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1
p. 128
QUESTION.
Début :
Un Pilote étant en Mer par certaine Latitude Nord, et voulant trouver la [...]
Mots clefs :
Capella, Étoile, Latitude
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texteReconnaissance textuelle : QUESTION.
du ES TION.
Un Pilote étant en Mer par certaine
Latitude Nord, et voulant trouver laf
hauteur du Pole, pour _cet effet il a ob
servé l’Etoile nommée l’Epaale gauche du
Charrier Capella , trois fois plus haut
élevée que la hauteur du Soleilquïl avoir
observée, et il a observé PEtoile nom
mée le grand Chien Siriu: au Sud, être
i élevée surlihorison -, mais comme le So
leil difïeroit ladite Etoile Capella.
On demande par quelle Latitude étoit
ce Pilote lorsqu’il a faiteces Observaq
tions , avec la déclinaison du Soleil du
A ' «jour , le tout par démonstration essenæ
tielle et par regle.
Un Pilote étant en Mer par certaine
Latitude Nord, et voulant trouver laf
hauteur du Pole, pour _cet effet il a ob
servé l’Etoile nommée l’Epaale gauche du
Charrier Capella , trois fois plus haut
élevée que la hauteur du Soleilquïl avoir
observée, et il a observé PEtoile nom
mée le grand Chien Siriu: au Sud, être
i élevée surlihorison -, mais comme le So
leil difïeroit ladite Etoile Capella.
On demande par quelle Latitude étoit
ce Pilote lorsqu’il a faiteces Observaq
tions , avec la déclinaison du Soleil du
A ' «jour , le tout par démonstration essenæ
tielle et par regle.
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Résumé : QUESTION.
Un pilote en mer a observé Capella, dans le Cocher, trois fois plus élevée que le Soleil, et Sirius, dans le Grand Chien, au sud. La latitude du pilote et la déclinaison solaire doivent être déterminées via une démonstration et une règle précises.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 849-857
PROBLEME.
Début :
Un Pilote étant en Mer par certaine Latitude Nord, et voulant trouver la hauteur du Pole, [...]
Mots clefs :
Capella, Soleil, Hauteur, Méridien, Sirius, Déclinaison, Observation, Latitude, Étoile, Problème
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texteReconnaissance textuelle : PROBLEME.
PROBBLLEÉME.
[N Pilote étant en Mer par certaine Latitude
Nord, etvoulant trouver la hauteur du Pole,
pour cet effet il a observé l'Etoile nommée l'Epaule
gauche du Charreiier Capella , trois fois
plus haut élevée sur l'horison que la hauteur
du Soleil qu'il avoit observée , et il a observé
l'Etoile nommée le grand Chien Sirius au Sud ,
être élevée sur l'horison ; mais comme le Soleil
differoit l'Etoile nommée l'Epaule gauche du
Charretier Capella , l'on demande par quelle Latitude
étoit ledit Pilote , lorsqu'il a fait lesdites
Observations avec la déclinaison du Soleil du
jour , et le tout par démonstration essentielle eg
par regles.
Un Problême bien conçu et bien proposé est
à demi résolu , la maniere dont celui- cy est
énoncé , ne laisse pas volontiers jouir de cet avantage
, néanmoins puisqu'on se propose d'y satisfaire
, il convient d'expliquer auparavant le sens
que l'on donne aux trois circonstances
qu'il renferme
, lesquelles
nous repeterons
ici à dessein de
placer à suite de chacune
l'interpretation
que.
nousy donnons.
Pro
So MERCURE DE FRANCE
Premiere Circonstance.
L'Etoile Capella ayant été observée , on a trouvé
qu'elle avoit trois fois autant de hauteur que
le Soleil qu'on avoit aussi observé.
Sans doute que cette Etoile fut observée lors
de son passage au Méridien , et que le Soleil l'avoit
été en sa derniere hauteur Méridienne , c'està
- dire au Midi , qui précéda immédiatement l☛
temps de l'observation de Capella.
Seconde Circonstance.
Et l'on a observé le grand Chien Sirius au
Sud , être élevé sur l'horison .
Cette circonstance semble être équivoque, elle
laisse à douter si l'instant de cette observation
est le même que celui auquel Capella s'est trouvée
au Méridien , ou si cet instant est celui de la hauteur
méridienne de Sirius ; il y a lieu de présumer
que le but de cette condition du Problême
étant de contribuer à déterminer la hauteur rẻ…
quise du Pole , en prescrivant une borne à la
moindre hauteur de Capella ; l'Auteur a prétendu
simplement avoir remarqué en la part du Sud ,
que le grand Chien Sirius étoit levé.
Troisième Circonstance.
Mais comme le Soleil differoit l'Etoile Capella.
Il y a toute apparence que par cette expression
, qui nous a paru aussi nouvelle que singu
liere , l'Auteur a prétendu dire que l'Etoile Capella
précedoit le Soleil à passer au Méridien , ou
ce qui est la même chose , que le Soleil differoit
son passage au Méridien après celui de l'Etoile ;
quois
MAY
1733
quoiqu'il en soit enfin , voila notre façon d'interpreter
les conditions énigmatiques de ce Problême.
Nous avons donc à déterminer une Latitude
Nord , par laquelle le Soleil étant observé à midi
d'un jour que nous devons indiquer , la hauteur
Méridienne de Capella observée la nuit suivante
, se trouve , 1 ° . égale à trois fois la hauteur
déja observée du Soleil. 2 ° . Qu'en ce même tems
de l'observation de Capella , le grand Chien Si
rius se voit dans la partie du Sud , et se trouve
avoir quelque élevation . 3 ° . Que le Soleil n'employe
que moins de 12 heures à passer au Méridien
après Capella ; car si il y mettoit tout ce
temps ou davantage , il ne differeroit pas cette
Etoile.
Reste à sçavoir si ces trois conditions rendent
le Problême tel , qu'il puisse être résolu par une
seule hauteur du Pole , ou en tout cas , par un
certain nombre déterminé,
Il est évident que de toutes les hauteurs Méridiennes
de l'Etoile Capella , observée en la part
du Sud , la plus grande détermine la moindre
hauteur du Pole Nord , et la plus petite détermine
la plus grande ; cela posé nous considererons
d'abord cet Astre en la plus grande élevation qu'il
puisse être ; ( le Zénith est le seul point qui détermine
cette hauteur,) et nous déduirons de cette
supposition qui prescrit ainsi une borne à la
moindre Latitude , les conséquences qui suivent.
Hauteur de Capella 90. degrez.
Déclinaison Nord de Capella 45. d. 43. min..
Hauteur de l'Equateur
44. d.
17. m. Hauteur du Soleil
30.
d. Déclinaison Sud du Soleil 14. d. 17. m .
Distance duSoleil à l'Equinoxe
'Automne 38. d. 15. m.
52 MERCURE DE FRANCE
Partie correspondante de l'Equaseur
depuis le même Equinoxe
35. d. 52. min .
Ascension droite du Soleil 215. d. 52. m.
Ascension droite de Capella 74. d. 3. m.
Nota. Que nous avons supputé la distance du
Soleil à l'Equinoxe de l'Automne et non à celui
du Printemps ; car en ce dernier cas le Soleil ne
differeroit pas l'Etoile Capella.
·
Il est donc évident que le Soleil doit être dans
les Signes de l'Automne , et qu'il faut consulter
à quel jour de cette saison conviennent les 11 ,
degrez 17. minutes de sa déclinaison .
Ce jour se trouve être le 31. Octobre.
