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p. 1306-1312
SONGE. ODE.
Début :
O toy, dont l'aimbale puissance, [...]
Mots clefs :
Songe, Sommeil, Chimères, Félicité, Lointaines plages
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texteReconnaissance textuelle : SONGE. ODE.
SONG E.
O D E.
Toy, dont l'aimable puissance
Egale le sort des humains ,
Doux sommeil , viens par ta présence
Bannir mes maux et mes chagrins ;
Offre moi sous ces verts feuillages' ,
II.Vol Tos
JUIN.
1732 1307 Tes plus séduisantes images ,
Sois favorable à mes désirs ;
Puisqu'icy bas tout est mensonge,
Qu'importe que ce soit en songe
Que mon cœur goute des plaisirs ?
C'en est fait , d'aimables chimeres,
M'ont enyvré de leur poison ;
Loin de moi donc , Regles séveres ,
Que nous impose la raison.
Mon cœur sans trouble et sans allarmes ,
Va s'abandonner aux doux charmes ,
Que le sommeil offre à mes yeux.
Je cede , au beau feu qui m'embrase ;
Monté sur l'agile Pégaze ,.
Je parcours la terre et les cieux.
M
Où suis je ! mais qui pourra croire¿
Qu'au ciel j'aye été transporté
Les Dieux avec toute leur gloire .
S'offrent à mon œil enchanté ;
Jupiter , cet être immuable ,
Tenant son Sceptre redoutable ;
De ses regards parcourt les airs ;
Viens , Mortel , viens dans mon empire
II. Vol.
Cij M
1308 MERCURE DE FRANCE
Me dit-il , avec un sourire ,
Qui fait tressaillir l'Univers.
M
C'est dans ces beaux lieux que réside
L'agréable félicité;
Le monde n'a rien de solide
Loin de moi tout est vanité.
;
C'est en vain que dans la richesse ,
Dans la gloire , dans la molesse ,
L'homme cherche de vrais plaisirs
Ces biens ne sont qu'une chimere ;
Et bien loin de me satisfaire ,
Ne font qu'augmenter mes désirs.
M
Que la terre qui dans l'air roble
Paroft méprisable à mes yeux !
Ce n'est qu'une petite Boule ,
Quej'apperçois du haut des Cieux.
Ces Riches , ces vastes Royaumes,
combattent de vains fantômes
fin que tout leur soit soumis ,
Me paroissent un peu de sable ,
Ou pour un Rien qui les accable
Disputent des viles fourmis.
9
II. Vel ye
JUIN. 1732 1309
Je sors du séjour du tonnerré
Plein de l'éclat des immortels ,
Pour aller encor sur la terre
Visiter les foibles Mortels.
Je vous vois campagnes cheries
Où brillent mille Pierreries
Trésor que le Soleil produit ;
Je vais jusques dans l'Hémisphere ,
Où du jour regne la lumiere ,
Lorsque sur nous régné la nuit.
021.
Lorsqu'en cherchant de nouveaux mondes ,
Je vole sur le sein des Mers ,
Neptune souleve ses Ondes;
La Tempête trouble les airs ;
Le jour se dérobe à ma vûëling
Les éclairs seuls fendant la nueodd
M'apprennent quels sont mes dangers ,
Mais la main d'un Dieu juste et sage,
Me fait survivre à mon naufrage;
J'arrive en des bords étrangers.
6
20
Quels lieux , l'horreur de la nature
S'offrent à mes tristes regards !
Comment en tracer la peinture
L'effroi regne de toutes parts.
ALL II, Vol.
Errant Ciij
310 MERCURE DE FRANCE
Errant dans ces lointaines plages ,
J'apperçois encor des Sauvages ,
Plus affreux même que les lieux ,
Je les rends à ma voix dociles
At bien- tôt dans ces champs tranquiles,
Je fais naître des jours heureux..
•
Aux sons éclatans de ma Lyre ,
J'entraîne les Rochers, les Bois ;
Je vois mille murs se construire ,
La Pierre s'arrange à mon choix
Par tout regne la politesse ;
Ce peuple rempli d'allegresse
Me prend pour un des immortels ,
Les Dieux avec l'aimable Astrée,
Vont quitter la voute ašurée ,
Jaloux du bonheur des mortels.
Que vois-je ? la Mere des Graces ;
Junon , Pallas s'offre à mes yeux
Mercure vole sur leurs traces ,
Et me donne un fruit précieux.
