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1
p. 1176-1178
These de M. Falconet, sur l'Extraction de la Pierre, [titre d'après la table]
Début :
Le Jeudi 11. May 1730. on soûtint à Paris, dans les Ecoles de Médecine, une [...]
Mots clefs :
Écoles de médecine, Chirurgie, Soutenance de thèse, Pierre
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texteReconnaissance textuelle : These de M. Falconet, sur l'Extraction de la Pierre, [titre d'après la table]
Le Jeudi 11. May 1730. on foûtint à
Paris , dans les Ecoles de Médecine , une
Theſe de Chirurgie , pour autorifer une
nouvelle maniere d'ôter la Pierre de la
Veffie ; on donne à cette nouvelle méthode
de tailler , le nom d'Appareil Lateral
. Dans la premiere pofition de cette
Théfe , on explique la nature & la naiffance
des Pierres dans le corps humain .
Dans la feconde , on donne une fçavante
Deſcription Anatomique des parties expofées
à l'opération de la taille . (a) Mon-
(a ) M. Falconet Docteur Regent de la Faculté
de Médecine de Paris , Médecin confulsant
du Roy , eft fils de M. Falconet dont il eft
I. Vol. fieur
JUIN. 1730. 1177
fieur Falconet,dont l'érudition eft connue
de tous les Gens de Lettres, eft l'Auteur
de cette Theſe. Il y fait remarquer que
Celle dit , que la Veffie eft plus inclinée
du côté gauche que du droit ; il rapporte
les raifons de cette fituation , qu'il confirme
par plufieurs obfervations ; aucun
Anatomifte avant M. Falconet n'avoit
fait attention à cette fituation de la Vef
fie , quoique cela foit d'une grande con
féquence pour laTaille.Dans la troifiéme,
il décrit avec une grande erudition toutes
les differentes manieres de tailler, qui
ont été mifes en ufage dans tous les tems.
Dans la quatrième , il donne la maniere
d'exécuter furement l'Appareil Lateral ,
qu'il recommande ; & il remonte à toutes
les fources , pour trouver l'origine de
cette méthode , qu'il dit n'être aujour
d'hui que renouvellée ; il la fait voir dans
la méthode de Celfe (a ) , qui coupoit la
parlé dans les fameufes Lettres de Guy Patin
chez qui il étoit en penfion , lorfqu'il commençoit
à étudier la Médecine. On vit avec plaifir ce
venerable & refpectable Medecin affifter à une
partie de cet Acte , auquel M. fon fils préfidoit.
( a ) Celfe , Médecin Latin , vivoit dans le premier
fiecle, fous l'Empire de Tibere; il étoit Philofophe
de la Secte dAfclepiade , & eft loué par
Quintilien; il a écrit de la Rhétorique , de l'Art
Militaire, & huit Livres de Médecine que non's
avons encore,& que Jofeph Scaliger avoit eu def
I. Vol.
F tera
1178 MERCURE DEFRANCE ,
teralement fur la Pierre le Sphincter de
la Veffie , & une partie de la Veffie même;
fur tout , depuis que André de la
Croix , Medecin de Venife , & plufieurs
autres fe furent avifez d'introduire une
Sonde dans la Veffie , au lieu où l'on fai
foit defcendre la Pierre , pour couper
deffus.Ce que M.Falconet montre comme
une image de l'Appareil Lateral ; enfin il
rapporte comment cette méthode ayant
été introduite en France par un Hermite,
nommé Frere Jacques , M. Raw , Profeffeur
en Médecine , perfectionna cette
operation , & l'exerça lui - même en Hollande
avec un fuccès fi grand , que ce
fçavant Anatomifte, plufieurs années avant
fa mort , avoit guéri quinze cens taillez
lateralement. Dans la derniere pofition
M. Falconet compare les avantages & les
défavantages de toutes les méthodes , & il
conclut pour l'Appareil Lateral. Cette
queftion fut fçavamment agitée le jour de
la difpute ; on répondit pleinement à tou
tes les objections , & on foutînt avec force
les avantages de l'Appareil Lateral fus
toutes les autres méthodes de tailler.
fein de donner de nouveau au public, comme Voffius
le remarque; mais depuis Jean Antoine Vanderlinden
publia en 1657. les huit Livres de Cormelius
Celfus à Léïden.