Il s'agit maintenant de déterminer l'heure à
laquelle Capella passera au Méridien après le
midi du 31. dudit , afin d'en conclure le temps
de son observation .
Nous considererons pour cet effet que l'Ascension
droite de Capella étant moindre que
celle du Soleil de 141. degrez 49. min. cette
Etoile a devancé le Soleil de la même quantité
કે passer au Méridien ; c'est - à - dire que le 31 .
Octobre à midi , elle étoit au Oüest du Méridien
de 141. degrez 49. min. et qu'il s'en falloit
en ce moment de 218. degrez 11. min. ou 14.
heures 32. min . 44. secondes, qu'elle ne fût de retour
au Méridien , ainsi elle à dû y arriver 14.
heures 31. min. 44. secondes après le midi du
31. c'est-à - dire à 2. heures 32. min. 44. sec.
après minuit du premier Novembre ,
Tout cela ne suffit pas , attendu ce
que temps
de l'observation de Capella , suppose que le Soleil
ne soit pas encore levé , c'est ce que nous allons
examiner en supputant l'heure de ce lever
pour le premier Novembre , à raison de la hauteur
connue du Pole et de la déclinaison pour
l'instant du même lever.
MAY. 1733. 853
Le lever du Soleil pour la hauteur connuë da
Pole et pour sa déclinaison du 31. à midi , est de
7. heures , peu de chose plus , cette déclinaison
augmente pour lors d'un midi à l'autre , c'est - àdire
, en 24. heures d'environ 19. minutes , et à
proportion en 19. heures qu'il y a du même
midi jusqu'au lendemain matin à 7. heures et 32 .
secondes , il augmentera d'environ 15. minutes ,
ajoûtant ces 15. minutes à la déclinaison du 13.
Octobre , on aura 14. degrez 32. min. pour la
déclinaison du premier Novembre à 7 .
heures 32.
secondes du matin.
Supputant donc l'heure du lever du Soleil pour
45. degrez 43. minutes de Latitude Nord , et
pour 14. degrez 32. minutes de déclinaison Sud ,
on connoîtra que la difference ascensionnelle
Est de
15. deg. 25. m.
que son lever au premier
Novembre est à 7. heu. 1. m. 40. 8.
d'où l'on voit que le Soleil n'étoit pas levé lors
de l'observation de Capella.
Il nous reste à sçavoir si le grand Chien Sirius
l'étoit lors du passage de Capella au Méridien ,
c'est- à- dire à 2. heures 32. min . 44. secondes
du matin du premier Novembre .
Déclinaison Sud de Sirius 16 d. 21. m.
Difference ascensionnelle
de Sirius 17. d. 30. m.
Arc semi- diurne de Sirius 72. d. 30. m.
Ascension droite de Sirius 98. d.
Passage de Sirius au Méridien
le prem. Nov. au matin
31. Octo-
Lever de Sirius le
bre au soir
4. h. 8. m. 32.54
11.h. 18. m . 32. 8.
Ainsi ce dernier Astre avoit quelque élevation
sur l'horison lors du passage de Capella au Méridien.
Voila
854 MERCURE DE FRANCE
Voila donc une solution qui résulte de la plus
grande hauteur à laquelle Capella puisse être observée
, et qui par consequent fournit la moindre
Latitude. Voyons maintenant quelle peut être
la moindre hauteur observée de Capella , nous
renfermant toujours dans les conditions interpretées
du Problême ; pour cet effet nous supposerons
que Capella étant au Méridien , le grand
Chien Sirius soit à la moindre élevation qu'il
puisse être sur l'horîson ; cette moindre élevation
étant infiniment petite , l'Etoile peut être considerée
précisément à l'horison.
Il est donc question de déterminer la hauteur
méridienne de Capella pour l'instant auquel on
verra lever l'Etoile Sirius , afin de décider de la
moindre hauteur de l'Equateur , et par consequent
de la plus grande Latitude possible , l'Anagie
suivante nous donnera la hauteur de l'Equateur.
Comme le Sinus complément de la difference
des Ascensions droites de Capella et Sirius , est
au Sinus total; ainsi la Tengente de la déclinaison
de Sirius , sera à la Tengente de l'élevation de
l'Equateur Laquelle Tengente se trouve repondre
dans la Table à 17. degrez 48. minutes.
Ce qui détermine la plus grande
Latitude à
La hauteur de Capella à
La hauteur du Soleil à
Sa déclinaison à
En un mot l'heure de son lever
pour le lendemain du jour de son
observation à
Le passage de Capella au Méridien
72. d. 12. m.
63. d. 31. m .
21. d. 1o. m.
3. d. 22. m.
s. b. 22. m.
*
5. h. 27. m.
D'où l'on voit que le Soleil se trouvant lev
avang
MAY. 1733- 35 ;
avant l'instant du passage de Capella au Méridien
de la quantité de 5. minutes , la clarté du
jour devoit avoir dérobé l'apparence de cette
Etoile , et par conséquent avoir mis un obstacle
à son observation .
Mais nous considererons que la hauteur de l'Equateur
, d'où ces dernieres déductions ont été
faites , a supposé le grand Chien Sirius exactement
à l'horison lors de la hauteur méridienne
de Capella , que si nous lui avions attribué quelque
élevation en conformité de la deuxième condition
du Problême , il en eût résulté une moindre
élevation de Pole et plus de retardement pour
le lever du Soleil , ensorte que si nous eussions
pris à discretion une plus grande élevation d'Equateur
que celle qui vient d'être supposée ; par
exemple celle de
Alors la hauteur du Pole cût été de
La hauteur observée de Capella de
La hauteur du Soleil de
La déclinaison Nord de
Le temps de son observation
L'Ascension droite du Soleil
pour le même jour à midi de
Le passage de Capella au méridien
le 17. au matin à
19. d . 10. m .
70. d. 5o. m.
64. d. $3.m .
21. d. 37. m.
2. d. 27.m.
le 16. Septem.
174. d. 19. m,
5. h. 19. m.
La déclinaison du Soleil au moment
de son lever pour led. jour 2. d. 10. m,
Le lever du Soleil pour le même
jour
Le lever du grand Chien Sirius le
5. h. 35.m.
même jour au matin 4. h. 45. m.
D'où l'on voit que ces derniers articles concourent
tous à remplir les conditions du Problême
, et que la hauteur du Pole dont ils résultent
peut être considerée comme la plus grande hau-
B teur
856 MERCURE DE FRANCE
teur possible , de sorte que nous avons jusqu'
present deux bornes , l'une de 45. degrez 43. min
pour la moindre Latitude Nord , et l'autre de
70. degrez so. minutes pour la plus grande , entre
lesquelles il est évident que toute Latitude sa
tisfait aux conditions requises en autant de fa
gons differentes.
Voila pour toutes les hauteurs Méridiennes d
Capella observées en la part du Sud depuis 64. |
degrez 53. minutes d'élevation jusqu'à 90. degrez
Si nous considerons maintenant ce même As
tre observé en la part du Nord , il est évident que
de toutes ses hauteurs Méridiennes la plus grande
( qui place l'Etoile au Zénith ) détermine la
plus grande Latitude Nord , et la moindre détermine
la moindre .
Nous avons déja satifait au premier cas , c'est-
-dire que nous avons déterminé les choses requises
du Problême ; en conséquence de l'obser◄
vation de Capella au Zenith , il nous reste de supputer
les mêmes choses pour la moindre hauteur
méridienne de Capella en la part du Nord , laquelle
ne peut être au- dessous de 83. degrez 6 .
minutes , et conséquemment la moindre Latitude
Nord de
La hauteur du Soleil de
La déclinaison du Soleil Sud
L'observation du Soleil
Le passage de Capella au Méridien
led. jour au soir
Le lever du Soleil le 22. dudit
Le lever de Sirius le 21. au soir
38. d. 49. m.
