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p. 470
A MLLE DE MALCRAIS DE LA VIGNE, Par l'Auteur des Dons des Enfans de Latone, en lui envoyant son Livre.
Début :
Soutien de la docte harmonie, [...]
Mots clefs :
Livre, Malcrais
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texteReconnaissance textuelle : A MLLE DE MALCRAIS DE LA VIGNE, Par l'Auteur des Dons des Enfans de Latone, en lui envoyant son Livre.
A MLLE DE MALCR AIS
DE LA VIGNE ,
Par l'Auteur des Dons des Enfans de
Latone , en lui envoyant son Livre.
SouOtutiieenn de la docte harmonie ,
MALCRAIS , dont le brillant génie
Jette autant d'éclat dans ces lieux
Qu'en pourroient répandre tes yeux ,
Reçoi les essorts de ma rime ;
Et le doux tribut de l'estime
Qu'ont cru devoir à tes talens
Les Auteurs les plus excellens ;
Permets-moi d'en suivre l'exemple,
Forte ce Livre dans le Temple ,
Où Prêtresse du Dieu des Vers ,
Sur tous les Ouvrages divers
Tu dois prononcer des oracles ;
Par eux il vaincra les obstacles
Qu'opposent l'Envie ou l'Erreur,
S'il peut mériter ta faveur.
Mais , si ta bouche plus severe
Le jugeoit indigne de plaire ,
Qu'il céde à ton Arrêt , qu'il n'en appelle pas
Cet Oracle est plus sûr que celui de Calehas.
DE LA VIGNE ,
Par l'Auteur des Dons des Enfans de
Latone , en lui envoyant son Livre.
SouOtutiieenn de la docte harmonie ,
MALCRAIS , dont le brillant génie
Jette autant d'éclat dans ces lieux
Qu'en pourroient répandre tes yeux ,
Reçoi les essorts de ma rime ;
Et le doux tribut de l'estime
Qu'ont cru devoir à tes talens
Les Auteurs les plus excellens ;
Permets-moi d'en suivre l'exemple,
Forte ce Livre dans le Temple ,
Où Prêtresse du Dieu des Vers ,
Sur tous les Ouvrages divers
Tu dois prononcer des oracles ;
Par eux il vaincra les obstacles
Qu'opposent l'Envie ou l'Erreur,
S'il peut mériter ta faveur.
Mais , si ta bouche plus severe
Le jugeoit indigne de plaire ,
Qu'il céde à ton Arrêt , qu'il n'en appelle pas
Cet Oracle est plus sûr que celui de Calehas.
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Résumé : A MLLE DE MALCRAIS DE LA VIGNE, Par l'Auteur des Dons des Enfans de Latone, en lui envoyant son Livre.
L'auteur dédie son livre 'Les Dons des Enfants de Latone' à Mlle de Malcrais, qu'il loue pour son 'brillant génie'. Il lui offre ses vers et espère qu'elle prononcera des oracles favorables sur son ouvrage. Il accepte son jugement, le considérant plus sûr que celui de Calchas.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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p. 644-657
LETTRE écrite [à] M. D. L. R. / A MONSIEUR *** Auteur des Dons des Enfans de Latone, Poëme sur la Musique, et sur la Chasse du Cerf.
Début :
Je ne connois point personnellement, Monsieur, l'Auteur des Dons des Enfans [...]
Mots clefs :
Chasse, Cerf, Chiens, Temps, Ouvrage, Chasseurs, Chasse du cerf, Savary, Veneurs, Principes, Auteur, Poème, Connaissances
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite [à] M. D. L. R. / A MONSIEUR *** Auteur des Dons des Enfans de Latone, Poëme sur la Musique, et sur la Chasse du Cerf.
LETTRE écrite à M. D. L. R.
E ne connois point personnellement ,
Monsieur , l'Auteur des Dons des Eng
fans de Latone , cependant je vous adresse
une Lettre , contenant les Réfléxions que
j'ai faites sur son Poëme de la Chasse du
Cerf. Vous me ferez plaisir de l'inserer
dans le premier Mercure. Je serai bienaise
de lui faire part et au public , par
votre entremise, de la justice que je rends
à son Ouvrage. J'ai l'honneur d'être, &c.
A MONSIEUR ***
Auteur des Dons des Enfans de Latone,
Poëme sur la Musique , et sur
la Chasse du Cerf.
U
pour
N Chasseur de profession hazarde
Monsieur , de prendre la plume
vous faire part de ses Réfléxions sur
la traduction libre que vous venez de
donner au public , du Poëme Latin de
Savary , sur la Chasse du Cerf ; c'est un
Auteur que j'ai étudié il y a long- temps,
et que j'ai toujours souhaité de voir traduit
en François, pour le rendre plus à la
portée des jeunes Chasseurs, à qui la Langue
A VRIL. 1734. 645
gue Latine est devenue moins familiere
qu'elle ne l'étoit de son temps .
L'Ouvrage étoit difficile , et vous avez
surpassé mes souhaits , en le rendant en
Vers , et en le faisant précéder par deux
autres Poëmes sur la Musique. Je les ai
lûs avec tout le plaisir imaginable ; mais
comme je suis moins Musicien que Chas-,
seur , je laisse le soin d'en faire l'éloge à
gens plus connoisseurs que moi en Musique
, et je me renferme uniquement dans
l'examen de votre Poëme sur la Chasse.