Paris , dans les Ecoles de Médecine , une
Theſe de Chirurgie , pour autorifer une
nouvelle maniere d'ôter la Pierre de la
Veffie ; on donne à cette nouvelle méthode
de tailler , le nom d'Appareil Lateral
. Dans la premiere pofition de cette
Théfe , on explique la nature & la naiffance
des Pierres dans le corps humain .
Dans la feconde , on donne une fçavante
Deſcription Anatomique des parties expofées
à l'opération de la taille . (a) Mon-
(a ) M. Falconet Docteur Regent de la Faculté
de Médecine de Paris , Médecin confulsant
du Roy , eft fils de M. Falconet dont il eft
I. Vol. fieur
JUIN. 1730. 1177
fieur Falconet,dont l'érudition eft connue
de tous les Gens de Lettres, eft l'Auteur
de cette Theſe. Il y fait remarquer que
Celle dit , que la Veffie eft plus inclinée
du côté gauche que du droit ; il rapporte
les raifons de cette fituation , qu'il confirme
par plufieurs obfervations ; aucun
Anatomifte avant M. Falconet n'avoit
fait attention à cette fituation de la Vef
fie , quoique cela foit d'une grande con
féquence pour laTaille.Dans la troifiéme,
il décrit avec une grande erudition toutes
les differentes manieres de tailler, qui
ont été mifes en ufage dans tous les tems.
Dans la quatrième , il donne la maniere
d'exécuter furement l'Appareil Lateral ,
qu'il recommande ; & il remonte à toutes
les fources , pour trouver l'origine de
cette méthode , qu'il dit n'être aujour
d'hui que renouvellée ; il la fait voir dans
la méthode de Celfe (a ) , qui coupoit la
parlé dans les fameufes Lettres de Guy Patin
chez qui il étoit en penfion , lorfqu'il commençoit
à étudier la Médecine. On vit avec plaifir ce
venerable & refpectable Medecin affifter à une
partie de cet Acte , auquel M. fon fils préfidoit.
( a ) Celfe , Médecin Latin , vivoit dans le premier
fiecle, fous l'Empire de Tibere; il étoit Philofophe
de la Secte dAfclepiade , & eft loué par
Quintilien; il a écrit de la Rhétorique , de l'Art
Militaire, & huit Livres de Médecine que non's
avons encore,& que Jofeph Scaliger avoit eu def
I. Vol.
F tera
1178 MERCURE DEFRANCE ,
teralement fur la Pierre le Sphincter de
la Veffie , & une partie de la Veffie même;
fur tout , depuis que André de la
Croix , Medecin de Venife , & plufieurs
autres fe furent avifez d'introduire une
Sonde dans la Veffie , au lieu où l'on fai
foit defcendre la Pierre , pour couper
deffus.Ce que M.Falconet montre comme
une image de l'Appareil Lateral ; enfin il
rapporte comment cette méthode ayant
été introduite en France par un Hermite,
nommé Frere Jacques , M. Raw , Profeffeur
en Médecine , perfectionna cette
operation , & l'exerça lui - même en Hollande
avec un fuccès fi grand , que ce
fçavant Anatomifte, plufieurs années avant
fa mort , avoit guéri quinze cens taillez
lateralement. Dans la derniere pofition
M. Falconet compare les avantages & les
défavantages de toutes les méthodes , & il
conclut pour l'Appareil Lateral. Cette
queftion fut fçavamment agitée le jour de
la difpute ; on répondit pleinement à tou
tes les objections , & on foutînt avec force
les avantages de l'Appareil Lateral fus
toutes les autres méthodes de tailler.
fein de donner de nouveau au public, comme Voffius
le remarque; mais depuis Jean Antoine Vanderlinden
publia en 1657. les huit Livres de Cormelius
Celfus à Léïden.