27. d . 42. M.
23. d. 29. m
le 21 Decembre
18. h . 56. m.
7. h. 22. m.
7. h. 36. m.
D'où il suit enfin que l'observation qui fai
l'objet du Problême , se pouvant pratiquer en tou
te Latitude Nord depuis 38. degrez 49 minute
jusqu'à 70. degrez so. minutes , et que les cin
cons
MAY. 1733- 857
constances y énoncées étant insuffisantes pour le
rendre susceptible de méthode , on ne peut se
dispenser de conclure qu'un tel Problême est
proposé d'une façon hazardée, peu correcte et de
mauvaise foi , ou que l'Auteur a peché par défaut
d'intelligence .
Nota, qu'independemment de la mauvaise composition
du même Problême , l'Auteur devoit y
faire mention de l'année en ' laquelle il a supposé
l'observation faite , ou tout au moins la proposer
comme Bissextile ou comme l'une des trois
années communes ; mais quoiqu'il en soit, nous
avons placé cette observation en une année Bis
sextile , et en conséquence nous avons operé avec
la précision que le cas apû le permettre , sans
avoir égard aux effets de la refraction horizontale
des autres , ayant lieu de présumer par le
stile de l'Auteur , que son intention et sa coûtu,
me ne sont pas d'y regarder de si près.
Ce Probleme auroit parû deux mois plutôt,si nous
n'avions pas été pressez par l'abondance des ma◄
tieres.
[N Pilote étant en Mer par certaine Latitude
Nord, etvoulant trouver la hauteur du Pole,
pour cet effet il a observé l'Etoile nommée l'Epaule
gauche du Charreiier Capella , trois fois
plus haut élevée sur l'horison que la hauteur
du Soleil qu'il avoit observée , et il a observé
l'Etoile nommée le grand Chien Sirius au Sud ,
être élevée sur l'horison ; mais comme le Soleil
differoit l'Etoile nommée l'Epaule gauche du
Charretier Capella , l'on demande par quelle Latitude
étoit ledit Pilote , lorsqu'il a fait lesdites
Observations avec la déclinaison du Soleil du
jour , et le tout par démonstration essentielle eg
par regles.
Un Problême bien conçu et bien proposé est
à demi résolu , la maniere dont celui- cy est
énoncé , ne laisse pas volontiers jouir de cet avantage
, néanmoins puisqu'on se propose d'y satisfaire
, il convient d'expliquer auparavant le sens
que l'on donne aux trois circonstances
qu'il renferme
, lesquelles
nous repeterons
ici à dessein de
placer à suite de chacune
l'interpretation
que.
nousy donnons.
Pro
So MERCURE DE FRANCE
Premiere Circonstance.
L'Etoile Capella ayant été observée , on a trouvé
qu'elle avoit trois fois autant de hauteur que
le Soleil qu'on avoit aussi observé.
Sans doute que cette Etoile fut observée lors
de son passage au Méridien , et que le Soleil l'avoit
été en sa derniere hauteur Méridienne , c'està
- dire au Midi , qui précéda immédiatement l☛
temps de l'observation de Capella.
Seconde Circonstance.
Et l'on a observé le grand Chien Sirius au
Sud , être élevé sur l'horison .
Cette circonstance semble être équivoque, elle
laisse à douter si l'instant de cette observation
est le même que celui auquel Capella s'est trouvée
au Méridien , ou si cet instant est celui de la hauteur
méridienne de Sirius ; il y a lieu de présumer
que le but de cette condition du Problême
étant de contribuer à déterminer la hauteur rẻ…
quise du Pole , en prescrivant une borne à la
moindre hauteur de Capella ; l'Auteur a prétendu
simplement avoir remarqué en la part du Sud ,
que le grand Chien Sirius étoit levé.
Troisième Circonstance.
Mais comme le Soleil differoit l'Etoile Capella.
Il y a toute apparence que par cette expression
, qui nous a paru aussi nouvelle que singu
liere , l'Auteur a prétendu dire que l'Etoile Capella
précedoit le Soleil à passer au Méridien , ou
ce qui est la même chose , que le Soleil differoit
son passage au Méridien après celui de l'Etoile ;
quois
MAY
1733
quoiqu'il en soit enfin , voila notre façon d'interpreter
les conditions énigmatiques de ce Problême.
Nous avons donc à déterminer une Latitude
Nord , par laquelle le Soleil étant observé à midi
d'un jour que nous devons indiquer , la hauteur
Méridienne de Capella observée la nuit suivante
, se trouve , 1 ° . égale à trois fois la hauteur
déja observée du Soleil. 2 ° . Qu'en ce même tems
de l'observation de Capella , le grand Chien Si
rius se voit dans la partie du Sud , et se trouve
avoir quelque élevation . 3 ° . Que le Soleil n'employe
que moins de 12 heures à passer au Méridien
après Capella ; car si il y mettoit tout ce
temps ou davantage , il ne differeroit pas cette
Etoile.
Reste à sçavoir si ces trois conditions rendent
le Problême tel , qu'il puisse être résolu par une
seule hauteur du Pole , ou en tout cas , par un
certain nombre déterminé,
Il est évident que de toutes les hauteurs Méridiennes
de l'Etoile Capella , observée en la part
du Sud , la plus grande détermine la moindre
hauteur du Pole Nord , et la plus petite détermine
la plus grande ; cela posé nous considererons
d'abord cet Astre en la plus grande élevation qu'il
puisse être ; ( le Zénith est le seul point qui détermine
cette hauteur,) et nous déduirons de cette
supposition qui prescrit ainsi une borne à la
moindre Latitude , les conséquences qui suivent.
Hauteur de Capella 90. degrez.
Déclinaison Nord de Capella 45. d. 43. min..
Hauteur de l'Equateur
44. d.
17. m. Hauteur du Soleil
30.
d. Déclinaison Sud du Soleil 14. d. 17. m .
Distance duSoleil à l'Equinoxe
'Automne 38. d. 15. m.
52 MERCURE DE FRANCE
Partie correspondante de l'Equaseur
depuis le même Equinoxe
35. d. 52. min .
Ascension droite du Soleil 215. d. 52. m.
Ascension droite de Capella 74. d. 3. m.
Nota. Que nous avons supputé la distance du
Soleil à l'Equinoxe de l'Automne et non à celui
du Printemps ; car en ce dernier cas le Soleil ne
differeroit pas l'Etoile Capella.
·
Il est donc évident que le Soleil doit être dans
les Signes de l'Automne , et qu'il faut consulter
à quel jour de cette saison conviennent les 11 ,
degrez 17. minutes de sa déclinaison .
Ce jour se trouve être le 31. Octobre.
Il s'agit maintenant de déterminer l'heure à
laquelle Capella passera au Méridien après le
midi du 31. dudit , afin d'en conclure le temps
de son observation .
Nous considererons pour cet effet que l'Ascension
droite de Capella étant moindre que
celle du Soleil de 141. degrez 49. min. cette
Etoile a devancé le Soleil de la même quantité
કે passer au Méridien ; c'est - à - dire que le 31 .