- J'ai toujours regardé la Chasse du Cerf
comme le plus noble , et le plus parfait
* amusement, dont les Rois , les Princes et
les Seigneurs pouvoient s'occuper ; mais
en même temps je l'ai regardé comme un
Art difficile , où 20 ans d'étude et une
grande aplication suffiroient à peine pour
découvrir tous les secrets qui en font
partie ; j'ai cru qu'il étoit indigne d'un
homme raisonnable d'y perdre son tems,
s'il ne se mettoit en état d'en acquerir.
toutes les connoissances , sans lesquelles il
ne peut trouver qu'un plaisir chimerique,
beaucoup d'ennuis, de dégoût et un
vuide aussi languissant que fatiguant,
Car est- ce en effet avoir du plaisir que
de n'être au fait de rien ? de voir passer
un Cerf sans en peuvoir rendre compte ?
B d'en
646 MERCURE DE FRANCE
d'en revoir du pied sans pouvoir juger
ni de son espece , ni de son âge ? d'être
dans l'embarras , ou se porter par l'ignorance
où l'on est des refuites du Cerf, de
ses faux rembuchemens, de ses retours et
de ses ruzes ? de ne point sçavoir comment
on s'y prend pour relever un deffaut
de ne point suivre la voix des
Chiens ? de ne point distinguer les bons
cris d'avec les mauvais ? enfin de ne faire
aucun usage de sa raison dans les occasions
embarrassantes ? Suffit- il, en verité, de
s'en rapporter à des Piqueurs, dont les lumieres
sont souvent médiocres , et le raisonnement
peu solide et un homme
d'esprit peut-il borner tous ses amusemens
à être bien monté, à enfiler de longues
routes , à courir toute une journée
sans sçavoir ce qui se passe , ce qu'on a
fait , ce qu'on peut faire , où on doit aller
, si la Meute est dans la bonne voïe ,
ou si elle a pris le change? C'est- là cependant
la situation où se trouvent les jeunes
Chasseurs pendant long- temps , et
souvent toute leur vie ; ils n'ont acquis
aucuns principes ; ils ne font que balbutier
les termes qu'ils n'ont point étudiez ; ils
n'ont fait aucunes réfléxions sur la diversité
des connoissances , faute de sçavoir où
aller,ils ne voyent rien, n'entendent rien,
perAVRIL.
1734- 647
perdent la Chasse et mettent toute leur
fortune à suivre quelquefois un bon Chasseur,
comme un Postillon qui leur procure
par hazard l'avantage de se trouver à
un Halali , ou à la mort du Cerf, C'est-là
le grand triomphe ; car tout fiers d'une
victoire où ils n'ont point contribué , ils
se croyent les plus habiles Chasseurs du
monde , et s'imaginent avoir goûté tous
les plaisirs imaginables , lorsque réellement
ils n'ont eu que beaucoup d'ennuis
et de fatigues. Ce n'est pas la maniere
dont chassoit Charles IX. et Louis
XIV. ce dernier sçavoit tout , jugeoit par
lui -même , décidoit, vouloit qu'on suivit
ses décisions , et ne se trompoit pas.
Charles IX. dans le Livre qu'il a composé
lui - même, fait voir quelles étoient
ses connoissances , par le détail où il est
entré , et de la nature des Cerfs , et de
toutes les parties de laChasse.Le sage Roi
qui nous gouverne aujourd'hui, suit parfaitement
les traces de ses deux Prédècesseurs
, et rien n'est plus juste, Monsieur ,
que quatre Vers qui se voïent dans
votre Epître.
les
La Déesse n'a plus de secret à t'apprendre ;
De ses sçavantes Loix , Interprête encor tendre,
Tu rens des jugemens sages et raisonnez ,
Que n'oseroient porter des Veneurs surannez .
Bij
Mais
648 MERCURE DE FRANCE
. Mais est-il imité dans son application ?
je n'ose l'assurer ; ce qu'il y a de certain
c'est que Savary que vous avez traduit est
le seul Auteur capable d'apprendre tous
les secrets de l'Art à ceux qui l'ignorent,
non seulement les François , mais encore
tous les Etrangers conviennent qu'il n'a
paru dans ce genre aucun Ouvrage comparable
au sien , pour l'ordre , la suite , la
précision , l'arrangement des matieres , et
la netteté avec laquelle elles sont expliquées,
toutes les idées y sont placées , raprochées
et rendues sensibles ; y a-t-il
quelqu'apprentilf chasseur,qui n'ait voulu
lire et Fouilloux et Salnouë ? en est-on
devenu plus habile ? s'y est- on fait des
principes certains , les différentes matieres
y sont- elles traitées dans un ordre
propre à se faire retenir ?
Fouilloux est confus et plein de verbiages
; Salnouë à tout dit , mais il ne l'a pas
arrangé , et les matiéres y sont souvent
transposées ; Savary qui a écrit après lui,
y a mis l'ordre qu'elles demandoient ; il a
réduit à 2500 Vers latins , la moitié d'un
volume in 4° . fait par Salnoue sur la
Chasse du Cerf; et vous , Monsieur , dans
votre Traduction vous avez encore plus
fait que Savary , puisqu'en n'obmettant
rien de tout ce qui étoit nécessaire, vous
avez
AVRIL. 1734 649
avez dit en 1500 Vers François , ce que
Savari n'avoit pû faire en latin qu'en
2500 ; quelle précision ; aussi n'y voit- on
pas un Vers qui n'ait son sens et son instruction
. On n'y trouve rien d'inutile
et de superflu ; c'est un véritable Poëme
didactique , mais ennobli par Diane
qu'on y fait parler avec dignité , enrichi
d'images et de comparaisons élevées , et
où mille traits d'une Poësie élégante rendent
parfaitement votre original . Quelles
graces n'ont point les six premieres pages
de votre premier Chant , où après votre
invocation , vous détaillez l'origine de la
Chasse dans les Gaules , les exercices des
Gaulois , et la maniere qu'ils avoient de
conserver la connoissance des Arts et des
Sciences ?
