépare
l'Opera d'Idomenée de M. Campra , pour
être donné à l'ouverture du Théatre.
Le 3. les Comediens
Italiens
représenterent
à la Cour l'Embarras
des Richesses
et le Retour de Tendresse
.
Le 9. ils représenterent à l'Hôtel de
Bourgogne Sanson et la Parodie de Phaeton
, pour la clôture du Théatre ; la De
Thomassin fit le Compliment qu'on fait
ordinairement toutes les années , lequel
fut reçû favorablement.
Le 10. ils jouerent à la Cour la Surprise
de l'Amour et l'Horoscope accompli.
Dile Marguerite Rusca , Epouse du sieur
Thomassin , originaire de Boulogne , l'une
MARS. 1731. 577
ne des Comediennes Italiennes de l'Hôtel
de Bourgogne , connue sous le nom
de Violetta , mourut le dernier Fevrier ,
âgée d'environ 40. ans , après une longue
maladie. Elle joüoit ordinairement dans
les Comedies Italiennes les Rôles de Suivantes
, avec beaucoup de feu. Elle a été
inhumée à S. Laurent sa Paroisse , après
avoir reçû tous ses Sacremens.
LE BOLUS , PARODIE DU BRUTUS.
Par Mr Dominique et Romagnesi , Comédiens
du Roi , représentée le 24. Janvier
dernier , .& c. A Paris , ruë de la
Harpe , chez L. D. Delatour , 1731 .
Nous sommes dispensez de nous arrêter
sur cette Piece, en ayant donné un Extrait
fort étendu dans le Mercure de Février.
rent le premier de ce mois à la Cour,.
la Comedie du double Veuvage , du feu
sieur Dufresni , et la Comedie nouvelled'Alcibiade,
qui firent beaucoup de plaisir ..
Le 6. la Tragedie de Polieucie , et la petite
Comedie du Deüil.
Le 8. Alcibiade et le double Veuvage .
Le 17. ils donnerent pour la clôture de
leur
576 MERCURE DE FRANCEfeur
Théatre , la Tragedie d'Absalon ;
qui fut bien représentée et fort goutée
par une nombreuse Assemblée. Le sieur
de Montmenil fit un Compliment au Public
, qui fut fort bien reçû .
L'Académie Royale de Musique donna
le s . Mars et le 10. jour de la clôture
du Théatre , deux Représentations de
l'Opera de Thesée , pour les Acteurs
comme cela se pratique toutes les années ;
la Dlle Petitpas chanta une Ariette Italienne
, et la De Camargo dansa à la fin les
caracteres de la Danse avec toute la vivacité
dont elle est capable. On prépare
l'Opera d'Idomenée de M. Campra , pour
être donné à l'ouverture du Théatre.
Le 3. les Comediens
Italiens
représenterent
à la Cour l'Embarras
des Richesses
et le Retour de Tendresse
.
Le 9. ils représenterent à l'Hôtel de
Bourgogne Sanson et la Parodie de Phaeton
, pour la clôture du Théatre ; la De
Thomassin fit le Compliment qu'on fait
ordinairement toutes les années , lequel
fut reçû favorablement.
Le 10. ils jouerent à la Cour la Surprise
de l'Amour et l'Horoscope accompli.
Dile Marguerite Rusca , Epouse du sieur
Thomassin , originaire de Boulogne , l'une
MARS. 1731. 577
ne des Comediennes Italiennes de l'Hôtel
de Bourgogne , connue sous le nom
de Violetta , mourut le dernier Fevrier ,
âgée d'environ 40. ans , après une longue
maladie. Elle joüoit ordinairement dans
les Comedies Italiennes les Rôles de Suivantes
, avec beaucoup de feu. Elle a été
inhumée à S. Laurent sa Paroisse , après
avoir reçû tous ses Sacremens.
LE BOLUS , PARODIE DU BRUTUS.
Par Mr Dominique et Romagnesi , Comédiens
du Roi , représentée le 24. Janvier
dernier , .& c. A Paris , ruë de la
Harpe , chez L. D. Delatour , 1731 .
Nous sommes dispensez de nous arrêter
sur cette Piece, en ayant donné un Extrait
fort étendu dans le Mercure de Février.
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Résumé : « Les Comédiens François répresenterent le premier de ce mois à la Cour, [...] »
En mars 1731, plusieurs représentations théâtrales ont eu lieu à la Cour et à l'Hôtel de Bourgogne. Le 1er mars, la Comédie du double Veuvage de Dufresni et la Comédie nouvelle d'Alcibiade ont été jouées. Le 6 mars, la Tragédie de Polyeucte et la petite Comédie du Deuil ont été présentées. Le 8 mars, Alcibiade et le double Veuvage ont été rejoués. Le 17 mars, la Tragédie d'Absalon a marqué la clôture du théâtre, avec un compliment du sieur de Montmenil au public. L'Académie Royale de Musique a donné deux représentations de l'Opéra de Thésée les 1er et 10 mars, avec des performances de la demoiselle Petitpas et Camargo. L'Opéra d'Idoménée de Campra était préparé pour l'ouverture du théâtre. Les Comédiens Italiens ont représenté à la Cour l'Embarras des Richesses et le Retour de Tendresse le 3 mars, et à l'Hôtel de Bourgogne Sanson et la Parodie de Phaéton le 9 mars. La demoiselle Thomassin a fait le compliment annuel. Le 10 mars, ils ont joué à la Cour la Surprise de l'Amour et l'Horoscope accompli. Marguerite Rusca, épouse de Thomassin et comédienne italienne connue sous le nom de Violetta, est décédée en février à l'âge d'environ 40 ans après une longue maladie. Elle jouait souvent les rôles de suivantes dans les comédies italiennes et a été inhumée à Saint-Laurent. La pièce Le Bolus, parodie du Brutus, a été représentée le 24 janvier par les comédiens Dominique et Romagnesi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 577-591
Arlequin Phaeton, &c. [titre d'après la table]
Début :
ARLEQUIN PHAETON, Parodie, &c. par les mêmes Auteurs, et chez [...]
Mots clefs :
Parodie, Arlequin, Théâtre, Comédie, Soleil, Trône, Décoration, Scène
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Arlequin Phaeton, &c. [titre d'après la table]
ARLEQUIN PHAETON , Parodie ,
&c. par les mêmes Auteurs , et chez le
même Libraire , 1731 .
Cette Piece fut donnée sur le Théatre
de l'Hôtel de Bourgogne le 22. Février
et très -favorablement reçûë du Public.
Le Théatre représente la Mer dans le
fond , Libie ouvre la Scene par ces Vers
parodiez , sur l'Air : Ici sont venus ex
personne.
Heureuse une ame indifferente !
Le bonheur dont j'étois contente ,
Le
378 MERCURE DE FRANCE
Ne me sera-t'il point rendu ?