Octobre à midi , elle étoit au Oüest du Méridien
de 141. degrez 49. min. et qu'il s'en falloit
en ce moment de 218. degrez 11. min. ou 14.
heures 32. min . 44. secondes, qu'elle ne fût de retour
au Méridien , ainsi elle à dû y arriver 14.
heures 31. min. 44. secondes après le midi du
31. c'est-à - dire à 2. heures 32. min. 44. sec.
après minuit du premier Novembre ,
Tout cela ne suffit pas , attendu ce
que temps
de l'observation de Capella , suppose que le Soleil
ne soit pas encore levé , c'est ce que nous allons
examiner en supputant l'heure de ce lever
pour le premier Novembre , à raison de la hauteur
connue du Pole et de la déclinaison pour
l'instant du même lever.
MAY. 1733. 853
Le lever du Soleil pour la hauteur connuë da
Pole et pour sa déclinaison du 31. à midi , est de
7. heures , peu de chose plus , cette déclinaison
augmente pour lors d'un midi à l'autre , c'est - àdire
, en 24. heures d'environ 19. minutes , et à
proportion en 19. heures qu'il y a du même
midi jusqu'au lendemain matin à 7. heures et 32 .
secondes , il augmentera d'environ 15. minutes ,
ajoûtant ces 15. minutes à la déclinaison du 13.
Octobre , on aura 14. degrez 32. min. pour la
déclinaison du premier Novembre à 7 .
heures 32.
secondes du matin.
Supputant donc l'heure du lever du Soleil pour
45. degrez 43. minutes de Latitude Nord , et
pour 14. degrez 32. minutes de déclinaison Sud ,
on connoîtra que la difference ascensionnelle
Est de
15. deg. 25. m.
que son lever au premier
Novembre est à 7. heu. 1. m. 40. 8.
d'où l'on voit que le Soleil n'étoit pas levé lors
de l'observation de Capella.
Il nous reste à sçavoir si le grand Chien Sirius
l'étoit lors du passage de Capella au Méridien ,
c'est- à- dire à 2. heures 32. min . 44. secondes
du matin du premier Novembre .
Déclinaison Sud de Sirius 16 d. 21. m.
Difference ascensionnelle
de Sirius 17. d. 30. m.
Arc semi- diurne de Sirius 72. d. 30. m.
Ascension droite de Sirius 98. d.
Passage de Sirius au Méridien
le prem. Nov. au matin
31. Octo-
Lever de Sirius le
bre au soir
4. h. 8. m. 32.54
11.h. 18. m . 32. 8.
Ainsi ce dernier Astre avoit quelque élevation
sur l'horison lors du passage de Capella au Méridien.
Voila
854 MERCURE DE FRANCE
Voila donc une solution qui résulte de la plus
grande hauteur à laquelle Capella puisse être observée
, et qui par consequent fournit la moindre
Latitude. Voyons maintenant quelle peut être
la moindre hauteur observée de Capella , nous
renfermant toujours dans les conditions interpretées
du Problême ; pour cet effet nous supposerons
que Capella étant au Méridien , le grand
Chien Sirius soit à la moindre élevation qu'il
puisse être sur l'horîson ; cette moindre élevation
étant infiniment petite , l'Etoile peut être considerée
précisément à l'horison.
Il est donc question de déterminer la hauteur
méridienne de Capella pour l'instant auquel on
verra lever l'Etoile Sirius , afin de décider de la
moindre hauteur de l'Equateur , et par consequent
de la plus grande Latitude possible , l'Anagie
suivante nous donnera la hauteur de l'Equateur.
Comme le Sinus complément de la difference
des Ascensions droites de Capella et Sirius , est
au Sinus total; ainsi la Tengente de la déclinaison
de Sirius , sera à la Tengente de l'élevation de
l'Equateur Laquelle Tengente se trouve repondre
dans la Table à 17. degrez 48. minutes.
Ce qui détermine la plus grande
Latitude à
La hauteur de Capella à
La hauteur du Soleil à
Sa déclinaison à
En un mot l'heure de son lever
pour le lendemain du jour de son
observation à
Le passage de Capella au Méridien
72. d. 12. m.
63. d. 31. m .
21. d. 1o. m.
3. d. 22. m.
s. b. 22. m.
*
5. h. 27. m.
D'où l'on voit que le Soleil se trouvant lev
avang
MAY. 1733- 35 ;
avant l'instant du passage de Capella au Méridien
de la quantité de 5. minutes , la clarté du
jour devoit avoir dérobé l'apparence de cette
Etoile , et par conséquent avoir mis un obstacle
à son observation .
Mais nous considererons que la hauteur de l'Equateur
, d'où ces dernieres déductions ont été
faites , a supposé le grand Chien Sirius exactement
à l'horison lors de la hauteur méridienne
de Capella , que si nous lui avions attribué quelque
élevation en conformité de la deuxième condition
du Problême , il en eût résulté une moindre
élevation de Pole et plus de retardement pour
le lever du Soleil , ensorte que si nous eussions
pris à discretion une plus grande élevation d'Equateur
que celle qui vient d'être supposée ; par
exemple celle de
Alors la hauteur du Pole cût été de
La hauteur observée de Capella de
La hauteur du Soleil de
La déclinaison Nord de
Le temps de son observation
L'Ascension droite du Soleil
pour le même jour à midi de
Le passage de Capella au méridien
le 17. au matin à
19. d . 10. m .
70. d. 5o. m.
64. d. $3.m .
21. d. 37. m.
2. d. 27.m.
le 16. Septem.
174. d. 19. m,
5. h. 19. m.
La déclinaison du Soleil au moment
de son lever pour led. jour 2. d. 10. m,
Le lever du Soleil pour le même
jour
Le lever du grand Chien Sirius le
5. h. 35.m.
même jour au matin 4. h. 45. m.
D'où l'on voit que ces derniers articles concourent
tous à remplir les conditions du Problême
, et que la hauteur du Pole dont ils résultent
peut être considerée comme la plus grande hau-
B teur
856 MERCURE DE FRANCE
teur possible , de sorte que nous avons jusqu'
present deux bornes , l'une de 45. degrez 43. min
pour la moindre Latitude Nord , et l'autre de
70. degrez so. minutes pour la plus grande , entre
lesquelles il est évident que toute Latitude sa
tisfait aux conditions requises en autant de fa
gons differentes.
Voila pour toutes les hauteurs Méridiennes d
Capella observées en la part du Sud depuis 64. |
degrez 53. minutes d'élevation jusqu'à 90. degrez
Si nous considerons maintenant ce même As
tre observé en la part du Nord , il est évident que
de toutes ses hauteurs Méridiennes la plus grande
( qui place l'Etoile au Zénith ) détermine la
plus grande Latitude Nord , et la moindre détermine
la moindre .
Nous avons déja satifait au premier cas , c'est-
-dire que nous avons déterminé les choses requises
du Problême ; en conséquence de l'obser◄
vation de Capella au Zenith , il nous reste de supputer
les mêmes choses pour la moindre hauteur
méridienne de Capella en la part du Nord , laquelle
ne peut être au- dessous de 83. degrez 6 .
minutes , et conséquemment la moindre Latitude
Nord de
La hauteur du Soleil de
La déclinaison du Soleil Sud
L'observation du Soleil
Le passage de Capella au Méridien
led. jour au soir
Le lever du Soleil le 22. dudit
Le lever de Sirius le 21. au soir
38. d. 49. m.
27. d . 42. M.
23. d. 29. m
le 21 Decembre
18. h . 56. m.
7. h. 22. m.
7. h. 36. m.
D'où il suit enfin que l'observation qui fai
l'objet du Problême , se pouvant pratiquer en tou
te Latitude Nord depuis 38. degrez 49 minute
jusqu'à 70. degrez so. minutes , et que les cin
cons
MAY. 1733- 857
constances y énoncées étant insuffisantes pour le
rendre susceptible de méthode , on ne peut se
dispenser de conclure qu'un tel Problême est
proposé d'une façon hazardée, peu correcte et de
mauvaise foi , ou que l'Auteur a peché par défaut
d'intelligence .
