Résultats : 1 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 178-182
Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
Début :
Enfin j'ai reçu, Monsieur, la réponse du docteur Hadow à quelques-unes de vos [...]
Mots clefs :
Inoculation, Jacques Hadow, Sang, Incision, Docteur, Docteur Pringle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
Lettre à M. Hofty . Londres , ce 5 Juin 175.5.
Enfin j'ai reçu , Monfieur , la réponſe
du docteur Hadow à quelques- unes de vos
queſtions , elle me paroît judicieufe & fatisfaifante
par rapport aux trois premieres ;
lorfqu'il aura fini , je ne manquerai pas de
vous en faire part . Je vous renouvelle les
fouhaits finceres que je fais pour tous vos
fuccès , & pour celui de l'inoculation en
général.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jean Pringle.
Lettre au docteur Pringle . Warwick ,
ce 2 Juin 1755.
Je ſuis honteux , Monfieur , de répondre
fi tard à votre lettre ; je n'étois point
chez moi , lorfque je l'ai reçue , & j'ai été
tellement occupé depuis à achever les inoculations
de cette faifon , & à quelques
A OUST. 1755. 179
autres affaires , que je n'ai pas eu le tems
de faire une réponſe convenable aux queftions
du docteur Hofty . Je ferai toujours
prêt à lui communiquer ou à tout autre de
vos amis , tout ce que je fçai , & tout ce
que j'ai obfervé dans la pratique de l'inoculation
.
M. Hofty fouhaite d'abord fçavoir ce
que j'obferve dans le choix d'un fujer pour
Finoculation par rapport au tempéramment
, à l'âge , au fexe ; il eft certain que
les jeunes gens qui fe portent bien font les
fujets les plus propres pour être inoculés.
Mais lorfque la petite vérole paroît en
quelque endroit , la terreur qu'elle occafionne
eft fi grande , & il fe trouve tant de
perfonnes qui demandent à être inoculées
que nous ne pouvons les renvoyer , d'autant
plus que ceux qui ont été refufés par
un inoculateur , ont recours à un autre. Je
n'ai jamais refufé qu'une feule perfonne ,
& depuis dix-huit ans que je me mêle de
cette opération , j'en ai inoculé depuis l'âge
de trois mois jufqu'à foixante - deux ans.
Je pense que le tems le plus für pour l'inoculation
eft depuis trois ans , ou lorsque les
premieres dents ont toutes perçées , jufqu'à
l'âge de dix ou douze ans. A cet age
on n'a aucune frayeur de cette maladie..
Les enfans dont les dents percent , ont des
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
accès convulfifs , quelquefois la premiere
nuit de la fievre , & aucuns enfuite , mais
plus fréquemment la nuit de l'éruption .
Je n'ai pas remarqué que ce fymptome fut
fatal , la faignée ou l'application des fangfues
le fait communément ceffer. A force
de voir des malades inoculés fans diftinction
, je fuis devenu beaucoup plus hardi
que je ne l'aurois jamais cru . Les ſcorbutiques
, les afthmatiques , ceux qui font
attaqués de rhumatifmes , les filles qui ont
les pâles couleurs , ne fe trouvent pas plus
mal de cette méthode que les autres . Un
fang épais & coëneux ne produit pas autant
de petite vérole qu'un fang bien vermeil
& qui a peu de férofité. Les perfonnes
blondes dont la peau eft fine & mince ,
l'ont communément moins que les noires
dont la peau eft épaiffe & dure . J'ai cependant
traité quelques- unes de ces derhieres
qui ont eu des ſymptomes très-favorables.
Les perfonnes maigres ne réuffiffent
pas mieux que celles qui font un peu graffes
& dans un embonpoint. J'ai inoculé
quelques hommes qui pefoient deux cens
cinquante- deux livres , dont l'éruption fe
fit d'une maniere très aifée . Les femmes
en général fouffrent davantage .
Å l'égard des préparations générales qui
forment la feconde queftion de M. Hofty ,
A O UST. 1755. 181
elles font les mêmes que celles de Londres.
Au commencement je faifois faigner mes
malades le jour qui précédoit l'inoculation
pour voir en quel' état étoit leur fang.
