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1
p. 161-162
Prise de possession de la Charge de Professeur aux Langues Grecques de l'Université de Caen, [titre d'après la table]
Début :
Je croy vous avoir déja mandé que la Chaire de Professeur [...]
Mots clefs :
Professeur, Langues grecques, Université de Caen, Charge, Nomination
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texteReconnaissance textuelle : Prise de possession de la Charge de Professeur aux Langues Grecques de l'Université de Caen, [titre d'après la table]
Je croy vous avoir déja
mandé que la Chaire de Pro
feffeur aux Langues Grec..
de l'Univerfité de
quest ,
Caen , a efté remplie par M
Mars 1685, Q
162 MERCURE
de Laire , Profeffeur dans les
Humanitez au College du
Bois , choify par Sa Majeſté ,
apres les Difputes publiques
faites entre plufieurs Concurrens
. Depuis ce temps - là il a
pris poffeffion , & fait ſon entrée
par une Harangue Latine
à la louange du Roy , & de la
Langue Grecque , en preſence
de M ' Malloüin , Recteur
de l'Univerſité , & Principal
du College du Bois , des Docteurs
de la meſme Univerfité
, & des Perfonnes les plus
confiderables de la Ville.
mandé que la Chaire de Pro
feffeur aux Langues Grec..
de l'Univerfité de
quest ,
Caen , a efté remplie par M
Mars 1685, Q
162 MERCURE
de Laire , Profeffeur dans les
Humanitez au College du
Bois , choify par Sa Majeſté ,
apres les Difputes publiques
faites entre plufieurs Concurrens
. Depuis ce temps - là il a
pris poffeffion , & fait ſon entrée
par une Harangue Latine
à la louange du Roy , & de la
Langue Grecque , en preſence
de M ' Malloüin , Recteur
de l'Univerſité , & Principal
du College du Bois , des Docteurs
de la meſme Univerfité
, & des Perfonnes les plus
confiderables de la Ville.
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Résumé : Prise de possession de la Charge de Professeur aux Langues Grecques de l'Université de Caen, [titre d'après la table]
En mars 1685, M. Mercure de Laire a été nommé professeur de Langues Grecques à l'Université de Caen. Après des disputes publiques, il a été choisi par Sa Majesté. Il a pris possession de sa chaire lors d'une harangue en latin, en présence de M. Mallouin, recteur de l'Université, et des notables de la ville.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 304-305
Mort de M. Robert, [titre d'après la table]
Début :
On vient de m'aprendre la mort de Mr Robert, Ancien [...]
Mots clefs :
Avocat au parlement, Décès, Mr Robert, Procureur, Professeur, Député
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texteReconnaissance textuelle : Mort de M. Robert, [titre d'après la table]
On vient de m'aprendre la
GALANT. 305
mort de M Robert , Ancien
Avocat au Parlement. Il étoit :
Pere de M' Robert , Procul
reur du Roy au Chaftelet, quii
eft dans une eſtime fi
generale
, & de M Robert Cha--
noine , Penitencier de l'Egli
fe de Paris , Profeffeur Royal !
du College de Sorbonne , &
Député au Clergé pour la Pro--
vince de Tours . Il a laiffé quatre
autres Garçons , dont il
en a deux Beneficiers .
GALANT. 305
mort de M Robert , Ancien
Avocat au Parlement. Il étoit :
Pere de M' Robert , Procul
reur du Roy au Chaftelet, quii
eft dans une eſtime fi
generale
, & de M Robert Cha--
noine , Penitencier de l'Egli
fe de Paris , Profeffeur Royal !
du College de Sorbonne , &
Député au Clergé pour la Pro--
vince de Tours . Il a laiffé quatre
autres Garçons , dont il
en a deux Beneficiers .
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3
p. 1498-1514
RÉFLEXIONS sur la Methode de M. le Fevre de Saumur, et sur les Notes de M. Gaullyer, Professeur de Quatriéme au College du Plessis-Sorbonne.
Début :
MR. Gaullyer se plaint de ce que ceux qu'il appelle les Charlatans de la [...]
Mots clefs :
Méthode, Professeur, Collège, Littérature, Charlatans, Déclinaisons, Grammaire, Composition, Explication, Philosophie
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texteReconnaissance textuelle : RÉFLEXIONS sur la Methode de M. le Fevre de Saumur, et sur les Notes de M. Gaullyer, Professeur de Quatriéme au College du Plessis-Sorbonne.
REFLEXIONS sur la Methode de
M. le Fevre de Saumur , et sur les Notes
de M. Gaullyer, Professeur de Quatriéme
au College du Plessis - Sorbonne.
M
R. Gaullyer se plaint de ce que ceux
qu'il appelle les Charlatans de la
menue Litterature ne font aucune ré
ponse aux déclamations qu'il vient de
faire contre eux sans aucune distinction .
Il attribuë ce silence à la même cause qui
a fait taire le sage M. Rollin : mais les
prétendus Charlatans ne présument pas
assés d'eux- mêmes pour se mettre de ni
veau avec M. Rollin : ainsi pour faire
connoître à M. Gaullyer le profond res
pect qu'ils ont pour lui , ils feront ici
quelques réflexions sur ses Notes .
7
Iº. Ils sont surpris que pour justifier
II. Vol. la
JUIN. 1731 1499
la pratique vulgaire , M. Gaullyer ait
fait imprimer la Methode de M. le Févre
qui condamne cette pratique ; mais après
tout quand nous sommes appelés à faire
imprimer , et que le public ne se prête
pas à notre vocation , que pouvons-nous
faire de mieux pour la remplir , que de
faire imprimer les Livres des autres ?
II° La Methode de M. le Fevre con
siste ,
1. A ne parlerde Grec ni de Latin aux
Enfans qu'ils n'ayent atteint au moins la
dixième année. ( pag. 4. )
2. Avant ce temps là , faire apprendre
à lire et à écrire sans se mettre fort en peine
de la beauté du caractère , ( pag. 4. ) il suf
fit qu'il lise bien son écriture. ( pag. 6. )
3. Quand l'Enfant a atteint l'âge de
dix ans , il est tems de commencer ,
pour moý , dit M. le Fevre , ( page 6. ).
je n'eusse appris Musa qu'à douze ans ,
mais je m'imaginai qu'avec le secours d'un
Précepteur, comme moi, il pourroit bien com
mencer deux ans devant.
quoyque
IC
4. Faire apprendre les déclinaisons &c.
et cela en grand papier , plié in 4 ° . et relié
proprement. ( pag. 9. )
5. Quand la Grammaire latine est ache
vée , qu'il est question de venir à la pratique
de cette Grammaire ; je me gardai bien , die
I I. Vol.
M.
1500 MERCURE DE FRANCE
que
M. le Fevre , ( pag. 20. ) de suivre la ma
niere l'on suit ordinairement , qui est de
commencer par la composition , c'est-à-dire ,
par les Thèmes, il n'y a rien , selon mon sens ,
qui nuise si fort à un enfant. M. le Fevre
s'étend beaucoup pour faire voir le peu
de raison qu'il y a dans cette pratique
des Thèmes , et soutient qu'il faut com
mencer par l'explication , c'est-à dire , par
une version de vive voix, qui soit nette , sim
ple , et sans aucune circonlocution . M. le
Fevre fait donc expliquer , et expliquer
jusqu'à extinction de chaleur naturelle.
Ce sont là les points principaux , telle
est , pour ainsi - dire , la charpente de la
Méthode de M. le Fevre : les réflexions
détaillées , dont chacun de ces points est
accompagné , ne changent rien au fond
de la Méthode.
Il ne seroit pas difficile de faire voir
que les Méthodes des prétendus Charla
tans de la menuë Litterature sont plus
conformes à celle de M. le Fevre , que
ne l'est celle de M. Gaullyer .
M. le Fevre dit avec raison , ( pag. 2 )
que sa Méthode ne s'accommode nullememt
avec la pratique des Colleges. Ceux qui di
ront cela , ajoute t'il , diront vray.
M. Gaullyer fait une Note pour
répondre à cet article ; mais sa réponse
II. Vol. RC
JUIN. 1731. I sor
ne satisfait pas ceux qui sçavent réduire les
difficultés à leur veritable point.
M. Gaullyer prétend 1 ° . que du tems
de M. le Fevre , c'est-à - dire , depuis l'an
1651 jusqu'en l'an 1672. les Colleges
étoient mal montés , c'est-à-dire , comme
il l'explique , remplis de Régens peu ha
biles. 2 ° . que les Auteurs Grecs et Latins
sont bien mieux distribués aujourd'huy
dans les six Classes d'humanité des Colle
ges , qu'ils ne l'étoient du tems de M. le
Fevre . Voilà en quoy consiste la répon
se de M. Gaullycr à cet article de M. le
Fevre. Un des Agresseurs des nouvelles
Méthodes , prétend que les Ecoliers du
siécle passé étoient au moins aussi habiles
que ceux d'aujourd'hui , et qu'à mesure
qu'on a vû des Méthodes nouvelles , on
a vû le nombre des Sçavans décroître ,
réflexions, ajoute - t'il ,du célébre M. Huet :
mais accordons à M. Gaullyer , puisque
tel est son bon plaisir, que les Regens d'au
jourd'huy sont plus habiles qu'ils ne
l'étoient du tems de M. le Fevre ; en effet
M. Gaullyer n'étoit pas de ce tems- là ,
il n'en sera pas plus avancé ; car la ques
tion se réduit à sçavoir si la Méthode que
l'on suit aujourd'hui , n'est pas au fond
* Mémoires de Trevoux ,May 1723.