Nota, qu'independemment de la mauvaise composition
du même Problême , l'Auteur devoit y
faire mention de l'année en ' laquelle il a supposé
l'observation faite , ou tout au moins la proposer
comme Bissextile ou comme l'une des trois
années communes ; mais quoiqu'il en soit, nous
avons placé cette observation en une année Bis
sextile , et en conséquence nous avons operé avec
la précision que le cas apû le permettre , sans
avoir égard aux effets de la refraction horizontale
des autres , ayant lieu de présumer par le
stile de l'Auteur , que son intention et sa coûtu,
me ne sont pas d'y regarder de si près.
Ce Probleme auroit parû deux mois plutôt,si nous
n'avions pas été pressez par l'abondance des ma◄
tieres.
Fermer
Résumé : PROBLEME.
Le texte décrit un problème astronomique visant à déterminer la latitude nord d'un pilote en mer en utilisant des observations d'étoiles et du Soleil. Le pilote a noté que l'étoile Capella était trois fois plus élevée sur l'horizon que le Soleil et que l'étoile Sirius était visible au sud. Le problème consiste à utiliser ces observations et la déclinaison du Soleil pour trouver la latitude du pilote. Le texte présente trois conditions essentielles : 1. Capella était observée trois fois plus haute que le Soleil. 2. Sirius était visible au sud. 3. Capella précédait le Soleil dans son passage au méridien. Pour résoudre le problème, il est nécessaire de déterminer la latitude nord où la hauteur méridienne de Capella, observée la nuit suivant l'observation du Soleil à midi, est trois fois celle du Soleil. De plus, Sirius doit être visible au sud et le Soleil doit passer au méridien après Capella. Le texte fournit des données astronomiques précises, telles que la déclinaison de Capella et du Soleil, ainsi que les ascensions droites des étoiles. Il calcule également les heures de lever et de passage au méridien des étoiles et du Soleil pour déterminer la latitude du pilote. Les calculs montrent que la latitude du pilote peut varier entre 38 degrés 49 minutes et 70 degrés 50 minutes. Le problème est jugé mal formulé car les conditions données ne permettent pas une solution unique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 177-186
SEANCE PUBLIQUE De l'Académie royale des Sciences.
Début :
Le 13 du même mois, l'Académie royale des Sciences tint sa séance publique [...]
Mots clefs :
Étoiles, Séance publique, Académie royale des sciences, Longitude, Latitude, Observations, Cap de Bonne-Espérance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SEANCE PUBLIQUE De l'Académie royale des Sciences.
SEANCE PUBLIQUE
De l'Académie royale des Sciences.
L
Ei 3 du même mois , l'Académie royale
des Sciences tint fa féance publique
d'après la S. Martin. M. de Fouchy l'ouvrit
par l'éloge * de M. d'Ons- en- Bray , Acadé
micien honoraire.
Après cet éloge , M. l'Abbé de la Caille
lut la relation de fon voyage au Cap de
Bonne Efperance , dont voici le précis .
Le principal objet de ce voyage étoit de
compléter le catalogue des principales
étoiles du ciel , dont M. l'Abbé de la Caille
a entrepris depuis long- tems de déterminer
* Je réſerve l'extrait de cet éloge pour le Mercu
re prochain , ayant trop peu d'efpace dans celui- ci..
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
les pofitions le plus exactement qu'il eſt
poffible. Plufieurs des étoiles dont on fait
le plus d'ufage dans l'Aftronomie , mon
tent fi peu & fi obliquement fur l'hori
zon de Paris , qu'il eft impoffible de les
obferver avec précifion , & ces mêmes étoi
les paffent aux environs du zénith du Cap
de Bonne Efperance , circonftance la plus
favorable pour y appliquer les meilleures
méthodes de l'Aftronomie. Par occafion
M. L. D. L. C. devoit faire différentes obfervations
fort intéreffantes , telles que celles
des parallaxes de la lune & du foleil ;
celle de la longueur du pendule fimple à
fecondes dans l'hémifphere auftral de la
terre ; celle de la longitude du Cap de Bonne
Efperance , fur laquelle les plus habiles
Géographes différoientde trois degrés , &c.
Il s'embarqua à l'Orient , fur un vaiffeau
de la Compagnie des Indes , commandé
par M. Daprès , Correfpondant de l'Aca
démie , & fort connu par un excellent recueil
de cartes marines & un routier pour
naviguer dans les mers des Indes. Le vaiffeau
fut mis à la voile le 21 Novembre
1750 , & dès le 13 Décembre une éclipfe.
de lune qu'ils obferverent , leur fit reconnoître
une erreur de plus de quatre degrés
dans leur longitude , quoiqu'ils euffent
fuivi très fcrupuleufement tous les moyens
JANVIER. 1755. 179
J
ufités en mer pour faire une eftime jufte .
Cette erreur leur ayant fait manquer
l'ifle de S. Yago , où ils s'étoient propofés
de relâcher , ils furent obligés d'aller chercher
un port fur la côte du Brefil , & ils
entrerent dans celui de Rio Janeïro le 25
Janvier 1751 .
Ils y trouverent M. Godin , l'un des
trois Académiciens envoyés au Pérou en
1735. Le vaiſſeau qui le reconduifoit de
Buenos- Aires en Europe , étoit auffi de relache
à Rio Janeïro. Après avoir fait enfemble
quelques obfervations , ils fe féparerent
le 25 Février , & M. Daprès vint
mouiller à la rade du Cap de Bonne Efperance
le 19 Avril.
M. l'Abbé D. L. C. muni de bonnes lettres
de recommendation , fut très -bien reçu
. Le Gouverneur de la Colonie lui fit
bâtir fur le champ un obſervatoire fort
commode , dans la cour d'un des principaux
bourgeois de la ville , nommé M.
Beftbier , qui de fon côté n'épargna rien
pour procurer à M. L. D. L. C. toutes les
facilités & tous les agrémens poffibles .
Selon le projet fait en France , le féjour
de M. L. D. L. C. au Cap devoit être d'une
année entiere. La relache à Rio Janeiro &
d'autres incidens qui avoient prolongé la
durée de la traverfée , furent caufe que
H vj
So MERCURE DE FRANCE.
cette année ne pouvoit commencer que
dans le tems où la rade du Cap étoit déja
devenue impratiquable pour plufieurs
mois , & par conféquent après l'année revolue
, il étoit néceffaire d'attendre encore
long-tems le retour de la belle faifon : de
forte qu'au lieu d'un an , M. L. D. L. C.
ne pouvoit plus refter moins de dix - huit
ou vingt mois..
Pour mettre à profit cette prolongation
forcée , M. L. D. L. C. ajoûta à fon projet
celui de conftruire un catalogue très - détaillé
de toutes les étoiles compriſes entre
le pole auftral du ciel & le tropique du
eapricorne : ce qui l'y engagea principale
ment fut la clarté extraordinaire du ciel ,
qui fe trouvant très- rarement couvert , lui
promettoit plus d'occafions qu'il n'étoit néceffaire
pour remplir le projet fait en France.
