Résultats : 1 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
1
p. 248-266
L'Academie Royalle des Sciences fit à l'ordinaire l'ouverture de ses exercices aprés Pasques, par une Assemblée publique qui se tinst le Mercredy 11. Avril.
Début :
Le premier qui parla fut Mr le Chevalier de Louville [...]
Mots clefs :
Académie des sciences, Gomme-laque, Geoffroy, Écarlate, Teinture, Petits corps, Cire, Animaux, Cochenille, Insectes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'Academie Royalle des Sciences fit à l'ordinaire l'ouverture de ses exercices aprés Pasques, par une Assemblée publique qui se tinst le Mercredy 11. Avril.
L'Academie Royalle des Sciences
fit à l'ordinaire l'ouverture
de fes exercices aprés
Pafques , par une Affemblée
publique qui ſe tinſt
le Mercredy 11. Avril.
LE premier qui parla
fut Mr le Chevalier de
Louville affocié pour l'ALtronomie.
Il donna des
obfervations fur le point
précis de l'Equinoxe du
Printemps de cette année ,
aprés avoir fait voir auparavant
la neceffité & l'utiGALANT.
249
lité de cette obfervation .
Mr de la Hirre le Pere
propofa une machine tres
fimple pour elever l'eau ,
fans beaucoup de dépenfe,
ayant pour mobile l'eau
d'un ruiffeau ou la fimple
deſcharge d'un refervoir
.
Monfieur Geoffroy le
jeune l'un des affociez Botaniftes
lut enfuite une Dif
fertation fur la gomme
lacque dont on fe fert dans
le Levant pour teindre en
écarlate , & fur les autres
matieres qui fourniſſent
250 MERCURE
cette teinture.
Il montra que la gomme
lacque eftoit mal nommée ;
puifqu'il eft certain que ce
n'eft point du tout une
gomme , & qu'elle ne coule
point des branches
de
l'arbre autour
desquelles
on la trouve , ce qui la fait
nommer lacque en baton .
C'est ce qui avoit déja
efté obfervé fur les lieux
par quelques
uns & entr'autres
par le Pere Tachard.
On avoit auffi remarqué
que cette ma icre
eftoit depofée par des InGALANT
. 291
B
fectes , qui au rapport du
meſme Pere font des
fourmis volantes .
Mais ce qu'on n'avoit
point encore découvert &
qui eft dit aux recherches
de Monfieur Geoffroy ;
c'eft que cette matiere qui
a fi long tems paffé pour
une gomme , est une veritable
Ruche femblable à
celles que travaillent les
Abeilles & quelques autres
infectes.
En effet cette lacque telle
qu'elle fe trouve autour
des petits batons qui la
252 MERCURE
fouftiennent , eft partagée
en petites cellules oblon
gues & a plufieurs pans
comme celles de nos ruches
dont les cloisons font
tres delicates & qui aboutiffent
toutes à plufieurs petits
trous dont la lacque
paroift criblée par deffus .
Ces Loges font occupés
par des petits corps
oblongs , ridez , terminez
d'un cofté par une pointe,`
& de l'autre par deux ou
trois , qui eftant' mis dans
l'eau s'y renflent comme
fait la cochenille & la teiGALANT
. 253
2
gnent d'une auffi belle
couleur.
Ces petits corps font ;
felon Mr Geoffroy , des
depouilles d'infectes nez
ou à naiftre , & qui par
confequent ne peuvent eftre
que les veftiges des
effains à quoy ces ruches
font destinées ; comme
nous voyons celles de nos
mouches à miel fervir au
mefme ufage.
Que ces petits corps
I foient des parties animales,
on n'en fçauroit douter en
eles bruflant à part ; car ils
254 MERCURE
repandent une odeur fetide
pareille à celle qui fort
des parties des animaux
qu'on bruſle , au lieu que
la lacque toute feule jette
en brûlant cette agreable
odeur qu'on connoiſt dans
la cire d'Eſpagne dont elle
fait la bafe.Y
Il faut bien
diftinguer
felon Mr Geoffroy ces petits
Animaux , quels qu'ils
foient , qui occupent
chacun
leur alveole , d'avec
d'autres vers qui s'infinuent
dans la lacque , y
rongent
les cellules & ce qu'elles
GALANT . 255
5
contiennent , & y depofent
leurs oeufs . Ceux - là
font eſtrangers à la lacque
comme les vers qui fe mettent
aux ruches de nos
mouches à miel , & l'y détruifenr.
