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1
p. 25-42
ODE. A M. le Duc d'Aumont.
Début :
Exaucez ma reconnoissace, [...]
Mots clefs :
Duc d'Aumont, Zèle, Crime, Justice, Presse Batave, Mensonge, Louanges
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texteReconnaissance textuelle : ODE. A M. le Duc d'Aumont.
O D E.
A M.le Duc d'Aumont.
Exaucez ma reconnoiffance ,
Muſes , pour l'illuftre d'Au- Vimont
Dans mon fein verfez l'abondance
Desrichefles dufacréMont.
Mon zele ne peut plus attendre ;
Venez, c'eft trop long- tems
fufpendre
Juillet 17.12.
C
·26 MERCURE
Les hommages que je lui
dois :
Mon ami , qu'accufoit le
crime ,
Sentit fon fecours magnanime ,
Et j'ai pris le bienfait fur
moy.
Souveraines de l'harmonie,
J'implore moins vôtre fayeur
Pour faire briller mon getronie ,pi
Que pour faire parler mon
cœur.
Quand magloire vous follicite
GALANT.
27
Taifez vous ; quand mon
cœur s'acquitte ,
Prodiguez -moy les plus
beaux traits.
Meurent tous les fruits de
ma lyre ,
N'en fauvez que ce que
m'inſpire
Le reffentiment des bienfaits.
Il eſt un ſejour où preſide
L'infatiable vanité ,
D'où la policeffe perfide
A banni la fincerité ;
Où , par la crainte mercenaire ,
Cij
28 MERCURE
La justice eft comme.étrangere
Immolée aux moindres égards ;
Où le grand art de ſe ſeduire,
L'art de fe flater pour ſe
nuire ,
Tient lieu lui feul de tous
les arts.
Eloge plus vrai que croyable!
C'eft dans ce fejour dangereux
Que d'Aumont eft fimple,
équitable ,
GALANT. 29
Sincere , tendre & genereux ; ว
C'est là qu'au devoir attentive ,
Sa bouche prudemment
naïve
Ne fçait ni nuire , ni flater :
Du moins à fa candeur dif
crete
Applaudit l'eſtime ſecrete
De qui n'ofe pas l'imiter.
Ambitieux, d'ameheroïque
Dépouillez le nom faftueux ;
De mon autorité ftoïque
Je le decerne au vertueux ;
C iij
30 MERCURE
Al'hommequi libre &fans
crainte ,
Aufejour même de la feinte
Ofe fe montrer ce qu'il eft ;
Qui n'a , modele prefque
unique ,
Que le devoir pour politique ,
Et que l'honneur pour interêt.
Je rappelle ce jour funeſte ,
Où d'étonnement abbatu ,
NouveauPilade, pour Ore
fte ,
D'Aumont , j'implorai ta
vertu !
GALANT.
31
Contre Finnocence attaqué ,
La haine en juſtice maf
quée
Avoit répandu fon poifon ;
Et je tremblois que fur
même
toySon hipocrite ftratagême
N'eût pris les droits de la
raiſon.
Mais quelle ardeur, quelle
éloquence
Me prêtoit alors l'amitié !
Soudain je gagne à l'innocence
C iiij
32 MERCURE
Ton zele enſemble &ta pi .
tié. 1
Je te vois conjurer l'orage ;
Tu parles, déja ton fuffrage
Nous rend une foule d'amis ;
Déja ton infaillible zele
A la prevention rebele
Predit l'oracle de Themis. 1
Elle a
prononcé , le men-
" oup #fonge,," airp
Artifan de fon propre affront,
Dans le Tartare fe replonge,
GALANT.
33
La rage au fein , la honte
Mais
au front.
ne peut que
ouvrage *
du noir
Dont il avoit armé fa rage
S'aneantir le fouvenir!
Ainfi que le nom d'Erof
: trate
Ce libelle profcrit fe flate
De percer encor l'avenir.
Vers impofteurs , qu'à la
vengeance
Dicta l'imprudence fa fœur,
* Vers diffamatoires faußement
imputez à M. Saurin.
