VERS
Préfentés au Roi , le lendemain de l'accouchement
de Madame la Dauphine , fur la
naissance de Monseigneur le Comte de
Provence , le 17 Novembre 1755.
Au milieu du repos des ombres de la nnit , - U
Quel aftre étincelant commence la carriere ?
Empreffez-vous , François ; par l'éclat qui le fuit
Célébrez dans vos chants fa naiffante lumiere.
Dans cet enfant chéri , que nous donnent les
- Dieux ,
De leurs nouveaux bienfaits fa naiſſance eft le
gage.
Son ayeul adoré poffede avantage
De régner dans fes fils fur ces climats heureux.
Pere & Roi fortuné , cette famille augufte ,
Ainfi que fon pouvoir , s'augmente chaque jour .
Maître de nos deſtins , s'il a tout notre amour ,
Quel hommage flatteur , quel tribut eſt plus jufte s
De l'Aurore au Couchant , les fiecles à venir ,
De ce Prince immortel méditeront l'hiſtoire .
Ses rares qualités , fa prudence , & fa gloire ,
Feront de nos neveux le plus cher fouvenir.
DECEMBRE. 1755. 53
Ses exploits , fa fageffe , affurent fa puiffance.
Envain de notre fort un grand peuple eft jaloux ,
Le ciel plaçant Louis pour élever la France ,
Eternife avec lui notre eſpoir le plus doux.
En formant des Héros pour régir cet empire ,
Louis , dans fes enfans , retrouve les vertus ;
Notre félicité , dans fes foins affidus ,
Eft un des fentimens que fon coeur leur infpire
Que le fang des Bourbons commande à l'univers !
Le bonheur des humains fondé fur leur puiffance,
Garantit l'avenir , fixe notre efpérance .
Qui pourroit fous leurs loix redouter des revers ?
La Seine, en arrofant ces fertiles rivages ,
De ces Princes chéris verra les defcendans
Auffi grands dans la paix , qu'illuftres conquérans,
De Tite , & de Trajan rappeller les images.
Par J. Martinot , Valet de Chambre , Hor-
Loger de Sa Majesté .