}
II Vol.
la
1502 MERCURE DE FRANCÉ
la même que celle que l'on suivoit du
tems de M. le Fevre : faire expliquer Ho
race avant Virgile , ou Virgile avant Ho
race ; Ciceron avant Homére , ou Homé
re avant Ciceron , ce n'est pas en cela que
consiste la difference qu'il y avoit entre
la Méthode de M. le Fevre et celle des
Colleges de son tems : la principale diffe
rence étoit la Méthode commune
que
menoit au Latin par la composition des
Thèmes , et que M. le Fevre y menoit par
l'explication. Or cette différence éssen
tiéle subsiste encore aujourd'hui , donc
quand M. Gaullyer sera monté en Philo
sophie , on pourra luy faire ce raison
nement:
On ne peut pas dire, selon M. Gaullyer,
que la Méthode de M. le Fevre ne sait pas
bonne , elle est fondée sur la raison et l'expe
rience. Or ce qui distingue principalement
cette Méthode de celle des Colleges du
siécle passé et de ceux d'aujourd'hui , c'est
de mener à l'intelligence du Latin par la
voye de l'explication, plutôt que par celle
de la composition : donc la Méthode des
Colleges d'aujourd'hui , aussi bien que
celle des Colleges du siécle passé, n'est pas
la bonne en ce point essentiel , et est con
traire à celle de M. le Fevre , quoique
les Colleges soient mieux montés que ceux
de son tems .
En
JUIN. 1731. 1503
En un mot, on soutient que la Méthode
des Colleges d'aujourd'hui est la mème,
quant au fond , que celle des Colleges de
1672. Or M. le Fevre qui connoissoit sans
doute l'étendue et l'esprit de saMéthode ,
déclare d'abord que sa Méthode ne s'ac
commode nullement avec la pratique des
Colleges : donc il faut convenir que M.
Gaullyer n'a compris ni l'esprit ni l'éten- :
duë de la Methode de M. le Fevre. Car
enfin s'il l'a comprise , dans quelle vuë
osera- t'on le soupçonner de l'avoir fait
imprimer à ses dépens ?
A l'égard du tems qu'on doit commen
cer à étudier le Latin , M. le Fevre , com
me nous l'avons déja remarqué , ne veut
l'on commence avant
pas que
que l'enfant
ait atteint l'âge de dix ans. M. Gaullyer
remarque sçavament ( pag. 76. ) que comme
on dressé de bonne heure les jeunes Veaux
et les petits poulains pour l'exercice de la
Campagne , de même dès que les Enfans
peuvent parler , on doit leur enseigner à
lire ensuite à écrire , et même plusieurs
choses qui sont à leur portée , par exemple
ce qu'il y a de plusfacile dans la Géographie
la Chronologie , et l'Histoire . Ce sentiment ,
dit-il , ( pag. 77. ) n'est pas contraire pour
le fonds à celui de M. le Fevre ; car tout
se que prétend M. le Fevre , c'est qu'on ne
.
II.Vol.
commerce
1504 MERCURE DE FRANCE
›
commence qu'à dix ou douze ans , c'est-à
dire , qu'on ne leur fasse pas apprendre plû
tôt les principes du Latin et du Grec ; ainsy
en commençant la sixième à dix ans , les
Enfans seront en Rétorique , dit- il , à quin
Ze à seize et à dix-sept ans. Ils y seront
encore assés-tôt , ajoute - t'il , peut- être mê
me trop- tôt à l'âge de dix-sept à dix- huit
ans. ainsi à dix- neuf ou vingt ans un jeu
ne homme aura fait sa Philosophie. Les
Parens impatiens de donner à leurs enfans
des emplois militaires , ou des charges
de robe , ne doivent - ils pas sçavoir gré à
M. Gaullyer d'adopter en ce point la
pensée de M. le Fevre ? car si l'on y veut
faire attention , c'est encore trop- tôt que
dix ou douze ans pour commencer une
étude que la Methode vulgaire a renduë
si penible et si embarassée. Quel effort de
mémoire et quelle justesse ne faut-il point
dans l'application de tant de régles si peu
claires , si peu fondées dans la nature , et
sujettes à tant d'exceptions ! les préten
dus charlatans , quoyqu'en dise M. Gaul
lyer , ont ici un grand avantage , du moins
ceux à qui le seul M. Gaullyer donne
le nom de Charlatans , la Methode du
Bureau Typographique, par exemple, met
les enfans en état de profiter des années
dont la Methode vulgaire fait un si mau
C
II. Vol.
vais
JUIN. 1731 1505
vais usage , parceque la Methode de ce
Bureau est fondée sur des principes pro
portionés à l'enfance . M. Gaullyer peut
s'en convaincre dans son propre College
s'il est capable d'être convaincu. Le petit
Rémilly,Pensionnaire au College du Ples
sis , et qui n'est âgé que de six ans , y étu
die selon cette Methode , M. Gaullyer
exigera- t'il qu'il y travaille encore au
moins quatre ans avant que d'aller en si
xiéme ?
Cet empressement des Charlatans , dit
M. Gaullyer ,est nuisible à la santé des en
fans , sur quoy je me contenteray d'ob
server que toute Methode qui instruit
les enfans agréablement , sans les forcer ,
sans les passionner , allant toujours du
connu à l'inconnu , c'est- à-dire , liant les
impressions nouvelles à celles qui sont
déja gravées dans le Cerveau , n'est nul
lement contraire à la santé des enfans :
mais il faut du rélâche , du sommeil , et
éviter sur tout de les forcer, et de les pas
sionner. Je suis persuadé que le grand
travail M. le Fevre a fait faire à son
fils ., peut avoir contribué à la perte de
cet enfant précieux , quoiqu'il soit diffi
cile en ces occasions qu'on ne prenne
pour cause ce qui n'est pas cause .
que
Ce n'est pas le sçavoir qui tue un en
\
II. Vol. fant
506 MERCURE DE FRANCE
fant , c'est l'éffort , c'est de ne point gar
der de proportion entre sa capacité et
ce qu'on veut lui faire apprendre ; les
enfans élevés dans les grandes Villes ap
prennent par l'usage de la vie une infiz
nité de choses sans qu'ils s'en portent
plus mal que les enfans de la Campagne
qui ignorent toutes ces choses : combien
de mots n'apprennent-ils point de leur
langue naturelle ? combien d'objets , com
bien de personnes ne connoissent- ils pas ?
c'est donc de la maniere d'apprendre que
vient tout le bien ou tout le mal. Sur ces
príncipes, il seroit aisé de faire voir que la
Methode vulgaire est bien plus contraire
à la santé des enfans , que celles contre
lesquelles M. Gaullyer fait des déclama
tions si pathétiques . On pourroit aussi
faire voir que quelque Methode que l'on
suive il y a des differences à observer ,
qu'ainst n'en déplaise à M. Gaullyer ,
M. le Feyre a grande raison de dire que
sa maniere d'enseigner n'est pas ce qu'il faut
pour des personnes qui ont peu de bien , mais
tous ces points demanderoient un détail
dans lequel je n'ai pas le temps d'entrer
maintenant.
On ne veut point approfondir d'où
vient le zele de M. Gaullyer contre cer
taines personnes à qui assurément le pu
II. Vol.
blic
JUIN. 1731.
1507
ܐܫܟܗ
Llic ne donne point les noms dont il plaît
à M. Gaullyer de les qualifier. Il traite
leurs idées de folles et d'extravagantes ,
quoiqu'elles soient assurément bien plus
conformes au sistême de M. le Fevre :
il les appelle des Charlatans et des Avan
turiers de la menuë Litterature ; on pourroit
fort bien , dit-il , ( pag. 78. ) lesforcer à
se taire et les chasser des grandes Villes :
et pourquoy ne pas les chasser aussi des
petites les livres de M. Gaullyer ne se
débitent- ils point dans celles - ci ? leurs
ridicules imaginations , poursuit-il , de
vraient au moins les faire bannir des Colleges,
ou plutôt on ne devroit on ne devroit pas leury laisser
mettre le pied. Ce n'est-là ni la pensée ,
pour ainsi dire , ni le langage de la raison .
Qui ne riroit , dit M. Gaullyer , ( p. 83. )
de voir ces bonnes gens nous proposer sérieu
sement , celui - là son Imprimerie en colom
bier avecses logetes ou boulins. M. Gaullyer
peut en rire tout à son aise , et c'est mê
me ce qu'il fera de mieux ; mais il en ri
ra tout seul. La Cour , la Ville , et mê
me les Colleges en pensent plus serieu
sement. Mais rions un moment avec M.
Gaullyer. L'autre , poursuit- il , nous pro
pose serieusement ses gloses interlinéaires ;
comme si c'étoit quelque chose de bien rare ,
et qui fut utile à d'autres qu'à des enfans.
4
II. Vol. Le
1508 MERCURE DE FRANCE.
Le dessein de celui - ci n'a pas été de tra 3
vailler des Vicillards. M. Gaullyer
pour
a d'autant plus de tort de confondre ce
dernier avec les autres dont il parle ,
que celui -ci n'a jamais rien dit contre les
Colleges , qu'il a même l'honneur d'avoir
fait les dernieres années de ses études dans
l'Université de Paris , et d'y avoir pris
des degrés ; il vient de donner au Public
un ouvrage qui a été réçû avec une Apro
bation singuliere dans les Colleges mê
me , il n'y a rien dans cet ouvrage ni dans
tout le reste de sa Methode , qui ne puis
se parfaitement s'accorder avec la prati
que des Colleges , et cet ouvrage n'a pas
été regardé comme une production d'une
menuë Litterature .
Cet autre , continuë M. Gaullyer , nous
propose ses propres Livres. Quel est celui
ci ? seroit- ce M. Gaullyer lui- même ? En
effet au versò du titre de la Methode de
M. le Fevre , M. Gaullyer a pris soin de
faire imprimer le Catalogue de ses pro
pres Livres. LIVRES DE M. GAULLYER.
Régles pour la Langue Latine , Rudiment
Methode , Régles d'élégance , Régles de
Traduction , Régles de Versification , Gram
maire Françoise , Feuille de François . &c
Ceux qui voudront avoir un nombre de ces
Livres sont priés de s'addresser à la V. Bro
د
II. Vol.
GAS
JUIN. 1731. 1509
sas. On leurfera les remises convenables & c.
