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1
p. 207-210
DE LONDRES, le 30 Septembre.
Début :
Un de nos navires, la Galere de Gênes, revenant de Livourne à Bristol, [...]
Mots clefs :
Navires, Escadre, Guadeloupe, Enlèvement par les Français, Navires à marchandises, Amiral, Souscription, Comte, Indes, Pondichéry, Colonel, Attaque, Ennemis, Fortifications
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texteReconnaissance textuelle : DE LONDRES, le 30 Septembre.
De LONDRES , le 30 Septembre .
Un de nos navires , la Galere de Gênes ,
revenant de Livourne à Briſtol , a été rançonnée
pour trois milles livres fterling , par le Guet208
MERCURE DE FRANCE.
rier , l'un des vaiffeaux de l'efcadre du fieur
de la Clue. Nous avons fçu que ce vaiffeau étoit
rentré à Rochefort. Les dernieres Lettres venues
de la Guadeloupe nous ont appris que les François
dans le courant du mois de Juin , ont enlevé
vingt-fept de nos vaiffeaux chargés de proviſions
& de marchandiſes pour plufieurs de nos Colonies;
& qu'ils les ont conduits à la Martinique.
Du 17 Octobre.
La Ville de Londres a ouvert une foufcription
dont l'objet eſt de donner cinq livres sterling à
tous ceux qui s'engageront pour trois ans dans
les troupes du Roi. Il paroît que cette foufcrip.
tion eft fort au gré du Public.
Il s'en faut bien que tous ces encouragemens
ayent procuré jufqu'à préfent le nombre des
Soldats & des Matelots dont on a befoin , & l'on
eft encore obligé d'enlever des hommes par
force .
Le Roi , à la recommandation de l'Amiral Bofcawen
, a donné le titre de Chevalier au fieur
Bentlei , Commandant du vaiffeau de guerre
le Warpight , pour le récompenfer de la valeur
diftinguée qu'il a fait paroître dans le combat du
18 Août , contre une partie de l'Eſcadre du fieur
de la Clue. Cet Officier a parlé ici avec beaucoup
d'eftime du Comte de Sabran Grammont commandant
le vaiffeau de guerre François le Centaure
, qui pendant ce combat a foutenu le feu
de fept de nos vaiffeaux , & qui ne s'eſt rendu
que lorfqu'il n'a plus eu de poudre.
Le vaiffeau de guerre le Port Mahon , a amené
aux Dunes deux gros Navires Hollandois , qui
revenoient de Carelfcroon à Amfterdam . Ces
navires ont été enlevés fous prétexte qu'ils faifoient
un commerce prohibé. L'Amirauté a nomNOVEMBRE.
1759. 200
mé des Commiffaires pour examiner la nature &
l'objet de leur cargaifon .
Du 18 .
Un vaiffeau de la Compagnie arrivé le 9 de
ce mois à Portſmouth > a apporté de Madraſs
les nouvelles fuivantes. Les François aux ordres
du fieur de Lally , après avoir foumis le Fort
Saint-David , entreprirent le fiége de Tanjaour .
Ils avoient déja fait bréche au rempart ; mais le
défaut de munitions & de fubfiftances les obligea
d'abandonner ce fiége , & de fe retirer à Carical
où ils arriverent au milieu du mois d'Août de
l'année derniere. Ils fe rendirent de là à Pondicheri
, & ils exécuterent cette marche pénible
fans rencontrer d'oppofition . Le fieur de Lally
cantonna fes troupes dans la Nababie d'Arcate ;
& le 4 Octobre il marcha vers la Capitale de
cette Province. De là les François continuerent
leur marche , & fe partagerent en trois divifions
, pour attaquer tout à la fois trois de nos
établiffemens. Le 12 Décembre ils fe rendirent
maîtres d'Egmore & de S. Thomé . Le lendemain
ils fe réunirent pour attaquer la baffe ville de
Madras , autrement dite la Ville-Noire. Nos
poftes avancés fe replierent dans la Place. Une
heure après le Colonel Drapper fit une fortie fur
l'Ennemi . Le Régiment de Lorraine fut furpris , &
le combat devint très- vif. Le Colonel Drapper
fut mal fecondé par fes Grenadiers. La brigade
du fieur de Lally accourut au fecours du Régiment
de Lorraine , & nos troupes furent repouffées.
Nous perdîmes dans cette occafion huit Offi
ciers & cent cinquante hommes tués , bleffés Ou
prifonniers. La perte des Ennemis fut beaucoup
plus confidérable ; le Comte d'Estaing , qui a rang
de Brigadier , fut au nombre des priſonniers.
210 MERCURE DE FRANCE.
L'Ennemi refta dans fon camp , fans rien en .
treprendre , jufqu'au 6 Janvier de cette année.
Ce jour-là il démaſqua pluſieurs batteries de canons
& de mortiers , qui ne cefferent pendant
vingt jours de foudroyer le Fort. Trois de nos
mortiers & vingt- fix de nos piéces de canon fu- ,
rent démontées. Les travaux de la tranchée avançoient.
