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p. 212-228
Tout ce qui s'est passé dans l'Academie Françoise le jour de la Distribution des Prix, avec plusieurs particulartiez qui regardent l'Education de Monseigneur le Dauphin, & les grandes qualitez de ce Prince. [titre d'après la table]
Début :
Les Articles précedens vous ayant appris la mort & vous [...]
Mots clefs :
Académie française, Article, Prix, Médailles d'or, Excellents ouvrages, Grand homme, Abbé Tallement, Directeur, Compagnie, Lectures, Château de S. Germain, Monsieur de S. Aignan, Dauphin, Esprit, Graver
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texteReconnaissance textuelle : Tout ce qui s'est passé dans l'Academie Françoise le jour de la Distribution des Prix, avec plusieurs particulartiez qui regardent l'Education de Monseigneur le Dauphin, & les grandes qualitez de ce Prince. [titre d'après la table]
Les Articles précedens vous ayant appris la mort , & vous ayant fait connoiſtre le merite dedeux Perſonnes auffi Illuſtres
par leur grande vertu que par Léclat de leur naiſſance,je vais dans un ſeul Article vous par- ler d'une partie de ce que la France a de plus conſidérable du coſté de l'Eſprit, &vous en tretenir de ce qu'elle a de plus
134 LE MERCVRE relevé du coſté de la Naiſſan
ce,&des merveilleuſes qualitez qui rendent les Grands Hom- mes recommandables. Vous ju- gez bien , Madame , que c'eſt de Article de l'Académie Françoiſe dont je vous vais entrete- nir pour m'acquiter de ma pa- role.
J'avois eu ſoin de prendre une Copie de la Piece deVers qu'elle a jugée digne du Prix,
mais je ne vous l'envoyeray point,puis que vous memandez que vous l'avez veüe. Je vous entretiendrayſeulementde l'In- ftitution de ces Prix(carje vous aydéja fait ſçavoir qu'il y en a
deux ) & des cerémonies qui s'obſervēt le jour qu'on les don- ne. Ils fontchacunde la valeur
de trente Piſtoles ,&confiftent
en deuxMedailles d'or,dont l'u
GALANT. 135 ne repreſente un Saint Loüis,&
: l'autre le Portrait du Roy. Lex Prix de Proſe a eſté fondé par
- feu Mr de Balzac qui estoit de cet Illuſtre Corps. Lesexcellens Ouvrages qu'il nous a laiſſez ſe liſenttous les jours avecadmira- tion , &c'eſt avec beaucoupde justice qu'on l'a fait paffer pour le plus EloquentHommede fon temps. Comme l'argent qu'il a
laiſſe pour cela, ne produitpas chaque annéeun intereſt affez fort pour remplir la valeur du Prix, on ne le donne que tous les deuxans ; &à l'imitation de ce Grand Homme , unAcadé- micien d'autant plus genéreux qu'il neveutpoint ſe faire con- noiſtre , a fourny juſqu'icy la mefme fomme pour le Prix des Vers.. Meffieurs de l'Académic
enchoiſiſſent le Sujet,auffi-bien
136 LE MERCVRE que de la Profe. Ils en avertif fent le Publicunan auparavant par quelques Affiches ; & ceux qui travaillentſur ces matieres,
font obligez d'envoyer leurs Piecesdans le dernier jourd'A-- vril, ſans ſe nommer, afin que n'en connoiſſant point lesAu- teurs , cesMeffieurs les puiſſent examiner ſans aucune préoccu- pation qui les faſſe plutoſt pan- cher vers fun que vers l'autre.. Les Prixſe donnent publique+
ment; & comme ils ont choify le Jourde S. Loüis pour en faire la diſtribution , le Roy a com mencé cette année d'en augmenter la folemnité pour eux,
endonnantſes ordres pour leur faire chanter la Meſſe en Mufi-.
que, &prononcer le Panegyri- quede ceGrand Saint..Ainſi la Meffe fut celebrée ce Jour-là
T
GALANT. 137
- pour leur Compagnie par M
l'Abbé du Pont Chapelain du Louvre.M' Oudotqui a faittant d'agreables chofes , y fit admi- rer fonGénie pour la Muſique.