Dans toutes cès Notes , M. Gaullyer ne
propose que ses propres Livres. Quel
nom donnerons - nous à ce langage ? Il ne
manque plus que de crier , tout le monde
l'a vũ , tout le monde l'a voulu voir. Quoy
qu'il en soit j'avouerai ingenûment , conti
nue M. Gaullyer , qu'il m'est venu souvent
à leur sujet une pensée que je crois vraye ,
pourvû qu'on ne la prenne pas à la rigueurs
c'est qu'ils sont , dit-il , ( pag. 84. ) ou
HERETIQUES on Fous : héretiques , s'ils ne
croyent pas le peché originel ; fous , si en le
croyant ils s'imaginent qu'on puisse guerir fá
cilement une des playes , les plus grandes qu'il
aitfaites à la nature humaine ; et cette playe
c'est l'ignorance.
J'ai lu dans les vies des Peres du dé
sert , qu'un pieux Solitaire fut un jour
extrémement maltraité de paroles par
quelques personnes : vous êtes un fou
lui disoit- on , un médisant , un calom
niateur , un emporté , un fanatique
un charlatan , peut- être lui dit-on aussi
vous n'êtes qu'un homme de la menuë Litte
rature : à tout cela le pieux Solitaire ne ré
pondit rien ; il imita le silence sage de
M. Rollin : mais ces personnes ayant dit
au Solitaire qu'il étoit hérétique , il prit
la parole , et se justifia , parce que
II. Vol. are E
1510 MERCURE DE FRANCE
ore confessio fit ad salutem. Nous déclarons
donc que nous reconnoissons le peché
originel et ses effets dans tous les hom
mes , en notre personne , et même en
celle de M. Gaullyer ; nous croyons aussi
que M. Gaullyer est très bon catholique ,
et qu'il est soumis comme nous à toutes
les décisions de l'Eglise ; mais si au lieu .
de lui retorquer cette premiere partie de
son dilemme , on lui reprochoit et on
lui prouvoit la seconde par ses discours
et par ses livres , imiteroit- il la conduite
du Saint Solitaire ?
M. Gaullyer se plaint , ( pag. 84. ) que
nous trouvons quelques dupes , par LA
REGLÉ qu'un sot trouve toujours un plus
sot qui l'admire. Que M. Gaullyer est ad
mirable !
Voici , entre tant d'autres , une Note où
brille une très- grosse Litterature , M. le
Fevre parlant de Longin , l'appelle Cassius
Longinus. M. Gaullyer à la page 100. fait
cette remarque modeste : je ne connoispoint,
dit- il , le Rhéteur Cassius Longinus, mais le
célebre Denis Longin. Il est vray que M.
Boileau et les Notes du Traité du subli
me , ont supprimé le nom de Cassius ,
mais Suidas , M. Baillet , Jugem. des Sça
vans , Tom. 2. 1. part . in 12. 1685. et
les autres Bibliothequaires nomment Lon
11. Vol.
gin
JUIN 1731. ISII
gin Dionysius Cassius Longinus. Si M. le
Fevre avoit dit Tullius Ciceron , M. Gaul
lyer nous auroit peut-être fait une sça
vante note, pour nous dire : je ne connois
point Tullius Ciceron , mais je connois
bien Marcus Ciceron.
M. Gaullyer remarque ( pag. 83. ) que
le seul moyen d'apprendre les belles Lettres ,
c'est la lecture qu'on fait assidûment pen
dant plusieurs années des Auteurs, et qu'ain
si les Charlatans qui suivent , dit - il ,
d'autres routes n'ont pas grand commerce
avec la raison et l'experience : mais où
sont les Charlatans qui ont prétendu
qu'il ne faloit point lire les Auteurs ? les
Charlatans dont parle M. Gaullyer , ne
different que dans les préliminaires et
dans la Methode , ils sont d'accord avec
M. le Fevre , ils disent avec ce grand hom
me , qu'il ne faut point perdrele tems à
faire des Thèmes , surtout dans les pre
miers commencemens , qu'il faut voir les
Originaux avant que de faire des copies :
un homme qui délibere là-dessus , dit M. le
Fevre , ( pag. 21. ) n'a pas grand com
merce avec la saine raison. Ainsi expli
quons les Auteurs , facilitons d'abord
cette explication , disent nos Charla
tans ; s'ils ne parlent pas comme M. Gaul
lyer encore un coup , ils parlent comme
II. Vol. E ij MA
1512 MERCURE DE FRANCE
M. le Fevre ; mais il suffit à M. Gaullyer
de dire beaucoup de mal des autres , et
beaucoup de bien de lui-même : justice ,
équité , discernement , raison , justesse ;
il n'a pas été en ces Classes-là.
M. le Fevre dit ( pag . 8. et 9. ) qu'il
donna à son fils le gros Alphabet de Robert
Estienne , et veut qu'on se serve de grand
papier plié in 4º . l'Auteur du Bureau
Typographique conseille aussi les grands
livres pour l'usage des enfans , parceque
ses livres se tiennent ouverts , ils laissent
les enfans plus libres, et facilitent la lectu
re : mais M. Gaullyer nous renvoye à
ses petits livres chez la V. Brocas , c'est
dit-il ,
que
l'on trouvera les ouvrages
que nous avons fait imprimer pour l'usage des
Classes. Ces ouvrages sont imprimés en
lettres fort menuës , pour ne pas dire en
menuë Litterature ; il seroit inutile d'en par
ler ici plus au long , le Public sçait assés
l'usage qu'on en fait.
Entre un grand nombre d'observation:
que je pourrois faire sur les Notes d
M. Gaullyer, je me réduis à ces deux der
nieres.
là
,
1. M. Gaullyer n'imite pas les Pane
gyristes qui élevent au dessus des autres
Saints ceux dont il font l'éloge , pour lui
il blâme M. le Fevre ; mais en quelles
11. Vol.
occasions ?
JUIN. 1731 . 1513
Occasions ? c'est uniquement quand M. le
Fevre est contraire aux usages et aux
livres de notre critique ; on voit par tout
que M. Gaullyer ne cherche qu'à faire
valoir ses propres ouvrages . Si j'avois à
instruire un enfant , dit- il , ( pag . 109. )
je lui mettrois entre les mains six on sept pe
tites feuilles que j'ai fait imprimer , lafeuille
de Grammairefrançoise , celle du Rudiment ,
celle des Préterits et Supins &c. de la feuille
du françois je passerois à la feuille du La
tin , je distilerois mes paroles goutte à goutte
dans ses oreilles et dans son esprit , qui
est d'une étroite embouchure , ( c'est de l'es
prit de l'enfant et non du sien dont il par
le ) j'imiterois les bonnes nourrices qui four
rent dans la bouche des petits enfans des
morceaux très-menus. Ce stile ne reveillé
t'il
pas l'idée d'une grande Litterature ?
2. M. Gaullyer employe presque une
page en citations , pour nous apprendre
où nous pourrons aller chercher ce que
c'est que Pedant et Pedanterie . Il fait fort
bien de ne pas le définir , il n'y a rien
de si difficile que la connoissance
de
soy- même.
Voilà quelques-unes des réfléxions que
nous n'avons faites que pour donner à
M. Gaullyer la satisfaction qu'il a de
mandée , nous sçavons d'ailleurs qu'il
II. Vol.
E iij persistera
114 MERCURE DE FRANCE
.
persistera dans le même sentiment . Nous
le soutenons, dit- il dans sa belle Preface de
ses Régles innombrables , page XVIII
nous le soutenons , nous l'avons déja soutenu
et nous le soutiendrons encore. Que M.
Gaullyer sçait bien conjuguer ! voilà le
présent , le passé , le futur. Pour nous
gens à menue Litterature , entierement vui
des de science et de bon sens , & c. nous
tâcherons de profiter des lumieres des
autres quand on voudra bien nous
en faire part ; mais si M. Gaullyer n'a
que des déclamations à faire contre
nous , nous lui déclarons que nous ne
voulions , nous ne voulons , ni ne vou
drons pas perdre le tems à lui répondre.
Si quis est qui delictum in se inclementiùs
Existimavit esse , sic existimet ,
Responsum, non dictum esse , quia lasit prior .
Ter. Eun. Prol .
M. le Fevre de Saumur , et sur les Notes
de M. Gaullyer, Professeur de Quatriéme
au College du Plessis - Sorbonne.
M
R. Gaullyer se plaint de ce que ceux
qu'il appelle les Charlatans de la
menue Litterature ne font aucune ré
ponse aux déclamations qu'il vient de
faire contre eux sans aucune distinction .
Il attribuë ce silence à la même cause qui
a fait taire le sage M. Rollin : mais les
prétendus Charlatans ne présument pas
assés d'eux- mêmes pour se mettre de ni
veau avec M. Rollin : ainsi pour faire
connoître à M. Gaullyer le profond res
pect qu'ils ont pour lui , ils feront ici
quelques réflexions sur ses Notes .
7
Iº. Ils sont surpris que pour justifier
II. Vol. la
JUIN. 1731 1499
la pratique vulgaire , M. Gaullyer ait
fait imprimer la Methode de M. le Févre
qui condamne cette pratique ; mais après
tout quand nous sommes appelés à faire
imprimer , et que le public ne se prête
pas à notre vocation , que pouvons-nous
faire de mieux pour la remplir , que de
faire imprimer les Livres des autres ?
II° La Methode de M. le Fevre con
siste ,
1. A ne parlerde Grec ni de Latin aux
Enfans qu'ils n'ayent atteint au moins la
dixième année. ( pag. 4. )
2. Avant ce temps là , faire apprendre
à lire et à écrire sans se mettre fort en peine
de la beauté du caractère , ( pag. 4. ) il suf
fit qu'il lise bien son écriture. ( pag. 6. )
3. Quand l'Enfant a atteint l'âge de
dix ans , il est tems de commencer ,
pour moý , dit M. le Fevre , ( page 6. ).
je n'eusse appris Musa qu'à douze ans ,
mais je m'imaginai qu'avec le secours d'un
Précepteur, comme moi, il pourroit bien com
mencer deux ans devant.
quoyque
IC
4. Faire apprendre les déclinaisons &c.
et cela en grand papier , plié in 4 ° . et relié
proprement. ( pag. 9. )
5. Quand la Grammaire latine est ache
vée , qu'il est question de venir à la pratique
de cette Grammaire ; je me gardai bien , die
I I. Vol.