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Résumé : These de M. Falconet, sur l'Extraction de la Pierre, [titre d'après la table]
Le 11 mai 1730, à Paris, M. Falconet, Docteur Régent de la Faculté de Médecine de Paris et Médecin consultant du Roi, présenta une thèse sur une nouvelle méthode d'ablation de la pierre de la vessie, nommée 'Appareil Lateral'. La thèse se divise en plusieurs parties. La première explique la nature et la formation des pierres dans le corps humain. La seconde fournit une description anatomique détaillée des parties concernées par l'opération, soulignant que la vessie est plus inclinée du côté gauche que du droit, une observation inédite. La troisième partie décrit diverses méthodes de taille utilisées au fil du temps. La quatrième partie détaille la méthode de l'Appareil Lateral, recommandée par Falconet, et en retrace l'origine jusqu'à la méthode de Celse, un médecin latin du premier siècle. Falconet mentionne également l'introduction de cette méthode en France par un ermite nommé Frère Jacques et son perfectionnement par M. Raw en Hollande. La dernière partie compare les avantages et les inconvénients des différentes méthodes et conclut en faveur de l'Appareil Lateral. La discussion publique sur cette thèse fut marquée par une défense rigoureuse des avantages de cette nouvelle méthode.
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2
p. 2257-2261
EXTRAIT des Paranymphes faits aux Ecoles de Medecine de la Faculté de Paris, le 27. Août 1730. Par M. D. A.
Début :
MR De la Riviere, Licentié de la Faculté de Medecine de Paris, fit les Paranymphes [...]
Mots clefs :
Paranymphes, Écoles de médecine, Faculté de Paris, Médecine
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT des Paranymphes faits aux Ecoles de Medecine de la Faculté de Paris, le 27. Août 1730. Par M. D. A.
EXTRAIT des Paranymphes faits aux
Ecoles de Medecine de la Faculté de
Paris , le 27. Août 1730. Par M. D. A.
MMD
R De la Riviere , Licentié de la Faculté de
Medecine de Paris , fit les Paranymphes
le 27. du mois dernier avec toute la force & la
dignité que requeroient & l'excellence de la Medecine
& la matiere qu'il avoit à traiter.
Le Paranymphe ne fe propofe ordinairement
pour but qu'un fimple éloge , qui fe termine par
une Critique ingénieufe de ceux qui font en Licence.
L'Orateur s'eft attaché à la premiere partie
de cette idée ; mais encore elle n'eft pas la
fcule , ni même la principale qui ait paru l'occuper
; elle eft amenée & foutenue par deux Chefs
qui font le corps du Difcours adreffé à fes Collegues
: Les avantages de l'union , les triftes effets
de la Difcorde. Il fournit les moyens de
cultiver l'une , & combat les caufes qui donnent
naiffance à l'autre , & laiffe échaper de tems en
tems les louanges dues à la Medecine. L'Analiſe
que voici mettra l'execution dans un plus beau
jour. Il repréfente la Medecine avec fes plus
beaux attributs , & foutient que tout cela n'eft
rien , en comparaifon de l'avantage qui lui revient
de l'union des fiens. Il la fait enfuite
paroître
avec tout ce qu'il y a de plus defavantageux
pour elle , & dit que tout cela n'eft rien ,
en comparaifon du dommage que lui cauferoit
leur défunion . C'eft là le tiflu de fon Exorde . Il
entre en matiere.
Après avoir établi la Medecine auſſi ancienne
que le monde , il la propofe comme un préfent
des Cieux : Taniumque ab alto munus alnis
G `am2818
MERCURE DE FRANCE
amplector memoribus : at , proh dolor ! continue
til , hoc purum integrumque confervandi viam
ignoratis , amici Collega . Ce chemin ignoré ,
c'est l'union qui devient le plus bel attribut de la
Medecine : cette union , dit-il , regardée comme
le premier mobile de fa confervation ; ce qu'il
prouve par une comparaifon tirée de l'existence
de notre machine , laquelle ne fubfifte que par le
concours & l'union de toutes les parties , union
abfolument requife pour feconder la puiffance
qui l'anime , & voici ce qu'il en infere : La Medecine