Il s'enfuit donc que la
lacquefeparée de ces petits
corps eft une veritable cire .
C'eft ce que Mr Geoffroy
a fort bien prouvé par la
comparaifon qu'il en fait
avec une lacque de la mefme
nature , mais peu con
nuë , qui vient de l'Ile de
Madagaſcar. Celle - cy eft
256 MERCURE
toute femblable à de la
cire & on la prendroit
pour
l'ouvrage
de quelques
mouches à miel , fi l'on ne
la reconnoiffoit
pour de la
lacque à fes alveoles & aux
petits corps qu'elles renferment.
L'Analyfe chimique que
Mr Geoffroy a auffi employée
pour découvrir entierement
la nature de la
lacque prouve encore que
c'eft une cire ; car on en
tire les mefmes principes
qu'on tire ordinairement
de la cire , fçavoir un esprit
acide
GALANT. 257
acide & un beurre . Mais
à caufe des parties animales
qui y font renfermées
elles doit fournir quelque
eſprit volatil.
>
Pour s'en affurer Mr
Geoffroy a fait deux diſtillations
, l'une de la lacque
en baton avec les petits
animaux qu'elle contient
& l'autre de la lacque en
graine qui eft ainſi nommée
parce qu'elle a eſté
reduite en petits grains
fervir aux teintures , #pour
1 & qu'elle eft abfolument
depouillée des petits ani-
Avril 1714.
Y
258 MERCURE
maux qu'elle renfermoir
auparavant dans fes alveoles.
Car comme l'a fort bien
obfervé Mr Geoffroy , ce
font eux qui donnent cette
belle couleur écarlate que
fournit la lacque , en forte
qu'elle n'a de teinture qu'à
proportion qu'elle en reçoit
de ces petits corps.
Auffi celle qui s'en trouve
peu fournie n'a qu'une couleur
citrine affez pafle.
Mr Geoffroy en comparant
les diftillations des
deux lacques a trouvé que
1
GALANT . 259
l'efprit acide qu'on tire de
la lacque en baſtons eſt
meflé avec un efprit vola
til que les feules parties
animales peuvent fournir.
Ce qu'il a reconnu au precipité
blanc qui refulte de
fon mellange avec la ſolution
du fublimé corrofif ;
au lieu que l'efprit acide
tiré de la lacque en graine
ne fait point le mefme effet ;
parce qu'elle ne contient
aucune de ces parties añi
males.
Les autres obſervations
de Mr Geoffroy eftoient
Y ij
260 MERCURE
fur le Kermes autrement
dit graine d'écarlate qui eſt
une excroiffance qui naift
fur les feuilles de l'Ilex acculeata
efpeee de chefne verd,
par la picquure d'une forte
de moucherons qui y dépoſent
fes oeufs.
Il en donne une defcription
fort exacte . Des deux
fubftances qu'il y a remarquées
l'une rouge & l'autre
blanche , celle cy paroilt
un amas d'une infinité de
petits cornets d'où font
fortis les petits moucherons
qui y eftoient renfermcz.
GALANT. 261
Il parla enfuite de plufieurs
autres vermiffeaux
qui ont fervi à la teinture
d'écarlate , jufqu'à ce qu'on
ait découvert la cochenille
dans l'Amerique.
La defcription qu'il donna
de ce dernier infecte
prefque le feul en ufage
pour les teintures de pourpre
& d'écarlate , fut auffi
curieufe qu'elle eftoit exac
te. On avoit preſque toufjours
douté fi la cochenille
eftoit une infecte ou une
graine , & quoy qu'on fuſt
plus porté à croire que c'eſt
262 MERCURE
un petit animal femblable
à une punaife qu'on efleve
en Amerique fur une plante
qu'on appelle opuntium .
en François raquette ou figuier
d'Inde , l'autre opinion
avoit eu auffi fes partifans
. Mais la queſtion eft
abfolument dccidée par
Mr Geoffroy , qui ayant fait
renfler de la cochenille
dans de l'eau , y a découvert
les parties d'infecte &
principalement
les partes ,
trois de chaque cofté avec
leurs articulations bien for
mées.