D'ailleurs ce ciel fi clair eft caufé ordinairement
par un vent de fud- eft le plus
violent qu'il y ait au monde ; lorfque ce
vent fouffle , quelque abri qu'on fe procure
, il eft abfolument impoffible de fe fervir
des grands inftrumens pour obferver
les aftres ils paroiffent tous très- confufément
terminés , & dans une agitation d'autant
plus vive , que la lunette dont on
fe fert , groffit davantage les objets. Mais
comme il fuffifoit , pour faire le catalogue
:
JANVIER. 1755. 189
dont on vient de parler , de fe fervir d'une
lunette qui rendit feulement les objets plus
diftincts , M. L. D. L. C. en fit appliquer
une à fon quart de cercle , qui groffiffois
très-peu & dont le champ étoit de près de
trois degrés. Il y plaça différens réticules
conftruits avec beaucoup de foin par un
ouvrier qu'il avoit amené de Paris . Arrêtant
enfuite fon quart de cercle dans le
plan du méridien & à une certaine hauteur
, il obfervoit toutes les étoiles à mefure
que par le mouvement du premier
mobile elles venoient traverfer le champ
de fa lunette , pendant le tems d'une nuit
entiere. La nuit fuivante il pointoit fon
quart de cercle à une autre hauteur , qui
différoit de la précédente d'environ trois
degrés , puis il obfervoit toutes les étoiles
qui paffoient de même dans fa lunette.
Changeant ainfi fucceffivement de hauteur
depuis le pole jufqu'au tropique , & recommençant
à diverfes repriſes , felon les
faifons de l'année , il parvint à déterminer
plus de . 9800 étoiles en dedans du tropique
du capricorne ; mais parmi ce grand
nombre d'étoiles , dont la plûpart font extrêmement
petites , & n'ont été obfervées.
que pour éviter l'ennui dans les intervalles
de tems entre les paffages des étoiles,
plus brillantes , il en a choiſi 1930 pour
182 MERCURE DE FRANCE.
compoſer le catalogue qu'il avoit entrepris.
Telle fut fon occupation pendant les
tems où le vent de fud- eft ne lui permettoit
pas de faire autre chofe . Pendant les jours
de calme il eut le loifir , non feulement de
remplir tout le projet formé en France ,
mais encore de faire , felon les occafions ,
différentes obfervations qui n'entroient pas
dans ce projet. Tout ce travail fut terminé
vers le commencement du mois d'Août
1752 .
Le tems du départ des vaiffeaux pour
l'Europe étoit encore éloigné de plus de
quatre mois. M. L. D. L. C. n'ayant plus
rien à faire pour les étoiles auftrales , fongea
à mefurer un dégré , pour voir fi l'hémifphere
auftral étoit d'une figure femblable
à celle de l'hémifphere boréal . Le
pays étoit très-propre pour cette recherche
en deux triangles on pouvoit mefufer
un arc du méridien terreftre de 70000
toifes , & vers le milieu de cet arc il y
avoit une plaine de fable propre à mefurer
une longue bafe . M. L. D. L. C. profita
de fon loifir & de ces circonftances fi favorables
: aidé des charriots & des efclaves
de M. Beſtbier fon hôte , qui lui fervit luimême
de guide & d'interprete , il fit à fon
aife toutes les opérations néceffaires , & il
en conclut que la longueur d'un dégré du
JANVIER. 1755 . 183
méridien terreftre , qui paffe par 33 dégrés
18 minutes de latitude auftrale , étoit de
$7037 toifes plus grande qu'il ne s'atten
doit de le trouver , par comparaiſon aux
mefures faites en France .
Après cette expédition M. L. D. L. C.
fe difpofa à partir du Cap : il employa le
refte de fon tems à dreffer un planiſphere
auftral , & à vérifier les divifions de fes
inftrumens ; mais lorſqu'il s'attendoit de
retourner en France , il reçut un ordre de
paffer aux ifles de France & de Bourbon ,
pour en déterminer la longitude & la latitude
.
Avant que de parler de fon départ du
Cap , M. L. D. L. C. s'excufa de ce qu'il
n'avoit rien à dire fur cette fameufe Co
lonie , ni fur les Hottentots , habitans naturels
du pays. Il déclara feulement que la
defcription du Cap de Bonne Efpérance
faite fur les mémoires de Kolbe , en trois
volumes in- 12 , laquelle eft fort connue
& entre le mains de tout le monde , ne
méritoit prefque aucune croyance , par le
nombre de fautes dont elle eft remplie :
l'Auteur qui a féjourné fept ans au Cap
a négligé de voir les chofes par lui-même,
& de ramaffer des mémoires fûrs. Il a abufé
du privilege des voyageurs , & il en a impofé
par une fimplicité apparente * . Il eſt
* M. L. D. L. C. n'étant pas en état de donner
184 MERCURE DE FRANCE.
à préfent très- difficile de faire une hiſtoire
véritable des Hottentots , parce que la
Colonie Hollandoife s'étant étendue fort
avant dans les terres , a écarté ces peuples ,
dont les troupeaux font l'objet de la cupidité
des Européens.
M. L. D. L. C. s'embarqua le 8 Mars
1753 pour aller à l'Ile de France . Pendant
la traversée , qui eft ordinairement de
cinq à fix femaines , il fit de nouveaux
effais fur la maniere d'obferver les longitudes
en mer , par le moyen d'une diftance
de la Lune à quelque étoile zodiacale ; il
trouva enfin qu'à l'aide de certains calculs
préliminaires , qu'on peut faire plufieurs
années d'avance , on peut réduire
tout le calcul de cette méthode à trois ou
quatre opérations à la portée du commun
des marins . Les Officiers de fon vaiffeau
en firent l'expérience ; ils en fentirent mê
me l'extrême utilité , lorfqu'ils virent par
les obfervations qu'ils firent conjointement
avec M. L. D. L. C. , que leur eftime les
portant à l'eft de 140 lieues au - delà de ce
qu'ils avoient jugé néceflaire , ils avoient
une hiftoire complete du Cap , promet de donner
dans ces mémoires des notes critiques pour
relever les principales bévûes de Kolbe , dont ili
seft affuré par lui - même.
2
JANVIER 1755. 185
fait près de 300 lieues de plus qu'ils ne fe
L'étoient propofés.
M. L. D. L. C. arriva à l'Ile de France .
le 18 Avril ; il y féjourna neuf mois en
attendant le retour des vaiffeaux en France.
Il y fut fort peu occupé , tant parce
qu'il avoit fait au Cap tout ce qu'on pouvoit
defirer fur les étoiles , que parce qu'il
n'y trouva pas le ciel à beaucoup près auffi
beau. D'ailleurs M. Daprès avoit fait à
cette Ifle & à l'ifle de Bourbon des obfervations
très- exactes , & plus que fuffifantes
pour établir leur longitude & leur latitude.
M. L. D. L. C. ne négligea pas de
faire celles qui pouvoient fervir à les confirmer
: il fit quelques autres obfervations
aftronomiques , entr'autres fur l'obliquité
de l'écliptique , qu'il trouva de 23 dégrés
28 min. 16 fec. plus,petite qu'on ne l'employe
ordinairement. Il fit encore un chaffis
de la carte de cette ifle , & en partit
le 16 Janvier 1754. Il arriva le lendemain
à Saint Denis de l'Ile de Bourbon ; &
après un féjour de près de fix femaines
employé aux obfervations relatives à la
longitude & à la latitude de cette Iſle , it
s'embarqua enfin le 27 Février , pour retourner
en France. Il relâcha à l'ifle de
l'Afcenfion , dont il détermina la longitude
& la latitude , & arriva à l'Orient
186 MERCURE DE FRANCE.
le 4 Juin , après avoir fait une des plus
heureuſes traverfées qu'on puiffe fouhaiter.
A cette relation fuccéda un mémoire dé
M. Hériffant , contenant plufieurs recherches
fur la formation de l'émail des dents
& fur celle des gencives.