eft - elle donc une ame ? oui , fans doute ,
( pourfuit- il ) Medicina eft fpiritus ille à Dea
infufflatus , perque totum Medicum effufus s
huic totus Medicus fubjicitur fpiritui ; vos aurem
partes eftis , vos eftis membra &c. il donne
affez d'étendue à cette penfée , & paffe delà
aux moyens. Le premier comprend l'Obfervance
des loix ; elle confifte in quodam Medicina culiu
quo quidem neglecto fibi quifque jura folers effingere
, folers harefes effingit innumeras , blandamque
procul deturbantes unionem . Le fecond
combat l'interêt , autorife le mépris qu'on
en doit faire , par la prééminence du Medecin
fur tous les autres hommes , prife de la connoiffance
qu'il a des chofes naturelles : quò verò alfior
illa cognitio , eò magis de Creatoris effentia
mens eadem participat Medicus vir est penè
divinus. L'avide intérêt paroît enfuite comme
un Monftre qui fe dévore lui -même , Vorax
infatiabilis , deficiente victimâ , fefe proprie
deglutiret ore. Le troifiéme enfin , c'eſt l'amour
de la Paix , il en fait un Oifeau qui ne fçait où
fe repofer ; cette fiction lui fait dire Incertam
fixare fi vos ardor urit , dulcis amicâ cantet
unio voce ; fileat horrendum Vultur , fuorum
mox fatiatum jecore , longa peftifero aëra inquinat
OCTOBRE. 1730. 225 9
>
quinat habitu ; fileat mendax Scorpio , hunc
irata evomiit Medicina , bella perfidus ultrò
Aggreditur , illiufque fumma voluptas divifio
fuorum eft . La Difcorde paroît ; il fait une belle
defcription de fes cruels effets. La Medecine en
butte aux traits qui lui font lancés de toutes
parts , eft obligée de chercher une folitude : hie
ergo jacet obfcura , s'écrie- t -il , hic ergo miferis
infcia vivit mortalibus &c. C'est ainsi que
la Difcorde devient ce qu'il y a de plus delavantageux
pour la Medecine. L'Orateur paffe
fa feconde reflexion en difant : Tanta Deus
avertat mala , ipfeque meam aperiat mentem
ut veras acerrima peftis hujus caufas vobis
detegere valeam ; ces cauſes fe réduisent à trois :
la premiere , l'envie que l'on porte à ceux qui
font élevés. La feconde , le mépris que l'on a de
ceux qui font dans l'obſcurité . La troifiéme , la
raillerie qu'on employe aux Paranymphes & les
injures dont elle n'eft que trop fouvent fuivie.
Nous ne fuivrons pas l'Orateur dans fes preuves
; nous nous contenterons de rapporter ce
qu'il dit à l'occafion de la raillerie ufitée dans
les Paranymphes.
Tertia tandem favas arguit objurgationes a
has unde toties pollutus ille locus ; has unde
toties impari Conventu , purpurâ hac contaminata
fanguineis flevit lacrymis ; has unde toties
imis à fedibus tota intremuêre ſchola . Mens
meminiffe hortet , obfcurafque alto libenter finerem
filentio , ni tunc meritò mali labes in
nos poffet refundi , mali , inquam , quod radicitùs
extirpandum ufque huc fortiter fumus
infecuti. Tali vulgò fe jactat illud origine ; num
extinguatur ? ferè numquam aitarum reformidate
avernum facilis quidem defcenfus : primo
leviter congrediuntar animi : Et plus bas:
Gij 味
2260 MERCURE DE FRANCE
at fortè reponet aliquis fermonis atrocitatè
relicta aftutis , levibus licèt uti verbis , fateor
equidem , & inde micat ingenii calliditas , aftuto
redit honos : quin & quâdam voluptate
velut afficitur auditor , dùm folertibus licet obdu&
um nubibus , acumen fentit , explicat . Hoc
qui contràfuis experitur damnis , hoc &planè
diffimili fentit modò : intima penetrat acies
inimica , vulnusque excavat numquam occludendum
, manat unde perpetuò exiftiofum dif
cordia virus. Il remontre à fes Collegues le tort
que cela feroit & à la Medecine & à leur réputation
, & finit en expofant le caractere de chacun
d'eux.
L'un (a) dit- il,affis déja fur une Chaire Royale
du fein des Cadavres forme des Candidats.
L'autre (6) diftingué par desAyeux refpectables
dans la Medecine , s'empreffe à joindre aux prérogatives
de fa naiffance des talens & des vertus
qui lui foient perfonnelles . Celui- ci ( c) renonce
aux fçavantes fpeculations de la Philofophie , &
cherche avec avidité les utiles fecrets de la Medecine.