Peut- on expliquer avec plus de nettcté
l'âge des Cerfs , depuis le Faon , jusqu'aux
vieuxCerfs , avec les noms différens *
qu'on leur a donnez , par rapport à leur
Tête .
Est-il permis à quelqu'un de ne pas entendre
clairement toutes les différentes .
parties des quatre especes de têtes dont
vous donnez le modele , et sur lesquelles
il ne reste aucun doute ? Pour en sentir la
différence , la connoissance des pieds ne
devient - elle pas sensible par le détail
Biij heus
so MERCURE DE FRANCE
heureux des quatre pieds, relatifs aux parties
des figures , si exactement dessinées ?
et 20 pages de lecture des autres Auteurs
les peuvent- elles faire comprendre avec
autant de facilité ? La connoissance des
fumées n'est pas moins bien éclaircie dans
le second Chant, par rapport aux saisons,
par rapport aux Biches , et à l'âge des différens
Cerfs , et vous terminez enfin toutes
les lumieres qu'on peut tirer du corps
du Fauve , par l'explication des abbatures
, des portées , du raire et du frayoir
où vous marquez précisément le dégré
de foy que l'on peut ajouter à des témoignages
aussi incertains.
Après avoir établi ces principes generaux
, vous déterminez les lieux où l'on
doit chercher les Cerfs , pour les détourner
selon les différentes saisons ; sçavoir
dans l'Hyver , au fond des Forêts , où
vous expliquez et la maniere dont ils se
nourrissent et dont ils se garentissent du
froid ; et comment dans les autres saisons
ils se séparent , prennent leur Buisson à
l'extrémité des grands Païs, pour se nourrir
avec plus de facilité , et mettre bas
leurs têtes dont vous expliquez la chute,
et les causes que les Naturalistes y attribuent.
Des lieux , vous passez au temps que
l'on
AVRIL. 1734.
l'on doit prendre pour les détourner ;
l'agitation continuelle où ils sont pendant
le rut , l'embarras de les trouver
pendant ce temps , où toutes leurs démarches
sont incertaines .
Peut- on assez admirer la description
charmante que vous en faites , sous l'Image
d'un Tournoy , leurs Combats, leur
Victoire , le prix dont elle est suivie , et le
nombre des Spectateurs qui en sont les
témoins? Pouvoit- on distraire plus agréablement
le Lecteur du Didactique , qui a
précédé, que par des Images aussi noblement
imaginées ?
Quel heureux détail du Limier qu'on
veut dresser dans le troisiémeChant! Tous
les termes de l'art y sont si heureusement
employez qu'ils ne pourroient être substituez
par d'autres , il semble qu'ils se
soient venus offrir à la rime , sans qu'il
vous en ait rien couté. On y voit quel
doit être le nombre de Picqueurs; en quoi
consistent leurs devoirs, la qualité et l'espece
des differens Chiens , leurs bontez
ou leurs défauts , l'instruction donnée
aux Valets de Limier pour détourner, les
précautions qu'ils doivent prendre , et les
observations qu'ils doivent faire.
Ce détail est terminé par l'appareil de
eette assemblée générale où se font les
B iiij dif-
>
652 MERCURE DE FRANCE
·
différens rapports. Pouvoit on décrire
avec plus d'élevation ce celebre conseil ,
où tous les Veneurs décident du Cerf
que
l'on doit lancer , par les principes que
vous établissez ?
Le quatrième Chant regarde la disposition
des Relais , les noms différens qu'on
leur donne , l'espece et la nature des
Chiens qui les doivent composer , les
postes où il les faut placer , l'usage que
les Valets de Chiens en doivent faire
l'arrivée au laissez - coure , la verification
qu'on y doit faire du rapport , la maniere
dont on lance aujourd'hui , différente
de celle où on lançoit autrefois à trait de
Limier, ce que les Veneurs dispersez doivent
observer quand le Cerf est lancé ; la
crainte d'un faux rembuchement , la nécessité
de laisser agir les Chiens sans les
presser de trop près ; la deffense de Diane
, d'enlever la Meute , comme l'impatience
Françoise ne force que trop
souvent de le faire , et enfin les temps
et les précautions nécessaires que doivent
prendre les Valets de Chiens pour
ne donner les Relais qu'à propos et
quand ils sont demandez .
L'heureux trait de morale par où vous
commencez le cinquième Chant , est une
juste application des inconveniens qui
sura
AVRIL. 1734. 653
surviennent dans le cours de la Chasse ,
soit pour les Chiens , soit pour les Veneurs
; on y voit toutes les différentes
ruses des Cerfs , le désordre que causent
les jeunes Chiens , la sagesse des vieux ,
les lumieres qu'ils donnent pour sortir
d'embarras , pour relever les deffauts et
relancer le Cerf , comment on le suit.
dans l'eau , comment on découvre s'il y
est resté , s'il en est sorti , les secrets pour
en retrouver seurement la voye , et enfin
l'halali et la mort du Cerf, dont vous faites
un détail aussi - vrai qu'interessant.