Tout cequi s'y chanta eftoit de luy. M' L'Abbéde S. Martin fit lePanégyrique du Saint,&mar- qua d'une maniere fort ingé nieuſe tout ceque le Roy faifoit pour élever un Corps auffi Il- luſtre que celuy devant lequel il parloit. Il euſt eſté diffici- le de luy choiſirdes Auditeurs qui ſe connuſſent mieux aux belles Choſes; &puis qu'il les satisfit tous,on ne peut douter qu'il ne fuſtdignedes applaudif- ſemens qu'il reçeut. L'apreſdî- née on tint Affemblée publi- que , où se trouverent quantité d'Eveſques &deGensde la pré- miere Qualité. M' l'Abbé Tal
#38 LE MERCVR lemant le jeune , comme Dire- teur de la Compagnie, expli- qua d'abord en peudemots la maniere dont on s'eſtoit fervy pour juger des Pieces qui a- voientmerité le Prix, &les don na à lire àM l'Abbe Regnier. Il commença par celle de Profe,
&perſonne ne s'eſtant preſen- té pour en déclarer l'Autheur,
il leut en ſuite celle de Vers. El
le ſe trouvadigne de l'approba- tionquevous luy avez donnée;
&apres que la lecture en eur eſté faite ,Ml'AbbéTallemant fit connoiſtrequ'on venoitd'ap- prendre qu'elle estoit deM² de La Monnoye Correcteur des Comptes àDijon. Je croy ,Ma- dame , que les Prix n'ont encor eſté donnez que trois fois , &
e'eſt le trofiéme qu'il a déja remporté pourlesVers.. Il feroit
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1
àſouhaiter pour ceux qui ont entré enconcurrence avec luy,
que Meſſieurs de l'Académie Luydonnaffent la premierePla- ee vacante. Comme la qualité de Juge ne laiſſeroit plus rece-- voir ſes Ouvrages , les autres auroient plus de courage àtravailler. Cesdeux Pieces ayant eſté leuës, Mª Cordemoy qui eft de leur Corps , & Lecteur de
Monseigneur le Dauphin leutdeux autres deProfe 2
CNTHEOUT
fur des
d'un SujetsPreſident diferens.&Elles d'un Avecat
de Soiſſons qu'on ne ma pû nommer , & avoient eſté en voyées par l'Académiede cette meſme Ville , qui doit ce tribut àcelledeParis par une des Loix de ſon Etabliſſement. Ilyen a une autre qui l'oblige àne pren- dre pour fon Protecteur qu'un
1780
140 LE MERCVRE
보
des Quarante qui compoſent l'Academie Françoiſe , &c'eſt ce qui luy a fait choifir Mon- ſieur le Cardinal d'Eſtrées qui en eſt. Ces Lectures furent fuivies d'un panegyrique du Roy que fit Me l'Abbé Tallemant,
en décrivant toute la Campa- gne. Il parla avec une liberté qui faiſoit voir qu'il eſtoit mai- ſtre de ſes penſées , &qu'il ne cherchoit point ce qu'il diſoit Il s'exprima par des termes fi choiſis , & tout ce qu'ildit fur prononcé avec tant de grace,
qu'il auroir pu faire valoir des choſes médiocres ; mais outre qu'on n'en peut dire ſur unefi éclatante matiere , jamais iln'y eut Difcours ſi éloquent. Les grandes Actions duRoy furent peintesavecles plus vives cou leurs. Tout estoit également
GALANT. 141
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1
1
fort, rien d'ennuyeux , rien de languiſſant. La joye eſtoit mar- quée ſur le viſage de ſes Audi- teurs ; &il eut cellede ſe voir obligé plus d'une fois de s'in terrompre luy meſme pour laif- fer finir les applaudiſſemens qu'il recevoit. Enfin , Madame,
fi le Royne ſe rendoit tous les jours loiable par uue infinité d'endroits nouveaux qui fur- prennent autant qu'ils donnent fujet de l'admirer , je ne croy pas que perſonne oſaſt entre- prendre de le loüer apres M
IAbbéTallemant. Aufſi, quand il eut finy , il eut beau deman- der, comme on fait ordinairement, ſi quelqu'un des Acadé- miciens n'avoit rien àlire , chacun ſe leva , &dit tout haut,
qu'apres ce qu'on venoit d'en- tendre ,onnepourroit plus rien
142 LE MERCVRE trouver de beau ,&qu'il en falloit demeurer là. J'ay bien de la joye ,Mada- me, devoir par vos Remarques ſurl'Ouvrage de M'dela Mon- noye , que vous eſtes tombée dans mes ſentimens. Tous les
endroits que vous loüez m'a- voientextrémementplû, &j'ay trouvé comme vous ſa Poëfic
toute riante. Il eſt vray que la matiere en eſtoitbienfavorable,
&que l'Education deMonſei- gneur le Dauphin qu'on avoit choifie cette année pour Sujer de laPiece de Vers, offroit de grandes idées àl'Eſprit. Que ce jeunePrince ena ! &qu'il eſtoit difficile que la Nature aidée du fecours des plus habiles Maiſtres que laFranceluyaitpûdonner,
nefiſtpas enluyundeſesChef- d'œuvres les plus accomplis !