Celui-la ( d ) enfin déja Medecin par la pratique
qu'il s'eft formée dans une Ville confiderable
, veut encore en obtenir le nom de la plus
celebre Faculté du Royaume,
Ces Portraits ont été fort approuvés. On y a
remarqué une fincerité qui fe trouve rarement
entre des concurrens ; & on a fçû bon gré à
l'Auteur d'avoir le premier banni des Paranymphes
les invectives & la raillerie.
a M.Hunauld.
b M. Guenauld.
CM. Le Hoc.
1 M. Malouin,
M,
OCTOBRE . 1730. 2261
M. Lockman qui a traduit en Anglois plu
fieurs Livres François , entre autres , les Refle
xions critiques fur la Poësie & la Peinture , de
M. l'Abbé du Bas , vient de traduire les voyages
de Jean Gulliver , fils du Capitaine Lemud Gulliver
, écrit en françois par M. l'Abbé̟ D. F.
Harding , Li braire de Londres , vend cette Traduction.
Ecoles de Medecine de la Faculté de
Paris , le 27. Août 1730. Par M. D. A.
MMD
R De la Riviere , Licentié de la Faculté de
Medecine de Paris , fit les Paranymphes
le 27. du mois dernier avec toute la force & la
dignité que requeroient & l'excellence de la Medecine
& la matiere qu'il avoit à traiter.
Le Paranymphe ne fe propofe ordinairement
pour but qu'un fimple éloge , qui fe termine par
une Critique ingénieufe de ceux qui font en Licence.
L'Orateur s'eft attaché à la premiere partie
de cette idée ; mais encore elle n'eft pas la
fcule , ni même la principale qui ait paru l'occuper
; elle eft amenée & foutenue par deux Chefs
qui font le corps du Difcours adreffé à fes Collegues
: Les avantages de l'union , les triftes effets
de la Difcorde. Il fournit les moyens de
cultiver l'une , & combat les caufes qui donnent
naiffance à l'autre , & laiffe échaper de tems en
tems les louanges dues à la Medecine. L'Analiſe
que voici mettra l'execution dans un plus beau
jour. Il repréfente la Medecine avec fes plus
beaux attributs , & foutient que tout cela n'eft
rien , en comparaifon de l'avantage qui lui revient
de l'union des fiens. Il la fait enfuite
paroître
avec tout ce qu'il y a de plus defavantageux
pour elle , & dit que tout cela n'eft rien ,
en comparaifon du dommage que lui cauferoit
leur défunion . C'eft là le tiflu de fon Exorde . Il
entre en matiere.
Après avoir établi la Medecine auſſi ancienne
que le monde , il la propofe comme un préfent
des Cieux : Taniumque ab alto munus alnis
G `am2818
MERCURE DE FRANCE
amplector memoribus : at , proh dolor ! continue
til , hoc purum integrumque confervandi viam
ignoratis , amici Collega . Ce chemin ignoré ,
c'est l'union qui devient le plus bel attribut de la
Medecine : cette union , dit-il , regardée comme
le premier mobile de fa confervation ; ce qu'il
prouve par une comparaifon tirée de l'existence
de notre machine , laquelle ne fubfifte que par le
concours & l'union de toutes les parties , union
abfolument requife pour feconder la puiffance
qui l'anime , & voici ce qu'il en infere : La Medecine
eft - elle donc une ame ? oui , fans doute ,
( pourfuit- il ) Medicina eft fpiritus ille à Dea
infufflatus , perque totum Medicum effufus s
huic totus Medicus fubjicitur fpiritui ; vos aurem
partes eftis , vos eftis membra &c. il donne
affez d'étendue à cette penfée , & paffe delà
aux moyens. Le premier comprend l'Obfervance
des loix ; elle confifte in quodam Medicina culiu
quo quidem neglecto fibi quifque jura folers effingere
, folers harefes effingit innumeras , blandamque
procul deturbantes unionem . Le fecond
combat l'interêt , autorife le mépris qu'on
en doit faire , par la prééminence du Medecin
fur tous les autres hommes , prife de la connoiffance
qu'il a des chofes naturelles : quò verò alfior
illa cognitio , eò magis de Creatoris effentia