L'Ennemi établit une batterie de quatre
piéces de canon fur le glacis du Fort . Elle commença
à faire feu le 31 du même mois . Mais la
garnifon lui oppofa un feu fi fupérieur , que cinq
jours après l'Ennemi fe trouva hors d'état de
faire ufage de cette batterie. La groffe Artillerie
des François étoit dans un autre batterie à quatre
cens cinquante toiles de la place. Elle recommença
à faire feu , mais fans beaucoup d'effet.
Cependant les travaux de la fappe , le long de la
côte embraffoient déja entierement l'angle du
chemin couvert ; & la moufquetterie des Ennemis
obligea nos troupes de l'abandonner. Ils
voulurent quelques jours après faire jouer une
mine , pour s'ouvrir un paffage dans le foffé .
Mais cette entrepriſe ne leur réuffit point ; & ils
furent exposés au feu de plufieurs canons de la
Place , qui les incommoda beaucoup .
Le 16 Février , le vaiffeau du Roi le Queenbo
rough & le navire de la Compagnie la Revanche,
parurent devant Madrafs à l'entrée de la nuit.
Ils amenoient un renfort de fix cens hommes ,
dont une partie débarqua fur le champ. La
nuit les Affiégeans firent grand feu contre la Place
; mais le lendemain ils décamperent avant le
jour. En paffant à Egmore ils détruifirent les
moulins à poudre . Nous avons fçu depuis que le
projet du fieur de Lally étoit de mettre le feu
aux maifons de la Ville noire , & qu'il l'auroit
exécuté , fi nos vailleaux étoient arrivés un peu
plus tard .
Un de nos navires , la Galere de Gênes ,
revenant de Livourne à Briſtol , a été rançonnée
pour trois milles livres fterling , par le Guet208
MERCURE DE FRANCE.
rier , l'un des vaiffeaux de l'efcadre du fieur
de la Clue. Nous avons fçu que ce vaiffeau étoit
rentré à Rochefort. Les dernieres Lettres venues
de la Guadeloupe nous ont appris que les François
dans le courant du mois de Juin , ont enlevé
vingt-fept de nos vaiffeaux chargés de proviſions
& de marchandiſes pour plufieurs de nos Colonies;
& qu'ils les ont conduits à la Martinique.
Du 17 Octobre.
La Ville de Londres a ouvert une foufcription
dont l'objet eſt de donner cinq livres sterling à
tous ceux qui s'engageront pour trois ans dans
les troupes du Roi. Il paroît que cette foufcrip.
tion eft fort au gré du Public.
Il s'en faut bien que tous ces encouragemens
ayent procuré jufqu'à préfent le nombre des
Soldats & des Matelots dont on a befoin , & l'on
eft encore obligé d'enlever des hommes par
force .
Le Roi , à la recommandation de l'Amiral Bofcawen
, a donné le titre de Chevalier au fieur
Bentlei , Commandant du vaiffeau de guerre
le Warpight , pour le récompenfer de la valeur
diftinguée qu'il a fait paroître dans le combat du
18 Août , contre une partie de l'Eſcadre du fieur
de la Clue. Cet Officier a parlé ici avec beaucoup
d'eftime du Comte de Sabran Grammont commandant
le vaiffeau de guerre François le Centaure
, qui pendant ce combat a foutenu le feu
de fept de nos vaiffeaux , & qui ne s'eſt rendu
que lorfqu'il n'a plus eu de poudre.
Le vaiffeau de guerre le Port Mahon , a amené
aux Dunes deux gros Navires Hollandois , qui
revenoient de Carelfcroon à Amfterdam . Ces
navires ont été enlevés fous prétexte qu'ils faifoient
un commerce prohibé. L'Amirauté a nomNOVEMBRE.
1759. 200
mé des Commiffaires pour examiner la nature &
l'objet de leur cargaifon .
Du 18 .
Un vaiffeau de la Compagnie arrivé le 9 de
ce mois à Portſmouth > a apporté de Madraſs
les nouvelles fuivantes. Les François aux ordres
du fieur de Lally , après avoir foumis le Fort
Saint-David , entreprirent le fiége de Tanjaour .
Ils avoient déja fait bréche au rempart ; mais le
défaut de munitions & de fubfiftances les obligea
d'abandonner ce fiége , & de fe retirer à Carical
où ils arriverent au milieu du mois d'Août de
l'année derniere. Ils fe rendirent de là à Pondicheri
, & ils exécuterent cette marche pénible
fans rencontrer d'oppofition . Le fieur de Lally
cantonna fes troupes dans la Nababie d'Arcate ;
& le 4 Octobre il marcha vers la Capitale de
cette Province. De là les François continuerent
leur marche , & fe partagerent en trois divifions
, pour attaquer tout à la fois trois de nos
établiffemens. Le 12 Décembre ils fe rendirent
maîtres d'Egmore & de S. Thomé . Le lendemain
ils fe réunirent pour attaquer la baffe ville de
Madras , autrement dite la Ville-Noire. Nos
poftes avancés fe replierent dans la Place. Une
heure après le Colonel Drapper fit une fortie fur
l'Ennemi . Le Régiment de Lorraine fut furpris , &
le combat devint très- vif. Le Colonel Drapper
fut mal fecondé par fes Grenadiers. La brigade
du fieur de Lally accourut au fecours du Régiment
de Lorraine , & nos troupes furent repouffées.
Nous perdîmes dans cette occafion huit Offi
ciers & cent cinquante hommes tués , bleffés Ou
prifonniers. La perte des Ennemis fut beaucoup
plus confidérable ; le Comte d'Estaing , qui a rang
de Brigadier , fut au nombre des priſonniers.
210 MERCURE DE FRANCE.
L'Ennemi refta dans fon camp , fans rien en .
treprendre , jufqu'au 6 Janvier de cette année.
Ce jour-là il démaſqua pluſieurs batteries de canons
& de mortiers , qui ne cefferent pendant
vingt jours de foudroyer le Fort. Trois de nos
mortiers & vingt- fix de nos piéces de canon fu- ,
rent démontées. Les travaux de la tranchée avançoient.
L'Ennemi établit une batterie de quatre
piéces de canon fur le glacis du Fort . Elle commença
à faire feu le 31 du même mois . Mais la
garnifon lui oppofa un feu fi fupérieur , que cinq
jours après l'Ennemi fe trouva hors d'état de
faire ufage de cette batterie. La groffe Artillerie
des François étoit dans un autre batterie à quatre
cens cinquante toiles de la place. Elle recommença
à faire feu , mais fans beaucoup d'effet.
Cependant les travaux de la fappe , le long de la
côte embraffoient déja entierement l'angle du
chemin couvert ; & la moufquetterie des Ennemis
obligea nos troupes de l'abandonner. Ils
voulurent quelques jours après faire jouer une
mine , pour s'ouvrir un paffage dans le foffé .
Mais cette entrepriſe ne leur réuffit point ; & ils
furent exposés au feu de plufieurs canons de la
Place , qui les incommoda beaucoup .
Le 16 Février , le vaiffeau du Roi le Queenbo
rough & le navire de la Compagnie la Revanche,
parurent devant Madrafs à l'entrée de la nuit.
Ils amenoient un renfort de fix cens hommes ,
dont une partie débarqua fur le champ. La
nuit les Affiégeans firent grand feu contre la Place
; mais le lendemain ils décamperent avant le
jour. En paffant à Egmore ils détruifirent les
moulins à poudre . Nous avons fçu depuis que le
projet du fieur de Lally étoit de mettre le feu
aux maifons de la Ville noire , & qu'il l'auroit
exécuté , fi nos vailleaux étoient arrivés un peu
plus tard .
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Résumé : DE LONDRES, le 30 Septembre.
Le 30 septembre, la Galère de Gênes, un navire britannique, a été rançonnée pour trois mille livres sterling par le Guet, un vaisseau français de l'escadre du sieur de la Clue, qui est ensuite rentré à Rochefort. En juin, les Français ont capturé vingt-sept navires britanniques chargés de provisions et de marchandises destinées à plusieurs colonies, les conduisant à la Martinique. Le 17 octobre, la ville de Londres a lancé une souscription offrant cinq livres sterling à ceux s'engageant pour trois ans dans les troupes du Roi. Malgré ces encouragements, le nombre de soldats et de matelots nécessaires n'a pas été atteint, obligeant à enlever des hommes par force. Le Roi a décerné le titre de Chevalier au sieur Bentlei, commandant du vaisseau de guerre le Warpight, pour sa bravoure lors du combat du 18 août contre une partie de l'escadre du sieur de la Clue. Le sieur Bentlei a loué le commandant français du Centaure, le Comte de Sabran Grammont, pour sa résistance. Le vaisseau de guerre le Port Mahon a capturé deux gros navires hollandais près des Dunes, prétextant un commerce prohibé. L'Amirauté a nommé des commissaires pour examiner leur cargaison. Le 18 novembre, un vaisseau de la Compagnie arrivé à Portsmouth a rapporté que les Français, sous les ordres du sieur de Lally, ont pris le Fort Saint-David et entrepris le siège de Tanjaour. Manquant de munitions et de subsistances, ils ont abandonné le siège et se sont retirés à Pondichéry. Ils ont ensuite marché vers la capitale de la province d'Arcate et pris plusieurs établissements britanniques, dont Egmore et Saint-Thomé. Le 13 décembre, ils ont attaqué Madras, repoussant les troupes britanniques après un combat intense. Le siège a continué jusqu'au 16 février, date à laquelle les Français ont décampé après l'arrivée de renforts britanniques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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