GALANT. 143 Ce n'eſt point aſſez de dire qu'il n'ignore rien , on peut adjoûter fans flaterie qu'il excelle dans tout ce qu'il ſçait. Il a une ſi par- faite connoiſſance des Fables,
que dés ſes premieres années il ne voyoit point de Tapifferie qui en repreſentaft quelqu'une,
qu'il ne l'expliquaſt auſſi -toſt. Il ſçait tres-bien les Matemati- ques, il deffigne & grave admi- rablement , & on fut furpris un jour qu'eſtant entré chez M Sylveftre , en paſſant par les Galleries du Louvre , il prit un Burin , & grava fur le champ un Païfage qui me- ritoit toutes les loüanges qu'il reçeut. Il a gravé le Chaſtean deS. Germain , dont ayantdon- né une Eſtampe à Monfieur de S.Aignan, ce Duc à qui la vi- vacité d'Eſprit n'a jamais man
144 LE MERCVRE que,fit cet Inpromptu pour luy rendre graces d'un fi agreable Préfent.
par leur grande vertu que par Léclat de leur naiſſance,je vais dans un ſeul Article vous par- ler d'une partie de ce que la France a de plus conſidérable du coſté de l'Eſprit, &vous en tretenir de ce qu'elle a de plus
134 LE MERCVRE relevé du coſté de la Naiſſan
ce,&des merveilleuſes qualitez qui rendent les Grands Hom- mes recommandables. Vous ju- gez bien , Madame , que c'eſt de Article de l'Académie Françoiſe dont je vous vais entrete- nir pour m'acquiter de ma pa- role.
J'avois eu ſoin de prendre une Copie de la Piece deVers qu'elle a jugée digne du Prix,
mais je ne vous l'envoyeray point,puis que vous memandez que vous l'avez veüe. Je vous entretiendrayſeulementde l'In- ftitution de ces Prix(carje vous aydéja fait ſçavoir qu'il y en a
deux ) & des cerémonies qui s'obſervēt le jour qu'on les don- ne. Ils fontchacunde la valeur
de trente Piſtoles ,&confiftent
en deuxMedailles d'or,dont l'u
GALANT. 135 ne repreſente un Saint Loüis,&
: l'autre le Portrait du Roy. Lex Prix de Proſe a eſté fondé par
- feu Mr de Balzac qui estoit de cet Illuſtre Corps. Lesexcellens Ouvrages qu'il nous a laiſſez ſe liſenttous les jours avecadmira- tion , &c'eſt avec beaucoupde justice qu'on l'a fait paffer pour le plus EloquentHommede fon temps. Comme l'argent qu'il a
laiſſe pour cela, ne produitpas chaque annéeun intereſt affez fort pour remplir la valeur du Prix, on ne le donne que tous les deuxans ; &à l'imitation de ce Grand Homme , unAcadé- micien d'autant plus genéreux qu'il neveutpoint ſe faire con- noiſtre , a fourny juſqu'icy la mefme fomme pour le Prix des Vers.. Meffieurs de l'Académic
enchoiſiſſent le Sujet,auffi-bien
136 LE MERCVRE que de la Profe. Ils en avertif fent le Publicunan auparavant par quelques Affiches ; & ceux qui travaillentſur ces matieres,
font obligez d'envoyer leurs Piecesdans le dernier jourd'A-- vril, ſans ſe nommer, afin que n'en connoiſſant point lesAu- teurs , cesMeffieurs les puiſſent examiner ſans aucune préoccu- pation qui les faſſe plutoſt pan- cher vers fun que vers l'autre.. Les Prixſe donnent publique+
ment; & comme ils ont choify le Jourde S. Loüis pour en faire la diſtribution , le Roy a com mencé cette année d'en augmenter la folemnité pour eux,
endonnantſes ordres pour leur faire chanter la Meſſe en Mufi-.
que, &prononcer le Panegyri- quede ceGrand Saint..Ainſi la Meffe fut celebrée ce Jour-là
T
GALANT. 137
- pour leur Compagnie par M
l'Abbé du Pont Chapelain du Louvre.M' Oudotqui a faittant d'agreables chofes , y fit admi- rer fonGénie pour la Muſique.