M.
1500 MERCURE DE FRANCE
que
M. le Fevre , ( pag. 20. ) de suivre la ma
niere l'on suit ordinairement , qui est de
commencer par la composition , c'est-à-dire ,
par les Thèmes, il n'y a rien , selon mon sens ,
qui nuise si fort à un enfant. M. le Fevre
s'étend beaucoup pour faire voir le peu
de raison qu'il y a dans cette pratique
des Thèmes , et soutient qu'il faut com
mencer par l'explication , c'est-à dire , par
une version de vive voix, qui soit nette , sim
ple , et sans aucune circonlocution . M. le
Fevre fait donc expliquer , et expliquer
jusqu'à extinction de chaleur naturelle.
Ce sont là les points principaux , telle
est , pour ainsi - dire , la charpente de la
Méthode de M. le Fevre : les réflexions
détaillées , dont chacun de ces points est
accompagné , ne changent rien au fond
de la Méthode.
Il ne seroit pas difficile de faire voir
que les Méthodes des prétendus Charla
tans de la menuë Litterature sont plus
conformes à celle de M. le Fevre , que
ne l'est celle de M. Gaullyer .
M. le Fevre dit avec raison , ( pag. 2 )
que sa Méthode ne s'accommode nullememt
avec la pratique des Colleges. Ceux qui di
ront cela , ajoute t'il , diront vray.
M. Gaullyer fait une Note pour
répondre à cet article ; mais sa réponse
II. Vol. RC
JUIN. 1731. I sor
ne satisfait pas ceux qui sçavent réduire les
difficultés à leur veritable point.
M. Gaullyer prétend 1 ° . que du tems
de M. le Fevre , c'est-à - dire , depuis l'an
1651 jusqu'en l'an 1672. les Colleges
étoient mal montés , c'est-à-dire , comme
il l'explique , remplis de Régens peu ha
biles. 2 ° . que les Auteurs Grecs et Latins
sont bien mieux distribués aujourd'huy
dans les six Classes d'humanité des Colle
ges , qu'ils ne l'étoient du tems de M. le
Fevre . Voilà en quoy consiste la répon
se de M. Gaullycr à cet article de M. le
Fevre. Un des Agresseurs des nouvelles
Méthodes , prétend que les Ecoliers du
siécle passé étoient au moins aussi habiles
que ceux d'aujourd'hui , et qu'à mesure
qu'on a vû des Méthodes nouvelles , on
a vû le nombre des Sçavans décroître ,
réflexions, ajoute - t'il ,du célébre M. Huet :
mais accordons à M. Gaullyer , puisque
tel est son bon plaisir, que les Regens d'au
jourd'huy sont plus habiles qu'ils ne
l'étoient du tems de M. le Fevre ; en effet
M. Gaullyer n'étoit pas de ce tems- là ,
il n'en sera pas plus avancé ; car la ques
tion se réduit à sçavoir si la Méthode que
l'on suit aujourd'hui , n'est pas au fond
* Mémoires de Trevoux ,May 1723.
}
II Vol.
la
1502 MERCURE DE FRANCÉ
la même que celle que l'on suivoit du
tems de M. le Fevre : faire expliquer Ho
race avant Virgile , ou Virgile avant Ho
race ; Ciceron avant Homére , ou Homé
re avant Ciceron , ce n'est pas en cela que
consiste la difference qu'il y avoit entre
la Méthode de M. le Fevre et celle des
Colleges de son tems : la principale diffe
rence étoit la Méthode commune
que
menoit au Latin par la composition des
Thèmes , et que M. le Fevre y menoit par
l'explication. Or cette différence éssen
tiéle subsiste encore aujourd'hui , donc
quand M. Gaullyer sera monté en Philo
sophie , on pourra luy faire ce raison
nement:
On ne peut pas dire, selon M. Gaullyer,
que la Méthode de M. le Fevre ne sait pas
bonne , elle est fondée sur la raison et l'expe
rience. Or ce qui distingue principalement
cette Méthode de celle des Colleges du
siécle passé et de ceux d'aujourd'hui , c'est
de mener à l'intelligence du Latin par la
voye de l'explication, plutôt que par celle
de la composition : donc la Méthode des
Colleges d'aujourd'hui , aussi bien que
celle des Colleges du siécle passé, n'est pas
la bonne en ce point essentiel , et est con
traire à celle de M. le Fevre , quoique
les Colleges soient mieux montés que ceux
de son tems .
En
JUIN. 1731. 1503
En un mot, on soutient que la Méthode
des Colleges d'aujourd'hui est la mème,
quant au fond , que celle des Colleges de
1672. Or M. le Fevre qui connoissoit sans
doute l'étendue et l'esprit de saMéthode ,
déclare d'abord que sa Méthode ne s'ac
commode nullement avec la pratique des
Colleges : donc il faut convenir que M.
Gaullyer n'a compris ni l'esprit ni l'éten- :
duë de la Methode de M. le Fevre. Car
enfin s'il l'a comprise , dans quelle vuë
osera- t'on le soupçonner de l'avoir fait
imprimer à ses dépens ?
A l'égard du tems qu'on doit commen
cer à étudier le Latin , M. le Fevre , com
me nous l'avons déja remarqué , ne veut
l'on commence avant
pas que
que l'enfant
ait atteint l'âge de dix ans. M. Gaullyer
remarque sçavament ( pag. 76. ) que comme
on dressé de bonne heure les jeunes Veaux
et les petits poulains pour l'exercice de la
Campagne , de même dès que les Enfans
peuvent parler , on doit leur enseigner à
lire ensuite à écrire , et même plusieurs
choses qui sont à leur portée , par exemple
ce qu'il y a de plusfacile dans la Géographie
la Chronologie , et l'Histoire . Ce sentiment ,
dit-il , ( pag. 77. ) n'est pas contraire pour
le fonds à celui de M. le Fevre ; car tout
se que prétend M. le Fevre , c'est qu'on ne
.
II.Vol.
commerce
1504 MERCURE DE FRANCE
›
commence qu'à dix ou douze ans , c'est-à
dire , qu'on ne leur fasse pas apprendre plû
tôt les principes du Latin et du Grec ; ainsy
en commençant la sixième à dix ans , les
Enfans seront en Rétorique , dit- il , à quin
Ze à seize et à dix-sept ans. Ils y seront
encore assés-tôt , ajoute - t'il , peut- être mê
me trop- tôt à l'âge de dix-sept à dix- huit
ans. ainsi à dix- neuf ou vingt ans un jeu
ne homme aura fait sa Philosophie. Les
Parens impatiens de donner à leurs enfans
des emplois militaires , ou des charges
de robe , ne doivent - ils pas sçavoir gré à
M. Gaullyer d'adopter en ce point la
pensée de M. le Fevre ? car si l'on y veut
faire attention , c'est encore trop- tôt que
dix ou douze ans pour commencer une
étude que la Methode vulgaire a renduë
si penible et si embarassée. Quel effort de
mémoire et quelle justesse ne faut-il point
dans l'application de tant de régles si peu
claires , si peu fondées dans la nature , et
sujettes à tant d'exceptions ! les préten
dus charlatans , quoyqu'en dise M. Gaul
lyer , ont ici un grand avantage , du moins
ceux à qui le seul M. Gaullyer donne
le nom de Charlatans , la Methode du
Bureau Typographique, par exemple, met
les enfans en état de profiter des années
dont la Methode vulgaire fait un si mau
C
II. Vol.
vais
JUIN. 1731 1505
vais usage , parceque la Methode de ce
Bureau est fondée sur des principes pro
portionés à l'enfance . M. Gaullyer peut
s'en convaincre dans son propre College
s'il est capable d'être convaincu. Le petit
Rémilly,Pensionnaire au College du Ples
sis , et qui n'est âgé que de six ans , y étu
die selon cette Methode , M. Gaullyer
exigera- t'il qu'il y travaille encore au
moins quatre ans avant que d'aller en si
xiéme ?
Cet empressement des Charlatans , dit
M. Gaullyer ,est nuisible à la santé des en
fans , sur quoy je me contenteray d'ob
server que toute Methode qui instruit
les enfans agréablement , sans les forcer ,
sans les passionner , allant toujours du
connu à l'inconnu , c'est- à-dire , liant les
impressions nouvelles à celles qui sont
déja gravées dans le Cerveau , n'est nul
lement contraire à la santé des enfans :
mais il faut du rélâche , du sommeil , et
éviter sur tout de les forcer, et de les pas
sionner. Je suis persuadé que le grand
travail M. le Fevre a fait faire à son
fils ., peut avoir contribué à la perte de
cet enfant précieux , quoiqu'il soit diffi
cile en ces occasions qu'on ne prenne
pour cause ce qui n'est pas cause .
que
Ce n'est pas le sçavoir qui tue un en
\
II. Vol. fant
506 MERCURE DE FRANCE
fant , c'est l'éffort , c'est de ne point gar
der de proportion entre sa capacité et
ce qu'on veut lui faire apprendre ; les
enfans élevés dans les grandes Villes ap
prennent par l'usage de la vie une infiz
nité de choses sans qu'ils s'en portent
plus mal que les enfans de la Campagne
qui ignorent toutes ces choses : combien
de mots n'apprennent-ils point de leur
langue naturelle ? combien d'objets , com
bien de personnes ne connoissent- ils pas ?
c'est donc de la maniere d'apprendre que
vient tout le bien ou tout le mal. Sur ces
príncipes, il seroit aisé de faire voir que la
Methode vulgaire est bien plus contraire
à la santé des enfans , que celles contre
lesquelles M. Gaullyer fait des déclama
tions si pathétiques . On pourroit aussi
faire voir que quelque Methode que l'on
suive il y a des differences à observer ,
qu'ainst n'en déplaise à M. Gaullyer ,
M. le Feyre a grande raison de dire que
sa maniere d'enseigner n'est pas ce qu'il faut
pour des personnes qui ont peu de bien , mais
tous ces points demanderoient un détail
dans lequel je n'ai pas le temps d'entrer
maintenant.