Si je n'en étois pas content , je leur faifois
continuer les remedes préparatoires
un peu plus long- tems , mais maintenant
je ne fuis pas fi fcrupuleux , je ne
faigne ni les enfans , ni les jeunes filles
pâles , ni les femmes hiftériques & foibles.
J'avois autrefois coutume de donner un
vomitifun foir ou deux avant que la fievre
parut , afin de nettoyer l'eftomac & les inteftins
. Mais j'ai plufieurs fois éprouvé que
la violence du vomitif occafionnoit la
fievre , qui ne difparoiffoit que dans le
tems de l'éruption ; à préfent lorfque je
juge qu'un vomitif eft néceffaire , je le
donne le foir qui fuit l'inoculation .
Pour fatisfaire à la troifiéme queftion
fur l'incifion , j'en fais maintenant une
ou deux , & auffi légere qu'il eft poffible.
Dans les commencemens , je faifois une incifion
à un bras & à la jambe opposée
Mais j'ai trouvé cette méthode fujette à
quelques inconvéniens parmi le beau fexe,
des inflammations , des clous , des tumeurs
paroiffent quelquefois auffitôt après l'exficcation
de l'incifion de la jambe.
J'ai vu quelquefois des fymptômes très182
MERCURE DE FRANCE.
violens , occafionnés par une incifion trop
profonde fur le milieu du mufcle biceps.
J'efpere la femaine prochaine répondre
à quelques autres queftions de M. Hofty s
que je voudrois obliger fur ce que vous.
m'en dites.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jacques Hadow , M. D.
Enfin j'ai reçu , Monfieur , la réponſe
du docteur Hadow à quelques- unes de vos
queſtions , elle me paroît judicieufe & fatisfaifante
par rapport aux trois premieres ;
lorfqu'il aura fini , je ne manquerai pas de
vous en faire part . Je vous renouvelle les
fouhaits finceres que je fais pour tous vos
fuccès , & pour celui de l'inoculation en
général.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jean Pringle.
Lettre au docteur Pringle . Warwick ,
ce 2 Juin 1755.
Je ſuis honteux , Monfieur , de répondre
fi tard à votre lettre ; je n'étois point
chez moi , lorfque je l'ai reçue , & j'ai été
tellement occupé depuis à achever les inoculations
de cette faifon , & à quelques
A OUST. 1755. 179
autres affaires , que je n'ai pas eu le tems
de faire une réponſe convenable aux queftions
du docteur Hofty . Je ferai toujours
prêt à lui communiquer ou à tout autre de
vos amis , tout ce que je fçai , & tout ce
que j'ai obfervé dans la pratique de l'inoculation
.
M. Hofty fouhaite d'abord fçavoir ce
que j'obferve dans le choix d'un fujer pour
Finoculation par rapport au tempéramment
, à l'âge , au fexe ; il eft certain que
les jeunes gens qui fe portent bien font les
fujets les plus propres pour être inoculés.
Mais lorfque la petite vérole paroît en
quelque endroit , la terreur qu'elle occafionne
eft fi grande , & il fe trouve tant de
perfonnes qui demandent à être inoculées
que nous ne pouvons les renvoyer , d'autant
plus que ceux qui ont été refufés par
un inoculateur , ont recours à un autre. Je
n'ai jamais refufé qu'une feule perfonne ,
& depuis dix-huit ans que je me mêle de
cette opération , j'en ai inoculé depuis l'âge
de trois mois jufqu'à foixante - deux ans.
Je pense que le tems le plus für pour l'inoculation
eft depuis trois ans , ou lorsque les
premieres dents ont toutes perçées , jufqu'à
l'âge de dix ou douze ans. A cet age
on n'a aucune frayeur de cette maladie..
Les enfans dont les dents percent , ont des
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
accès convulfifs , quelquefois la premiere
nuit de la fievre , & aucuns enfuite , mais
plus fréquemment la nuit de l'éruption .
Je n'ai pas remarqué que ce fymptome fut
fatal , la faignée ou l'application des fangfues
le fait communément ceffer. A force
de voir des malades inoculés fans diftinction
, je fuis devenu beaucoup plus hardi
que je ne l'aurois jamais cru . Les ſcorbutiques
, les afthmatiques , ceux qui font
attaqués de rhumatifmes , les filles qui ont
les pâles couleurs , ne fe trouvent pas plus
mal de cette méthode que les autres . Un
fang épais & coëneux ne produit pas autant
de petite vérole qu'un fang bien vermeil
& qui a peu de férofité. Les perfonnes
blondes dont la peau eft fine & mince ,
l'ont communément moins que les noires
dont la peau eft épaiffe & dure . J'ai cependant
traité quelques- unes de ces derhieres
qui ont eu des ſymptomes très-favorables.
