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p. 1782-1787
Recueil de Discours sur diverses matieres, [titre d'après la table]
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RECUEIL de Discours sur diverses matieres importantes, traduits ou composez [...]
Mots clefs :
Recueil de discours, Honneur, Duels, Combats, Londres
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texteReconnaissance textuelle : Recueil de Discours sur diverses matieres, [titre d'après la table]
RECUEIL de Discours sur diverses.
matieres importantes , traduits ou composez par Jean Barbeyrac , Professeur
en Droit dans l'Université de Groningue. Il y a joint un Eloge historique
de feu M. Noord. En deux Tomes in 12.
dont le premier contient 417 pages , et
le second 344. A Amsterdam , chez Pierre Humbert, 1731.
Le second Tome de ce Recueil com
mence par une Dissertation , de la juste
deffense de l'honneur , où l'on traite en par
ticulier des Duels. Le but de cette Disser-
}
tation
A O UST 1732. 1783
tation qui fut publiée en 1717.en Latin,
à Amsterdam , est de montrer l'origine
du Duel , et la maniere dont on pourroit s'y prendre pour en arrêter l'usage
barbare , plus efficacement qu'on n'a fait
jusqu'ici.
La Dissertation contient cinq Chapitres. On donne dans le premier une idée
generale de la matieres on traite dans
le second des injures qui donnent quelque atteinte à l'honneur , lorsqu'on les
souffre ; dans le troisiéme des autres sortes d'injures que l'on peut mépriser , sans
préjudice de l'honneur. Le quatriéme
Chapitre roule sur les moyens légitimes
ou illegitimes de deff ndre l'honneur
et dans le cinquiéme on traite des Duels,
qui sont l'objet principal de cet Ouvrage.
On fait d'abord une énumeration des
differentes sortes de Duels , ou Combats
singuliers , et des diverses causes pour
lesquelles on en est venu à ces Combats.
chez differentes Nations , selon ce que
l'Histoire nous en apprend. On en trouve jusqu'à onze sortes , dont la derniere
est le Duel qu'on se propose de combattre,
ou celui qui se rapporte à la réparation
d'honneur.
Cette espece de Duel étoit absolument
hors d'usage , non- seulement chez les
Grecs
1784 MERCURE DE FRANCE
Grecs et les Romains , mais encore chez
les, Egyptiens et les anciens Peuples de
l'Asie. Il doit uniquement son origine à
des Peuples barbares , venus des Parties
Septentrionales de l'Europe , qui ne pouvant souffrir la discipline des Loix ou
des Magistrats , vouloient décider toute
sorte de differends à la pointe de l'épée.
De- là naquit le Duel qu'on introduisit
pour se purger de quelque crime ; dans
la pensée que Dieu déclareroit par l'éve•
nement du combat , qui avoit raison ,
du Diffamateur ou du Diffamé.
Les Lombards porterent en Italie cette
mauvaise coûtume ; et , comme le remarque M. Barbeyrac , les autres Peuples du
Nord l'introduisirent dans tous les Païs
au dedans et au dehors de l'Empire Romain , où ils s'établirent ; les Saxons , par
exemple , en Angleterre. On fit des Loix
là - dessus aussi sérieusement que s'il se fûr
agi de la chose du monde la plus raisonnable et la plus légitime. Lorsque le Droit
Romain eut été remis en vogue, les Commentateurs tâcherent d'y trouver de quoi
autoriser le Duel. A cela se joignirent les
Croisades et l'institution des Ordres de
Chevaleries. Ces Chevaliers vinrent à
former des regles du point d'honneur.
Les Jurisconsultes traiterent cette matiere
comme
A O UST. 1732 1785
comme une partie de la Jurisprudence ;
d'autres , comme une science particuliere et toute nouvelle. Cela produisit une,
infinité de Livres sur le Duel , sur la
science de la Chevalerie , comme parlent
les Italiens , et sous divers autres titres
semblables , &c.
Il est facile de montrer comment l'usage du Duel est contraire à la raison ,
à la Loi naturelle et sur tout aux maximes de la Religion Chrétienne. Aussi
suppose- t'on cela comme suffisamment
démontré par divers Auteurs. La grande difficulté consiste à trouver les moyens de
déraciner de l'esprit des sots, dont le nombre est toûjours fort grand , le préjugé du
point d'honneur , qui empêche que tou
tes les Loix les plus severes faites jusques ici contre cette mode pernicieuse ,
ne soient assez efficaces pour l'abolir.