Tout cequi s'y chanta eftoit de luy. M' L'Abbéde S. Martin fit lePanégyrique du Saint,&mar- qua d'une maniere fort ingé nieuſe tout ceque le Roy faifoit pour élever un Corps auffi Il- luſtre que celuy devant lequel il parloit. Il euſt eſté diffici- le de luy choiſirdes Auditeurs qui ſe connuſſent mieux aux belles Choſes; &puis qu'il les satisfit tous,on ne peut douter qu'il ne fuſtdignedes applaudif- ſemens qu'il reçeut. L'apreſdî- née on tint Affemblée publi- que , où se trouverent quantité d'Eveſques &deGensde la pré- miere Qualité. M' l'Abbé Tal
#38 LE MERCVR lemant le jeune , comme Dire- teur de la Compagnie, expli- qua d'abord en peudemots la maniere dont on s'eſtoit fervy pour juger des Pieces qui a- voientmerité le Prix, &les don na à lire àM l'Abbe Regnier. Il commença par celle de Profe,
&perſonne ne s'eſtant preſen- té pour en déclarer l'Autheur,
il leut en ſuite celle de Vers. El
le ſe trouvadigne de l'approba- tionquevous luy avez donnée;
&apres que la lecture en eur eſté faite ,Ml'AbbéTallemant fit connoiſtrequ'on venoitd'ap- prendre qu'elle estoit deM² de La Monnoye Correcteur des Comptes àDijon. Je croy ,Ma- dame , que les Prix n'ont encor eſté donnez que trois fois , &
e'eſt le trofiéme qu'il a déja remporté pourlesVers.. Il feroit
GALANT. 139
1
àſouhaiter pour ceux qui ont entré enconcurrence avec luy,
que Meſſieurs de l'Académie Luydonnaffent la premierePla- ee vacante. Comme la qualité de Juge ne laiſſeroit plus rece-- voir ſes Ouvrages , les autres auroient plus de courage àtravailler. Cesdeux Pieces ayant eſté leuës, Mª Cordemoy qui eft de leur Corps , & Lecteur de
Monseigneur le Dauphin leutdeux autres deProfe 2
CNTHEOUT
fur des
d'un SujetsPreſident diferens.&Elles d'un Avecat
de Soiſſons qu'on ne ma pû nommer , & avoient eſté en voyées par l'Académiede cette meſme Ville , qui doit ce tribut àcelledeParis par une des Loix de ſon Etabliſſement. Ilyen a une autre qui l'oblige àne pren- dre pour fon Protecteur qu'un
1780
140 LE MERCVRE
보
des Quarante qui compoſent l'Academie Françoiſe , &c'eſt ce qui luy a fait choifir Mon- ſieur le Cardinal d'Eſtrées qui en eſt. Ces Lectures furent fuivies d'un panegyrique du Roy que fit Me l'Abbé Tallemant,
en décrivant toute la Campa- gne. Il parla avec une liberté qui faiſoit voir qu'il eſtoit mai- ſtre de ſes penſées , &qu'il ne cherchoit point ce qu'il diſoit Il s'exprima par des termes fi choiſis , & tout ce qu'ildit fur prononcé avec tant de grace,
qu'il auroir pu faire valoir des choſes médiocres ; mais outre qu'on n'en peut dire ſur unefi éclatante matiere , jamais iln'y eut Difcours ſi éloquent. Les grandes Actions duRoy furent peintesavecles plus vives cou leurs. Tout estoit également
GALANT. 141
11
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1
fort, rien d'ennuyeux , rien de languiſſant. La joye eſtoit mar- quée ſur le viſage de ſes Audi- teurs ; &il eut cellede ſe voir obligé plus d'une fois de s'in terrompre luy meſme pour laif- fer finir les applaudiſſemens qu'il recevoit. Enfin , Madame,
fi le Royne ſe rendoit tous les jours loiable par uue infinité d'endroits nouveaux qui fur- prennent autant qu'ils donnent fujet de l'admirer , je ne croy pas que perſonne oſaſt entre- prendre de le loüer apres M
IAbbéTallemant. Aufſi, quand il eut finy , il eut beau deman- der, comme on fait ordinairement, ſi quelqu'un des Acadé- miciens n'avoit rien àlire , chacun ſe leva , &dit tout haut,