Je finirai , Monsieur , par l'éloge que
mérite votre dernier Chant,d'autant plus
que sa principale beauté est bien moins
dûë à votre original qu'à vos heureuses
idées ; Pouviez - vous relever plus noblement
le bas Didactique où vous étiez forcé
d'entrer par le détail de la Curée, qu'en
le représentant sous l'image d'un Sacrifice
offert à Diane . Comment avez - vous
pû ennoblir un pareil carnage par tant
de richesses d'expressions ? Pouviez - vous
mieux établir les droits qui appartiennent
au Maître ,auxVeneurs ,aux Limiers et aux
Chiens dans les différentes parties du
Cerf. C'étoit une connoissance fondée de
temps immémorial que vous ne pouviez
omettre , et qui servira de loi immuable
dans
B v
654 MERCURE DE FRANCE
dans tous les temps pour les Chasseurs.
Enfin pouviez-vous mieux terminer tous
les Préceptes que renferme votre Ouvrage
que par cette Fête qu'un retour general
de la Chasse attire dans le Parvis du
Temple de Diane , où tous les Chasseurs
réunis dans un jour fameux , consacré
plus particulierement à sa gloire , passent
la nuit à celebrer ses loüanges et à chanter
les victoires que les différens Chasseurs
ont remportées ?
On voit bien , Monsieur, que vous n'avez
pas voulu travailler pour des Picqueurs
seulement ; ce ne sont pas eux en
effet qui avoient besoin de vos leçons , leur
application , la routine , la longue expérience
leur donnent à la fin toutes les
connoissances qui leur sont nécessaires ;
cependant votre ouvrage est si clair par
lui -même qu'il leur sera aisé d'y apprendre
tous les principes aussi - aisément qu'ils
l'auroienr pû faire s'il avoit été en Prose ;
mais je m'imagine que l'intention de Savary
a été d'endoctriner la Noblesse et de
la tirer agréablement de l'ignorance où
elle croupit ordinairement ; il a voulu
leur parler un langage conforme à leur
éducation en les instruisant.
Et vous , Monsieur , vous leur avez encore
abrégé la peine en le mettant en
Vers
AVRIL 1734. 655
Vers François , qui se retiennent incomparablement
mieux que la Prose.
, Je finirai , Monsieur , mes Réfléxions
en vous répétant que votre Ouvrage par
lui- même , est admirable ; jamais Auteur
n'a pû former un plus beau plan , et suivre
un meilleur ordre que Savary ; ce sera
une instruction éternelle pour tous ceux
qui voudront acquerir des connoissances
dans la Chasse du Cerf , chasser avec esprit
et goûter les parfaits plaisirs qu'un
homme raisonnable y doit rechercher ; il
dit tout ce qu'il faut dire , renferme tout
ce qu'il faut sçavoir , et éclaircit tout ce
que les autres Auteurs dans de gros volumes
entiers n'avoient traité qu'avec
confusion .
Votre traduction l'a considérablement
embelli , par ce que vous y avez ajouté, et
par ce que vous en avez sagement retranché;
vous l'avez rendu avec clarté et précision
, votre Poësie est noble, naturelle,
non entortillée , ni louche ; elle ne sent ni
l'huile, ni la lime , et fait sentir quelque
chose de supérieur à celle d'un Poëte de
profession.
Il ne me reste plus , Monsieur , qu'à
vous parler de votre Dictionnaire et du
Recueil des Tons de Chasse et Fanfares
qui terminent votre Livre ; ce sont les
B vj deux
656 MERCURE DE FRANCE
deux plus beaux et plus utiles présens
que vous pouviez faire au Public ; personne
ne s'étoit encore avisé de faire un
Dictionnaire de Chasse aussi exact et aussi
étendu que le vôtre. Il ne vous a rien
échapé des termes tant anciens que
nouveaux, répandus dans tous les Livres,
ou de ceux que l'usage a consacrés ; c'est
une instruction admirable , soit pour les
Picqueurs, soit pour les jeunes Chasseurs
qui auront la curiosité de sçavoir. A l'égard
des Tons de chasse et Fanfares ,
vous en avez l'obligation à M. de Dampierre,
Gentilhomme des Plaisirs du Roy,
il a l'avantage d'être excellent Musicien
et grand Chasseur ; ses Fanfares sont d'un
goût charmant , mais on ne peut trop
admirer l'application merveilleuse et nouvelle
qu'il a inventée pour les faire servir
de signaux, qui apprennent aux Veneurs
dispersez , l'espece du Cerf que l'on court,
+
ses mouvemens et toutes ses ruses.
C'est un moyen facile pour mettre au
蜜
fait de ce qui se passe , et une pareille
Méthode doit passer non seulement dans
toutes les Provinces , mais encore chez
les Etrangers . Les Parodies des Fanfares
que vous avez ramassées , y donnent encore
une nouvelle grace , et peuvent extrêmement
divertir dans un retour de
Chasse. • Le
AVRIL 1734
657
Le Public doit de grands remercimens
à M. de Dampierre , de vous avoir bien
voulu communiquer son travail. Et vous ,
Monsieur , vous lui en devez beaucoup ,
pour les Eloges qu'il ne cesse de donner
à ce qu'on m'a dit , à votre Ouvrage ;
témoignages
seuls capables d'en relever infiniment
le prix. J'ai l'honneur d'être ,
Monsieur , & c .