mens eadem participat Medicus vir est penè
divinus. L'avide intérêt paroît enfuite comme
un Monftre qui fe dévore lui -même , Vorax
infatiabilis , deficiente victimâ , fefe proprie
deglutiret ore. Le troifiéme enfin , c'eſt l'amour
de la Paix , il en fait un Oifeau qui ne fçait où
fe repofer ; cette fiction lui fait dire Incertam
fixare fi vos ardor urit , dulcis amicâ cantet
unio voce ; fileat horrendum Vultur , fuorum
mox fatiatum jecore , longa peftifero aëra inquinat
OCTOBRE. 1730. 225 9
>
quinat habitu ; fileat mendax Scorpio , hunc
irata evomiit Medicina , bella perfidus ultrò
Aggreditur , illiufque fumma voluptas divifio
fuorum eft . La Difcorde paroît ; il fait une belle
defcription de fes cruels effets. La Medecine en
butte aux traits qui lui font lancés de toutes
parts , eft obligée de chercher une folitude : hie
ergo jacet obfcura , s'écrie- t -il , hic ergo miferis
infcia vivit mortalibus &c. C'est ainsi que
la Difcorde devient ce qu'il y a de plus delavantageux
pour la Medecine. L'Orateur paffe
fa feconde reflexion en difant : Tanta Deus
avertat mala , ipfeque meam aperiat mentem
ut veras acerrima peftis hujus caufas vobis
detegere valeam ; ces cauſes fe réduisent à trois :
la premiere , l'envie que l'on porte à ceux qui
font élevés. La feconde , le mépris que l'on a de
ceux qui font dans l'obſcurité . La troifiéme , la
raillerie qu'on employe aux Paranymphes & les
injures dont elle n'eft que trop fouvent fuivie.
Nous ne fuivrons pas l'Orateur dans fes preuves
; nous nous contenterons de rapporter ce
qu'il dit à l'occafion de la raillerie ufitée dans
les Paranymphes.
Tertia tandem favas arguit objurgationes a
has unde toties pollutus ille locus ; has unde
toties impari Conventu , purpurâ hac contaminata
fanguineis flevit lacrymis ; has unde toties
imis à fedibus tota intremuêre ſchola . Mens
meminiffe hortet , obfcurafque alto libenter finerem
filentio , ni tunc meritò mali labes in
nos poffet refundi , mali , inquam , quod radicitùs
extirpandum ufque huc fortiter fumus
infecuti. Tali vulgò fe jactat illud origine ; num
extinguatur ? ferè numquam aitarum reformidate
avernum facilis quidem defcenfus : primo
leviter congrediuntar animi : Et plus bas:
Gij 味
2260 MERCURE DE FRANCE
at fortè reponet aliquis fermonis atrocitatè
relicta aftutis , levibus licèt uti verbis , fateor
equidem , & inde micat ingenii calliditas , aftuto
redit honos : quin & quâdam voluptate
velut afficitur auditor , dùm folertibus licet obdu&
um nubibus , acumen fentit , explicat . Hoc
qui contràfuis experitur damnis , hoc &planè
diffimili fentit modò : intima penetrat acies
inimica , vulnusque excavat numquam occludendum
, manat unde perpetuò exiftiofum dif
cordia virus. Il remontre à fes Collegues le tort
que cela feroit & à la Medecine & à leur réputation
, & finit en expofant le caractere de chacun
d'eux.
L'un (a) dit- il,affis déja fur une Chaire Royale
du fein des Cadavres forme des Candidats.
L'autre (6) diftingué par desAyeux refpectables
dans la Medecine , s'empreffe à joindre aux prérogatives
de fa naiffance des talens & des vertus
qui lui foient perfonnelles . Celui- ci ( c) renonce
aux fçavantes fpeculations de la Philofophie , &
cherche avec avidité les utiles fecrets de la Medecine.
Celui-la ( d ) enfin déja Medecin par la pratique
qu'il s'eft formée dans une Ville confiderable
, veut encore en obtenir le nom de la plus
celebre Faculté du Royaume,
Ces Portraits ont été fort approuvés. On y a
remarqué une fincerité qui fe trouve rarement
entre des concurrens ; & on a fçû bon gré à
l'Auteur d'avoir le premier banni des Paranymphes
les invectives & la raillerie.
a M.Hunauld.
b M. Guenauld.
CM. Le Hoc.