GALANT . 263
Il fit encore une remarquefur
cet infecte , qui eft
que ceux qui naiffent ailleurs
que fur les feuilles de
figuier d'Inde , ne fourniffent
pas une fi belle teinture
rouge , quoy qu'on ne remarque
rien dans ces feuilles
qui doive la communiquer
à fes infectes. Mais il
obferva en meſme tems
que le fruit qui naiſt de
cette plante eft d'un rouge
dont la teinture eft fi
forte qu'elle colore meſme
l'urine de ceux quien mangent.
D'où Mr Geoffroy
264 MERCURE
conjecture que l'alteration
du fuc de la plante qui donne
au fruit cette belle couleur
, peut- eftre ſemblable
dans le corps de ces petits
infectes & mefme encore.
plus parfaite puifqu'ils font
propres à la teinture d'écarlate
, au lieu que les figues
d'Inde y font inutiles.
La
derniere
remarque
que
la
de Mr Geoffroy fut
belle teinture de pourpre
ou d'écarlate fi précieuſe
chez les Anciens fi eftimée
par tout , eft tousjours provenuë
des parties animales
&
GALANT. 265
ཟ་
ل
(
& jamais des matieres purement
vegetales.
Mr l'Abbé Bignon en
refumant ſes obfervations
le loua fort de fon exactitu
de & de fon application ,
& luy dit que c'étoit dommage
qu'il n'y euft point
fur les lieux où la lacque
croiffoit , d'auffi habiles
obfervateurs pour voir travailler
les animaux qui la
font , ou qu'il n'y euft point
icy ces mefmes animaux ,
pour les voir travailler ,
& y faire les mefmes obfervations
qu'on a faites
Avril 1714. Ꮓ
266 MERCURE
fur nos ruches à miel.
Enfin Mr de Lifle lut un
Memoire ayant pour titre ,
Juftification des mefures
des Anciens en matiere de
Geographie.
fit à l'ordinaire l'ouverture
de fes exercices aprés
Pafques , par une Affemblée
publique qui ſe tinſt
le Mercredy 11. Avril.
LE premier qui parla
fut Mr le Chevalier de
Louville affocié pour l'ALtronomie.
Il donna des
obfervations fur le point
précis de l'Equinoxe du
Printemps de cette année ,
aprés avoir fait voir auparavant
la neceffité & l'utiGALANT.
249
lité de cette obfervation .
Mr de la Hirre le Pere
propofa une machine tres
fimple pour elever l'eau ,
fans beaucoup de dépenfe,
ayant pour mobile l'eau
d'un ruiffeau ou la fimple
deſcharge d'un refervoir
.
Monfieur Geoffroy le
jeune l'un des affociez Botaniftes
lut enfuite une Dif
fertation fur la gomme
lacque dont on fe fert dans
le Levant pour teindre en
écarlate , & fur les autres
matieres qui fourniſſent
250 MERCURE
cette teinture.
Il montra que la gomme
lacque eftoit mal nommée ;
puifqu'il eft certain que ce
n'eft point du tout une
gomme , & qu'elle ne coule
point des branches
de
l'arbre autour
desquelles
on la trouve , ce qui la fait
nommer lacque en baton .
C'est ce qui avoit déja
efté obfervé fur les lieux
par quelques
uns & entr'autres
par le Pere Tachard.
On avoit auffi remarqué
que cette ma icre
eftoit depofée par des InGALANT
. 291
B
fectes , qui au rapport du
meſme Pere font des
fourmis volantes .
Mais ce qu'on n'avoit
point encore découvert &
qui eft dit aux recherches
de Monfieur Geoffroy ;
c'eft que cette matiere qui
a fi long tems paffé pour
une gomme , est une veritable
Ruche femblable à
celles que travaillent les
Abeilles & quelques autres
infectes.
En effet cette lacque telle
qu'elle fe trouve autour
des petits batons qui la
252 MERCURE
fouftiennent , eft partagée
en petites cellules oblon
gues & a plufieurs pans
comme celles de nos ruches
dont les cloisons font
tres delicates & qui aboutiffent
toutes à plufieurs petits
trous dont la lacque
paroift criblée par deffus .
Ces Loges font occupés
par des petits corps
oblongs , ridez , terminez
d'un cofté par une pointe,`
& de l'autre par deux ou
trois , qui eftant' mis dans
l'eau s'y renflent comme
fait la cochenille & la teiGALANT
. 253
2
gnent d'une auffi belle
couleur.
Ces petits corps font ;
felon Mr Geoffroy , des
depouilles d'infectes nez
ou à naiftre , & qui par
confequent ne peuvent eftre
que les veftiges des
effains à quoy ces ruches
font destinées ; comme
nous voyons celles de nos
mouches à miel fervir au
mefme ufage.