On ne veut point approfondir d'où
vient le zele de M. Gaullyer contre cer
taines personnes à qui assurément le pu
II. Vol.
blic
JUIN. 1731.
1507
ܐܫܟܗ
Llic ne donne point les noms dont il plaît
à M. Gaullyer de les qualifier. Il traite
leurs idées de folles et d'extravagantes ,
quoiqu'elles soient assurément bien plus
conformes au sistême de M. le Fevre :
il les appelle des Charlatans et des Avan
turiers de la menuë Litterature ; on pourroit
fort bien , dit-il , ( pag. 78. ) lesforcer à
se taire et les chasser des grandes Villes :
et pourquoy ne pas les chasser aussi des
petites les livres de M. Gaullyer ne se
débitent- ils point dans celles - ci ? leurs
ridicules imaginations , poursuit-il , de
vraient au moins les faire bannir des Colleges,
ou plutôt on ne devroit on ne devroit pas leury laisser
mettre le pied. Ce n'est-là ni la pensée ,
pour ainsi dire , ni le langage de la raison .
Qui ne riroit , dit M. Gaullyer , ( p. 83. )
de voir ces bonnes gens nous proposer sérieu
sement , celui - là son Imprimerie en colom
bier avecses logetes ou boulins. M. Gaullyer
peut en rire tout à son aise , et c'est mê
me ce qu'il fera de mieux ; mais il en ri
ra tout seul. La Cour , la Ville , et mê
me les Colleges en pensent plus serieu
sement. Mais rions un moment avec M.
Gaullyer. L'autre , poursuit- il , nous pro
pose serieusement ses gloses interlinéaires ;
comme si c'étoit quelque chose de bien rare ,
et qui fut utile à d'autres qu'à des enfans.
4
II. Vol. Le
1508 MERCURE DE FRANCE.
Le dessein de celui - ci n'a pas été de tra 3
vailler des Vicillards. M. Gaullyer
pour
a d'autant plus de tort de confondre ce
dernier avec les autres dont il parle ,
que celui -ci n'a jamais rien dit contre les
Colleges , qu'il a même l'honneur d'avoir
fait les dernieres années de ses études dans
l'Université de Paris , et d'y avoir pris
des degrés ; il vient de donner au Public
un ouvrage qui a été réçû avec une Apro
bation singuliere dans les Colleges mê
me , il n'y a rien dans cet ouvrage ni dans
tout le reste de sa Methode , qui ne puis
se parfaitement s'accorder avec la prati
que des Colleges , et cet ouvrage n'a pas
été regardé comme une production d'une
menuë Litterature .
Cet autre , continuë M. Gaullyer , nous
propose ses propres Livres. Quel est celui
ci ? seroit- ce M. Gaullyer lui- même ? En
effet au versò du titre de la Methode de
M. le Fevre , M. Gaullyer a pris soin de
faire imprimer le Catalogue de ses pro
pres Livres. LIVRES DE M. GAULLYER.
Régles pour la Langue Latine , Rudiment
Methode , Régles d'élégance , Régles de
Traduction , Régles de Versification , Gram
maire Françoise , Feuille de François . &c
Ceux qui voudront avoir un nombre de ces
Livres sont priés de s'addresser à la V. Bro
د
II. Vol.
GAS
JUIN. 1731. 1509
sas. On leurfera les remises convenables & c.
Dans toutes cès Notes , M. Gaullyer ne
propose que ses propres Livres. Quel
nom donnerons - nous à ce langage ? Il ne
manque plus que de crier , tout le monde
l'a vũ , tout le monde l'a voulu voir. Quoy
qu'il en soit j'avouerai ingenûment , conti
nue M. Gaullyer , qu'il m'est venu souvent
à leur sujet une pensée que je crois vraye ,
pourvû qu'on ne la prenne pas à la rigueurs
c'est qu'ils sont , dit-il , ( pag. 84. ) ou
HERETIQUES on Fous : héretiques , s'ils ne
croyent pas le peché originel ; fous , si en le
croyant ils s'imaginent qu'on puisse guerir fá
cilement une des playes , les plus grandes qu'il
aitfaites à la nature humaine ; et cette playe
c'est l'ignorance.
J'ai lu dans les vies des Peres du dé
sert , qu'un pieux Solitaire fut un jour
extrémement maltraité de paroles par
quelques personnes : vous êtes un fou
lui disoit- on , un médisant , un calom
niateur , un emporté , un fanatique
un charlatan , peut- être lui dit-on aussi
vous n'êtes qu'un homme de la menuë Litte
rature : à tout cela le pieux Solitaire ne ré
pondit rien ; il imita le silence sage de
M. Rollin : mais ces personnes ayant dit
au Solitaire qu'il étoit hérétique , il prit
la parole , et se justifia , parce que
II. Vol. are E
1510 MERCURE DE FRANCE
ore confessio fit ad salutem. Nous déclarons
donc que nous reconnoissons le peché
originel et ses effets dans tous les hom
mes , en notre personne , et même en
celle de M. Gaullyer ; nous croyons aussi
que M. Gaullyer est très bon catholique ,
et qu'il est soumis comme nous à toutes
les décisions de l'Eglise ; mais si au lieu .
de lui retorquer cette premiere partie de
son dilemme , on lui reprochoit et on
lui prouvoit la seconde par ses discours
et par ses livres , imiteroit- il la conduite
du Saint Solitaire ?
M. Gaullyer se plaint , ( pag. 84. ) que
nous trouvons quelques dupes , par LA
REGLÉ qu'un sot trouve toujours un plus
sot qui l'admire. Que M. Gaullyer est ad
mirable !
Voici , entre tant d'autres , une Note où
brille une très- grosse Litterature , M. le
Fevre parlant de Longin , l'appelle Cassius
Longinus. M. Gaullyer à la page 100. fait
cette remarque modeste : je ne connoispoint,
dit- il , le Rhéteur Cassius Longinus, mais le
célebre Denis Longin. Il est vray que M.
Boileau et les Notes du Traité du subli
me , ont supprimé le nom de Cassius ,
mais Suidas , M. Baillet , Jugem. des Sça
vans , Tom. 2. 1. part . in 12. 1685. et
les autres Bibliothequaires nomment Lon
11. Vol.
gin
JUIN 1731. ISII
gin Dionysius Cassius Longinus. Si M. le
Fevre avoit dit Tullius Ciceron , M. Gaul
lyer nous auroit peut-être fait une sça
vante note, pour nous dire : je ne connois
point Tullius Ciceron , mais je connois
bien Marcus Ciceron.
M. Gaullyer remarque ( pag. 83. ) que
le seul moyen d'apprendre les belles Lettres ,
c'est la lecture qu'on fait assidûment pen
dant plusieurs années des Auteurs, et qu'ain
si les Charlatans qui suivent , dit - il ,
d'autres routes n'ont pas grand commerce
avec la raison et l'experience : mais où
sont les Charlatans qui ont prétendu
qu'il ne faloit point lire les Auteurs ? les
Charlatans dont parle M. Gaullyer , ne
different que dans les préliminaires et
dans la Methode , ils sont d'accord avec
M. le Fevre , ils disent avec ce grand hom
me , qu'il ne faut point perdrele tems à
faire des Thèmes , surtout dans les pre
miers commencemens , qu'il faut voir les
Originaux avant que de faire des copies :
un homme qui délibere là-dessus , dit M. le
Fevre , ( pag. 21. ) n'a pas grand com
merce avec la saine raison. Ainsi expli
quons les Auteurs , facilitons d'abord
cette explication , disent nos Charla
tans ; s'ils ne parlent pas comme M. Gaul
lyer encore un coup , ils parlent comme
II. Vol. E ij MA
1512 MERCURE DE FRANCE
M. le Fevre ; mais il suffit à M. Gaullyer
de dire beaucoup de mal des autres , et
beaucoup de bien de lui-même : justice ,
équité , discernement , raison , justesse ;
il n'a pas été en ces Classes-là.
M. le Fevre dit ( pag . 8. et 9. ) qu'il
donna à son fils le gros Alphabet de Robert
Estienne , et veut qu'on se serve de grand
papier plié in 4º . l'Auteur du Bureau
Typographique conseille aussi les grands
livres pour l'usage des enfans , parceque
ses livres se tiennent ouverts , ils laissent
les enfans plus libres, et facilitent la lectu
re : mais M. Gaullyer nous renvoye à
ses petits livres chez la V. Brocas , c'est
dit-il ,
que
l'on trouvera les ouvrages
que nous avons fait imprimer pour l'usage des
Classes. Ces ouvrages sont imprimés en
lettres fort menuës , pour ne pas dire en
menuë Litterature ; il seroit inutile d'en par
ler ici plus au long , le Public sçait assés
l'usage qu'on en fait.
Entre un grand nombre d'observation:
que je pourrois faire sur les Notes d
M. Gaullyer, je me réduis à ces deux der
nieres.
là
,
1. M. Gaullyer n'imite pas les Pane
gyristes qui élevent au dessus des autres
Saints ceux dont il font l'éloge , pour lui
il blâme M. le Fevre ; mais en quelles
11. Vol.
occasions ?
JUIN. 1731 . 1513
Occasions ? c'est uniquement quand M. le
Fevre est contraire aux usages et aux
livres de notre critique ; on voit par tout
que M. Gaullyer ne cherche qu'à faire
valoir ses propres ouvrages . Si j'avois à
instruire un enfant , dit- il , ( pag . 109. )
je lui mettrois entre les mains six on sept pe
tites feuilles que j'ai fait imprimer , lafeuille
de Grammairefrançoise , celle du Rudiment ,
celle des Préterits et Supins &c. de la feuille
du françois je passerois à la feuille du La
tin , je distilerois mes paroles goutte à goutte
dans ses oreilles et dans son esprit , qui
est d'une étroite embouchure , ( c'est de l'es
prit de l'enfant et non du sien dont il par
le ) j'imiterois les bonnes nourrices qui four
rent dans la bouche des petits enfans des
morceaux très-menus. Ce stile ne reveillé
t'il
pas l'idée d'une grande Litterature ?