1 M. Malouin,
M,
OCTOBRE . 1730. 2261
M. Lockman qui a traduit en Anglois plu
fieurs Livres François , entre autres , les Refle
xions critiques fur la Poësie & la Peinture , de
M. l'Abbé du Bas , vient de traduire les voyages
de Jean Gulliver , fils du Capitaine Lemud Gulliver
, écrit en françois par M. l'Abbé̟ D. F.
Harding , Li braire de Londres , vend cette Traduction.
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Résumé : EXTRAIT des Paranymphes faits aux Ecoles de Medecine de la Faculté de Paris, le 27. Août 1730. Par M. D. A.
Le 27 août 1730, M. De la Rivière, licencié de la Faculté de Médecine de Paris, a prononcé un discours lors des Paranymphes des Écoles de Médecine. Ce discours visait à célébrer l'excellence de la médecine et à traiter des avantages de l'union et des tristes effets de la discorde au sein de la profession médicale. L'orateur a souligné que la médecine est aussi ancienne que le monde et l'a présentée comme un don des cieux. Il a insisté sur l'importance de l'union parmi les médecins, comparant la médecine à une âme qui anime le corps médical. L'union est nécessaire pour la conservation et l'efficacité de la médecine, tout comme l'harmonie des parties du corps humain est essentielle à sa fonction. Le discours a abordé trois moyens pour cultiver l'union : l'observance des lois, le mépris de l'intérêt personnel, et l'amour de la paix. L'intérêt personnel a été décrit comme un monstre autodestructeur, tandis que la discorde a été présentée comme un fléau dévastateur pour la médecine. L'orateur a également identifié trois causes principales de la discorde : l'envie envers ceux qui sont élevés, le mépris envers ceux qui sont dans l'obscurité, et la raillerie utilisée lors des Paranymphes. Il a critiqué l'usage de la raillerie, soulignant les dommages qu'elle peut causer à la réputation des médecins. Le discours s'est conclu par des portraits des nouveaux licenciés, mettant en avant leur sincérité et leurs qualités personnelles. Ces portraits ont été bien reçus, et l'auteur a été félicité pour avoir banni les invectives et la raillerie des Paranymphes.
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3
p. 2261-2262
Reception de M. Maloüin de Caën, dans la Faculté de Medecine de Paris, [titre d'après la table]
Début :
Le 3. Octobre on fit dans les Ecoles de Médecine la cerémonie de donner le Bonnet de Docteur [...]
Mots clefs :
Écoles de médecine, Docteur, Jean-Baptiste Malouin, Faculté de médecine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Reception de M. Maloüin de Caën, dans la Faculté de Medecine de Paris, [titre d'après la table]
Le 3. Octobre on fit dans les Ecoles de Mé
decine la cerémonie de donner le Bonnet de Docteur
Régent en cette Faculté , à un Medecin de
Province, déja docte & habile dans fa Profeffion ,
(Jean- Baptifte Malouin ) Le Préfident de l'Acte
commença cette cerémonie par un Difcours , qui
congratuloit d'abord le nouveau Docteur de Paris
fur les avantages qu'il recevoit en ce jour , & fur
l'honneur que la Faculté lui faifoit ,en lui donnant
le premier lieu dans fa licence. Il le loua enfuite
fur fa fageffe, & fur fon érudition qui lui avoient
merité la confiance de M. Geoffroy , lequel étant
tombé malade dans le tems même qu'il devoit
profeffer le cours de Chimie au jardin du Roy ,
pria M. Malouin de faire pour lui cette fonction ,
de quoi il s'eft parfaitement bien acquitté , &
avec la fatisfaction du Public. On remarqua que
les Auditeurs entendirent differemment l'expreffion
natalis fapientia , par laquelle le Préfident
loua le nouveau Docteur fur fa fageffe , les uns
crurent qu'il loüoit en lui cette fapience , qu'on
attribue ordinairement aux gens de fon païs ;
car M. Malouin eft de la ville de Caën , les autres
penferent qu'il le loüoit d'être në d'une famille
féconde en gens de Lettres , & cela n'eſt
pas moins vrai,
Le Préfident ayant fini fon Difcours , l'embrafla
comme fon confrere , & lui mit le Bonnet
G iij
fur
2262 MERCURE DE FRANCE
fur la tête , après quoi M. Malouin fit à fon
tour un Difcours fort éloquent , pour remercier
la Faculté de la maniere honorable avec laquelle
elle l'avoit aggregé dans fon Corps , & il fe congratula
lui- même de recevoir le Bonnet de Docteur
, au nom de M. Helvetius , qui devoit préfider
à cet Acte , & qui ne pouvant quitter la
Reine , avoit commis un autre Docteur pour
faire en fa place cette fonction. M. Malouin
prit delà occafion de parler de la Reine & de´
ja naiflance de M. le Duc d'Anjou. Il compli
menta enfin la Faculté fur ce qu'elle avoit l'honneur
de fournir des Médecins au plus puiffant , &
au meilleur des Rois. Ce Difcours fut fort applaudi
, on en admira particulierement la belle la--
zinité on fçait affez que la Faculté de Médecine
de Paris, eft en poffeffion d'exceller en ce genre-là.