E ne connois point personnellement ,
Monsieur , l'Auteur des Dons des Eng
fans de Latone , cependant je vous adresse
une Lettre , contenant les Réfléxions que
j'ai faites sur son Poëme de la Chasse du
Cerf. Vous me ferez plaisir de l'inserer
dans le premier Mercure. Je serai bienaise
de lui faire part et au public , par
votre entremise, de la justice que je rends
à son Ouvrage. J'ai l'honneur d'être, &c.
A MONSIEUR ***
Auteur des Dons des Enfans de Latone,
Poëme sur la Musique , et sur
la Chasse du Cerf.
U
pour
N Chasseur de profession hazarde
Monsieur , de prendre la plume
vous faire part de ses Réfléxions sur
la traduction libre que vous venez de
donner au public , du Poëme Latin de
Savary , sur la Chasse du Cerf ; c'est un
Auteur que j'ai étudié il y a long- temps,
et que j'ai toujours souhaité de voir traduit
en François, pour le rendre plus à la
portée des jeunes Chasseurs, à qui la Langue
A VRIL. 1734. 645
gue Latine est devenue moins familiere
qu'elle ne l'étoit de son temps .
L'Ouvrage étoit difficile , et vous avez
surpassé mes souhaits , en le rendant en
Vers , et en le faisant précéder par deux
autres Poëmes sur la Musique. Je les ai
lûs avec tout le plaisir imaginable ; mais
comme je suis moins Musicien que Chas-,
seur , je laisse le soin d'en faire l'éloge à
gens plus connoisseurs que moi en Musique
, et je me renferme uniquement dans
l'examen de votre Poëme sur la Chasse.
- J'ai toujours regardé la Chasse du Cerf
comme le plus noble , et le plus parfait
* amusement, dont les Rois , les Princes et
les Seigneurs pouvoient s'occuper ; mais
en même temps je l'ai regardé comme un
Art difficile , où 20 ans d'étude et une
grande aplication suffiroient à peine pour
découvrir tous les secrets qui en font
partie ; j'ai cru qu'il étoit indigne d'un
homme raisonnable d'y perdre son tems,
s'il ne se mettoit en état d'en acquerir.
toutes les connoissances , sans lesquelles il
ne peut trouver qu'un plaisir chimerique,
beaucoup d'ennuis, de dégoût et un
vuide aussi languissant que fatiguant,
Car est- ce en effet avoir du plaisir que
de n'être au fait de rien ? de voir passer
un Cerf sans en peuvoir rendre compte ?
B d'en
646 MERCURE DE FRANCE
d'en revoir du pied sans pouvoir juger
ni de son espece , ni de son âge ? d'être
dans l'embarras , ou se porter par l'ignorance
où l'on est des refuites du Cerf, de
ses faux rembuchemens, de ses retours et
de ses ruzes ? de ne point sçavoir comment
on s'y prend pour relever un deffaut
de ne point suivre la voix des
Chiens ? de ne point distinguer les bons
cris d'avec les mauvais ? enfin de ne faire
aucun usage de sa raison dans les occasions
embarrassantes ? Suffit- il, en verité, de
s'en rapporter à des Piqueurs, dont les lumieres
sont souvent médiocres , et le raisonnement
peu solide et un homme
d'esprit peut-il borner tous ses amusemens
à être bien monté, à enfiler de longues
routes , à courir toute une journée
sans sçavoir ce qui se passe , ce qu'on a
fait , ce qu'on peut faire , où on doit aller
, si la Meute est dans la bonne voïe ,
ou si elle a pris le change? C'est- là cependant
la situation où se trouvent les jeunes
Chasseurs pendant long- temps , et
souvent toute leur vie ; ils n'ont acquis
aucuns principes ; ils ne font que balbutier
les termes qu'ils n'ont point étudiez ; ils
n'ont fait aucunes réfléxions sur la diversité
des connoissances , faute de sçavoir où
aller,ils ne voyent rien, n'entendent rien,
perAVRIL.
1734- 647
perdent la Chasse et mettent toute leur
fortune à suivre quelquefois un bon Chasseur,
comme un Postillon qui leur procure
par hazard l'avantage de se trouver à
un Halali , ou à la mort du Cerf, C'est-là
le grand triomphe ; car tout fiers d'une
victoire où ils n'ont point contribué , ils
se croyent les plus habiles Chasseurs du
monde , et s'imaginent avoir goûté tous
les plaisirs imaginables , lorsque réellement
ils n'ont eu que beaucoup d'ennuis
et de fatigues. Ce n'est pas la maniere
dont chassoit Charles IX. et Louis
XIV. ce dernier sçavoit tout , jugeoit par
lui -même , décidoit, vouloit qu'on suivit
ses décisions , et ne se trompoit pas.
Charles IX. dans le Livre qu'il a composé
lui - même, fait voir quelles étoient
ses connoissances , par le détail où il est
entré , et de la nature des Cerfs , et de
toutes les parties de laChasse.Le sage Roi
qui nous gouverne aujourd'hui, suit parfaitement
les traces de ses deux Prédècesseurs
, et rien n'est plus juste, Monsieur ,
que quatre Vers qui se voïent dans
votre Epître.
les
La Déesse n'a plus de secret à t'apprendre ;
De ses sçavantes Loix , Interprête encor tendre,
Tu rens des jugemens sages et raisonnez ,
Que n'oseroient porter des Veneurs surannez .