Le dernier ouvrage fut lû par M. Buache;
c'étoit une differtation fur les différentes
idées qu'on a eues de la traversée
de la mer glaciale arctique , & fur les
communications ou jonctions qu'on a fuppofées
entre diverſes rivieres.
De l'Académie royale des Sciences.
L
Ei 3 du même mois , l'Académie royale
des Sciences tint fa féance publique
d'après la S. Martin. M. de Fouchy l'ouvrit
par l'éloge * de M. d'Ons- en- Bray , Acadé
micien honoraire.
Après cet éloge , M. l'Abbé de la Caille
lut la relation de fon voyage au Cap de
Bonne Efperance , dont voici le précis .
Le principal objet de ce voyage étoit de
compléter le catalogue des principales
étoiles du ciel , dont M. l'Abbé de la Caille
a entrepris depuis long- tems de déterminer
* Je réſerve l'extrait de cet éloge pour le Mercu
re prochain , ayant trop peu d'efpace dans celui- ci..
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
les pofitions le plus exactement qu'il eſt
poffible. Plufieurs des étoiles dont on fait
le plus d'ufage dans l'Aftronomie , mon
tent fi peu & fi obliquement fur l'hori
zon de Paris , qu'il eft impoffible de les
obferver avec précifion , & ces mêmes étoi
les paffent aux environs du zénith du Cap
de Bonne Efperance , circonftance la plus
favorable pour y appliquer les meilleures
méthodes de l'Aftronomie. Par occafion
M. L. D. L. C. devoit faire différentes obfervations
fort intéreffantes , telles que celles
des parallaxes de la lune & du foleil ;
celle de la longueur du pendule fimple à
fecondes dans l'hémifphere auftral de la
terre ; celle de la longitude du Cap de Bonne
Efperance , fur laquelle les plus habiles
Géographes différoientde trois degrés , &c.
Il s'embarqua à l'Orient , fur un vaiffeau
de la Compagnie des Indes , commandé
par M. Daprès , Correfpondant de l'Aca
démie , & fort connu par un excellent recueil
de cartes marines & un routier pour
naviguer dans les mers des Indes. Le vaiffeau
fut mis à la voile le 21 Novembre
1750 , & dès le 13 Décembre une éclipfe.
de lune qu'ils obferverent , leur fit reconnoître
une erreur de plus de quatre degrés
dans leur longitude , quoiqu'ils euffent
fuivi très fcrupuleufement tous les moyens
JANVIER. 1755. 179
J
ufités en mer pour faire une eftime jufte .
Cette erreur leur ayant fait manquer
l'ifle de S. Yago , où ils s'étoient propofés
de relâcher , ils furent obligés d'aller chercher
un port fur la côte du Brefil , & ils
entrerent dans celui de Rio Janeïro le 25
Janvier 1751 .
Ils y trouverent M. Godin , l'un des
trois Académiciens envoyés au Pérou en
1735. Le vaiſſeau qui le reconduifoit de
Buenos- Aires en Europe , étoit auffi de relache
à Rio Janeïro. Après avoir fait enfemble
quelques obfervations , ils fe féparerent
le 25 Février , & M. Daprès vint
mouiller à la rade du Cap de Bonne Efperance
le 19 Avril.
M. l'Abbé D. L. C. muni de bonnes lettres
de recommendation , fut très -bien reçu
. Le Gouverneur de la Colonie lui fit
bâtir fur le champ un obſervatoire fort
commode , dans la cour d'un des principaux
bourgeois de la ville , nommé M.
Beftbier , qui de fon côté n'épargna rien
pour procurer à M. L. D. L. C. toutes les
facilités & tous les agrémens poffibles .
Selon le projet fait en France , le féjour
de M. L. D. L. C. au Cap devoit être d'une
année entiere. La relache à Rio Janeiro &
d'autres incidens qui avoient prolongé la
durée de la traverfée , furent caufe que
H vj
So MERCURE DE FRANCE.
cette année ne pouvoit commencer que
dans le tems où la rade du Cap étoit déja
devenue impratiquable pour plufieurs
mois , & par conféquent après l'année revolue
, il étoit néceffaire d'attendre encore
long-tems le retour de la belle faifon : de
forte qu'au lieu d'un an , M. L. D. L. C.
ne pouvoit plus refter moins de dix - huit
ou vingt mois..
Pour mettre à profit cette prolongation
forcée , M. L. D. L. C. ajoûta à fon projet
celui de conftruire un catalogue très - détaillé
de toutes les étoiles compriſes entre
le pole auftral du ciel & le tropique du
eapricorne : ce qui l'y engagea principale
ment fut la clarté extraordinaire du ciel ,
qui fe trouvant très- rarement couvert , lui
promettoit plus d'occafions qu'il n'étoit néceffaire
pour remplir le projet fait en France.
D'ailleurs ce ciel fi clair eft caufé ordinairement
par un vent de fud- eft le plus
violent qu'il y ait au monde ; lorfque ce
vent fouffle , quelque abri qu'on fe procure
, il eft abfolument impoffible de fe fervir
des grands inftrumens pour obferver
les aftres ils paroiffent tous très- confufément
terminés , & dans une agitation d'autant
plus vive , que la lunette dont on
fe fert , groffit davantage les objets. Mais
comme il fuffifoit , pour faire le catalogue
:
JANVIER. 1755. 189
dont on vient de parler , de fe fervir d'une
lunette qui rendit feulement les objets plus
diftincts , M. L. D. L. C. en fit appliquer
une à fon quart de cercle , qui groffiffois
très-peu & dont le champ étoit de près de
trois degrés. Il y plaça différens réticules
conftruits avec beaucoup de foin par un
ouvrier qu'il avoit amené de Paris . Arrêtant
enfuite fon quart de cercle dans le
plan du méridien & à une certaine hauteur
, il obfervoit toutes les étoiles à mefure
que par le mouvement du premier
mobile elles venoient traverfer le champ
de fa lunette , pendant le tems d'une nuit
entiere. La nuit fuivante il pointoit fon
quart de cercle à une autre hauteur , qui
différoit de la précédente d'environ trois
degrés , puis il obfervoit toutes les étoiles
qui paffoient de même dans fa lunette.
Changeant ainfi fucceffivement de hauteur
depuis le pole jufqu'au tropique , & recommençant
à diverfes repriſes , felon les
faifons de l'année , il parvint à déterminer
plus de . 9800 étoiles en dedans du tropique
du capricorne ; mais parmi ce grand
nombre d'étoiles , dont la plûpart font extrêmement
petites , & n'ont été obfervées.
que pour éviter l'ennui dans les intervalles
de tems entre les paffages des étoiles,
plus brillantes , il en a choiſi 1930 pour
182 MERCURE DE FRANCE.
compoſer le catalogue qu'il avoit entrepris.
Telle fut fon occupation pendant les
tems où le vent de fud- eft ne lui permettoit
pas de faire autre chofe . Pendant les jours
de calme il eut le loifir , non feulement de
remplir tout le projet formé en France ,
mais encore de faire , felon les occafions ,
différentes obfervations qui n'entroient pas
dans ce projet. Tout ce travail fut terminé
vers le commencement du mois d'Août
1752 .
