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1
p. 25-44
Nouvelle These soutenuë en l'Ecole de Medecine, [titre d'après la table]
Début :
Le 22. de Fevrier il y eut aux Ecoles de Medecine [...]
Mots clefs :
Mère et enfant, Membrane, Sang, Grossesse, Foetus, Nourriture, Corps
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelle These soutenuë en l'Ecole de Medecine, [titre d'après la table]
Leuza de Ferrier il y
eut aux Ecoles de Medecine
de Paris une nouvelle The-
Se fur la nourriture du Foetus.
Mr Falconet le fils Medecin
ordinaire du Roy &
de Mr le Chancelier , qui eft
auteur de la Thefe , en eftoit
le Prefident , & Mr deFuf
fieu Bachelier de la Faculté :
Profeffeur Royal de Botanique
au Jardin du Roy en
eftoit le Soutenant inco
: De tout ce qui fe paffe
dans le corps humain il
n'y a rien de plus merveilleux
que la maniere
C Fevrier.
26 MERCURE
dont l'Enfant fe nourrit
dans le Sein de la Mere
Il femble d'abord qu'il n'y
ait d'autre liqueur que les
fang de la Mere , qui puif
fe fervir de nourriture ab
l'Enfant, Ge fentiment quih
fe prefente naturellement
à l'efprit , a efté celuy desi
la plufpair des Anciens.)
quelques Modernes l'ont
fuivi , & ont cru pouvoir
le confirmer par des obfervations
particulieres ) :
Mais la meilleure partiet,
des Phyficiens d'aujour
d'huy , ayant découvertv
GALANT. 27
qu'une liqueur laiteufe fe
féparoit du fang de la
Mere dans le lieu où
l'Enfant fe nourrit , ont
jugé qué cette liqueur ne
pouvoit eftre deſtinée qu'à
la nourriture de l'Enfant.
Une partie de ceux qui ont
embraffé ce dernier fentiment
, croient pourtant
encore qu'il y a entre le
fang de la Mere & celuy
de l'Enfant , quelque commerce
de circulation
tant il eft vray qu'il refter
toujours quelque chofe
des anciens préjugés, bang
Cij
28 MERCURE
Dans la Thefe dont- il
s'agit , on foutient non
feulement , que le fang de
la Mere ne fert pas d'aliment
à l'Enfant , mais encore
qu'il n'y a aucune
communication de l'un à
l'autre par les vaiſſeaux du
fang Voicy les principes
fur lefquels ce fentiment
cft appuyé.
On ne peut reconnoif
tre de liqueur pour veri
table nourriture de l'Enfant
que celle dont le
pallage de la Merc à l'Enfant
eft manifefte : il faut
1
GALANT. 29
*
de plus que cette liqueur
convienne au corps qui doit
en eſtre nourri ; & cette
convenance doit fe trou .
ver dans la qualité , dins la
quantité & dans le mouvement
.
Toutes ces conditions
fe trouvent dans la liqueur
laiteufe dont- il a etté parlé
, & ne fe trouvent point
dans le fang de la Mere.