Bij
Mais
648 MERCURE DE FRANCE
. Mais est-il imité dans son application ?
je n'ose l'assurer ; ce qu'il y a de certain
c'est que Savary que vous avez traduit est
le seul Auteur capable d'apprendre tous
les secrets de l'Art à ceux qui l'ignorent,
non seulement les François , mais encore
tous les Etrangers conviennent qu'il n'a
paru dans ce genre aucun Ouvrage comparable
au sien , pour l'ordre , la suite , la
précision , l'arrangement des matieres , et
la netteté avec laquelle elles sont expliquées,
toutes les idées y sont placées , raprochées
et rendues sensibles ; y a-t-il
quelqu'apprentilf chasseur,qui n'ait voulu
lire et Fouilloux et Salnouë ? en est-on
devenu plus habile ? s'y est- on fait des
principes certains , les différentes matieres
y sont- elles traitées dans un ordre
propre à se faire retenir ?
Fouilloux est confus et plein de verbiages
; Salnouë à tout dit , mais il ne l'a pas
arrangé , et les matiéres y sont souvent
transposées ; Savary qui a écrit après lui,
y a mis l'ordre qu'elles demandoient ; il a
réduit à 2500 Vers latins , la moitié d'un
volume in 4° . fait par Salnoue sur la
Chasse du Cerf; et vous , Monsieur , dans
votre Traduction vous avez encore plus
fait que Savary , puisqu'en n'obmettant
rien de tout ce qui étoit nécessaire, vous
avez
AVRIL. 1734 649
avez dit en 1500 Vers François , ce que
Savari n'avoit pû faire en latin qu'en
2500 ; quelle précision ; aussi n'y voit- on
pas un Vers qui n'ait son sens et son instruction
. On n'y trouve rien d'inutile
et de superflu ; c'est un véritable Poëme
didactique , mais ennobli par Diane
qu'on y fait parler avec dignité , enrichi
d'images et de comparaisons élevées , et
où mille traits d'une Poësie élégante rendent
parfaitement votre original . Quelles
graces n'ont point les six premieres pages
de votre premier Chant , où après votre
invocation , vous détaillez l'origine de la
Chasse dans les Gaules , les exercices des
Gaulois , et la maniere qu'ils avoient de
conserver la connoissance des Arts et des
Sciences ?
Peut- on expliquer avec plus de nettcté
l'âge des Cerfs , depuis le Faon , jusqu'aux
vieuxCerfs , avec les noms différens *
qu'on leur a donnez , par rapport à leur
Tête .
Est-il permis à quelqu'un de ne pas entendre
clairement toutes les différentes .
parties des quatre especes de têtes dont
vous donnez le modele , et sur lesquelles
il ne reste aucun doute ? Pour en sentir la
différence , la connoissance des pieds ne
devient - elle pas sensible par le détail
Biij heus
so MERCURE DE FRANCE
heureux des quatre pieds, relatifs aux parties
des figures , si exactement dessinées ?
et 20 pages de lecture des autres Auteurs
les peuvent- elles faire comprendre avec
autant de facilité ? La connoissance des
fumées n'est pas moins bien éclaircie dans
le second Chant, par rapport aux saisons,
par rapport aux Biches , et à l'âge des différens
Cerfs , et vous terminez enfin toutes
les lumieres qu'on peut tirer du corps
du Fauve , par l'explication des abbatures
, des portées , du raire et du frayoir
où vous marquez précisément le dégré
de foy que l'on peut ajouter à des témoignages
aussi incertains.
Après avoir établi ces principes generaux
, vous déterminez les lieux où l'on
doit chercher les Cerfs , pour les détourner
selon les différentes saisons ; sçavoir
dans l'Hyver , au fond des Forêts , où
vous expliquez et la maniere dont ils se
nourrissent et dont ils se garentissent du
froid ; et comment dans les autres saisons
ils se séparent , prennent leur Buisson à
l'extrémité des grands Païs, pour se nourrir
avec plus de facilité , et mettre bas
leurs têtes dont vous expliquez la chute,
et les causes que les Naturalistes y attribuent.
Des lieux , vous passez au temps que
l'on
AVRIL. 1734.
l'on doit prendre pour les détourner ;
l'agitation continuelle où ils sont pendant
le rut , l'embarras de les trouver
pendant ce temps , où toutes leurs démarches
sont incertaines .
Peut- on assez admirer la description
charmante que vous en faites , sous l'Image
d'un Tournoy , leurs Combats, leur
Victoire , le prix dont elle est suivie , et le
nombre des Spectateurs qui en sont les
témoins? Pouvoit- on distraire plus agréablement
le Lecteur du Didactique , qui a
précédé, que par des Images aussi noblement
imaginées ?
Quel heureux détail du Limier qu'on
veut dresser dans le troisiémeChant! Tous
les termes de l'art y sont si heureusement
employez qu'ils ne pourroient être substituez
par d'autres , il semble qu'ils se
soient venus offrir à la rime , sans qu'il
vous en ait rien couté. On y voit quel
doit être le nombre de Picqueurs; en quoi
consistent leurs devoirs, la qualité et l'espece
des differens Chiens , leurs bontez
ou leurs défauts , l'instruction donnée
aux Valets de Limier pour détourner, les
précautions qu'ils doivent prendre , et les
observations qu'ils doivent faire.