Que ces petits corps
I foient des parties animales,
on n'en fçauroit douter en
eles bruflant à part ; car ils
254 MERCURE
repandent une odeur fetide
pareille à celle qui fort
des parties des animaux
qu'on bruſle , au lieu que
la lacque toute feule jette
en brûlant cette agreable
odeur qu'on connoiſt dans
la cire d'Eſpagne dont elle
fait la bafe.Y
Il faut bien
diftinguer
felon Mr Geoffroy ces petits
Animaux , quels qu'ils
foient , qui occupent
chacun
leur alveole , d'avec
d'autres vers qui s'infinuent
dans la lacque , y
rongent
les cellules & ce qu'elles
GALANT . 255
5
contiennent , & y depofent
leurs oeufs . Ceux - là
font eſtrangers à la lacque
comme les vers qui fe mettent
aux ruches de nos
mouches à miel , & l'y détruifenr.
Il s'enfuit donc que la
lacquefeparée de ces petits
corps eft une veritable cire .
C'eft ce que Mr Geoffroy
a fort bien prouvé par la
comparaifon qu'il en fait
avec une lacque de la mefme
nature , mais peu con
nuë , qui vient de l'Ile de
Madagaſcar. Celle - cy eft
256 MERCURE
toute femblable à de la
cire & on la prendroit
pour
l'ouvrage
de quelques
mouches à miel , fi l'on ne
la reconnoiffoit
pour de la
lacque à fes alveoles & aux
petits corps qu'elles renferment.
L'Analyfe chimique que
Mr Geoffroy a auffi employée
pour découvrir entierement
la nature de la
lacque prouve encore que
c'eft une cire ; car on en
tire les mefmes principes
qu'on tire ordinairement
de la cire , fçavoir un esprit
acide
GALANT. 257
acide & un beurre . Mais
à caufe des parties animales
qui y font renfermées
elles doit fournir quelque
eſprit volatil.
>
Pour s'en affurer Mr
Geoffroy a fait deux diſtillations
, l'une de la lacque
en baton avec les petits
animaux qu'elle contient
& l'autre de la lacque en
graine qui eft ainſi nommée
parce qu'elle a eſté
reduite en petits grains
fervir aux teintures , #pour
1 & qu'elle eft abfolument
depouillée des petits ani-
Avril 1714.
Y
258 MERCURE
maux qu'elle renfermoir
auparavant dans fes alveoles.
Car comme l'a fort bien
obfervé Mr Geoffroy , ce
font eux qui donnent cette
belle couleur écarlate que
fournit la lacque , en forte
qu'elle n'a de teinture qu'à
proportion qu'elle en reçoit
de ces petits corps.
Auffi celle qui s'en trouve
peu fournie n'a qu'une couleur
citrine affez pafle.
Mr Geoffroy en comparant
les diftillations des
deux lacques a trouvé que
1
GALANT . 259
l'efprit acide qu'on tire de
la lacque en baſtons eſt
meflé avec un efprit vola
til que les feules parties
animales peuvent fournir.
Ce qu'il a reconnu au precipité
blanc qui refulte de
fon mellange avec la ſolution
du fublimé corrofif ;
au lieu que l'efprit acide
tiré de la lacque en graine
ne fait point le mefme effet ;
parce qu'elle ne contient
aucune de ces parties añi
males.
Les autres obſervations
de Mr Geoffroy eftoient
Y ij
260 MERCURE
fur le Kermes autrement
dit graine d'écarlate qui eſt
une excroiffance qui naift
fur les feuilles de l'Ilex acculeata
efpeee de chefne verd,
par la picquure d'une forte
de moucherons qui y dépoſent
fes oeufs.
Il en donne une defcription
fort exacte . Des deux
fubftances qu'il y a remarquées
l'une rouge & l'autre
blanche , celle cy paroilt
un amas d'une infinité de
petits cornets d'où font
fortis les petits moucherons
qui y eftoient renfermcz.
GALANT. 261
Il parla enfuite de plufieurs
autres vermiffeaux
qui ont fervi à la teinture
d'écarlate , jufqu'à ce qu'on
ait découvert la cochenille
dans l'Amerique.