Dans ces beaux lieux tout est paisible .
Helas ! que ne m'est -il possible ,
D'y trouver ce que j'ai perdu !
C'est un petit coeur ingenu ,
C'est un coeur sincere et fidele ,
Dont je n'avois plus de nouvelle.
Quand une fois l'Amour le prend ,
Jamais le traitre ne le rend.
- Théone s'étonne de voir Libie seule et
rêveuse ; celle-cy lui dit qu'elle vient rêver
aussi en ce lieu , et qu'il est à présumer
qu'elle aime ; oui , lui répond- elle ,
je n'en fais aucun mistere.
Il faut aimer pour éprouver ,
Le plaisir de rêver.
Avoüez , ajoûte- t'elle , que vous en te
nez aussi bien que moi ; sur le Chant de
Opera :
Le Fils de Jupiter vous aime.
Libie.
Je ne serois qu'à lui s'il n'étoit qu'à moi-même.
Vous êtes plus heureuse que moi , contiñue-
t'elle , le fils du Soleil vous plaît .
vous joüissez d'un plein repos. Toutes deux.
Ah !
MARS.
1731. 379
Ah! Madame Enroux ,
>
Que l'Amour est fou ,
Et qu'il fait de folles !
Ah ! Madame Enroux ,
Combien de paroles ,
Ici perdons nous ?
Phaeton arrive tout rêveur. Vous passez
sans me voir , lui dit Théone , craignez-
vous ma presence ? Non , répond- il,
je cherche la Reine , ma Mere. Le bon
enfant , dit Théone. Est - il deffendu de
chercher sa mere , ajoûte Phaeton ? Oui ;
c'est sa Maîtresse qu'il faut chercher.Voilà
une Maîtresse , reprend Phaeton , qui
m'embarrasse autant qu'une femme. Il
affecte beaucoup d'indifference , et voyant
venir sa mere , il dit sur l'Air de l'Opera.
La Reine tourne ici ses pas.
Théone.
C'est bien répondre ; allez , ne vous contraignez
pas.
A la quatriéme Scène , Climene arrive
qui demande à son fils le sujet de son
chagrin , il lui répond que le Roi va se
choisir un Gendre qui doit succeder au
Trône; qu'Epaphus en brigue l'honneur, et
quece sont là les motifs de sa tristesse. Il
no
580 MERCURE DE FRANCE.
ne faut pas être envieux , lui répond Cli.
mene , mais il y a une chose qui m'embarrasse
, ajoûte Phaeton . Le Soleil est
mon pere , n'est- ce pas ? Oüi vraiment ,
répart Climene. Phaeton chante sur l'Air
Vous avez bean faire la fiere.
Comment avez- vous pu faire
Pour engager votre foi
Et de vous ma chere mere
>
Que pensé notre bon Roi ?
Avez-vous passé pour neuve ,
Dans l'esprit de ce butord .
Climene.
Il m'a prise comme veuve.
Phaeton.
Mais le Soleil n'est
pas
mort.
Tout cela me chicanne ; taisez-vous
lui dit Climene , vous êtes un épilogueur.
Prothée va venir ici avec ses Moutons
er je veux le consulter sur ce qui vous
regarde ; retirez-vous. Prothée chante ;
Air de M. Mouret.
Heureux qui peut sur les bords de la Seine ,
Se promener sans rien risquer ;
Heureux ceux que l'espoir d'une amoureuse an
baine ,
Ne force point à s'embarquer.
Dangere
ZWA
NOVUM
BRENNITATS
DUX
ANDEGAVENS NATUS
XXXAUGUSTI
M DCC XXX
PIGNUS
B
MARS.
581
1731.
Dangereux en est le voyage :
Jeunes Amans , craignez l'orage ,
Qui vous fait quelquefois ,
Faire nauffrage ,
A Javelle , au Port à Langlois,
Prothée s'endort. Climene dit à sea
frere Triton , qu'il faut l'obliger à s'expliquer
sur le sort de Phaeton . Triton
sur l'Air, A nos voix unissez vos Hautbois.
Bondissez ,
Petits Agneaux , paisser
Sur ces Rivages ;
Vous, Oiseaux ,
Vous , Chalumeaux ,
Et vous , murmure des Eaux ,
Vous , Feuillages ,
Vous , Ombrages ,
Vous , badins Zéphirs ,
Qui rimez à plaisirs ,
Vous , charmans Bocages ,
Vous , tendres desirs ,
Amoureux Soupirs ,
Et Sornettes
Qu'on a faites ,
Depuis si long-temps ,
Qu'on remet tous les ans ,
Dans les Chansonnettes ,
Remplissez nos Chants.
H Prothée
$82 MERCURE DE FRANCE
Prothée s'éveille , en disant qu'il est -eharmé
de cette Musique , mais que son
Troupeau s'égare , et qu'il ne peut rester
davantage; Triton et ses Suivans l'arrêtent
; il se change successivement en Arbre
, en Asne et en Cochon , en vendeur
de Ptisanne , et en pluye de feu ; ensuite
il paroît sous sa forme ordinaire , et se
voyant obligé de parler , il chante ce qui
suit , sur l'Air de l'Opera.
Puisque vous le voulez , je romprai le silence ,
Le sort de Phaeton se découvre à mes yeux :
Dieux ! que d'argent ; quel monde, ô Dieux !
Il ne doit son succés heureux ,
Qu'à sa magnificence , &c .
Phaeton demande à Climene , dans la
septiéme Scene , ce qu'a dit Prothée ; que
vous mourrez bientôt , lui répond Climene.
Adieu , mon fils , j'espere que
l'amour de Théone l'emportera sur l'ambition
. Phaeton chante sur l'Air , Je suis
Mousquetaire , moi.
He! quoi ! ma mere au besoin m'abandonne.
Climene.
Théone à votre foi.
Phaeton.
Je n'en veux plus ; la gloire me talonne ;
J'aime mieux être Roi.
Climene.
MARS. 1731. 583
Climene.
Mais vous mourrez, si vous montez au Trône.
Phaeton en pleurant.
Je veux la Couronne ,
Moi ,
Je veux la Couronne.
Dans la Scene suivante , Epaphus dít
à Libie , que le Roi vient de lui donner
son congé , et qu'un autre la possedera.
Ils chantent le Duo suivant sur
l'Air , Vendôme.
Que mon sort seroit doux ,
Si je passois avec vous ,
La vie , la vie.
Merops , suivi des Rois Tributaires ,
déclare qu'il a fait choix de Phaeton pour
lui succeder , et qu'il lui accorde Libie.
Il chante sur l'Air , du Mirliton.
De ma fille qu'il demande ;
Volontiers je lui fais don ;
De tous côtez qu'on entende ,
Retentir cent fois le nom ,
Du grand Phaeton ,
Mirliton , mirlitaine ,
Du grand Phaeton , ton , ton.
