ADIEUX AUX MUSES .
Ouble Mont où ma Lyre enfanta quelque
Double sons >
Je te quitte , Phébus , et vous filles sçavantes ,
Je ne puis suivre vos leçons ;
Il me faut un métier qui me fasse des rentes,
Un Cadet de famille , être au rang des Rimeurs
C'est d'un esprit leger la preuve non legere ;
SurA
O
UST. 1863 1731.
Sur tout quant au pauvret il ne manque qu'un
frere ,
Pour en avoir autant que vous êtes de soeurs,
Je vous ai consacrẻ ma premiere jeunesse ;
Le beau fruit que j'en tire est d'avoir fait des Versy
Que m'importe qu'ils soient au bout de l'Univers
Cette frivole gloire , est une sotte yvresse.
Rimer est un métier qui ne convient qu'à ceux
Dont l'esprit est né pour la rime.
Autrement on nous mésestime .
l'on parle de nous comme d'un cerveau creux)
On dit qu'il est une Fontaine ,
Dont l'eau miraculeuse a le vrai
gout
du vin i
S'il en étoit ainsi de l'eau de l'Hypocrêne ;
Si la gloire appaisoit la faim ;
M
Si sur ce Mont que j'abandonne ,
Une herbe salutaire et des arbres fruitiers ;
Croissoient comme les fleurs à l'ombre des Lat
riers ;
Enfin s'il y regnoit et Cerés et Pomone
Je
Bij
1864 MERCURE DE FRANCE
Je n'aurois , doctes Soeurs , aucune passion ,
Que celle de vous plaire , afin d'y toujours être.
Je cours à la fortune , et mon ambition ,
N'a pourtant d'autre objet qu'un azile champêtre.
D'Hautefeuille.