Ce détail est terminé par l'appareil de
eette assemblée générale où se font les
B iiij dif-
>
652 MERCURE DE FRANCE
·
différens rapports. Pouvoit on décrire
avec plus d'élevation ce celebre conseil ,
où tous les Veneurs décident du Cerf
que
l'on doit lancer , par les principes que
vous établissez ?
Le quatrième Chant regarde la disposition
des Relais , les noms différens qu'on
leur donne , l'espece et la nature des
Chiens qui les doivent composer , les
postes où il les faut placer , l'usage que
les Valets de Chiens en doivent faire
l'arrivée au laissez - coure , la verification
qu'on y doit faire du rapport , la maniere
dont on lance aujourd'hui , différente
de celle où on lançoit autrefois à trait de
Limier, ce que les Veneurs dispersez doivent
observer quand le Cerf est lancé ; la
crainte d'un faux rembuchement , la nécessité
de laisser agir les Chiens sans les
presser de trop près ; la deffense de Diane
, d'enlever la Meute , comme l'impatience
Françoise ne force que trop
souvent de le faire , et enfin les temps
et les précautions nécessaires que doivent
prendre les Valets de Chiens pour
ne donner les Relais qu'à propos et
quand ils sont demandez .
L'heureux trait de morale par où vous
commencez le cinquième Chant , est une
juste application des inconveniens qui
sura
AVRIL. 1734. 653
surviennent dans le cours de la Chasse ,
soit pour les Chiens , soit pour les Veneurs
; on y voit toutes les différentes
ruses des Cerfs , le désordre que causent
les jeunes Chiens , la sagesse des vieux ,
les lumieres qu'ils donnent pour sortir
d'embarras , pour relever les deffauts et
relancer le Cerf , comment on le suit.
dans l'eau , comment on découvre s'il y
est resté , s'il en est sorti , les secrets pour
en retrouver seurement la voye , et enfin
l'halali et la mort du Cerf, dont vous faites
un détail aussi - vrai qu'interessant.
Je finirai , Monsieur , par l'éloge que
mérite votre dernier Chant,d'autant plus
que sa principale beauté est bien moins
dûë à votre original qu'à vos heureuses
idées ; Pouviez - vous relever plus noblement
le bas Didactique où vous étiez forcé
d'entrer par le détail de la Curée, qu'en
le représentant sous l'image d'un Sacrifice
offert à Diane . Comment avez - vous
pû ennoblir un pareil carnage par tant
de richesses d'expressions ? Pouviez - vous
mieux établir les droits qui appartiennent
au Maître ,auxVeneurs ,aux Limiers et aux
Chiens dans les différentes parties du
Cerf. C'étoit une connoissance fondée de
temps immémorial que vous ne pouviez
omettre , et qui servira de loi immuable
dans
B v
654 MERCURE DE FRANCE
dans tous les temps pour les Chasseurs.
Enfin pouviez-vous mieux terminer tous
les Préceptes que renferme votre Ouvrage
que par cette Fête qu'un retour general
de la Chasse attire dans le Parvis du
Temple de Diane , où tous les Chasseurs
réunis dans un jour fameux , consacré
plus particulierement à sa gloire , passent
la nuit à celebrer ses loüanges et à chanter
les victoires que les différens Chasseurs
ont remportées ?
On voit bien , Monsieur, que vous n'avez
pas voulu travailler pour des Picqueurs
seulement ; ce ne sont pas eux en
effet qui avoient besoin de vos leçons , leur
application , la routine , la longue expérience
leur donnent à la fin toutes les
connoissances qui leur sont nécessaires ;
cependant votre ouvrage est si clair par
lui -même qu'il leur sera aisé d'y apprendre
tous les principes aussi - aisément qu'ils
l'auroienr pû faire s'il avoit été en Prose ;
mais je m'imagine que l'intention de Savary
a été d'endoctriner la Noblesse et de
la tirer agréablement de l'ignorance où
elle croupit ordinairement ; il a voulu
leur parler un langage conforme à leur
éducation en les instruisant.
Et vous , Monsieur , vous leur avez encore
abrégé la peine en le mettant en
Vers
AVRIL 1734. 655
Vers François , qui se retiennent incomparablement
mieux que la Prose.
, Je finirai , Monsieur , mes Réfléxions
en vous répétant que votre Ouvrage par
lui- même , est admirable ; jamais Auteur
n'a pû former un plus beau plan , et suivre
un meilleur ordre que Savary ; ce sera
une instruction éternelle pour tous ceux
qui voudront acquerir des connoissances
dans la Chasse du Cerf , chasser avec esprit
et goûter les parfaits plaisirs qu'un
homme raisonnable y doit rechercher ; il
dit tout ce qu'il faut dire , renferme tout
ce qu'il faut sçavoir , et éclaircit tout ce
que les autres Auteurs dans de gros volumes
entiers n'avoient traité qu'avec
confusion .
Votre traduction l'a considérablement
embelli , par ce que vous y avez ajouté, et
par ce que vous en avez sagement retranché;
vous l'avez rendu avec clarté et précision
, votre Poësie est noble, naturelle,
non entortillée , ni louche ; elle ne sent ni
l'huile, ni la lime , et fait sentir quelque
chose de supérieur à celle d'un Poëte de
profession.