Après les Chants et les Danses , Théo-
Hij
84 MERCURE DE FRANCE.
ne arrive , et fait des reproches à Phaeton
sur son infidelité. Elle chante sur l'Air ,
La charmante Catin me desespere.
Vous aimez la Princesse à la folie ,
Et votre coeur perfide enfin m'oublie
Oui , l'Amour vous transporte ,
Et vous livre à ses appas.
Phaeton.
Non , le diable m'emporte ,
L'Amour ne s'en mêle pas , la , la :
Je n'épouse que ses ducats.
Theone se retire en pleurant. Phaeton
va rendre hommage à la Déesse Isis , et
se persuade qu'elle le recevra à merveille ,
puisqu'elle est la mere de son Rival ;
mais lorsqu'il veut entrer , une Furie
sort du Temple pour l'épouvanter , &c .
Epaphus en sort , et lui demande ce qu'il
prétend ? Epaphus sur l'Air , Ami , ne
parlons plus de guerre. ·
Votre attente sera trompée ,
Phaeton ;
Ca, commençons
Par ôter chacun notre épée ,
En bons poltrons.
Ils ôtent leurs épées ; Phaeton continuë :
Voilà nos mesures bien prises ,
Et
MARS . 1731.
Et nous pouvons ,
Nous dire toutes les sottises ,
Que nous voudrons.
Sçavez- vous bien que Jupiter est mon
Pere , lui dit Epaphus ; et qu'est- ce que
cela me fait ; le Soleil est le mien , répond
Phaeton . Epaphus : Air , Oniche , ouiche ,
et ouida.
Le grand Jupiter est mon Pere ,
Tout le monde sçait cela ,
Pour vous on ne vous connoît guere.
Phaeton.
Le Soleil est mon Papa.
Ah , ah ,
Epaphus.
ah.
Votre Mere vous dit cela ,
Mais elle triche .
Quiche , ouiche ,
Et ouida.
Ils reprennent leurs épées à la fin de la
Scene , et se font de grandes réverences .
Phaeton en pleurant dit à Climene , qui
entre :
Ah ! ma mere ,
A ce que dit Epaphus ,
bis,
Le Soleil n'est pas mon pere.
Ah ! ma mere. bis.
Hiij Quelle
586 MERCURE DE FRANCE
Quelle insolence , s'écrie Climene. Phaeton
chante sur l'Air : A la Foire , à la
Courtille.
Qu'ici votre coeur s'explique :
Confondrons-nous les jaloux ?
La chose est problématique ,
Car on trompe tant d'Epoux !
Dites ma mere ,
N'auriez-vous point , entre nous ,
Trompé mon pere.
Climene lui assure que le Soleil est son
pere. Vous n'en douterez plus , petit incrédule
, ajoûte-t'elle , voilà une voiture qu'il
vous envoye pour vous conduire à son
Palais. Un vent emporte Phaeton sur
ses épaules. Phaeton : Air , des Fraises.
Mon triomphe éclatera ,
De l'un à l'autre Pole.
Climene.
Partez , mon fils.
Phaeton.
M'y voilà.
Je vole , je vole.
Le Théatre change à la quatorzieme
Scene , et représente le Palais du Soleil ;
cette décoration est une des plus brillantes
MARS.
1731. $87
tes qu'on ait encore vûë sur le Théatre
de l'Hôtel de Bourgogne . Le Soleil représenté
par Trivelin , paroît assis sur
un Trône éclatant ; les heures du jour
forment un Divertissement très -gracieux,,
dont M. Mouret a composé la Musique ; .
Phaeton arrive dans le Palais..
Le Soleil l'embrasse , en lui disant qu'il
le reconnoît pour son fils. Phaston : Air
Marote fait bien la fiere.
Puisqu'il m'est permis , mon pere ,
De vous appeller ainsi ,
Faites donc taire ,
Le témeraire ,
Qui dit que ma mere
En a menti.
Le Soleil.
Quelle langue de vipere !
Que le monde est perverti !
biss
Tu n'as , mon fils , qu'à me demander tout
ce que tu voudras , je te l'accorderai , continue
le Soleil.
J'en jure par le Stix , effroïable serment ,
Que ne pourroit pas même enfraindre un Bas
Normand.
Phaeton : Air , Diogene en son tonneaus .
Dans votre beau chariot :
Hiiij Le
588 MERCURE DE FRANCE
Le Soleil.
4
Oh ! oh !
Phaeton.
De l'Orient jusqu'à l'Ourse ,
Je voudrois bien au grand trot :
Le Soleil.
Oh ! oh !
Phaeton.
Faire une petite course.
Le Soleil.
Diablezot ;
L'entreprise est trop témeraire.
Phacton.
Hé bien ! je n'irai , mon cher
Que de Paris à Chaillot :
Le Soleil.
Oh ! oh ! oh !
perc
Vous tomberez comme un sot.
Phacton lui dit qu'il ne peut plus s'en
dédire , pui qu'il a juré par le Seix enfin
le Soleil consent qu'il conduise son char;
Phaeton sort en s'applaudissant de son
bonheur.
Le Théatre change ; le Soleil paroît à
la
MARS. 1731. 589
la 15. Scene. Climene , Merops et leur,
suite chantent sur l'Air de l'Opera :
Que tout chante , que tout réponde &c.
Climene continuë sur l'Air : Oh reguingué
!
Mon fils éclaire ses jaloux ;
C'est lui qui brille aux yeux de tous.
Merops.
Par quel Courier le sçavez -vous ?
Pour moi je ne sçaurois le croire.
Climene.
On l'a vu de l'Observatoire.
Theone arrive en pleurs , et annonce à
Climene et à Merops que son pere Prothée
lui a dit que Phacton alloit périr ; aussitôt
des flammes se répandent dans les airs .
Phaeton paroît dans le Char du Soleil ;
Jupiter descend , et le foudroye en chantant
::
Malheureux , quel dégat tu fais !
On ne pourra plus boire au frais ;
Culbute , culbute à jamais..
Phaeton trébuche avec son Char ; co
qui finit la Parodie.
Le Palais du Soleil dans la décoration
Hv dont
590 MERCURE DE FRANCE
dont nous avons parlé , est en general d'un
ordre composite , et construit sur un
nombre de magnifiques colonnes isolées et
de pilastres , faisant corps avec les mêmes
colonnes , élevées sur des piédestaux ,
qui supportent entre elles les saillies d'une
riche corniche architravée , sur laquelle
s'éleve le plafond ceintré , désignant sur
les cotés un nombre d'arcades ornées de
bas- reliefs allegoriques et historiques. Au
bas des arcades , immédiatement sur la
corniche on voit de grandes consoles
qui soutiennent des festons de laurier et
d'olivier. Au milieu du plafond est un
percé en rond , qui découvre un Altique ,
où les Signes du Zodiaque sont représentés.