2. M. Gaullyer employe presque une
page en citations , pour nous apprendre
où nous pourrons aller chercher ce que
c'est que Pedant et Pedanterie . Il fait fort
bien de ne pas le définir , il n'y a rien
de si difficile que la connoissance
de
soy- même.
Voilà quelques-unes des réfléxions que
nous n'avons faites que pour donner à
M. Gaullyer la satisfaction qu'il a de
mandée , nous sçavons d'ailleurs qu'il
II. Vol.
E iij persistera
114 MERCURE DE FRANCE
.
persistera dans le même sentiment . Nous
le soutenons, dit- il dans sa belle Preface de
ses Régles innombrables , page XVIII
nous le soutenons , nous l'avons déja soutenu
et nous le soutiendrons encore. Que M.
Gaullyer sçait bien conjuguer ! voilà le
présent , le passé , le futur. Pour nous
gens à menue Litterature , entierement vui
des de science et de bon sens , & c. nous
tâcherons de profiter des lumieres des
autres quand on voudra bien nous
en faire part ; mais si M. Gaullyer n'a
que des déclamations à faire contre
nous , nous lui déclarons que nous ne
voulions , nous ne voulons , ni ne vou
drons pas perdre le tems à lui répondre.
Si quis est qui delictum in se inclementiùs
Existimavit esse , sic existimet ,
Responsum, non dictum esse , quia lasit prior .
Ter. Eun. Prol .
Fermer
Résumé : RÉFLEXIONS sur la Methode de M. le Fevre de Saumur, et sur les Notes de M. Gaullyer, Professeur de Quatriéme au College du Plessis-Sorbonne.
Le texte présente une critique de la méthode pédagogique de M. le Fèvre de Saumur et des notes de M. Gaullyer, professeur au Collège du Plessis - Sorbonne. M. Gaullyer accuse des 'charlatans de la menue Littérature' de ne pas répondre à ses critiques. Les auteurs anonymes du texte, se présentant comme ces 'charlatans', expriment leur surprise que M. Gaullyer ait imprimé la méthode de M. le Fèvre, qui condamne la pratique vulgaire. Ils détaillent la méthode de M. le Fèvre, qui consiste à ne pas enseigner le grec et le latin aux enfants avant l'âge de dix ans, à apprendre à lire et à écrire sans se soucier de la beauté du caractère, et à commencer l'apprentissage des déclinaisons en grand papier. M. le Fèvre recommande également de commencer par l'explication des textes plutôt que par la composition de thèmes. Les auteurs soutiennent que la méthode des 'charlatans' est plus conforme à celle de M. le Fèvre que celle de M. Gaullyer. Les auteurs critiquent la réponse de M. Gaullyer, qui affirme que les collèges sont mieux montés aujourd'hui et que les auteurs grecs et latins sont mieux distribués. Ils argumentent que la principale différence entre la méthode de M. le Fèvre et celle des collèges réside dans l'approche pédagogique, et non dans l'ordre des auteurs étudiés. Ils concluent que la méthode des collèges actuels est fondamentalement la même que celle de 1672, et que M. Gaullyer n'a pas compris l'esprit de la méthode de M. le Fèvre. Ils soulignent également que la méthode vulgaire est plus nuisible à la santé des enfants que les méthodes alternatives. Le texte mentionne également les ouvrages de M. Gaullyer sur la langue latine et française, tels que 'Règles pour la Langue Latine', 'Rudiment', 'Méthode', 'Règles d'élégance', 'Règles de Traduction', 'Règles de Versification', et 'Grammaire Françoise'. Il critique M. Gaullyer pour ne proposer que ses propres livres et pour son langage excessif. Gaullyer affirme que ses critiques sont soit hérétiques, soit fous, selon qu'ils croient ou non au péché originel et à la difficulté de guérir l'ignorance. Il cite un exemple d'un solitaire pieux qui reste silencieux face aux insultes mais se justifie lorsqu'on l'accuse d'hérésie. Gaullyer se plaint également de trouver des dupes parmi ses admirateurs. Le texte mentionne une erreur de Gaullyer concernant l'identité de Longin et critique son approche pédagogique, qui privilégie ses propres ouvrages. Gaullyer est décrit comme quelqu'un qui parle beaucoup de mal des autres et de bien de lui-même, sans justice ni équité. Le texte conclut en soulignant que Gaullyer ne cherche qu'à valoriser ses propres ouvrages et en refusant de perdre du temps à répondre à ses déclamations.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 552-555
SUITE des Nouvelles touchant le Systême du Bureau Tipograpique.
Début :
Voici, Monsieur, l'Extrait d'une Lettre écrite de Leipzig le 21. Janvier 1734. [...]
Mots clefs :
Bureau typographique, Enfants, Professeur, Lettres, Langue, Premiers éléments, Instruction des enfants, Paris, Chompré, Université de Paris
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des Nouvelles touchant le Systême du Bureau Tipograpique.
SUITE des Nouvelles touchant le
Systême du Bureau Tipograpique.
Voici , Monsieur , l'Extrait d'une Lettre écrite
de Leipzig le 21. Janvier 1734.
Nous avons vu dans les Mercures de France
Finvention d'un Bureau Typographique qui nous
paroît être de grande utilité pour l'instruction des
Enfans; un de nos Professeurs a entrepris de traduire
ce qui a parû jusquiei à ce sujet , et je vous
prieⓇ
MARS . 1774. 553
que
prie de m'envoyer un Exemplaire de chaque Livre
l'Auteur de cette ingenieuse Machine donnera
aujour; nous tâcherons de l'ajuster à notre Langue
pour l'utilité publique , &c .
Lequel est le plus surprenant de trouver un
tel Professeur à Leipzig , ou de trouver un Professeur
contre le Systême du Bureau Tipographique
dans l'Université de Paris ? M. Gr ...
Professeur de Philosophie au College Royal de
Navarre a d'avance décidé la question en faveur
du nouveau Systême ; et M. l'Abbé Rollin n'a
point trouvé de meilleure Méthode pour la premiere
instruction de l'enfance.
Par des Lettres de Toulouse , de Besançon et
d'Arles , il paroît qu'on voudroit y pratiquer la
nouvelle maniere de montrer aux enfans les premiers
Elémens des Lettres. Voici le prix des Livres
qui enseignent le Sistême.
Le vol. contenant le Systême.
Le 2 vol . ou le nouvel A , B ,
latin.
C , in quarto
et en blanc
11 livres. Le 3 vol . ou le nouvel A , B , C ,
françois.
Le 4 vol. ou le Rudiment Pratique de la Langue.
Françoise et de la Langue Latine , pour les
Garçons et pour les Filles , in 4. en blanc, 2 liv.
Ces quatre volumes reliez ensemble pour les
gens de Lettres ou de Bibliotheque ; et reliez séparément
pour les Maîtres et pour les Enfans riches
, contiennent tous l'élémentaire du nouveau
Sistême.
A l'égard des enfans et des petites Ecoles , qui
sans faire usage du Bureau , voudront suivre la
Nouvelle dénomination des Lettres . On a fait
G im554
MERCURE DE FRANCE
imprimer séparément et en petite forme les trois
derniers volumes de cet Ouvrage ; sçavoir ,
Le petit A , B , C , latin , in 12. en blanc ,
L'A , B , C , françois , in 8. en blanc ,
Le Rudiment pratique , in 8. en blanc ,
9 f.
24 f.
40
f On trouvera chez les mêmes Libraires,P.Witte
et P. Simon , la Réponse de M. Perquis , à la tête
d'un Professeur anonime de l'Université de Paris
insérée dans le Mercure du mois de Février, 1731.
1
I
•
Isic.
in 12.
On trouvera
dans
l'article
XXIV
. du 1 vol.
pag. 214, le prix
de chaque
Classe
du Bureau
Typografique
; la seconde
contient
la premiere
,
la troisiéme
contient
les deux
précédentes
, et la
quatriéme
les contient
toutes
. Les parens
qui auront
chez
eux le Livre
complet
de la Biblioteque
des enfans
, verront
facilement
si les Maîtres
de Tipographie
se négligent
, au lieu
de suivre
exactement
le sistème
.
Les personnes curieuses de voir la pratique du
Bureau , prendront la peine d'aller dans la ruë
S. Jean de Beauvais , chez M. Chompré l'aîné ,
Maître de pension, quia cinq Bureaux en exercice
; chez M. Chompré le cadet , Maître de petite
Ecole ; à l'entrée de la ruë S. Louis du Palais
, au bas du Pont S. Michel ; le Maître qui
fait pratiquer toutes les Classes du sistême ;
chez M. Darras et Madame de Nanriat , ruë
S. Martin , du côté de la ruë Venise , pour voir
les exercices du petit Lorin; et d'aller dans la ruë
S. Denis , derriere S. Oportune , vis - à- vis Sainte
Catherine , chez M.Henry , Marchand de Soye ,
au Bras d'or ; on trouvera chez ce Marchand
une petite Demoiselle de 5 à 6 ans , assez avancée
sur l'ortografe, et sur la Gramaire françoise,
›
lisanc
MARS 17 4.
555
fisant bien le Latin le François , le Manuscrit et
les Chifres ...
Chaque mois on tâchera , 1º de donner les
instructions necessaires pour éclaircir les articles
qui regardent la pratique du nouveau sistème .
2. De répondre aux objections qui auront été
faites . 3. De donner les nouvelles Litteraires qui
auront quelque rapport à cette maniere d'enseigner
les enfans ; en voici une : Le R. P. Charles
de Dourlan , Capucin , nommé pour l'instruction
des Enfans de Langue , que le Roy entretient
à Constantinople , ayant entendu parler du
Sistème Tipografique à M. Duhamel , et à quelques
autres Membres de l'Académie des Sciences,
prit la peine d'aller voir travailler des enfans Tipografes
, chez M. Chompré l'aîné, ruë des Carmes
, qui a plusieurs Bureaux en exercice.