Premiere ment , on eft affuré
de l'existence de cette
liqueur , & dans certains
Animaux , comme
ceux qui ruminent
OR
Ciij
30 MERCURE
C
l'exprime en abondance
lorfqu'on preffe les Cotyledons
on appelle ainfi
dans ces Animaux les petits
refervoirs où cette liqueur
samaffe . ) D'abord
les membranes
qui envelopent
l'infant s'imbibent
par des pores imperceptibles
de cette liqueur à mefure
qu'elle s'echape ; dans
la fuite la nourriture
que
les membranes ont ainfi
requë fert à leur faire pouffer
de petites racines , qui
- s'infiuuent dans les bouches
de ces refervoirs
, pour
CALANT . 31
immediatement y puifer
ile fuc nourricier : & c'cft
que
les
de cette maniere
membranes
de L'Enfant
s'attachent
à la Mere , par
le cofté qui regarde
le dedans
: dans ce costé qui eſt
plus charnu que le refte
des membranes
& qu'on
appelle
Placenta
, les vaiffeaux
du fang de l'Enfant
qui compofent
le cordon ,
fe divifenten
une infinité
de rameaux
: c'eſt dans les
rameaux
d'un de ces vaiffeaux
nommé
la vaine
umbilicale
qu'une
partie
Cij
13.2
MERCURE
•
· le
de la liqueur laiteufe eft
portée par les petites racines
qui l'ont fucée , pour
eftre diftribuée de là dans
corps de l'Enfant
, pendant
que l'autre partie eft
portée immediatement
dans la cavité des membranes
où l'Enfant eft contenu
, qui fe nourrit parla
bouche de cette liqueur
dans laquelle il nage , dés
qu'il a affez de force pour
fucer.
Venons au fang de la
Mere ; les routes par où
lon veut le conduire dans
GALANT .
33
•
le corps de l'Enfant font
abfolument inconnues
; car
du cofté de l'Enfant on ne
fcauroit reconnoiftre aucun
vaifléau ouvert dans la
furface du Placenta , & quelque
fortement qu'onpreffe
cette partie on ne peut en
faire fortir une goutte de
fang : du cofté de la Mere,
fi les vaiffeaux du fang
s'ouvroient pour fournir
- cette prétendue nourriture
, il y auroit toûjours des
pertes continuelles au commencement
des groffeffes ;
puifque dans le tems où les
34 MERCURE
Membranes ne font point
attachées , le fang devroit
s'épancher avant que de les
pénétrer , & cet epanchement
feroit marqué par
une perte encore plus confiderable
dans ces Animaux
qui portent leurs
Petits jufqu'au terme , fans
que les membranes foient
jamais attachées : mais bien
loin que les vaiffeaux du
fang foient difpofés à s'ouvrir
au commencement des
groffetles , il paroit au contraire
par la fuppreflion
qui arrive alors des eva-
49
GALANT. 35
cuations
periodiques , que
ces vaiffeaux font plus fermez
que jamais
& c'eft
par cette raifon que ces evacuations
manquent prefque
toujours
aux Nourrices.
En fecond lieu la convenance
du fuc laiteux avec
le corps qu'il doit nourrir
, eft parfaite dans les
trois chefs qu'on a propofés
; & il en eft tout le contraire
à l'égard du fang. Ce
fuc laiteux eft doux & balfamique:
le fang de la Mere
eft chargé de principes
36
MERCURE
trop
bouillans & trop actifs
; & feroit il raifonableque
l'Enfant fuft nourri de
ce lang , dans un tems où
il cft plus tendre & plus
delicat , que lorfque la nature
ne luy donen que du
lait pour aliment ? Ce fuc
abonde en fuffifante quantité
, parceque pendant la
groffeffe tout ce qu'il y a
de laiteux dans le fang de
la Mere eft déterminé vers
l'endroit où l'Enfant fe
nourrit , & il faut bien que
cette liqueur foit l'extrait
le plus pur de tout ce qu'il
GALANT. 37
ya . de nourricier dans le
fang de la Mere , puifque
l'Enfant depuis fon premier
point jufqu'à fa naiffance
croift dans le fein de
fa Mere dix mille fois plus,
qu'il ne croift depuis qu'il
elt né jufqu'à ce qu'il parviene
à fa jufte grandeur :
le fang au contraire , en
quelque quantité qu'il foir,
ne fçauroit fournir une
nourriture qui fuffife à un
accroiffement f prodigieux
, parce qu'à peine ſur
cent de parties s'en
trouve t-il une de nouiriciere.
es
38 MERCURE
Enfin le mouvement du
fuc laiteux eft tres lent &
de forte que cettres
doux ; de forte
te liqueur
s'infinue
dans
les vaiffeaux
delicats
de
l'Enfant fans les endomma--
ger : le fang au contraire
eft porté d'un mouvement
rapide qui forceroit
aifément
tous les refforts d'une
fi foible machine
; & par
cette mefme raifon le batement
du coeur de la Mere
prendroit
bien - toſt le
deffus fur celuy du coeur de
L'Enfant
.