decine la cerémonie de donner le Bonnet de Docteur
Régent en cette Faculté , à un Medecin de
Province, déja docte & habile dans fa Profeffion ,
(Jean- Baptifte Malouin ) Le Préfident de l'Acte
commença cette cerémonie par un Difcours , qui
congratuloit d'abord le nouveau Docteur de Paris
fur les avantages qu'il recevoit en ce jour , & fur
l'honneur que la Faculté lui faifoit ,en lui donnant
le premier lieu dans fa licence. Il le loua enfuite
fur fa fageffe, & fur fon érudition qui lui avoient
merité la confiance de M. Geoffroy , lequel étant
tombé malade dans le tems même qu'il devoit
profeffer le cours de Chimie au jardin du Roy ,
pria M. Malouin de faire pour lui cette fonction ,
de quoi il s'eft parfaitement bien acquitté , &
avec la fatisfaction du Public. On remarqua que
les Auditeurs entendirent differemment l'expreffion
natalis fapientia , par laquelle le Préfident
loua le nouveau Docteur fur fa fageffe , les uns
crurent qu'il loüoit en lui cette fapience , qu'on
attribue ordinairement aux gens de fon païs ;
car M. Malouin eft de la ville de Caën , les autres
penferent qu'il le loüoit d'être në d'une famille
féconde en gens de Lettres , & cela n'eſt
pas moins vrai,
Le Préfident ayant fini fon Difcours , l'embrafla
comme fon confrere , & lui mit le Bonnet
G iij
fur
2262 MERCURE DE FRANCE
fur la tête , après quoi M. Malouin fit à fon
tour un Difcours fort éloquent , pour remercier
la Faculté de la maniere honorable avec laquelle
elle l'avoit aggregé dans fon Corps , & il fe congratula
lui- même de recevoir le Bonnet de Docteur
, au nom de M. Helvetius , qui devoit préfider
à cet Acte , & qui ne pouvant quitter la
Reine , avoit commis un autre Docteur pour
faire en fa place cette fonction. M. Malouin
prit delà occafion de parler de la Reine & de´
ja naiflance de M. le Duc d'Anjou. Il compli
menta enfin la Faculté fur ce qu'elle avoit l'honneur
de fournir des Médecins au plus puiffant , &
au meilleur des Rois. Ce Difcours fut fort applaudi
, on en admira particulierement la belle la--
zinité on fçait affez que la Faculté de Médecine
de Paris, eft en poffeffion d'exceller en ce genre-là.
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Résumé : Reception de M. Maloüin de Caën, dans la Faculté de Medecine de Paris, [titre d'après la table]
Le 3 octobre, une cérémonie aux Écoles de Médecine a honoré Jean-Baptiste Malouin, un médecin de province, en lui remettant le bonnet de docteur régent. Le président a loué Malouin pour sa compétence et son érudition, soulignant la confiance que lui avait accordée M. Geoffroy, qui l'avait remplacé pour un cours de chimie au Jardin du Roi. Les auditeurs ont interprété différemment l'expression 'natalis sapientia' utilisée par le président, certains la liant à Caen, la ville natale de Malouin, d'autres à sa famille lettrée. Après avoir reçu le bonnet, Malouin a prononcé un discours de remerciement, exprimant également la gratitude de M. Helvetius. Il a évoqué la Reine et la naissance du Duc d'Anjou, complimentant la Faculté pour son rôle de fournir des médecins au roi. Son discours, très applaudi pour sa clarté, a souligné l'excellence de la Faculté de Médecine de Paris.
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