Ce zélé Missionnaire au dessus des préjugez ,
en fait d'institution Litteraire , se munit d'abord
de la Biblioteque dos Enfans , &c. et après la lec
ture de ce Livre , bien loin de rougir du nouvel
A , B, C , résolut d'en faire usage dans le Levant.
Ce Pere comprit bien- tôt qu'on pouvoit
ajuster ce Sistème à toutes les Langues dont on
vouloit montrer les Caracteres , les Combinaisons
des Lettres , les Sons et les premiers Elemens
de la Grammaire. Ce Religieux âgé de 27
ans , partit le premier de ce mois de Mars , pour
s'iller embarquer à Marseille , nouvelle qui sans
doute , fera plaisir au digne Professeur de Leipsic
, et aux Esprits Philosophes , Partisans du
Bureau. J'ai l'honneur d'être , &c.
A Paris , ce S Mars 1734.
Systême du Bureau Tipograpique.
Voici , Monsieur , l'Extrait d'une Lettre écrite
de Leipzig le 21. Janvier 1734.
Nous avons vu dans les Mercures de France
Finvention d'un Bureau Typographique qui nous
paroît être de grande utilité pour l'instruction des
Enfans; un de nos Professeurs a entrepris de traduire
ce qui a parû jusquiei à ce sujet , et je vous
prieⓇ
MARS . 1774. 553
que
prie de m'envoyer un Exemplaire de chaque Livre
l'Auteur de cette ingenieuse Machine donnera
aujour; nous tâcherons de l'ajuster à notre Langue
pour l'utilité publique , &c .
Lequel est le plus surprenant de trouver un
tel Professeur à Leipzig , ou de trouver un Professeur
contre le Systême du Bureau Tipographique
dans l'Université de Paris ? M. Gr ...
Professeur de Philosophie au College Royal de
Navarre a d'avance décidé la question en faveur
du nouveau Systême ; et M. l'Abbé Rollin n'a
point trouvé de meilleure Méthode pour la premiere
instruction de l'enfance.
Par des Lettres de Toulouse , de Besançon et
d'Arles , il paroît qu'on voudroit y pratiquer la
nouvelle maniere de montrer aux enfans les premiers
Elémens des Lettres. Voici le prix des Livres
qui enseignent le Sistême.
Le vol. contenant le Systême.
Le 2 vol . ou le nouvel A , B ,
latin.
C , in quarto
et en blanc
11 livres. Le 3 vol . ou le nouvel A , B , C ,
françois.
Le 4 vol. ou le Rudiment Pratique de la Langue.
Françoise et de la Langue Latine , pour les
Garçons et pour les Filles , in 4. en blanc, 2 liv.
Ces quatre volumes reliez ensemble pour les
gens de Lettres ou de Bibliotheque ; et reliez séparément
pour les Maîtres et pour les Enfans riches
, contiennent tous l'élémentaire du nouveau
Sistême.
A l'égard des enfans et des petites Ecoles , qui
sans faire usage du Bureau , voudront suivre la
Nouvelle dénomination des Lettres . On a fait
G im554
MERCURE DE FRANCE
imprimer séparément et en petite forme les trois
derniers volumes de cet Ouvrage ; sçavoir ,
Le petit A , B , C , latin , in 12. en blanc ,
L'A , B , C , françois , in 8. en blanc ,
Le Rudiment pratique , in 8. en blanc ,
9 f.
24 f.
40
f On trouvera chez les mêmes Libraires,P.Witte
et P. Simon , la Réponse de M. Perquis , à la tête
d'un Professeur anonime de l'Université de Paris
insérée dans le Mercure du mois de Février, 1731.
1
I
•
Isic.
in 12.
On trouvera
dans
l'article
XXIV
. du 1 vol.
pag. 214, le prix
de chaque
Classe
du Bureau
Typografique
; la seconde
contient
la premiere
,
la troisiéme
contient
les deux
précédentes
, et la
quatriéme
les contient
toutes
. Les parens
qui auront
chez
eux le Livre
complet
de la Biblioteque
des enfans
, verront
facilement
si les Maîtres
de Tipographie
se négligent
, au lieu
de suivre
exactement
le sistème
.
Les personnes curieuses de voir la pratique du
Bureau , prendront la peine d'aller dans la ruë
S. Jean de Beauvais , chez M. Chompré l'aîné ,
Maître de pension, quia cinq Bureaux en exercice
; chez M. Chompré le cadet , Maître de petite
Ecole ; à l'entrée de la ruë S. Louis du Palais
, au bas du Pont S. Michel ; le Maître qui
fait pratiquer toutes les Classes du sistême ;
chez M. Darras et Madame de Nanriat , ruë
S. Martin , du côté de la ruë Venise , pour voir
les exercices du petit Lorin; et d'aller dans la ruë
S. Denis , derriere S. Oportune , vis - à- vis Sainte
Catherine , chez M.Henry , Marchand de Soye ,
au Bras d'or ; on trouvera chez ce Marchand
une petite Demoiselle de 5 à 6 ans , assez avancée
sur l'ortografe, et sur la Gramaire françoise,
›
lisanc
MARS 17 4.
555
fisant bien le Latin le François , le Manuscrit et
les Chifres ...
Chaque mois on tâchera , 1º de donner les
instructions necessaires pour éclaircir les articles
qui regardent la pratique du nouveau sistème .
2. De répondre aux objections qui auront été
faites . 3. De donner les nouvelles Litteraires qui
auront quelque rapport à cette maniere d'enseigner
les enfans ; en voici une : Le R. P. Charles
de Dourlan , Capucin , nommé pour l'instruction
des Enfans de Langue , que le Roy entretient
à Constantinople , ayant entendu parler du
Sistème Tipografique à M. Duhamel , et à quelques
autres Membres de l'Académie des Sciences,
prit la peine d'aller voir travailler des enfans Tipografes
, chez M. Chompré l'aîné, ruë des Carmes
, qui a plusieurs Bureaux en exercice.
Ce zélé Missionnaire au dessus des préjugez ,
en fait d'institution Litteraire , se munit d'abord
de la Biblioteque dos Enfans , &c. et après la lec
ture de ce Livre , bien loin de rougir du nouvel
A , B, C , résolut d'en faire usage dans le Levant.
Ce Pere comprit bien- tôt qu'on pouvoit
ajuster ce Sistème à toutes les Langues dont on
vouloit montrer les Caracteres , les Combinaisons
des Lettres , les Sons et les premiers Elemens
de la Grammaire. Ce Religieux âgé de 27
ans , partit le premier de ce mois de Mars , pour
s'iller embarquer à Marseille , nouvelle qui sans
doute , fera plaisir au digne Professeur de Leipsic
, et aux Esprits Philosophes , Partisans du
Bureau. J'ai l'honneur d'être , &c.
A Paris , ce S Mars 1734.
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Résumé : SUITE des Nouvelles touchant le Systême du Bureau Tipograpique.
Le document est une lettre datée du 21 janvier 1734, provenant de Leipzig, qui traite de l'invention d'un Bureau Typographique conçu pour l'instruction des enfants. Un professeur de Leipzig a entrepris de traduire les publications sur ce système afin de l'adapter à la langue locale. À Paris, le système est soutenu par M. Gr..., professeur de philosophie au Collège Royal de Navarre, et par l'Abbé Rollin. Des lettres provenant de Toulouse, Besançon et Arles montrent un intérêt croissant pour ce nouveau système d'enseignement des lettres. Le texte énumère les prix des ouvrages relatifs au système typographique, incluant des volumes en latin et en français, ainsi que des rudiments pratiques destinés aux garçons et aux filles. Ces ouvrages sont disponibles en différentes formes et reliures, adaptées aux besoins des lecteurs et des écoles. Des informations pratiques sont fournies pour observer le système en action chez divers maîtres de pension et d'écoles à Paris. Chaque mois, des instructions et des réponses aux objections concernant le système seront publiées, ainsi que des nouvelles littéraires pertinentes. Le Père Charles de Dourlan, un capucin, a visité des enfants utilisant le système typographique et a décidé de l'adopter pour l'instruction des enfants de langue à Constantinople. Il a compris que le système pouvait être adapté à diverses langues. Le Père de Dourlan, âgé de 27 ans, s'est rendu à Marseille afin de s'embarquer pour Constantinople, une nouvelle qui sera appréciée par les partisans du Bureau Typographique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 185
DE MANHEIM, le 21 Octobre 1763.
Début :
Notre Souverain a institué ici une nouvelle Académie qui a tenu hier sa première [...]
Mots clefs :
Souverain, Académie, Maître de maison, Électorat, Histoire, Professeur, Académiciens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE MANHEIM, le 21 Octobre 1763.
DE MANHEIM , le 21 Octobre 1763.
Notre Souverain a inftitué ici une nouvelle Académie
qui a tenu hier fa première Séance : le Marquis
desIffarts , Grand- Maître de la Maifon de l'Electeur,
y a présidé au nom deS.A. Electorale . L'Hif;
toire Politique & l'Hiftoire Naturelle du Palatinat
feront les deux objets des travaux de cette Société .
Le nombre des Académiciens eft fixé à dix ; le
Sieur Schoepflin , Profeffeur d'Hiftoire à Strafbourg
, en eft Préfident Honoraire.
Notre Souverain a inftitué ici une nouvelle Académie
qui a tenu hier fa première Séance : le Marquis
desIffarts , Grand- Maître de la Maifon de l'Electeur,
y a présidé au nom deS.A. Electorale . L'Hif;
toire Politique & l'Hiftoire Naturelle du Palatinat
feront les deux objets des travaux de cette Société .
Le nombre des Académiciens eft fixé à dix ; le
Sieur Schoepflin , Profeffeur d'Hiftoire à Strafbourg
, en eft Préfident Honoraire.