34 MERCURE
Que forgerent d'intelli
gence
L'effronterie & la noirceur ;
Qui pour fel & pour harmonie
Ne prêtez à la calomnie
Qu'un choix brutal de mots
pervers :
F'apprens que la preſſe Batave ,
Au mépris des mœurs qu'
elle brave ,
Va vous montrer à l'univers.
L'Auteu: qui de l'eau duCocyte
GALANT.
35.
Vous écrivit dans fa fureur ,
Rit fans doute , & fe felicite
D'en voir multiplier l'horreur.
Il croit qu'ainfi dans tous
les âges
Vontfe répandre les outrages
Dont il a voulu nous flé
trir ;
Que de ſes menfonges ciniques
Vont naître ces foupçons
iniques
Que la malice'aime à nourrir.
36 MERCURE
Oui , ce perfide eſpoir le
Aate ,
Mais il le flate vainement ;
En vous trop d'impudence
éclate ,
Vôtre propre excés vous
dément.
Dés qu'à l'innocence la rime
Veut que vous imputiez un
crime ,
Le crime eft d'abord imputé,
Et vôtre imprudente impofture
Ne donne pas même à l'inJure
•
GALANT.
Un faux air de la verité.
37
D'autres fiecles pourront
nous croire...
Non, non , pour les en garantir
Mes vers plus fûrs de la memoire ,
Iront par-tout vous démentir.
Mais qui vous lira ? quel
courage
Pourra d'une fi noire ima-
.ge.
Suivre le tiffu rebutant ?
Ce n'eft que gibet , rouë &
flâme ,
38 MERCURE
Objets qu'à vôtre pere infâme
Peint fon remords impenitent.
Vôtre pere... non, je m'abüſe ,
Et vous n'êtes qu'un avorton
Né de la lyre d'une Muſe,
Surpriſe un jour par AleЄton.
La Mufe s'étoit endormie ;
Alecton des enfers vomie
Profite du moment fatal:
Elle ofe manier la lire ;
GALANT.
39
C'est vous , fons menteurs ,
qu'elle en tire ,
Digne eflay du monftre infernal.
Soudain le ferpent , la couleuvre ,
De fa tête affreux ornemens,
Applaudiffent à ce chef21 22 d'œuvre d
Par leurs horribles fifflemens :
Mais l'Echo n'oſa rien reSoolony dire;ryl whil
Le Faune fuit , & le Satyre
40 MERCURE
Saifi d'horreur l'interrompit.
A ce bruit la Muſe éveil
lée
Ne reprit fa lyre foüillée
Que pour le brifer de dépit.
Tu le vois , d'Aumont , je
m'égare ,
Et c'eft de l'aveu des neuf
Sœurs
Quej'imite Horace & Pindare ,
Mes Lyriques predeceffeurs.
Si fur la foy de leur uſage
L'écart
GALANT.
41
L'écart même fermoit l'ouvrage ,
Il n'en feroit que plus goûté : Lia
Mais pardonne, Muſe Thebaine ,
Mon zele à d'Aumont me
ramene ;
J'aime mieux perdre une
beauté.
Que Mnemofine immortalife
Et tes bienfaits & mon encens ;
Qu'à jamais l'univers me
life ,
Fuillet
17120
D
42 MERCURE
Penetré de ce que je fens.
Si mes vers n'ont pas la
puiffance
D'infpirer tout ce que je
penfe,
Ils n'ont pas fait affez pour
toy ;
Et, malgré l'orgueil du Parnaffe ,
Charmé , j'y cederai ma
place
Aqui te louëra mieux
moy.
que
A M.le Duc d'Aumont.
Exaucez ma reconnoiffance ,
Muſes , pour l'illuftre d'Au- Vimont
Dans mon fein verfez l'abondance
Desrichefles dufacréMont.
Mon zele ne peut plus attendre ;
Venez, c'eft trop long- tems
fufpendre
Juillet 17.12.
C
·26 MERCURE
Les hommages que je lui
dois :
Mon ami , qu'accufoit le
crime ,
Sentit fon fecours magnanime ,
Et j'ai pris le bienfait fur
moy.
Souveraines de l'harmonie,
J'implore moins vôtre fayeur
Pour faire briller mon getronie ,pi
Que pour faire parler mon
cœur.
Quand magloire vous follicite
GALANT.
27
Taifez vous ; quand mon
cœur s'acquitte ,
Prodiguez -moy les plus
beaux traits.
Meurent tous les fruits de
ma lyre ,
N'en fauvez que ce que
m'inſpire
Le reffentiment des bienfaits.
Il eſt un ſejour où preſide
L'infatiable vanité ,
D'où la policeffe perfide
A banni la fincerité ;
Où , par la crainte mercenaire ,
Cij
28 MERCURE
La justice eft comme.étrangere
Immolée aux moindres égards ;
Où le grand art de ſe ſeduire,
L'art de fe flater pour ſe
nuire ,
Tient lieu lui feul de tous
les arts.
Eloge plus vrai que croyable!
C'eft dans ce fejour dangereux
Que d'Aumont eft fimple,
équitable ,
GALANT. 29
Sincere , tendre & genereux ; ว
C'est là qu'au devoir attentive ,
Sa bouche prudemment
naïve
Ne fçait ni nuire , ni flater :
Du moins à fa candeur dif
crete
Applaudit l'eſtime ſecrete
De qui n'ofe pas l'imiter.
Ambitieux, d'ameheroïque
Dépouillez le nom faftueux ;
De mon autorité ftoïque
Je le decerne au vertueux ;
C iij
30 MERCURE
Al'hommequi libre &fans
crainte ,
Aufejour même de la feinte
Ofe fe montrer ce qu'il eft ;
Qui n'a , modele prefque
unique ,
Que le devoir pour politique ,
Et que l'honneur pour interêt.
Je rappelle ce jour funeſte ,
Où d'étonnement abbatu ,
NouveauPilade, pour Ore
fte ,
D'Aumont , j'implorai ta
vertu !
GALANT.
31
Contre Finnocence attaqué ,
La haine en juſtice maf
quée
Avoit répandu fon poifon ;
Et je tremblois que fur
même
toySon hipocrite ftratagême
N'eût pris les droits de la
raiſon.
Mais quelle ardeur, quelle
éloquence
Me prêtoit alors l'amitié !
Soudain je gagne à l'innocence
C iiij
32 MERCURE
Ton zele enſemble &ta pi .
tié. 1
Je te vois conjurer l'orage ;
Tu parles, déja ton fuffrage
Nous rend une foule d'amis ;
Déja ton infaillible zele
A la prevention rebele
Predit l'oracle de Themis. 1
Elle a
prononcé , le men-
" oup #fonge,," airp
Artifan de fon propre affront,
Dans le Tartare fe replonge,
GALANT.
33
La rage au fein , la honte
Mais
au front.
ne peut que
ouvrage *
du noir
Dont il avoit armé fa rage
S'aneantir le fouvenir!
Ainfi que le nom d'Erof
: trate
Ce libelle profcrit fe flate
De percer encor l'avenir.
Vers impofteurs , qu'à la
vengeance
Dicta l'imprudence fa fœur,
* Vers diffamatoires faußement
imputez à M. Saurin.
34 MERCURE
Que forgerent d'intelli
gence
L'effronterie & la noirceur ;
Qui pour fel & pour harmonie
Ne prêtez à la calomnie
Qu'un choix brutal de mots
pervers :
F'apprens que la preſſe Batave ,
Au mépris des mœurs qu'
elle brave ,
Va vous montrer à l'univers.
L'Auteu: qui de l'eau duCocyte
GALANT.
35.
Vous écrivit dans fa fureur ,
Rit fans doute , & fe felicite
D'en voir multiplier l'horreur.
Il croit qu'ainfi dans tous
les âges
Vontfe répandre les outrages
Dont il a voulu nous flé
trir ;
Que de ſes menfonges ciniques
Vont naître ces foupçons
iniques
Que la malice'aime à nourrir.
