A
MME
D'ORMESSON ,
Au sujet du Pain . Beni qu'elle a rendus
le jour de Noël.
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Dans ce Temple quelle
allegresse:
Quels appareils dignes des Cieux !
A son air grave et
gracieux ,
On juge que c'est la Sagesse
Qui vient se rendre en ces saints Lieux
Four
prodiguer avec
largesse ,
Au Très- Haut des dons
précieux ;
Que vois-je ? les Vertus dont elle est le modelle
Font un cercle aimable près d'elle
Mais , crainte
d'ébloüir nos yeux ,
Elle emprunte les traits d'une illustre Mortelle
Aux celestes Loix très-fidelle ,
Qui dévoue aux Autels et son coeur et ses voeux,
Et dont enfin l'ame est si belle ,
Que sous ce voile
merveilleux ,
On y reconnoît
l'Immortelle.
L'innocence et la chasteté
De ses moeurs furent le partage ,
gage,
Délices d'un Epoux dont la fidelité ,
Est d'un parfait amour l'inviolable
Opposée à la vanité ,
Sans dessein de
prendre
avantage
Du
FEVRIER. 1734 395
·
Du rang et de la dignité ,
Du luxe et de l'éclat elle ignore l'usage ,
Fervente à l'Oraison , prudente en son ménage,
La noblesse de coeur , jointe à la charité ,
Est un bien qu'elle a d'heritage ,
Qu'elle aspire à laisser à sa Posterité ;
Les vertus de son Sang en rendent témoignage,
Qù trouver un plus heureux choix ›
Une Ancelle plus agréable ;
Et d'une candeur plus affable ,
Et plus digne de plaire au grand Maître des Rois
Que le Ciel avec joye accueille son hommage ;
Il en connoît la pureté ,
Et que l'humble devoir où son zele l'engage ,
Part du sein de la Pieté ,
Mais de s'étendre davantage ,
C'est blesser son humilité .