AUTRE ,
A L'AUTEUR DU MERCURE.
MONSIEUR , l'attention que vous avez d'inféser
dans votre Mercure , tout ce qui peut concourir à
l'avantage & à la fatisfaction du public , me fait
efpérer que vous voudrez bien lui annoncer un
Remede nouveau , dont les bons effets ont été conf
tatés par un grand nombre de cures furprenantes.
C'est un Topique éprouvé avec le plus grand fucpour
les Rhumatifmes fimples & goutteup ,
pour la fciatique , la paralifie commençante, pour
toutes les maladies de nerf, les fraîcheurs des parties
, contre les anchilofes , exoftoles , écrouelles
, & généralement contre toutes les tumeurs
froides...
cès
Il agit principalement par les urines , ſouvent
MA 1. 1758. 213
par un fuintement confidérable , qui évacue l'humeur
, & quelquefois par les felles . Comme on
doit être en garde contre les nouveautés en fait de
Médecine , j'ai voulu par moi- même reconnoître
les effets du remede , & ai fuivi quelques maladies
dont la guérifon radicale a levé tous mes doutes.
Vous me permettrez d'en çiter une , que je croyois
au deffus de toutes les reffources de l'art . La nommée
Leroi âgée d'environ 60 ans , demeurant, rue
Dauphine chez un Ceinturonnier , étoit travaillée
depuis plus de trois mois d'un fhumatifme goutteux
, qui lui faifoit fouffrir les plus cuifantes douleurs
elle avoit été traitée inutilement par plufieurs
Médecins & Chirurgiens qui défefpéroient
de fa guérifon. Je la trouvai au lit dans un état pitoyable
, & avec des douleurs fi vives , qu'elle ne
pouvoit le remuer , ni fouffrir qu'on la touchât ;
le bras gauche perclus & entiérement defféché ,
& au genouil du même côté une anchyloſe énorme
; enfin elle étoit à l'extrêmité : un mois de
l'ufage du remede l'a rétablie entiérement . Je vous
en citerois un grand nombre d'autres , fi les barnes
de votre recueil me, permettoient de donner
plus d'étendue à cette lettre. Soyez perfuadé
Monfieur , que c'est l'intérêt feul de la vérité &
celui du public , qui m'ont déterminé à vous écrire.
Ceux qui me connoiffent , n'en douteront
point , & les malades qui auront éprouvé par l'ufage
l'efficacité du topique , nous fçaurons gré à
P'un & à l'autre de l'avoir indiqué. Le privilege qui
vient d'être délivré par M. le premier Médecin du
Roi , & par Mrs de la commiffion royale de Mé→
decine , prouve encore plus que tout ce que je
pourrois dire , qu'on ne fçauroit avoir trop de
confiance en ce remede. Le fieur Berthelot qui le
diftribue, demeure à l'hôtel de Tour, rue du Paon,
214 MERCURE DE FRANCE.
& avertit qu'il ne retirera point de lettres qu'elles
m'aient été affranchies.
J'ai l'honneur d'être , & c.
Giraud.