qu'apres ce qu'on venoit d'en- tendre ,onnepourroit plus rien
142 LE MERCVRE trouver de beau ,&qu'il en falloit demeurer là. J'ay bien de la joye ,Mada- me, devoir par vos Remarques ſurl'Ouvrage de M'dela Mon- noye , que vous eſtes tombée dans mes ſentimens. Tous les
endroits que vous loüez m'a- voientextrémementplû, &j'ay trouvé comme vous ſa Poëfic
toute riante. Il eſt vray que la matiere en eſtoitbienfavorable,
&que l'Education deMonſei- gneur le Dauphin qu'on avoit choifie cette année pour Sujer de laPiece de Vers, offroit de grandes idées àl'Eſprit. Que ce jeunePrince ena ! &qu'il eſtoit difficile que la Nature aidée du fecours des plus habiles Maiſtres que laFranceluyaitpûdonner,
nefiſtpas enluyundeſesChef- d'œuvres les plus accomplis !
GALANT. 143 Ce n'eſt point aſſez de dire qu'il n'ignore rien , on peut adjoûter fans flaterie qu'il excelle dans tout ce qu'il ſçait. Il a une ſi par- faite connoiſſance des Fables,
que dés ſes premieres années il ne voyoit point de Tapifferie qui en repreſentaft quelqu'une,
qu'il ne l'expliquaſt auſſi -toſt. Il ſçait tres-bien les Matemati- ques, il deffigne & grave admi- rablement , & on fut furpris un jour qu'eſtant entré chez M Sylveftre , en paſſant par les Galleries du Louvre , il prit un Burin , & grava fur le champ un Païfage qui me- ritoit toutes les loüanges qu'il reçeut. Il a gravé le Chaſtean deS. Germain , dont ayantdon- né une Eſtampe à Monfieur de S.Aignan, ce Duc à qui la vi- vacité d'Eſprit n'a jamais man
144 LE MERCVRE que,fit cet Inpromptu pour luy rendre graces d'un fi agreable Préfent.
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Résumé : Tout ce qui s'est passé dans l'Academie Françoise le jour de la Distribution des Prix, avec plusieurs particulartiez qui regardent l'Education de Monseigneur le Dauphin, & les grandes qualitez de ce Prince. [titre d'après la table]
Le texte décrit la remise des prix de l'Académie Française, qui récompense des œuvres littéraires en prose et en vers. Les prix se composent de deux médailles d'or et de trente pistoles, et sont remis lors d'une cérémonie solennelle le jour de la Saint-Louis. Le prix de prose, fondé par le défunt Monsieur de Balzac, est attribué tous les deux ans en raison des intérêts insuffisants générés par le fonds. Un académicien anonyme complète la somme nécessaire pour le prix de poésie. Les sujets des concours sont choisis par les académiciens et annoncés au public. Les œuvres doivent être soumises anonymement avant le dernier jour d'avril. La cérémonie de remise des prix inclut une messe en musique et un panégyrique du roi. En 1680, la messe a été célébrée par l'abbé du Pont, et la musique a été composée par Monsieur Oudot. L'abbé de Saint-Martin a prononcé le panégyrique, suivi d'une assemblée publique où les prix ont été annoncés. Les prix ont été décernés trois fois jusqu'alors. Monsieur de La Monnoye a remporté le prix de poésie pour la troisième fois consécutive. D'autres œuvres en prose ont été lues, dont celles de Monsieur Cordemoy et d'un avocat de Soissons. L'Académie de Soissons envoie des œuvres à l'Académie Française en vertu de ses lois d'établissement. L'abbé Tallemant a également prononcé un panégyrique du roi, décrivant ses actions militaires avec éloquence et liberté. Le texte se termine par des éloges sur l'éducation et les talents du Dauphin, soulignant ses compétences en fables, mathématiques, dessin et gravure.
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