>
Dans le fond est un Salon de forme circulaire
, terminé en coupole , sous laquelle
est placé le Trône du Soleil , élevé de
plusieurs dégrés . Sur le devant il y a une
balustrade ornée de riches tapis avec
deux Grouppes de Génies tenant les Attributs
du Soleil .
ر
La partie du devant du Palais représente
une Gallerie en colonnes et pilastres
qui soutiennent les arcades. Dans les
trumeaux , sur des Piédestaux , sont placées
les Statuës du Soltice d'Eté et l'Equinoxe
du Printems sur des nuées ; le Soltice
d'Hyver et l'Equinoxe de l'Automne
sont sur le devant. Tous
MARS. 1731. 591
1
Tous les ornemens de l'Edifice , comme
Colonnes , Chapiteaux , Base , Piédestaux
, Corniche , Plafond et les Figures
sont en or , et toutes les parties ausquelles
sont adossées les Pilastres qui tiennent
aux corps solides et arrieres - corps , sont
en argent. On avoit placé des panneaux
de lapis aux frises de la Corniche , au
Plafond et aux Piédestaux qui portoient
les Figures et bas - reliefs simboliques , Trophées
et autres Attributs du Soleil . Les
Colonnes jusqu'au tiers de leur hauteur'
étoient enrichies par quantité de pierreries
de diverses couleurs , éclatantes , ainsi
que toutes les autres parties de l'Architecture
.
Cette ingénieuse et brillante décoration
est de M. Le Maire , qui en a donné
plusieurs que le Public a applaudies .
&c. par les mêmes Auteurs , et chez le
même Libraire , 1731 .
Cette Piece fut donnée sur le Théatre
de l'Hôtel de Bourgogne le 22. Février
et très -favorablement reçûë du Public.
Le Théatre représente la Mer dans le
fond , Libie ouvre la Scene par ces Vers
parodiez , sur l'Air : Ici sont venus ex
personne.
Heureuse une ame indifferente !
Le bonheur dont j'étois contente ,
Le
378 MERCURE DE FRANCE
Ne me sera-t'il point rendu ?
Dans ces beaux lieux tout est paisible .
Helas ! que ne m'est -il possible ,
D'y trouver ce que j'ai perdu !
C'est un petit coeur ingenu ,
C'est un coeur sincere et fidele ,
Dont je n'avois plus de nouvelle.
Quand une fois l'Amour le prend ,
Jamais le traitre ne le rend.
- Théone s'étonne de voir Libie seule et
rêveuse ; celle-cy lui dit qu'elle vient rêver
aussi en ce lieu , et qu'il est à présumer
qu'elle aime ; oui , lui répond- elle ,
je n'en fais aucun mistere.
Il faut aimer pour éprouver ,
Le plaisir de rêver.
Avoüez , ajoûte- t'elle , que vous en te
nez aussi bien que moi ; sur le Chant de
Opera :
Le Fils de Jupiter vous aime.
Libie.
Je ne serois qu'à lui s'il n'étoit qu'à moi-même.
Vous êtes plus heureuse que moi , contiñue-
t'elle , le fils du Soleil vous plaît .
vous joüissez d'un plein repos. Toutes deux.
Ah !
MARS.
1731. 379
Ah! Madame Enroux ,
>
Que l'Amour est fou ,
Et qu'il fait de folles !
Ah ! Madame Enroux ,
Combien de paroles ,
Ici perdons nous ?
Phaeton arrive tout rêveur. Vous passez
sans me voir , lui dit Théone , craignez-
vous ma presence ? Non , répond- il,
je cherche la Reine , ma Mere. Le bon
enfant , dit Théone. Est - il deffendu de
chercher sa mere , ajoûte Phaeton ? Oui ;
c'est sa Maîtresse qu'il faut chercher.Voilà
une Maîtresse , reprend Phaeton , qui
m'embarrasse autant qu'une femme. Il
affecte beaucoup d'indifference , et voyant
venir sa mere , il dit sur l'Air de l'Opera.
La Reine tourne ici ses pas.
Théone.
C'est bien répondre ; allez , ne vous contraignez
pas.
A la quatriéme Scène , Climene arrive
qui demande à son fils le sujet de son
chagrin , il lui répond que le Roi va se
choisir un Gendre qui doit succeder au
Trône; qu'Epaphus en brigue l'honneur, et
quece sont là les motifs de sa tristesse. Il
no
580 MERCURE DE FRANCE.
ne faut pas être envieux , lui répond Cli.
mene , mais il y a une chose qui m'embarrasse
, ajoûte Phaeton . Le Soleil est
mon pere , n'est- ce pas ? Oüi vraiment ,
répart Climene. Phaeton chante sur l'Air
Vous avez bean faire la fiere.
Comment avez- vous pu faire
Pour engager votre foi
Et de vous ma chere mere
>
Que pensé notre bon Roi ?
Avez-vous passé pour neuve ,
Dans l'esprit de ce butord .
Climene.
Il m'a prise comme veuve.
Phaeton.
Mais le Soleil n'est
pas
mort.
Tout cela me chicanne ; taisez-vous
lui dit Climene , vous êtes un épilogueur.
Prothée va venir ici avec ses Moutons
er je veux le consulter sur ce qui vous
regarde ; retirez-vous. Prothée chante ;
Air de M. Mouret.
Heureux qui peut sur les bords de la Seine ,
Se promener sans rien risquer ;
Heureux ceux que l'espoir d'une amoureuse an
baine ,
Ne force point à s'embarquer.
Dangere
ZWA
NOVUM
BRENNITATS
DUX
ANDEGAVENS NATUS
XXXAUGUSTI
M DCC XXX
PIGNUS
B
MARS.
581
1731.
Dangereux en est le voyage :
Jeunes Amans , craignez l'orage ,
Qui vous fait quelquefois ,
Faire nauffrage ,
A Javelle , au Port à Langlois,
Prothée s'endort. Climene dit à sea
frere Triton , qu'il faut l'obliger à s'expliquer
sur le sort de Phaeton . Triton
sur l'Air, A nos voix unissez vos Hautbois.
Bondissez ,
Petits Agneaux , paisser
Sur ces Rivages ;
Vous, Oiseaux ,
Vous , Chalumeaux ,
Et vous , murmure des Eaux ,
Vous , Feuillages ,
Vous , Ombrages ,
Vous , badins Zéphirs ,
Qui rimez à plaisirs ,
Vous , charmans Bocages ,
Vous , tendres desirs ,
Amoureux Soupirs ,
Et Sornettes
Qu'on a faites ,
Depuis si long-temps ,
Qu'on remet tous les ans ,
Dans les Chansonnettes ,
Remplissez nos Chants.