Un ſcavant Anatomiſte
P
GALANT . 39
ayant trouvé un Enfant
fans aucune goutte de fang
dans une Femme groffe
morre d'hemorragie
, a cru
que le fang de l'Enfant s'é
toit écoulé avec celuy de
la Mere , & que cette obfervation
démontroit le
commerce de la Circulation
entre la Mere & l'Enfant
: mais on fait voir que
cet accident peut eftre rapporté
à d'autres cauſes qu'à
cette prétendue communication
par les vaiffeaux
du fang ; & pour mettre
la choſe hors de rout équi .
7
40. MERCURE
voque , on oppofe à cette
obfervation
une experience
qui décide fans laiffer
d'ambiguité . L'experience
confifte à tirer tout le fang
d'une Chienne pleine, dans
laquelle on trouve enfuite
les petits Chiens encore
en vielavec tout leur fang :
cette experience eſtant ai
fée à faire , on invite les
incredules à la réiterer , autant
de fois qu'il fera neneflaire
pour leur convi
aticn .
La caufe qui produit
l'accouchement & les accidents
GALANT . 41
dents qui le fuivent , fourniffent
encore de nouvelles
preuves contre l'opinion
de la communication du
fang de la Mere. On met
le comble à toutes ces preuves
par la comparaiſon que
l'on fait des Animaux qui
en produifent d'autres par
le moyen des oeufs , avec
les Animaux qui produifent
des Animaux vivants.
( on appelle les premiers
Ovipares & les feconds
Vivipares ) & comme dans
les Ovipares on voit manifeftement
que le fang de
Fevrier 1711,
D
42 MERCURE
;
la Mere n'a aucune part à
la
nourriture du
petitanimal
renfermé dans l'oeuf
' il eft tres raifonnable
de
penfer qu'il en eft de meſme
dans les Vivipares . ↓
Cette
comparaison qu'on
appelle Analogic , eftant
fondée fur uniformité
que la nature obferve dans
prefque tous les ouvrages
de la mefme efpece , for-
2 me toûjours un préjugé
qui ne peut eftre detruit
que par une demonſtration
du contraire. Au- refte detbte
analogie fert à lever une
GALANT 43
ne
du fien ;
90
difficulté qui fe préfente
fur l'origine du lang de
'Enfant ; cat on peut demander
d'où vient le fang
de l'Enfant , fi la Mere
communique à l'Enfant
aucune portion
qu
mais puiſque le lang de
l'Animal renfermé dans
l'oeuf fe forme fans le fe-
Cours de celuy de la Mere
pourquoy ne fe formeroit
il pas de mefme dans
les Vivipares ? Ce qui fait
voir que dans tous les Animaux
foit Vivipares , foit
Ovipares il faus neceflai
Dij
44 MERCURE
rement qu'il y ait une goutte
de fang primordiale ,
pour ainfi dire , qui ferve
comme de levain à tout le
fang qui fe forme dans la
fuite.
C'eſt ainfi
que l'on conl'exclut
par la raiſon, par
perience & par l'analogje
que le fang de la Mere ne
fert point de nourriture à
l'Enfant.
eut aux Ecoles de Medecine
de Paris une nouvelle The-
Se fur la nourriture du Foetus.
Mr Falconet le fils Medecin
ordinaire du Roy &
de Mr le Chancelier , qui eft
auteur de la Thefe , en eftoit
le Prefident , & Mr deFuf
fieu Bachelier de la Faculté :
Profeffeur Royal de Botanique
au Jardin du Roy en
eftoit le Soutenant inco
: De tout ce qui fe paffe
dans le corps humain il
n'y a rien de plus merveilleux
que la maniere
C Fevrier.