M. Slicher, Auteur de la Dissertation Latine , veut qu'on tire le remede du mal
même, et que l'on retienne par la crainte
d'un plus grand deshonneur , ceux qui
croyent être deshonorez , s'ils n'ont reCours au Duel. Il faudroit , dit- il , faire
de nouvelles Loix qui exposassent les contrevenans au mépris, et à la risée publique ; ordonner, par exemple, que les corps
de ceux qui auroient été tuez en Duel,
fussent
1786 MERCURE DE FRANCE
fussent traitez de même que ceux des
Criminels , punis du dernier supplice ;
deffendre de porter les armes aux Duellistes , à qui on auroit fait grace de la vie,
et cela sous condition que s'ils les portoient depuis , leur pardon deviendroit
nul ; exclure de tout emploi militaire
ceux qui auroient appellé quelqu'un en
Duel , ou qui auroient répondu à l'appel,
en un mot , faire ensorte que de telles
gens , qui par une pure folie , auroient
ainsi violé les Loix de la societé humaine, fussent desormais bannis de la Socie
té et du commerce des Sages , &c.
On trouve dans l'article des nouvelles
de Londres , que le sieur Pine , habile
Graveur , travaille à donner les Ouvrages d'Horace , gravez sur des Planches
de cuivre. Il en a distribué un Essai contenant les six premieres Odes , qui a paru
fort beau. Chaque Ode est accompagnée
d'une Vignette , d'une Lettre grise et
d'un Cul- de- Lampe ; on y voit les têtes
des personnes à qui les Odes sont adres
sées , ou des représentations qui ont du
rapport au sujet de la Piece. A l'égard
du Texte , on se conforme à l'Edition'
d'Horace , publiée à Cambridge en 1701,
in 12. par les soins du Doct. Talbot. L'Edition
A O UST. 1732. 1787
dition du sieur Pine contiendra deux vo
lumes in 8.
matieres importantes , traduits ou composez par Jean Barbeyrac , Professeur
en Droit dans l'Université de Groningue. Il y a joint un Eloge historique
de feu M. Noord. En deux Tomes in 12.
dont le premier contient 417 pages , et
le second 344. A Amsterdam , chez Pierre Humbert, 1731.
Le second Tome de ce Recueil com
mence par une Dissertation , de la juste
deffense de l'honneur , où l'on traite en par
ticulier des Duels. Le but de cette Disser-
}
tation
A O UST 1732. 1783
tation qui fut publiée en 1717.en Latin,
à Amsterdam , est de montrer l'origine
du Duel , et la maniere dont on pourroit s'y prendre pour en arrêter l'usage
barbare , plus efficacement qu'on n'a fait
jusqu'ici.
La Dissertation contient cinq Chapitres. On donne dans le premier une idée
generale de la matieres on traite dans
le second des injures qui donnent quelque atteinte à l'honneur , lorsqu'on les
souffre ; dans le troisiéme des autres sortes d'injures que l'on peut mépriser , sans
préjudice de l'honneur. Le quatriéme
Chapitre roule sur les moyens légitimes
ou illegitimes de deff ndre l'honneur
et dans le cinquiéme on traite des Duels,
qui sont l'objet principal de cet Ouvrage.
On fait d'abord une énumeration des
differentes sortes de Duels , ou Combats
singuliers , et des diverses causes pour
lesquelles on en est venu à ces Combats.
chez differentes Nations , selon ce que
l'Histoire nous en apprend. On en trouve jusqu'à onze sortes , dont la derniere
est le Duel qu'on se propose de combattre,
ou celui qui se rapporte à la réparation
d'honneur.
Cette espece de Duel étoit absolument
hors d'usage , non- seulement chez les
Grecs
1784 MERCURE DE FRANCE
Grecs et les Romains , mais encore chez
les, Egyptiens et les anciens Peuples de
l'Asie. Il doit uniquement son origine à
des Peuples barbares , venus des Parties
Septentrionales de l'Europe , qui ne pouvant souffrir la discipline des Loix ou
des Magistrats , vouloient décider toute
sorte de differends à la pointe de l'épée.
De- là naquit le Duel qu'on introduisit
pour se purger de quelque crime ; dans
la pensée que Dieu déclareroit par l'éve•
nement du combat , qui avoit raison ,
du Diffamateur ou du Diffamé.
Les Lombards porterent en Italie cette
mauvaise coûtume ; et , comme le remarque M. Barbeyrac , les autres Peuples du
Nord l'introduisirent dans tous les Païs
au dedans et au dehors de l'Empire Romain , où ils s'établirent ; les Saxons , par
exemple , en Angleterre. On fit des Loix
là - dessus aussi sérieusement que s'il se fûr
agi de la chose du monde la plus raisonnable et la plus légitime. Lorsque le Droit
Romain eut été remis en vogue, les Commentateurs tâcherent d'y trouver de quoi
autoriser le Duel. A cela se joignirent les
Croisades et l'institution des Ordres de
Chevaleries. Ces Chevaliers vinrent à
former des regles du point d'honneur.
Les Jurisconsultes traiterent cette matiere
comme
A O UST. 1732 1785
comme une partie de la Jurisprudence ;
d'autres , comme une science particuliere et toute nouvelle. Cela produisit une,
infinité de Livres sur le Duel , sur la
science de la Chevalerie , comme parlent
les Italiens , et sous divers autres titres
semblables , &c.
Il est facile de montrer comment l'usage du Duel est contraire à la raison ,
à la Loi naturelle et sur tout aux maximes de la Religion Chrétienne. Aussi
suppose- t'on cela comme suffisamment
démontré par divers Auteurs. La grande difficulté consiste à trouver les moyens de
déraciner de l'esprit des sots, dont le nombre est toûjours fort grand , le préjugé du
point d'honneur , qui empêche que tou
tes les Loix les plus severes faites jusques ici contre cette mode pernicieuse ,
ne soient assez efficaces pour l'abolir.
M. Slicher, Auteur de la Dissertation Latine , veut qu'on tire le remede du mal
même, et que l'on retienne par la crainte
d'un plus grand deshonneur , ceux qui
croyent être deshonorez , s'ils n'ont reCours au Duel. Il faudroit , dit- il , faire
de nouvelles Loix qui exposassent les contrevenans au mépris, et à la risée publique ; ordonner, par exemple, que les corps
de ceux qui auroient été tuez en Duel,
fussent
1786 MERCURE DE FRANCE
fussent traitez de même que ceux des
Criminels , punis du dernier supplice ;
deffendre de porter les armes aux Duellistes , à qui on auroit fait grace de la vie,
et cela sous condition que s'ils les portoient depuis , leur pardon deviendroit
nul ; exclure de tout emploi militaire
ceux qui auroient appellé quelqu'un en
Duel , ou qui auroient répondu à l'appel,
en un mot , faire ensorte que de telles
gens , qui par une pure folie , auroient
ainsi violé les Loix de la societé humaine, fussent desormais bannis de la Socie
té et du commerce des Sages , &c.
On trouve dans l'article des nouvelles
de Londres , que le sieur Pine , habile
Graveur , travaille à donner les Ouvrages d'Horace , gravez sur des Planches
de cuivre. Il en a distribué un Essai contenant les six premieres Odes , qui a paru
fort beau. Chaque Ode est accompagnée
d'une Vignette , d'une Lettre grise et
d'un Cul- de- Lampe ; on y voit les têtes
des personnes à qui les Odes sont adres
sées , ou des représentations qui ont du
rapport au sujet de la Piece. A l'égard
du Texte , on se conforme à l'Edition'
d'Horace , publiée à Cambridge en 1701,
in 12. par les soins du Doct. Talbot. L'Edition
A O UST. 1732. 1787
dition du sieur Pine contiendra deux vo
lumes in 8.
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Résumé : Recueil de Discours sur diverses matieres, [titre d'après la table]
Le texte présente un recueil de discours sur diverses matières importantes, traduit ou composé par Jean Barbeyrac, professeur en droit à l'Université de Groningue. Ce recueil, publié en deux tomes à Amsterdam en 1731, inclut un éloge historique de feu M. Noord. Le second tome commence par une dissertation sur la juste défense de l'honneur, publiée en latin en 1717, qui traite particulièrement des duels. Cette dissertation, composée de cinq chapitres, explore l'origine des duels et les moyens de les abolir. Elle énumère onze types de duels, dont le dernier est celui visant à réparer l'honneur, une pratique inconnue des Grecs, Romains, Égyptiens et anciens peuples d'Asie. Cette coutume est attribuée à des peuples barbares du Nord de l'Europe, qui préféraient régler leurs différends par l'épée plutôt que par la loi. Les Lombards ont introduit cette pratique en Italie, et d'autres peuples du Nord l'ont répandue dans divers pays. Les commentateurs du droit romain et les croisades ont contribué à légitimer les duels, tandis que les chevaliers ont établi des règles du point d'honneur. La dissertation critique l'usage des duels, contraire à la raison, à la loi naturelle et aux maximes de la religion chrétienne. L'auteur propose des lois sévères pour dissuader les duels, comme traiter les corps des duelistes comme ceux des criminels et exclure les duelistes des emplois militaires. Le texte mentionne également un graveur, le sieur Pine, travaillant sur une édition illustrée des œuvres d'Horace.
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