Le tems du départ des vaiffeaux pour
l'Europe étoit encore éloigné de plus de
quatre mois. M. L. D. L. C. n'ayant plus
rien à faire pour les étoiles auftrales , fongea
à mefurer un dégré , pour voir fi l'hémifphere
auftral étoit d'une figure femblable
à celle de l'hémifphere boréal . Le
pays étoit très-propre pour cette recherche
en deux triangles on pouvoit mefufer
un arc du méridien terreftre de 70000
toifes , & vers le milieu de cet arc il y
avoit une plaine de fable propre à mefurer
une longue bafe . M. L. D. L. C. profita
de fon loifir & de ces circonftances fi favorables
: aidé des charriots & des efclaves
de M. Beſtbier fon hôte , qui lui fervit luimême
de guide & d'interprete , il fit à fon
aife toutes les opérations néceffaires , & il
en conclut que la longueur d'un dégré du
JANVIER. 1755 . 183
méridien terreftre , qui paffe par 33 dégrés
18 minutes de latitude auftrale , étoit de
$7037 toifes plus grande qu'il ne s'atten
doit de le trouver , par comparaiſon aux
mefures faites en France .
Après cette expédition M. L. D. L. C.
fe difpofa à partir du Cap : il employa le
refte de fon tems à dreffer un planiſphere
auftral , & à vérifier les divifions de fes
inftrumens ; mais lorſqu'il s'attendoit de
retourner en France , il reçut un ordre de
paffer aux ifles de France & de Bourbon ,
pour en déterminer la longitude & la latitude
.
Avant que de parler de fon départ du
Cap , M. L. D. L. C. s'excufa de ce qu'il
n'avoit rien à dire fur cette fameufe Co
lonie , ni fur les Hottentots , habitans naturels
du pays. Il déclara feulement que la
defcription du Cap de Bonne Efpérance
faite fur les mémoires de Kolbe , en trois
volumes in- 12 , laquelle eft fort connue
& entre le mains de tout le monde , ne
méritoit prefque aucune croyance , par le
nombre de fautes dont elle eft remplie :
l'Auteur qui a féjourné fept ans au Cap
a négligé de voir les chofes par lui-même,
& de ramaffer des mémoires fûrs. Il a abufé
du privilege des voyageurs , & il en a impofé
par une fimplicité apparente * . Il eſt
* M. L. D. L. C. n'étant pas en état de donner
184 MERCURE DE FRANCE.
à préfent très- difficile de faire une hiſtoire
véritable des Hottentots , parce que la
Colonie Hollandoife s'étant étendue fort
avant dans les terres , a écarté ces peuples ,
dont les troupeaux font l'objet de la cupidité
des Européens.
M. L. D. L. C. s'embarqua le 8 Mars
1753 pour aller à l'Ile de France . Pendant
la traversée , qui eft ordinairement de
cinq à fix femaines , il fit de nouveaux
effais fur la maniere d'obferver les longitudes
en mer , par le moyen d'une diftance
de la Lune à quelque étoile zodiacale ; il
trouva enfin qu'à l'aide de certains calculs
préliminaires , qu'on peut faire plufieurs
années d'avance , on peut réduire
tout le calcul de cette méthode à trois ou
quatre opérations à la portée du commun
des marins . Les Officiers de fon vaiffeau
en firent l'expérience ; ils en fentirent mê
me l'extrême utilité , lorfqu'ils virent par
les obfervations qu'ils firent conjointement
avec M. L. D. L. C. , que leur eftime les
portant à l'eft de 140 lieues au - delà de ce
qu'ils avoient jugé néceflaire , ils avoient
une hiftoire complete du Cap , promet de donner
dans ces mémoires des notes critiques pour
relever les principales bévûes de Kolbe , dont ili
seft affuré par lui - même.
2
JANVIER 1755. 185
fait près de 300 lieues de plus qu'ils ne fe
L'étoient propofés.
M. L. D. L. C. arriva à l'Ile de France .
le 18 Avril ; il y féjourna neuf mois en
attendant le retour des vaiffeaux en France.
Il y fut fort peu occupé , tant parce
qu'il avoit fait au Cap tout ce qu'on pouvoit
defirer fur les étoiles , que parce qu'il
n'y trouva pas le ciel à beaucoup près auffi
beau. D'ailleurs M. Daprès avoit fait à
cette Ifle & à l'ifle de Bourbon des obfervations
très- exactes , & plus que fuffifantes
pour établir leur longitude & leur latitude.
M. L. D. L. C. ne négligea pas de
faire celles qui pouvoient fervir à les confirmer
: il fit quelques autres obfervations
aftronomiques , entr'autres fur l'obliquité
de l'écliptique , qu'il trouva de 23 dégrés
28 min. 16 fec. plus,petite qu'on ne l'employe
ordinairement. Il fit encore un chaffis
de la carte de cette ifle , & en partit
le 16 Janvier 1754. Il arriva le lendemain
à Saint Denis de l'Ile de Bourbon ; &
après un féjour de près de fix femaines
employé aux obfervations relatives à la
longitude & à la latitude de cette Iſle , it
s'embarqua enfin le 27 Février , pour retourner
en France. Il relâcha à l'ifle de
l'Afcenfion , dont il détermina la longitude
& la latitude , & arriva à l'Orient
186 MERCURE DE FRANCE.
le 4 Juin , après avoir fait une des plus
heureuſes traverfées qu'on puiffe fouhaiter.
A cette relation fuccéda un mémoire dé
M. Hériffant , contenant plufieurs recherches
fur la formation de l'émail des dents
& fur celle des gencives.
Le dernier ouvrage fut lû par M. Buache;
c'étoit une differtation fur les différentes
idées qu'on a eues de la traversée
de la mer glaciale arctique , & fur les
communications ou jonctions qu'on a fuppofées
entre diverſes rivieres.
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Résumé : SEANCE PUBLIQUE De l'Académie royale des Sciences.
Le 3 janvier, l'Académie royale des Sciences organisa une séance publique. M. de Fouchy débuta la séance par l'éloge de M. d'Ou-en-Bray, académicien honoraire. Ensuite, l'Abbé de la Caille présenta le compte-rendu de son voyage au Cap de Bonne Espérance. L'objectif principal de ce voyage était de compléter le catalogue des principales étoiles du ciel en déterminant leurs positions avec précision. Plusieurs étoiles, difficiles à observer à Paris, passent près du zénith au Cap, offrant des conditions favorables pour des observations astronomiques. L'Abbé de la Caille embarqua à l'Orient sur un vaisseau de la Compagnie des Indes commandé par M. Daprès. Le voyage débuta le 21 novembre 1750, mais une erreur de longitude de plus de quatre degrés les fit manquer l'île de Saint-Yago. Ils atteignirent Rio de Janeiro le 25 janvier 1751, où ils rencontrèrent M. Godin, un académicien envoyé au Pérou en 1735. Ils se séparèrent le 25 février et arrivèrent au Cap le 19 avril. Au Cap, l'Abbé de la Caille fut bien accueilli et un observatoire lui fut construit. Initialement prévu pour une année, son séjour dura dix-huit à vingt mois en raison de divers imprévus. Il profita de cette prolongation pour créer un catalogue détaillé des étoiles entre le pôle austral et le tropique du Capricorne. Malgré les vents violents, il utilisa une lunette adaptée à son quart de cercle pour observer les étoiles. En plus de son catalogue, il mesura un degré de méridien terrestre pour comparer les hémisphères austral et boréal. Il conclut que la longueur d'un degré au Cap était plus grande que prévu. Avant de partir, il reçut l'ordre de se rendre aux îles de France et de Bourbon pour déterminer leur longitude et latitude. Il arriva à l'île de France le 18 avril 1753 et y séjourna neuf mois, effectuant diverses observations astronomiques. Il quitta l'île de Bourbon le 27 février 1754 et arriva à l'Orient le 4 juin, après une traversée réussie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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