26 MERCURE
dont l'Enfant fe nourrit
dans le Sein de la Mere
Il femble d'abord qu'il n'y
ait d'autre liqueur que les
fang de la Mere , qui puif
fe fervir de nourriture ab
l'Enfant, Ge fentiment quih
fe prefente naturellement
à l'efprit , a efté celuy desi
la plufpair des Anciens.)
quelques Modernes l'ont
fuivi , & ont cru pouvoir
le confirmer par des obfervations
particulieres ) :
Mais la meilleure partiet,
des Phyficiens d'aujour
d'huy , ayant découvertv
GALANT. 27
qu'une liqueur laiteufe fe
féparoit du fang de la
Mere dans le lieu où
l'Enfant fe nourrit , ont
jugé qué cette liqueur ne
pouvoit eftre deſtinée qu'à
la nourriture de l'Enfant.
Une partie de ceux qui ont
embraffé ce dernier fentiment
, croient pourtant
encore qu'il y a entre le
fang de la Mere & celuy
de l'Enfant , quelque commerce
de circulation
tant il eft vray qu'il refter
toujours quelque chofe
des anciens préjugés, bang
Cij
28 MERCURE
Dans la Thefe dont- il
s'agit , on foutient non
feulement , que le fang de
la Mere ne fert pas d'aliment
à l'Enfant , mais encore
qu'il n'y a aucune
communication de l'un à
l'autre par les vaiſſeaux du
fang Voicy les principes
fur lefquels ce fentiment
cft appuyé.
On ne peut reconnoif
tre de liqueur pour veri
table nourriture de l'Enfant
que celle dont le
pallage de la Merc à l'Enfant
eft manifefte : il faut
1
GALANT. 29
*
de plus que cette liqueur
convienne au corps qui doit
en eſtre nourri ; & cette
convenance doit fe trou .
ver dans la qualité , dins la
quantité & dans le mouvement
.
Toutes ces conditions
fe trouvent dans la liqueur
laiteufe dont- il a etté parlé
, & ne fe trouvent point
dans le fang de la Mere.
Premiere ment , on eft affuré
de l'existence de cette
liqueur , & dans certains
Animaux , comme
ceux qui ruminent
OR
Ciij
30 MERCURE
C
l'exprime en abondance
lorfqu'on preffe les Cotyledons
on appelle ainfi
dans ces Animaux les petits
refervoirs où cette liqueur
samaffe . ) D'abord
les membranes
qui envelopent
l'infant s'imbibent
par des pores imperceptibles
de cette liqueur à mefure
qu'elle s'echape ; dans
la fuite la nourriture
que
les membranes ont ainfi
requë fert à leur faire pouffer
de petites racines , qui
- s'infiuuent dans les bouches
de ces refervoirs
, pour
CALANT . 31
immediatement y puifer
ile fuc nourricier : & c'cft
que
les
de cette maniere
membranes
de L'Enfant
s'attachent
à la Mere , par
le cofté qui regarde
le dedans
: dans ce costé qui eſt
plus charnu que le refte
des membranes
& qu'on
appelle
Placenta
, les vaiffeaux
du fang de l'Enfant
qui compofent
le cordon ,
fe divifenten
une infinité
de rameaux
: c'eſt dans les
rameaux
d'un de ces vaiffeaux
nommé
la vaine
umbilicale
qu'une
partie
Cij
13.2
MERCURE
•
· le
de la liqueur laiteufe eft
portée par les petites racines
qui l'ont fucée , pour
eftre diftribuée de là dans
corps de l'Enfant
, pendant
que l'autre partie eft
portée immediatement
dans la cavité des membranes
où l'Enfant eft contenu
, qui fe nourrit parla
bouche de cette liqueur
dans laquelle il nage , dés
qu'il a affez de force pour
fucer.
