AUTRE ENIGME.
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Ca
Haque chofe a fon temps , aujourd
hayjay le mien,
Quoy que je ne fois pas plus qu'un
autre
commode
, C
Sans moy l'on ne peut eftre bien,
A l'envy Pon fuit ma metode.
L'ay commencé deparoiftre à la Cour,
Auffifuis-je un Enfant de France,
Etje dois mon eftre & le jour
Au Roy qui fait le plus redouterfa
puiffance.
Sur luy j'exerce mon employ ,
Et la Garde qui l'environne ,
N'approche pas fiprés que moy
Defon Augufte & Royalepersonne.
Comme il eftde fon Peuple autant
Pere que Roy
J
Il veut qu'à tous je fois utile,
Et je viens faire dans la ville
304 MERCURE
Comme à la Cour ce queje dop.
On me voit dans ces lieux de plus
d'une maniere ,
Et dans le temps que le Roy dey
Saifons
Brille avec moins d'éclat , répand
moins de Lumiere
C'est alors que je fais paroistre mes
rayons.
L'or & l'argent joints à mon luftre
En relevent beaucoup l'éclat,
Et je fuis l'ornement d'unfat
Comme celuy d'un homme illuftre.
l'ay pour charmes la nouveauté
Etj'ay touché le coeur de plus d'une
beauté;
utilité.
De chacun je touche l'envie,
Et je fuis auffi dans la vie
D'une tres-grande utili
Ad nirez des gens l'injustice ,
Quay quejefoispaifible & dons,
GALANT 305
on me perce de mille coups
Quand je dois rendre un bon
Service ,
On me fait piş encor on me taille en
morceaux
Et l'on me laiffe- là quand je fuis par
lambeaux