H Prothée
$82 MERCURE DE FRANCE
Prothée s'éveille , en disant qu'il est -eharmé
de cette Musique , mais que son
Troupeau s'égare , et qu'il ne peut rester
davantage; Triton et ses Suivans l'arrêtent
; il se change successivement en Arbre
, en Asne et en Cochon , en vendeur
de Ptisanne , et en pluye de feu ; ensuite
il paroît sous sa forme ordinaire , et se
voyant obligé de parler , il chante ce qui
suit , sur l'Air de l'Opera.
Puisque vous le voulez , je romprai le silence ,
Le sort de Phaeton se découvre à mes yeux :
Dieux ! que d'argent ; quel monde, ô Dieux !
Il ne doit son succés heureux ,
Qu'à sa magnificence , &c .
Phaeton demande à Climene , dans la
septiéme Scene , ce qu'a dit Prothée ; que
vous mourrez bientôt , lui répond Climene.
Adieu , mon fils , j'espere que
l'amour de Théone l'emportera sur l'ambition
. Phaeton chante sur l'Air , Je suis
Mousquetaire , moi.
He! quoi ! ma mere au besoin m'abandonne.
Climene.
Théone à votre foi.
Phaeton.
Je n'en veux plus ; la gloire me talonne ;
J'aime mieux être Roi.
Climene.
MARS. 1731. 583
Climene.
Mais vous mourrez, si vous montez au Trône.
Phaeton en pleurant.
Je veux la Couronne ,
Moi ,
Je veux la Couronne.
Dans la Scene suivante , Epaphus dít
à Libie , que le Roi vient de lui donner
son congé , et qu'un autre la possedera.
Ils chantent le Duo suivant sur
l'Air , Vendôme.
Que mon sort seroit doux ,
Si je passois avec vous ,
La vie , la vie.
Merops , suivi des Rois Tributaires ,
déclare qu'il a fait choix de Phaeton pour
lui succeder , et qu'il lui accorde Libie.
Il chante sur l'Air , du Mirliton.
De ma fille qu'il demande ;
Volontiers je lui fais don ;
De tous côtez qu'on entende ,
Retentir cent fois le nom ,
Du grand Phaeton ,
Mirliton , mirlitaine ,
Du grand Phaeton , ton , ton.
Après les Chants et les Danses , Théo-
Hij
84 MERCURE DE FRANCE.
ne arrive , et fait des reproches à Phaeton
sur son infidelité. Elle chante sur l'Air ,
La charmante Catin me desespere.
Vous aimez la Princesse à la folie ,
Et votre coeur perfide enfin m'oublie
Oui , l'Amour vous transporte ,
Et vous livre à ses appas.
Phaeton.
Non , le diable m'emporte ,
L'Amour ne s'en mêle pas , la , la :
Je n'épouse que ses ducats.
Theone se retire en pleurant. Phaeton
va rendre hommage à la Déesse Isis , et
se persuade qu'elle le recevra à merveille ,
puisqu'elle est la mere de son Rival ;
mais lorsqu'il veut entrer , une Furie
sort du Temple pour l'épouvanter , &c .
Epaphus en sort , et lui demande ce qu'il
prétend ? Epaphus sur l'Air , Ami , ne
parlons plus de guerre. ·
Votre attente sera trompée ,
Phaeton ;
Ca, commençons
Par ôter chacun notre épée ,
En bons poltrons.
Ils ôtent leurs épées ; Phaeton continuë :
Voilà nos mesures bien prises ,
Et
MARS . 1731.
Et nous pouvons ,
Nous dire toutes les sottises ,
Que nous voudrons.
Sçavez- vous bien que Jupiter est mon
Pere , lui dit Epaphus ; et qu'est- ce que
cela me fait ; le Soleil est le mien , répond
Phaeton . Epaphus : Air , Oniche , ouiche ,
et ouida.
Le grand Jupiter est mon Pere ,
Tout le monde sçait cela ,
Pour vous on ne vous connoît guere.
Phaeton.
Le Soleil est mon Papa.
Ah , ah ,
Epaphus.
ah.
Votre Mere vous dit cela ,
Mais elle triche .
Quiche , ouiche ,
Et ouida.
Ils reprennent leurs épées à la fin de la
Scene , et se font de grandes réverences .
Phaeton en pleurant dit à Climene , qui
entre :
Ah ! ma mere ,
A ce que dit Epaphus ,
bis,
Le Soleil n'est pas mon pere.
Ah ! ma mere. bis.
Hiij Quelle
586 MERCURE DE FRANCE
Quelle insolence , s'écrie Climene. Phaeton
chante sur l'Air : A la Foire , à la
Courtille.
Qu'ici votre coeur s'explique :
Confondrons-nous les jaloux ?
La chose est problématique ,
Car on trompe tant d'Epoux !
Dites ma mere ,
N'auriez-vous point , entre nous ,
Trompé mon pere.
Climene lui assure que le Soleil est son
pere. Vous n'en douterez plus , petit incrédule
, ajoûte-t'elle , voilà une voiture qu'il
vous envoye pour vous conduire à son
Palais. Un vent emporte Phaeton sur
ses épaules. Phaeton : Air , des Fraises.
Mon triomphe éclatera ,
De l'un à l'autre Pole.
Climene.
Partez , mon fils.
Phaeton.
M'y voilà.
Je vole , je vole.
Le Théatre change à la quatorzieme
Scene , et représente le Palais du Soleil ;
cette décoration est une des plus brillantes
MARS.
1731. $87
tes qu'on ait encore vûë sur le Théatre
de l'Hôtel de Bourgogne . Le Soleil représenté
par Trivelin , paroît assis sur
un Trône éclatant ; les heures du jour
forment un Divertissement très -gracieux,,
dont M. Mouret a composé la Musique ; .
Phaeton arrive dans le Palais..
Le Soleil l'embrasse , en lui disant qu'il
le reconnoît pour son fils. Phaston : Air
Marote fait bien la fiere.
Puisqu'il m'est permis , mon pere ,
De vous appeller ainsi ,
Faites donc taire ,
Le témeraire ,
Qui dit que ma mere
En a menti.
Le Soleil.
Quelle langue de vipere !
Que le monde est perverti !
biss
Tu n'as , mon fils , qu'à me demander tout
ce que tu voudras , je te l'accorderai , continue
le Soleil.
J'en jure par le Stix , effroïable serment ,
Que ne pourroit pas même enfraindre un Bas
Normand.
Phaeton : Air , Diogene en son tonneaus .
Dans votre beau chariot :
Hiiij Le
588 MERCURE DE FRANCE
Le Soleil.
4
Oh ! oh !
Phaeton.
De l'Orient jusqu'à l'Ourse ,
Je voudrois bien au grand trot :
Le Soleil.