Venons au fang de la
Mere ; les routes par où
lon veut le conduire dans
GALANT .
33
•
le corps de l'Enfant font
abfolument inconnues
; car
du cofté de l'Enfant on ne
fcauroit reconnoiftre aucun
vaifléau ouvert dans la
furface du Placenta , & quelque
fortement qu'onpreffe
cette partie on ne peut en
faire fortir une goutte de
fang : du cofté de la Mere,
fi les vaiffeaux du fang
s'ouvroient pour fournir
- cette prétendue nourriture
, il y auroit toûjours des
pertes continuelles au commencement
des groffeffes ;
puifque dans le tems où les
34 MERCURE
Membranes ne font point
attachées , le fang devroit
s'épancher avant que de les
pénétrer , & cet epanchement
feroit marqué par
une perte encore plus confiderable
dans ces Animaux
qui portent leurs
Petits jufqu'au terme , fans
que les membranes foient
jamais attachées : mais bien
loin que les vaiffeaux du
fang foient difpofés à s'ouvrir
au commencement des
groffetles , il paroit au contraire
par la fuppreflion
qui arrive alors des eva-
49
GALANT. 35
cuations
periodiques , que
ces vaiffeaux font plus fermez
que jamais
& c'eft
par cette raifon que ces evacuations
manquent prefque
toujours
aux Nourrices.
En fecond lieu la convenance
du fuc laiteux avec
le corps qu'il doit nourrir
, eft parfaite dans les
trois chefs qu'on a propofés
; & il en eft tout le contraire
à l'égard du fang. Ce
fuc laiteux eft doux & balfamique:
le fang de la Mere
eft chargé de principes
36
MERCURE
trop
bouillans & trop actifs
; & feroit il raifonableque
l'Enfant fuft nourri de
ce lang , dans un tems où
il cft plus tendre & plus
delicat , que lorfque la nature
ne luy donen que du
lait pour aliment ? Ce fuc
abonde en fuffifante quantité
, parceque pendant la
groffeffe tout ce qu'il y a
de laiteux dans le fang de
la Mere eft déterminé vers
l'endroit où l'Enfant fe
nourrit , & il faut bien que
cette liqueur foit l'extrait
le plus pur de tout ce qu'il
GALANT. 37
ya . de nourricier dans le
fang de la Mere , puifque
l'Enfant depuis fon premier
point jufqu'à fa naiffance
croift dans le fein de
fa Mere dix mille fois plus,
qu'il ne croift depuis qu'il
elt né jufqu'à ce qu'il parviene
à fa jufte grandeur :
le fang au contraire , en
quelque quantité qu'il foir,
ne fçauroit fournir une
nourriture qui fuffife à un
accroiffement f prodigieux
, parce qu'à peine ſur
cent de parties s'en
trouve t-il une de nouiriciere.
es
38 MERCURE
Enfin le mouvement du
fuc laiteux eft tres lent &
de forte que cettres
doux ; de forte
te liqueur
s'infinue
dans
les vaiffeaux
delicats
de
l'Enfant fans les endomma--
ger : le fang au contraire
eft porté d'un mouvement
rapide qui forceroit
aifément
tous les refforts d'une
fi foible machine
; & par
cette mefme raifon le batement
du coeur de la Mere
prendroit
bien - toſt le
deffus fur celuy du coeur de
L'Enfant
.
Un ſcavant Anatomiſte
P
GALANT . 39
ayant trouvé un Enfant
fans aucune goutte de fang
dans une Femme groffe
morre d'hemorragie
, a cru
que le fang de l'Enfant s'é
toit écoulé avec celuy de
la Mere , & que cette obfervation
démontroit le
commerce de la Circulation
entre la Mere & l'Enfant
: mais on fait voir que
cet accident peut eftre rapporté
à d'autres cauſes qu'à
cette prétendue communication
par les vaiffeaux
du fang ; & pour mettre
la choſe hors de rout équi .