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6
p. 168-170
De VERSAILLES, le 3 Octobre 1764.
Début :
Le Roi de Pologne, Duc de Lorraine & de Bar, [...]
Mots clefs :
Roi de Pologne, Duc de Lorraine, Chevalier, Colonie, Commandant, Contrat de mariage, Ambassadeur, Ouvrage, Professeur, Capitaines, Lieutenant, Marquis, Vicomte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 3 Octobre 1764.
De VERSAILLES , le 3.Octobre 1764.
La Roi de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar ,
eft arrivé de Lunéville ici , le 15 du mois dernier,
& il eft parti aujourd'hui pour retourner à Lunéville.
Le Chevalier Turgot , Gouverneur , Lieutenant-
Général de la Guyane , & le fieur de Béhague
, Commandant en Chef dans cette Colonie ,
ont eu l'honneur de prendre congé le 9 de Leurs
Majeftés & de la Famille Royale : ils fe difpolent
à partir inceffamment pour Rochefort , où ils doiyent
s'embarquer pour paller à Cayenne,
La
NOVEMBRE. 1764. 1fg
le
La Comteffe de Bercheny , nominée Dame
our accompagner Mefdames à la place de la
Marquife de Soulanges , a été en cette qualité
préfentée au Roi le 20 .
Le Roi a accordé les entrées de fa Chambre au
Duc de Villars , Pair de France , Gouverneur &
Commandant en Provence.
Leurs Majeſtés & la Famille Royale ont figné le
30 le contrat de mariage du Marquis de Rochechouart
avec Demoiſelle de Courteille . Le même
jour le fieur de S. Prieft , Intendant de Languedoc
, qui a obtenu la Place de Conſeiller d'Etat
vacante par la mort du fieur de Lucé , Intendant,
d'Alface , a eu l'honneur d'être préfenté au Roi
en cette qualité.
Le même jour le Comte de Guerchy , Ambaf
fadeur du Roi auprès de Sa Majefté Britannique ,
& la Comteffe de Guerchy , fon époufe , ont pris
congé de Leurs Majeftés & de la Famille Royale ,
pour retourner à Londres,
Le 29 , le fieur de Fleury , ancien Profeffeur
Royal de Mathématique , de Génie & d'Artillerie
a eu l'honneur de préfenter à Leurs Majeftés & à
la Famille Royale , ainſi qu'au Roi de Pologne
Duc de Lorraine & de Bar , un Ouvrage intitulé : .,
Effaifur les moyens de réformer l'éducation particu
Lière & générale.
"
Le koi a nommé Lieutenans - Généraux des Armées
Navales le Prince de Beauffremont - Liftenois
, le Comte de Blenac , le Chevalier d'Aubigny .
& le fieur de Bompar , Chefs d'Eſcadre. Le Marquis
de Saint Aignan, le Comte de Coufages , les
fieurs Rofily , Maurville , Keruforet & le Borgne
le Chevalier d'Eaux de Raimondis le fieur de
Sabran , le Vicomte d'Urtubie , les fieurs Beauffiers
de l'Ifle , de Rochemore & de Panat , le
H
•
1-0 MERCURE DE FRANCE.
Vicomte de Bouville , les fieurs d'Orvilliers , du
Chaffault & le Chevalier de Rohan , Capitaines de
Vaiffeaux , ont été faits Chefs d'Efcadre. Sa Ma➡
jefté ayant rétabli le grade de Capitaine de Frégate
, a avancé à ce grade cinquante Lieutenans
de Va fleau, Elle a accordé le grade de Lieutenant
de Vaiſeau à foixante- deux Enfeignes , & celui
d'Enfeigne de Vaiffeau à quatre - vingt - fix Gardes
du Pavillon & de la Marine . Elle a auſſi fait un
remplacement de fix Gardes de la Marine.
Sa Majefté a rendu le 14 du mois dernier
deux Ordonnances ; l'une concernant les régles
qu'elle prefcrit pour l'avancement aux différens
grades de la Marine & fur l'uniforme des Officiers
de la Marine ; l'autre , fur la compofition , le fervice
, la difcipline & l'inftruction des Compagnies
des Gardes du Pavillon & de la Marine , & fur
l'admiffion des Volontaires qui feront agréés pour
fervir fur les Vaiffeaux de Sa Majesté.
Le Roi a difpofé de fa Lieutenance des Gardes
du Corps dans la Compagnie de Luxembourg
vacante par la retraite du Marquis de Vareille ,
en faveur du Marquis de Laubepin , qui étoit
premier Enfeigne de la même Compagnie , &
qui a été remplacé par le Marquis de Floreffac,
Le fieur de Bonfol a obtenu le Bâton d'Exempt.
La Roi de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar ,
eft arrivé de Lunéville ici , le 15 du mois dernier,
& il eft parti aujourd'hui pour retourner à Lunéville.
Le Chevalier Turgot , Gouverneur , Lieutenant-
Général de la Guyane , & le fieur de Béhague
, Commandant en Chef dans cette Colonie ,
ont eu l'honneur de prendre congé le 9 de Leurs
Majeftés & de la Famille Royale : ils fe difpolent
à partir inceffamment pour Rochefort , où ils doiyent
s'embarquer pour paller à Cayenne,
La
NOVEMBRE. 1764. 1fg
le
La Comteffe de Bercheny , nominée Dame
our accompagner Mefdames à la place de la
Marquife de Soulanges , a été en cette qualité
préfentée au Roi le 20 .
Le Roi a accordé les entrées de fa Chambre au
Duc de Villars , Pair de France , Gouverneur &
Commandant en Provence.
Leurs Majeſtés & la Famille Royale ont figné le
30 le contrat de mariage du Marquis de Rochechouart
avec Demoiſelle de Courteille . Le même
jour le fieur de S. Prieft , Intendant de Languedoc
, qui a obtenu la Place de Conſeiller d'Etat
vacante par la mort du fieur de Lucé , Intendant,
d'Alface , a eu l'honneur d'être préfenté au Roi
en cette qualité.
Le même jour le Comte de Guerchy , Ambaf
fadeur du Roi auprès de Sa Majefté Britannique ,
& la Comteffe de Guerchy , fon époufe , ont pris
congé de Leurs Majeftés & de la Famille Royale ,
pour retourner à Londres,
Le 29 , le fieur de Fleury , ancien Profeffeur
Royal de Mathématique , de Génie & d'Artillerie
a eu l'honneur de préfenter à Leurs Majeftés & à
la Famille Royale , ainſi qu'au Roi de Pologne
Duc de Lorraine & de Bar , un Ouvrage intitulé : .,
Effaifur les moyens de réformer l'éducation particu
Lière & générale.
"
Le koi a nommé Lieutenans - Généraux des Armées
Navales le Prince de Beauffremont - Liftenois
, le Comte de Blenac , le Chevalier d'Aubigny .
& le fieur de Bompar , Chefs d'Eſcadre. Le Marquis
de Saint Aignan, le Comte de Coufages , les
fieurs Rofily , Maurville , Keruforet & le Borgne
le Chevalier d'Eaux de Raimondis le fieur de
Sabran , le Vicomte d'Urtubie , les fieurs Beauffiers
de l'Ifle , de Rochemore & de Panat , le
H
•
1-0 MERCURE DE FRANCE.
Vicomte de Bouville , les fieurs d'Orvilliers , du
Chaffault & le Chevalier de Rohan , Capitaines de
Vaiffeaux , ont été faits Chefs d'Efcadre. Sa Ma➡
jefté ayant rétabli le grade de Capitaine de Frégate
, a avancé à ce grade cinquante Lieutenans
de Va fleau, Elle a accordé le grade de Lieutenant
de Vaiſeau à foixante- deux Enfeignes , & celui
d'Enfeigne de Vaiffeau à quatre - vingt - fix Gardes
du Pavillon & de la Marine . Elle a auſſi fait un
remplacement de fix Gardes de la Marine.
Sa Majefté a rendu le 14 du mois dernier
deux Ordonnances ; l'une concernant les régles
qu'elle prefcrit pour l'avancement aux différens
grades de la Marine & fur l'uniforme des Officiers
de la Marine ; l'autre , fur la compofition , le fervice
, la difcipline & l'inftruction des Compagnies
des Gardes du Pavillon & de la Marine , & fur
l'admiffion des Volontaires qui feront agréés pour
fervir fur les Vaiffeaux de Sa Majesté.
Le Roi a difpofé de fa Lieutenance des Gardes
du Corps dans la Compagnie de Luxembourg
vacante par la retraite du Marquis de Vareille ,
en faveur du Marquis de Laubepin , qui étoit
premier Enfeigne de la même Compagnie , &
qui a été remplacé par le Marquis de Floreffac,
Le fieur de Bonfol a obtenu le Bâton d'Exempt.
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Résumé : De VERSAILLES, le 3 Octobre 1764.
En octobre 1764, plusieurs événements marquants eurent lieu à la cour de Versailles. Le 3 octobre, le roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, arriva de Lunéville et repartit le même jour. Le 9 octobre, le chevalier Turgot et le sieur de Béhague prirent congé pour se rendre à Rochefort avant d'embarquer pour Cayenne. En novembre, la comtesse de Bercheny fut présentée au roi pour remplacer la marquise de Soulanges auprès de Mesdames. Le duc de Villars devint gouverneur de Provence. Le 30 novembre, le contrat de mariage du marquis de Rochechouart fut signé. Le sieur de Saint-Priest fut présenté comme conseiller d'État et intendant de Languedoc. Le comte et la comtesse de Guerchy prirent congé pour retourner à Londres. Le sieur de Fleury présenta un ouvrage sur la réforme de l'éducation. Le roi nomma plusieurs lieutenants-généraux des armées navales et rendit des ordonnances sur l'avancement et l'uniforme des officiers de la marine. Le marquis de Laubepin succéda au marquis de Vareille comme lieutenant des gardes du corps, et le sieur de Bonfol obtint le bâton d'exempt.
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