Il ne me reste plus , Monsieur , qu'à
vous parler de votre Dictionnaire et du
Recueil des Tons de Chasse et Fanfares
qui terminent votre Livre ; ce sont les
B vj deux
656 MERCURE DE FRANCE
deux plus beaux et plus utiles présens
que vous pouviez faire au Public ; personne
ne s'étoit encore avisé de faire un
Dictionnaire de Chasse aussi exact et aussi
étendu que le vôtre. Il ne vous a rien
échapé des termes tant anciens que
nouveaux, répandus dans tous les Livres,
ou de ceux que l'usage a consacrés ; c'est
une instruction admirable , soit pour les
Picqueurs, soit pour les jeunes Chasseurs
qui auront la curiosité de sçavoir. A l'égard
des Tons de chasse et Fanfares ,
vous en avez l'obligation à M. de Dampierre,
Gentilhomme des Plaisirs du Roy,
il a l'avantage d'être excellent Musicien
et grand Chasseur ; ses Fanfares sont d'un
goût charmant , mais on ne peut trop
admirer l'application merveilleuse et nouvelle
qu'il a inventée pour les faire servir
de signaux, qui apprennent aux Veneurs
dispersez , l'espece du Cerf que l'on court,
+
ses mouvemens et toutes ses ruses.
C'est un moyen facile pour mettre au
蜜
fait de ce qui se passe , et une pareille
Méthode doit passer non seulement dans
toutes les Provinces , mais encore chez
les Etrangers . Les Parodies des Fanfares
que vous avez ramassées , y donnent encore
une nouvelle grace , et peuvent extrêmement
divertir dans un retour de
Chasse. • Le
AVRIL 1734
657
Le Public doit de grands remercimens
à M. de Dampierre , de vous avoir bien
voulu communiquer son travail. Et vous ,
Monsieur , vous lui en devez beaucoup ,
pour les Eloges qu'il ne cesse de donner
à ce qu'on m'a dit , à votre Ouvrage ;
témoignages
seuls capables d'en relever infiniment
le prix. J'ai l'honneur d'être ,
Monsieur , & c .
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Résumé : LETTRE écrite [à] M. D. L. R. / A MONSIEUR *** Auteur des Dons des Enfans de Latone, Poëme sur la Musique, et sur la Chasse du Cerf.
La correspondance entre deux individus traite d'un poème sur la chasse au cerf. Le premier auteur, inconnu de l'auteur des 'Dons des Enfants de Latone', envoie une lettre contenant ses réflexions sur le poème 'La Chasse du Cerf' à un destinataire pour qu'il l'insère dans le Mercure. Le second auteur, un chasseur de profession, félicite l'auteur du poème pour sa traduction libre du poème latin de Savary sur la chasse au cerf. Il souligne la difficulté de l'ouvrage et la qualité de la traduction en vers, ainsi que les poèmes sur la musique qui précèdent le poème principal. Le chasseur de profession exprime son admiration pour la chasse au cerf, qu'il considère comme un amusement noble et parfait pour les rois, princes et seigneurs, mais aussi comme un art difficile nécessitant une grande application et des connaissances approfondies. Il critique les jeunes chasseurs qui manquent de principes et de réflexions, se contentant souvent de suivre des piqueurs sans comprendre les secrets de la chasse. Il loue Savary, dont la traduction est considérée comme la meilleure dans ce genre, pour l'ordre, la précision et la clarté de ses explications. Il compare favorablement la traduction de l'auteur à celles de Fouilloux et Salnouë, jugées confuses ou mal organisées. Le poème est structuré en plusieurs chants qui couvrent divers aspects de la chasse : l'origine de la chasse dans les Gaules, la description des cerfs, les différentes parties des têtes de cerf, la connaissance des fumées, les lieux et les saisons pour chasser, la description des combats entre cerfs, le dressage des limiers, la disposition des relais, les ruses des cerfs, et enfin la curée représentée comme un sacrifice à Diane. Le chasseur de profession termine en soulignant que l'ouvrage n'est pas seulement destiné aux piqueurs, mais à tous les chasseurs, et qu'il est suffisamment clair pour être compris par tous, même en prose. Le texte, daté d'avril 1734, discute de l'œuvre de Savary sur la chasse au cerf. L'auteur imagine que Savary a voulu instruire la noblesse en adaptant son langage à leur éducation. Il loue la traduction en vers de l'ouvrage, soulignant que les vers se retiennent mieux que la prose. Il considère l'ouvrage de Savary comme admirable, bien structuré et complet, offrant une instruction éternelle pour ceux qui souhaitent acquérir des connaissances sur la chasse au cerf. L'auteur apprécie également la traduction, qui a embelli l'œuvre par des ajouts et des suppressions judicieuses, et loue la poésie pour sa noblesse et sa naturalité. Il mentionne ensuite le dictionnaire de chasse et le recueil des tons de chasse et fanfares, qualifiés de présents précieux pour le public. Le dictionnaire est salué pour son exactitude et son étendue, couvrant tous les termes anciens et nouveaux. Les fanfares, attribuées à M. de Dampierre, sont décrites comme charmantes et innovantes, servant de signaux pour informer les veneurs des mouvements et des ruses du cerf. Les parodies des fanfares ajoutent une touche divertissante.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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