Oh ! oh !
Phaeton.
Faire une petite course.
Le Soleil.
Diablezot ;
L'entreprise est trop témeraire.
Phacton.
Hé bien ! je n'irai , mon cher
Que de Paris à Chaillot :
Le Soleil.
Oh ! oh ! oh !
perc
Vous tomberez comme un sot.
Phacton lui dit qu'il ne peut plus s'en
dédire , pui qu'il a juré par le Seix enfin
le Soleil consent qu'il conduise son char;
Phaeton sort en s'applaudissant de son
bonheur.
Le Théatre change ; le Soleil paroît à
la
MARS. 1731. 589
la 15. Scene. Climene , Merops et leur,
suite chantent sur l'Air de l'Opera :
Que tout chante , que tout réponde &c.
Climene continuë sur l'Air : Oh reguingué
!
Mon fils éclaire ses jaloux ;
C'est lui qui brille aux yeux de tous.
Merops.
Par quel Courier le sçavez -vous ?
Pour moi je ne sçaurois le croire.
Climene.
On l'a vu de l'Observatoire.
Theone arrive en pleurs , et annonce à
Climene et à Merops que son pere Prothée
lui a dit que Phacton alloit périr ; aussitôt
des flammes se répandent dans les airs .
Phaeton paroît dans le Char du Soleil ;
Jupiter descend , et le foudroye en chantant
::
Malheureux , quel dégat tu fais !
On ne pourra plus boire au frais ;
Culbute , culbute à jamais..
Phaeton trébuche avec son Char ; co
qui finit la Parodie.
Le Palais du Soleil dans la décoration
Hv dont
590 MERCURE DE FRANCE
dont nous avons parlé , est en general d'un
ordre composite , et construit sur un
nombre de magnifiques colonnes isolées et
de pilastres , faisant corps avec les mêmes
colonnes , élevées sur des piédestaux ,
qui supportent entre elles les saillies d'une
riche corniche architravée , sur laquelle
s'éleve le plafond ceintré , désignant sur
les cotés un nombre d'arcades ornées de
bas- reliefs allegoriques et historiques. Au
bas des arcades , immédiatement sur la
corniche on voit de grandes consoles
qui soutiennent des festons de laurier et
d'olivier. Au milieu du plafond est un
percé en rond , qui découvre un Altique ,
où les Signes du Zodiaque sont représentés.
>
Dans le fond est un Salon de forme circulaire
, terminé en coupole , sous laquelle
est placé le Trône du Soleil , élevé de
plusieurs dégrés . Sur le devant il y a une
balustrade ornée de riches tapis avec
deux Grouppes de Génies tenant les Attributs
du Soleil .
ر
La partie du devant du Palais représente
une Gallerie en colonnes et pilastres
qui soutiennent les arcades. Dans les
trumeaux , sur des Piédestaux , sont placées
les Statuës du Soltice d'Eté et l'Equinoxe
du Printems sur des nuées ; le Soltice
d'Hyver et l'Equinoxe de l'Automne
sont sur le devant. Tous
MARS. 1731. 591
1
Tous les ornemens de l'Edifice , comme
Colonnes , Chapiteaux , Base , Piédestaux
, Corniche , Plafond et les Figures
sont en or , et toutes les parties ausquelles
sont adossées les Pilastres qui tiennent
aux corps solides et arrieres - corps , sont
en argent. On avoit placé des panneaux
de lapis aux frises de la Corniche , au
Plafond et aux Piédestaux qui portoient
les Figures et bas - reliefs simboliques , Trophées
et autres Attributs du Soleil . Les
Colonnes jusqu'au tiers de leur hauteur'
étoient enrichies par quantité de pierreries
de diverses couleurs , éclatantes , ainsi
que toutes les autres parties de l'Architecture
.
Cette ingénieuse et brillante décoration
est de M. Le Maire , qui en a donné
plusieurs que le Public a applaudies .
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Résumé : Arlequin Phaeton, &c. [titre d'après la table]
La pièce 'Arlequin Phaéton' est une parodie jouée au Théâtre de l'Hôtel de Bourgogne le 22 février 1731, qui a été bien accueillie par le public. L'intrigue se concentre sur Phaéton, fils du Soleil, et ses interactions avec plusieurs personnages, notamment Libie, Théone, Climène et Épaphus. L'histoire commence avec Libie, qui exprime son chagrin et son amour perdu. Théone la rejoint et elles discutent de leurs amours respectives. Phaéton arrive et cherche sa mère, Climène, qui lui révèle que le roi Merops l'a choisi comme successeur et lui accorde Libie. Théone, jalouse, reproche à Phaéton son infidélité. Phaéton, ambitieux, souhaite la couronne et ignore les avertissements de Climène sur les dangers de monter sur le trône. Il se rend au temple d'Isis mais est effrayé par une Furie. Épaphus, rival de Phaéton, le défie, mais leur duel tourne en ridicule. Climène confirme à Phaéton que le Soleil est bien son père et lui envoie une voiture pour le conduire au palais du Soleil. Après avoir été reconnu par le Soleil, Phaéton demande à conduire son char. Malgré les avertissements du Soleil, Phaéton insiste et sort triomphant. La pièce se conclut par la chute de Phaéton, foudroyé par Jupiter après avoir causé des dégâts avec le char du Soleil. La décoration du palais du Soleil est décrite comme somptueuse, avec des éléments architecturaux et décoratifs riches et symboliques.
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3
p. 591-593
La fausse Prude, Opera Comique, [titre d'après la table]
Début :
Le 19. Fevrier, l'Opera Comique donna la premiere Représentation d'une [...]
Mots clefs :
Opéra comique, Mariage, Précieuse, Gentilhomme, Marquis, Divertissement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La fausse Prude, Opera Comique, [titre d'après la table]
Le 19. Fevrier , l'Opera Comique don--
na la premiere Représentation d'une Piéce
, en un Acte , intitulée La Fausse Ridicule
, qui est fort goûtée et fort bien représentée
; la Dlle Le Grand y joue le principal
Rôle , et très bien. Voici un petit
précis de la Piéce .
Lucile est fille de M.et de Madame Jaques -
lin ; elle est promise par son pere à un Gentilhomme
de Province qui a un Château
et une Métairie , et qui ne prend une fem-
H VJ me.
592 MERCURE DE FRANCE
me que pour en avoir soin ; sa mere vcut
la marier à un Marquis qui cherche une
femme intrigante qui pourra contribuer
à le faire vivre plus à son aise , et Orgon,
Oncle de Lucile , vient lui annoncer qu'il
a donné sa parole à Dorante pour être son.
Epoux , sans quoi il desheritera sa niéce
à laquelle il ne laisse son bien qu'à cette
condition. Lucile est fort intriguée d'apprendre
de son pere ; de sa mere et de
son oncle qu'on veut la marier à l'une de
ces trois personnes qu'elle n'a jamais vûes..
Valere , qui est l'Amant aimé , est très allarmé
d'apprendre cette nouvelle , et
trouve le moyen de parler à Lucile ; il
voir ensemble ce qu'on pourra faire dans
cette cruelle , situation . Lucile rassure Valere
, et lui dit qu'elle trouvera bien le
moyen de se défaire de tous ceux que ses
parens veulent qu'elle épouse .
Dorante arrive le premier , et trouve
Lucile , à qui il dit qu'Orgon lui a donnésa
parole pour lui faire épouser sa niéce ;
Lucile prend un air de précieuse et de
ridicule dans toute la conversation qu'elle
á avec Dorante , lequel est tout à fait déconcerté
de trouver dans Lucile un esprit
si extraordinaire , et sort pour aller retirer
sa parole d'Orgon . Le Gentilhomme Campagnardvient
complimenterLucile sur son
futur mariage ; celle- ci affecte un air de
Coquete
MARS. 1731. 193
Coquete outrée › propose au Gentilhomme
de vendre son Château , sa Métairie
et tout le bien qu'il a en Province pour
venir le dépenser à Paris , qui est la source
de tous les plaisirs &c. Le Gentilhomme
aussi étonné que Dorante du caractere de
Lucile , la quitte pour s'en retourner
,
et va trouver M. Jaquelin , pour lui dire
qu'il ne veut plus de sa fille. Le Marquis
arrive enfin , et trouve Lucile qui prend
un air d'innocente
et d'Agnés dans tout
ce qu'elle lui dit ; la conversation
n'est
pas longue ; le Marquis en est si rebuté
qu'il quitte sa future pour aller dire à
Me Jaquelin qu'il n'en veut plus.
Le pere , la mere et l'oncle arrivent un
moment après , avec les trois futurs
Epoux , qui déclarent qu'ils ne s'accomodent
nullement du caractere de Lucile
, et se retirent . Valere survient pour
demander Lucile en mariage à son pere ,
à sa mere et à son oncle , on la lui accorde
sur le champ , d'autant plus que la famille
de Valere est connue de tous les
parens. On célébre le mariage de Lucilo
et de Valere par un Divertissement .
na la premiere Représentation d'une Piéce
, en un Acte , intitulée La Fausse Ridicule
, qui est fort goûtée et fort bien représentée
; la Dlle Le Grand y joue le principal
Rôle , et très bien. Voici un petit
précis de la Piéce .
Lucile est fille de M.et de Madame Jaques -
lin ; elle est promise par son pere à un Gentilhomme
de Province qui a un Château
et une Métairie , et qui ne prend une fem-
H VJ me.
592 MERCURE DE FRANCE
me que pour en avoir soin ; sa mere vcut
la marier à un Marquis qui cherche une
femme intrigante qui pourra contribuer
à le faire vivre plus à son aise , et Orgon,
Oncle de Lucile , vient lui annoncer qu'il
a donné sa parole à Dorante pour être son.
Epoux , sans quoi il desheritera sa niéce
à laquelle il ne laisse son bien qu'à cette
condition. Lucile est fort intriguée d'apprendre
de son pere ; de sa mere et de
son oncle qu'on veut la marier à l'une de
ces trois personnes qu'elle n'a jamais vûes..
Valere , qui est l'Amant aimé , est très allarmé
d'apprendre cette nouvelle , et
trouve le moyen de parler à Lucile ; il
voir ensemble ce qu'on pourra faire dans
cette cruelle , situation . Lucile rassure Valere
, et lui dit qu'elle trouvera bien le
moyen de se défaire de tous ceux que ses
parens veulent qu'elle épouse .
Dorante arrive le premier , et trouve
Lucile , à qui il dit qu'Orgon lui a donnésa
parole pour lui faire épouser sa niéce ;
Lucile prend un air de précieuse et de
ridicule dans toute la conversation qu'elle
á avec Dorante , lequel est tout à fait déconcerté
de trouver dans Lucile un esprit
si extraordinaire , et sort pour aller retirer
sa parole d'Orgon . Le Gentilhomme Campagnardvient
complimenterLucile sur son
futur mariage ; celle- ci affecte un air de
Coquete
MARS. 1731. 193
Coquete outrée › propose au Gentilhomme
de vendre son Château , sa Métairie
et tout le bien qu'il a en Province pour
venir le dépenser à Paris , qui est la source
de tous les plaisirs &c. Le Gentilhomme
aussi étonné que Dorante du caractere de
Lucile , la quitte pour s'en retourner
,
et va trouver M. Jaquelin , pour lui dire
qu'il ne veut plus de sa fille. Le Marquis
arrive enfin , et trouve Lucile qui prend
un air d'innocente
et d'Agnés dans tout
ce qu'elle lui dit ; la conversation
n'est
pas longue ; le Marquis en est si rebuté
qu'il quitte sa future pour aller dire à
Me Jaquelin qu'il n'en veut plus.
Le pere , la mere et l'oncle arrivent un
moment après , avec les trois futurs
Epoux , qui déclarent qu'ils ne s'accomodent
nullement du caractere de Lucile
, et se retirent . Valere survient pour
demander Lucile en mariage à son pere ,
à sa mere et à son oncle , on la lui accorde
sur le champ , d'autant plus que la famille
de Valere est connue de tous les
parens. On célébre le mariage de Lucilo
et de Valere par un Divertissement .
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Résumé : La fausse Prude, Opera Comique, [titre d'après la table]
Le 19 février, l'Opéra Comique présente 'La Fausse Ridicule', une pièce en un acte bien accueillie. La demoiselle Le Grand incarne avec succès le rôle principal de Lucile, fille de M. et Mme Jaquelin. Lucile est promise à un gentilhomme de province par son père, mais sa mère souhaite la marier à un marquis, tandis que son oncle Orgon a donné sa parole à Dorante. Lucile, troublée, rassure son amant Valere de son intention de se défaire de ces prétendants. Dorante, rebuté par l'attitude ridicule de Lucile, retire sa demande. Le gentilhomme de province et le marquis font de même. Les parents et l'oncle de Lucile, accompagnés des trois prétendants, déclarent ne pas s'accommoder de son caractère. Valere demande alors la main de Lucile, que la famille accepte en raison de sa réputation. Le mariage de Lucile et Valere est célébré par un divertissement.
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4
p. 593-595
Isabelle Arlequin , &c. [titre d'après la table]
Début :
Le 3. Mars, l'Opera Comique donna une petite Piéce nouvelle [...]
Mots clefs :
Opéra comique, Travestissement, Arlequin, Amour, Divertissement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Isabelle Arlequin , &c. [titre d'après la table]
Le 3. Mars , l'Opera Comique donna
une petite Piéce nouvelle d'un Acte , intitulée
Isabelle Arlequin , dans laquelle la
Dule Le Grand a joué le Rôle d'Isabelle
déguisée en Arlequin d'une maniere fort
origi-
X
$94 MERCURE DE FRANCE
originale ; elle a été généralement applau
die par de très nombreuses assemblées.
Cette Piéce a été précedée d'un Prologue,
intitulé Le Badinage , de la Fausse Ridicule,
et des Amours de Nanterre. Ce Divertissement
a continué jusqu'au 17. jour
de la clôture de ce Théatre.
Dans cette Piéce d'Arlequin femelle
Eraste picqué par quelque dépit , quitte
sa Maitresse , et se retire chez Leonor
sa Tante , à une Maison de Campagne.
peu éloignée de Paris . Cette démarche
n'empêche pas que ces deux Amans
ne soient dans une vive impatience de
se revoir , ce qui détermine Isabelle
à se rendre chez Leonor , accompagnée
de son Valet Arlequin ; ne sçachant
comment faire pour voir son cher-
Eraste sans en être connue , elle prend
le parti sur le champ de prendre l'habit
d'Arlequin pour parler à Eraste , et pénétrer
par cette ruse si elle en est toujours
aimée.
”
Isabelle ainsi travestie , arrive chez Leo--
nor , où elle trouve d'abord Olivette aimée
d'Arlequin , et Suivante de Leonor
; le faux Arlequin la prie de lui .
faire parler à Eraste , envoyé , dit-il , de
la part d'Isabelle , sa Maitresse. Eraste ar
rive , et lui demande avec empressement
des nouvelles de sa chere Isabelle , ce Valet
MARS. 1731: 595
let ne manque pas de l'assurer qu'elle conserve
toujours pour lui l'amour le plus
tendre , et qu'elle est dans un mortel dé
plaisir de se voir éloignée de lui &c . Après.
cette conversation qui est fort comique
et fort plaisante de la part d'Arlequin ,
celui- ci dit enfin à Eraste qu'il a une Let
tre à lui remettre de la part d'Isabelle ;
l'Amant transporté de joye à cette nouvelle
, arrache la lettre des mains d'Arlequin
, et apprend enfin que le
la Lettre est Isabelle même. Elle dispaporteur
de
roit après l'avoir renduë. Voici à
peu près
ce que eette Lettre contient :
Jugez de l'excés de mon amour par l'extravagance
du parti que j'ai pris pour sçavoir
vos sentimens à mon égard ; présente
ment que j'en suis convaincuë , je retourne
à Paris , il ne tiendra qu'à vous de me suivre
& c. Eraste sort avec précipitation,
pour aller chercher sa chere Maitresse ..
Le mariage de Lucas , Jardinier de
Leonor , donne lieu au Divertissementqui
termine la Piéce.
une petite Piéce nouvelle d'un Acte , intitulée
Isabelle Arlequin , dans laquelle la
Dule Le Grand a joué le Rôle d'Isabelle
déguisée en Arlequin d'une maniere fort
origi-
X
$94 MERCURE DE FRANCE
originale ; elle a été généralement applau
die par de très nombreuses assemblées.
Cette Piéce a été précedée d'un Prologue,
intitulé Le Badinage , de la Fausse Ridicule,
et des Amours de Nanterre. Ce Divertissement
a continué jusqu'au 17. jour
de la clôture de ce Théatre.
Dans cette Piéce d'Arlequin femelle
Eraste picqué par quelque dépit , quitte
sa Maitresse , et se retire chez Leonor
sa Tante , à une Maison de Campagne.
peu éloignée de Paris . Cette démarche
n'empêche pas que ces deux Amans
ne soient dans une vive impatience de
se revoir , ce qui détermine Isabelle
à se rendre chez Leonor , accompagnée
de son Valet Arlequin ; ne sçachant
comment faire pour voir son cher-
Eraste sans en être connue , elle prend
le parti sur le champ de prendre l'habit
d'Arlequin pour parler à Eraste , et pénétrer
par cette ruse si elle en est toujours
aimée.
”
Isabelle ainsi travestie , arrive chez Leo--
nor , où elle trouve d'abord Olivette aimée
d'Arlequin , et Suivante de Leonor
; le faux Arlequin la prie de lui .
faire parler à Eraste , envoyé , dit-il , de
la part d'Isabelle , sa Maitresse. Eraste ar
rive , et lui demande avec empressement
des nouvelles de sa chere Isabelle , ce Valet
MARS. 1731: 595
let ne manque pas de l'assurer qu'elle conserve
toujours pour lui l'amour le plus
tendre , et qu'elle est dans un mortel dé
plaisir de se voir éloignée de lui &c . Après.
cette conversation qui est fort comique
et fort plaisante de la part d'Arlequin ,
celui- ci dit enfin à Eraste qu'il a une Let
tre à lui remettre de la part d'Isabelle ;
l'Amant transporté de joye à cette nouvelle
, arrache la lettre des mains d'Arlequin
, et apprend enfin que le
la Lettre est Isabelle même. Elle dispaporteur
de
roit après l'avoir renduë. Voici à
peu près
ce que eette Lettre contient :
Jugez de l'excés de mon amour par l'extravagance
du parti que j'ai pris pour sçavoir
vos sentimens à mon égard ; présente
ment que j'en suis convaincuë , je retourne
à Paris , il ne tiendra qu'à vous de me suivre
& c. Eraste sort avec précipitation,
pour aller chercher sa chere Maitresse ..
Le mariage de Lucas , Jardinier de
Leonor , donne lieu au Divertissementqui
termine la Piéce.
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Résumé : Isabelle Arlequin , &c. [titre d'après la table]
Le 3 mars, l'Opéra Comique a présenté 'Isabelle Arlequin', une pièce en un acte. Dule Le Grand a interprété le rôle d'Isabelle déguisée en Arlequin, suscitant de nombreux applaudissements. La pièce était précédée d'un prologue intitulé 'Le Badinage, de la Fausse Ridicule, et des Amours de Nanterre'. Le spectacle a continué jusqu'au 17 mars. Dans la pièce, Eraste, blessé par un dépit, quitte Isabelle et se retire chez sa tante Leonor. Isabelle, désirant revoir Eraste, se rend chez Leonor déguisée en Arlequin, accompagnée de son valet Arlequin. Elle rencontre Olivette, suivante de Leonor et aimée d'Arlequin. Isabelle demande à Olivette de la faire parler à Eraste, prétendant être envoyée par Isabelle. Eraste, rassuré par Arlequin sur l'amour d'Isabelle, reçoit une lettre révélant la véritable identité d'Isabelle. Transporté de joie, Eraste part chercher Isabelle à Paris. La pièce se termine par le mariage de Lucas, jardinier de Leonor, qui donne lieu à un divertissement.
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