Juge cette Troupe immortelle ,
Prononce quelle est la plus belle ,
Me dit-il , aimable Berger ;
Viens- en combler une de gloire
II. Vol. Sois
JUIN. 1732. 1321
Sois l'arbitre d'une victoire,
Dont les Dieux ne peuvent juger.
#
Que ne puis-je , aimables Déesses ;
Vous faire vaincre toutes trois
Par vos beautez enchanteresses,
Vous merités toutes ma voix:
Charmé de vos yeux que j'adore ,
Plus je regarde , plus j'ignore"
Aqui je dois donner le prix ;
Mais enfin Venus vous surpasse ;
Peut-on voir sa riante face >
Sans en être d'abort épris ?
Que de plaisirs , que de délices ;
Déja s'emparent de mon cœur !
Venus , par des regards propices ,
Me reconnoit pour son vainqueur,
Quelquefois avec la Déesse ;
Caché sous une Nuë épaisse ,
O Dieux , vous en êtes jaloux';
Je quitte l'amour pour la guerre
Maintenant armé d'un tonnérre
Je fais redouter mon courroux.
Fier vainqueur , nouvel Alexandre , '
II. Vola Ciiij Je
1312 MERCURE DE FRANCE
Je répands en tous lieux l'horreur ;
Les Etats , les Villes en cendre ,
Aux Humains vantent ma valeur ;
L'Univers ,... helas ! la lumiere ,
Me forçant d'ouvrir la paupiere ,
Me rejette en un trouble affreux
Je retombe dans ma tristesse :
Que ne puis-je dormir sans cesse ,
Puisqu'en dormant je suis heureux !
;
B. L. de Pailleres.
O D E.
Toy, dont l'aimable puissance
Egale le sort des humains ,
Doux sommeil , viens par ta présence
Bannir mes maux et mes chagrins ;
Offre moi sous ces verts feuillages' ,
II.Vol Tos
JUIN.
1732 1307 Tes plus séduisantes images ,
Sois favorable à mes désirs ;
Puisqu'icy bas tout est mensonge,
Qu'importe que ce soit en songe
Que mon cœur goute des plaisirs ?
C'en est fait , d'aimables chimeres,
M'ont enyvré de leur poison ;
Loin de moi donc , Regles séveres ,
Que nous impose la raison.
Mon cœur sans trouble et sans allarmes ,
Va s'abandonner aux doux charmes ,
Que le sommeil offre à mes yeux.
Je cede , au beau feu qui m'embrase ;
Monté sur l'agile Pégaze ,.
Je parcours la terre et les cieux.
M
Où suis je ! mais qui pourra croire¿
Qu'au ciel j'aye été transporté
Les Dieux avec toute leur gloire .
S'offrent à mon œil enchanté ;
Jupiter , cet être immuable ,
Tenant son Sceptre redoutable ;
De ses regards parcourt les airs ;
Viens , Mortel , viens dans mon empire
II. Vol.
Cij M
1308 MERCURE DE FRANCE
Me dit-il , avec un sourire ,
Qui fait tressaillir l'Univers.
M
C'est dans ces beaux lieux que réside
L'agréable félicité;
Le monde n'a rien de solide
Loin de moi tout est vanité.
;
C'est en vain que dans la richesse ,
Dans la gloire , dans la molesse ,
L'homme cherche de vrais plaisirs
Ces biens ne sont qu'une chimere ;
Et bien loin de me satisfaire ,
Ne font qu'augmenter mes désirs.
M
Que la terre qui dans l'air roble
Paroft méprisable à mes yeux !
Ce n'est qu'une petite Boule ,
Quej'apperçois du haut des Cieux.
Ces Riches , ces vastes Royaumes,
combattent de vains fantômes
fin que tout leur soit soumis ,
Me paroissent un peu de sable ,
Ou pour un Rien qui les accable
Disputent des viles fourmis.
9
II. Vel ye
JUIN. 1732 1309
Je sors du séjour du tonnerré
Plein de l'éclat des immortels ,
Pour aller encor sur la terre
Visiter les foibles Mortels.
Je vous vois campagnes cheries
Où brillent mille Pierreries
Trésor que le Soleil produit ;
Je vais jusques dans l'Hémisphere ,
Où du jour regne la lumiere ,
Lorsque sur nous régné la nuit.