Les perfonnes maigres ne réuffiffent
pas mieux que celles qui font un peu graffes
& dans un embonpoint. J'ai inoculé
quelques hommes qui pefoient deux cens
cinquante- deux livres , dont l'éruption fe
fit d'une maniere très aifée . Les femmes
en général fouffrent davantage .
Å l'égard des préparations générales qui
forment la feconde queftion de M. Hofty ,
A O UST. 1755. 181
elles font les mêmes que celles de Londres.
Au commencement je faifois faigner mes
malades le jour qui précédoit l'inoculation
pour voir en quel' état étoit leur fang.
Si je n'en étois pas content , je leur faifois
continuer les remedes préparatoires
un peu plus long- tems , mais maintenant
je ne fuis pas fi fcrupuleux , je ne
faigne ni les enfans , ni les jeunes filles
pâles , ni les femmes hiftériques & foibles.
J'avois autrefois coutume de donner un
vomitifun foir ou deux avant que la fievre
parut , afin de nettoyer l'eftomac & les inteftins
. Mais j'ai plufieurs fois éprouvé que
la violence du vomitif occafionnoit la
fievre , qui ne difparoiffoit que dans le
tems de l'éruption ; à préfent lorfque je
juge qu'un vomitif eft néceffaire , je le
donne le foir qui fuit l'inoculation .
Pour fatisfaire à la troifiéme queftion
fur l'incifion , j'en fais maintenant une
ou deux , & auffi légere qu'il eft poffible.
Dans les commencemens , je faifois une incifion
à un bras & à la jambe opposée
Mais j'ai trouvé cette méthode fujette à
quelques inconvéniens parmi le beau fexe,
des inflammations , des clous , des tumeurs
paroiffent quelquefois auffitôt après l'exficcation
de l'incifion de la jambe.
J'ai vu quelquefois des fymptômes très182
MERCURE DE FRANCE.
violens , occafionnés par une incifion trop
profonde fur le milieu du mufcle biceps.
J'efpere la femaine prochaine répondre
à quelques autres queftions de M. Hofty s
que je voudrois obliger fur ce que vous.
m'en dites.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jacques Hadow , M. D.
Fermer
Résumé : Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
La correspondance entre Jean Pringle et Jacques Hadow, datée de juin 1755, aborde le sujet de l'inoculation contre la variole. Pringle informe Hadow qu'il a reçu une réponse satisfaisante du docteur Hadow concernant des questions posées par M. Hofty. Pringle exprime ses vœux de succès pour Hofty et pour l'inoculation en général. Dans sa lettre, Hadow s'excuse pour son retard de réponse, expliquant qu'il était occupé par les inoculations et d'autres affaires. Il se déclare prêt à partager ses observations sur la pratique de l'inoculation. Hadow répond aux questions de Hofty concernant le choix des sujets pour l'inoculation. Il note que les jeunes gens en bonne santé sont les meilleurs candidats, mais qu'il inocule des personnes de tous âges, y compris les nourrissons et les personnes âgées. Il recommande l'inoculation entre trois et douze ans, car les enfants de cet âge n'ont pas peur de la maladie. Hadow décrit également les symptômes observés chez les enfants inoculés, comme les convulsions et la fièvre. Il mentionne que les personnes de constitution différente (scorbutiques, asthmatiques, rhumatismales) ne souffrent pas plus que les autres. Il observe que les personnes à la peau fine et claire ont généralement moins de symptômes que celles à la peau épaisse et foncée. Les femmes souffrent généralement plus que les hommes. Concernant les préparations générales, Hadow indique qu'elles sont similaires à celles utilisées à Londres. Il a cessé de faire jeûner les patients avant l'inoculation et utilise des vomitifs avec prudence pour éviter de provoquer la fièvre. Pour l'incision, il préfère maintenant faire une ou deux incisions légères, évitant ainsi les inflammations et les tumeurs observées avec des incisions plus profondes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer