On peur dire que le merite
de Mr l'Abbé de Lionne est
connu dans l'un & dans l'autre
Monde. Jamais homme n'a
fait voir une modestie plus
grande & plus égale, que celle
dont il a donné des marques
depuis qu'il a renoncé à *
l'éclatavec lequel vous sçavez
qu'il pouvoit vivre. Son
zele pour le salut des Amesa : toûjours esté extraordinaire, 53
& quand il a fallu passer & repasser
les plus vastes Mers#
-
leurétenduë, les incommoditez
qu'on y sOüffre, &le
peril qu'on y court, n'ont
point esté capables de ralentir
l'ardeurqui le porte à vouloir
faire connoistre le vray
Dieu à des Peu ples nourris
dans l'Idolatrie. Ce zele sidigne
de nos loüanges est connu
à Rome, & c'est pour ce la
qu'il en arrivaicy un Courrier
le 7. du mois passé avec
trois Brefs. L'un marque la
nominationde cet Abbé à
l'Evesché de Rofala fous l'Archevesché
de Raguse, dans la
partie de la Dalmatie qu'occupent
les Turcs. L'autre l'établie
Coad juteur de Mr l'Evesque
deMetellopolis dans
le VicariatApostoliquede
Siam, comme futurâ succesjione;
ôc le troisiemelu y donne
pouvoirde se faire sacrer
en France, en consequence
de quoy il a pieu à Sa Majesté
d'envoyer une Lettre de
Cachet à Ivr: l'Evesque. de
Léon, porrant permission avec
agrément de sacrer Mr *
l'Abbé de Lionne sur de fimples
Brefs, sans Bulles, contre
l'usage de France.Tout
ce a a elle porte à Brest; mais
"-"
comme il estoit surle point
de s'embarquer pour retour
nerà Siam, & que le vent
estoit favorable, il n'y a pas ;
eu assezde temps pourle ia«i
crer avant son embarquement
, parce qu'on ne peut
sacrer un Evesque que leDi
manche, oule jour de la Feste
d'un Apostre) & qu'il ny
en a pointeu depuis l'arrivée
duCourrierjusqu'à son deparr..