36 MERCURE
Oui , ce perfide eſpoir le
Aate ,
Mais il le flate vainement ;
En vous trop d'impudence
éclate ,
Vôtre propre excés vous
dément.
Dés qu'à l'innocence la rime
Veut que vous imputiez un
crime ,
Le crime eft d'abord imputé,
Et vôtre imprudente impofture
Ne donne pas même à l'inJure
•
GALANT.
Un faux air de la verité.
37
D'autres fiecles pourront
nous croire...
Non, non , pour les en garantir
Mes vers plus fûrs de la memoire ,
Iront par-tout vous démentir.
Mais qui vous lira ? quel
courage
Pourra d'une fi noire ima-
.ge.
Suivre le tiffu rebutant ?
Ce n'eft que gibet , rouë &
flâme ,
38 MERCURE
Objets qu'à vôtre pere infâme
Peint fon remords impenitent.
Vôtre pere... non, je m'abüſe ,
Et vous n'êtes qu'un avorton
Né de la lyre d'une Muſe,
Surpriſe un jour par AleЄton.
La Mufe s'étoit endormie ;
Alecton des enfers vomie
Profite du moment fatal:
Elle ofe manier la lire ;
GALANT.
39
C'est vous , fons menteurs ,
qu'elle en tire ,
Digne eflay du monftre infernal.
Soudain le ferpent , la couleuvre ,
De fa tête affreux ornemens,
Applaudiffent à ce chef21 22 d'œuvre d
Par leurs horribles fifflemens :
Mais l'Echo n'oſa rien reSoolony dire;ryl whil
Le Faune fuit , & le Satyre
40 MERCURE
Saifi d'horreur l'interrompit.
A ce bruit la Muſe éveil
lée
Ne reprit fa lyre foüillée
Que pour le brifer de dépit.
Tu le vois , d'Aumont , je
m'égare ,
Et c'eft de l'aveu des neuf
Sœurs
Quej'imite Horace & Pindare ,
Mes Lyriques predeceffeurs.
Si fur la foy de leur uſage
L'écart
GALANT.
41
L'écart même fermoit l'ouvrage ,
Il n'en feroit que plus goûté : Lia
Mais pardonne, Muſe Thebaine ,
Mon zele à d'Aumont me
ramene ;
J'aime mieux perdre une
beauté.
Que Mnemofine immortalife
Et tes bienfaits & mon encens ;
Qu'à jamais l'univers me
life ,
Fuillet
17120
D
42 MERCURE
Penetré de ce que je fens.
Si mes vers n'ont pas la
puiffance
D'infpirer tout ce que je
penfe,
Ils n'ont pas fait affez pour
toy ;
Et, malgré l'orgueil du Parnaffe ,
Charmé , j'y cederai ma
place
Aqui te louëra mieux
moy.
que
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Résumé : ODE. A M. le Duc d'Aumont.
Dans une lettre poétique datée de juillet 1712, adressée à M. le Duc d'Aumont, l'auteur exprime sa reconnaissance et son admiration pour la générosité et le soutien du duc. Il rappelle un épisode où le duc a aidé un ami injustement accusé, démontrant ainsi sa magnanimité et son sens de la justice. L'auteur invoque les Muses non pour sa propre gloire, mais pour exprimer sa gratitude. Le texte critique un lieu où règnent la vanité et la flatterie, et où la sincérité est absente. Il loue le duc d'Aumont pour sa simplicité, son équité, sa sincérité, sa tendresse et sa générosité, même dans un environnement hypocrite. L'auteur évoque un épisode où le duc a défendu l'innocence contre la haine et la calomnie, gagnant ainsi de nombreux amis par son zèle et sa piété. La lettre dénonce également des vers diffamatoires attribués à M. Saurin, qualifiés d'imposture et de calomnie. L'auteur affirme que ces écrits ne pourront jamais ternir la réputation du duc et que ses propres vers serviront à démentir les accusations. Il conclut en exprimant son admiration pour le duc et en reconnaissant que ses vers ne peuvent pleinement exprimer sa gratitude.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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