ODES sur les affaires du Temps , avec
une Description en abregé de la Hollande , par l'Auteur des Titans , Tome I.
de 256. pages. Refléxions nouvelles sur
l'Iliade d'Homere , Tome II . de 236. pag.
Reflexions nouvelles sur l'Iliade d' Homere,
avec la Tragédie d'Electre , Tome III. de
256. pages. Le Siecle de Louis le Grand
avec Themire , ou l'Actrice nouvelle sur
le Théatre d'Athénes , Tome IV. de 237.
pages. Les Rues de Madrid , l'histoire de
la Porcelaine et le Combat des Echasses .
avec plusieurs Satyres et autres Pieces
Tome V. de 259. pages, A Liege , chez
Everard Kints , 1731. in 8.
,
Après les Odes , viennent quatre petits
Poëmes , dont les Titres sont , la Bataille
de Nervinde , le Passage du Ter , Rose
conquise , et la Métamorphose de Clitie
11. Vol. E cn
2828 MERCURE DE FRANCE
en fleur. Le dernier Volume est terminé
par la Description de la Hollande , qui
est très-belle , on en pourra juger par
cet échantillon.
Va contempler ces Digues orgueilleuses
Invincibles Remparts , dont la solidité ,
Brave les vagues sourcilleuses
Du terrible Ocean par l'orage irrité,
Pour regagner son ancien heritage ,
De ses propres Troupeaux l'antique pâturage ,
น De son redoutable Trident ,
Le Dieu des Mers près du Rivage ,
Pousse les flots au gré du vent.
Du retranchement immobile , ·
Et tous les ans avec soin réparé ,
Neptune , sur ces Bords chaque Hyver attiré ,
Veut en vain penetrer l'impenetrable azile,
Lassé d'un effort impuissant ,
Et de chercher en vain à s'y faire un passage ,
L'Onde en écume au lieu de dépit et de rage ;
Et se retire en mugissant.
S Le Siecle de Louis Grand , est un Poëme partagé en huit Chants , dont le dernier est destiné tout entier aux Poëtes ;
l'Auteur y dépeint en ces termes le caractere Chansonnier des François , et les
Elegies de la Comtesse de la Suze,
11. Vol. Jamais
DECEMBRE. 1732. 2829
Jamais l'agréable Thalie ,
Ne badina plus vivement ,
Que dans la piquante saillie ,
Des Airs qu'on chante en les formant.
Pour animer la Chansonette ,
Chaque mot volontiers se prete ,
Enfant de la joye et du vin ;
Par pouvoir magique échauffée
La France des mains d'une Fée ,
Jadis reçut ce don divin,
•
Avec quelle douce énergie ,
La Suze , à l'ombre des Cyprès,
Nous réprésente l'Elegie ,
Gémissante dans les Forêts !
Lorsque dans un torrent de larmes
Pour un cœur parjure à ses charmes ,
Le sien me paroît éperdu.
Ce n'est point une fausse image ,
C'est un cœur tendre qu'on outrage,
C'est un Amant qu'elle a perdu.