7
40. MERCURE
voque , on oppofe à cette
obfervation
une experience
qui décide fans laiffer
d'ambiguité . L'experience
confifte à tirer tout le fang
d'une Chienne pleine, dans
laquelle on trouve enfuite
les petits Chiens encore
en vielavec tout leur fang :
cette experience eſtant ai
fée à faire , on invite les
incredules à la réiterer , autant
de fois qu'il fera neneflaire
pour leur convi
aticn .
La caufe qui produit
l'accouchement & les accidents
GALANT . 41
dents qui le fuivent , fourniffent
encore de nouvelles
preuves contre l'opinion
de la communication du
fang de la Mere. On met
le comble à toutes ces preuves
par la comparaiſon que
l'on fait des Animaux qui
en produifent d'autres par
le moyen des oeufs , avec
les Animaux qui produifent
des Animaux vivants.
( on appelle les premiers
Ovipares & les feconds
Vivipares ) & comme dans
les Ovipares on voit manifeftement
que le fang de
Fevrier 1711,
D
42 MERCURE
;
la Mere n'a aucune part à
la
nourriture du
petitanimal
renfermé dans l'oeuf
' il eft tres raifonnable
de
penfer qu'il en eft de meſme
dans les Vivipares . ↓
Cette
comparaison qu'on
appelle Analogic , eftant
fondée fur uniformité
que la nature obferve dans
prefque tous les ouvrages
de la mefme efpece , for-
2 me toûjours un préjugé
qui ne peut eftre detruit
que par une demonſtration
du contraire. Au- refte detbte
analogie fert à lever une
GALANT 43
ne
du fien ;
90
difficulté qui fe préfente
fur l'origine du lang de
'Enfant ; cat on peut demander
d'où vient le fang
de l'Enfant , fi la Mere
communique à l'Enfant
aucune portion
qu
mais puiſque le lang de
l'Animal renfermé dans
l'oeuf fe forme fans le fe-
Cours de celuy de la Mere
pourquoy ne fe formeroit
il pas de mefme dans
les Vivipares ? Ce qui fait
voir que dans tous les Animaux
foit Vivipares , foit
Ovipares il faus neceflai
Dij
44 MERCURE
rement qu'il y ait une goutte
de fang primordiale ,
pour ainfi dire , qui ferve
comme de levain à tout le
fang qui fe forme dans la
fuite.
C'eſt ainfi
que l'on conl'exclut
par la raiſon, par
perience & par l'analogje
que le fang de la Mere ne
fert point de nourriture à
l'Enfant.
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Résumé : Nouvelle These soutenuë en l'Ecole de Medecine, [titre d'après la table]
Le texte présente une thèse soutenue par Leuza de Ferrier, avec le soutien de Mr Falconet et Mr de Fussieu, aux Écoles de Médecine de Paris. Cette thèse conteste l'idée que le fœtus se nourrit du sang de la mère. Les auteurs avancent que la véritable nourriture du fœtus est une liqueur laiteuse, distincte du sang maternel. Cette liqueur est décrite comme douce, abondante et se distribuant lentement, adaptée à la délicatesse du corps fœtal. En revanche, le sang maternel est jugé trop actif et bouillant pour convenir à la nutrition du fœtus. La thèse exclut toute communication vasculaire directe entre le sang maternel et le sang fœtal. Cette affirmation est appuyée par des observations et des expériences, notamment celle consistant à retirer tout le sang d'une chienne pleine sans affecter ses petits. De plus, la comparaison avec les animaux ovipares (qui pondent des œufs) renforce l'idée que le sang maternel n'alimente pas directement le fœtus. Ces éléments soutiennent la théorie selon laquelle le fœtus se nourrit par une liqueur spécifique et non par le sang maternel.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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