021.
Lorsqu'en cherchant de nouveaux mondes ,
Je vole sur le sein des Mers ,
Neptune souleve ses Ondes;
La Tempête trouble les airs ;
Le jour se dérobe à ma vûëling
Les éclairs seuls fendant la nueodd
M'apprennent quels sont mes dangers ,
Mais la main d'un Dieu juste et sage,
Me fait survivre à mon naufrage;
J'arrive en des bords étrangers.
6
20
Quels lieux , l'horreur de la nature
S'offrent à mes tristes regards !
Comment en tracer la peinture
L'effroi regne de toutes parts.
ALL II, Vol.
Errant Ciij
310 MERCURE DE FRANCE
Errant dans ces lointaines plages ,
J'apperçois encor des Sauvages ,
Plus affreux même que les lieux ,
Je les rends à ma voix dociles
At bien- tôt dans ces champs tranquiles,
Je fais naître des jours heureux..
•
Aux sons éclatans de ma Lyre ,
J'entraîne les Rochers, les Bois ;
Je vois mille murs se construire ,
La Pierre s'arrange à mon choix
Par tout regne la politesse ;
Ce peuple rempli d'allegresse
Me prend pour un des immortels ,
Les Dieux avec l'aimable Astrée,
Vont quitter la voute ašurée ,
Jaloux du bonheur des mortels.
Que vois-je ? la Mere des Graces ;
Junon , Pallas s'offre à mes yeux
Mercure vole sur leurs traces ,
Et me donne un fruit précieux.
Juge cette Troupe immortelle ,
Prononce quelle est la plus belle ,
Me dit-il , aimable Berger ;
Viens- en combler une de gloire
II. Vol. Sois
JUIN. 1732. 1321
Sois l'arbitre d'une victoire,
Dont les Dieux ne peuvent juger.
#
Que ne puis-je , aimables Déesses ;
Vous faire vaincre toutes trois
Par vos beautez enchanteresses,
Vous merités toutes ma voix:
Charmé de vos yeux que j'adore ,
Plus je regarde , plus j'ignore"
Aqui je dois donner le prix ;
Mais enfin Venus vous surpasse ;
Peut-on voir sa riante face >
Sans en être d'abort épris ?
Que de plaisirs , que de délices ;
Déja s'emparent de mon cœur !
Venus , par des regards propices ,
Me reconnoit pour son vainqueur,
Quelquefois avec la Déesse ;
Caché sous une Nuë épaisse ,
O Dieux , vous en êtes jaloux';
Je quitte l'amour pour la guerre
Maintenant armé d'un tonnérre
Je fais redouter mon courroux.
Fier vainqueur , nouvel Alexandre , '
II. Vola Ciiij Je
1312 MERCURE DE FRANCE
Je répands en tous lieux l'horreur ;
Les Etats , les Villes en cendre ,
Aux Humains vantent ma valeur ;
L'Univers ,... helas ! la lumiere ,
Me forçant d'ouvrir la paupiere ,
Me rejette en un trouble affreux
Je retombe dans ma tristesse :
Que ne puis-je dormir sans cesse ,
Puisqu'en dormant je suis heureux !
;
B. L. de Pailleres.
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Résumé : SONGE. ODE.
Le poème 'SONG E. O D E.' a été écrit en juin 1732. Le narrateur y invoque le sommeil pour échapper à ses maux et chagrins, espérant voir ses désirs réalisés en rêve. Il souhaite s'abandonner aux charmes du sommeil, monté sur Pégase, pour explorer la terre et les cieux. Dans son rêve, il est transporté au ciel où il rencontre les dieux, dont Jupiter. Ce dernier lui parle de la vanité des biens terrestres et de la véritable félicité. Le narrateur contemple ensuite la terre depuis les cieux, méprisant les richesses et les royaumes. Il visite diverses régions, affrontant des tempêtes et des dangers, mais survit grâce à la protection divine. Il rencontre des sauvages qu'il apaise avec sa lyre, construisant des villes et apportant la civilisation. Les dieux, jaloux du bonheur des mortels, lui demandent de juger de leur beauté. Le narrateur choisit Vénus, mais est ensuite forcé de quitter l'amour pour la guerre, devenant un conquérant redouté. Finalement, il se réveille, regrettant de ne pouvoir dormir éternellement pour rester heureux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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