La defcription qu'il donna
de ce dernier infecte
prefque le feul en ufage
pour les teintures de pourpre
& d'écarlate , fut auffi
curieufe qu'elle eftoit exac
te. On avoit preſque toufjours
douté fi la cochenille
eftoit une infecte ou une
graine , & quoy qu'on fuſt
plus porté à croire que c'eſt
262 MERCURE
un petit animal femblable
à une punaife qu'on efleve
en Amerique fur une plante
qu'on appelle opuntium .
en François raquette ou figuier
d'Inde , l'autre opinion
avoit eu auffi fes partifans
. Mais la queſtion eft
abfolument dccidée par
Mr Geoffroy , qui ayant fait
renfler de la cochenille
dans de l'eau , y a découvert
les parties d'infecte &
principalement
les partes ,
trois de chaque cofté avec
leurs articulations bien for
mées.
GALANT . 263
Il fit encore une remarquefur
cet infecte , qui eft
que ceux qui naiffent ailleurs
que fur les feuilles de
figuier d'Inde , ne fourniffent
pas une fi belle teinture
rouge , quoy qu'on ne remarque
rien dans ces feuilles
qui doive la communiquer
à fes infectes. Mais il
obferva en meſme tems
que le fruit qui naiſt de
cette plante eft d'un rouge
dont la teinture eft fi
forte qu'elle colore meſme
l'urine de ceux quien mangent.
D'où Mr Geoffroy
264 MERCURE
conjecture que l'alteration
du fuc de la plante qui donne
au fruit cette belle couleur
, peut- eftre ſemblable
dans le corps de ces petits
infectes & mefme encore.
plus parfaite puifqu'ils font
propres à la teinture d'écarlate
, au lieu que les figues
d'Inde y font inutiles.
La
derniere
remarque
que
la
de Mr Geoffroy fut
belle teinture de pourpre
ou d'écarlate fi précieuſe
chez les Anciens fi eftimée
par tout , eft tousjours provenuë
des parties animales
&
GALANT. 265
ཟ་
ل
(
& jamais des matieres purement
vegetales.
Mr l'Abbé Bignon en
refumant ſes obfervations
le loua fort de fon exactitu
de & de fon application ,
& luy dit que c'étoit dommage
qu'il n'y euft point
fur les lieux où la lacque
croiffoit , d'auffi habiles
obfervateurs pour voir travailler
les animaux qui la
font , ou qu'il n'y euft point
icy ces mefmes animaux ,
pour les voir travailler ,
& y faire les mefmes obfervations
qu'on a faites
Avril 1714. Ꮓ
266 MERCURE
fur nos ruches à miel.
Enfin Mr de Lifle lut un
Memoire ayant pour titre ,
Juftification des mefures
des Anciens en matiere de
Geographie.
Fermer
Résumé : L'Academie Royalle des Sciences fit à l'ordinaire l'ouverture de ses exercices aprés Pasques, par une Assemblée publique qui se tinst le Mercredy 11. Avril.
Le 11 avril, l'Académie Royale des Sciences a inauguré ses exercices par une assemblée publique. Plusieurs membres ont présenté des observations et des inventions. Le Chevalier de Louville a discuté du point précis de l'équinoxe du printemps, en soulignant son importance. Monsieur de la Hirre père a proposé une machine économique pour élever l'eau, utilisant l'eau d'un ruisseau ou la décharge d'un réservoir. Monsieur Geoffroy le jeune, botaniste, a abordé la gomme laque utilisée dans le Levant pour teindre en écarlate. Il a démontré que la gomme laque est mal nommée, car elle n'est pas une gomme mais une véritable ruche produite par des insectes, similaires à celles des abeilles. Cette matière est déposée par des fourmis volantes et se présente sous forme de petites cellules oblongues contenant des dépouilles d'insectes. Geoffroy a également distingué ces insectes de vers étrangers qui endommagent la laque. Il a prouvé que la laque, séparée de ces corps, est une véritable cire, confirmée par une analyse chimique. Geoffroy a comparé cette laque à une autre de Madagascar, également similaire à de la cire. Il a également étudié le kermès, une excroissance sur les feuilles de l'Ilex, et a décrit la cochenille, utilisée pour les teintures de pourpre et d'écarlate, confirmant qu'il s'agit d'un insecte. L'Abbé Bignon a félicité Geoffroy pour son exactitude et son application, regrettant l'absence d'observateurs sur place pour étudier les insectes producteurs de laque. Enfin, Monsieur de Lisle a lu un mémoire justifiant les mesures des Anciens en géographie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer